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Interview de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, accordée au bureau new-yorkais de la chaîne Al Arabiya, Moscou, 21 septembre 2020

1507-21-09-2020

 

(Traduction officieuse de l'anglais)

 

Question: Il demeure le risque d'une guerre régionale réelle qui pourrait commencer par Syrte en Libye. Je voudrais poser une question concernant l'accord global sur le cessez-le-feu en Libye sur lequel travaillent la Russie et la Turquie. Pouvez-vous dire ce qu'entreprendra la Russie pour que les conditions de l'accord soient respectées. Et y aura-t-il des garanties qu'elles seront respectées pendant que la Russie et d'autres pays cherchent une solution à cette crise politique dans le cadre de l'Onu?

Sergueï Lavrov: La situation en Libye ne préoccupe pas seulement la Russie et la Turquie, c'est une grande "épine dans le pied" de plusieurs acteurs internationaux.

En cinq ans, beaucoup d'efforts ont été entrepris par différents pays européens, par les pays de la région et d'autres pour mettre un terme à la guerre et surmonter les conséquences catastrophiques provoquées par les actions agressives de l'Otan en contournant la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en 2011.

La structure étatique libyenne détruite par cette agression doit être rétablie. La Russie et la Turquie font partie de ceux qui veulent y contribuer.

Contrairement à d'autres acteurs extérieurs, la Russie a établi et soutenait depuis le début le contact avec tous les politiques et parties libyens, que ce soit à Tripoli, à Tobrouk, à Benghazi, à Syrte ou ailleurs. Je pense que c'est la seule solution pour garantir ce que nous cherchons tous à faire, plus exactement: sous la direction des Libyens terminer le processus politique de rétablissement de la structure étatique libyenne et régler tous les problèmes concernant l'avenir de la Libye compte tenu de l'équilibre des intérêts des trois composantes de ce pays. Hormis la Russie et la Turquie, la France, l'Italie et les EAU ont contribué à différentes étapes du "drame" libyen à une sorte de dialogue. Un rôle important a été joué par la Conférence de Berlin sur la Libye, qui a adopté une déclaration approuvée ensuite par le Conseil de sécurité des Nations unies. Je voudrais mentionner également la Déclaration du Caire soutenue par Aguila Salah et Khalifa Haftar. Suivi par les initiatives de cessez-le-feu d'Aguila Salah et de Fayez el-Sarraj. En effet, la volonté et les efforts des leaders de parti eux-mêmes. La Russie et la Turquie veulent soutenir ces efforts.

Les consultations, qui se sont déroulées il y a quelques jours à Ankara entre les diplomates et les représentants des ministères de la Défense russes et turcs, visaient à aider les parties à renforcer et à instaurer dans le champ juridique le cessez-le-feu qui s'est établi de facto depuis deux mois. Et j'espère que nous pourrons le faire.

Certains pays ne veulent pas que la crise libyenne se termine comme le souhaitent les Libyens et qui veulent utiliser la "carte" libyenne dans les jeux géopolitiques. J'espère que tous les acteurs régionaux, européens et internationaux consciencieux se concentreront sur l'agenda positif rédigé pendant la Conférence de Berlin sur la Libye.

Question: Si j'ai bien compris, l'accord n'est pas encore conclu. Y aura-t-il des garanties de cessez-le-feu du côté des parties libyennes?

Sergueï Lavrov: L'accord doit être conclu par les parties libyennes elles-mêmes. La Russie et la Turquie ne peuvent qu'apporter des services de médiation aux parties afin de stabiliser la situation sur le terrain de sorte que les activités militaires ne reprennent pas, puis revenir à la réalisation de l'agenda de Berlin, y compris le comité militaire "5+5", les questions économiques, avant tout les solutions concernant les problèmes d'exploitation pétrolière et, évidemment, les réformes politiques, les élections constitutionnelles, etc.

Question: Les parties libyennes ont-elles évoqué la possibilité de partager les revenus de la vente de pétrole sans ingérence extérieure?

Sergueï Lavrov: Cette question est abordée par les parties libyennes. Elle a été soulevée lors des contacts entre le chef du Parlement de Tobrouk Aguila Salah et le chef du Gouvernement d'union nationale Fayez el-Sarraj. Ce thème est également évoqué actuellement à Tobrouk, y compris les représentants de l'Armée nationale libyenne. Tout ce que nous cherchons à faire c'est de les faire assoir à la table des négociations pour qu'ils trouvent une entente sur le partage entre eux des ressources naturelles obtenues grâce à leur histoire et à Dieu.

Question: Est-ce que la Russie soutient l'appel à l'embargo total sur les armes pour tous les belligérants en Libye, ainsi que l'expulsion de tous les militaires étrangers de Libye?

Sergueï Lavrov: Nous n'avons pas besoin de soutenir cet appel car nous avons déjà soutenu l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui établissait sans aucun appel un embargo obligatoire sur la fourniture d'armes en Libye. Cet embargo reste en vigueur et tous les Etats doivent le respecter. Cela a été réaffirmé pendant la Conférence de Berlin. L'UE s'est portée volontaire pour lancer une nouvelle opération, Irini, afin de veiller que personne ne viole cet embargo basé fermement sur les termes de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. C'est notre position. Tout le monde doit respecter ces décisions.

Question: Mais qu'en est-il du respect de l'appel du peuple de la Libye et de certains sujets du droit international à expulser tous les militaires étrangers présents sur son territoire?

Sergueï Lavrov: Cela dépend de ce que vous entendez par les exigences des parties libyennes. Il y a le gouvernement légitime à Tripoli et le parlement légitime à Tobrouk. Tant que tous les Libyens, non seulement de la Cyrénaïque ou de la Tripolitaine, mais également du Fezzan ne s'entendront pas sur les réformes politiques, sur le partage des pouvoirs, sur leur vision de l'avenir du pays, il sera extrêmement difficile de comprendre qui représente le gouvernement libyen légitime et qui peut prendre la décision légitime pour que tous les militaires étrangers quittent le pays. Avant que nous ne puissions réparer les conséquences de la crise actuelle qui a commencé en 2011 suite à l'agression de l'Otan, nous devons surmonter les problèmes laissés par l'Otan en Libye et rétablir la structure étatique libyenne. Et seulement ensuite l'Etat libyen indépendant pourra décider qui il souhaite voir sur son sol ou non.

Question: Bien sûr, vous comprenez que quand je parle de militaires étrangers, je fais également allusion aux mercenaires de Syrie, du Soudan et d'autres pays qui se trouvent actuellement en Libye.

Sergueï Lavrov: J'ai déjà répondu à votre question. Avant que les Libyens ne décident qui sont les bienvenus ou non, ils doivent s'entendre sur leur vision de leur Etat.

Quel que soit votre avis sur Mouammar Kadhafi, l'Etat libyen a été détruit en bafouant grossièrement le droit international par les bombardements de l'Otan en 2011.

Aujourd'hui nous essayons de faire ressusciter ce pays. Nous saluons tous les efforts en ce sens, notamment les efforts des pays de la région: l'Egypte, l'Algérie, la Tunisie, ainsi que des pays européens, notamment de la France et de l'Italie. Nous apprécions également les efforts entrepris par les EAU. Il est dans notre intérêt commun de normaliser la situation en Libye et de régler tous les problèmes survenus suite à l'agression de l'Otan en 2011 – le terrorisme, le trafic d'armes et d'autres actions criminelles qui ont pénétré dans la région du Sahara-Sahel.

Alors que des vagues de migrants clandestins se ruent en Europe. Tout cela est le résultat de la tragédie de 2011. Nous voulons que ceux qui cherchent aujourd'hui à réunir le pays n'oublient pas les leçons de l'histoire.

Question: Le 18 octobre 2020 expire l'embargo sur les armes contre l'Iran. Est-ce que cela pourrait entraîner une course aux armements dans la région du Golfe? Si l'Iran pouvait acheter des armes, elle pourrait se déclencher, et ce sous une forme encore pire que maintenant. Le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré un jour que l'Amérique décréterait des sanctions contre ceux qui enfreindront l'embargo qui, selon lui, n'expire pas le 18 octobre. Le Président Donald Trump compte signer un décret permettant de décréter des sanctions contre tous ceux qui transgresseront l'embargo contre l'Iran sur les armes conventionnelles. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Sergueï Lavrov: Il n'y a pas de notion telle que l'embargo sur les armes contre l'Iran. Le Conseil de sécurité des Nations unies a noté dans la résolution globale 2231 adoptée par consensus conformément au chapitre VII de la Charte de l'organisation, confirmant le Plan d'action global commun sur le nucléaire iranien, que les fournitures d'armes d'Iran et en Iran feraient l'objet d'une étude par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le 18 octobre 2020 ce régime de fournitures en Iran sera stoppé. Il n'y a pas d'embargo et il n'y aura aucune restriction après ce délai fixé par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Je ne peux pas parler pour les Américains parce qu'ils disent beaucoup de choses étranges. Je sais seulement à coup sûr que quand les représentants américains continueront de dire officiellement qu'ils font encore partie du Plan d'action dans le cadre de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, je pourrai seulement leur rappeler la nécessiter de respecter la hiérarchie dans l'administration américaine, car leur dirigeant le Président américain Donald Trump a personnellement signé le mémorandum officiel sur le retrait des Etats-Unis du Plan d'action. A partir de ce moment les Américains ont perdu le droit de vote dont ils disposaient auparavant en tant qu'acteurs équitables du Plan d'action.

Question: Mais ils répliquent que 2231 est une résolution de l'Onu basée sur le chapitre VII de la Charte, et elle concerne tous les membres de l'Organisation. Et même s'ils se sont retirés du Plan d'action, qui est un accord entre les pays, ils ne pourront pas "se retirer" du chapitre VII de la Charte. Ils disent que tout membre de l'Organisation est lié à cette résolution, par conséquent eux aussi. Ils voient une légitimité pour activer le mécanisme.

Sergueï Lavrov: Ils veulent enfreindre et défier le célèbre proverbe anglais: "Il est impossible de manger un gâteau pour qu'il reste entier." Ils se sont formellement retirés du Plan d'action. La résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies stipule que toutes les démarches pour le rétablissement des sanctions peuvent être initiées par un membre du Plan d'action, or les Etats-Unis n'en font plus partie. Je ne serais pas surpris s'ils continuaient de menacer par les sanctions tous ceux qui collaborent avec l'Iran sur la base solide de l'accomplissement rigoureux des termes de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies parce qu'ils adoptent des sanctions à travers le monde et parfois absolument sans aucune raison. J'ai toujours su que l'éléphant était un symbole du Parti républicain, mais, s'il vous plaît, ne prenez pas le monde pour un magasin de porcelaine.

Question: Autrement dit, tant que la Russie aura des préoccupations, le mécanisme de rétablissement des sanctions n'existe pas?

Sergueï Lavrov: Tous, sauf  les Etats-Unis, pensent que le mécanisme de rétablissement des sanctions n'existe pas. Cela a fait l'objet d'une discussion au Conseil de sécurité des Nations unies, 13 de 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies disent clairement qu'il n'existe aucune raison légale, politique ou morale pour quelque chose qui ressemblerait au rétablissement des sanctions. Toutes les affirmations du contraire n'ont aucune force juridique. C'est l'avis de tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies sauf les Etats-Unis et quelqu'un d'autre.

Question: Les compagnies et les banques russes sont-elles prêtes à faire face aux sanctions américaines?

Sergueï Lavrov: Malheureusement, les Américains ont perdu le talent de la diplomatie. Ils avaient toujours d'excellents experts. Maintenant ce qu'ils font en politique étrangère – ils avancent des exigences (que ce soit concernant l'Iran ou autre chose), et si leurs partenaires disent qu'ils ne peuvent pas le faire et demandent d'en parler, ils n'acceptent pas. Ils fixent des ultimatums, fixent des délais et décrètent des sanctions. Puis ils rendent les sanctions extraterritoriales. Je peux dire qu'il est absolument illégitime d'adopter des sanctions unilatérales non approuvées par l'Onu.

Malheureusement, cette pratique est contagieuse. L'Union européenne recourt de plus en plus à de telles méthodes, qui sont utilisées par les Etats-Unis ces dix dernières années. N'oubliez pas que l'administration de l'ex-président américain Barack Obama a commencé tout cela. L'"habitude" d'adopter des sanctions sans raison est apparue avant que l'administration actuelle ne commence son travail. J'ignore si les compagnies étrangères devront se soumettre aux sanctions. Les entreprises ont leur propre avis, mais une chose est sûre: les sanctions unilatérales sont illégales et illégitimes. Vous pouvez lire certaines résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies.

Question: Comment la Russie voit-elle le chemin vers le règlement politique en Syrie quand chaque démarche risque d'entraîner d'innombrables échecs et retards, et que direz-vous à ceux qui affirment que le gouvernement syrien compte sur une victoire dans la confrontation militaire contre l'opposition à l'aide de ses alliés? Un règlement politique est-il encore possible en Syrie?

Sergueï Lavrov: Je suis rentré récemment de Damas où j'étais avec le vice-Premier ministre russe Iouri Borissov, qui s'entretenait sur les perspectives de la coopération économique. J'ai évoqué avec les collègues la situation politique actuelle.

Je ne pense pas que ceux qui ont parlé au Président syrien Bachar al-Assad et à d'autres représentants publics du pays peuvent dire que le gouvernement syrien compte uniquement sur un règlement militaire du conflit. C'est faux. La confrontation militaire entre le gouvernement du pays et l'opposition est terminée. Il n'y a que deux points chauds. Le premier à Idleb, dont le territoire est contrôlé par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (réincarnation du Front al-Nosra), mais il se réduit aujourd'hui. Nos collègues turcs dans le cadre du Mémorandum russo-turc continuent de lutter contre les terroristes et séparent l'opposition normale d'eux. Nous les soutenons en ce sens. Il n'y a pas d'affrontements entre le gouvernement syrien et l'opposition.

Le second à l'Est de l'Euphrate où les militaires américains illégalement déployés ont rejoint les forces séparatistes et "jouent" irresponsablement avec les Kurdes. Ils ont fait venir une compagnie pétrolière américaine et ont commencé à pomper le pétrole pour leurs propres fins sans respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, tel que c'est fixé par la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Bien évidemment, cela crée une situation très nerveuse pour une grande partie de pays dans cette région. La Turquie et les pays avec une population kurde sont convaincus que c'est un jeu avec le feu. Nous voulons que les Kurdes iraniens, turcs et syriens vivent en harmonie avec la population de ces pays et bénéficient des droits des minorités. Nous croyons également que s'ils encourageaient le séparatisme, la région pourrait s'enflammer.

J'espère que les Américains comprennent qu'ils doivent penser non seulement aux élections dans un mois et demi, mais également à l'avenir de la région, qui fait partie des plus importantes dans le monde.

Je n'ai pas répondu aux questions politiques. Le Comité constitutionnel a poursuivi son travail après l'interruption provoquée par le coronavirus. L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Geir Pedersen s'est rendu à Moscou. Il adopte un optimisme prudent par rapport au processus. Il a terminé les pourparlers sur les représentants pour les prochaines réunions. Le processus n'avance pas aussi rapidement que nous le voudrions, mais on ne peut pas dire qu'il faut en accuser le gouvernement. Le gouvernement pourrait être plus actif et nous avons transmis une telle demande à Damas durant ma visite. Nous pouvons également voir que l'opposition n'est pas en très bonne forme. Il y a une lutte entre les différents groupes au sein du courant de l'opposition. Nous pensons que tout doit être secondaire pour surmonter cette tâche. Il faut entamer la discussion sur la Constitution au plus vite. Et nous y appelons les parties syriennes.

Question: Les négociations entre la Russie et la Turquie sur Idleb ont échoué et la Russie a suspendu sa participation aux patrouilles conjointes avec la Turquie. Certains craignent une nouvelle offensive russo-syrienne contre Idleb. Pouvez-vous dissiper ces craintes?

Sergueï Lavrov: Je pense que j'ai déjà répondu. Il y a le mémorandum russo-turc qui est entièrement en vigueur, la patrouille de la route M-4 a été suspendue pour des raisons de sécurité parce que Hayat Tahrir al-Cham organise constamment des provocations armées et attaque les positions syriennes. Ils cherchent à attaquer la base aérienne russe de Hmeimim. Nos collègues turcs ont réaffirmé leur engagement de lutter contre le terrorisme et, comme je l'ai dit, de séparer les opposants réels prêts à négocier avec le gouvernement des terroristes. Il n'y a pas de nécessité pour l'armée syrienne ou ses alliés d'attaquer Idleb. Il faut seulement attaquer les positions des terroristes et éliminer leur seul foyer sur le territoire syrien. Conformément au mémorandum mentionné, nos collègues turcs assument la principale responsabilité pour cela. La lutte contre le terrorisme est l'objectif numéro 1. Je peux vous assurer que la patrouille conjointe de la route M-4 reprendra prochainement dès que la situation s'apaisera.

Question: Des cellules terroristes sont déployées parmi les civils dans les villes. Les victimes civiles sont-elles inévitables?

Sergueï Lavrov: Je peux vous assurer qu'il n'y a pas d'opérations menées par la Russie ou le gouvernement syrien à Idleb. Nous utilisons la force seulement pour nous protéger des attaques de Hayat Tahrir al-Cham. Nous l'utilisons de manière ponctuelle pour ne pas affecter les civils ou les sites civils. Et notre approche est bien plus sélective que celle après laquelle Racca a été rasée. Nous y trouvons encore un grand nombre de mines, des corps. Tout le monde s'en moque. Je peux assurer que nous faisons tout pour implémenter le droit international humanitaire au maximum.

Question: Je voudrais passer à la situation au Yémen. Tous les pays du Golfe, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies confirment la nécessité d'un règlement politique du conflit au Yémen. D'après la Russie, quelle est l'approche la plus appropriée du processus de paix au Yémen? Le Conseil de sécurité des Nations unies doit-il faire preuve d'une plus grande implication dans la situation ou peut-être faire preuve de fermeté pour que le conflit soit réglé politiquement?

Sergueï Lavrov: Nous voyons certaines perspectives dans le suivi rigoureux des propositions de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour le Yémen Martin Griffiths, ainsi que dans l'interaction entre tous les belligérants, y compris les Houthis, le Conseil de transition du Sud et le gouvernement du Président Abdrabbo Hadi. Ils doivent être tous disposés à la coopération.

Nous soutenons les efforts de nos amis saoudiens, émiratis et de Martin Griffiths pour faire avancer le dialogue et parvenir à une entente dans le sud du Yémen. Je suis certain qu'ils nous mèneront au succès si tout le monde, y compris le Président Abdrabbo Hadi, faisait preuve de disposition au dialogue.

Question: Que pense la Russie des récents accords de normalisation des relations entre les EAU, Bahreïn et Israël?

Sergueï Lavrov: Le Ministère russe des Affaires étrangères a déjà commenté la situation. Nous suivrons avec intérêt son évolution.

Nous avons tous été d'accord sur les conditions principales du processus de paix israélo-palestinien. Il existe plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et de l'Assemblée générale des Nations unies, l'Initiative de paix arabe approuvée par l'Onu, le quartet de médiateurs internationaux, la Ligue arabe – un grand nombre d'acteurs qui ont contribué à la création d'une situation favorable pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient, tout en respectant à part entière les droits du peuple palestinien, évidemment. Cela peut être réalisé uniquement à travers un dialogue direct entre Israël et la Palestine.

Nous prônons fermement la reprise au plus vite de ce dialogue, nous sommes prêts à contribuer pleinement à son développement en tant que membre du quartet des médiateurs internationaux et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.

Nous considérons les récents progrès dans l'évolution des relations entre Israël et les EAU, Israël et Bahreïn comme des faits réels. Nous recevons les affirmations de la part de nos amis arabes que ces progrès visent à améliorer le climat dans la région et ne seront sous aucune condition utilisés pour bafouer les droits du peuple palestinien. Nous verrons ce qu'il en sera en réalité quand le dialogue reprendra. Nous appelons nos collègues israéliens et amis palestiniens à créer les conditions, à profiter de différentes plateformes internationales pour rétablir un tel dialogue direct. C'est le seul moyen pour comprendre ce qu'il faut faire dans ces conditions. Le fait que l'annexion soit reportée est toujours mieux que si elle avait déjà eu lieu. Mais le report des délais n'est pas une solution au problème. Il persiste. Seulement grâce au dialogue direct nous pourrons trouver des solutions mutuellement acceptables qui seront soutenues à la fois par les Israéliens et les Palestiniens.

Hier, le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a déclaré qu'il cherchait des possibilités pour rétablir la médiation de l'Onu dans le processus de paix au Proche-Orient. Nous attendons avec intérêt ses propositions.

 

 

 

 

 

 

 

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