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Discours de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d'une table ronde diplomatique sur le thème "La crise ukrainienne. L'échec de la culture de l'annulation", Moscou, 5 février 2025

 

Bonjour,

Nous apprécions notre dialogue sur le sujet ukrainien. Nous nous souvenons que lors de ces rencontres sont également abordées des questions liées à d'autres crises que l'Occident tente d'ignorer et de passer sous silence face aux actions insistantes et agressives visant à ukrainiser l'ordre du jour de tout forum international.

Commençons comme toujours par l'Ukraine. Nous nous rencontrons déjà pour la huitième fois. Franchement, je pensais que ce chiffre était plus modeste. Dans le cadre de ces tables rondes, nous avons discuté des problèmes de militarisation de l'Ukraine, de réécriture de l'histoire, de guerres de l'information.

Aujourd'hui, il a été proposé d'aborder le thème de la culture de l'annulation. C'est, à proprement parler, un sujet qui englobe tout. Cela ne concerne même pas tant l'Ukraine, car la culture de l'annulation de tout ce qui ne convient pas à l'Occident était appliquée bien avant la crise ukrainienne. Quand quelque chose ne plaisait pas aux défenseurs de la démocratie et de "l'État de droit", ils l'annulaient simplement et appliquaient à la place de ce format qui les dérangeait leurs propres "règles" sur lesquelles, comme ils l'ont dit, l'ordre mondial devait être fondé. C'est ainsi que le droit international a été annulé. En substance, il a été "sacrifié" à ces mêmes "règles" que, comme nous l'avons constaté à maintes reprises, personne n'a vues, ni lues, ni présentées à la communauté internationale.

Mais l'Occident s'accroche toujours à ce slogan. Nous verrons comment agira la nouvelle administration Trump. Le secrétaire d'État Marco Rubio a déclaré dans une récente interview que la multipolarité était une réalité d'aujourd'hui. C'est une déclaration intéressante. Personne n'avait jamais entendu cela de la bouche de responsables américains auparavant. Mais nous verrons comment cela se traduira dans la politique pratique.

La tentative d'annuler les normes du droit international se manifeste particulièrement clairement dans l'attitude de l'Occident, des États-Unis et de leurs alliés envers la Charte de l'ONU. Quand ils en ont besoin, ils appliquent le principe d'autodétermination des peuples, comme ils l'ont fait pour le Kosovo. Quand leur objectif est de soutenir leurs "protégés" et affidés comme le régime nazi ukrainien, alors ils s'accrochent au principe d'intégrité territoriale, ignorant tout ce qu'ont fait les peuples de Crimée, de la Nouvelle-Russie, du Donbass, qui, face au coup d'État anticonstitutionnel sanglant, ont refusé d'en reconnaître les résultats et de vivre sous son autorité qui s'était fixé comme objectif d'exterminer tout ce qui est russe. Ce sont précisément l'histoire russe, les traditions, l'orthodoxie, la langue, la culture - tout cela qui pendant de longs siècles a constitué la vie des Criméens, des habitants du Donbass, de la Nouvelle-Russie. Maintenant l'Occident est prêt à annuler tout cela.

En Ukraine, ils n'ont besoin que de l'intégrité territoriale. Malheureusement, le Secrétariat de l'ONU, y compris le Secrétaire général, joue activement le jeu de l'Occident dans les affaires ukrainiennes, malgré les exigences de l'article 100 de la Charte de cette Organisation selon lequel le Secrétariat doit être impartial et ne prendre position pour personne, ne recevoir d'instructions d'aucun gouvernement. Peut-être qu'il n'existe pas d'instructions imprimées sur papier. Mais Antonio Guterres, ses adjoints représentant les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et d'autres pays membres de l'Otan aux postes de direction du Secrétariat de l'ONU disent exactement ce dont l'Occident a besoin.

L'annulation de la vérité est une autre façon de tenter de préserver leur hégémonie. Le 27 janvier 2025, s'exprimant devant l'Assemblée générale de l'ONU à l'occasion de la Journée de l'Holocauste, le Secrétaire général Antonio Guterres a répété l'exemple qui lui avait été donné par les orateurs occidentaux, notamment lors d'événements en Europe, et n'a pas mentionné qui exactement avait libéré Auschwitz. Je veux dire que pas un mot n'a été dit sur l'Armée rouge.

Il y a beaucoup d'autres exemples où sont annulées non seulement les dispositions de la Charte, mais aussi les décisions du Conseil de sécurité qui, conformément à la Charte, sont contraignantes pour tous les pays. C'est ainsi, par exemple, qu'a été annulée la résolution du Conseil de sécurité qui avait approuvé à l'unanimité les accords de Minsk. Un an après le coup d'État, en février 2015, ils ont permis d'arrêter la guerre que le régime de Kiev menait dans le Donbass avec ses forces armées contre son propre peuple. Les accords de Minsk, avec notre participation active, ont permis d'arrêter cette guerre. La résolution du Conseil de sécurité les a approuvés. Mais il s'est rapidement avéré que personne n'avait l'intention de les mettre en œuvre. Rien ne se passait sur le terrain, le régime de Kiev violait tous ses engagements pris dans ces accords, et l'Allemagne et la France, qui étaient médiateurs et garants de ce document, ne faisaient rien non plus. En décembre 2022, l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel et l'ancien président français François Hollande, qui avaient signé ce document important, ont même déclaré avec fierté qu'ils n'avaient pas l'intention de l'appliquer. Ils avaient besoin de gagner du temps pour armer Kiev avec de l'armement moderne pour la guerre contre la Fédération de Russie.

L'annulation des décisions du Conseil de sécurité fait aussi partie de la politique d'annulation du droit international. Cela se manifeste aussi sous d'autres formes. Il existe le droit international des minorités nationales, de nombreuses conventions, notamment du Conseil de l'Europe, dans le cadre de l'ONU. Il existe une base juridique internationale pour la protection des droits des minorités. Nous l'avons rappelé à maintes reprises. La Constitution de l'Ukraine elle-même l'exige. Mais dans leur volonté d'effacer, d'exterminer, d'interdire tout ce qui est russe, tous les moyens sont utilisés et aucun argument n'est pris en compte.

Lors de la dernière table ronde, nous avons parlé de la nécessité d'examiner les causes profondes de tout conflit, comme l'a préconisé le Président chinois Xi Jinping dans son initiative sur la sécurité mondiale. Il y est écrit que tout conflit, pour être réglé, doit être analysé du point de vue de ses causes profondes. Et ensuite élaborer des mesures pratiques pour les éliminer. La cause première réside dans la volonté délibérée de longue date (pas seulement la volonté, mais les actions pratiques) de l'Occident de créer des menaces militaires directes contre la Fédération de Russie à nos frontières, sur le territoire de l'Ukraine, de l'entraîner dans l'Otan. Nous en avons parlé à maintes reprises, nous avons mis en garde, nous avons exigé de l'alliance que nous voyions enfin la mise en œuvre des engagements de ne pas s'étendre vers l'est, vers les frontières de l'ancienne Union soviétique, en l'occurrence la Fédération de Russie. Tout cela en vain.

Soudain, pour la première fois, le Président Donald Trump, dans l'un de ses premiers discours, critiquant la position de l'administration Joe Biden sur la crise ukrainienne, a directement dit que l'une des principales erreurs était d'entraîner l'Ukraine dans l'Otan. Comme quoi si Donald Trump avait été président les quatre années précédentes, cela ne serait pas arrivé et il n'y aurait pas eu de conflit. Pour la première fois (j'attire votre attention sur ce point) un dirigeant occidental (pas simplement occidental mais des États-Unis, leader des pays du monde occidental) a prononcé ces mots, que nous avons salués. Pour la première fois, le problème de l'Otan est désigné comme quelque chose que les États-Unis sont prêts à évoquer sérieusement. Et ce sont eux précisément qui décideront quelle sera la position de l'Occident et, par conséquent, la position de Kiev.

Je rappelle que dans nos contacts précédents avec l'administration Joe Biden, avec les représentants de la France, de l'Allemagne et d'autres pays avant même l'opération militaire spéciale, lorsque nous avions présenté des propositions officielles sur les garanties de sécurité pour tous, y compris pour l'Ukraine (et pour la Russie, bien sûr), on nous disait que ce n'était pas notre affaire. J'ai personnellement parlé avec Antony Blinken en janvier 2022, l'exhortant à examiner sérieusement les propositions que nous avions faites pour éviter un conflit militaire en Europe. Il m'a dit directement que ce n'était pas notre affaire. Personne ne peut "mettre son nez" dans les relations entre l'Otan et les pays qu'ils veulent admettre dans l'Alliance nord-atlantique.

Les rappels que dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, des engagements politiques avaient été pris pour garantir le principe de l'indivisibilité de la sécurité, selon lequel personne n'a le droit de renforcer sa sécurité aux dépens de la sécurité des autres, et aucune organisation dans l'espace euro-atlantique n'a le droit de prétendre à la domination, ont été balayés par l'argument, comme l'Occident l'avait fait auparavant, que ce sont des engagements politiques. Nous leur disions: comment, vos présidents et premiers ministres ont signé cela en 2010 lors du sommet d'Astana. Cela y avait déjà été reconfirmé. Car auparavant, ce même engagement avait été approuvé à Istanbul en 1999. Ils répondaient que non, ce sont des engagements politiques, et que des garanties juridiques de sécurité ne peuvent être fournies qu'au sein de l'Otan. Et ils souriaient. La duplicité, l'hypocrisie n'ont jamais quitté nos collègues occidentaux. Cela leur donne apparemment une certaine vigueur.

La culture de l'annulation s'est aussi manifestée dans l'annulation de la résolution du Conseil de sécurité qui avait approuvé les accords de Minsk. Ce n'est pas du tout une "méthode d'action ukrainienne" unique de nos collègues occidentaux. La culture de l'annulation, y compris l'annulation du droit international, se manifeste maintenant particulièrement clairement par rapport à la situation au Moyen-Orient.

Les décisions du Conseil de sécurité, qui étaient encore reconnues il y a un mois ou un mois et demi par tous sans exception comme une base nécessaire pour des actions visant à créer un État palestinien, ont été simplement annulées. Le Président Donald Trump a déclaré qu'il fallait évacuer tous les habitants de la bande de Gaza. Il a dit que la Jordanie et l'Égypte avaient beaucoup de terres, qu'elles pouvaient y accueillir ces 1,5-2 millions de personnes, et que les États-Unis feraient de la bande de Gaza une "station balnéaire". Tout cela suite à d'autres décisions que le Président Donald Trump avait prises encore lors de son premier mandat. Par exemple, la reconnaissance du plateau du Golan comme israélien. Or l'Assemblée générale de l'ONU et le Conseil de sécurité avaient pris d'autres décisions. Ces décisions ont été annulées.

Il y a beaucoup d'exemples de ce genre, notamment concernant le Sahara occidental. Cette tendance, selon notre évaluation, ne fera que s'accentuer. Je ne m'en désole pas, je constate la réalité. Bien sûr, les diplomates doivent avant tout tenir compte des faits sur le terrain et qui doivent faire l'objet de négociations.

En plus de l'annulation de tout ce qui est russe, l'objectif pour lequel Vladimir Zelenski adopte des lois, nous voyons le désir de nos collègues occidentaux d'annuler également tout ce qui est russe. Cela se manifeste dans l'interdiction des événements culturels et de la participation des athlètes russes au mouvement olympique, à la grande honte de Thomas Bach et de son équipe.

Quand à Paris, aux Jeux olympiques, un homme monte sur le ring et bat des femmes, cela est considéré comme nécessaire, car c'est ainsi que Thomas Bach interprète la Charte olympique. Et les dispositions de la charte qui exigent le refus de toute politisation du sport, Thomas Bach les interprète de manière à s'autoriser de ne pas admettre les athlètes russes aux compétitions, d'interdire l'hymne, les armoiries et autres attributs de l'équipe nationale.

Un autre élément de la culture de l'annulation est l'annulation de la justice. Cette partie du processus s'est manifestée particulièrement clairement justement concernant l'Ukraine. Aucune enquête sur les causes du coup d'État qui a tiré un trait sur l'accord de règlement n'a été menée. L'accord était garanti par l'Union européenne, et le lendemain matin, l'opposition s'est emparée des bâtiments gouvernementaux. Personne n'a enquêté sur les circonstances de ce coup d'État, bien qu'il y ait suffisamment de faits témoignant de la préparation minutieuse d'une provocation avec le meurtre d'agents des forces de l'ordre non armés sur le Maïdan.

Il y a aussi suffisamment de faits sur la façon dont ces mêmes représentants de la junte, qui ont illégalement pris le pouvoir, ont brûlé vifs à Odessa une cinquantaine personnes le 2 mai 2014. Il y a des vidéos sur Internet montrant comment cela s'est passé, qui l'a fait, qui a mis le feu, qui a tiré, qui a achevé. Aucun procès judiciaire ou enquête n'est mené par quiconque. Le Conseil de l'Europe a timidement tenté d'offrir ses services, a même adopté une résolution, mais les putschistes ukrainiens ont ignoré cette organisation (qui avait encore à l'époque des chances d'être respectée).

L'un de ceux qui brûlaient des gens en 2014 à Odessa est maintenant député ukrainien, voyage en Europe, exige de "punir" la Russie. La réalité déformée fait aussi partie de cette culture de l'annulation, lorsqu'on annule les faits et personne ne veut pas s'en occuper.

Un exemple révoltant dans la même lignée concerne la localité de Boutcha. Deux jours après le retrait des troupes russes de Kiev, soudain dans la rue principale de la banlieue de Boutcha on a "découvert" (nous en avons parlé) des dizaines de cadavres, "soigneusement disposés" des deux côtés de la chaussée. Un groupe de journalistes de la BBC s'est trouvé là "par hasard", mais a plutôt bien préparé un reportage qui a ensuite provoqué une hystérie en Occident. La Russie a de nouveau été accusée de tous les péchés mortels. Boutcha est devenue le prétexte d'une nouvelle série de sanctions par lesquelles l'Occident veut étouffer la Russie. Ensuite, nous avons commencé à poser des questions, ayant nos propres preuves indiquant qu'il n'y avait pas de troupes russes à ce moment-là. Personne ne veut écouter.

Cela fait deux ans que nous tentons d'obtenir les noms des personnes dont les corps ont été montrés par les journalistes de la BBC. Juste des noms. Ne s'agit-il pas d'une étape normale dans toute enquête sur un crime? C'est le silence assourdissant de leur côté. J'ai personnellement contacté le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Il a déclaré qu'il n'était "pas très à l'aise" pour s'occuper de cette question. J'ai répondu qu'il n'était pas nécessaire de "saisir de cette question", il faut utiliser son autorité et demander la publication de la liste correspondante. Nous avons officiellement contacté le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. En septembre 2024, notre Comité d'enquête et le Parquet général ont officiellement fait appel à ce Haut-Commissariat et le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Nous avons présenté nos arguments, indiquant clairement qu'il s'agissait d'une mise en scène. Jusqu'à présent, nous n'avons pas pu obtenir cette liste de noms, sans parlant de réponse.

Selon nos informations que nous recevons de ceux qui comprennent la justesse de notre position, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme ne souhaite pas partager les données sur la base desquelles la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations unies en Ukraine, qui est sous son contrôle, a conclu publiquement qu'il s'agissait d'un crime commis par l'armée russe. Mais ils ne donnent pas de noms. Il s'agit là aussi d'une annulation de la justice, de la vérité.

C'est également le cas des attaques terroristes contre les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Personne ne veut en parler. Lorsque nous avons interrogé les pays qui ont officiellement annoncé l'enquête (la Suède et le Danemark), ils ont dit qu'ils n'avaient rien trouvé, qu'ils avaient donc mis fin à leur enquête et qu'ils ne voulaient rien nous dire à ce sujet. L'Allemagne, disent-ils, continue l'enquête. Mais malgré tous nos rappels, y compris au Conseil de sécurité de l'ONU, elle ne veut rien annoncer. Parfois, un article paraît soudainement dans les journaux, selon lequel, soi-disant, "une femme ukrainienne et deux Ukrainiens étaient sur un yacht, ont bu du vin et ont décidé de faire exploser le gazoduc" . Et ces articles sont écrits par des journaux réputés.

En parlant des journalistes occidentaux à propos de la liste des noms des victimes de Boutcha, j'ai fait appel à deux reprises, lors d'une conférence de presse à New York, à la fierté professionnelle des journalistes occidentaux. Je me suis demandé pourquoi eux, les représentants des médias des États-Unis, de Grande-Bretagne, d'Europe, du Canada, qui pour une raison ou une autre ou sans raison demandent une explication aux autorités, ne peuvent pas, dans ce cas, demander une liste des victimes. Cela fera bientôt trois ans que cette tragédie s'est produite.

Je ne doute pas que l'annulation du journalisme et de l'information soit également un élément digne de l'éventail des méthodes de travail modernes de nos collègues occidentaux. Sans parler du fait que les médias russes sont annulés simplement parce qu'ils expriment un point de vue alternatif. L'Occident lutte depuis longtemps contre la dissidence. Cette lutte a atteint son apogée sous l'administration de Joe Biden, lorsque des "forums sur la démocratie contre l'autocratie" ont été organisés et qu'il a été déclaré, comme l'a fait l'ancien secrétaire d'État américain Antony Blinken, que ceux qui seraient "contre la démocratie" et refuseraient de s'asseoir avec les Américains à la "table démocratique" figureraient au "menu" qui serait servi à cette "table" . Ce n'est pas moi qui l'ai dit. Sans parler de l'ancien haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, qui a déclaré que l'Europe est un "jardin fleuri" et autour d'elle se trouve une "jungle sauvage". Il s'agit de vous et moi notamment. Par conséquent, l'annulation de la décence et de l'éthique élémentaire fait également partie de l'arsenal d'actions de nos collègues occidentaux.

Les États-Unis, les Britanniques et les Européens ferment les yeux sur la série de lois susmentionnées sur l'annulation de tout ce qui est russe en Ukraine: l'éducation, les médias, la culture et l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. La décision de l'OSCE sur l'indivisibilité de la sécurité a été annulée par des mesures concrètes d'élargissement de l'Otan. Les accords qui ont précédé le coup d'État de 2014 ont été annulés. Il en va de même pour les accords de Minsk et les résolutions du Conseil de sécurité, y compris le règlement au Moyen-Orient. Il s'agit d'une tendance. Ce n'est pas que l'Occident perfectionne ces méthodes exclusivement pour l'Ukraine.

Nous observons une volonté manifeste d'annuler entièrement notre pays, comme ce fut le cas en 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale n'était pas encore terminée, lorsque les sommets de Yalta et de Potsdam se tenaient, lorsque les alliés célébreraient la Victoire. Aujourd'hui, des documents ont été publiés qui indiquent qu'avant la fin de la guerre dans le Pacifique, l'Occident préparait des plans pour attaquer l'URSS, pour la démembrer. Ces projets sont désormais devenus réalité.

Il y a eu une autre époque historique. En 1991, lorsque l'Union soviétique s'est effondrée, l'Occident pensait que les nouvelles autorités russes seraient "dans sa poche". Ça n'a pas marché. Aujourd'hui, des marginaux (évidemment à l'instigation de l'Occident), des organisations non gouvernementales, d'anciens citoyens russes ayant fui vers l'Europe et les États-Unis, ont commencé à créer des structures pour la "décolonisation de la Russie". Ils mentionnent sept ou huit parties en lesquelles notre pays devrait être divisé. Il s'agit d'une mentalité qui consiste à annuler tout ce qui ne leur plaît pas et qui leur fait concurrence.

La concurrence loyale est depuis longtemps annulée par nos collègues occidentaux, notamment par l'introduction de sanctions. Les Mexicains, les Panaméens, les Danois et les représentants d'un certain nombre d'autres pays pourront désormais ressentir ce que signifie l'annulation de la concurrence. Nos amis chinois ont répondu durement. Les gens qui veulent dominer ne comprennent pas un autre langage. Mais il s'agira d'un sujet plus large. Le sujet de l'ordre mondial, le sort du système de mondialisation que les États-Unis ont créé puis annulé lorsqu'ils ont réalisé qu'il ne leur était plus bénéfique. Mais bénéfique à ceux qui acceptent de travailler selon les règles de ce système: libre concurrence, respect de la propriété, présomption d'innocence, et bien plus encore. Tout ce qui a été promu est désormais annulé car cela ne sert pas l'intérêt des États-Unis. Les ultimatums jouent désormais en leur faveur. Voyons comment ça se passera. Nous n'avons pas encore eu l'occasion d'observer l'équipe du nouveau président sur le plan pratique.

Outre le désir d'annuler et de démembrer physiquement la Russie, l'Occident s'est joint à la campagne visant à détruire l'influence russe sur la scène internationale. L'Ukraine est considérée comme un modèle des droits de l'homme et des valeurs européennes. Je voudrais vous rappeler que parmi ce que l'Ukraine promeut figurent les valeurs du nazisme, lorsque les collaborateurs condamnés par le Tribunal de Nuremberg sont élevés au rang de héros nationaux. Il s'agit également d'une valeur européenne. Cela ne me surprend pas. Nous ne pouvons pas oublier que le néonazisme relève la tête en Occident.

Quant à la volonté d'annuler tout ce qui est russe. Ils tentent d'annuler les tournées d'artistes russes déjà convenues avec les institutions culturelles compétentes et d'annuler la Russie dans le sport, mais tout cela est voué à l'échec.

Malheureusement, tout comme le secrétariat des Nations unies soutient la ligne de l'Occident visant à annuler les faits gênants et refuse d'aider à enquêter sur les crimes, le secrétariat de l'organisation autrefois respectée qu'est l'Unesco fait de même. 

La chef de cette structure, Mme Audrey Azoulay, citoyenne française, prône l'ukrainisation complète de l'agenda, politisant l'organisation, refusant de s'acquitter de ses responsabilités directes, notamment celles liées à la protection des droits des représentants des médias. Elle ne réagit pas aux nombreux meurtres de journalistes russes dans la zone d'opération militaire spéciale, à la démolition de monuments historiques en Ukraine, y compris à Odessa. Là, le monument à l'impératrice Catherine la Grande, qui a fondé cette ville, a été démoli, ainsi que le monument à Grigori Potemkine et à tous ceux qui ont participé à ce projet, qui l'ont construit, qui ont créé des ports, des usines, des manufactures et ont vécu sur ces terres pendant cent ans. Leur mémoire est détruite. Une semaine après la démolition du monument à Catherine la Grande, non seulement la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, n'a pas réagi comme elle aurait dû le faire en vertu de ses devoirs professionnels, mais elle a également inscrit la partie historique d'Odessa, où se trouvait ce monument et a été détruit, sur la liste du patrimoine mondial de cette organisation. Même ici, il y a un élément de défi. Comme si vous vouliez voir votre impératrice là-bas, mais je m'en suis débarrassé. Ou peut-être que ce sont les nazis ukrainiens qui l'ont fait, et je les encourage à le faire. L'Unesco se trouve donc en crise profonde.

Mais malgré cela, la culture russe, notamment à travers les organismes intergouvernementaux de l'Unesco, fait son chemin. En 2024, lors d'une réunion du Comité du patrimoine mondial en Inde, un autre site russe a été inclus dans la liste des sites naturels et culturels d'importance mondiale. Il s'agit des paysages de la région d'Arkhangelsk. En 2024, à Abou Dhabi, nous avons participé activement au développement du Programme d'éducation culturelle et artistique. Lors de la conférence spéciale, nous avons participé activement au travail et n'ont ressenti aucune gêne, comme le souhaitaient Audrey Azoulay et son équipe. Malgré tous les obstacles, nous organisons les Journées de la langue russe au siège de l'Unesco à l'occasion de l'anniversaire d'Alexandre Pouchkine. À notre initiative a été mis en œuvre le Prix international Dmitri Mendeleïev pour les exploits dans le domaine des sciences fondamentales. La troisième compétition est déjà en cours.

En ce qui concerne nos projets culturels et sportifs, beaucoup de vos pays ont participé aux Jeux des Brics, qui ont rassemblé un grand nombre d'athlètes de plus de 80 pays. Les Jeux du futur ont eu lieu, première expérience de combinaison des sports physiques et cybernétiques. Les deuxièmes Jeux du futur se tiendront aux Émirats arabes unis cette année. Vous avez peut-être entendu parler du succès du Festival mondial de la jeunesse et de l'organisation d'événements spéciaux pour développer les Olympiades des étudiants. En 2024, l'Organisation internationale de la langue russe a été créée à l'initiative du président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev. Nous avons un nombre croissant d'étudiants étrangers qui font leurs études en Russie. Ils sont déjà plus de 370.000. Ce chiffre va continuer à augmenter. En d'autres termes, la culture, l'influence humanitaire et le sport russes ne peuvent pas être annulés.

En parlant des événements que nous organisons pour opposer les véritables idéaux du sport, de la culture et de la coopération scientifique aux tentatives d'ukrainisation de tout, je voudrais attirer l'attention sur le fait qu'il y a deux jours, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret sur l'organisation du Concours international de musique Intervision, qui offrira l'occasion à tous les pays de montrer leurs meilleures traditions musicales sans aucune censure. Plus d'une vingtaine de pays ont déjà annoncé leur participation et envoyé leurs représentants au jury de ce concours. Je suis convaincu que ce sera une autre plateforme d'interaction entre les artistes de nombreux pays du monde. Il s'agit d'une exposition musicale unique en son genre. Nous serons heureux de voir vos pays parmi les participants. Je vous garantis qu'il n'y aura pas de perversions ni de moqueries de la nature humaine, comme nous l'avons vu lors des Jeux olympiques de Paris.

Pour conclure, je voudrais revenir à ce que j'ai dit lorsque j'ai évoqué la célébration de la Journée de commémoration de l'Holocauste, alors que même le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, était gêné de nommer les faits concernant ceux qui ont libéré Auschwitz. Une grande campagne est actuellement en cours pour tenter de saper la réputation de mon pays et de blanchir les nazis.

Lors de cet événement dédié à la mémoire de l'Holocauste, le représentant de l'UE a évité de prononcer le mot nazisme et n'a même pas mentionné le mot fascisme. Il a qualifié l'Allemagne de l'époque d'Adolf Hitler d'État autoritaire. C'est ainsi que l'on qualifie aujourd'hui la Russie, la République populaire de Chine et un certain nombre d'autres pays représentés ici.  Par conséquent, la tentative d'éroder et de détruire la mémoire sur la vérité historique repose sur un sérieux espoir que l'Occident tout entier s'unisse autour de cette idée.

Nous ne permettrons pas que cela se produise. Cette année en Russie et dans la CEI se déroule sous le signe de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique, la Victoire sur le nazisme. Nous avons prévu beaucoup d'événements. Nous vous en informerons en temps utile pour que vous puissiez y participer. La date principale est le 9 mai, date à laquelle aura lieu le défilé de la Victoire. De nombreux invités ont déjà confirmé leur participation, y compris tous nos amis, voisins, alliés des pays de la CEI et de nombreux autres pays.

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