Déclaration du MAE de la Russie
Le 8 aoыt, un an aura passй depuis les йvйnements tragiques en Ossйtie du Sud. Cette nuit-lа, le rйgime de M.Saakachvili a perpйtrй une attaque inhumaine en fйlonne contre ses civils, ainsi que contre les pacificateurs russes, qui pendant plusieurs annйes ont dйfendu la paix et la sйcuritй des peuples, qui vivent dans la fragile rйgion transcaucasienne.
Au cours de l'agression gйorgienne ont йtй utilisйs en masse les types d'armes inhumaines, y compris les sous-munitions, les lance-roquettes multiples, les bombes de 500 kilos. En rйsultat, des centaines de civils de Tskhinval et des localitйs avoisinantes sont morts, tout comme des dizaines de militaires russes, y compris les pacificateurs, et le nombre de blessйs et des sinistrйs est incommensurablement plus йlevй. Il est jusqu'а prйsent impossible d'identifier beaucoup de morts. L'йchelle des destructions йtait vraiment horrible.
L'йnorme quantitй de victimes, l'apparition de milliers de rйfugiйs tйmoignent, qu'il ne s'agit pas d'une «erreur» ou d'un «hasard», mais des agissements criminels prйmйditйs. Cela est clairement confirmй par les documents prises а l'armйe gйorgienne, y compris le fameux plan «Champ libre».
Les citoyens russes ressentent de la colиre et du mal, en se rappelant les йvйnements d'aoыt dernier. Nous pleurons avec le peuple sud-ossиte, nous vйnйrons la mйmoire des morts, nous promettons de continuer notre aide а tous les blessйs au cours du conflit.
Les йvйnements tragiques en Ossйtie du Sud ont de nouveau montrй а toute la communautй internationale l'absence d'alternative aux moyens de nйgociations pacifiques pour rйgler les diffйrends et conflits. Malheureusement, au prix de la vie des innocents. Cela n'est ni ne sera jamais excusable : les criminels militaires doivent subit la punition appropriйe. L'histoire actuelle de l'Europe connaоt plusieurs exemples а ce propos.
L'agression barbare de la Gйorgie contre l'ex-partie de son propre йtat a mis en lumiиre de faзon parlante les profondes failles dans le systиme d'alors de la sйcuritй europйenne. Elle s'est avйrйe incapable de prйvenir les attaques surprises et а large йchelle sur les territoires, qui se trouvent dans le collimateur des institutions internationales importantissimes.
La Fйdйration de Russie a de maniиre consйcutive dйfendu les principes politiques du rиglement pacifique en Transcaucasie, servi de mйdiateur impartial et de bonne foi aux nйgociations dans le cadre de l'ONU et de l'OSCE. Pendant 17 annйes, nous avons rempli les fonctions pacificatrices importantes, nous avons йtй prкts – en cas de l'obtention du rиglement – а se charger du rфle de garant dans les accords des parties en conflit. Cependant, les autoritйs gйorgiennes ont prйfйrй fusiller l'intйgritй territoriale de leur йtat а lance-roquettes multiples, en tirant la croix sur le rйtablissement de la communautй interethnique avec les ethnies voisines. Qui plus est, dans les premiers jours aprиs l'effusion du sang de Tskhinval, le rйgime de M.Saakachvili a aggravй encore plus la situation, essayant d'accuser la Russie du dйclenchement du conflit et continuant de menacer ses voisins.
Dans ces conditions, nous n'avions pas d'autre voie pour garantir la paix et la sйcuritй des peuples de l'Ossйtie du Sud et de l'Abkhazie que de reconnaоtre leur indйpendance, leur offrir le libre choix dйmocratique de leur propre dйveloppement йtatique et national. La Russie a йtй la premiиre а avoir le courage de prendre conscience de la rйalitй objective. C'йtait la dйcision la plus efficace, а laquelle tous ont gagnй, mкme ceux, qui ne veulent pas le reconnaоtre.
La prйsence de nos militaires et gardes-frontiиre sur la base des accords bilatйraux, qui ont passй la ratification dans les parlements, est absolument lйgitime. Elle garantit la sйcuritй fiable des rйpubliques, crйe les conditions pour leur dйveloppement indйpendant. La Russie poursuivra son aide socioйconomique d'envergure aux peuples frиres de l'Ossйtie du Sud et de l'Abkhazie, avant tout dans les problиmes du rйtablissement des habitations et de l'infrastructure civile, ainsi que son assistance dans la dйfense de leurs йtats et de leurs frontiиres.
Un an aprиs l'agression gйorgienne, les peuples de la Transcaucasie font nйanmoins toujours face а plusieurs dйfis et problиmes. Le principal en reste la politique de la revanche et la perspective de la rйcidive des actions de force de la part de la Gйorgie. Malgrй l'йchec de l'aventure d'aoыt, les autoritйs de Tbilissi, aussi loin que l'on comprenne, n'entendent pas abandonner leurs projets de rйtablissement par la force de «l'intйgritй de la Gйorgie». C'est pourquoi nous insistons sur la prise des obligations juridiques sur le non-usage de la force. Ceci dit, ces obligations ne doivent pas кtre inconditionnellement contractйes par Gйorgie en application а la Russie, mais concerner les rйpubliques voisines – l'Ossйtie du Sud et l'Abkhazie. Ce n'est qu'ainsi que Tbilissi peut rйtablir au moins la confiance minimale а son йgard de la part des pays voisins et de la communautй internationale. Les accords sur le non-usage de la force doivent comprendre les nettes garanties de la sйcuritй des peuples de l'Ossйtie du Sud et de l'Abkhazie. Cela prйviendra la rйpйtition de la tragйdie. Tous les йtats et peuples dйmocratique doivent кtre intйressйs а йviter les nouvelles vagues de violence dans la rйgion.
Il est aussi difficile de surestimer le besoin pour tous pays de s'abstenir pendant longtemps des livraisons en Gйorgie d'armes offensives, et idйalement – de toute sorte d'armes et de matйriel de guerre. Les livraisons en masse d'armes de l'йtranger de ces derniиres annйes ont crйй chez les autoritйs gйorgiennes l'illusion de l'impunitй et de la permissivitй, gйnйrй la tentation de rйgler leurs problиmes par voie militaire. Les consйquences nйfastes de cela sont aujourd'hui йvidentes. La communautй internationale doit faire preuve d'approche responsable dans ce problиme et reconnaоtre les nouveaux changements gйopolitiques, formйs en Transcaucasie aprиs les йvйnements d'aoыt.
Les tentatives d'agir comme si de rien n'йtait, le fait d'ignorer l'existence entiиrement indйpendante de l'Ossйtie du Sud et de l'Abkhazie ont finalement fait fermer dans ces pays et en Gйorgie des prйsences internationales, dont l'aide aux peuples de la rйgion йtait en gйnйral utile. Ce n'йtait pas le choix que nous faisons. Ce n'est pas а la Russie qu'incombe la responsabilitй pour le retrait des missions internationales, quelques tentatives que l'on fasse pour le faire croire.
Nйanmoins, nous entendons, que si toutes les parties concernйes tirent des leзons et des conclusions appropriйes de la tragйdie de l'aoыt dernier, la communautй internationale sera capable d'йtablir l'interaction constructive en Transcaucasie. Les principales voies pour le faire rйsident dans le plan D.A.Medvйdev – N.Sarkozy, dont la Russie applique entiиrement et inconditionnellement les clauses et les appliquera dans l'avenir. Ce n'est que par les efforts conjoints que nous pouvons maintenir la paix sur notre continent europйen.
Les йvйnements d'aoыt 2008 vont encore longtemps rester au centre de l'attention des politiques et des politologues. L'essentiel est que le processus de leur analyse ne devienne pas l'otage des approches idйologisйes ou de blocs, mais contribue а la recherche des voies et des moyens adйquats de la garantie de la stabilitй et de la sйcuritй en Transcaucasie.
Le 6 aoыt 2008