Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 22 novembre 2018
Sur le 10e Forum scientifique international des partenaires non gouvernementaux de l'Unesco "La science et le développement durable de l'humanité"
Les 26 et 27 novembre, Moscou accueillera le 10e Forum scientifique international des partenaires non gouvernementaux de l'Unesco intitulé "La science et le développement durable de l'humanité". Cet événement est organisé par la Fondation russe pour la paix, l'Académie des sciences de Russie et le Secrétariat de l'Unesco.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours pendant la cérémonie solennelle d'ouverture du Forum.
Parmi les thèmes principaux de cet événement figureront le rôle de la science dans l'espace numérique, le lien entre la science et la société civile, ainsi que la science et l'éthique dans le monde contemporain. Des chercheurs russes et étrangers éminents, des dirigeants d'organisations de recherche, des représentants d'universités, des médecins émérites, ainsi que des spécialistes en sciences sociales de près de 100 pays membres de l'Unesco sont attendus.
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le représentant spécial du Président en exercice de l'OSCE pour la Transnistrie Franco Frattini
Lundi 26 novembre, le Ministre rencontrera le représentant spécial du Président en exercice de l'OSCE pour la Transnistrie Franco Frattini. Ils échangeront leurs avis sur les thèmes qui figureront à l'ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE) de l'OSCE sur la Transnistrie à Milan, ainsi que sur d'autres questions d'intérêt réciproque.
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre dominicain des Affaires étrangères Miguel Vargas Maldonado
Le Ministre dominicain des Affaires étrangères Miguel Vargas Maldonado est attendu en Russie pour une visite officielle du 26 au 28 novembre.
Lundi 26 novembre, les chefs de diplomatie des deux pays échangeront leurs avis sur un large éventail de questions bilatérales en mettant l'accent sur le renforcement du dialogue politique, ainsi que des liens commerciaux, économiques, culturels et sociaux.
Une attention particulière sera portée à la mise au point de positions communes sur les dossiers régionaux et internationaux d'actualité et les perspectives de coopération sur les plateformes multilatérales, y compris l'Onu, notamment compte tenu de l'élection de la République dominicaine en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour 2019-2020.
La visite du Ministre dominicain des Affaires étrangères Miguel Vargas Maldonado marque une nouvelle étape dans le développement plus intensif de nos relations bilatérales et témoigne de l'élargissement progressif de la coopération de la Russie avec l'Amérique latine et les Caraïbes sur plusieurs axes.
Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en France
Mardi 27 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en France pour s'entretenir avec le Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et participer à la 2e réunion du Conseil de coordination du forum Dialogue de Trianon à Versailles avec son homologue français.
Il est prévu d'évoquer les questions d'actualité bilatérales, notamment la préparation de la 24e réunion du Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe (CEFIC) prévue le 17 décembre, la mise en œuvre de l'entente conclue pendant les sommets en mai et en juillet, ainsi que le développement des projets communs dans le secteur culturel et social.
Pour ce qui est de l'agenda international, un échange de points de vue est prévu sur les thèmes d'actualité tels que la situation en Syrie, en Libye et au Yémen, les perspectives du règlement du conflit en Ukraine, la préservation du Plan d'action global commun sur le programme nucléaire iranien, le sort du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), le renforcement de la sécurité européenne, ou encore le déroulement de la préparation du CMAE de l'OSCE les 6 et 7 décembre à Milan.
Dans le cadre de leur participation à la réunion du Conseil de coordination franco-russe du forum des sociétés civiles Dialogue de Trianon, les ministres participeront à une discussion sur les mesures susceptibles de contribuer à l'intensification des contacts directs entre les Russes et les Français afin de renforcer les liens d'amitié entre les deux nations.
Sur la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Suisse
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Suisse du 27 au 28 novembre pour une visite de travail.
Le Ministre participera à la Conférence ministérielle sur l'Afghanistan sous l'égide de l'Onu à Genève. Cette activité sera consacrée à la contribution internationale au processus de réconciliation nationale en Afghanistan, à l'étude de la mise en œuvre du programme de réformes par le gouvernement du pays, ainsi qu'au soutien des initiatives et des mécanismes économiques régionaux orientés sur l'Afghanistan. Des représentants de près de 70 pays et de 28 organisations internationales sont attendus à la conférence.
Mercredi 28 novembre à Genève, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec son homologue Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des Affaires étrangères de la Confédération suisse. Pendant cet entretien bilatéral, ils évoqueront les questions d'actualité des relations russo-suisses, ainsi que les principaux problèmes internationaux d'intérêt mutuel.
Sur la publication de l'interview accordée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'agence de presse italienne Agi
Comme nous l'avons déjà annoncé, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Italie les 22 et 23 novembre pour participer à la 4e Conférence internationale Rome - Dialogues Méditerranéens. Des informations détaillées à ce sujet ont été publiées sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Nous voudrions ajouter qu'aujourd'hui à 15h (13h heure de Rome) le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères publiera le texte de l'interview que le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accordée à l'agence de presse Agi.
Sur la situation autour de Maria Boutina, toujours détenue aux Etats-Unis
Nous continuons de suivre en permanence la situation de la citoyenne russe Maria Boutina aux USA. Je rappelle qu'elle est détenue depuis plus de quatre mois par les autorités américaines sur des accusations fallacieuses.
Les diplomates de l'Ambassade de Russie aux USA rendent régulièrement visite à Maria Boutina. A l'heure actuelle, elle accorde beaucoup de temps à l'étude du dossier de l'affaire pénale pour se préparer au procès qui aura lieu le 19 décembre.
De notre côté, nous continuerons de faire le nécessaire pour libérer au plus vite Maria Boutina de prison. Notre compatriote a été victime de la vague de russophobie qui, malheureusement, a pris une ampleur sans précédent à Washington. Le caractère des accusations la visant montre qu'elle est bien une prisonnière politique.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
La situation en Syrie est restée stable dans l'ensemble cette semaine, même si l'on a constaté des foyers de tension dans les régions où les terroristes sont encore présents.
Le nord-ouest, la province d'Idleb, reste la zone suscitant le plus d'inquiétudes. En fin de semaine dernière, les combattants du groupe armé illégal Hurras al-Din affilié à Al-Qaïda ont organisé une provocation et attaqué les positions de l'armée gouvernementale syrienne près de Jurin. 18 militaires ont trouvé la mort alors qu'ils repoussaient cette attaque. Ces provocations sanglantes montrent que malgré les efforts significatifs de la Turquie pour mettre en œuvre le Mémorandum conjoint avec la Russie du 17 septembre, il reste difficile de créer une zone démilitarisée à Idleb. Nous poursuivons notre coopération étroite avec les partenaires turcs – vous le savez, récemment le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a évoqué à Sotchi la situation à Idleb avec son homologue turc Hulusi Akar.
Les agissements des USA en Syrie restent inquiétants. Les avions de leur "coalition" mènent depuis longtemps des frappes intensives contre les abords de la ville de Hajin occupée par Daech de l'autre côté de l'Euphrate, ce qui entraîne la mort de nombreux civils. La semaine dernière, nous avons parlé de la découverte d'environ 50 corps au sud de Hajin dans le village d'al-Chaf. Le week-end dernier, dans le village d'al-Bukaan, une frappe aérienne de la coalition a encore fait 40 morts, essentiellement des femmes et des enfants.
Selon les médias syriens, l'aviation de la coalition menée par les USA a utilisé une nouvelle fois des munitions contenant du phosphore blanc lors de ces attaques. Les Américains continuent de le nier avec la même obstination dont ils avaient fait preuve pour accuser en avril le gouvernement syrien d'un prétendu usage de l'arme chimique à Douma. Mais aucune preuve n'avait été présentée.
En plus de maintenir une présence armée illégale sur le territoire syrien avec une perspective à court terme et des objectifs indéterminés, d'autres actes de Washington révèlent qu'il ne souhaite pas un règlement rapide de la crise dans ce pays - notamment ses obstacles aux efforts pour le rétablissement socioéconomique et le retour des réfugiés et des déplacés internes à leur foyer. En témoigne par exemple le communiqué du Ministère américain des Finances publié le 20 novembre sur l'adoption de sévères restrictions contre deux compagnies russes "soupçonnées" de livrer des produits pétroliers en Syrie en contournant les sanctions américaines unilatérales. Washington a menacé que de telles mesures s'appliqueraient à tous ceux qui oseraient enfreindre les sanctions décrétées par les USA. De cette manière, les Américains voudraient laisser les Syriens, épuisés par la guerre, sans une ressource aussi vitale que le carburant. Et qu'en est-il de leur préoccupation pour les droits de l'homme et la population civile? Après tout, tout ce qui était supervisé par les USA et leur coalition avec d'autres pays sur le territoire de la Syrie, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord était présenté comme une aide à la population civile. Or nous voyons quelle est leur préoccupation réelle pour les civils.
Maintenant, parlons des aspects positifs. Récemment, l'état-major de l'armée syrienne a annoncé la fin de l'opération militaire et l'établissement du contrôle total sur la région du plateau volcanique de Sâfa – le dernier bastion de Daech au sud du pays. Les militaires ont nettoyé des terroristes un territoire au relief très difficile d'une superficie de 380 km².
La mise en œuvre de l'initiative russe pour contribuer au retour des réfugiés syriens et des déplacés internes se poursuit. Ce flux, principalement en provenance de Jordanie et du Liban voisins, a atteint une moyenne de 1 000 (entre 800 et 1 400) personnes par jour. Les autorités syriennes ont rapporté que depuis la libération de la province de Deir ez-Zor des terroristes, le nombre de familles revenues à leur foyer avait atteint 195 000.
Les autorités syriennes reconstruisent l'infrastructure socioéconomique détruite et poursuivent les efforts pour créer des conditions dignes pour le retour des citoyens à leur foyer. Par exemple, dans la zone montagneuse de la province de Lattaquié, au 21 novembre plus de 400 des 1 500 immeubles endommagés pendant la guerre avaient été reconstruits.
Les 28 et 29 novembre, dans la capitale du Kazakhstan, se tiendra la 11e réunion internationale sur la Syrie au "format d'Astana" où les représentants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie échangeront leurs avis sur la situation en Syrie et le processus de paix dans ce pays. Comme toujours, cette rencontre sera orientée sur des résultats concrets.
Sur la situation autour du camp de déplacés internes de Roukban en Syrie
Sur la carte de la Syrie, l'un des "points douloureux" reste le camp de déplacés internes de Roukban, où des dizaines de milliers de personnes vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Les ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense évoquent régulièrement cette situation.
Ce camp se situe à l'intérieur d'une zone illégalement créée - et donc de facto occupée - par les USA autour d'al-Tanf. Sous prétexte de lutter contre Daech et pour "réfréner l'Iran", une grande base militaire américaine a été installée sur le territoire d'un État souverain membre de l'Onu, dans une région stratégique à la charnière des frontières de la Syrie, de l'Irak et de la Jordanie et de la route reliant Bagdad à Damas. Selon de nombreux témoignages, cette base américaine forme des combattants. Les extrémistes de différentes bandes se sentent également à leur aise dans la région d'al-Tanf.
Début novembre, les structures de l'Onu, avec l'accord des autorités syriennes et la contribution active de la Russie, ont organisé une livraison d'aide humanitaire au camp de Roukban. Les consultations nécessaires ont été menées avec les USA pour le passage réussi du convoi. Dans le même temps, selon leur habitude, les autorités américaines ont été négligentes envers l'entente conclue. En particulier, les engagements pour assurer la sécurité du convoi à l'intérieur de la zone contrôlée par les USA ont été confiés à un groupe armé illégal. L'accès à la zone a été refusé aux représentants du Croissant-Rouge arabe syrien. Nous jugeons cette situation inadmissible, évidemment.
Par ailleurs, la situation dans le camp se complique. Les Syriens qui s'y trouvent vivent dans d'horribles conditions, sont privés de nourriture normale et n'ont qu'un accès minimal aux médicaments et à une aide médicale. Les déchets ne sont pas évacués, il n'y a pas de canalisations. Le crime et la violence prospèrent dans le camp. Des enfants sont recrutés dans des groupes armés illégaux. Il est très révélateur que l'entrée et la sortie du camp soient limitées et possibles uniquement à titre onéreux et sur autorisation de l'un des groupes armés. Tout cela est évidemment très préoccupant.
Il serait souhaitable que plusieurs grandes publications occidentales (de préférence américaines, mais également européennes) fassent des reportages spéciaux honnêtes et ouverts sans embellir la situation dans le camp de Roukban, sans tenter de justifier ce qu'y font les Américains.
Sur le mécanisme d'attribution de l'OIAC
La décision prise à la Conférence des États Parties de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (La Haye, 19-20 novembre) d'augmenter en 2019 le budget de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques de 2,5 millions d'euros, qui serviront à ce qu'on appelle l'attribution (c'est le terme juridique) suscite une réaction extrêmement négative de notre part.
Premièrement, en conformité avec le document budgétaire principal de l'Organisation, le Directeur général du Secrétariat technique (je souligne le mot "technique") a reçu le droit illégitime, appuyé par un financement, de déterminer ou plutôt de "désigner" les responsables de l'organisation ou du financement d'attentats avec l'usage d'armes chimiques. Il peut personnellement prononcer un tel verdict aussi bien vis-à-vis d'une personne ou d'une organisation que d'un État souverain.
Dans le cas d'une personne ou d'une organisation se pose la question de l'ingérence directe de l'OIAC dans les affaires intérieures des pays membres de l'Onu. Dans le cas d'un État souverain, l'Organisation, technique par nature, s'est elle-même attribuée un pouvoir dont ne dispose légitimement que le Conseil de sécurité des Nations unies. En d'autres termes, il s'agit d'une intrusion directe dans les prérogatives de cet organe international et, par conséquent, d'un acte de démolition du système de relations internationales établi après la Seconde Guerre mondiale.
Nous avons dit plusieurs fois que de tels projets existaient en théorie. Nous avons attiré l'attention sur les déclarations et les tendances observées. A présent, nos partenaires entament des actions concrètes et actives en ce sens.
Deuxièmement, comme nous l'avons déjà dit, cette décision pleine de conséquences négatives notables est complètement contradictoire avec les termes de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Je voudrais rappeler que conformément au mandat accordé au Secrétariat technique de l'OIAC dans le cadre de la Convention, cette structure technique ne peut qu'enquêter sur les incidents et tirer des conclusions pour déterminer si des substances toxiques ont été utilisées ou non. Du moins, c'est ainsi qu'elle agissait jusqu'à présent, par exemple pour savoir si de tels crimes avaient été commis en Syrie.
Ce budget accru est appelé à permettre au Secrétariat technique de se concentrer sur la désignation des coupables dans ce pays du Moyen-Orient. Sachant qu'on ignore encore quelles seront ses méthodes de travail et ses modalités. Les États Parties n'ont pas participé à l'élaboration du champ d'activité du groupe spécial qui sera chargé de l'attribution dans le cadre du Secrétariat technique. Tout a été fait pour que les membres de la Convention adoptent à l'aveugle une décision nécessaire seulement pour un groupe réduit de pays.
On peut légitimement craindre que sous couvert de belles phrases sur le caractère inadmissible de l'impunité d'utiliser des armes chimiques (tout le monde est d'accord avec cette affirmation), se forme une sorte de mécanisme opaque dont l'activité pourrait être utilisée de la manière la plus arbitraire par un groupe de pays politiquement engagés en contournant les termes de la CIAC et du droit international.
Bien sûr, il n'est pas à exclure que ses conclusions puissent servir de prétexte pour recourir à la force, une nouvelle fois en contournant le Conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons déjà assisté à de telles actions en 2017 et 2018 quand le "trio" occidental avait attaqué la Syrie en violant grossièrement et intentionnellement le droit international.
Les USA, le Royaume-Uni et la France sont entièrement responsables de la dégradation de l'OIAC. Ils n'ont obtenu le résultat recherché (99 voix ont été accordées au budget attributif) que grâce à une vaste campagne de désinformation et même à une pression politique et financière sans précédent sur plusieurs pays. Sans oublier la complaisance du Secrétariat technique. L'OIAC sait tout cela. Nous regrettons que les pays adoptant une position équidistante n'aient pas trouvé cette fois la possibilité de faire face à l'idée provocante des pays occidentaux.
Le chantage et les ultimatums basés sur des accusations infondées sont devenus une carte de visite pour Washington, Londres et Paris. Dans le même temps, les résultats du vote à l'OIAC ont clairement montré que les membres de l'Organisation étaient loin de partager unanimement l'approche des pays occidentaux de son rôle, de ses objectifs et de ses tâches sans tenir compte du droit international.
De facto, la décision illégitime imposée sur l'attribution inflige un coup foudroyant à l'OIAC. Elle ne fait qu'approfondir la division parmi les pays membres de cette structure autrefois efficace, qui est devenue aujourd'hui l'objet d'une lutte politique non dissimulée. Nous observons tout cela ces dernières années à cause des profonds différends sur le "dossier chimique" syrien, l'"affaire Skripal" montée de toutes pièces et, maintenant, sur l'attribution.
Avec nos alliés et les partisans des mêmes idées, nous nous opposerons à cette ligne destructive visant franchement à éroder les fondements du droit international et des accords multilatéraux. Sur toutes les plateformes, nous continuerons d'expliquer substantiellement et de manière argumentée la nuisance des tentatives d'instrumentaliser le grave problème de la lutte contre l'usage des armes chimiques à des fins politiques.
Sur les 150 ans de la Déclaration à l'effet d'interdire l'usage de certains projectiles en temps de guerre
Dans le cadre de la Conférence internationale sur le droit humanitaire qui se déroulera du 29 au 30 novembre seront fêtés les 150 ans de la Déclaration de Saint-Pétersbourg à l'effet d'interdire l'usage de certains projectiles en temps de guerre. Cet événement aurait pu rester inaperçu, comme une date historique intéressant uniquement les experts d'un domaine très étroit. Mais cet épisode historique est particulièrement d'actualité aujourd'hui - notamment dans le contexte de ce que je viens d'évoquer - quand on connaît l'attitude de nos partenaires occidentaux envers les accords et des structures internationaux. Ils présentent systématiquement une série d'actions successives de la Russie qui prouveraient le caractère illégitime de ses actions, son approche agressive et ses violations du droit international, ce qui n'a rien à voir avec la réalité. Laissons-nous guider par les faits.
Le texte mentionné, dont le projet a été élaboré et présenté à l'examen international par la Russie, constitue un véritable jalon du développement du droit humanitaire international. Il a constitué le premier acte international multilatéral limitant le développement rapide de nouveaux types d'armes. C'était la première fois que la question de la destruction de l'ennemi était abordée non seulement du point de vue de l'efficacité militaire, mais aussi en tenant compte des valeurs humanistes.
La Déclaration a été adoptée à la fin d'une conférence internationale convoquée en octobre 1868 à Saint-Pétersbourg à l'initiative de Dmitri Milioutine, Ministre de la Guerre de l'Empire russe, qui avait réuni les délégations de 18 États: l'Autriche-Hongrie, la Bavière, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Wurtemberg, la Grèce, le Danemark, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Empire ottoman, la Perse, le Portugal, la Russie, la Confédération de l'Allemagne du Nord (la Prusse), la France, la Suisse et la Suède.
Un tableau intéressant. Très important pour comprendre ce que nous venons d'évoquer. Les États-Unis avaient été le seul pays à n'avoir pas accepté la proposition du gouvernement russe de participer à la conférence. Qui plus est, les documents d'archives témoignent du fait que le représentant britannique avait insisté pour que ce texte ne soit contraignant que pour les pays signataires. De plus, la Déclaration perdrait sa force si une guerre internationale impliquait, parallèlement à deux cosignataires, une puissance ne faisant pas partie de la Déclaration. Nous ne pouvons que deviner les motivations des Britanniques à l'époque. Dans tous les cas, ils ont déjà montré certains signes de loyauté (peut-être, non préméditée) par rapport à leurs frères d'outre-mer. Ces approches rappellent clairement la situation internationale actuelle.
Il est également important de rappeler que l'idée russe de limiter les armements cruels a été non seulement soutenue, mais aussi développée par un groupe de pays mené par la Prusse (l'Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, le Portugal, l'Autriche, la Bavière, le Wurtemberg, l'Empire ottoman). Ils ont proposé d'élargir ce projet à tous les moyens militaires que l'on pouvait considérer comme barbares.
Mais le Royaume-Uni est encore une fois entré en scène. Le gouvernement britannique a soutenu les propositions russes dans l'ensemble, mais a souligné le nombre peu important de ses forces armées et la nécessité de combler ce défaut par le progrès scientifique et les améliorations dans le domaine militaire. Fiodor Martens, juriste et expert éminent en relations internationales, présentait la position britannique de manière suivante: "Sur ce fondement, l'Angleterre ne peut pas se priver, à son détriment, des moyens qu'elle a obtenus grâce à l'ingéniosité de son peuple" ("Recueil des traités et des conventions signés par la Russie avec les puissances étrangères", volume 4, partie 2, 1849-1878, Saint-Pétersbourg, 1878, p.957).
Suite à la conférence de Saint-Pétersbourg de 1868, la Russie a continué la mise en œuvre de sa mission humaniste, initiant des rencontre entre les puissances mondiales dans le cadre de la Conférence de Bruxelles de 1874 et des Conférences de paix de La Haye de 1899 et de 1907.
Je voudrais également attirer votre attention sur l'excellent dossier médiatique consacré aux 150 ans de la Déclaration de Saint-Pétersbourg, rédigé par les collaborateurs de l'agence TASS en coopération avec le Comité international de la Croix-Rouge. Cette présentation très colorée relate l'histoire de la création de ce texte, réunit des photos de documents d'archives et des personnalités historiques, et décrit en détail ce travail. Vous pouvez consulter ce dossier sur le site https://declaration1868.tass.ru/.
Sur les 45 ans du début de la participation de la Russie aux opérations de maintien de la paix de l'Onu
Fin novembre, nous fêterons les 45 ans du début de la participation de la Russie aux opérations de maintien de la paix de l'Onu. Le 25 novembre 1973 au Caire, 36 officiers soviétiques s'étaient vu remettre leurs bérets bleus d'observateurs de l'Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve déployée au Moyen-Orient. Cette cérémonie a marqué le début de l'histoire glorieuse de la participation de notre pays aux opérations de maintien de la paix de l'Onu.
En mars 1992, le Conseil suprême de la Fédération de Russie a décidé d'envoyer la première unité russe pour prendre part aux opérations de maintien de la paix de l'Onu. 900 casques bleus russes sont alors entrés en service au sein des forces de l'Onu en ex-Yougoslavie.
Au fil des ans, nos contingents militaires ont participé à des missions de maintien de la paix de l'Onu en Europe, en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Aujourd'hui, ils sont déployés en RDC, en Colombie, à Chypre, au Soudan du Sud, au Moyen-Orient, dans la région d'Abiyé, au Kosovo et au Sahara occidental.
La riche expérience de nos spécialistes dans le domaine du maintien de la paix et de l'ordre, des soins médicaux et du sauvetage de la population dans les situations d'urgence reste toujours demandée. Indépendamment du contexte extérieur, nous poursuivrons ce travail important et apporterons toute la contribution possible au maintien de la paix sur notre planète.
Je voudrais ajouter que l'Ambassade russe après de l'Onu à New York envisage d'organiser plusieurs événements médiatiques autour de ce thème. Nous vous présenterons, bien sûr, toutes les informations à ce sujet.
Sur la déclaration de Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, concernant la mer d'Azov
Nous avons noté et nous sommes penchés sur la déclaration de Federica Mogherini, Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, à l'issue de la réunion du Conseil de l'UE pour les Affaires étrangères (Bruxelles, 19 novembre). Nous avons accordé une attention particulière à sa réponse aux médias concernant la situation en mer d'Azov.
Tout d'abord, nous ne comprenons pas du tout la logique des revendications sélectives avancées par les partenaires de l'UE vis-à-vis des actions légitimes de la Fédération de Russie en mer d'Azov, sachant que les démarches provocatrices de Kiev dans la région sont ignorées par Bruxelles. Par exemple, nous ne savons toujours pas - nous avons pourtant insisté - si l'UE a une position par rapport au fait que l'Ukraine a recouru à la force pour prendre le navire de pêche russe Nord le 25 mars en mer d'Azov, et, si oui, en quoi consiste cette position. Je rappelle que pendant près de six mois, les membres de l'équipage de ce navire ont été retenus par les autorités ukrainiennes sous un faux prétexte, et que le capitaine du navire, qui lui est toujours en Ukraine, risque la prison. Ce qui soulève la question logique de savoir dans quelle mesure la préoccupation de l'UE au sujet des droits de l'homme prévaut sur les intérêts conjoncturels et comporte un caractère réel et non simplement déclaratif.
A la demande de l'UE, nous avons évoqué à plusieurs reprises à différents niveaux la situation en mer d'Azov. Nous voudrions souligner qu'il s'agit bien d'un échange professionnel de positions appuyées par des faits et des statistiques, et non d'une transmission unilatérale de "signaux clairs" de l'UE à notre égard, comme Federica Mogherini a tenté, malheureusement, de le dire aux médias et au grand public.
Notre position se résume au fait que la Fédération de Russie est attachée aux termes de l'accord russo-ukrainien relatif à la coopération pour l'utilisation de la mer d'Azov et du détroit de Kertch du 24 décembre 2003, et au statut juridique international de la mer d'Azov en tant qu'eaux intérieures de la Russie et de l'Ukraine.
Selon cet accord, les gardes-frontière russes ont le droit d'inspecter les navires en mer d'Azov et dans le détroit de Kertch pour plusieurs motifs conformément à la législation en vigueur. De telles inspections sont organisées par les autorités russes sans discrimination: outre les navires sous pavillon ukrainien ou de pays tiers, des navires sous pavillon russe font également l'objet d'inspections. Selon les statistiques disponibles, durant les neuf premiers mois de l'année, le nombre total de navires battant pavillon russe inspectés a dépassé le nombre de navires ukrainiens inspectés. J'espère que l'UE connaît également ces statistiques.
Les immobilisations de navires avant le franchissement du détroit de Kertch à destination ou en partance des ports ukrainiens ne sont pas liées aux contrôles frontaliers. Il s'agit de la procédure spéciale de navigation sur le canal Kertch-Enikal. Cette procédure est dictée par les dimensions particulières du canal, ainsi que par les conditions météorologiques et de navigation difficiles. Ces dernières prévoient notamment un lamanage, c'est pourquoi les navires forment préalablement des caravanes - ce qui prend un certain temps. Nous espérons que les structures de l'UE et Bruxelles le savent également. D'ailleurs, à ce jour, la plupart des navires ne sont pas inspectés en mer, mais alors qu'ils attendent pour franchir le détroit de Kertch. Cette procédure de passage du canal Kertch-Enikal n'est pas une nouveauté. Elle existait avant la construction du pont de Crimée et à l'époque où le canal était contrôlé par l'Ukraine. L'UE le sait probablement, mais semble avoir oublié.
Par ailleurs, nous sommes inquiets que derrière le rideau de bruit médiatique sur la prétendue "militarisation de la mer d'Azov", les autorités ukrainiennes attisent intentionnellement la tension dans la région. Kiev menace de créer une base navale à Berdiansk, et se dit prêt à tracer une ligne de démarcation en mer d'Azov en violation du droit international. Certains évoquent même l'éventuelle implication du potentiel de l'Otan dans la région. Nos partenaires de l'UE qui commentent cette situation devraient savoir qu'un tel comportement de Kiev se reflète forcément sur la situation dans la région et donc sur nos mesures préventives afin d'assurer la sécurité des citoyens russes et des sites d'infrastructure stratégiques, notamment le pont de Crimée. D'autant qu'à ce que l'on sache, des menaces ont été proférées contre cet édifice non seulement par les forces radicales et marginales ukrainiennes, mais également par des politiciens de ce pays.
Ces arguments ont été portés plus d'une fois à la connaissance de l'UE - la dernière remonte au 15 novembre lors des consultations de travail du Secrétaire d’État et vice-Ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine avec la Secrétaire générale du Service européen pour l'action extérieure Helga Schmid à Bruxelles.
Nous avions l'impression qu'à l'issue de ces contacts, nous avions réussi à lever les préoccupations de l'UE. Pour renforcer cette compréhension, nous avons conclu une entente afin que soient vérifiées périodiquement les statistiques de la Russie et de l'UE sur la situation de la navigation maritime en mer d'Azov.
De ce fait, il n'y a aucune raison que Bruxelles se fasse mener par les partisans de la confrontation à Kiev et dramatise artificiellement la situation dans la région. Quant aux projets annoncés par Federica Mogherini d'élaborer des "mesures concrètes" pour soutenir les régions ukrainiennes "touchées", nous ignorons tout de telles intentions de la Commission européenne. Nous espérons que les actions de l'UE seront responsables et transparentes, qu'elles correspondront aux normes du droit international et aux principes de sécurité européenne, et qu'elles tiendront compte du statut de la mer d'Azov et des réalités de la région.
Sur la sortie du livre de Radoslaw Sikorski "La Pologne peut être meilleure. Les coulisses de la diplomatie polonaise"
Je suggère à nos partenaires de Bruxelles de prendre connaissance du livre de l'ex-Ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski "La Pologne peut être meilleure. Les coulisses de la diplomatie polonaise". C'est une œuvre très intéressante, notamment pour nos partenaires occidentaux et ceux qui veulent comprendre, en particulier, ce qui s'est réellement passé en Ukraine et comment cela peut être considéré du point de vue du droit international.
En particulier, il dévoile le vrai visage de la politique occidentale vis-à-vis de la Russie, au-delà des apparences, tout en portant la lumière sur les mécanismes à l’œuvre en Ukraine ces dernières années.
Radoslaw Sikorski explique notamment que la créature suédo-polonaise qu'est le "Partenariat oriental" de l'UE était pensée dès le départ pour instaurer une tutelle antirusse sur l'Ukraine et conduire au coup d’État du Maïdan. Ce n'est pas nous qui le disons, c'est l'ex-ministre polonais des Affaires étrangères. Il explique également comment, sous sa direction, la diplomatie polonaise avait tenté de semer la discorde entre Moscou et Minsk - c'est également intéressant. En fait, cela confirme notre avis sur les actions destructives de l'Occident dont nous avons parlé à nos partenaires, qui essayaient de nous persuader du contraire. Dommage que Radoslaw Sikorski n'ait pu s'exprimer avec une telle franchise qu'après sa démission.
Sur les déclarations du Ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek concernant les relations russo-tchèques
Nous avons pris note des déclarations du Ministre tchèque des Affaires étrangères Tomas Petricek à la revue tchèque Denik-N, qui a suggéré que "les Russes pourraient profiter " du 50e anniversaire des événements du Printemps de Prague célébré en République tchèque pour "présenter des excuses pour 1968".
Je voudrais rappeler au Ministre tchèque des Affaires étrangères récemment nommé les termes de l'un des documents fondamentaux des relations russo-tchèques, à savoir l'Accord sur les relations amicales et la coopération entre la Fédération de Russie et la République tchèque du 26 août 1993. Le préambule de cet accord souligne la disposition des parties à "tirer définitivement un trait sur le passé totalitaire lié à l'usage inadmissible de la force contre la Tchécoslovaquie en 1968 et la présence injustifiée des forces soviétiques sur le territoire tchécoslovaque". Cette position a été réaffirmée plusieurs fois par les autorités de notre pays.
Les déclarations faites dans l'interview concernant la politique étrangère de la Russie et sa vision de l'interaction avec notre pays contrastent avec les intentions annoncées de la Tchéquie concernant sa disposition à coopérer avec la Russie, et à développer des relations amicales au profit des citoyens des deux pays dans le cadre de l'accord mentionné. Nous voudrions partir de telles perspectives constructives dans nos relations bilatérales avec la Tchéquie.
Sur la situation liée au retour en Birmanie des personnes déplacées au Bangladesh
Nous constatons avec regret que le retour des personnes temporairement déplacées au Bangladesh à leur foyer dans l’État d'Arakan en Birmanie n'a pas commencé le 15 novembre, comme cela était prévu. Cette situation signe l'échec de l'entente conclue fin octobre entre Dacca et Naypyidaw, qui avait ouvert la voie au règlement concret de ce problème, et notamment de ses aspects humanitaires.
Selon nos informations, le refus du premier groupe de rapatriés de revenir en Birmanie était motivé par la pression et les menaces de représailles physiques des éléments extrémistes sévissant dans les camps de réfugiés du district de Cox's Bazar (Bangladesh), notamment de l'Armée du salut des Rohingya de l'Arakan. Cette organisation est directement responsable de la détérioration de la situation dans l’État d'Arakan en 2016-2017, qui avait provoqué un exode massif des musulmans et des représentants d'autres confessions de cette région. Il est évident que les actions des extrémistes radicaux visent à exacerber artificiellement la crise autour de l’État d'Arakan et des musulmans qui y vivent afin de créer un prétexte pour poursuivre la pression sur le gouvernement birman et s'ingérer dans les affaires intérieures de ce pays.
Il est consternant que les représentants officiels de certains pays occidentaux et organisations se positionnent en faveur de tels projets et prétextent que les conditions ne seraient pas réunies pour un retour sûr des personnes déplacées. On a l'impression que certaines forces extérieures suivent leur propre ordre du jour, dont les véritables objectifs sont bien éloignés des intérêts des personnes déplacées qui se trouvent depuis longtemps dans des camps provisoires, et cherchent à faire durer la situation conflictuelle autour de l’État d'Arakan.
De notre côté, nous saluons la disposition ferme du Bangladesh et de la Birmanie à entretenir un dialogue direct afin de régler la crise humanitaire, et la volonté qu'ont ces pays de revenir au thème du retour des personnes déplacées. Nous comptons sur la poursuite de la coopération constructive avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le Programme des Nations unies pour le développement, conformément aux accords conclus par le passé.
Nous trouvons important de donner, dans les plus brefs délais et avec la contribution de la communauté internationale, le départ du processus de rapatriement tout en entreprenant des démarches pour améliorer les conditions d'accueil et de logement des personnes qui reviennent, ainsi que pour garantir les droits légitimes de tous les groupes ethno-confessionnels dans l’État d'Arakan.
Sur la visite du Centre Lugara en Géorgie par des experts
Nous avons noté la visite préalablement annoncée du Centre géorgien de recherche sur la santé publique Lugara par un certain groupe d'experts internationaux les 14 et 15 novembre. Le Ministre géorgien de la Santé David Sergueenko a déclaré aux journalistes que l'objectif était de "confirmer ce que nous savons déjà – la transparence et la conformité du centre avec les conventions internationales". C'est ce qui est arrivé. Selon les médias géorgiens, les experts internationaux auraient clairement confirmé le caractère uniquement pacifique et transparent de l'activité du centre.
Cependant, après vérification, il s'avère que l'unique document officiel contenant ces conclusions optimistes est le communiqué publié sur le site-même du centre Lugara. Ce communiqué n'est pas signé, il ne contient ni les noms des experts étrangers, ni ceux des pays et des organisations qu'ils représentaient. Ce pseudo-document souligne que tous les collaborateurs du centre ont confirmé aux experts anonymes le caractère exclusivement pacifique de leur activité. Apparemment, après cela, les "hôtes" ont trouvé inutile de demander pourquoi la Direction des recherches médicales de l'armée de terre américaine travaillait sous le toit de l'"établissement médical géorgien pacifique" et quelles recherches elle y menait.
La Russie attend toujours de Washington et de Tbilissi des explications sur la nature réelle de l'activité du centre Lugara. Les excursions de ce genre n'éclaircissent pas la situation.
Sur l'élection du nouveau président d'Interpol
Nous voudrions noter ce qui suit au sujet de l'élection du président d'Interpol ce 21 novembre.
La période préélectorale s'est accompagnée d'une campagne de désinformation sans précédent, de pression et de diffamation lancée, malheureusement, à l'initiative des USA contre le candidat russe Alexandre Prokoptchouk. Dans son élan antirusse, Washington a même renoncé à ses approches de principe concernant la confidentialité des préférences aux élections dans les organisations internationales et, via le Département d’État américain, a ouvertement appelé à empêcher l'élection du représentant russe.
Il s'agissait de facto d'une grossière ingérence dans les affaires intérieures d'une organisation internationale indépendante qui se positionne comme une communauté dépolitisée et purement professionnelle. Nous jugeons ces actions inadmissibles et néfastes pour la réputation et l'autorité d'Interpol.
Dans le même temps, nous voulons exprimer notre reconnaissance aux pays qui, malgré cette pression ouverte, se sont prononcés pour le professionnalisme, l'expérience et les compétences d'Alexandre Prokoptchouk.
Sur la nouvelle stratégie pour la politique étrangère et la politique de sécurité du Danemark
Le gouvernement danois a adopté le 15 novembre sa Stratégie pour la politique étrangère et la politique de sécurité du Danemark 2019-2020. Le document appelé, selon ses auteurs, à définir la liste des initiatives concrètes et des domaines prioritaires de la politique étrangère danoise à court terme accorde une place importante aux mesures visant à lutter contre les actions prétendument "agressives" de la Russie.
Le fait que notre pays soit de facto placé en première position des menaces à la sécurité du Danemark témoigne clairement de la présence, au sein de l'establishment politique de Copenhague, de sentiments antirusses et d'une véritable phobie. Sachant que les véritables défis transnationaux tels que le terrorisme international, le trafic de drogues et le changement climatique ne préoccupent pas les stratèges danois.
Visiblement, le gouvernement danois actuel est prêt à sacrifier les relations russo-danoises traditionnellement bonnes au profit d'une conjoncture qui ne correspond pas à ses propres intérêts. Ce comportement non constructif de Copenhague limite les capacités de nos pays à régler les problèmes réellement urgents.
Un autre intérêt, plus banal, est également évident: Copenhague a eu besoin de nouvelles spéculations sur la prétendue "menace russe" pour justifier l'augmentation de ses dépenses pour la défense et le renforcement de la présence militaire de l'Otan en mer Baltique mentionnés dans cette stratégie. Ce scénario belliqueux ne permettra certainement pas de renforcer la sécurité régionale.
Sur les perturbations de la navigation GPS dans le nord de la Norvège
Nous avons remarqué les récentes déclarations du Ministre norvégien de la Défense Frank Bakke-Jensen, qui a accusé une nouvelle fois la Russie de créer de prétendus "parasites" pour les signaux de navigation GPS. Selon lui, cela compliquerait le travail de l'aviation civile au nord du pays.
Certains politiciens occidentaux ont pris pour habitude de rejeter sur la Russie la responsabilité de tous les incidents sans citer de preuves ni demander nos commentaires officiels. Pourtant, compte tenu de la transparence sans précédent dont fait preuve la Fédération de Russie dans le secteur militaire, les partenaires norvégiens pourraient, s'ils le souhaitaient, obtenir des réponses compétentes à toutes les questions qui les intéressent. Je voudrais attirer l'attention des médias norvégiens sur le fait que nous n'avons reçu aucune requête officielle.
Il est difficile de se défaire de l'impression que le Ministre norvégien de la Défense a besoin de ces histoires absurdes pour détourner l'attention du public du scandale entourant la nouvelle frégate de la marine norvégienne Helge Ingstad, qui a percuté ce 8 novembre un cargo pétrolier et a coulé près de Bergen, à l'ouest du pays.
Selon le Système d'identification automatique (AIS), la frégate, qui transportait des missiles, avait éteint son transpondeur et aurait coupé la route au cargo. C'est pourquoi ce dernier ne l'aurait pas "vue". Immédiatement après la collision, la frégate a allumé son transpondeur, ce qui a permis de localiser son emplacement avec précision.
Cet incident aurait pu rester anecdotique, mais le fait est que ce cargo transportait 60 000 tonnes de pétrole dont la fuite pourrait avoir des conséquences environnementales d'une ampleur catastrophique.
Il s'agit du second incident récent, sur le territoire norvégien, susceptible d'entraîner des graves menaces pour la sécurité environnementale. Plus tôt ce mois-ci, le grand public avait appris que les déchets radioactifs du dépôt national norvégien (Himdalen, 50 km d'Oslo) n'étaient pas stockés correctement.
Par ailleurs, outre l'incident avec la frégate Helge Ingstad, les exercices des forces alliées de l'Otan Trident Juncture 2018 se sont distingués par plusieurs incidents dangereux. Oublions les fakes antirusses pour nous pencher sur les informations vérifiées.
Ainsi, le 17 octobre, au moins quatre personnes ont été blessées suite à l'atterrissage brutal d'un hélicoptère anti-sous-marin Caïman sur le navire de débarquement universel Dixmude de la marine française.
Le 22 octobre, plusieurs membres d'équipage ont reçu des traumatismes suite à un incident sur le navire de débarquement Gunston Hall de la marine américaine. Le bâtiment n'a pas participé à la suite des exercices.
Le 26 octobre, un incendie s'est déclaré dans la salle des machines de la frégate Halifax de la marine canadienne, qui a été éteint par l'équipage.
Le 30 octobre, la frégate Toronto de la marine canadienne était à la dérive à cause d'une panne des générateurs de courant de bord pendant près de six heures, créant ainsi une menace pour la navigation maritime. Le lendemain, la corvette Erfurt de la marine allemande a quitté les exercices à cause d'une panne de la commande de gouvernail.
Il serait préférable que les autorités norvégiennes réfléchissent avant tout à la prévention de telles situations dangereuses pour l'environnement et la sécurité du Nord. D'ailleurs, il serait souhaitable que ceux qui, à Copenhague, ont énuméré les menaces à la sécurité du Danemark dans leur stratégie, y songent aussi. Il faut arrêter de rejeter la culpabilité de ses propres actions irresponsables sur les "forces extérieures", et notamment sur la Russie.
Sur l'ouverture à Douchanbé d'une exposition historique documentaire "La Russie et le Tadjikistan: sur la voie de l'amitié et de la création"
Aujourd'hui jeudi 22 novembre, au Musée national du Tadjikistan, s'ouvre l'exposition historique documentaire "La Russie et le Tadjikistan: sur la voie de l'amitié et de la création", organisée par l'Administration du Président de la Fédération de Russie avec le soutien des Archives nationales, de l'Ambassade de Russie au Tadjikistan et des partenaires tadjiks. Cette activité s'inscrit dans le cadre du 25e anniversaire de la signature de l'accord fondamental sur l'amitié, la coopération et l'entraide entre la Russie et le Tadjikistan.
Le Tadjikistan est l'un des principaux partenaires de la Russie dans la région et occupe une place particulière dans la politique étrangère de notre pays.
Les informations détaillées sur l'activité qui se déroule aujourd'hui seront publiées sur les sites du Ministère russe des Affaires étrangères et de notre Ambassade.
Sur la pose de la première pierre de l'Allée des fondateurs de la cosmonautique et l'érection des bustes de Konstantin Tsiolkovski et Herman Potocnik-Noordung en Slovénie
Jeudi 29 novembre, au Centre des technologies spatiales de Vitanje (au nord-est de la Slovénie) se tiendra la cérémonie solennelle de pose de la première pierre de l'Allée des fondateurs de la cosmonautique. L'Ambassade de Russie en Slovénie met en œuvre ce projet en étroite coopération avec les partenaires slovènes.
Les premiers bustes érigés sur l'Allée seront ceux du père de la cosmonautique théorique, le chercheur russe et soviétique Konstantin Tsiolkovski, et de son contemporain l'ingénieur austro-hongrois d'origine slovène Herman Potocnik-Noordung.
Parmi les invités d'honneur à cet événement sont attendus le Président du Conseil national (chambre haute du parlement) de la Slovénie Alojz Kovsca, le pilote-cosmonaute et Héros de Russie Iouri Batourine, l'Ambassadeur de Russie en Slovénie Dokou Zavgaev, ainsi que des membres du gouvernement slovène. Une délégation de la région de Kalouga, avec laquelle le sort et le travail de Konstantin Tsiolkovski sont étroitement liés, participera également à la cérémonie.
Une coopération étroite lie le Centre de Vitanje, très connu en Europe, à la Russie. Il a déjà accueilli plusieurs grandes conférences scientifiques, théoriques et pratiques, avec la participation active des institutions russes concernées.
La création de l'Allée des fondateurs de la cosmonautique permettra non seulement de perpétuer la tradition architecturale lancée en avril 2017 avec l'érection d'une statue de Iouri Gagarine devant l'entrée du Centre, mais apportera également une contribution au développement des liens internationaux dans le domaine des hautes technologies.
Sur le débranchement de l'Iran du système SWIFT et la coopération avec la Russie sur cette question
Nous constatons avec regret que la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) située à Bruxelles s'est pliée aux sanctions anti-iraniennes illégitimes décrétées par l'administration Trump en novembre et a exclu de son système commun de transfert de messages financiers plusieurs banques et organisations créancières iraniennes, y compris la Banque centrale de ce pays. Nous n'avons pas entendu qu'une telle décision avait été approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies ou une autre instance juridique internationale.
Nous sommes surpris par l'inaction des autorités européennes, qui ont accepté une nouvelle fois l'usage extraterritorial de la pression par les sanctions sur le travail d'une structure purement financière sous juridiction belge.
En ce qui concerne la coopération entre la Russie et l'Iran dans le secteur interbancaire, elle se met en place de manière cohérente et efficace sur la plateforme du groupe de travail compétent dans le cadre de la commission intergouvernementale pour la coopération économique et commerciale.
Sans entrer dans les détails, je peux dire que Moscou et Téhéran travaillaient déjà de manière continue - et bien avant la signature du Plan d'action de 2015 - à la sécurisation de leurs projets et liens commerciaux et économiques face à l'influence extérieure. C'est un travail standard de gestion des risques. Ses éléments clés sont la garantie de canaux fiables et protégés de transfert de messages financiers, ainsi que l'augmentation de la part des paiements réciproques en devises nationales.
Sur la mise à jour des informations du site du Ministère des Affaires étrangères concernant l'entrée sans visa dans les pays étrangers pour les citoyens russes
A l'approche des fêtes de fin d'année et des vacances d'hiver, nous continuons de compléter nos rubriques liées au séjour des citoyens russes à l'étranger avec des informations d'actualité.
Nous avons publié sur notre site officiel et sur les réseaux sociaux les informations mises à jour sur le régime sans visa de différents pays étrangers pour les citoyens russes. Je voudrais une nouvelle fois attirer votre attention sur les publications du Ministère, qui se révéleront d'une grande aide pour les journalistes, le grand public, ainsi que pour les structures qui font partie de la communauté touristique dans la planification des voyages. Nous mettons constamment à jour les informations sur le site consulaire, sur les pages du Ministère russe des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux et dans la rubrique dédiée sur notre site officiel.
Nous avons parlé à plusieurs reprises de l'application "Assistant étranger" élaborée par le Centre de situations de crise du Ministère russe des Affaires étrangères, qui contient des recommandations utiles en cas d'urgence. Elle peut être installée sur ordinateur, tablette et smartphone pour avoir toujours sous la main un maximum d'informations utiles sur le pays où partent nos citoyens, et grâce à l'option "bouton d'alarme" rester en liaison en toute circonstance partout dans le monde. De plus, il est possible de trouver dans l'application des informations sur la situation en matière de criminalité, le niveau de menace terroriste, ainsi que la procédure d'entrée et de sortie dans différents pays.
Toutes les informations sont constamment mises à jour et ont une signification pratique, concrète, pour les personnes qui prévoient un voyage à l'étranger.
Réponses aux questions:
Question: Il y a quelque temps, l'Azerbaïdjan avait avancé une initiative de paix en proposant à l'Arménie, par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), un échange de prisonniers selon le principe "tous contre tous". Le groupe international avait prévu une rencontre entre les parties, mais l'Arménie avait refusé l'échange. Comment Moscou pourrait commenter la situation en tant que coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE?
Réponse: Nous saluons tout accord des parties allant dans le sens de la tâche principale: le règlement du conflit. Cependant, un accord passe par une entente et le travail pour parvenir à cette entente. Les initiatives, c'est très bien. Mais il faut les travailler pour qu'elles se transforment en accords.
Question: Les chefs de diplomatie de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pourraient se rencontrer à Milan pendant la prochaine réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE. Quelle en est la probabilité?
Réponse: Nous saluerions cette rencontre si les parties en convenaient. Mais ces décisions relèvent du droit souverain de chaque État.
Question: A l'issue du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) à Singapour, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré qu'il s'était entendu avec son homologue russe Vladimir Poutine sur la signature d'un traité de paix s'appuyant sur la Déclaration soviéto-japonaise conjointe de 1956, dans le cadre duquel la Russie remettra deux îles de l'archipel des Kouriles en cas de signature. Pouvez-vous dire si la signature de la déclaration et le transfert des îles sont envisageables, et pourquoi la Russie le ferait?
Réponse: Compte tenu de l'immense attention portée à ce thème, je vais faire une brève revue de la situation actuelle concernant les négociations russo-japonaises sur le traité de paix. Ce 14 novembre à Singapour, le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe sont convenus d'accélérer les négociations basées sur la déclaration conjointe de 1956.
Ce document n'est pas simplement bien connu: c'est la base juridique sur laquelle s'appuient les relations russo-japonaises depuis la fin de la guerre. Il a été ratifié par les parlements des deux pays et déposé à l'Onu en tant qu'accord international. La Déclaration a fait cesser l'état de guerre entre l'URSS et le Japon, et a rétabli les relations diplomatiques bilatérales. S'y référer est plus que naturel.
Mais il n'est pas question d'accords concrets sur les délais pour régler les problèmes du traité de paix. Les négociations, longues et difficiles, se poursuivent. Il faut être conscient du fait que leurs résultats ne doivent pas entrer en conflit avec les intérêts nationaux - que ce soit de la Russie ou du Japon.
De plus, je voudrais rappeler que la Déclaration a été signée dans un contexte historique et géopolitique concret. Cependant, par la suite, le Japon a refusé de respecter les termes de ce document. Aujourd'hui, la situation est foncièrement différente de ce qu'elle était avant 1956. Il faut comprendre comment Tokyo interprète aujourd'hui la Déclaration du point de vue de la reconnaissance totale des résultats de la Seconde Guerre mondiale, et notamment de la légitimité de l'appartenance des Kouriles du Sud à la Fédération de Russie qui en découle. On ignore quelle pourrait être l'influence de l'alliance militaire du Japon avec les USA sur les accords qui seront élaborés pendant les négociations.
Ce ne sont que quelques questions parmi toutes celles qui se posent. Il est évident qu'un travail de longue haleine nous attend pour renforcer l'entente, la confiance, et améliorer la qualité des relations russo-japonaises pour régler les problèmes bilatéraux les plus difficiles.
Question: Mercredi, le chef du Pentagone James Mattis a déclaré que les USA espéraient que la Russie "affiche sa volonté de revenir au respect du Traité FNI". Ce scénario serait "le plus acceptable" pour Washington. Quelle est la position de la Russie à ce sujet? Que pouvez-vous dire de cette déclaration?
Réponse: Moscou attend que Washington montre son aspiration à respecter le droit international dans l'ensemble. Quant aux accusations proférées contre Moscou concernant la violation du traité mentionné, nous avons dit à plusieurs reprises, publiquement, via les canaux bilatéraux et multilatéraux, que c'était de la désinformation, tout en proposant d'entamer tout de même une discussion sérieuse à ce sujet.
Question: Lundi, le Ministère des Affaires étrangères finlandais a exprimé son inquiétude concernant la perturbation du signal GPS au nord de la Finlande pendant les exercices de l'Otan en Norvège. Que pouvez-vous dire à ce sujet? Quelle sera la suite: y aura-t-il encore des discussions à ce sujet?
Réponse: Nous avons déjà commenté cette déclaration au niveau de notre Ambassade. Pendant la rencontre au Ministère des Affaires étrangères de la Finlande et lors des contacts avec la partie finlandaise, nos représentants ont souligné que la sécurité des vols avait pour la Russie autant d'importance que pour la Finlande. Nous avons noté que nous n'avions reçu aucune information sur l'origine de ces sources de brouillage provenant prétendument de Russie. Nous avons souligné également que l'examen professionnel de ce genre de situations nécessitait un dialogue substantiel au niveau des experts des services concernés des pays de la région.
La Russie a exprimé sa volonté, sa disposition et sa capacité à mener un dialogue et à répondre à toutes les questions. Pour l'instant, nous attendons la réaction appropriée et des démarches de la part de la Finlande. Personne ne refuse une conversation d'experts normale. La question est de savoir pourquoi faire passer la coopération concrète à la sphère de la "diplomatie du mégaphone" et des accusations infondées interminables, sans pour autant présenter de faits au public ou via les canaux bilatéraux. S'il y a des faits, commençons un dialogue sérieux. S'il est possible de présenter ces faits au public et que la Finlande, pour une certaine raison, estime que cela doit forcément passer par les médias, il est possible d'accepter cette approche également. Mais tout cela doit tout de même être basé sur des faits. Or il n'y en a pas - on n'entend que des accusations.
Je vous ai parlé aujourd'hui des accusations similaires proférées par le Danemark et par la Norvège. La situation est la même: il n'y a pas de preuves, que des accusations. La question de savoir quelle sera la suite doit être posée aux représentants officiels du Ministère des Affaires étrangères de la Finlande. De notre côté, nous ne sommes pas seulement disposés à un dialogue normal constructif, mais nous voulons également travailler dans ce format précis. Au lieu de découvrir systématiquement de nouvelles accusations sans fondement à chaque fois que nous ouvrons un journal, que nous allumons la télévision ou que nous consultons un site internet.
Question: Comment la diplomatie soviétique et russe a-t-elle pu admettre la violation des intérêts nationaux du pays quand l'Otan a commencé son expansion vers l'est? Est-ce arrivé à l'époque d'Edouard Chevardnadze ou d'Andreï Kozyrev?
Réponse: Pendant la dernière conférence de presse, quand nous avons commenté la situation concernant l'expansion de l'Otan vers l'est, j'ai cité les déclarations publiques de Mikhaïl Gorbatchev à ce sujet. Il disait que certains acteurs internationaux n'avaient pas tenu leurs promesses. La communauté occidentale, la direction de l'Otan, non pas des personnalités concrètes mais les pays et les systèmes politiques qui ont formé ce bloc et s'occupent directement de son développement, ont tout fait pour induire en erreur non seulement le peuple soviétique, l'URSS, mais également la communauté internationale dans l'ensemble. Ce n'est pas une question d'interaction de l'Otan avec un pays à part. C'était une mystification colossale, une fraude à l'échelle planétaire. A l'époque, les peuples des États, les gens ordinaires, les habitants, les experts et les journalistes regardaient vers l'avenir avec espoir, voulaient espérer qu'après la confrontation dans le cadre du monde bipolaire arriverait une époque très différente où il n'y aurait plus de dictature d'un système politique, d'une alliance d’États ou d'un État. Où les relations internationales reposeraient sur des bases complètement différentes compte tenu de l'expérience passée, notamment du XXe siècle avec les guerres mondiales et la Guerre froide. Mais cela ne s'est pas produit. Les espoirs étaient également liés aux négociations sur le désarmement, aux négociations sur l'avenir de notre planète menées entre les puissances, notamment les USA et l'URSS.
Je pense qu'il ne s'agit pas des autorités de l'URSS ou du nouvel État russe, mais plutôt du fait que c'était une tromperie de toute la communauté internationale. Il est difficile de dire aujourd'hui si c'était intentionnel. Je pense qu'il faut chercher cette réponse dans les mémoires rédigés par les acteurs du moment, mais le résultat, aujourd'hui, est que la communauté internationale a été trompée.
Question: Une réunion s'est tenue récemment en marge de l'Assemblée générale de l'Onu. La plupart des pays se sont prononcés pour l'élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies. Sur les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, trois sont membres de l'Otan. Autrement dit, l'avantage est du côté des USA. La Chine ne soutient pas toujours nos résolutions. Nous sommes en minorité, en quelque sorte. Trouvez-vous justifié l'élargissement du nombre de membres permanents du Conseil de sécurité, par exemple, avec l'adhésion du Brésil ou de l'Inde? Cela établirait un certain équilibre, nous ne serions plus en minorité.
Réponse: Ce thème est sans fin. Je peux préparer une présentation supplémentaire, notre site contient également beaucoup d'informations. Sergueï Lavrov a commenté en détail les approches russes de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies.
Pour faire court, la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, si elle devait avoir lieu, devrait viser à améliorer le travail, à renforcer cet organe qui est directement responsable de la stabilité internationale et, par conséquent, à rendre le monde plus sûr. Il faudrait améliorer son efficacité. Ces changements ne doivent pas entraver son fonctionnement. C'est cette approche qu'il faut garder à l'esprit, appliquer dans l'organisation et la préparation de l'analyse du déroulement éventuel de la réforme.
Il convient de rappeler qu'aujourd'hui, le Conseil de sécurité des Nations unies est une structure qui, malheureusement, est "mise au pied du mur", "poussée dans une impasse", par nos partenaires. Tout cela parce que dominent les intérêts politiques étroits d'un groupe de pays, voire d'un seul État. Mais d'une manière ou d'une autre, le travail est mené.
Question: Que pensez-vous du nouveau cycle de négociations sur le Yémen prévu en décembre en Suède? Que pensez-vous globalement de la situation humanitaire actuelle dans ce pays?
Réponse: Pendant la dernière conférence de presse, nous avons exprimé un avis très détaillé sur la situation humanitaire au Yémen. Le texte est disponible sur le site.
En ce qui concerne les pourparlers à venir, nous partons du principe que toute tentative de la communauté internationale d'apporter une contribution au règlement de cette profonde crise humanitaire doit être saluée. Je ne peux pas commenter les résultats de cette rencontre car elle n'a pas encore eu lieu. Je vais me renseigner pour savoir à quel niveau est prévue la participation de la Russie.
Question: Mardi, le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a rencontré le Ministre turc de la Défense Hulusi Akar. Ils ont évoqué la situation à Idleb. La position de la Russie concernant la zone de désescalade à Idleb a-t-elle changé à l'issue de cet entretien?
Réponse: Elle a été réaffirmée.
Question: Pourquoi les autorités russes ont-elles exprimé leur disposition à mener des négociations sur le thème des Kouriles précisément maintenant? Cette activation des négociations s'explique-t-elle par le fait que la Russie est au bord de la faillite dans le contexte des sanctions? Envisage-t-on le transfert des îles Habomai et Shikotan de l'archipel des Kouriles au Japon en échange de la levée des sanctions? Pourquoi les autorités russes ont-elles exprimé leur disposition à mener des négociations sur les Kouriles à ce moment précis? La promesse des autorités japonaises de ne pas accueillir de bases militaires américaines en cas d'éventuelle remise des Kouriles du sud pourrait-elle servir de motif pour rendre ces îles au Japon?
Réponse: Ce n'est pas le cas. Votre question contient de fausses informations.
Je viens de commenter l'état des négociations, la base historique, le contexte actuel, et ce de manière très détaillée. Je peux vous transmettre ce texte personnellement.
A l'heure actuelle, nous voyons comment les pays se retirent, rompent des accords et estiment qu'ils ne sont pas du tout tenus par les engagements qui ont été signés par leurs dirigeants au nom de leur État, de leur pays, de leur peuple. S'ils agissent ainsi, d'un claquement de doigts, que dire des propos qui ne sont fixés par aucun document écrit, texte ni accord?
Malheureusement, la communauté internationale, les principaux États du monde contemporain, montrent la - très mauvaise - voie vers la destruction du droit international. Il y a encore quelques années, les notions d'accord ou de traité international, les ententes et les engagements étaient pris au sérieux. Cela pouvait effectivement servir de garantie du maintien des positions, d'évolution selon la ligne fixée. Aujourd'hui, la facilité avec laquelle les chefs d’État s'affranchissent de leurs engagements dans le cadre des accords internationaux tire un trait sur les accords en tout genre. Du moins telle est la tendance. Et c'est très regrettable.
Question: En 2016, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré dans une interview que la Fédération de Russie ne marchandait pas ses territoires. La position du gouvernement a-t-elle changé en 2018? Peut-on espérer que la souveraineté russe sur les Kouriles ne sera enfreinte d'aucune manière?
Réponse: Non, elle n'a pas changé. On peut compter sur le fait que la Fédération de Russie est attachée à ce qu'a dit le Président russe Vladimir Poutine en 2016. La citation que vous avez rappelée reste d'actualité, il me semble. Il serait plus correct d'adresser votre question à l'Administration du Président.
Question: Le Président américain Donald Trump a félicité hier les marchés mondiaux pour la chute du prix du pétrole, et appelé les opérateurs à continuer d'influer sur la baisse du cours. Que pense le Ministère des Affaires étrangères de telles déclarations de Washington concernant la baisse intentionnelle des prix du baril?
Réponse: Je pense que le président d'un État souverain légitimement élu par son peuple a le droit de faire des déclarations qui concernent la politique économique, financière et énergétique de son pays. En l'occurrence, c'est ainsi que je le vois. Il faut aborder la question de la sécurité énergétique avec beaucoup de responsabilité, d'autant que ce n'est pas l'affaire d'un seul État, mais de toute la communauté internationale.
Question: Une série d'activités s'est déroulée cette semaine au MGIMO et au MGU, consacrée aux œuvres du poète azerbaïdjanais Nassimi, et une exposition a été ouverte au Musée de l'art appliqué selon les motifs du poème azerbaïdjanais "Les sept beautés". Que pense le Ministère des Affaires étrangères de tels échange sociaux visant à entretenir les liens culturels entre la Russie et les pays de l'espace postsoviétique?
Réponse: Nous le considérons comme un développement positif des relations culturelles bilatérales.
Question: Vous avez commenté il y a deux semaines le pacte mondial sur les migrations de l'Onu. Entre temps, plusieurs pays de l'UE ont déjà annoncé qu'ils n'y adhéreraient pas - c'est notamment ce qu'a déclaré Israël récemment. En Estonie, dont je représente l'un des médias, le gouvernement est divisé sur cet accord. Ceux qui y adhèrent risquent de devoir accueillir des réfugiés.
Réponse: La politique étrangère russe se distingue par sa cohérence non seulement à long terme, mais également à court terme. C'est pourquoi notre commentaire datant de deux semaines reste d'actualité - ce qu'on ne peut pas dire de certains pays.
Question: Que pouvez-vous dire de la déclaration conjointe faite hier par les ministères de la Défense de l'Ukraine et du Royaume-Uni sur le renforcement de la coopération militaro-technique entre ces deux pays?
Réponse: C'est le droit de deux États souverains que de développer leurs relations dans différents secteurs, notamment l'armement et la défense. Mais l'affaire est ailleurs. Nous partons du principe que l'objectif de la communauté internationale, impliquée d'une manière ou d'une autre dans le règlement de la situation en Ukraine, est de faire des déclarations pour régler réellement le conflit, et non l'exacerber. C'est pourquoi si cette coopération était orientée sur le règlement de ce problème précis, ce serait une chose, mais s'il s'agissait d'un renforcement de la coopération militaire qui pourrait se refléter négativement sur la situation dans le Donbass, cela pourrait susciter beaucoup de questions.
Question: Le Kazakhstan a relayé l'information selon laquelle la question de l'adhésion de nouveaux observateurs au format d'Astana pourrait être soulevée prochainement. Le Ministère russe des Affaires étrangères dispose-t-il d'informations à ce sujet?
Réponse: S'il est question des observateurs, c'est un processus diplomatique normal, la routine. Les observateurs sont toujours salués. La question du changement du format en soi ne se pose pas à l'étape actuelle.
Question: En ce qui concerne les sanctions contre la Russie. Nous savons que les USA ont décrété des sanctions à 64 reprises contre la Russie depuis 8-9 ans. Combien de responsables occidentaux, américains, ont-ils fait l'objet de sanctions russes?
Réponse: Malheureusement, nous avons dû réagir aussi bien de manière symétrique qu'asymétrique aux restrictions adoptées par les USA contre notre pays, nos responsables officiels, ainsi que personnes physiques et morales. Ce n'était pas notre choix, mais une contremesure qui fait partie intégrante des relations internationales contemporaines.
Quant au nombre total d'individus inscrits sur la "liste noire", je ne dispose pas de telles statistiques. Je vais demander des précisions, mais nous n'avons jamais rien initié de tel contre les USA ou d'autres pays. Nous trouvons que c'est une politique absolument illégitime.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a exprimé hier à Minsk les inquiétudes de la Russie et du Belarus concernant le renforcement du potentiel de l'Otan sur son flanc Est. La Russie pourrait-elle déployer des missiles modernes - dont a parlé le Président russe Vladimir Poutine - par exemple à Brest pour intimider les USA s'ils se retiraient du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI)?
Réponse: Il faut poser cette question au Ministère russe de la Défense. Nous ne voulons intimider personne. Nous voulons attirer l'attention de la communauté internationale sur le fait que les USA et ceux qui, d'une manière ou d'une autre, soutiennent leur politique, portent atteinte de manière colossale au système de sécurité internationale et de stabilité stratégique. Il n'est pas seulement question de la sécurité de la Fédération de Russie, mais également de ce qui se passe dans le monde, de l'avenir de l'ensemble des relations internationales.
Malheureusement, nous constatons une situation diamétralement opposée à celle que vous avez décrite: ce sont les USA qui intimident de l'autre côté. Ils ne font pas seulement de l'intimidation, ils déploient des contingents supplémentaires (nous avons cité les statistiques), ils le font systématiquement dans le cadre du paradigme occidental. Sachant qu'avec des moyens de propagande et de désinformation, la Russie est accusée de prétendues "mesures agressives". Notre arsenal ne contient pas de méthodes ou d'actions comme la manifestation d'une approche agressive ou l'intimidation. Ce n'est pas notre choix. La Russie a traversé plusieurs guerres terribles, destructives et sanglantes – la Grande Guerre patriotique et les deux guerres mondiales, notamment sur son territoire, contre son gré. A l'origine de ces guerres se trouvaient plusieurs puissances actuelles. La Russie ne s'est jamais permis l'intimidation ou un comportement provocateur, qui plus est agressif, dans le cadre des relations internationales , car elle sait parfaitement ce qu'est la guerre.
Question: Il y a cinq ans, leur prétexte était l'Iran. Ils n'en parlent plus aujourd'hui?
Réponse: L'Iran, devenu coupable de tout, sert toujours de prétexte. En l'occurrence, les menaces émanant de l'Iran servent à justifier la construction de l'ABM européen, pas l'expansion de l'Otan.
Vous savez parfaitement, tout comme les responsables iraniens et le grand public, que la Russie a toujours balayé de telles accusations visant Téhéran. Nous avons dit que les tentatives d'expliquer l'élargissement du système ABM et la construction de sites militaires en Europe par la menace iranienne étaient infondées. Moscou a organisé une conférence à ce sujet et a fait des publications. Nous avons dit que nous interprétions l'expansion de l'Otan et la construction de l'ABM comme une menace pour la paix et la stabilité mondiales, et non comme une affaire bilatérale.
Question: Le Président du Parlement criméen Vladimir Konstantinov a déclaré que les événements en Ukraine pourraient déboucher sur un "nouveau Maïdan". Il affirme que les signaux en provenance de l'Ukraine indiquent que le pays avance inévitablement vers l'effondrement et que cela pourrait se traduire par un nouveau Maïdan. Le Ministère des Affaires étrangères s'attend-il à de nouveaux troubles en Ukraine? Quelle sera la position de la Russie s'ils éclataient?
Réponse: Vous croyez que l'Ukraine ne connaît aucun trouble actuellement? C'est une vision très éloignée de la réalité. Des troubles d'une grande envergure se produisent et, malheureusement, ont des conséquences destructives pour l'avenir de l'Ukraine. Nous n'utilisons pas des avis stéréotypés et ne parlons pas avec des mèmes, mais nous fournissons une analyse de ce qui se passe dans le domaine de la politique nationale, en l'occurrence de l'"antipolitique". Nous avons donné un avis et des prévisions sur le résultat qui serait provoqué par la manipulation des courants religieux en Ukraine, nous avons pointé à de nombreuses reprises la loi sur la langue et d'autres phénomènes de la vie de l'Ukraine contemporaine. Tout cela est la manifestation, comme vous l'avez dit, de troubles, mais en réalité – des terribles conséquences du coup d’État anticonstitutionnel dans ce pays.