la République islamique du Pakistan
POSITION DE LA RUSSIE À LA 75e SESSION DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES
- L’objectif de la 75e session anniversaire de l'Assemblée générale de l’ONU est de réaffirmer le rôle central de coordination de l'Organisation dans les affaires internationales et de soutenir le système polycentrique des relations internationales. L'ONU est considérée de plein droit comme une tribune unique pour un dialogue ouvert et équitable visant à élaborer des solutions tout en tenant compte des opinions différentes, aussi bien qu'à construire une architecture juste des relations internationales.
- Nous soutenons systématiquement le renforcement du cadre multilatéral des relations internationales et de l'économie mondiale sur la base des normes universelles du droit international, avant tout de la Charte de l’ONU, tout en mettant l’accent sur le respect de la souveraineté des États et l'inadmissibilité de l'ingérence dans leurs affaires intérieures. Nous nous opposons catégoriquement à la politique de l'Occident visant à remplacer les normes et principes fondamentaux du droit international par des notions comme "un ordre mondial basé sur des règles".
- Nous soutenons les efforts coordonnés de la communauté internationale pour lutter contre l’infection de coronavirus et les conséquences politiques, sociales et économiques de sa propagation. Nous saluons dans ce contexte les initiatives du Secrétaire général des Nations Unies pour le cessez-le-feu dans les situations de conflit armé pour lutter contre la pandémie, aussi bien que pour la suspension des sanctions unilatérales à l’égard des pays atteints. Nous estimons inadmissible de politiser le sujet de la propagation du coronavirus et de présenter comme antagonistes certains États ou organisations du système des Nations Unies.
- La responsabilité principale pour la prévention des conflits et le règlement de leurs conséquences incombe aux États eux-mêmes. Toute assistance internationale, y compris de la part de l'ONU, doit être prêtée avec l’accord des pays concernés et en conformité avec la Charte de l’Organisation. La diplomatie préventive, les bons offices et la médiation, doivent être appliqués sur la base d'impartialité et en respectant la souveraineté des États. En plus, il ne faut pas oublier que chaque situation demande une approche délicate et impartiale et une recherche patiente d’une solution unique qui tienne compte des sources et du développement du conflit.
- Nous estimons que l’objectif de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU est d'élargir la représentation des pays en voie de développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine au sein du Conseil sans préjudice de son efficacité et son efficience. La recherche du modèle optimal de la réforme capable de gagner un soutien maximal doit être poursuivie au format existant des négociations intergouvernementales. En même temps les prérogatives des membres permanents du Conseil, y compris le droit de veto, ne sont pas assujetties à révision.
Nous soutenons les initiatives réalistes visant à redynamiser les activités de l'Assemblée générale de l’ONU. Nous accordons une attention principale à la mise au point des méthodes de travail, la rationalisation de l'ordre du jour surchargé, le renforcement du multilinguisme. Les innovations doivent être rationnelles et répondre aux besoins du temps. La redistribution des pouvoirs des autres organes statutaires, y compris le Conseil de sécurité, en faveur de l'Assemblée générale est inadmissible.
- Nous nous prononçons pour le développement et l'amélioration de la coopération entre l'ONU et les organisations régionales et subrégionales sur la base du chapitre VIII de la Charte de l’ONU. Il faut intensifier davantage l'interaction entre l'ONU et les associations telles que l'OTSC, l'OCS, la CEI, BRICS et l'UEEA, dont la "visibilité" sur la scène internationale est constamment renforcée. Dans ce contexte, nous comptons sur l'adoption unanime dans le cadre de la 75e session de l’Assemblée générale des résolutions biennales sur la coopération entre les Nations Unies et la CEI, l’OTSC et l’OCS.
- Nous défendons fermement au sein de l’ONU le principe de l'inadmissibilité de la falsification de l'histoire et de la révision des résultats de la Deuxième guerre mondiale. Dans le cadre de ces efforts, la Russie présentera de nouveau son projet de la résolution de l'Assemblée générale "Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée" qui bénéficie traditionnellement du soutien de la plupart des États membres des Nations Unies. Nous appelons les délégations qui se sont abstenues ou opposées à cette initiative l'année dernière à réviser leur position.
- Nous nous prononçons pour une approche globale au règlement des conflits au Proche-Orient et en Afrique du Nord uniquement par voie pacifique et diplomatique. Notre initiative portant sur la création de l'architecture de sécurité régionale dans le golfe Persique et ensuite dans toute la région du Proche-Orient reste d'actualité.
- Nous sommes intéressés à la stabilisation la plus rapide possible de la situation en Syrie et au règlement du conflit par des moyens politiques et diplomatiques, tout en poursuivant la lutte contre la menace terroriste. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité et participant au "processus d'Astana" nous soutenons les efforts de l'Envoyé spécial Geir Pedersen et contribuons à son travail dans les contacts avec les parties syriennes, y compris pour l’établissement d’un dialogue entre les parties syriennes dans le cadre du "Comité constitutionnel". Nous sommes prêts à coopérer avec les autres acteurs, mais nous ne laisserons pas ébranler le format "Astana" qui fonctionne de manière efficace. Nous continuerons à bloquer toutes les tentatives des Occidentaux d'attribuer à Damas la responsabilité pour l'usage des armes chimiques. Il est inacceptable de rattacher l'octroi des fonds pour la reconstruction de la Syrie à la soi-disant "transition politique". Nous rejetons catégoriquement les tentatives de politiser les aspects humanitaires du conflit en RAS. L’aide humanitaire doit être prêtée sur la base des Principes directeurs des Nations Unies. Nous nous prononçons pour l'assistance à la reconstruction des régions libérées et la levée des sanctions unilatérales imposées à l’encontre de la RAS.
- Nous estimons nécessaire d’intensifier les efforts pour redémarrer les négociations israélo-palestiniennes directes. Il faut renoncer aux actes portant atteint au cadre universellement reconnu du règlement au Proche-Orient, y compris aux projets d’annexion de la Cisjordanie. L’option de deux Etats est le seul schéma viable. Nous continuons à contribuer au règlement au Proche-Orient par des voies bilatérales et en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, aussi bien que du "Quatuor" des médiateurs internationaux. Il est important d’engager les acteurs clés régionaux et la Ligue arabe.
- Nous ne voyons aucune alternative au règlement politique en Libye. Nous nous prononçons pour la nécessité de prendre en compte les opinions de toutes les parties, y compris en envisageant l’assistance internationale pour la cessation du conflit. Dans les contacts avec toutes les parties libyennes nous appelons à la cessation au plus vite possible des hostilités et la restauration des structures étatiques stables et unies, y compris les organismes de sécurité.
- Nous réaffirmons l'importance de surmonter la catastrophe humanitaire au Yémen dont la raison véritable est la crise politique intérieure de longue durée aggravée par l'intervention extérieure. Nous continuons à travailler avec toutes les parties du conflit de Yémen pour les orienter vers le règlement politique exhaustif. Nous prêtons assistance à l’envoyé spécial Martin Griffiths.
- Nous soutenons les efforts des autorités irakiennes visant à restituer la sécurité et à normaliser la situation dans le pays à long terme. Nous soulignons la nécessité du travail persistant et ciblé pour abolir les différends entre les composantes ethniques et religieuses de la société irakienne dans le cadre du dialogue national.
- Nous sommes déterminés à contribuer au processus de la réconciliation nationale en Afghanistan, aussi bien qu'à la construction d'un État libre du terrorisme, de la criminalité liée à la drogue et de la présence militaire étrangère. La Russie continuera à faire des efforts pour le lancement du dialogue inclusif entre les parties afghanes dans les plus brefs délais. Nous sommes profondément préoccupés par le renforcement des positions de Daech au nord et nord-est du pays, aussi bien que par la menace de prolifération des activités terroristes en provenance de la République islamique d'Afghanistan vers l'Asie centrale. La question de consolidation des efforts collectives de la communauté internationale pour éradiquer la menace des drogues en Afghanistan reste pressante. Nous accordons un rôle crucial à la coopération régionale, avant tout dans le format des consultations à Moscou, aussi bien que dans le cadre de l'OCS et l'OTSC. Nous soutenons les activités de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan.
- L'Ensemble de mesures de Minsk inscrit dans la résolution 2202 du Conseil de sécurité est un cadre juridique international et sans alternatives du règlement intérieur ukrainien. Les initiatives d’assistance internationale, y compris dans le cadre de l'ONU, ne seront efficaces que si elles visent au soutien du format existant avec la participation du Groupe de contact à Minsk et de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE.
Le règlement durable de la crise interne en Ukraine ne peut être atteint que par des moyens politiques et diplomatiques à travers un dialogue direct entre Kiev et Donbass, compte tenu, au niveau constitutionnel, des demandes légitimes de toutes les régions de l'Ukraine, de ses communautés linguistiques, ethniques et religieuses. La Russie continuera ses efforts actifs pour aider à redresser la situation humanitaire compliquée à l'est de l'Ukraine provoquée par Kiev, y compris pour surmonter les conséquences de la pandémie.
Conformément à la résolution 2166 du Conseil de sécurité de l’ONU, nous insistons sur une enquête internationale complète, minutieuse et indépendante de la catastrophe du vol malaisien MH17 au-dessus du territoire de l'Ukraine sur la base des faits indéniables. Ni l’enquête technique des raisons de la catastrophe du Boeing malaisien réalisée par le Bureau pour la sécurité néerlandais, ni l’enquête pénale menée par l’Équipe d’enquête conjointe ne peuvent être considérées comme telles.
Nous espérons une enquête objective et impartiale de tous les cas de violence commis contre la population civile et les journalistes depuis le début de la crise intérieure ukrainienne et la traduction des coupables en justice.
- La question sur l'appartenance de la Crimée est fermée définitivement par la population de Crimée elle-même lors du référendum de 2014. Les discussions de la situation dans cette région russe sans la participation des personnes qui l’habitent sont coupées de la réalité. Ce sujet ne peut pas faire partie de la discussion dans le contexte du thème ukrainien au sein des Nations Unies. Notre position est similaire vis-à-vis la situation autour de la mer d'Azov et du détroit du Kertch qui relève du domaine des relations russo-ukrainiennes.
- Le problème de la péninsule coréenne n'a pas de solution militaire. Le règlement global en Asie du Nord-Est (ANE) n'est possible que par le rassemblement des efforts politiques et diplomatiques de toutes les parties concernées. L'élément clé pour atteindre cet objectif est la création d'une nouvelle architecture de sécurité en ANE tout en tenant compte des intérêts légaux de tous les pays de la région, y compris la Corée du Nord elle-même. Les sanctions ne sont qu’un moyen d'amener Pyongyang à la table des négociations, elles ne doivent pas remplacer la diplomatie. La "politique de pression maximale" proposée par les États-Unis est incapable d'apporter la stabilité durable en ANE, car par sa nature c'est une tentative de renforcer la sécurité de certains pays de la région au détriment de la sécurité nord-coréenne.
- À la suite des actions destructives de la part des États-Unis, la situation autour du Plan d'action global commun pour le règlement du programme nucléaire iranien (PAGC) est entrée dans une phase critique. Pour complaire à ses intérêts étroitement opportunistes, Washington a violé ses obligations selon la résolution 2231 du Conseil de sécurité et l’article 25 de la Charte de l’ONU, visant à détruire les accords universels.
Nous appelons la communauté internationale à soutenir pleinement le PAGC et à s’opposer aux tentatives illicites des États-Unis de revoir la résolution 2231 du Conseil de sécurité.
- Le règlement de la question chypriote ne peut être trouvé que par les communautés chypriotes elles-mêmes sans pression de l’extérieur et conformément aux résolutions appropriées du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il doit prévoir l'établissement d'une fédération bicommunautaire et bizonale à personnalité juridique internationale unique. Le système existant des garanties de la sécurité des communautés est devenu obsolète et doit être placé sous le contrôle du Conseil de sécurité.
- La clé du fonctionnement durable des institutions de la Bosnie‑Herzégovine est le respect de l'égalité des deux entités et des trois peuples constitutifs, comme prévu par l'accord de paix de Dayton de 1995. Les Bosniaques méritent le droit de définir eux-mêmes le destin de leur pays. À cet égard nous considérons nécessaire d’abolir le Bureau du Haut Représentant, ce qui s’impose depuis longtemps.
- La situation au Kosovo doit être réglée conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité. L’accord entre Belgrade et Pristina ne sera viable que si les parties y viennent elles-mêmes, sans recettes toutes faites imposées de l’extérieur. Nous nous prononçons pour que les paramètres pour le budget et le personnel de la Mission de l’ONU au Kosovo restent au même niveau.
- La crise politique au Venezuela ne peut être réglée que par les Vénézuéliens eux-mêmes par un dialogue direct entre le gouvernement et l’opposition tout en respectant la constitution nationale. L’assistance internationale ne sera efficace que si elle vise à établir et soutenir un dialogue direct entre les parties vénézuéliennes. Nous condamnons résolument l’emploi ou les menaces d’emploi de la force sous tout prétexte, y compris humanitaire. L'assistance humanitaire doit être prêtée conformément aux principes directeurs des Nations Unies énoncés dans la résolution 46/182 de l'Assemblée générale de l’ONU et ne doit pas être politisée.
Nous continuerons à nous opposer à tout empiètement sur les compétences des délégations du Venezuela auprès des organisations internationales.
- La base du règlement en Colombie est l'Accord final de paix. Ce document a rendu possible le soutien du processus de paix de la part du Conseil de sécurité de l’ONU. Les tentatives unilatérales de substituer l’essence de ses dispositions sont inacceptables. Le règlement durable dans le pays est impossible sans la participation de "l’Armée de libération nationale" (ALN) au processus de la paix. Nous comptons sur le règlement du statut des négociateurs de l’ALN présents à Cube dans les plus brefs délais sur la base d’un dialogue constructif entre La Havane et Bogota.
- Nous adhérons à une approche équilibrée et non-politisée lors de la discussion de la situation au Myanmar et la recherche des voies vers la normalisation de la situation humanitaire dans l'État de Rakhine. Nous sommes persuadés que la solution du problème des réfugiés qui est complexe réside dans les consultations bilatérales entre le Myanmar et le Bangladesh.
- La Russie a toujours été et reste une partisane déterminée de la normalisation des relations entre l’Inde et le Pakistan. Nous espérons que les parties concernées ne laisseront pas la situation dans la région de Cachemire s’aggraver de nouveau. Nous soutenons le règlement du problème de Cachemire par les négociations bilatérales entre New Delhi et Islamabad.
- Nous considérons qu’une approche qui servirait à remédier efficacement à la crise et régler les conflits en Afrique doit combiner le rôle prépondérant des Africains eux-mêmes et le soutien de leurs efforts par la communauté internationale. Nous nous prononçons en faveur du renforcement ultérieur du partenariat ONU – Union africaine et les organisations sous-régionales du continent. Nous avons l'intention de continuer à contribuer activement au règlement politique des crises dans la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud, le Somali, le Mali et la région de Sahara-Sahel en général, aussi bien que dans d'autres "points chauds" de l'Afrique. Nous soutenons les efforts nationaux des Africains pour éliminer les causes sous-jacentes des conflits, reconstruire les institutions d'État et réformer le secteur de sécurité.
Nous avons l’intention de continuer de veiller sur le règlement en République centrafricaine sur la base de l'Accord pour la paix et la réconciliation signé le 6 février 2019, ce qui acquiert une importance particulière vis-à-vis des élections générales prévues pour fin 2020 – début 2021. Nous allons continuer à prêter assistance aux autorités du pays pour renforcer le potentiel national dans le domaine de la sécurité. Nous sommes ouverts à la coopération avec tous les acteurs "sur le terrain" aspirant au règlement du conflit de longue durée.
Nous sommes prêts à accorder l’assistance nécessaire au Soudan où la période importante de transition vient de débuter, du maintien à la consolidation de la paix. Nous nous prononçons pour la prise en compte obligatoire des intérêts des Soudanais eux-mêmes en cas de toute présence internationale dans le pays.
Nous considérons qu’il est nécessaire de retirer de l’ordre du jour du Conseil de sécurité la question du Burundi où la situation ne représente plus de menace à la paix et la sécurité internationales.
- Nous continuerons notre participation active au fonctionnement du Comité spécial de la décolonisation de l'Assemblée générale de l’ONU (С24). Cet organisme restera pertinent jusqu'à la solution définitive de la question concernant tous les 17 territoires non autonomes.
- Les activités de maintien de la paix des Nations Unies doivent être menées en stricte conformité avec ses principes de base (accord des parties, impartialité et non-recours à la force, à part la légitime défense et la protection du mandat) et la Charte de l’ONU. Il faut concentrer les efforts sur la promotion du règlement politique des conflits et la réconciliation nationale. La réforme des activités de maintien de la paix ne peut être réalisée qu'en stricte conformité avec les décisions des États. Le "renseignement dans les activités de maintien de la paix" doit servir uniquement pour assurer la sécurité des "casques bleus" et la protection de la population civile. L'octroi des pouvoirs supplémentaires aux casques bleus, y compris ceux du recours à la force, n'est possible que par décision du Conseil de sécurité, en tenant strictement compte de la spécificité de chaque situation concrète.
Nous accordons le rôle leader dans l'élaboration des paramètres généraux des activités de maintien de la paix des Nations Unies au Comité spécial de l'Assemblée générale de l’ONU pour les opérations de maintien de la paix (С34).
La consolidation et la "préservation de la paix" sont indissociablement interconnectées et basées sur le principe de la responsabilité nationale des États. Le soutien international ne peut être accordé qu'à la demande du gouvernement hôte et doit être concentré sur le renforcement des capacités propres des États.
- Les sanctions sont un outil complémentaire important du Conseil de sécurité de l’ONU capable d'assurer le règlement politique et diplomatique des conflits. Son application est une mesure extrême. Les sanctions doivent viser uniquement à faire cesser l'activité menaçant la paix et la sécurité internationales, avoir un caractère ciblé et une durée limitée, être systématiquement révisées, tenir compte des conséquences politiques, sociales, économiques, humanitaires et de l’influence sur les droits de l’homme. Les tentatives d'utiliser les sanctions pour l'étranglement économique et la déstabilisation des "régimes indésirables", aussi bien qu'en qualité d'instrument de concurrence déloyale, sont inadmissibles. Nous nous prononçons pour que les régimes internationaux de sanctions établissent les garanties contre les dommages causés à la population et à l’activité des organisations humanitaires dans les pays sous les sanctions. Nous aspirons à l’extension de l’institution de Médiateur agissant dans l’intérêt des personnes inscrites sur les listes des comités "anti-Al-Qaïda" et "anti-Talibans" sur les autres comités de sanctions au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous condamnons la pratique de "compléter" les sanctions internationales par des restrictions unilatérales, surtout ayant un effet extraterritorial.
30. Nous nous prononçons pour le renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme avec le rôle central coordonnateur de l’ONU, pour l’élimination de la pratique des deux poids, deux mesures et pour la renonciation aux agendas cachés dans ce domaine. Nous apprécions positivement le travail du Secrétaire général adjoint des Nations Unies Vladimir Voronkov visant à consolider les efforts antiterroristes sous l’égide de l’ONU et à renforcer les positions du Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT) qu’il dirige. Nous continuerons à prêter l’assistance politique, financière et technique au BLT.
Nous attachons une importance particulière à l’utilisation efficace des capacités des organes auxiliaires du Conseil de sécurité tels que le Bureau de lutte contre le terrorisme et les Comités de sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaïda, aussi bien que contre le mouvement taliban.
Nous appelons à la mise en œuvre complète des résolutions du Conseil de sécurité concernant la lutte contre le financement du terrorisme et des normes du Groupe d’action financière (GAFI) en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux. Sur la base des résolutions 2462 et 2482 du Conseil de sécurité, nous appuyons les objectifs visant à améliorer les mesures de lutte contre le financement des terroristes et leur approvisionnement en armes, aussi bien que contre "le lien" entre le terrorisme et la criminalité organisée.
Nous considérons qu'il est crucial de lutter conjointement contre les combattants terroristes étrangers (CTE) afin d’empêcher leurs déplacements et de les traduire en justice en fonction de la gravité des crimes commis (comme les résolutions 2178 et 2396 du Conseil de sécurité l’exigent). Le problème des membres de la famille (femmes et enfants) des CTE mérite une attention particulière car il est préoccupant non seulement en raison de son aspect humanitaire, mais aussi en raison de l’aspect répressif, vu le degré élevé de radicalisation et les difficultés de réinsertion sociale de ladite catégorie de personnes.
Nous estimons qu’il est incorrect et peu clairvoyant de fixer l’attention des structures antiterroristes des Nations Unies sur les aspects secondaires liés au genre ou aux droits de l’homme et d’exercer de la pression sur ces structures sous prétexte d'impliquer la "société civile" dans la coopération antiterroriste internationale. L’inclinaison croissante vers les aspects humanitaires et des droits de l’homme dans le système de la "division du travail" au sein des Nations Unies paralyse les structures disposant des pouvoirs uniques dans le domaine de la sécurité, ce qui fait le jeu des terroristes.
Il faut élargir les efforts pour mettre en œuvre les objectifs de la résolution 2354 du Conseil de sécurité visant à couper la propagation de l'idéologie et de la propagande terroristes, notamment par Internet.
Il est nécessaire de continuer à souligner l'inacceptabilité du concept de "lutte contre l'extrémisme violent" qui, de fait, justifie l’exclusion de la coopération anti-extrémiste du format interétatique et crée les conditions préalables à l’ingérence dans les affaires intérieures des États, jusqu'à soutenir des groupements terroristes et extrémistes et provoquer des "révolutions colorées".
Nous soulignons notre orientation vers la lutte contre l’extrémisme sous toutes ses formes et manifestations. En même temps, il est important de bloquer les tentatives d’utiliser le problème de la croissance de l'extrémisme de droite qui est un facteur important de l’escalade de la violence et des actes terroristes, avant tout dans certains États occidentaux, à des fins de manipulation politique et d’augmentation de la pression des sanctions anti-russes.
31. Il faut consolider davantage les efforts de la communauté internationale pour résoudre le problème mondial de la drogue tout en respectant strictement les dispositions des trois conventions des Nations Unies contre les drogues. Nous nous opposons catégoriquement à toute initiative visant à revoir le système international actuel du contrôle des drogues, à légaliser certains types de drogues et à imposer des pratiques douteuses de traitement des toxicomanes en qualité de "standard universel".
Nous estimons que les recommandations de l’OMS sur la modification du régime conventionnel relatif au cannabis et ses dérivés sont insuffisamment élaborées. Notamment, elles manquent de preuves pour soutenir leur adoption, ainsi que d’analyse des risques associés au relâchement des mesures internationales de contrôle du cannabis.
Il faut intensifier les efforts pour lutter contre l’expansion de la drogue provenant de l’Afghanistan. Nous soulignons l’importance de renforcer la coopération pour éradiquer la menace que représente la drogue afghane dans des cadres multilatéraux, y compris le Pacte de Paris, l’OCS, l’OTSC, la CEI et le CARICC. En même temps nous considérons qu'il est prioritaire de mettre en œuvre de manière cohérente les obligations prises par l’Afghanistan pour résoudre le problème des drogues en partant du principe de la responsabilité commune et partagée des États. Nous croyons que sans une politique efficace des autorités afghanes en matière des drogues, surtout en ce qui concerne l’éradication des plantations du pavot à opium, les efforts internationaux ne produiront pas les résultats escomptés.
Il est indispensable de maintenir un contrôle particulier sur les problèmes relatifs à la propagation de nouvelles substances psychoactives, à l’utilisation de l’Internet pour le trafic des drogues et à l’emploi des crypto-monnaies pour le paiement des livraisons des drogues.
Nous soutenons le rôle central de coordination de la Commission des stupéfiants de l’ONU (CND) en tant que principal organe de décision du système des Nations Unies dans le domaine du contrôle international des drogues. Nous croyons que la CND doit être composée d’États qui respectent précisément et impeccablement leurs obligations internationales dans le cadre des conventions des Nations Unies contre la drogue. La Russie est un des leaders au sein de la CND, et nous avons l’intention d’utiliser activement nos initiatives approuvées par cet organe lors de la coordination des résolutions et des décisions de la 75e session de l’Assemblée générale.
32. Nous soutenons systématiquement le rôle clé de coordination de l’ONU dans la consolidation des efforts internationaux visant à lutter contre les défis et les menaces globaux, y compris ceux qui proviennent de la criminalité transnationale organisée.
Nous attachons une importance particulière au renforcement du cadre juridique de la coopération internationale pour lutter contre les défis et les menaces criminels, y compris la possibilité de l’élaboration et de l’adoption de nouveaux instruments juridiques internationaux.
Nous notons l’importance du travail actuel pour la mise au point du mécanisme d’examen de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée de 2000.
33. Nous attachons une grande importance au renforcement de la coopération anticorruption internationale avec le rôle central de coordination de l’ONU et à la base de la Convention des Nations Unies contre la corruption (UNCAC). Nous saluons l’initiative de convoquer la session spéciale de l’Assemblée générale contre la corruption en 2021. Nous soutenons systématiquement la consolidation des efforts de toutes les parties concernées sous l’égide de l’ONU pour prévenir la corruption dans le sport en application de la résolution 8/4 de la Conférence des États parties à la UNCAC "Protection du sport contre la corruption" avancée par la Russie.
34. Nous voyons le rôle clé des Nations Unies dans la consolidation des efforts communs pour la sécurité internationale de l'information (SII) qui doivent amener à l’élaboration et à l’adoption, sous l’égide de l’ONU, des règles vraiment universelle et exhaustives du comportement responsable des États dans l'espace d'information visant à y prévenir des conflits. Ces règles doivent inscrire dans la sphère numérique les principes de non-recours à la force, de respect de la souveraineté d'État, de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États, de respect des droits de l'homme, et garantir à tous les États les droits égaux à la participation dans la gestion de l'Internet.
Nous considérons qu’il est vital d’assurer la continuité de la discussion sur la SII au sein des Nations Unies dans le cadre du Groupe de travail ouvert sur la SII (GTO) établi à notre initiative, qui est le premier mécanisme de négociation veritabliement démocratique, transparent et inclusif. À présent, un certain nombre d'États essaient de déplacer le centre d’attention du règlement des problèmes clés dans la SII vers des questions secondaires, visant à "noyer ce sujet sous les propos" et même à interrompre le processus de négociations au sein de l’ONU en reportant la session finale du GTO (initialement prévue pour juillet) à la fin du printemps 2021. En même temps l’activité du GTO est rattachée au Groupe d'experts gouvernementaux (GEG) des Nations Unies sur la SII, créé conformément à la résolution 73/266 de 2018 de l’Assemblée générale adoptée sur l’initiative des États-Unis. Le mandat du GEG expire en mai 2021. Dans ce contexte, il est nécessaire d’éviter la duplication du processus de négociations au sein du GTO et du GEG, ce qui compromettrait le statut du Groupe de travail.
Nous appelons nos partenaires à soutenir notre position et à se prononcer sans ambiguïté pour l’activation et la continuité du fonctionnement du GTO dans tous les aspects de son mandat, surtout en ce qui concerne l’élaboration des règles, des normes et des principes du comportement responsable des États dans l'espace d'information.
35. Nous insistons sans relâche sur le renforcement des régimes conventionnels existants et sur l'élaboration à la base de consensus de nouveaux régimes conventionnels dans le domaine du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération. Le rôle central dans ce processus est joué par l'ONU et son mécanisme multilatéral de désarmement. Nous nous efforçons d'améliorer l'efficacité et la cohérence de ses éléments clés, à savoir la Première commission de l'Assemblée générale de l’ONU, la Commission du désarmement de l’ONU et la Conférence du désarmement.
Nous pensons qu'il est impératif que le fonctionnement de ces forums soit axé sur les résultats et qu’il s’effectue dans le respect total et inconditionnel de la Charte de l’ONU, des autres normes du droit international et de leurs mandats. En même temps nous estimons que toutes mesures entreprises ne doivent pas porter atteinte aux droits souverains des États.
Nous estimons qu'il est nécessaire de bloquer toute tentative de revoir ou d'ébranler l’architecture de désarmement créée depuis des décennies et les régimes du contrôle des armements, d'affaiblir le potentiel de défense d’autres pays par une pression unilatérale au moyen des sanctions en contournant le Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous présenterons à la Première commission de la 75e session de l'Assemblée générale de l’ONU un nouveau projet de résolution sur le contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération.
36. Nous observons strictement nos obligations selon le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et nous nous prononçons pour son entrée en vigueur dans les plus brefs délais, ce qui dépend à présent de huit États qui doivent le ratifier. Là, le rôle le plus destructif appartient aux États-Unis qui sont le seul État ayant officiellement refusé la ratification du Traité. L'un des sujets de préoccupation particulière concerne les discussions au sein de l’administration américaine sur la possibilité d’une reprise des essais nucléaires aux États-Unis. Cette politique mettrait en cause non seulement le TICEN, mais le régime de non-prolifération nucléaire en général.
37. Nous partageons le noble objectif de la création d'un monde exempt d'armes nucléaires, et nous apportons une grande contribution pratique à la solution de ce problème. Nous estimons qu'une approche réaliste et réfléchie y est nécessaire. Le progrès vers le désarmement nucléaire doit tenir compte de tous les facteurs influençant la stabilité stratégique afin de renforcer la sécurité de tous les États sans exception. Nous nous prononçons pour la participation au processus de réduction et de limitation des armements nucléaires de tous les États disposant des capacités nucléaires.
Nous notons que le progrès en matière de désarmement nucléaire est perturbé par le développement illimité du système antimissile global des États-Unis, la réticence de certains États à renoncer au placement éventuel des armes dans l’espace, les déséquilibres quantitatifs et qualitatifs dans le domaine des armes conventionnelles, la mise en œuvre du concept américain de "frappe globale" et le refus des États-Unis de ratifier le TICEN.
Nous ne soutenons pas les initiatives radicales pour la prohibition rapide des armes nucléaires (y compris le Traité sur leur interdiction) qui sapent le TNP et détournent l'attention des problèmes pressants de la sécurité internationale provoqués avant tout par les actions déstabilisantes des États-Unis visant à affaiblir le système du contrôle des armements.
38. Cette année marque le 50e anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Nous le considérons comme l’instrument le plus important du droit international pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement et comme un des piliers de l’ordre mondial moderne.
Compte tenu des tendances actuelles relatives à la déstabilisation dans le domaine du contrôle des armements et du régime de non-prolifération, les États parties au TNP devront faire tout leur possible pour que la Conférence d’examen prévue pour 2021 contribue à renforcer le Traité et non à accroître des contradictions dans son cadre. L’objectif ultime est d’élaborer un document qui confirmerait sa viabilité, l’engagement à remplir les obligations selon le TNP et la nécessité d’intensifier les efforts pour renforcer le Traité.
Nous saluons et appuyons sans réserve l’activité de l’AIEA en tant qu’organisation internationale disposant des pouvoirs et compétences nécessaires pour contrôler le respect des obligations de non-prolifération liées au TNP. Le rôle clé dans ce domaine appartient aux garanties élaborées par l’Agence. Nous présumons que le développement ultérieur du système des garanties répond aux intérêts du renforcement du régime de non-prolifération nucléaire, à condition que les principes fondamentaux de la vérification, à savoir l’objectivité, la validité technique et la transparence, restent inébranlables.
39. Nous considérons la Conférence sur la Zone exempte d'armes de destruction massive (ZEADM) au Moyen-Orient qui a eu lieu à New York le 18‑22 novembre 2019 comme un événement significatif aussi bien du point de vue de la stabilité et de la durabilité de la région que du point de vue des efforts globaux pour la non-prolifération des ADM. Nous voulons continuer de soutenir l’idée d’organiser ces conférences. Nous croyons que l’élaboration d’un accord juridiquement contraignant sur la ZEADM répond aux intérêts de tous les pays de la région.
40. Nous prenons note de l'effet négatif sur la sécurité internationale d'un nouveau pas destructif des États-Unis dans le domaine du désarmement, à savoir leur sortie du Traité sur l'élimination des missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée (FNI), à la suite de quoi sa validité a pris fin. Nous appelons tous les pays qui sont intéressés à maintenir la stabilité dans un "monde sans le FNI", à entreprendre des efforts nécessaires pour assurer la prévisibilité et la retenue dans le domaine des missiles.
Nous réaffirmons notre engagement en faveur d'une application stricte du Traité sur les mesures visant à réduire et à limiter davantage les armements stratégiques offensifs (START) et notre volonté de mener des négociations détaillées avec les États-Unis sur sa prorogation. Nous sommes persuadés que cela permettrait d’éviter la dégradation ultérieure de la situation et de gagner du temps pour examiner d’autres approches possibles du contrôle des armements compte tenu de nouveaux facteurs qui surgissent dans ce domaine, y compris l’apparition de nouvelles technologies et armes militaires.
41. Nous apprécions hautement les efforts du Conseil de sécurité des Nations Unies et de son Comité 1540 visant à empêcher la prolifération des armes de destruction massive. Nous avons l'intention de mener un dialogue ciblé et constructif dans le cadre de l'examen complet de l’état de mise en œuvre de la résolution 1540 du Conseil de sécurité. Nous sommes convaincus qu'à la suite de cet examen, le mandat actuel du Comité 1540 sera confirmé.
42. La Russie est l'initiatrice de l'élaboration des accords multilatéraux importants dans le domaine du contrôle des armements, du désarmement et de la non-prolifération, notamment sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace et la lutte contre les actes de terrorisme chimique et biologique. Nous pensons qu’un dialogue constructif sur ces sujets permettra de passer à un travail approfondi (y compris par négociations) au sein de l’ONU. En promouvant ces initiatives, nous adhérons strictement aux principes d’égalité et de consensus à travers l’équilibre des intérêts.
43. Traditionnellement, nous déposerons les projets de résolution sur le non-déploiement d'armes dans l'espace en premier et sur les mesures de transparence et de confiance relatives aux activités spatiales à la Première commission de la 75e session de l'Assemblée générale de l’ONU. La mondialisation de l’initiative sur le non-déploiement d'armes dans l'espace en premier est une étape importante mais intermédiaire vers la conclusion d'un traité international sur la prévention du déploiement d'armes dans l'espace à la base du projet de traité russo-chinois relevant.
44. En ce qui concerne la coopération internationale dans le domaine de l'exploration et des utilisations de l'espace à des fins pacifiques, nous estimons nécessaire de renforcer le rôle central coordonnateur du Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique des Nations Unies. Nous nous opposons au règlement des questions relevant de la compétence du Comité dans d'autres plateformes internationales et organisations internationales non-pertinentes. Nous soulignons l'importance d'élaborer et d'adopter des normes nationales pour assurer le respect des obligations du droit international dans les activités spatiales.
Nous menons un travail actif au sein du Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique des Nations Unies pour démarrer dans les plus brefs délais un Groupe de travail sur la durabilité à long terme des activités spatiales et pour convenir d’un agenda équilibré "Espace-2030" et d’un plan de sa mise en œuvre.
45. Nous nous prononçons pour le renforcement des conventions sur l’interdiction des armes biologiques ou à toxines, ainsi que des armes chimiques, du Protocole de Genève de 1925 concernant la prohibition d'emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques, aussi bien que du Mécanisme du Secrétaire général des Nations unies permettant d’enquêter sur les allégations d’emploi d’armes chimiques et biologiques (nous allons proposer un nouveau projet de résolution appropriée).
Nous estimons comme abusives les actions des États occidentaux visant à confier au Secrétariat technique de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) les fonctions de "determiner les responsables" de l'utilisation des armes chimiques. La décision imposée par eux de créer au sein de l’OIAC une équipe d’enquête et d’identification contredit la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et empiète sur les prérogatives exclusives du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il est important d’éviter que l’OIAC, qui est purement technique, prenne des fonctions qui lui sont impropres.
Le rapport pilote de l’équipe d’enquête et d’identification sur trois incidents chimiques de 2017 dans la localité syrienne de Latamné où la conclusion est tirée sur la prétendue culpabilité de l’administration militaire et politique de la Syrie a confirmé les craintes quant au caractère fabriqué de l’activité de cette structure. L’analyse du document démontre la continuité par rapport aux principes vicieux du fonctionnement de la Mission d'établissement des faits de l’OIAC chargée de déterminer les cas d'utilisation de produits chimiques en Syrie et de l’ancien Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-ONU.
Nous soutenons des enquêtes internationales impartiales et hautement professionnelles sur les cas de provocations chimiques de la part des forces anti-gouvernementales et sur toutes les manifestations du "terrorisme chimique" au Moyen-Orient, dans le strict respect les standards élevés établis par la CIAC.
46. Nous regrettons la décision des États-Unis de sortir du Traité Ciel Ouvert (TCO) sous le prétexte des accusations infondées de la prétendue "violation" du Traité par la Russie. Les actions de Washington s’inscrivent parfaitement dans le vecteur visant à détruire l’ensemble des accords dans le domaine du contrôle des armements et porte atteinte au système de sécurité européenne. Nous examinons tous les scénarios possibles du développement de la situation autour du TCO et nos éventuelles réponses.
47. En ce qui concerne le droit de la mer, nous continuons à soutenir l’importance permanente de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer en tant qu’instrument universel qui établit un régime cohérent de coopération dans l’Océan mondial et permet de faire face effectivement aux nouveaux défis globaux dans le domaine de la stabilité de l’activité maritime, la sécurité maritime et la gestion efficace des ressources biologiques marines. Traditionnellement, nous apprécions hautement le fonctionnement des mécanismes conventionnels tels que l'Autorité internationale des fonds marins, le Tribunal international du droit de la mer et la Commission des limites du plateau continental. Nous estimons qu’il est extrêmement important qu’ils observent strictement leurs mandats et qu’ils empêchent toute interprétation extensive.
48. La Russie soutient les activités de la Cour internationale de Justice comme organe judiciaire principal des Nations Unies, et elle est prête à aider à créer les conditions pour l'exécution efficace et impartiale de ses fonctions.
Nous surveillons de près le développement de la situation autour de la réalisation des dispositions de la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies du 23 mai 2019 sur l'archipel des Chagos, adoptée conformément à l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice. Nous considérons ladite résolution de l'Assemblée générale avant tout dans le contexte de la décolonisation et nous espérons qu'elle va contribuer à son achèvement.
49. La Fédération de Russie surveille de près le fonctionnement de la Commission du droit international des Nations Unies (CDI) qui contribue considérablement à la codification et au développement progressif du droit international. Nous nous prononçons pour que que le travail le plus précieux de la Commission soit dûment poursuivi au sein de l'ONU.
Les élections à la CDI sont prévues pour automne 2021, au cours de la 76e session de l’Assembles générale des Nations Unies. La Fédération de Russie a proposé la candidature du membre actuel de la Commission, directeur du Département juridique du Ministère des affaires étrangères de Russie Evgueny Zagaïnov pour sa réélection à la Commission pour 2022-2026. Nous comptons sur le soutien de notre candidat de la part des États membres de l’Organisation lors des futures élections et nous travaillons activement dans cette direction.
50. L'autorité de la Cour pénale internationale (CPI) continue à diminuer. Son engagement politique et son caractère discriminatoire augmentent toujours avec la croissance non justifiée des dépenses financières pour l'activité de la CPI. Nous notons la qualité insuffisante de son travail et l’absence de tout apport perceptible au règlement des conflits.
51. Nous soulignons le mandat strictement limité du Mécanisme résiduel (MR) et la nécessité de résoudre rapidement la totalité des cas qui lui ont été transmis. Nous continuons à constater que le MR a "hérité" les pires pratiques de ses prédécesseurs, avant tout du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, en faisant systématiquement preuve de son penchant "anti-serbe". À l'étape actuelle, nous ne croyons pas que l'établissement de nouveaux organismes judiciaires de ce type soit justifié.
52. Nous estimons toujours juridiquement nul le Mécanisme international, impartial et indépendant chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en République arabe syrienne depuis mars 2011, établi par l'Assemblée générale de l’ONU en abus de ses pouvoirs. Nous nous opposons au transfert du financement du Mécanisme au budget des Nations Unies.
53. Nous continuons de considérer le sujet de la "primauté du droit" avec l’accent sur sa dimension internationale – la primauté du droit international. Nous considérons la mise en œuvre de ce concept dans le cadre de l’ONU avec une certaine prudence à cause de l’intention d'un certain nombre d'États de déguiser sous son enseigne diverses initiatives qui ne bénéficient pas d’un large soutien. Nous allons nous opposer aux tentatives de l’utiliser pour l’ingérence dans les affaires intérieures des États.
Nous continuerons de bloquer les tentatives de certains pays de légitimer dans le cadre de l’ONU le concept de la "responsabilité de protéger" (R2P) qui a perdu son caractère consensuel.
54. La responsabilité principale pour la protection et la promotion des droits de l'homme incombe aux États, alors que l'activité des organes exécutifs de l’ONU doit jouer un rôle d’auxiliaire. Nous estimons que l’activité des Nations Unies pour la promotion et la protection des droits de l'homme doit reposer principalement sur la coopération égale entre les États basée sur la primauté du droit international, le respect de la souveraineté et de l’égalité des États. L’intégration des questions relatives aux droits de l'homme dans tous les domaines de son activité ne doit pas mener à la duplication des travaux de ses organes principaux. Nous ne soutenons pas les tentatives de lier les activités du Conseil des droits de l'homme (CDH) aux celles du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous nous opposons à la reforme du CDH afin de le transformer en un mécanisme de surveillance quasi-judiciaire.
Nous nous prononçons contre l'adoption des résolutions politisées ciblant un pays particulier, surtout dans le contexte du fonctionnement réussi du mécanisme d'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme. Nous condamnons résolument l'utilisation des questions relatives aux droits de l'homme comme prétexte pour s'ingérer dans les affaires intérieures des États et pour porter atteinte aux principes fondamentaux du droit international.
C'est dans ce même esprit que nous regardons la résolution sur les droits de l'homme en Crimée régulièrement présentée par l'Ukraine à la Troisième Commission de l'Assemblée générale depuis 2016. Ce document n’a rien à voir avec la situation réelle dans cette région de la Fédération de Russie.
La résolution géorgienne sur la situation des personnes déplacées et des réfugiés provenant de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, susceptible d’aggraver la situation dans la région et de retarder les discussions de Genève qui restent le seul format de dialogue pour les représentants de l’Abkhazie, de l’Ossétie du Sud et de la Géorgie, est également contreproductive.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) devrait renforcer la transparence et la responsabilité envers les États membres des Nations unies afin d'éviter les approches politiquement engagées dans l'évaluation de la situation des droits de l'homme dans les différents pays.
55. Nous condamnons résolument toutes les formes et les manifestations de la discrimination. L'interdiction de la discrimination inscrite dans les actes internationaux sur les droits de l'homme est universelle et s'applique à toutes les personnes sans exception. Nous ne voyons aucune valeur ajoutée dans la désignation de nouveaux groupes vulnérables (par exemple, représentants de la communauté LGBT, défenseurs des droits de l’homme, blogueurs sur Internet) ayant prétendument besoin d'un régime spécial de protection juridique, ainsi que dans la création de nouvelles catégories de droits. De tels pas entrepris par certains pays entraînent la croissance de la politisation et de la confrontation dans le fonctionnement des mécanismes de protection des droits de l'homme de l’ONU.
56. Le travail pratique actif dans le domaine du développement social pour éradiquer la pauvreté, promouvoir l'intégration sociale et assurer le plein emploi et le travail décent pour tous contribuera à la réalisation efficace des décisions du Sommet mondial pour le développement social et de la 24e session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Nous considérons la Commission du développement social de l’ONU comme organe principal de coordination dans le système des Nations Unies responsable pour le développement d'une action concertée sur les questions générales de la protection sociale, de l’égalité des chances pour les personnes handicapées, des problèmes du vieillissement de la population, de la promotion de la jeunesse et du renforcement du rôle de la famille traditionnelle. Nous nous opposons catégoriquement aux initiatives ébranlant son rôle et aux appels à sa dissolution.
57. La Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) reste le forum intergouvernemental principal pour discuter un large éventail de questions relatives à la promotion des femmes, y compris l'égalité des sexes. Nous considérons qu’il est important d’éviter la politisation du sujet "féminin" et de ne pas l’inclure mécaniquement dans les documents onusiens relevant des autres domaines. Les documents sur la promotion des femmes doivent prêter une attention particulière aux droits sociaux et économiques, aussi bien qu’aux mesures de protection sociale et de soutien des femmes et de leurs familles. Nous apprécions positivement l'activité de la Structure "ONU-Femmes" don l’assistance doit être prêtée uniquement sur demande et par autorisation des États concernés. Nous soulignons la grande importance de célébrer cet automne le 25e anniversaire de la 4e Conférence mondiale sur les femmes.
58. Nous soutenons le renforcement ultérieur de la coopération internationale dans le domaine de la promotion et de la protection des droits des enfants sur la base de la Convention relative aux droits de l'enfant et du document final de la 27e session extraordinaire de l'Assemblée générale "Un monde digne des enfants". Nous considérons comme inacceptables les tentatives de certains pays de priver les parents et les tuteurs légaux de leur rôle dans l’éducation et le développement des capacités des enfants, notamment en accordant aux petits enfants une autonomie dans la prise des décisions. Les programmes visant à soutenir la famille, à garantir l'accès à l'éducation et aux soins de santé sont également importants pour la croissance réussie des enfants
Nous accordons une attention particulière au sujet des enfants dans un conflit armé, y compris dans le cadre de l’activité du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous soutenons le mandat du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés et développons notre coopération, y compris dans le cadre du programme du rapatriement des enfants russes de la Syrie et de l’Iraq.
59. Nous soutenons la discussion au sein de l’Assemblée générale des problèmes de l'interaction interreligieuse et interculturelle, aussi bien que le développement du dialogue entre les civilisations, y compris dans le cadre de l'Alliance des Civilisations (AC). Nous estimons qu’il est important d'impliquer activement des représentants de l’AC, ainsi que d'autres structures du Secrétariat des Nations Unies, dans la préparation de la Conférence mondiale sur le dialogue interreligieux et interethnique prévue en Russie pour 2022.
60. Nous sommes prêts à s'engager avec toutes les organisations non-gouvernementales intéressées sur les questions de l’agenda des Nations Unies. Nous encourageons une représentation adéquate du corps non-gouvernemental russe dans le fonctionnement des différentes structures de l’ONU.
61. Nous présumons que la coordination des efforts de tous les États avec le rôle central des Nations Unies est nécessaire pour faire face aux effets des crises migratoires. Les approches au défis migratoires, y compris la promotion et la protection des droits des réfugiés, ne peuvent pas contredire les principes fondamentaux d’humanisme, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance, et les mesures prises ne doivent pas empiéter sur la souveraineté et l’intégrité territoriale des États où elles sont appliquées.
La Russie contribue considérablement à la protection des réfugiés et au règlement des problèmes migratoires, ce qui se traduit par son activité humanitaire active dans de nombreux pays et régions du monde, aussi bien que par ses efforts politiques pour prévenir et surmonter les crises.
Nous apprécions positivement le travail du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) visant à augmenter l’efficacité de la protection internationales des réfugiés et des autres catégories de personnes qui relèvent de sa responsabilité. Notre pays octroie bénévolement près de 2 millions de dollars chaque année au budget du HCR.
Nous notons les efforts du HCR à l’égard des réfugiés et personnes déplacées syriens. La Fédération de Russie participe activement au financement des opérations humanitaires du HCR pour leur prêter assistance. La vie elle-même confirme la demande pour l’initiative Russe sur l’assistance au rapatriement bénévole des réfugiés syriens dont la réalisation nécessite le soutien international. Nous attendons que la communauté internationale adopte une attitude non-politisé envers ce problème.
Nous apprécions positivement et soutenons, du point de vue financier aussi, l’activité du HCR pour surmonter les conséquences humanitaires de la crise ukrainienne.
Nous estimons nécessaire que le HCR prête attention aux apatrides, y compris en Europe.
Dans le contexte de la pandémie du COVID-19 nous saluons l’orientation du HCR vers l’interaction étroite avec les autorités nationales afin de lutter contre cette infection. Notre pays soutient, du point de vue financier aussi, les efforts du HCR pour retenir la propagation de la maladie parmi les réfugiés.
La Russie a soutenu l'adoption du Pacte mondial sur les réfugiés (PMR) appelé à faire une contribution importante au renforcement du régime international pour la protection des réfugiés. Nous attendons que le Forum mondial sur les réfugiés aide à attirer l’attention de la communauté mondiale au problème des réfugiés et à intensifier les efforts afin de réaliser le PMR.
Nous voyons la demande pour l'Organisation internationale des migrations (OIM). Nous notons le renforcement de l'interaction constructive entre l'ONU et l’OIM. Nous attendons qu'elle favorise le renforcement du potentiel des deux organisations pour que la communauté internationale puisse réagir avec succès aux défis surgissant dans le domaine de la migration.
Nous considérons la migration non seulement comme un des défis actuels, mais aussi comme un moteur important du développement social et économique. Nous présumons que l’objectif clé dans le domaine de la migration du point de vue de développement doit être la recherche des mécanismes d’optimisation et de contrôle des processus de migration pour augmenter leur apport positif dans le domaine social et économique tout en tenant compte des intérêts et priorités nationaux.
Nous attachons une grande importance au renforcement de la coopération internationale dans le domaine de la migration. La Russie a soutenu l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Il est à noter que les principes et les objectifs du pacte font écho à toute une série des dispositions de la Conception de la politique migratoire de la Fédération de Russie renouvelée. Notre pays a participé activement aux consultations pour élaborer les modalités du premier Forum d’examen sur les migrations internationales prévu pour 2022.
62. Nous soutenons le processus de la "transformation stratégique" de l'UNESCO engagé par sa Directrice générale. Nous présumons que l’adaptation du fonctionnement de cette Organisation humanitaire majeure aux défis de la modernité ne doit amener ni à l'effacement du mandat principal de l’UNESCO et de son statut intergouvernemental, ni à la duplication de l'activité des autres structures des Nations Unies. Nous voyons comme l'objectif final de la réforme de l'UNESCO l'augmentation de son efficacité grâce à sa dépolitisation et l'abandon de la discussion des sujets qui ne relèvent pas de sa compétence et finissent par augmenter les divisions entre les pays membres.
Nous insistons que le recours aux méthodes de travail à distance de la part de la direction de l’UNESCO dans le contexte de la pandémie du COVID‑19 est une mesure contrainte qui doit prendre fin à l’expiration des mesures restrictives pour lutter contre la propagation du coronavirus. L’établissement d’un régime de fonctionnement temporaire ne doit pas amener à la révision des règles et procédures en vigueur ou servir de précédent pour l’avenir.
63. Nous considérons la coopération dans le domaine du sport et la promotion des idéaux sportifs dans le monde comme des moyens efficaces pour la promotion du respect mutuel et de la compréhension entre les peuples.
La politisation du sport et la discrimination des athlètes, y compris les paralympiques, sous la forme de punitions collectives sont inacceptables. Nous soutenons la création d'un système universel de coopération sportive internationale basée sur les principes de l'indépendance et de l'autonomie du sport.
64. Dans le contexte de réactivation des efforts internationaux pour la réalisation des buts et des objectifs du Programme pour le développement durable à l'horizon 2030 (Programme-2030) nous nous prononçons pour le renforcement de la coopération internationale dans le domaine social, économique, environnemental et dans d'autres domaines associés de l'activité de l’ONU. Nous soulignons le caractère systémique, non-politisé et indivisible des Objectifs du développement durable (ODD) dont l'essentiel est la lutte contre la pauvreté.
Nous soutenons le renforcement des processus intergouvernementaux au sein de l’ECOSOC avec l’utilisation de la plate-forme de dialogue du Forum politique de haut niveau sur le développement durable (FPDD), y compris pour la revue globale des progrès dans la réalisation du Programme-2030 et des objectifs qui y sont inscrits.
L’examen national volontaire sur les progrès vers les ODD présenté par la Russie a démontré bien clairement le progrès atteint par notre pays dans le domaine social, économique et environnemental. Ce travail a pris un essor significatif grâce à l’Ordonnance du Président de la Fédération de Russie No 204 du 7 mai 2018 "Sur les objectif nationaux et les buts stratégiques du développement de la Fédération de Russie à l’horizon 2024" qui pose aussi un fondement solide pour la réalisation ultérieure de tous les 17 ODD en Russie. Nous appelons tous nos partenaires à se familiariser avec cet examen publié sur le site officiel des Nations Unies.
Compte tenu du caractère exhaustif et inclusif du Programme 2030, nous estimons que la participation du business dans sa réalisation est extrêmement importante. À cet égard, nous soutenons l’activité du Pacte mondial de l'ONU en tant que mécanisme efficace pour la promotion des principes de responsabilité sociale corporative dans le domaine des droits de l’homme, des relations de travail et de la protection de l’environnement.
65. Nous attachons une grande importance au développement de l’interaction dans le cadre des commissions économiques régionales des Nations unies – la Commission pour l'Europe (CEE) et la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP). Ces structures disposent d’un potentiel considérable pour la promotion de l’agenda social et économique aussi bien par la création des mécanismes conventionnels sectoriels que par l’assistance technique aux États qui en ont besoin.
66. Nous nous prononçons pour un dialogue équilibré et transparent entre les donateurs et les pays bénéficiaires sur la réalisation ultérieure de l'initiative du Secrétaire général de l’ONU visant à réformer le système du développement (SD) des Nations Unies, y compris l'institution des coordonnateurs résidents.
Nous espérons que la réalisation pratique de la réforme du SD des Nations Unies favorisera l'augmentation de l'efficacité et aidera à éviter la duplication du fonctionnement des fondations, des programmes et des institutions spéciales onusiens. L'activité du SD doit répondre aux décisions de l'Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement des Nations Unies (résolution 71/243 de l'Assemblée générale de l’ONU), rester impartiale et libre des exigences politiques imposées, orientée vers la satisfaction des besoins essentiels des États en voie de développement dans le contexte du Programme-2030.
Nous présumons que la réforme n'aboutira pas à la dépréciation du rôle normatif des commissions régionales thématiques des Nations Unies.
67. Nous soutenons la réalisation accélérée du Programme d'action d'Addis-Abeba sur le financement du développement afin de mobiliser et d'utiliser efficacement les ressources pour atteindre les ODD.
Nous allons renforcer la "visibilité" de la Russie comme un donateur clé prévisible pour le développement international, y compris par la promotion des innovations et de l'expérience nationale.
Nous constatons l'importance de la coopération internationale ouverte et égale en droits dans les questions fiscales, y compris dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale, aussi bien que pour réprimer les flux financiers illicites.
68. Nous avons l'intention de soutenir l'OMC et de contribuer au développement d'un système de commerce multilatéral universel, ouvert, non-discriminatoire et équitable. Nous nous opposons aux mesures protectionnistes et aux restrictions et sanctions commerciales unilatérales imposées par certains pays en violation des normes du droit international universellement reconnues.
69. Nous considérons l'élimination de la pauvreté comme l'objectif central des activités du secteur social et économique des Nations Unies. Dans le cadre de la Troisième décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté nous soutenons la mise au point ultérieure des mesures pratiques visant à éradiquer la pauvreté (y compris en milieu rural), les transformations sociales, économiques et technologiques liées au développement de la production industrielle, surtout dans les pays les moins développés.
70. Nous soutenons les efforts multilatéraux pour la lutte contre les changements climatiques. Malgré la pause forcée dans les négociations en raison de la pandémie du coronavirus, nous comptons sur l’interaction constructive de toutes les parties des négociations afin de finaliser les règles de la réalisation de l’Accord de Paris, surtout en ce qui concerne les mécanismes liés ou non au marché, et les présenter pour approbation à la 26e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 2021.
Tout en soulignant l’importance des problèmes climatiques, nous nous opposons à l’association artificielle de ce sujet important avec les questions de paix et de sécurité, des droits de l’homme et de migration. Nous estimons que le climat doit être utilisé comme l’agenda unificateur pour la communauté mondiale.
71. Nous soutenons l'intensification de la coopération internationale pour assurer la sécurité alimentaire pour tous.
72. Nous apprécions hautement le rôle leader des institutions onusiennes à Rome (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Programme alimentaire mondial, Fonds international de développement agricole) dans le renforcement de la coopération intergouvernementale dans le domaine du développement agricole et la lutte contre la famine.
Nous soutenons le développement du partenariat multilatéral visant à assurer l’alimentation équilibrée, la sécurité des aliments et la sensibilisation dans ce domaine. Nous saluons l’activité de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation mondiale de santé (OMS) pour l’élaboration des standards alimentaires, la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, aussi bien que le début des activités pratiques dans le cadre de la Décennie internationale des Nations Unies en matière de nutrition (2016-2025). Nous développons notre interaction avec le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le domaine de l’aide alimentaire humanitaire, avant tout dans les zones de conflits (Syrie, Yémen, Afghanistan, Palestine) et de catastrophes naturelles (Cuba, Nicaragua, Burundi, Djibouti, Somali, Sierra Leone, République centrafricaine), aussi bien que pour les pays de l’Afrique de l’Est atteints de l’invasion de sauterelles (Kenya, Ouganda, Ethiopie, Soudan du Sud).
Nous participerons activement à la préparation et au contenu substantiel du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021. Nous présumons qu’il deviendra un événement politique significatif qui donnera une dimension pratique à la transformation des systèmes alimentaires aux fins de la sécurité alimentaire, y compris dans le contexte des crises provoquées par la pandémie du COVID‑19.
73. Nous soutenons le renforcement de la réponse humanitaire internationale. Nous sommes préoccupés par la politisation des problèmes de l'aide humanitaire et les tentatives d'utiliser la situation désespérée de la population des pays frappés par des crises comme prétexte pour leur imposer des changements politiques internes. De telles situations surgissent non seulement au Moyen-Orient, mais aussi dans d'autres régions.
Nous notons qu'en réalité les actions politisées des tierces parties ne font que renforcer la méfiance entre les autorités légitimes et la direction du secteur humanitaire des Nations Unies, ce qui ne contribue pas à la résolution des problèmes humanitaires, mais répond plutôt aux intérêts de ceux qui préfèrent déstabiliser davantage la situation politique.
Nous estimons que les États membres des Nations Unies devraient travailler ensemble pour assurer le respect des principes de l'aide humanitaire énoncés dans la résolution 46/182 de l'Assemblée générale des Nations Unies et dans d'autres résolutions de l'Assemblée générale et de l'ECOSOC confirmées à plusieurs reprises.
74. Nous attribuons le rôle leader dans la coopération internationale dans le domaine de santé à l’OMS. En même temps nous sommes conscients de la nécessité de reformer son activité en ce qui concerne la mise en place du Règlement sanitaire international. Nous nous opposons à la création des structures parallèles à cette Organisation, à la transmission d’une partie de ses fonctions à ces structures, à la politisation de l'agenda de santé.
Parmi les autres sujets prioritaires pour nous dans la protection globale de santé, il faut citer la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), et c’est dans ce contexte que nous continuerons notre plein appui à l'activité du Groupe interinstitutions sur les maladies non transmissibles, aussi bien que la couverture universelle des services essentiels de santé, la prévention de la résistance aux antimicrobiens, la lutte contre la propagation de la tuberculose.
75. Dans le contexte de la coopération internationale concernant Tchernobyl nous soutenons l'interaction concertée entre la Russie, la Biélorussie et l'Ukraine, aussi bien qu'avec les autres pays donateurs afin de faire face aux conséquences sociales, économiques et environnementales de la catastrophe et de contribuer au développement des régions touchées.
76. Nous nous prononçons pour l'intensification de la collaboration dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes par le biais de la mise en œuvre du Cadre d'action de Sendai pour 2015-2030. Nous sommes prêts à l'interaction avec tous les participants aux fins de la tenue efficace de la réunion de haut niveau "Voie du Samoa" visant à aider les petits États insulaires en développement (le 27 septembre).
77. Nous visons à la rétention de la croissance du budget pour les programmes des Nations Unies pour 2021, aussi bien que des dépenses pour les opérations de maintien de la paix et le mécanisme résiduel des tribunaux pénaux. Nous attachons une grande importance au respect de la discipline budgétaire, à la comptabilisation des recommandations approuvées des organismes de consultation et de contrôle, à l'utilisation plus efficace des fonds budgétaires et du personnel, à l'augmentation de la transparence et de la responsabilisation du Secrétariat des Nations Unies. Nous nous opposons à l'approbation des initiatives de réformes mal élaborées sans analyse exacte des avantages et des dépenses potentiels.
78. La réalisation des principes du multilinguisme et de l'égalité complète des six langues officielles des Nations Unies est la base incontestée pour l'évaluation de l'activité de l'Organisation dans le domaine des services de conférence et de l'accès des États membres à l'information sur le fonctionnement de son mécanisme. Nous insistons sur la parité inconditionnelle du financement de tous les services linguistiques.