Intervention de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, à l'IERIM (Ou) à l'occasion de la rentrée des classes
Cher Anatoli Vassiliévitch,
Cher Alexandre Nikolayevitch,
Collègues, amis,
Je félicite cordialement à l'occasion de la rentrée les dirigeants, les enseignants et tous les collaborateurs de nos deux écoles supérieures diplomatiques, les aspirants à la thèse, les stagiaires, les étudiants, avant tout de la première année. Les compliqués examens d'admission sont passés, c'est, peut-être, le temps de la fac le plus heureux de votre vie qui vous attend. Vous aurez à apprendre beaucoup de nouveau, à vous initier aux éléments de la maîtrise professionnelle, à acquérir l'expérience de la vie. Le succès de vos études vous ouvrira les plus vastes possibilités pour un travail intéressant et créateur.
Aujourd'hui, on trouve les anciens élèves des écoles supérieures de notre secteur à l'Administration du Président, au Parlement russe, dans l'Appareil du Gouvernement, dans plusieurs organisations internationales, dans d'importantes structures financières et d'affaires. Cela témoigne du haut prestige bien mérité des écoles supérieures elles-mêmes et du grand besoin en effectifs qu'elles forment.
Parmi les problèmes, qui préoccupent l'opinion russe et même celle de nos partenaires internationaux, figure celui-ci : de quelle politique étrangère la Russie a-t-elle besoin, et de quelle Russie a besoin le monde.
Il a fallu pas mal de temps et de forces à la Russie pour surmonter les frais de la profonde et équivoque transformation du pays, apprendre à définir elle-même les rythmes et la profondeur des changements dans le cadre du choix qu'elle avait fait en faveur des valeurs élémentaires de la démocratie et du marché, sans garantie desquelles la société et l'état contemporains, qui prétendent à un développement efficace et à une place digne dans le monde, ne sauront pas vivre. Dès le début des années 2000, on a commencé à jeter les fondations, qui nous ont permis de nous acquitter de nos dettes, rétablir la viabilité du pouvoir d'état, consolider l'intégrité territoriale du pays et le faire hisser parmi les «dix» leaders des économies mondiales.
C'est à partir de ces positions que nous regardons aujourd'hui le monde, sentant notre responsabilité – avec les autres états – pour son avenir. Cette responsabilité suppose la capacité de tirer des leçons de l'histoire, y compris la plus récente, d'analyser les erreurs d'autrui et les nôtres propres et d'agir en sorte à ne pas les laisser se reproduire.
L'émancipation politique et intellectuelle de beaucoup d'états souverains, qui commencent à zéro, en-dehors du contexte ancien de «la guerre froide» et tout à fait indépendamment, à comprendre leur rôle dans les affaires internationales constitue une des particularités des relations internationales modernes. Ce processus est caractéristique aussi pour la politique étrangère de la Russie, mais pas uniquement pour elle. Egon Bahr, théoricien leader du SPD aux problèmes de politique étrangère, a dit ceci à propos de ce qui se passe : «Les Européens commencent à déterminer leurs propres intérêts et à agir conformément à leur propre analyse».
Comme à l'Occident, l'émancipation réciproque se passe dans l'espace post-soviétique, devenant l'élément importantissime du passage ici aux rapports interétatiques normaux, basés sur les intérêts nationaux, sur les normes universelles du droit international et l'économie du marché. Cela dit, on maintient l'entité profonde, culturo-civilisationnelle, des états de la CEI, ce qui permet de parler du renforcement de l'espace humanitaire commun de la Communauté.
Les relations russo-américaines ne sont pas en reste de la tendance générale à l'émancipation. C'est avant tout l'abandon de l'inimité et de l'idéologie qui la nourrissait. Les USA et la Russie gardent la liaison mutuelle, héritée du passé, sous forme de notre responsabilité commune pour le maintien de la stabilité stratégique. Mais il est déjà évident, que le bagage du passé ne suffit plus pour édifier les relations modernes, stables et visant l'avenir. La mondialisation suggère le besoin de construire les relations de l'interdépendance positive et, avant tout, dans le domaine de l'économie.
D'autre part, les conditions de la liberté dictent la nécessité du leadership collectif des états du monde. On pourrait le qualifier de «concert des puissances du XXIe siècle». Nous possédons l'expérience historique, qui dit, que la liberté dans les relations internationales n'est pas la liberté des états des autres états, mais celle de s'entendre réciproquement sur la base rationnelle des intérêts coïncidants, comme cela est déjà fait dans certains cas au sein des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU, au sein du G8, et dans d'autres formats. Il est clair cependant, qu'à l'époque de la mondialisation, augmente aussi le nombre des problèmes globaux, exigeant des approches solides, et celui des centres de la force, qui influent sur la solution de ces problèmes.
C'est pourquoi on a un besoin aigu de formes nouvelles, souples du leadership collectif, s'appuyant sur la réciproque prise en compte des intérêts et la compréhension de la responsabilité pour la destinée du monde. On agit déjà ainsi au G8, où l'on institutionnalise le dialogue avec les partenaires traditionnels – la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique et la RSA.
Pour la partie du monde que l'on qualifie habituellement de région euratlantique, la compréhension tripartite – entre les USA, la Russie et l'Union Européenne - ne serait pas de trop. L'interaction dans ce format est déjà réalisée pour certains problèmes. Maintenant, s'y est aussi ajouté le problème du Kosovo. Je suis d'accord, que ce «trio» pourrait «guider la barque du monde vers les eaux calmes».
Dans le cadre de ce «triangle», il y a des choses, dans lesquelles l'Europe est bien plus près des USA, mais pour certains problèmes stratégiques, elle a plus de commun avec la Russie. Prenez le sujet de l'usage de la force et autres formes de la contrainte, ainsi que l'attitude envers le droit international.
Malgré les différences du «trio», nous devons aspirer à aboutir au dénominateur commun maximalement possible. Dans tous les cas, si quelqu'un croit, que le concept de la dissuasion est inévitable, ce «concert tripartite» constitue la forme la meilleure, mais surtout non confrontationnelle et sans frais de la dissuasion réciproque. Il se peut que le temps soit venu de réfléchir à la nouvelle définition de l'atlantisme, qui n'exclut pas la Russie.
Comme à toute étape de son développement, le monde a de nouveau besoin d'équilibre. Dans les conditions modernes, l'équilibre constitue l'élément indissoluble de la stabilité stratégique, qui exclut la tentation d'une des parties d'user l'arme nucléaire pour obtenir ses objectifs de politique extérieure. Il suffit de se rappeler, que, quand l'équilibre était perturbé en 1959 par le déploiement des missiles nucléaires américains «Thor» sur le territoire de la Turquie, Moscou avait répliqué par le déploiement de ses missiles à Cuba. La formule finalement trouvée du règlement de la crise des missiles témoigne bien de façon convainquante de cette liaison de cause à effet des événements d'antan.
Depuis déjà 300 ans, la Russie assume la grande partie de la charge du maintien de l'équilibre en politique européenne et internationale. Quand nous avons fui cette responsabilité, ce qui s'est passé après la guerre de Crimée et entre deux guerres mondiales, le résultat en a été la profonde insanité de la politique européenne qui menait le continent à la catastrophe. Il n'existe qu'une formule de l'équilibre dans les affaires internationales – la coexistence pacifique, l'appui sur le droit international, la sécurité collective, le règlement politico-diplomatique des conflits. Ces principes de base sont fixés dans les Statuts de l'ONU.
La Russie continuera de jouer son rôle de contrepoids dans les affaires globales. Elle ne fera jamais partie des nouvelles "unions sacrées" contre qui que ce soit. Nous sommes conscients de la dimension civilisationnelle de notre responsabilité dans les conditions nouvelles, notamment du besoin de contribuer activement au maintien de l'entente dans les rapports intercivilisationnels. Cela se manifeste dans le succès du développement de la coopération dans le cadre d'un nouveau «trio» (la Russie, l'Inde, la Chine), dans l'intérêt réciproque au dialogue au format de BRIC, dans l'approfondissement des liens de la Russie avec l'OCI, la LEA, l'Union Africaine, l'ASEAN, le MERCOSUR et d'autres unions des pays émergents. Dans la même lignée, rentre l'activité de l'OCS, qui garantit l'harmonisation des intérêts des états dans la vaste région eurasiatique.
Dans les conditions de la mondialisation, le luxe de «l'isolement brillant» est inadmissible. La vie va toujours dans le sens des actions conjointes dans le cadre des «règles du jeu» concertées. Le caractère vraiment global des nouveaux défis et menaces, qu'affronte l'humanité, et qui avancent au premier plan en politique mondiale, exige la réponse globale, autrement dit, «du monde entier», sur les voies de la solidarité humaine. Nous affrontons les menaces, que l'on ne peut pas personnaliser ou associer avec les états concrets.
Cette philosophie réside à la base de la politique étrangère non confrontationniste de la Russie. Nous ne sommes plus adversaires avec les USA, et donc, il ne peut y avoir aucune base pour une nouvelle «guerre froide». La normalisation de nos relations, c'est-à-dire leur retour à la norme, n'est possible que sur la base de l'égalité en droits, la prise en compte des intérêts réciproques, l'avantage mutuel, l'abandon de l'idéologie et du messianisme en tant qu'instrument de politique extérieure.
Ce qui nous menace, c'est l'existence séparée des facteurs russe et américain en politique mondiale. Cela ne répondrait ni aux intérêts de nos pays, ni a ceux de toute la communauté internationale. Comme l'a montré la rencontre à Kennebunkport, nous n'avons pas de contradictions systémiques. Et c'est là le gage de ce que nos rapports ont un avenir.
Je ne peux que tomber d'accord avec ceux, qui estiment, que la fin de «la guerre froide» a «enfin offert à nos pays la possibilité non seulement de se concentrer sur le règlement des problèmes modernes les plus urgents, mais de le faire ensemble».
D'aucuns ont toujours le sentiment, que nos pays, et d'autres aussi, ne faisaient pas par le passé ce qu'ils auraient dû faire. On sacrifiait aux postulats idéologiques les problèmes réels (comme la pauvreté globale), que l'on refoulait au lieu de les régler. Maintenant, en les traitant, il faut poser les tâches réalistes, accessibles, calculer toutes nos actions conjointes, penser en catégories à long terme.
Mais pour cela, il faut abandonner la diplomatie superficielle. Il faut revenir au système réel de la coordination du développement international contemporain, quitter tout le superficiel et le peu important, lié, entre autres, aux difficultés de l'adaptation psychologique à la situation géopolitique nouvelle. La Russie a toujours fait preuve de la compréhension des problèmes de ses partenaires internationaux. Mais cette compréhension n'égale pas le consentement d'avec les pas unilatéraux de règlement de ces problèmes.
Qu'est-ce qui devra donc devenir le point de départ du mouvement vers les actions concertées ? On n'y invente rien non plus. Pour le confirmer, j'invoquerai la déclaration de J.de Hoop Scheffer : «L'ouverture et l'honnêteté sont l'unique recette pour trouver la compréhension mutuelle». La Russie est prête à ce travail conjoint. Le Président V.V.Poutine l'a clairement déclaré à Munich. Pour commencer, il faudra reconnaître, que ce sont vraiment les différends honnêtes qui nous séparent. Et, certes, il ne devra y avoir aucun ordre du jour caché, pas de réticences, pas de fameux «indéfini constructif», qui est loin d'éliminer les différends existants, mais sert de palliatif à la compréhension et à l'entente réciproques.
Il devra aussi être clair, que, tout le caractère non confrontationniste de la politique étrangère de la Russie étant, existent pour nous des «lignes rouges» : quand notre sécurité nationale ou l'ordre du droit international sont réellement menacés. Là, nous ne pouvons déjà plus rester sans réagir et défendre nos positions jusqu'au bout. Parmi ces problèmes, sont les projets de déploiement des bases du système global du NMD des USA en Europe et le règlement au Kosovo. La Russie ne marchande pas – et nos partenaires internationaux doivent le comprendre. En plus du principe, ces problèmes abordent aussi les intérêts vitaux de la politique pratique.
La Russie a été et sera contre tout ce qui entérinerait, dans les conditions nouvelles, les approches unilatéraux ou de blocs aux affaires internationales, saperait le principe de la sécurité égale. Cela concerne non seulement les problèmes du NMD, mais l'élargissement de l'OTAN et la situation sans issue avec le TFCE.
La Russie ne craint pas la politique de dissuasion à son égard. Nous saurons y répondre, bien que ce ne soit pas notre choix. Mais nous déplorons sincèrement, quand certains de nos partenaires ne peuvent pas se retrouver dans le labyrinthe des «jeux à résultat zéro». C'est regrettable, car l'objectif politico-psychologique de faire dissuader la Russie exige l'automatisme de blocs, la réaction négative instinctive à tout ce que fait et propose Moscou, y compris la défense de nos intérêts économiques légitimes. Et cela fera de nouveau la politique mondiale s'écarter du règlement des problèmes réels, saper la confiance et réduire l'espace de la coopération dans les affaires internationales.
A ce propos, l'attention de plusieurs est attirée par l'état actuel de nos relations avec la Grande-Bretagne. Il n'y a rien de tragique. Malheureusement, vu l'absence des preuves convainquantes de la culpabilité d'A.Lougovoï, Londres a opté en faveur d'un bruyant spectacle propagandiste.
Et si tant est que «l'affaire A.Litvinenko» suive le sujet shakespearien, il faudra citer le morceau de la tragédie immortelle du grand poète, où Hamlet parle à Guildenstern : « Vous voulez jouer de moi … croyez-vous qu'il soit plus aisé de jouer de moi que d'une flûte ? Prenez-moi pour l'instrument que vous voudrez, vous pourrez bien me froisser, mais vous ne saurez jamais jouer de moi.».
A peine la partie britannique, prenant, il y a quelques années, la décision d'octroyer l'asile politique aux personnages odieux, espérait-elle sérieusement se garantir la possibilité de «tirer les ficelles» dans le processus de politique intérieure russe. Cependant, finalement, Londres s'est trouvé être complice volontaire ou involontaire des intrigues et des provocations contre la Russie.
En général, l'exemple de certains de nos partenaires européens illustre encore un problème commun pour beaucoup de pays : il est plus facile de s'occuper des affaires des autres, que des siennes propres.
La Russie est un pays ouvert. Elle est ouverte y compris pour le business. Nous saluons tous ceux, qui voudraient participer à la modernisation à large échelle de notre immense pays. Mais toute tentative de politiser les problèmes économiques – directement ou par pays interposés – serait contreproductive.
La fin de «la guerre froide» nous a donné l'entière liberté de nous occuper de nos affaires intérieures, de moderniser notre pays, de développer et de consolider nos positions dans le monde en entière conformité avec les normes du droit international.
Nous avons notre propre analyse des problèmes existants dans le monde, basée sur les faits, et sur cette base, nous sommes prêts à dialoguer avec tout le monde, prêts à écouter les autres, à les persuader, mais nous-mêmes, nous serons toujours ouverts à la persuasion. Cela suppose un dialogue sérieux et franc. La politique mondiale n'est pas une salle de classe, où tous se trouvent à la merci de l'instituteur gogolien – «grand amateur du silence et de la bonne conduite».
Je pense, que nous agissons à l'européenne, à partir des positions de la culture politique pluraliste, qui, par définition, doit être tolérante aux débats. Les tentatives de «dissuader» et de mener à l'égard de la Russie la politique des «actions préoccupantes» s'inscriraient à peine dans cette culture.
Nous ne voyons pas d'autres voies de renforcement de la confiance, qui devra de droit devenir la supertâche de la politique européenne et internationale. Le chancelier de la RFA A.Merkel, dans son intervention à l'occasion du cinquantenaire de l'UE, a dit : «Le renforcement de la confiance exige des décennies, mais on la sape en un instant». Si l'on a la confiance, on aura tout le reste.
La confiance est chère. Mais son absence est encore plus chère – sur le plan intellectuel, politico-psychologique et, certes, financier. Par exemple, on pourrait transformer le NMD du moyen de saper la confiance en un projet, favorisant son renforcement. Là est, en fait, tout le sens des propositions russes, avancées par V.V.Poutine à Kennebunkport. Je ne peux que consentir avec H.Kissinger, qu'elles permettent la vision réaliste de comment nous devons mettre en pratique les «intérêts parallèles stratégiques», et qu'elles créeraient le «précédent pour surmonter d'autres défis globaux». On n'aimerait pas, que tout finisse par une opportunité ratée de plus.
Peut-être avons-nous tous besoin d'une pause, d'un temps de réflexion. Mais alors, il ne faudra pas se presser et prendre les décisions, qui rendront confrontationniste le développement des événements – que ce soit le NMD, Kosovo ou l'élargissement ultérieur de l'OTAN. Peut-être que personne ne voudrait recommencer à zéro dans la cause importante de la construction de l'architecture de la sécurité européenne, répondant aux exigences du temps. Dans tous les cas, si quelqu'un veut garantir sa sécurité seul à seul, il est difficile de croire, que c'est possible pour toute la gamme des menaces.
Certes, nous suivons la discussion en cours sur les questions de politique étrangère aux USA. On s'y exprime aussi en faveur de la «nouvelle mentalité», de la «compréhension commune de la façon à s'opposer à la nouvelle génération des défis», de la «nouvelle vision du leadership au XXIe siècle», de la «sécurité commune», de la manifestation de la «mesure de l'humilité», du besoin de «persuader les gouvernements des autres pays» et de la tenue des «débats honnêtes». Cela dit, on reconnaît, que le monde «a subi des changements révolutionnaires» et qu'il faudra en tirer les conclusions idoines. L'une d'elles a été correctement formulée par Brent Scowcroft : la nature même de la notion de la «force» dans les relations internationales change entièrement, qui est toujours plus définie comme la capacité aux actions conjointes.
La Russie peut comprendre de son histoire, ce qu'est cette solitude géopolitique, ce que c'est, quand, partant des meilleures intentions, tu veux changer le monde, et les autres ou ne te comprennent pas, ou n'acceptent pas tes méthodes.
Je suis persuadé, que le monde a besoin d'une Russie capable, qui serait à même, avant tout, de prendre soin d'elle-même. La Russie, qui soit fournisseur de la sécurité. La Russie, qui aiderait à maintenir l'équilibre en politique européenne et globale, qui ferait son apport intellectuel et pratique au règlement de tous les problèmes, qu'affronte l'humanité. C'est cette Russie qui se crée actuellement. On ne peut déjà plus faire échec à ce processus. Avant tout, puisque les Russes eux-mêmes ne le permettront pas.
Certes, nous suivons la réaction des médias étrangers à la rapide renaissance de notre pays comme un des leaders des états du monde. Nous comprenons, que certains milieux politiques à l'Occident n'étaient pas prêts à ce développement des événements, n'ont pas de variantes d'actions. Mais cela ne signifie pas qu'il faut inventer un nouveau mythe de la "menace russe". Tout ce que nous faisons est fait strictement dans le cadre du droit international. D'après le sondage, tenu en juin dans les pays occidentaux leaders par Harris Interactive, la Russie n'est pas perçue comme une menace au monde. Et en Russie même, 84 % des répondants à la société américaine Pew Research Center soutiennent le cap de la politique étrangère du pays.
Nous comprenons, que ce soutien n'est pas acquis une fois pour toutes. Il faut chaque jour le justifier par les affaires pratiques, se tenir au niveau des hautes normes, qu'établit le Président. Et ici, beaucoup va dépendre du développement et du perfectionnement du service diplomatique national, du potentiel de ses effectifs.
La majorité écrasante des collaborateurs diplomatiques du Ministère ont terminé l'IEREM ou l'Académie diplomatique. Rien que cette année, on a embauché à l'Appareil central du Ministère et de ses établissements étrangers 82 promus des écoles supérieures du secteur, dont 37 ont le diplôme avec mention "très bien".
Je veux dire à ceux parmi vous, qui suivront cet exemple et choisiront la carrière de diplomate : sur cette voie, vous n'aurez pas de jours heureux avec les week-ends sans souci. Au contraire, le sort du diplomate – c'est une vie mouvementée avec d'innombrables déménagements, la mobilisation permanente de toutes les forces, les tournants et changements inattendus, le besoin d'être toujours de son temps. C'est un métier difficile, mais passionnant et toujours demandé. Une chose vous est garantie : vous n'aurez pas à vous ennuyer.
Cette année, l'IEREM organise le soi-disant «module diplomatique». Il est supposé, que les groupes spéciaux nouvellement créés comprendront les étudiants, qui visent le travail au MAE à la fin des études supérieures. Le Ministère attend beaucoup de cette nouvelle forme de formation des jeunes spécialistes et, certes, participera directement au travail du module, où les conférences seront faites par les diplomates haut placés du Ministère et les experts-praticiens, participant à l'élaboration et à la mise en pratique du cap de politique étrangère du pays.
Permettez-moi de souhaiter à vous tous ici présents un bon début de la nouvelle année scolaire et scientifique, du succès dans vos études et beaucoup de créations.
Le 3 septembre 2007