Ucrania
Sténogramme de l'intervention et des réponses aux questions des médias de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, à l'issue de ses pourparlers avec K.I.Grichtchenko, Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine, Moscou, le 16 mars 2010
Chers collègues,
Aujourd'hui, nous avons signé le Plan d'interaction entre les ministères des affaires étrangères de la Russie et de l'Ukraine pour 2010. Il prévoit les principales manifestations, qu'il faut mettre en pratique cette année dans le cadre de nos départements pour nous acquitter des missions des présidents de la Fédération de Russie et de l'Ukraine à l'issue de leur rencontre à Moscou ce 5 mars dans le cadre de la visite officielle de V.F.Ianoukovitch en Russie. Ces missions ont été formulées avec une clarté extrême. Leur sens est dans le besoin de raviver tous les mécanismes de la coopération russo-ukrainienne et d'augmenter leur efficacité, y compris les mécanismes, qui, pour des raisons indépendantes de nous, n'ont pas été très activement sollicités ces derniers temps.
Avant tout, il s'agit de la préparation de la troisième séance de la Commission interétatique russo-ukrainienne sous la direction des administrations deux présidents. La Commission a fait ses preuves en tant qu'organe capable d'examiner tous les problèmes de nos relations et de prendre les décisions. Cela concerne l'économie, la coopération humanitaire, ainsi que les aspects internationaux de notre coopération. Aujourd'hui nous nous sommes entendus à propos du calendrier des rencontres des représentants des structures, qui doivent garantir le bon résultat de la séance à venir de la commission interétatique, que nous sommes convenus de faire coïncider avec la visite à Kiev de D.A.Medvédev, Président de la Russie.
Des tâches compliquées nous attendent. Nous voulons rattraper ce qui a été perdu ces dernières années et faire en sorte que tous nos départements, toutes les structures des administrations présidentielles, des conseils de sécurité, et, ce que nous avons aujourd'hui surtout souligné avec K.I.Grichtchenko, nos régions frontalières et les autres régions, qui ont établi les liens entre elles et sont intéressées à leur développement, – que tous ces mécanismes, tous ses formats soient pleinement utilisés.
Concernant nos deux ministères, le Plan signé aujourd'hui nous permet d'espérer, que nos collègues, nos collaborateurs, nos adjoints, nos directeurs des départements auront un calendrier clair des manifestations. Mais concernant leur contenu substantiel, on y a du travail. Nous avons avec l'Ukraine l'intérêt commun dans les problèmes de la sécurité européenne, la coopération internationale sur les problèmes clé, le règlement des conflits, y compris dans l'espace de la CEI. Nous entendons fermement avancer sur toutes ces pistes avec un maximum de rapidité et de résultats.
Question: Combien l'information, que le Président de l'Ukraine a proposé de signer le nouveau Traité sur les ASO à Kiev, correspond-elle à la réalité ? Est-ce que la partie russe sera d'accord avec cela, et dans quels délais ?
S.V.Lavrov: Concernant la Fédération de Russie, nous serions heureux de signer le Traité START entre la Russie et les USA à Kiev. Nous apprécions la position occupée dans l'abandon des armes nucléaires par l'Ukraine avec le Kazakhstan et la Biélorussie aussitôt après la désintégration de l'Union Soviétique. Vous savez que du temps de l'URSS, les armes nucléaires se trouvaient sur le territoire de la Russie, de l'Ukraine, du Kazakhstan et de la Biélorussie. Les décisions prises par l'administration de ces pays sur l'adhésion au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en tant qu'états non nucléaires, les garanties appropriées de la sécurité étant, ont été hautement appréciées par la communauté internationale. Je peux dire, que dans le contexte de la préparation du nouveau traité entre la Russie et les USA, ces garanties seront pleinement confirmées, et qu'il nous serait aisé, je peux le souligner une fois de plus, de signer ce traité dans la capitale de l'Ukraine. Concernant la décision concrète de l'endroit de la signature du traité, ce sont les Présidents de la Fédération de Russie et des Etats Unis d'Amérique qui en prendront la décision, partant, certes, de la possibilité de comparer leurs calendriers et de trouver l'endroit et la date appropriés pour le faire. Donc, c'est aux présidents de la Russie et des USA de décider.
Question: Comment commenteriez-vous la situation autour du garçon finlandais Robert Rantala ?
S.V.Lavrov: Je ne peux que souligner le besoin d'élaborer les décisions système dans ce genre de problèmes. Cette situation exige sûrement une attention particulière. L'ambassade russe en Finlande, notre ministère et P.A.Astakhov, chargé des droits de l'enfant de la Fédération de Russie, qui se trouve actuellement à Helsinki et mène les rencontres appropriées, s'en occupent. J'espère, que nous réglerons cette situation, avant tout dans l'intérêt de l'enfant. C'est dont nous nous sommes entendus avec A.Stubb, Ministre des affaires étrangères de la Finlande, avec lequel ce problème a été discuté avec suffisamment d'acuité au cours de sa récente visite à Moscou.
Je répète, je suis persuadé du besoin de la mise au point des solutions système des organes spéciaux sur l'aide juridique mutuelle dans les affaires de famille et civiles, dans les affaires afférentes à l'adoption, aux couples mixtes, aux enfants des couples mixtes. Cette question concerne nos relations non seulement avec la Finlande, mais avec le pays comme les Etats-Unis et avec les autres pays aussi. Nous sommes très préoccupés du sort des enfants russes adoptés dans plusieurs états, surtout aux USA, où 17 enfants de la Russie ont dйjà trouvé la morts pour des raisons différentes. Je ne veux pas utiliser un autre terme. Ils ont trouvé la mort dans leurs familles d'accueil.
Donc, en faisant tout le nécessaire pour régler cette situation concrète avec Robert Rantala, avant tout dans ses propres intérêts et compte tenu de l'intérêt de ses parents, nous allons chercher à conclure les accords intergouvernementaux appropriés dans les rapports avec nos partenaires, qui font preuve d'activité dans le problème d'adoption des enfants russes, avec ceux qui ont avec nous des problèmes avec les enfants nés des couples mixtes, quand le couple se dissout par la suite.
Question: B.Gryzlov a déclaré, que la Douma d'Etat ne ratifiera pas le Traité START, s'il n'est pas lié avec le NMD. Quelle peut-être la réponse de la partie américaine, et combien a-t-on réussi à avancer dans les négociations avec les USA, pour que ce linkage ait lieu ?
S.V.Lavrov: Je vous conseillerais de ne pas trop vous inquiéter. Ce linkage aura bien lieu. Il sera fixé juridiquement. C'est pourquoi le problème n'apparaîtra pas.
Question: En plus du développement des émissions TV ukrainiennes en langue russe et ukrainienne sur le territoire de l'Ukraine et de la Russie, qu'a-t-on dit récemment au Kremlin à la rencontre des deux présidents, est-ce que la Fédération de Russie soutiendra les publications fédérales de la diaspora ukrainienne ? Actuellement elles ne marchent pratiquement pas faute de financement.
S.V.Lavrov: Comme l'a expliqué D.A.Medvédev, Président de la Fédération de Russie, nous sommes en train d'élaborer les aspects pratiques, qui permettront de mettre en oeuvre sur le territoire de la Russie les émissions des chaînes TV de tous les états de la CEI et, certes, les chaînes ukrainiennes seront les plus demandées, car il y a en Russie un grand nombre de ceux qui voudraient maintenir leur appartenance à la culture ukrainienne. Cette décision sera adoptée avec un maximum d'avantages. Nos partenaires seront informés sous peu des aspects financiers et techniques de ces propositions. J'espère qu'il ne seront pas incommodants.
Le 17 mars 2010