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Déclaration du MAE de Russie sur de début de l'acheminement de l’aide humanitaire russe aux régions du sud-est de l’Ukraine

1956-22-08-2014

Les retards interminables qui entravent les premières livraisons de l'aide humanitaire russe déstinée au sud-est ukrainien sont devenus intolérables.

Cela fait une semaine que le convoi de camions avec plusieurs centaines de tonnes d'aide humanitaire urgente, dont la population de ces régions a immédiatement besoin, est bloqué à la frontière russo-ukrainienne. Durant cette période, la partie russe a fait des efforts sans précédent dans tous les domaines et à tous les niveaux afin de compléter les formalités requises. Nous avons rencontré toutes les exigences imaginables et inimaginables de la partie ukrainienne et nous avons soumis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) des listes exhaustives de denrées alimentaires, eau potable, médicaments, produits de première nécessité et groupes électrogènes qui doivent être livrés à Lougansk, dont des femmes, enfants et personnes âgées ont immédiatement besoin. Ces personnes subissent les horreurs de tirs d'artillerie quotidiens et des frappes aériennes qui ont abouti à un nombre croissant de morts et de blessés et détruit toute l'infrastructure vitale dans la région. Maintes fois nous avons satisfait des demandes de vérifier et revérifier le mode d'expédition, de coordonner les procédures de livraison. Nous avons signé les documents nécessaires avec le CICR. Nous avons fourni toutes les garanties de sécurité et nous avons veillé des garanties similaires de la part des forces d'auto-défense. Ces garanties s'appliquent au convoi russe ainsi qu'au convoi d'aide humanitaire envoyé à Lougansk par les autorités de Kiev.

Depuis plusieurs jours d'affilée, Kiev repousse son "feu vert", nécessaire au CICR, en inventant de nouveaux prétextes et en multipliant parallèlement ses attaques contre Lougansk et Donetsk avec utilisation de l'aviation et des blindés contre les quartiers résidentiels et sites civils. Ces derniers jours des frappes des missiles balistiques, y compris le mortel "Tochka-U", sont devenues plus fréquentes.

La situation aurait dû se résoudre le 21 août quand les autorités ukrainiennes se sont déclarées prêtes à remplir des formalités pour un envoi immédiat de fret humanitaire à Lougansk. L'aval de la partie ukrainienne pour l'envoi du convoi a été officiellement confirmé sans réserve lors d'un entretien téléphonique entre les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien. Le 20 août, le dédouanement et les procédures de contrôle aux frontières ont été lancés au poste de contrôle de Donetsk. Cependant, le 21 août ce processus a été arrêté suite aux bombardements beaucoup plus intensifs de Lougansk. En d'autres termes, les autorités ukrainiennes bombardent la destination et utilisent ce prétexte pour empecher l'envoi de l'aide humanitaire urgente.

Il parait que Kiev s'est sans doute assigné pour objectif de "nettoyer" complètement Lougansk et Donetsk d'ici le Jour de l'Indépendance de l'Ukraine, dimanche le 24 août. Il semble de plus en plus fort que les dirigeants ukrainiens font trâiner l'acheminement de l'aide humanitaire jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne à aider. Très probablement, ils espèrent parvenir à ce résultat avant les réunions prévues à Minsk le 26 août.

La Russie est indignée par la manipulation externe flagrante des experts internationaux impliqués dans la préparation de cette opération. Une interminable succession de signaux et de messages contradictoires et mutuellement exclusives que nous avons reçus est une indication claire de derrière les jeux de scènes à des fins qui n'ont rien à voir avec l'accomplissement d'un objectif humanitaire. Ceux qui tiennent les rênes et qui entravent les efforts pour sauver des vies humaines, pour atténuer la souffrance des malades et des blessés, négligent les principes de base de la société humaine. Nous avons appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une déclaration exigeant un cessez-le-feu humanitaire immédiat, mais ces propositions étaient toujours bloquées par ceux qui défendaient les valeurs humaines universelles dans leurs discours. La plus récente tentative date du 20 août, quand les Etats-Unis et certains membres occidentaux du Conseil de sécurité ont refusé d'adopter une déclaration exigeant un cessez-le-feu lors de l'acheminement de l'aide humanitaire urgente à Lougansk par les convois russe et ukrainien.

Nous déclarons une fois de plus: toutes les garanties de sécurité nécessaires en ce qui concerne le passage du convoi humanitaire ont été fournies. Le CICR a officiellement reconnu ces garanties. Les itinéraires de l'acheminement sont connus, et ils ont été vérifiés par une mission du CICR. Les documents ont été établis. Le fret est prêt depuis longtemps pour une inspection par les gardes-frontières et les douaniers ukrainiens qui sont en attente au poste de contrôle de Donetsk dans la région de Rostov depuis une semaine. Les capitales qui affichent leur préoccupation accrue pour la situation dans le sud-est de l'Ukraine sont bien conscientes de cela. Les demandes et les prétextes artificiels interminables sont devenus inadmissibles.

Il n'est plus possible de tolérer cette anarchie, des mensonges et l'incapacité à parvenir à des accords. Tous les prétextes pour retarder l'acheminement de l'aide aux personnes dans la zone de désastre humanitaire ont épuisé. La partie russe a décidé d'agir. Notre convoi d'aide humanitaire se dirige vers Lougansk. Naturellement, nous sommes prêts à permettre aux fonctionnaires du CICR d'escorter le convoi et prendre part à la distribution de l'aide. Nous espérons que les représentants de la Croix-Rouge russe seront également en mesure de prendre part à cette mission.

Nous mettons en garde contre toute tentative de faire échouer cette mission purement humanitaire qui a pris beaucoup de temps pour préparer dans des conditions de transparence totale et la coopération avec la partie ukrainienne et le CICR. Ceux qui sont prêts à continuer de sacrifier des vies humaines à leurs propres ambitions et des conceptions géopolitiques en piétinant rudement ​​les normes et principes du droit international humanitaire, assument l'entière responsabilité des conséquences possibles de provocations contre le convoi humanitaire.

Nous invitons de nouveau les dirigeants ukrainiens, ainsi que les Etats-Unis et l'Union européenne, qui exercent leur influence sur Kiev, de lancer sans délai des négociations sur le sud-est de l'Ukraine et commencer à se conformer aux accords formalisés par la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'UE dans le Communiqué de Genève du 17 avril 2014 sur l'arrêt de l'utilisation de la force, le soulagement de la situation humanitaire et le lancement immédiat d'un dialogue national qui impliquerait toutes les régions de l'Ukraine.

Le 22 août 2014