Republik Korea
Allocution et réponses à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d'une conférence de presse à l'issue de la visioconférence ASEAN-Russie sur la lutte contre le coronavirus, Moscou, 17 juin 2020
La visioconférence des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN et de la Fédération de Russie vient de s'achever.
Nous avons abordé les tâches d'actualité communes et concrètes pour réagir au nouveau coronavirus et à ses conséquences du point de vue de la politique et de l'économie mondiales.
Nous avons réaffirmé la nécessité d'approfondir le partenariat stratégique entre la Russie et l'Association, d'utiliser ses capacités pour surmonter tous les aspects de la crise.
Il a notamment été question de l'échange d'informations, du renforcement de l'efficacité des démarches communes pour protéger la vie et la santé des citoyens de nos pays, du développement des mécanismes compétents de la coopération ASEAN-Russie, ainsi que de la coordination des efforts sur les plateformes et les forums internationaux.
La Russie continue d'aider l'ASEAN à renforcer le potentiel de cadres dans le domaine de la santé. Nous sommes prêts à partager notre expérience avancée de prévention et de réaction aux maladies infectieuses. Il existe en la matière une initiative de Rospotrebnadzor, qui a été activement soutenue par tous nos partenaires: entamer un cycle de trois ans de stages de formation pour les spécialistes de l'ASEAN dans la lutte contre les maladies infectieuses. Les premiers stages dans le cadre de ce cycle de trois ans ont eu lieu en décembre 2019 à Vladivostok. Notre disposition à élargir les contacts entre les experts épidémiologiques, notamment à distance, a été perçue positivement. Nous sommes convenus de mesures concrètes pour rendre cette communication régulière. Nous sommes d'accord sur le fait que cela permettra de mieux analyser, de mieux comprendre les idées et les élaborations des deux côtés, ainsi que de tirer des conclusions pratiques et de les appliquer dans une activité concrète. Au final cela constituera une contribution réelle au renforcement de la sécurité épidémiologique des pays de l'Asie du Sud-Est, ce qui est également important pour nous étant donné que chaque année les pays de l'ASEAN reçoivent des millions de touristes russes.
Nous sommes convenus d'accélérer la préparation du document stratégique global pour le développement du dialogue ASEAN-Russie d'ici cinq ans et la mise à jour des plans de travail de la coopération entre la Russie et l'ASEAN dans la lutte contre le terrorisme et la promotion de l'éducation. Des propositions intéressantes ont été faites pour lancer de nouveaux secteurs de coopération, notamment dans le domaine des finances. Il a été décidé de continuer d'accorder une attention particulière à la coopération dans la sécurité des technologies de l'information et des communications.
Les menaces et les défis transfrontaliers nécessitent évidemment des mesures collectives, des approches multilatérales de concert. Cependant (cela a été mentionné dans notre discussion d'aujourd'hui), nous constatons souvent de la part de certains États une disposition contraire: politiser le problème et agir selon le principe "chacun pour soi" au lieu d'unir les efforts. Nous avons exprimé notre préoccupation face aux tentatives de certains pays de profiter de la situation autour de l'épidémie de coronavirus à des fins géopolitiques égoïstes, pour régler leurs comptes avec des gouvernements indésirables.
Nous avons constaté à l'unanimité notre solidarité vis-à-vis du rôle de coordination de l'Onu et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la lutte contre la pandémie, nous avons soutenu à l'unanimité les approches exprimées par le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres concernant l'inadmissibilité d'actions unilatérales limitant les fournitures de médicaments, d'équipements et de nourriture où que ce soit. Selon l'entente générale, tous les résultats positifs dans la lutte contre le coronavirus (et nous avons parlé aujourd'hui de notre expérience concernant la création d'un vaccin, la création de médicaments, et ces efforts de la Fédération de Russie ont été tenus en grande estime par nos partenaires de l'ASEAN) doivent être accessibles à tous les pays, à tous les habitants de la Terre sur un pied d'égalité.
Nous avons parlé des tendances observées ces derniers mois pendant la pandémie de coronavirus dans la région Asie-Pacifique, et des conclusions à tirer pour développer la coopération dans la région. Nous avons réaffirmé le rôle central des associations aseano-centriques dans la région, avant tout des mécanismes des Sommets de l'Asie orientale (EAS). Nous remercions nos collègues d'avoir soutenu à l'unanimité l'initiative de la Russie d'adopter pendant l'EAS prévu à Hanoï en novembre la déclaration des dirigeants sur les mesures de renforcement du potentiel régional de réaction aux épidémies. L'Indonésie était coauteur de cette initiative, et tous les autres pays lui ont exprimé leur soutien unanime. Nous avons également parlé d'une structure qui existe dans le contexte du développement des mécanismes aseano-centriques telle que la Réunion des ministres de la Défense et des partenaires de dialogue de l'ASEAN à laquelle participe traditionnellement une délégation russe. Il y a quelques années, à l'initiative de la Russie pendant une réunion des ministres de la Défense de l'ASEAN et de leurs partenaires à Bangkok, a été créé le Groupe de travail de médecins militaires qui pourrait être activement et efficacement utilisé dans les conditions actuelles. Pendant la visioconférence, nous avons partagé avec nos amis les informations actuelles sur le travail mené par les médecins militaires en Russie et à l'étranger, notamment sur la réalisation de projets spéciaux pour lutter contre le coronavirus à la demande des autorités italiennes et serbes.
Nous avons échangé nos avis sur les perspectives de l'aménagement post-coronaviral de la région. Nous avons une nouvelle fois attiré l'attention sur l'initiative du Président russe Vladimir Poutine de créer le Grand partenariat eurasiatique auquel pourraient avantageusement participer les pays de l'UEE, de l'ASEAN, de l'OCS et d'autres États sur notre continent eurasiatique commun. Nous sommes certains que sur cette base collective, inclusive et ouverte, il sera possible de bâtir un nouveau système de sécurité eurasiatique et de développement sans aucune ligne de démarcation.
A l'issue de notre discussion, nous avons approuvé la déclaration conjointe mentionnant toutes les initiatives dont j'ai parlé. Elle formule un principe primordial que nous défendons partout dans nos discussions sur les affaires régionales et mondiales: le principe de sécurité indivisible. La Russie et l'ASEAN resteront attachées à la politique de paix et de stabilité dans la région, où personne ne doit assurer sa sécurité au détriment de celle des autres. C'est une condition politique cruciale. Dans ce contexte, nous avons salué le progrès dans l'établissement des liens entre l'ASEAN et l'UEE, la promotion des contacts entre les secrétariats de l'ASEAN et de l'OCS.
Comme je l'ai dit, la déclaration sera publiée sur les sites du Ministère russe des Affaires étrangères et du secrétariat de l'ASEAN. Je vous invite à la consulter.
Question: Cette année, l'ASEAN est présidée par le Vietnam. Comment la Fédération de Russie compte-t-elle utiliser les liens russo-vietnamiens pour développer les relations avec l'ASEAN?
Sergueï Lavrov: Nous tenons en grande estime nos relations avec les amis vietnamiens. Il s'agit d'un partenariat stratégique multidimensionnel. Ces relations s'appuient sur la base solide de notre solidarité depuis des décennies, y compris la période de lutte du Vietnam pour la liberté, l'indépendance et l'unité du pays. Aujourd'hui que nos amis vietnamiens président l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est, nous voyons qu'ils cherchent activement à contribuer à l'approfondissement du partenariat stratégique déjà annoncé dans le cadre des relations ASEAN-Russie.
Nous nous préparons activement pour le prochain Sommet de l'Asie orientale qui se réunira dans la capitale vietnamienne de Hanoï en novembre prochain. Plusieurs documents sont préparés et seront soumis à l'approbation des présidents et des chefs de gouvernement, dont les initiatives russes concernant la nécessité d'unir les efforts dans la lutte contre la pandémie et les épidémies dans l'ensemble, qui sont soutenues activement par nos amis de l'ASEAN.
En ce qui concerne le rôle de pont que le Vietnam pourrait jouer entre la Russie et l'Asie du Sud-Est. Nous avons déjà établi un partenariat stratégique avec les pays de l'ASEAN, et le Vietnam a joué un rôle central au stade où nous instaurions seulement les contacts, puis quand nous avons instauré un partenariat de dialogue. Enfin, il y a deux ans, nos dirigeants ont annoncé lors d'un sommet que ce partenariat était désormais stratégique.
Nous comptons sur nos amis vietnamiens, tout comme sur tous les autres États membres de l'ASEAN, pour faire progresser cette coopération mutuellement avantageuse. Sur certaines questions le Vietnam pourrait tout à fait pointer le chemin vers des domaines de coopération supplémentaires. Parmi ces possibilités, je mentionnerai le fait que le Vietnam a été le premier pays de l'ASEAN à signer un accord de libre-échange avec l'Union économique eurasiatique (UEE). Après le Vietnam, les négociations ont commencé avec d'autres pays de l'ASEAN, notamment Singapour. Dans l'ensemble, l'Association souhaite également étudier la possibilité d'entamer le dialogue sur la libéralisation du commerce avec l'UEE.
Nous avons de très bonnes perspectives et soutiendrons activement nos amis vietnamiens dans leurs fonctions de président de l'ASEAN. Outre la présidence de cette organisation, ils président tous les forums aseano-centriques, y compris l'EAS.
Question: Compte tenu des questions sérieuses à l'ordre du jour des relations ASEAN-Russie, serait-il utile et possible de créer une organisation qui serait chargée directement de ces questions? Avez-vous évoqué cette possibilité? Correspond-elle aux intérêts de la Russie et des partenaires de l'ASEAN?
Sergueï Lavrov: J'ai déjà dit que bien avant l'infection de coronavirus actuelle, un mécanisme d'interaction entre les médecins militaires avait été créé à l'initiative russe. Cette décision a été prise il y a quelques années à la réunion des ministres de la Défense de l'ASEAN et des pays partenaires en Thaïlande. Nous sommes convenus aujourd'hui avec nos collègues d'intensifier le travail de ce mécanisme d'interaction entre les médecins militaires sous l'égide de la réunion des ministres de la Défense.
Comme je l'ai dit, à l'initiative de Rospotrebnadzor tous nos partenaires de l'ASEAN ont accepté de créer une structure spéciale chargée de prévenir et de lutter contre les maladies infectieuses. A titre de projet concret dans le cadre de cette coopération ont commencé des stages de 3 ans pour la formation de médecins spécialistes dans la lutte contre les maladies infectieuses. Les premiers stages ont eu lieu à Vladivostok en décembre 2019.
Le troisième aspect est actuellement sur toutes les lèvres. Nous avons remarqué le développement actif du mouvement de volontariat dans le contexte du coronavirus visant à aider les couches vulnérables de la population (les personnes âgées et à mobilité réduite). Étant donné que la Russie compte presque 150.000 volontaire actifs qui ont mis en place ce travail à leur propre initiative et apportent une aide à plus de 3 millions de nos citoyens qui ont besoin de cette aide dans ces conditions, nous avons suggéré de songer à établir le contact entre les mouvements de volontariat de la Russie et des pays de l'ASEAN, à aider ces jeunes gens à établir le contact entre eux, à échanger leur expérience. Cela pourrait déboucher sur un nouveau mouvement dans le cadre de la diplomatie populaire.
Les possibilités sont nombreuses. Nous sommes convenus de poursuivre les contacts à ce sujet entre les services compétents. Je suis certain que des initiatives concrètes supplémentaires seront mises en œuvre.
Question: Les relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud se sont aggravées ces derniers temps. D'après vous, quelles pourraient en être les conséquences et comment cela se reflétera sur la perspective de dénucléarisation de la péninsule coréenne? En particulier, quelles démarches pourraient être entreprises par Moscou pour normaliser la situation?
Sergueï Lavrov: Pendant la conférence de presse d'hier, j'ai déjà commenté cette situation. Nous appelons les parties coréennes à la retenue, à faire preuve d'une responsabilité maximale pour la situation sur la péninsule, pour le maintien d'une situation calme et stable. Nous espérons que cet appel sera entendu.
Nous ne proposons pas nos propres services. Quand nous reviendrons (je l'espère) aux négociations à six pour régler tous les problèmes de la péninsule coréenne, nous souhaitons relancer le dialogue multilatéral entamé mais interrompu sur tous les problèmes de la paix et de la stabilité en Asie du Sud-Est. Je suis certain que c'est dans l'intérêt du peuple coréen qui vit des deux côtés de la ligne de démarcation, et de tous les autres pays de cette région importante du monde.
Question: Le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a appelé les États-Unis à jouer un rôle plus actif dans le règlement de la situation en Libye. Que pense Moscou de cette déclaration?
Sergueï Lavrov: Toute contribution constructive aux efforts pour surmonter la crise, que ce soit en Libye, en Syrie ou ailleurs, ne peut qu'être saluée.
J'ignore quelles démarches concrètes peuvent entreprendre les États-Unis pour faire avancer le processus de paix en Libye. Ils ont participé à la conférence de Berlin sur la Libye, où la Russie était représentée par le Président russe Vladimir Poutine, ils ont signé la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies validant la décision de la conférence libyenne. Washington souligne qu'il reconnaît le Gouvernement d'unité nationale de Tripoli, qui est l'un des belligérants.
Si les États-Unis pouvaient profiter de leur influence dans le conflit libyen pour appuyer les efforts de la Russie et d'autres acteurs extérieurs prônant un cessez-le-feu immédiat, je pense que cela serait très positif. Nous verrons.
Question: Vous avez souligné plusieurs fois l'importance de la coopération internationale dans la lutte contre le coronavirus. Vous avez déjà mentionné aujourd'hui les tentatives de certains pays de politiser la lutte contre la pandémie. Malheureusement, nous constatons également en Chine que certains pays, dont les États-Unis, ont rejeté leurs problèmes intérieurs liés à la propagation de l'épidémie sur d'autres pays, dont le nôtre. De plus, les États-Unis se sont retirés de l'OMS. Que pensez-vous de ces approches américaines? Quelles mesures sont nécessaires, selon vous, pour une coopération internationale constructive dans la lutte contre le coronavirus, notamment sous l'égide de l'OMS?
Sergueï Lavrov: Étant, selon de nombreux indices, la première puissance mondiale, les États-Unis pourraient dans ce contexte contribuer activement aux efforts collectifs de la communauté internationale dans bien des domaines, mais, malheureusement, ils choisissent une autre voie. Au lieu de profiter de leurs capacités pour les efforts collectifs, ils quittent tous les formats où ce travail conjoint est possible. Hormis l'OMS, les États-Unis se sont retirés de l'Unesco, ont cessé leur participation au Conseil des droits de l'homme de l'Onu, sans parler du retrait de Washington de nombreux accords - de l'accord de Paris sur le climat à la majorité des documents relatifs à la stabilité stratégique et à la maîtrise des armes, notamment nucléaires. C'est un processus regrettable Nous constatons que ce ne sont pas des actions isolées mais une politique, un système, une stratégie: se retirer de tous les accords qui imposent aux États-Unis des engagements, même s'il s'agit d'une simple obligation de coopérer et de chercher des approches mutuellement acceptables.
L'OMS est le principal mécanisme permettant de mobiliser les efforts de tous les États pour lutter contre les épidémies, les pandémies et les infections comme celle à laquelle nous faisons face aujourd'hui. Nous ne voyons aucune raison factuelle d'accuser l'OMS de parti pris, de tentatives de cacher des informations, ou encore du fait que des mesures n'auraient pas été prises à temps. Nous pensons que l'Organisation a travaillé en parfaite conformité avec son mandat - adopté par les pays membres et non le Secrétariat de l'Organisation, d'ailleurs. Il serait utile de rappeler qu'au début de la pandémie l'OMS a créé un poste spécial de coordinateur en charge de ce travail. En janvier 2020, l'Américaine Maria van Kerkhove a été nommée à ce poste.
Si vous regardez la composition nationale du Secrétariat de l'OMS (les postes à répartition géographique), sur plus de 2.100 collaborateurs un tiers (près de 700 personnes) sont des représentants de pays occidentaux, avant tout de l'Otan. Parmi eux, environ 180 sont des citoyens américains. Au Secrétariat de l'OMS travaillent 27 Russes et 37 Chinois. Si l'on accuse l'OMS de faire quelque chose de manière incorrecte, cela peut être lié à deux raisons: soit les États prennent les mauvaises décisions mais personne ne les critique, soit le Secrétariat ne remplit pas les décisions des États. Et si c'est le cas, alors il faut voir qui au Secrétariat est responsable de cet méthode de travail. Mais selon moi, il est absolument contreproductif et même indécent de se lancer dans ce débat. Aujourd’hui, il ne faut pas chercher des coupables mais s'unir dans la lutte contre le malheur commun. Il existe déjà de sérieux succès dans ce combat. Il faut consolider les acquis et mener les choses jusqu'au bout. Pour cela, nous aurons inévitablement besoin de l'OMS.
Bien évidemment, il est possible de perfectionner ce travail, tout comme l'activité de n'importe quelle structure, qu'elle soit multilatérale ou nationale. Tous les pays, dont les États-Unis, parlent très sérieusement de la nécessité de réformer les services de répression. Personne n'est parfait, comme disait le héros d'un film hollywoodien. C'est pourquoi nous disons oui au perfectionnement, oui à la réforme. Mais une réforme en s'appuyant sur les faits concrets, l'expérience que nous obtenons tous dans la lutte contre les nouveaux risques et défis inconnus, et non pour faire passer un message politique.
Question: Une question concernant les affrontements entre les militaires chinois et indiens le long de la ligne de contrôle entre les deux pays, qui auraient entraîné la mort de dizaines de militaires des deux côtés. Que pouvez-vous dire de cette situation? Comptez-vous évoquer ce thème lors des consultations auxquelles vous participerez avec les ministres des Affaires étrangères de l'Inde et de la Chine au format RIC?
Est-ce que l'organisation d'une visioconférence entre les dirigeants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies sur la lutte contre le coronavirus reste à l'ordre du jour? Plus tôt, vous avez dit que le document final était pratiquement prêt, mais certains acteurs ont encore des questions sur le texte. Avez-vous réussi à les régler? Avez-vous décidé de la date de la visioconférence? Pourrait-elle être organisée avant la fin de l'été?
Sergueï Lavrov: Il a déjà été annoncé que les représentants militaires de l'Inde et de la Chine étaient entrés en contact. Ils parlent de la situation et des mesures pour la désescalade. Nous le saluons.
Dans quelques jours est prévue une visioconférence des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Inde et de la Chine (format RIC). L'ordre du jour a été convenu. Il ne suppose pas de débat sur les questions concernant les relations bilatérales d'un pays avec un autre membre de ce format.
La visioconférence des dirigeants des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies a été proposée par les collègues français il y a assez longtemps. Son objectif consistait à élaborer une position des Cinq en soutien aux actions entreprises pour la lutte contre le coronavirus. Le projet de document final convient parfaitement à la Russie. Des questions (pas de notre part) se sont posées concernant la formulation de l'attitude envers le rôle de l'OMS. C'est pourquoi la visioconférence n'a toujours pas eu lieu. Je n'ai pas entendu de propositions pour relancer ce travail depuis un mois et demi. Néanmoins les Cinq, en tant que mécanisme assumant une responsabilité particulière dans le cadre de la Charte de l'Onu pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, réaffirment à différents niveaux leur soutien aux initiatives du Président russe Vladimir Poutine d'organiser une réunion en personne dès que la situation le permettra. Et pas seulement sur le coronavirus, mais sur tous les problèmes actuels qui impactent la politique, la sécurité et l'économie mondiales.
Je suis certain qu'une telle réunion, que nous préparons activement, se tiendra dans les délais et à l'endroit convenus par les chefs d’État.