Turkménistan
Communiqué de presse et réponses aux questions par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'issue de son entretien avec Rachid Meredov, vice-premier ministre et Ministre turkmène des Affaires étrangères, à Achkhabad le 3 février 2015
Nos entretiens à Achkhabad avec le Président turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov et Rachid Meredov, vice-premier ministre et Ministre turkmène des Affaires étrangères, ont été productifs.
Nous avons évoqué tous les aspects de nos relations bilatérales et notamment le dialogue politique – très intensif au niveau ministériel et au sommet - ainsi que la coopération commerciale et économique. La Commission intergouvernementale travaille bien. Nous avons souligné en particulier l'intérêt pour le développement de nos relations déjà étoffées dans le domaine humanitaire et culturel.
Nous avons évoqué les affaires internationales en mettant l'accent sur l'Asie centrale, l'Afghanistan, la coopération à l'Onu et à l'OSCE, notamment à l'occasion des anniversaires à venir – 70e anniversaire de la Victoire dans la Seconde guerre mondiale, 70e anniversaire de l'Onu, 40e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, et d'autres intérêts communs aux formats internationaux.
Je suis très satisfait par les consultations et le Plan de consultations entre les Ministères des Affaires étrangères signé aujourd'hui – chargé et très orienté sur la concertation pratique des positions.
Question: Avez-vous parlé de la protection des individus ayant la double-citoyenneté (russe et turkmène)?
Sergueï Lavrov: Nous poursuivrons les consultations à ce sujet conformément aux directives des présidents, données à l'issue de leur entretien à Astrakhan le 29 septembre dernier.
Question: Le porte-parole du Ministère ukrainien des Affaires étrangères Evgueni Perebiïnis a déclaré que Kiev attendait de Moscou une réaction officielle à l'échec des négociations à Minsk, car la Russie est signataire des accords de Minsk. De plus, les autorités ukrainiennes ont décidé aujourd'hui qu'à partir du 1er mars 2015, les citoyens russes ne pourraient plus entrer et séjourner sur le territoire ukrainien avec un passeport intérieur.
Sergueï Lavrov: Je ne peux pas commenter les déclarations du porte-parole du Ministère ukrainien des Affaires étrangères, parce que les représentants ukrainiens font de nombreuses déclarations qui s'avèrent fausses par la suite. Il faut poursuivre les négociations au lieu de pointer du doigt la Russie ou les insurgés. Il faut parler avec eux comme avec des participants au processus de négociations, et non comme une "annexe" au Groupe de contact. Ils font partie intégrante du conflit en Ukraine et doivent avoir la possibilité d'exprimer directement leurs intérêts. Les autorités de Kiev doivent en tenir compte à part entière.
Notre principale préoccupation est que les parties cessent le feu et retirent leurs armements lourds en conformité avec les accords convenus, quand a été soutenue l'initiative du Président russe Vladimir Poutine fixée par la suite dans la déclaration berlinoise des Ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Allemagne, de la France et de l'Ukraine, à laquelle le gouvernement ukrainien a renoncé le lendemain en relançant les opérations militaires. Il ne faut pas suivre l'appel d'un prestige mal interprété, mais avant tout la nécessité de sauver les vies de la population et l'établissement de la paix dans l'Est de l'Ukraine.
Quant à l'instauration d'une mesure visant à imposer aux Russes de voyager en Ukraine avec un passeport international à partir du 1er mars 2015, si j'ai bien entendu, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a déclaré qu'il s'agissait d'une initiative du Président russe Vladimir Poutine. Ce dernier aurait suggéré cette idée et aujourd'hui, elle aurait été entendue par Kiev.
Nous préparons actuellement un communiqué officiel du Ministère russe des Affaires étrangères. Les propos d'Arseni Iatseniouk sont un mensonge. En effet, nous avons mis en place avec la plupart des pays de la CEI des voyages avec un passeport international, tout en conservant un régime sans visas. Mais en ce qui concerne l'Ukraine, compte tenu de la crise dans ce pays, nous avons l'intention de faire une exception. Nos collègues ukrainiens en sont informés.