INTERVENTION DE L.A.SKOTNIKOV, AMBASSADEUR DE LA RUSSIE AUPRÈS DU BUREAU DE L'ONU À GENÈVE, À LA 60E SESSION DE LA COMMISSION DES DROITS DE L'HOMME DE L'ONU SUR LE PROJET DE LA RÉSOLUTION «SITUATION AVEC LES DROITS DE L'HOMME EN RÉPUBLIQUE TCHÉTCHÈNE DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE», GENÈVE, LE 15 AVRIL 2004
Traduction non-officielle du russe
Monsieur le Président,
Deux fois déjà, à ses 58e et 59e sessions, la Commission des droits de l'homme de l'ONU a rejeté les projets pareils à celui que contient le L.29. Cependant, avec une obstination digne d'un meilleur emploi, l'Union Européenne a, une nouvelle fois, apporté à la session de la Commission le projet de la résolution sur la situation en République Tchétchène de la Fédération de Russie.
A ce propos, je voudrais, avant tout, souligner que nous prônons fermement la coopération internationale dans le domaine des droits de l'homme, capable de donner des résultats réels. Bien malheureusement, l'été dernier a échoué la visite dйjà préparée en Russie, y compris la République Tchétchène, de Sergio Vieira de Mello, Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme. Dans son dernier entretien téléphonique avec moi, Sergio a dit que, dans quelques mois, il ferait sans faute ce voyage. Malheureusement, ces plans ne devaient pas se réaliser.
En septembre 2003, la Russie, y compris le Caucase du Nord, a été visitée par F.Deng, Représentant du Secrétaire général chargé de la question des personnes déplacées dans leur propre pays. Il a présenté son rapport à la session courante de la CDH. On a concerté les dates – juin prochain – de la visite en Russie de Y.Erturk, Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme, chargé de la question de la violence contre les femmes. Il va de soi que les autorités russes répondent concrètement à toutes les demandes écrites des procédures spéciales de la Commission qui concernent la situation en République Tchétchène. Plusieurs aspects de la situation en Tchétchénie ont fait, l'an dernier, le sujet de la discussion lors de l'examen des rapports périodiques russes par trois organismes des droits de l'homme. Ce ne sont là que quelques exemples qui sont assez convainquantes pour illustrer notre ouverture. C'est pourquoi, si nos partenaires de l'UE, en avançant une nouvelle résolution pour la Tchétchénie, veulent nous «inciter» à la coopération avec la communauté internationale, ils veulent enfonces des portes ouvertes.
Monsieur le Président,
A propos de la situation en Tchétchénie. Le processus de la mise au point de la vie normale y a pris un caractère irréversible. Le règlement politique est effectué de manière consécutive. Après l'adoption de la Constitution de la République Tchétchène au cours du référendum, en conformité avec ses stipulations, on a élu aux élections générales le président de la République. Cet automne, auront lieu les élections au Parlement de la Tchétchénie et des autorités locales. La loi sur l'amnistie de ceux qui ont bénévolement déposé les armes, fonctionne. En général, est rétablie l'infrastructure socio-économique de ce sujet de la Fédération de Russie; plusieurs établissements médicaux et d'enseignement travaillent, y compris les écoles supérieures; le système de la justice fonctionne; les personnes déplacées dans leur propre pays reviennent dans la République.
Personne n'est, plus que nous, intéressé à ce que la Tchétchénie connaisse vraiment le bien-être et la prospérité. Pour cela, on va déployer toutes les mesures nécessaires. Tout ce qui s'oppose à ce processus, comme, par exemple, ce projet de l'UE de la résolution pour la Tchétchénie, est inadmissible. C'est un acte inamical. De tels agissements, malgré toute affirmation du contraire, ne font que le jeu des terroristes. Ils contredisent les intérêts vitaux de la Russie, et, avant tout, du peuple même de la Tchétchénie. Enfin, ils sapent l'efficacité de la coalition antiterroriste internationale. A ce propos, je voudrais citer les réponses de monsieur Macshane, Secrétaire d'Etat des affaires étrangère et du Commonwealth, à la récente requête parlementaire. Je cite: Les «extrémistes tchétchènes disposaient des liaisons étroites durables avec les terroristes basés en Afghanistan sous les Talibans. Plusieurs terroristes étrangers, formés en Afghanistan et liés à Al-Qaida, ont combattu en Tchétchénie. Les Tchétchènes ont combattu aux côtés des Talibans et Al-Qaida contre l'Alliance du Nord et, par la suite, contre les troupes de la coalition. Début 2001, des groupes de Tchétchènes ont même ouvert une «ambassade» à Kaboul. Ils tombent sous les effets de la résolution 1267 du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui avait instauré les sanctions. En conformité avec cette même résolution, le 12 août 2003 les sanctions ont été étendues sur le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaiev». Puis, le Secrétaire d'Etat note (je cite): «Les extrémistes tchétchènes ont établi les liens avec une vaste gamme d'autres extrémistes, y compris européens, afin de financer et soutenir leur activité» (fin de citation).
Tout cela, comme beaucoup d'autres faits qui mettent en lumière la face cachée de la «coalition de la terreur», devrait être connu, je le crois, non seulement à Londres, mais dans d'autres capitales de l'Union Européenne. Qu'est-ce qui fait donc les pays de l'UE agir non seulement contre les intérêts de la Fédération de Russie, mais contre leurs propres intérêts aussi? Ne faut-il pas, enfin, faire preuve de solidarité avec la Russie et le peuple de la République Tchétchène au lieu de proliférer, d'année en année, les textes politiquement motivés comme celui du projet de la résolution L.29?
La délégation de la Fédération de Russie votera contre ce projet et appelle les autres délégations des états-membres de la Commission de voter aussi «non».
Merci.