Ucrania
Commentaire du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères concernant la situation dans la zone du conflit au Sud-Est de l'Ukraine
Moscou a perçu de manière positive la séparation des forces et des moyens des parties à Stanitsa Louganskaïa, qui s'est achevée fin juin dernier. Après un long atermoiement, l'Ukraine a fait un pas concret dans la mise en œuvre des accords conclus au sommet au Format Normandie à Berlin en octobre 2016. Cet événement a montré que s'il en avait la volonté, Kiev était capable de remplir les engagements pris dans le cadre du processus de paix. A présent, c'est au tour du rétablissement du statu quo dans deux autres régions: les communes de Zolotoe et de Petrovskoe, où une séparation avait déjà été réalisée avant que des unités de l'armée ukrainienne reviennent y reprendre leurs positions. Il est également important que les parties transposent ce succès dans le règlement d'autres questions tout aussi importantes, notamment l'établissement d'un cessez-le-feu total et durable.
Sur cette toile de fond, une note dissonante a été créée par le refus de la partie ukrainienne - qui est loin d'être le premier - de convenir lors de la réunion du Groupe de contact à Minsk ce 2 juillet d'une trêve à l'occasion du début des récoltes (ce qu'on appelle une "trêve du pain"). Elle a rejeté également les mesures supplémentaires proposées par la Mission spéciale d'observation (MSO) de l'OSCE pour garantir le régime de "silence" qui implique en particulier l'interdiction de bombarder les quartiers résidentiels et les sites d'infrastructure critique, la publication des ordres de cessez-le-feu, ou encore la responsabilité disciplinaire pour leur transgression.
Les déclarations faites la veille par le président Vladimir Zelenski concernant l'inscription de l'Ukraine sur la liste des pays-importateurs d'armements canadiens, ainsi que la signature prochaine d'un accord sur les fournitures de véhicules blindés de transport pour l'armée ukrainienne par le Canada, font également contraste avec l'aspiration affichée de faire cesser la guerre dans le Donbass.
Malheureusement, force est de constater de nouveau que les partenaires occidentaux de l'Ukraine, au lieu de la réprimander et de la pousser à mettre en œuvre les Accords de Minsk, poussent de facto Kiev à poursuivre la politique ratée de l'ancien régime de Piotr Porochenko, qui ne cachait pas ses plans de régler le "problème du Donbass" par la force.