Question: Le 18 août, C.Rice, Secrétaire d'état des USA, dans son «interview aérienne» en route vers Bruxelles pour participer au CMAE de l'OTAN, a qualifié les vols de l'aviation stratégique de la Russie de «jeux dangereux», déclarant, que près des côtes de l'Amérique, ces vols «ne profitaient à personne». Comment commenteriez-vous ces propos ?

Commentaire: Cette déclaration est pour le moins étonnante. On a l'impression, que le Pentagone a trouvé un moyen de cacher au Département d'Etat, que l'aviation stratégique des Américains, à la différence de la Russie, n'avait non seulement jamais interrompu l'exécution des tâches militaires spécifiques, mais continue de se baser sur les aérodromes de frappe en-dehors du territoire des USA dans diverses régions du monde.

Concernant la reprise des vols de l'aviation stratégique russe, nous pouvons confirmer, qu'ils sont effectués selon un calendrier, en stricte conformité avec les normes internationales des vols des avions, et ne présentent aucune menace ni pour les USA, ni pour les autres pays. L'essentiel est que ces vols sont effectués uniquement dans l'intérêt du maintien de la sécurité de la Russie et n'ont aucune influence sur l'équilibre des forces, formé dans le monde.

Cependant, si l'on reprend la logique du Secrétaire d'Etat, il faudra se demander : si les vols d'entraînement de notre aviation sont des – «jeux dangereux», comment peut-on qualifier l'apparition des éléments de la NMD stratégique des USA à proximité immédiate des frontières russes ? Nous croyons, que ces doubles normes peuvent mettre dans une impasse tout problème international.

Néanmoins, nous voudrions supporter la logique du Ministre de la défense USA R.Gates, qui, en répondant au briefing au Pentagone le 14 août à la question de la possibilité de la construction avec la Russie des relations de confiance, a clairement indiqué, qu'il «n'avait jamais cru, que la politique de la sécurité nationale peut se construire sur la confiance». D'après lui, il faut s'appuyer uniquement sur les intérêts nationaux.

Nous espérons, que la partie américaine ne nie pas notre droit de penser et d'agir dans la clé similaire. Nous espérons aussi la compréhension des raisons évidentes, qui ne permettent pas à la Russie de se contenter des assurances de Washington que l'on a par-dessus la tête, que le potentiel stratégique des USA, obstinément rapproché de nos frontières, «ne vise pas» la Russie.

Le 22 août 2008