Briefing d'A.K.Loukachévitch, porte-parole du MAE de la Russie, le 2 mars 2012
Du vote anticipé en-dehors du pays aux élections du Président de la Fédération de Russie
Je voudrais attirer votre attention à deux particularités par lesquelles le vote anticipé à l'étranger aux élections du Président de la Fédération de Russie est différent des récentes élections à la Douma. Ce sont l'élargissement de la géographie des lieux de vote anticipé et l'autorisation des pouvoirs locaux de plusieurs pays de tenir le vote anticipé.
Les motivations d'un tel vote, organisé avec le consentement des authorités locales, sont les plus variées : les raisons de travail, de longues distances pour venir aux bureaux de vote , la forte concentration des électeurs dans certains lieux, le travail par équipes, les congés et les départs en missions.
Quelques faits intéressants. Pour la première fois ont eu la possibilité de prendre part aux élections les géologues en Angola, les touristes dans la République Dominicaine. Hier ont voté 159 employés des organisations internationales dans le plus jeune État de l'Afrique – le Soudan du Sud, 8 marins de l'entreprise mixte de pêche « Calipesca » dans le port matitime de Maputo, 23 russes au bureau du consul honoraire de la Russie dans la République des Maldives. Comme aux élections à la Douma, le vote anticipé a eu lieu en Lettonie : dans la ville de Jelgava ont voté 603 électeurs, dans la maison de cure « Côte d'ambre » à la station balnéaire populaire de Jurmala 464 électeurs.
L'élargissement de la géographie des élections peut être illustré par l'exemple d'une décision positive des autorités municipales des villes canadiennes Calgary et Edmonton qui n'ont pas donné d'autorisation pareille pour le vote anticipé aux élections à la Douma, mais ont satisfait la demande de notre Ambassade et des représentants de la diaspora russe concernant le vote anticipé aux élections du Président de la Russie : 368 personnes y ont voté.
On doit apprécier hautement les actions des autorités municipales de la République fédérale d'Allemagne qui sur la demande de l'Ambassade de Russie à Berlin pour la première fois, à titre d'exception, ont autorisé de tenir le vote anticipé aux bureaux des consuls honoraires de la Russie et aux centres socio-culturels de nos compatriotes. Hier dans ce vote ont pris part, au total, 2190 personnes.
Au total, le vote anticipé aux élections Présidentielles aura lieu dans 92 commissions électorales de circonscriptions dans 166 villes et localités de 62 pays.
Je veux vous informer que le 4 mars à la Commission électorale centrale on organisera des branchements directs des représentations de Russie à l'étranger dans le régime de vidéoconférences au cours desquelles il y aura la possibilité de poser les questions aux représentants de Russie sur place. Les problèmes techniques sont à la charge de la Commission électorale centrale.
De la prochaine visite de travail de N. Judeh, Ministre des affaires étrangères de la Jordanie
Les 4-6 mars se rendra à Moscou en visite de travail Nasser Judeh, Ministre des affaires étrangères du Royaume hachémite de Jordanie.
La Jordanie est un des partenaires clés de la Russie au Moyen-Orient. Notre dialogue politique est caractérisé par un dynamisme par excellence – les sommets et les contacts de haut niveau réguliers ont un caractère amical, donnent une possibilité de discuter dans l'esprit de confiance des problèmes qui intéressent les deux parties.
Nous suivons attentivement l'évolution de la situation dans ce pays. Nous partageons l'avis de nos amis jordaniens que pour la réalisation efficace des réformes économiques et socio-politiques complexes la modernisation substantielle de l'économie est nécessaire. Nous attachons une grande importance au développement de la coopération économique et commerciale entre nos pays, son extension et le passage aux nouvelles formes de coopération, y compris dans le cadre du « Partenariat de Deauville » . Il existent des bonnes possibilités et une base solide pour cette coopération.
Au cours des négotiations à Moscou on prévoit de considérer les problèmes les plus actuels de la coopération russo-jordanienne et de définir les mesures concrètes pour leur promotion et leur renforcement ultérieurs à court et à moyen terme.Les ministres ont l'intention de mettre un accent particulier sur les possibilités du renforcement de la coopération dans les domaines économique, commercial, énergétique, agricole et militaire technique de l'interaction bilatérale.
Vu la contribution de poids de la Jordanie dans les affaires régionales, S.V. Lavrov et N. Judeh envisagent de discuter la situation autour du règlement du conflit paléstino-israélien, avec l'accent sur la nécessité du relancement du processus substantif des négotiations entre les Palestiniens et les Israéliens sur tous les problèmes du statut définitif des territoires occupés sur la base reconnue, établie par le droit international. On prêtera l'attention particulière à la discussion des voies pour créer une ambiance favorable pour le retour des Palestiniens et des Israéliens à la table des négotiations. La Jordanie, comme on sait, apporte une contribution de poids dans la direction palestinienne du règlement au Moyen-Orient, en particuler, elle a contribué, avec le Quator, à la tenue en janvier de l'année en cours à Amman des contacts directs préliminaires, avant les négotiations entre les chefs des équipes des négotiateurs palestiniens et israéliens.
On envisage également l'échange des points de vue sur les processus qui ont commencé dans plusieurs États du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à la suite des événements du « printemps arabe » et de la situation compliquée dans certains de ces pays. On prêtera l'attention particulière à l'evolution de la situation en Syrie et à l'échange des points de vue sur les voies à suivre pour élaborer une approche consolidée de tous les pays intéressés dans le règlement pacifique, sans ingérence étrangère, de la crise syrienne en vue d'assurer les conditions pour conclure un cessez-le-feu le plus vite possible, pour délivrer la population civile des souffrances et résoudre les problèmes humanitaires aigus, pour initier un large dialogue inclusif entre les autorités et tous les groupes de l'opposition syrienne, sans conditions préalables et avec le respect de la souveraineté de la Syrie.
Des bilans du deuxième round des négotiations AIEA – Téhéran
Depuis le début de l'année ont eu lieu déjà deux visites à l'Iran du groupe des experts de l'AIEA, avec E. Nakarts, Directeur-adjoint Général de l'Agence, à sa tête. Nous saluons la reprise de l'interaction intense des deux parties sur l'éclaircissement des questions ayant relation aux soi-disant « recherches présupposées » prétendues être d'ordre militaire dans le cadre du programme nucléaire iranien qui est effectué pour mettre en œuvre la résolution du Conseil des directeurs de l'AIEA sur l'Iran adoptée en novembre 2011.
Les deux parties élaborent les modalités de cette interaction. On envisage la possibilité pour les experts de l'Agence de visiter plusieurs objets militaires iraniens lors des visites à l'Iran des groupes des inspecteurs de l'AIEA. Nous espérons que ces contacts seront fructueux. Mais il est encore trop tôt de faire les conclusions.
Les perspectives du progrès dans le processus des négotations sur le programme nucléaire iranien
La Fédération de Russie fait des efforts énergiques dans le but d' atteindre le règlement universel à long terme de la situation autour du programme nucléaire iranien par les moyens politiques et diplomatiques exclusivement, à travers le dialogue entre le Sextuor et l'Iran sur la base des principes du respect mutuel, des actions par étapes progressives et de la réciprocité. À cet effet nous saluons une bonne volonté de l'Iran au dialogue avec le Sextuor, sans conditions préalables et avec le choix explicite du programme nucléaire iranien comme un des problèmes clés de la discussion confirmé dans le message écrit du 14 février de S. Jalili, secrétaire du Haut Conseil de sécurité nationale de l'Iran, addressé en réponse à C. Ashton, Haute Représentante pour la politique étrangère et la sécurité commune de l'Union Européenne.
De la situation autour de l'arrestation aux USA du groupe de personnes sous l'inculpation de la fraude à l'assurance médicale
Faisant suite aux nombreuses demandes des médias de donner le commentaire sur cette situation, je peux dire qu'aussitôt après l'annonce de l'arrestation aux USA d'un groupe de personnes sous l'inculpation de la fraude à l'assurance médicale dont certains, comme on prétend, sont les ressortissants de la Russie, le MAE de la Russie et les représentations de la Russie aux USA ont entrepris les actions nécessaires pour éclaircir la situation. Pour le moment, nous n'avons pas d'information que quelqu'un parmi les arrêtés a la nationalité russe. Jusqu'à présent ni les personnes arrêtées, ni leurs parents n'ont pas fait appel à l'assistance consulaire. Nous avons des contacts permanents avec les autorités américaines. Nous allons suivre l'évolution de la situation en question.
Sur l'évolution de la situation à l'Afghanistan après l'incident de l'autodafé des exemplaires du Coran
La semaine passée la situation à l'Afghanistan s'est détériorée brusquement. Dans les régions différentes du pays ont eu lieu des manifestations de masse. La raison des protestations est l'incident de l'autodafé de plusieurs exemplaires du Coran à la base aérienne américaine à Bagram, près de Kaboul. Par endroits les manifestations se sont transformées en attaques aux bâtiments administratifs des provinces et des districts, aux représentations étrangères. Ainsi, dans la province de Kunduz les manifestants ont attaqué le bureau de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). Le personnel de la Mission a été évacué. Selon l'information disponible, pendant la période écoulée depuis le commencement des émeutes, lorsque les manifestations étaient dispersées on a tué plus de 30 personnes, au moins 180 ont été blessés.
La détérioration de la situation à l'Afghanistan provoque une préoccupation. Ayant le respect pour les sentiments réligieux et en condamnant l'incident, nous appelons de ne pas permettre la transformation des manifestations de protestation en émeutes de masses et actes de violence.
Du quatrième forum annuel scientifique des centres d'experts des pays BRICS
Les 5-6 mars à Delhi, dans le contexte du sommet des pays BRICS envisagé pour la fin de mars, aura lieu le quatrième forum annuel scientifique des centres d'experts des pays BRICS « Partenariat au nom de stabilité, sécurité et développement » au cours duquel on va discuter les problèmes globaux, tels que les perspectives du développement des pays BRICS vers 2020, les problèmes des changements climatiques, de la sécurité alimentaire et des ressources d'eau, l'urbanisation, le développement de l'éducation, l'échange des technologies, la création de la banque et du fonds d'investissement de BRICS. La délégation de la Russie, avec V.M. Davydov, Directeur de l'Institut de l'Amérique Latine, à la tête, sera représentée par les chercheurs : économistes, orientalistes, experts des centres de recherches scientifiques spécialisés.
Du côté russe les problèmes de la participation au forum sont coordonnés par le Comité National sur les recherches des BRICS, créé en ce janvier par le Fonds « Rousskiy Mir » (Le monde russe), conjointement avec l'Académie des Sciences de Russie, avec le soutien du MAE de la Russie. Du côté indien, l'organisateur du forum est le Centre des problèmes internationaux du fonds « Observer ».
S'il est nécessaire, nous pouvons donner les contacts dans le Fonds « Rousskiy Mir » et l'information sur les questions d'accréditation des médias à ce forum.
De l'incendie à la station antarctique brésilienne « Commandante Ferras »
C'est avec le sentiment de compassion profonde que nous avons appris la nouvelle sur l'incendie à la station antarctique brésilienne de recherches scientifiques à la suite duquel il y les morts. La plupart de l'infrastructure de ce centre important des études de l'environnement, de la météorologie et des problèmes des changements climatiques dans la hémisphère sud est abîmée.
Nos exprimons nos condoléances sincères aux parents et aux proches des explorateurs péris.
Les collègues des pays différents, y compris les explorateurs polaires russes de la station « Bellingsghausen », ont accordé l'aide aux explorateurs polaires brésiliens. Nous sommes reconnaissants que les autorités brésiliennes ont hautement apprécié cette assistance dont l'Ambassade de Russie à Brazilia a reçu le message officiel.
Nous sommes toujours prêts de faire preuve de solidarité et d'accorder l'aide à nos partenaires et collègues dans l'esprit d'interaction positive entre nos deux pays, y compris en Antarctique.
De Interview de S.V. Lavrov à « Rossiyskaya Gazeta »
J' attire votre attention à l'Interview de S.V. Lavrov, Ministre de Affaires Étrangères de la Russie, à « Rossiyskaya Gazeta » publiée aujourd'hui (le 2 mars 2012). Elle est consacrée aux problèmes actuels, y compris la Syrie, et aussi au système du droit international en général et aux approches russes de principes à ce de quelle façon ce système doit évoluer dans le futur.
Des réponses aux questions des médias:
Question: La Fédération de Russie a soutenu la déclaration du Conseil de Sécurité de l'ONU qui appelle les dirigeants syriens d'autoriser l'accès au pays des missions humanitaires. Est-ce que la Russie est prête d'appuyer une déclaration possible du CS de l'ONU fixant les appels pareils?
Réponse: Vous parlez d'un document hypothètique. Il n y a aucun projet pour le moment. Ces derniers jours on a beaucoup parlé des problèmes humanitaires dans le contexte de la crise syrienne, y compris l'aspect lié à l'évacuation des civils, des blessés et des journalistes qui pénétraient dans certaines régions de la RAS sans accréditation et sans permission des autorités. Ce qui a créé beaucoup de problèmes pour les sauver. Comme on sait, il y a eu des fuites dans les médias que certains journalistes ont été amenés au Liban avec l'aide des combattants rebelles. Cette information a été confirmée plus tard. Tout cela montre, encore une fois, qui, en effet, controlait certains quartiers de la ville de Homs. Je ne veux pas parler en détail de ce thème : nous avons à plusieurs reprises exprimé la position de la Russie à ce sujet, et hier à la rencontre avec les rédacteurs en chef des agences d'information et des journaux étrangers de pointe V.A. Poutine, Premier-ministre, chef du Gouvernement de la Russie, a expliqué en détail les approches au règlement de la crise syrienne.
Je voudrais attirer votre attention au commentaire publié hier sur le site officiel du MAE de la Russie, qui a vu le jour en réponse à la déclaration de H. Clinton, Secrétaire d'État des USA, et qui exprime les approches de principe de la Russie. Vous pouvez y trouver également les commentaires détaillés et substantifs sur le problème des conséquences humanitaires de la crise syrienne.
En ce qui concerne le travail mené au Conseil de Sécurité de l'ONU, on y continue des consultations informelles sur la réaction possible du CS de l'ONU au développement des événements en Syrie. Au cours de ces consultations permanentes ces derniers temps au CS de l'ONU on exprime des idées, des opinions, des évaluations et des propositions, on discute également des approches sur lesquelles il est difficile et inutile de faire les commentaires, vu leur caractère purement informel.
La partie russe dans toutes ces discussions continue de partir des principes de base, notamment – le non-recours à la force de l'extérieur; le signal explicite au gouvernement syrien, aussi bien qu'aux groupes d'opposition de cesser les violences immédiatement et de commencer un large dialogue inclusif dans le but de trouver des voies mutuellement acceptables pour sortir de la crise dans le pays; le refus de toute ingérence étrangère. Nous travaillons avec toutes ces approches au CS de l'ONU. Ce sont elles qui se trouvent à la base de notre ligne consécutive que nous allons faire avancer non seulement dans le cadre de cet organe suprème de l'ONU, mais aussi dans les autres formats. L'exemple est notre réaction à la résolution récente du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur les bilans des « débats d'urgence » à Genève.
Question : Est-ce qu'il y a l'information sur l'évolution de la situation des marins russes qui ont été faits prisonniers au Nigeria? Est-ce que les ravisseurs ont déclaré leurs revendications? Quels efforts fait-on pour leur libération?
Réponse: La situation n'est pas encore très claire. Les pirates n'entrent pas en contact. L'Ambassade de Russie a une coopération active à ce sujet avec les autorités nigeriennes, y compris les services spéciaux, pour définir quelle assistance peut être prêtée aux citoyens russes de la compagnie du bateau et comment atteindre leur libération de la captivité. C'est un travail minutieux, délicat et non seulement diplomatique. Nos représentants utilisent toutes les possibilités.
Question : L'Ambassadeur de l'Iran à Moscou S.M. Seyed Mahmoud Reza Sajjadi a écrit dans son blogue que la société anonyme ouverte « la Banque VTB » où l'Ambassade a les comptes bancaires a demandé de retirer tous les fonds des comptes au cours de cette journée? Est-ce que le MAE de la Russie possède l'information à ce sujet? Quel commentaire pouvez-vous faire sur cette situation?
Réponse: Il faut éclaircir les détails et adresser la question à l'ambassadeur. On peut supposer que c'est une manifestation des mesures extra-territoriales des pays d'Occident, c'est-à-dire le « débranchement » de l'Iran de l'utilisation du système financier des règlements bancaires SWIFT. On ne connaît pas les détails, nous allons essayer d'éclaircir la situation et vous en informer au cours d'un des briefings prochains. Pour avoir plus d'information je vous conseillerais de vous addresser à l'Ambassade de l'Iran à Moscou.
Question : Hier V.A. Poutine, Premier ministre de la Russie, a eu une rencontre avec les rédacteurs en chef des journaux étrangers de pointe. À cette rencontre on a abordé le problème territorial avec le Japon. Le Premier ministre a parlé de la chronologie du processus des accords, il a mentionné une grande importance de la Déclaration commune de 1956 et a confirmé son intention de résoudre définitivement ce problème entre nos deux États en arrivant à conclure un accord acceptable pour les deux parties. Il a aussi dit qu'après avoir été élu Président, il mettra le MAE de la Russie à la table de négotiations avec le Ministère des Affaires Étrangères du Japon et donnera l'instruction de commencer les négotiations. Dans ce cas est-ce que la partie russe se fondera sur la Déclaration Commune de l'URSS et du Japon de 1956 comme la base des accords futurs?
Réponse: V.V. Poutine à la rencontre avec les rédacteurs en chef des journaux étrangers de pointe a exprimé l'opinion sur les relations avec le Japon, y compris le problème du Traité de paix. Pour cette raison nous ne croyons pas qu'on a besoin des commentaires supplémentaires.
En ce qui concerne la Déclaration Commune de l'URSS et du Japon de 1956, la partie russe part de ce fait que c'est un document de base qui a arrêté l'état de guerre entre les deux pays et a rétabli les relations diplomatiques entre eux.
Question : Aujourd'hui les autorités japonaises ont déclaré que désormais on appelerait les Îles Kouriles du sud « le territoire occupé sans fondement juridique » et non « le territoire occupé illicitement ». Quel commentaire pouvez-vous faire sur cette décision? Est-ce que c'est une formalité de la part des Japonais ou un pas sérieux envers la Russie?
Réponse: D'abord il faut connaître l'original du document. Comme l'a dit V.V. Poutine à la rencontre avec les rédacteurs en chef des journaux étrangers de pointe, nous considérons les problèmes plus largement que ce que vous écrivez. C'est-à-dire, vous écrivez et nous étudions les problèmes et ce qui se passe sur place. C'est une phrase intéressante et profonde, il ne faut pas penser que c'est une critique.
Nous devons étudier quelle est l'essence des déclarations que vous avez mentionnées. Il s'agit plutôt d'une « position juridique » dont nos collègues japonais nous informent chaque fois. Je répète encore une fois : les Kouriles c'est le territoire russe dont le statut est clair, il n'est pas discuté et n'est pas sujet à des solutions et des dénouements aux négotiations.
Néanmoins, nous sommes ouverts à développer ce territoire conjointement avec les collègues japonais, édifier la coopération économique, en aidant aux habitants d'améliorer l'infrastructure économique. C'est de cela qu'a parlé D.A. Medvedev, Président de la Russie, en novembre 2011 à Khabarovsk. Nos avons exprimé cette position à nos collègues japonais lors de la visite de S.V. Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, à Tokyo le 28 janvier de l'année en cours.
Question: Quel commentaire pouvez-vous donner sur l'information parue aux médias hier, de la rencontre prochaine de S.V. Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, avec les ministres des affaires étrangères des pays – membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe ? C'est un peu étrange que cheik Sabah al-Khaled al-Hamad as-Sabah, Ministre des affaires étrangères du Koweït, a déclaré le lieu et la date de la rencontre par les médias. C'est après cela que votre commentaire a suivi. Que pouvez-vous dire en plus à ce sujet?
Réponse: Dans notre commentaire d'hier il est dit d'une façon claire que cette idée a été proposée par nous. Nous l'avons exprimé à nos collègues du Conseil de coopération des États arabes du Golfe. Compte tenu du caractère actuel du problème syrien où il faut chercher les approches collectives au règlement, nous avons avancé une initiative sur la rencontre. D'abord nos collègues ont dit, qu'ils étaient d'accord, mais par la suite ils ont fait une pause et ont dit que les dates proposées ne les arrangent pas.
Nous partons de ce fait que le format du dialogue stratégique avec le Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCEAG) est très important. Il a été initié le 1 novembre 2011. Nous l'avons lancé activement et nous apprécions hautement ce format. Nous comptons qu'il existe un consentement de principe sur la nécessité de tenir une rencontre pareille. Le processus minutieux de concordance des dates se déroule. Nous allons suivre la réaction de nos collègues. Je pense que cette rencontre sera utile sous tous les rapports. D'un prolongement actif de ce dialogue on parlait à la séance ministérielle d'inauguration Russie – CCEAG le 1 novembre 2011 à Abu-Dabi.
Question : Quel commentaire pouvez-vous donner sur l'intensification des contacts entre la Russie et l'Irak? A eu lieu l'entretien téléphonique du Président de la Russie avec le Premier ministre de l'Irak, les télégrammes ont été envoyés. A eu lieu la visite à l'Irak de M.L. Bogdanov, Vice-Ministre des Affaires Étrangères de la Russie. On a envoyé aux dirigeants de l'Irak le message de la part du Président de la Russie. Aux médias on l'a interprété de la sorte que la Russie essaie de développer ses relations dans la région comme contrepoids à ce que font les pays occidentaux.
Réponse : Nous avions et nous avons toujours des liens et des contacts variés avec l'Irak. Le Message du Président ne doit pas être interprété comme un pas extraordinaire. Il y a quelques jours a eu lieu la visite à l'Irak de M.L. Bogdanov, Représentant spécial du Président au Moyen-Orient, Vice-Ministre des Affaires Étrangères de la Russie. Les contacts pareils n'ont jamais été interrompus. En 2011 S.V. Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, a été en visite à Bagdad.
Nous allons pousuivre toujours notre dialogue. Il ne faut pas chercher des écueils et, d'autant plus, essayer de représenter la politique de Russie comme un contrepoids à quelqu'un. Nous demandons nos collègues d'Occident de ne pas édifier leurs approches à cette région comme un contrepoids à la position de la Russie. Par contre, il faut chercher des points de contact et éteindre les foyers de tension par les efforts communs, à l'aide des moyens pacifiques, et avec le maintien et le respect de la souveraineté et intégrité territoriale des États qui se trouvent dans la région.
Question : Comme on sait, la Russie est observateur à la Ligue des États arabes. Est-ce que la Russie a l'intention de prendre part au sommet de la Ligue des États arabes envisagé de se tenir à Bagdad?
Réponse : Pour le moment je ne peux rien dire à ce sujet. Nous allons suivre les préparatifs à cette rencontre puisque le statut de l'observateur est différent des tâches des États – membres permanents de LEA.
Le format du dialogue avec la Ligue des États arabes est une partie intégrante de la présence de la politique extérieure de Russie dans la région. Nous saluons le développement de ce dialogue. Je suis persuadé que la visite de M.L. Bogdanov et nos contacts sont liés à l'aspiration de réanimer ce format et de poursuivre les recherches des points communs. Ces derniers temps, comme vous avez pu remarquer, S.V. Lavrov a des contacts actifs sur le dossier syrien avec N. Al-Arabi, Secrétaire général de la Ligue des États arabes. Je vous rappelle : la Russie a soutenu avec vigueur l'initiative de la Ligue de l'année passée dont la thèse principale a été mise à la base de notre ligne de principe sur la crise syrienne : il faut faire cesser la violence dans le délai le plus bref, indépendemment de sa source. Nous considérons le format du dialogue avec LEA très utile. Nous espérons qu'il va se poursuivre.
Question : Ne pourriez-vous pas donner le commentaire sur les accords atteints vendredi passé entre Belgrade et Pristina?
Réponse : Les 22-24 février à Bruxelles a eu lieu le neuvième round des négotiations directes entre Belgrade et Pristina. En vertu de la resolution de l'Assemblée Générale de l'ONU du 9 septembre 2010, le dialogue se déroule avec l'aide de l'Union Européenne.
Au cours du round qui a eu lieu on s'est mis d'accord sur les modalités de la participation de Kosovo aux organisations et forums régionaux. En particulier, il a été convenu que quand on employe le nom « Kosovo », on doit obligatoirement faire une référence à ce que ce nom ne définit pas le statut du territoire et correspond à la résolution de base 1244 du Conseil de Sécurité de l'ONU et à la conclusion consultative du Tribunal international sur la déclaration de l'indépendance de Kosovo.
Selon les estimations du Belgrade officiel, les accords établis sont conformes aux intérêts nationaux de la Serbie et confirment le caractère de base de la résolution 1244 CS de l'ONU.
Question : Le 6 mars est la date du commencement du « rechargement » dans les relations entre la Russie et les USA. Ne pourriez vous pas dire à cet effet si les processus initiés dans le cadre de cet accord continuent ou ce projet a échoué ? La campagne électorale aux USA a-t-elle eu un effet sur le processus de rechargement?
Réponse: Le « rechargement » ce n'est pas notre terme et notre thèse. Nous partions et nous partons toujours de ce fait que la Russie développe avec les USA le partenariat stratégique réel, égal en droits, le dialogue sur la base du respect mutuel, en tenant compte des intérêts et des positions des deux parties. Le terme « rechargement » se rapporte plutôt au cours politique mené par B. Obama, Président des USA, et son administration depuis son avènement au pouvoir.
Je l'apprécie, en principe, comme un événement positif. On a réussi à faire beaucoup, mais les problèmes subsistent, puisque la Russie et les USA sont des plus grandes puissances. Parmi les problèmes les plus difficiles on trouve les Systèmes de boucliers anti-missiles et plusieurs autres problèmes internationaux, y compris le règlement de la situation en Syrie et aux autres « points chauds » dans les régions différentes. Néanmoins, subsiste l'intérêt général des deux parties à ce que ces relations soient construites sur le plan stratégique avec une projection à la perspective envisageable et avec l'ordre du jour positif. Cela a été confirmé par l'échange récent des messages entre les présidents de la Russie et des USA.
Question : Vous avez donné l'information sur le vote anticipé aux élections du Président de la Russie. À cet effet ne pourriez-vous pas dire si le vote en-dehors de la Russie sera tenu le jour des élections – le 4 mars? Dans le cas de réponse positive, ne pourriez-vous pas nous donner les données statistiques sur le nombre envisagé des électeurs?
Réponse : Bien sûr, le vote sera tenu. J'ai déjà parlé aujourd'hui du vote anticipé en-dehors de la Russie. À cet effet, j'attire votre attention au commentaire du MAE de la Russie du 27 février de l'année en cours où nous avons déjà répondu à toutes ces questions. Les données statistiques essentielles seront publiées après le vote, et les tendances principales, vous pouvez les connaître à la Commission électorale centrale où, comme j'ai déjà dit, on fera des branchements directs des plusieurs représentations à l'étranger. On y pourra obtenir des informations sur le vote aux bureaux de vote différents et sur les traits particuliers du processus de vote dans tel ou tel endroit.
Question : Pourriez-vous expliquer comment, du point de vue technique, seront effectués les branchements directs des bureaux de vote, vu que, selon notre information, il n'y aura pas d'observation vidéo du vote aux bureaux de vote à l'étranger?
Réponse: Nous parlons des choses différentes du point de vue technique. Les branchements directs c'est le régime de vidéoconférences, dans nos représentations à l'étranger il y a une possibilite d'avoir une séance de communication avec la CEC (Commission électorale centrale). L'installation des web-caméras dans les bureaux de vote c'est une direction tout à fait différente. Pour résoudre cette question la tâche essentielle était d'installer ces moyens techniques dans les bureaux de vote sur le territoire de la Fédération de Russie. Des sommes importantes des fonds du budget ont été dépensées dans ces buts, mais à présent on a des possibilités réelles de suivre le processus de vote.
Question : Sur l'organisation de vote aux Présidentielles à l'étranger : pourriez-vous dire comment le vote sera organisé dans les pays où la situation politique est tendue, y compris la Syrie?
Réponse : Le vote sera organisé, compte tenu de la situation actuelle et des problèmes de sécurité. Nous attendons qu'à la chaine de télévision « Russie 24 » on verra le réportage du correspondant spécial sur le vote à l'Ambassade de Russie à Damas. On essayera au cours du briefing suivant de faire le bilan du processus des élections dans les représentations de Russie à l'étranger.
Question : Hier au Congrès des USA on a eu l'audience où a fait un rapport J. Feltman, Secrétaire d'État adjoint pour les Affaires du Moyen-Orient, qui avait eu à Moscou des rencontres et des consultations. Je veux citer ses paroles : « L'administration américaine veut persuader la Russie de ne pas s'accrocher au régime de Bachar al-Assad comme à « Titanic » qui coule ».
Il a dit aussi que lors des consultations à Moscou il a senti l'inconfort psychologique de la partie russe à cause de son engagement dans les affaires syriennes. Quel commentaire pourriez-vous donner à ce sujet?
Réponse: C'est une question difficile. Vous me demandez d'évaluer les sentiments du fonctionnaire de l'administration américaine après sa visite à Moscou. Si quelqu'un trouve le dialogue qui se poursuit inconfortable, il faut se débarrasser de ce sentiment et, après, continuer la discussion, compte tenu que nous menons le dialogue dans l'esprit de partenariat, du respect mutuel et cherchons des points communs des contacts. C'est cela, le but des mandats de tous les représentants spéciaux.
Le problème est compliqué, mais le MAE de la Russie exprime pratiquement tous les jours sa position sur les affaires de la Syrie. Je veux, encore une fois, attirer votre attention à l'Interview de S.V. Lavrov à « Rossiyskaya Gazeta » publiée aujourd'hui (le 2 mars 2012) dans laquelle est distinctement formulée la position de Russie sur les approches au règlement syrien. À mon avis, l'idée maîtresse de l'interview est suivante : ce n'est pas le régime que nous défendons, mais la justice et nous voulons faire cesser la violence et soulager les souffrances du peuple de la Syrie. Mais le peuple syrien doit lui-même trouver le modèle qui lui est confortable. Cette logique simple est claire non seulement pour les fonctionnaires qui s'occupent de la politique extérieure, mais aussi au peuple. Elle est compréhensible : c'est l'aspiration à la paix, au règlement de tous les conflits par les moyens pacifiques, c'est le but de tout le système de l'Organisation des Nations Unies. Le Statut de l'ONU établit la priorité des moyens pacifiques pour résoudre des différends, on ne peut utiliser d'autres moyens que dans le cas où ils sont admis par le CS de l'ONU. Nous voyons que dans le cadre de cette logique simple quelqu'un peut éprouver un inconfort psychologique, mais la partie russe s'opposera à ces sentiments et prouvera qu'un autre ordre mondial ne doit pas surgir.
Question : Aujourd'hui ont lieu les élections à l'Iran. Dans les médias occidentaux on trouve l'opinion qu'on pourrait les reconnaître comme illégitimes, puisque l'opposition a fait appel de les boycotter. Comment la Russie apprécie la situation à l'Iran le jour des élections? Quel commentaire pouvez-vous donner sur les opinions exprimées dans les médias occidentaux? Peut-on dire que c'est une action politique spéciale pour le jour de vote?
Réponse: Le jour du vote qui n'est pas encore terminé, je crois que c'est incorrect de parler des opinions et donner les commentaires sur les paroles de l'opposition. Il est naturel pour l'opposition de tout pays de critiquer les autorités et de parler de la légitimité, l'illégitimité ou la légitimité incomplète des élections. Il ne faut pas prendre les devants, il vaut mieux attendre les bilans du vote et après on peut faire des conclusions.
À l'Iran travaillent des journalistes russes qui vont couvrir le vote et ses résultats. Vouz pouvez donner les évaluations des événements dans un pays voisin, en jugeant par l'information non seulement des agences d'information occidentales, mais aussi des agences russes. D'ailleurs, la veille du vote à l'agence « Interfax » G.A. Zuganov a exprimé sa position civile active dont, quand même, on ne peut pas faire la conclusion que tout se passerait comme il l'a dit. Je vous propose d'attendre, au moins, les bilans préliminaires.
Les appels de l'opposition c'est un processus normal qui montre la participation des segments différents de la société civile aux élections. Vu la situation actuelle à l'Iran, les élections législatives paraissent importantes, comme la composition du parlement aura l'influence sur la préparation des élections présidentielles qui auront lieu l'année prochaine. Je voudrais revenir sur ce thème au briefing suivant.
Question : Pourquoi ce 4 février la Russie n'a pas appuyé la résolution sur la Syrie qui condamne les actions des dirigeants syriens?
Réponse : J'attire votre attention au communiqué officiel du MAE de la Russie publiée sur notre site officiel en russe, en anglais et en espagnol.
Question : Quand le régime de Bachar al-Assad est renversé, quelle sera, à votre avis, l'attitude des nouveaux dirigeants syriens à la Russie?
Réponse: Je laisse cette question sans réponse à cause de son caractère de provocation. La chaine « Al-Jazeera » a la tendence de poser des questions provocatrices. Je veux souligner que la Russie ne se prononce pas pour le renversement des régimes quelconques, mais se prononce pour le règlement politique des conflits que les Syriens doivent effectuer eux-mêmes par la voie de dialogue.