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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Kertch, 16 mai 2018

927-16-05-2018

Bonjour, chers confrères,

Nous commençons notre conférence de presse, qui se tient aujourd'hui exceptionnellement en Crimée dans la ville de Kertch.

Je viens de traverser le pont de Crimée parmi les premiers chanceux qui ont pu le faire. Nous nous sommes préparés cette nuit pour nous placer dans la première colonne de voitures de la file d'attente parce que beaucoup de monde voulait être présent. C'était une véritable fête. C'est surprenant. Il y avait des gens de tout âge, avec des enfants, tout le monde se félicitait. Il y avait des retraités, des motards, des jeunes, des gens directement liés à Anapa, à Kertch, à la Crimée et à la Russie. C'est une construction étonnante, très imposante. On est impressionné par la quantité de travail abattu dans des délais aussi réduits.

Nous parlerons un peu plus tard aujourd'hui du miracle criméen. Je voudrais commencer par la rubrique traditionnelle: le calendrier de la direction du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur la visite de travail du Ministre mongol des Affaires étrangères Damdin Tsogtbaatar en Russie

 

Aujourd'hui et demain, le Ministre mongol des Affaires étrangères Damdin Tsogtbaatar effectue une visite de travail en Russie. Il s'agit de la première visite officielle en Russie du Ministre des Affaires étrangères de ce pays depuis la formation du nouveau gouvernement mongol en octobre 2017.

Un entretien des chefs de diplomatie est prévu. Les interlocuteurs évoqueront l'état et les perspectives du développement des relations russo-mongoles dans le contexte de la mise en œuvre du Programme de développement du partenariat stratégique à moyen terme entre la Russie et la Mongolie, signé pendant la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Oulan-Bator en avril 2016.

Les interlocuteurs échangeront leurs avis sur les problèmes régionaux et internationaux d'actualité, les thèmes centraux de la coopération russo-mongole au sein des principaux formats multilatéraux tels que l'Onu, l'OCS ou encore le Forum régional de l'ANASE pour la sécurité.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères par intérim Sergueï Lavrov avec la Ministre équatorienne des Affaires étrangères Maria Fernanda Espinosa

 

Jeudi 17 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères par intérim Sergueï Lavrov s'entretiendra avec la Ministre équatorienne des Affaires étrangères Maria Fernanda Espinosa.

Je voudrais rappeler que l’Équateur est un ami de longue date et un partenaire stratégique fiable de la Russie en Amérique latine. Les relations entre nos deux pays se caractérisent par des sentiments réciproques de respect et de sympathie, un niveau d'entente élevé, et la proximité des approches d'un large éventail de sujets internationaux. Pendant cet entretien seront évoquées les questions bilatérales de coopération dans le domaine commercial, économique et socioculturel. Une attention particulière sera également portée à l'élargissement de la base juridico-contractuelle de nos relations.

Les questions internationales occuperont une place importante pendant les pourparlers. La Russie et l’Équateur partagent une vision commune des thèmes centraux de l'agenda mondial. Nous prônons continuellement la formation d'un ordre mondial démocratique plus juste basé sur la primauté du droit international avec un rôle central de l'Onu, et la recherche coordonnée de solutions face aux risques et défis de notre époque.

Les ministres échangeront en détail leurs avis sur la situation dans certains pays d'Amérique latine et des Caraïbes.

Comme toujours, nous vous informerons rapidement des activités supplémentaires qui s'ajouteront au calendrier du Ministère des Affaires étrangères.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Ces derniers temps, la situation en Syrie reste complexe. A Damas continue l'opération pour libérer les quartiers et les banlieues sud de la capitale des terroristes de Daech. Les quartiers Yalda, Babila et Beït-Sakhm sont entièrement passés sous le contrôle des autorités syriennes.

Dans le même temps, dans les banlieues est et sud-est de Damas, s'est déroulée l'évacuation de combattants de l'Armée syrienne libre et des membres de leur famille.

Les forces gouvernementales et la milice palestinienne, soutenues par l'aviation et l'artillerie, ont poursuivi la bataille contre les groupes armés illégaux dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk. Les terroristes ont riposté en tirant plusieurs obus contre les quartiers résidentiels au nord-est du camp, faisant des dizaines de blessés parmi les civils. En une semaine, le territoire occupé par les groupes armés illégaux à Yarmouk s'est nettement réduit.

Dans la Ghouta orientale, près de 65 000 habitants évacués plus tôt sont revenus dans leur foyer.

Dans la province de Deir ez-Zor a également progressé l'offensive de l'armée gouvernementale syrienne contre les positions de Daech, qui a subi des pertes significatives en personnel et en matériel. Les militaires syriens ont annoncé avoir nettoyé un territoire de 1 500 km².

Dans le centre administratif de la province de Deraa, plusieurs habitants ont été blessés après un tir d'obus des combattants de l'Armée syrienne libre.

A l'est du pays se déroule une grande opération pour éliminer Daech. L'objectif consiste à défaire complètement les terroristes basés dans les régions désertes difficiles d'accès en Syrie, qui ont intensifié leurs attaques contre les forces gouvernementales près de l'Euphrate et dans la province de Homs.

 

Sur le "freinage", par Washington, des poursuites pénales visant les membres de Daech capturés en Syrie par la coalition

 

Nous remarquons que l'administration américaine passe sous silence la situation autour des milliers de combattants terroristes étrangers capturés près de l'Euphrate par la coalition menée par les USA et les Forces démocratiques syriennes (FDS) kurdes. Nous sommes également moyennement convaincus par la thèse sur la prétendue impossibilité de convenir avec les pays d'origine des combattants de la procédure de transfert et des paramètres d'aide juridique.

Apparemment, ce "vide juridique" est créé intentionnellement. Il est appelé à voiler le véritable objectif: éviter aux combattants d'avoir à porter la responsabilité de leurs actes. En dépit des preuves d'implication dans des activités terroristes, aucun chef d'inculpation n'est avancé. Aucune enquête n'est menée. C'est révélateur.

Selon nos informations, il est question de 2 000 à 3 000 combattants essentiellement originaires d'Europe, des pays arabes et de la CEI. Les "mesures de coercition" se limitent uniquement à la restriction de leur liberté de circulation. Dans le même temps, ils reçoivent trois repas par jour, des services médicaux et des conditions pour se maintenir en forme physique.

A l'approche du "retrait prochain" des Américains de Syrie, annoncé par le Président américain Donald Trump, se dessinent des risques élevés de réanimation du "califat" dans la région de l'Euphrate selon le "modèle" irakien quand, après un retrait hâtif du contingent américain en 2011, le groupe Daech est apparu de facto.

En épargnant les combattants mentionnés, en leur évitant toute poursuite pénale, l'administration américaine couvre, au fond, leur activité criminelle. Je voudrais attirer l'attention sur la nécessité d'appliquer le principe d'irréversibilité de la punition des terroristes appréhendés pour les crimes commis conformément à l'approche "extrader ou poursuivre" (aut dedere aut judicare). Nous trouvons absolument inadmissibles les manipulations des objectifs antiterroristes pour mettre en œuvre une approche "deux poids deux mesures" à des fins géopolitiques.

 

Sur le déroulement de l'enquête concernant l'usage supposé de l'arme chimique à Douma

 

La Mission de l'OIAC pour l'établissement des faits sur les cas d'usage de l'arme chimique en Syrie poursuit l'examen, demandé par les autorités syriennes, de toutes les circonstances liées à l'incident chimique mis en scène par les "Casques blancs" à Douma ce 7 avril.

Avec les garanties de sécurité données par Damas et la police militaire russe, les spécialistes de la Mission se sont rendus plusieurs fois à Damas pour visiter les lieux désignés par les experts de l'OIAC. Tel que le prescrit la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et les normes de l'OIAC, ils ont prélevé eux-mêmes des échantillons pour analyser la présence de substances toxiques, interrogé les témoins, et d'autres activités spéciales ont été menées.

Les échantillons et d'autres preuves matérielles ont été transportés à La Haye pour une étude en laboratoire qui demandera près de 2-3 semaines. Les conclusions sur les résultats finaux de la Mission à Douma ne pourront pas être tirées avant fin mai quand sera rendu public le rapport de la Mission.

En fait, pour la première fois depuis sa formation, la Mission a fait son travail, comme l'exigeaient constamment la Russie et la Syrie, directement sur les lieux de l'incident supposé et non à distance. Nous espérons que les résultats de l'examen seront des conclusions substantielles et vérifiées du point de vue professionnel, qui aideront à rétablir la situation réelle des faits du 7 avril à Douma et confirmeront le caractère infondé des accusations inventées et sans preuves visant Damas qui ont servi de prétexte à l'action illégale des USA, du Royaume-Uni et de la France ayant bafoué grossièrement la Charte de l'Onu.

Nous avons l'intention de continuer d'exiger des enquêtes dépolitisées et objectives sur tous les cas de terrorisme chimique en Syrie sans exception, en stricte conformité avec les hauts standards de la CIAC.

 

Sur l'évolution de la situation en territoire palestinien

 

Lundi 14 mai, la bande de Gaza et plusieurs régions de Cisjordanie ont été le théâtre de manifestations de masse de Palestiniens contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem. Suite aux actions entreprises par l'armée israélienne pour réprimer ces manifestations à la frontière israélienne avec Gaza, 59 Palestiniens ont été tués et des centaines de personnes ont été blessées.

En tout, depuis le début des protestations palestiniennes à Gaza le 30 mars, plus de 100 manifestants ont été tués.

Mardi 15 mai, pendant le Jour de la Nakba commémoré chaque année par les Palestiniens – en souvenir de la catastrophe du peuple palestinien suite aux événements de 1947-1948 – la Palestine a annoncé une grève générale. Les risques de poursuite des violences sont très élevés.

Moscou est extrêmement préoccupé par cette dangereuse escalade. Nous exprimons nos sincères condoléances aux proches des Palestiniens tués et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Tout en réaffirmant le droit des Palestiniens aux protestations pacifiques et en condamnant l'usage de la force militaire contre la population civile, nous appelons à nouveau les parties impliquées à faire preuve de retenue et à renoncer aux démarches provoquant une tension supplémentaire.

Nous avons déclaré à plusieurs reprises que pour interrompre la spirale de la violence, il fallait lancer au plus vite des négociations substantielles et productives sur la base des décisions connues du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, ainsi que de l'Initiative de paix arabe. Selon nous, le rôle de la communauté internationale consiste à aider les Palestiniens et les Israéliens à avancer vers cet objectif pour déboucher sur une paix durable répondant aux véritables intérêts des deux parties, et non à prendre des mesures unilatérales douteuses compliquant les efforts pour créer les conditions qui permettraient de réaliser la solution à deux États.

A ce sujet, nous voudrions confirmer que la position de la Russie concernant Jérusalem reste inchangée: la ville doit devenir la capitale de deux États indépendants – de la Palestine et d'Israël, et être ouverte aux croyants des trois religions monothéistes. Les paramètres concrets des accords sur le statut définitif de Jérusalem doivent être élaborés dans le cadre des négociations israélo-palestiniennes directes. Nous continuerons de défendre cette approche dans notre travail avec les Palestiniens et les Israéliens, ainsi qu'avec les autres partenaires internationaux, notamment dans différents formats collectifs, y compris le quartet des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient.

 

Sur la situation sur la péninsule coréenne

 

Nous constatons une tendance à la diminution de la tension autour de la péninsule coréenne. Nous saluons la décision d'organiser du 23 au 25 mai une cérémonie de démantèlement d'un polygone nucléaire nord-coréen - à laquelle sont invités des journalistes de Russie et d'autres pays - et d'une rencontre entre le Président américain Donald Trump et le Président du Conseil d’État de la Corée du Nord Kim Jong-un le 12 juin à Singapour.

Nous espérons que les événements annoncés se dérouleront avec succès et confirmeront la dynamique positive du règlement des problèmes de cette région. Nous sommes certains qu'il n'est possible de parvenir à une solution durable et mutuellement acceptable que par le biais des consultations multilatérales concernant la création, sur la péninsule coréenne, d'un mécanisme solide de paix et de sécurité. Nous travaillons avec tous nos partenaires afin d'initier ces négociations.

 

Sur la situation en Indonésie concernant la série d'attentats à Surabaya

 

Une série d'attentats s'est produite en Indonésie. Dimanche 13 mai, dans la ville de Surabaya (province de Java oriental), des attentats ont été perpétrés dans trois églises chrétiennes. Bilan: 14 morts, y compris les exécutants, et 43 blessés.

Le soir même, dans le district de Sidoarjo au sud de Surabaya, deux autres explosions ont eu lieu dans des maisons à proximité immédiate d'un poste de police. 3 personnes ont été tuées, supposément les terroristes.

Dans la matinée du 14 mai, sur le territoire du siège municipal de la police de Surabaya, a explosé une moto avec deux kamikazes. 10 personnes ont été tuées dont 4 policiers.

A partir du 14 mai, les autorités ont instauré le "premier niveau" de menace terroriste à Jakarta, dans les provinces de Banten, de Java oriental et de Riau. Des mesures de sécurité supplémentaires sont prises dans les lieux touristiques, y compris à Bali.

L'Ambassade de Russie à Jakarta préconise à tous les citoyens russes se trouvant en Indonésie de rester prudents, dans la mesure du possible d'éviter les endroits fréquentés et de s'abstenir de visiter les sites religieux.

Aucune information concernant la présence de Russes parmi les victimes des attentats n'a été rapportée.

 

Sur la nouvelle doctrine nationale de "sécurité hybride" du gouvernement britannique et son application à l'"affaire Skripal"

 

Nous n'allons pas simplement suivre et commenter l'"affaire Skripal": nous ferons tout pour que ce dossier emmêlé par les autorités britanniques devienne plus transparent, pour dissiper le brouillard formé par Londres.

Nous avons pris note des explications fournies par le conseiller du Premier ministre britannique pour la sécurité nationale Mark Sedwill pendant la réunion de la Commission de la défense de la Chambre des communes du parlement britannique le 1er mai, concernant le fond de la doctrine de "sécurité hybride" (Fusion doctrine) adoptée par le gouvernement en début d'année.

Elle implique, selon ses termes, le "renforcement de l'approche intégrée des questions de sécurité nationale". En fait, l'activité de tout l'appareil d’État et même plus - du monde des affaires, des médias et de la société civile - est subordonnée à cet objectif.

Il s'agit là d'une tentative de placer une grande partie de la vie politique et sociale du Royaume-Uni sous le "parapluie" de la sécurité nationale dont les intérêts peuvent servir à justifier des démarches dans absolument tous les domaines, de la lutte contre le terrorisme aux liens commerciaux et économiques.

Pas besoin d'aller trop loin pour observer les conséquences pratiques de cette nouvelle doctrine. Pour Mark Sedwill, les actions de Londres suite à l'incident de Salisbury sont un "exemple d'application du nouveau concept". Soi-disant, la décision des démarches antirusses a été prise rapidement en s'appuyant sur les renseignements des services britanniques sans attendre les conclusions de la police. En parallèle, on procédait au "traitement" des alliés occidentaux. Autrement dit, les représentants officiels britanniques ont confirmé ce que nous disions: tout a été décidé sans appui sur la moindre enquête et ses résultats. Au final ont été prises des décisions qui, selon Londres, constituent un facteur de refrènement efficace pour l'avenir.

La seule conclusion à tirer de tout cela est que la doctrine de "sécurité hybride" accroît le risque de décisions hâtives et non réfléchies susceptibles de porter atteinte à la réputation du Royaume-Uni sur la scène internationale, de conflits et d'aggravation des relations internationales, y compris interétatiques. Les accusations absurdes visant la Russie concernant l'incident du 4 mars à Salisbury l'ont clairement montré.

Au vu de ce qui a été dit, ainsi que du "bouquet" de la propagande et de la désinformation après l'incident de Salisbury, on peut affirmer que ce n'est pas une doctrine de "fusion" mais de "confusion".

 

Sur les nouvelles fuites et incohérences dans les médias britanniques concernant l'"affaire Skripal"

 

Nous continuons d'accorder la plus grande attention à l'évolution de la situation dans l'"affaire Skripal".

Après un assez long silence des médias britanniques à ce sujet, le Times a publié le 3 mai un grand article expliquant ce que faisaient les Skripal le jour de leur prétendu "empoisonnement". Je ne vais pas citer en détail cette publication. Je voudrais seulement noter que dans le récit des faits, on avance une nouvelle version de contamination du sergent de police Nick Bailey, qui aurait été en contact avec la substance neuro-paralytique non pas sur les lieux de l'incident, mais pendant la perquisition de la maison de Sergueï Skripal. Il y a également beaucoup d'autres incohérences avec les versions présentées précédemment et les informations sur cet incident.

Il ne s'agit pas d'un manque de professionnalisme des journalistes. Les publications d'informations contradictoires sur l'incident témoignent plutôt d'un travail intentionnel des autorités britanniques pour semer la confusion auprès du public, et c'est pour cela qu'on publie périodiquement de nouveaux "faits"  sur l'empoisonnement. Cela est fait de manière dosée pour, d'une part, maintenir à flot le thème de Salisbury et, d'autre part, pour que la population oublie les circonstances initiales au sujet desquelles les informations étaient très modestes et contradictoires.

Nous notons également qu'en répondant à une question directe des membres du Comité de la défense de la Chambre des communes du parlement britannique, le conseiller du Premier ministre britannique pour la sécurité nationale Mark Sedwill a reconnu le 1er mai que les individus ayant empoisonné les Skripal n'avaient toujours pas été identifiés. L'implication et la culpabilité de la Russie ont donc été déterminées sans savoir qui a commis (si c'est le cas) ce crime. On peut dire (en fait, on laisse entendre) que les Anglais continuent d'opérer avec des suppositions sur la base desquelles ils continuent de propager des accusations infondées visant la Russie.

Je répète que cela confirme notre avis selon lequel les autorités britanniques ne souhaitent pas découvrir les vrais motifs et identifier les exécutants du crime à Salisbury.

Étant donné que les preuves tangibles du contraire n'ont toujours pas été fournies à la Russie, nous pensons qu'il s'agit d'un attentat contre nos citoyens suite à une très grande provocation politique. La tâche de fournir des preuves dans cette histoire incombe précisément au Royaume-Uni.

 

Sur le refus d'accès consulaire à Sergueï et Ioulia Skripal

 

Le Royaume-Uni continue de refuser d'accorder un accès consulaire aux citoyens russes Sergueï et Ioulia Skripal. On invoque une prétendue réticence de Ioulia Skripal à communiquer avec l'Ambassade de Russie au Royaume-Uni, et l'accès consulaire à Sergueï Skripal a été refusé en raison de sa citoyenneté britannique. Les autorités britanniques insistent sur la nécessité d'un accord des citoyens russes pour communiquer avec les collaborateurs consulaires.

Cependant, cette formulation n'est pas acceptable. La question de la communication d'un citoyen avec le consul de son pays est réglementée par la Convention consulaire entre l'URSS et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord de 1965. L'article 36 de cette convention stipule qu'un "responsable consulaire a le droit, dans le cadre de son district consulaire, de rencontrer tout citoyen de l’État représenté, de lui donner des conseils et de lui apporter toute la contribution nécessaire". Par conséquent, l'article 36 ne contient pas d'indications concernant la nécessité d'un accord obligatoire de l'intéressé pour être visité par le consul.

En d'autres termes, cette communication n'est pas seulement un droit du citoyen mais également un droit du consul de l’État concerné. Ce droit de la Russie est grossièrement enfreint par le Royaume-Uni qui interprète, et ce n'est pas la première fois, les normes du droit international en partant de sa propre vision des finalités politiques.

En ce qui concerne la référence des autorités britanniques à la citoyenneté britannique de Sergueï Skripal, nous ne pouvons pas non plus l'accepter car conformément à l'article 30 de la Convention consulaire bilatérale, le terme "citoyen" désigne "tout individu reconnu par l’État représenté comme son citoyen". Sergueï Skripal n'a pas été privé de la citoyenneté russe et n'y a pas renoncé délibérément. Il reste un citoyen russe et a parfaitement le droit de communiquer avec les consuls russes, tout comme la Russie a parfaitement le droit de communiquer avec lui. A ce que l'on sache, le Royaume-Uni adopte la même position quand il s'agit d'avoir un accès consulaire avec leurs citoyens ayant la double citoyenneté, par exemple en Iran.

Compte tenu de toutes les circonstances, il est important pour nous de s'assurer du bien-être de nos citoyens. Nous ne sommes pas convaincus par les déclarations des représentants officiels britanniques indiquant que soi-disant Sergueï et Ioulia Skripal ne voudraient pas communiquer avec nous et refuseraient de suivre un examen médical avec la participation de spécialistes russes. Cette information est invérifiable. Comment la Russie et la communauté mondiale peuvent-ils être certains que c'est vraiment la volonté des principaux intéressés?

Par le biais de notre Ambassade à Londres, nous continuerons d'exiger la possibilité de communiquer personnellement avec les Skripal. S'ils n'ont pas besoin de notre aide: que les autorités britanniques les laissent le dire personnellement. Dans les conditions actuelles nous sommes contraints de qualifier cette situation de détention forcée, voire de kidnapping de nos deux citoyens par les autorités britanniques. Ces actions du Royaume-Uni représentent une grave violation des accords bilatéraux.

Récemment, les autorités britanniques ont refusé de délivrer un visa à une proche des Skripal: Viktoria Skripal. Mais, comme l'ont affirmé les représentants du service consulaire britannique, en cas de nouvelle requête la "question sera minutieusement examinée". De nouveau un mensonge, de nouveau de l'hypocrisie. Viktoria a demandé de nouveau un visa britannique, et il lui a été refusé une nouvelle fois sans aucune raison factuelle. C'est complètement contraire aux déclarations du Royaume-Uni.

Nous ne pouvons pas cacher que notre Ambassade reçoit uniquement des réponses bureaucratiques du Royaume-Uni à toutes les questions que nous posons.

Nous suivrons ce thème et commenterons rapidement toutes les informations qui apparaîtront.

 

Sur l'évolution de la situation concernant la liberté d'expression en Ukraine

 

Passons au sujet du comportement révoltant des autorités ukrainiennes vis-à-vis des journalistes, aussi bien russes que d'autres nationalités - y compris ukrainiens.

Nous exprimons une protestation résolue suite au raid de policiers ukrainiens contre l'agence Rossiya Segodnya. Le Ministère russe des Affaires étrangères a rapidement publié un commentaire et une déclaration, et s'est adressé aux structures internationales qui doivent clairement exprimer leur rejet d'un tel comportement de l'Ukraine, exiger que le journaliste soit libéré et que d'autres journalistes ne fassent plus l'objet de telles actions violentes. La Russie fera tout pour que le citoyen russe soit libéré et que ce genre d'action ne soit plus commis  vis-à-vis d'autres journalistes, qu'il s'agisse de citoyens ou de médias russes.

Je voudrais dire (je ne pense pas que ce soit un secret pour vous, d'autant que nous parlons ici, sur le territoire criméen) que le journalisme en Ukraine traverse une véritable crise. Les autorités locales continuent de maintenir une ligne visant à réprimer complètement la dissidence et à restreindre la liberté d'exprimer des opinions différentes de la position officielle. Les attaques, l'intimidation et l'impunité règnent à l'égard de la communauté journalistique, les assassinats politiquement motivés de journalistes sont devenus chose courante et tous les avis et commentaires différents de la ligne officielle et nationaliste sont tués dans l'œuf, ce qui s'ensuit de mesures de répression. Néanmoins, l'Occident ferme obstinément les yeux sur ces faits en cultivant l'opinion selon laquelle, avec l'arrivée du nouveau gouvernement, la situation des droits de l'homme en Ukraine "libérée et démocratique" s'améliorera. Mais c'est un mensonge, tout le monde le sait - et avant tout les journalistes - bien que l'Ukraine continue de monter au classement de la liberté des médias. En particulier, Reporters sans frontières a fait monter l'Ukraine de plus de 20 positions entre 2014 et 2018. Malgré cela, Kiev s'obstine à mener une véritable politique de répression vis-à-vis des médias. Je voudrais noter que ce classement est établi à partir de quelques indices, notamment de la diversité des médias dans le pays, leur indépendance, les conditions de travail des journalistes, l'autocensure et la protection juridique. Honnêtement, on ignore comment ceux qui ont établi ce classement ont réussi à voir le moindre progrès sur ces critères.

Nous avons soulevé ce thème à plusieurs reprises pendant nos conférences de presse et sur les plateformes internationales. De plus, l'Ukraine s'est déjà surpassée. Après le récent séminaire complètement propagandiste sous la fausse apparence d'un événement de l'Onu, des individus invités par la délégation ukrainienne officielle ont commencé à intimider le représentant russe qui prononçait un discours et contrait toutes les attaques antirusses et toute la rhétorique propagandiste. Ils ont dit des choses inadmissibles, et ont notamment proféré des menaces physiques. Tout cela dans les couloirs de l'Onu, organisation appelée à assurer la paix et la stabilité internationales. On se demande comment, à un séminaire portant soi-disant sur l'information, ont été invités, comme cela a été rapporté, des vétérans de l'opération "antiterroriste" ukrainienne, des tireurs d'élite qui partageaient leur avis concernant les problèmes du monde contemporain en matière d'information.

Aujourd'hui, je voudrais attirer l'attention sur plusieurs démarches répressives de Kiev visant des journalistes russes qui ont couvert les événements en Ukraine. Je rappelle que le 9 mai, les envoyées spéciales des chaînes Rossiya et Pervy Kanal Valentina Solovieva et Olga Iourieva, qui préparaient un reportage sur la célébration de la Journée de la Victoire à Kiev, ont été arrêtées par des agents du Service de sécurité ukrainien (SBU) puis expulsées en Russie avec une interdiction de séjour en Ukraine de trois ans.

Comme à leur habitude, les autorités ukrainiennes ont motivé leurs agissements vis-à-vis des journalistes en disant qu'il est était "prévu d'utiliser ce reportage pour discréditer l'Ukraine devant la communauté internationale et répandre de la désinformation auprès du public". Et si la même chose était faite vis-à-vis des journalistes américains, allemands ou britanniques sur le territoire d'autres pays, est-ce que les gouvernements de ces pays réagiraient normalement? N'y verraient-ils pas une violation de la liberté des médias? Leurs déclarations seraient-elles aussi molles?

Il est très préoccupant que les informations personnelles des envoyées spéciales des chaînes russes aient été immédiatement diffusées sur le scandaleux site Mirotvorets qui, vous le savez, publie les informations personnelles des personnes considérées par les propriétaires et les modérateurs du site comme des "complices des terroristes" en violation totale de toutes les normes du droit international .

Cette démarche illégale de Kiev envers les journalistes russes s'inscrit dans un contexte de puissante pression continue des nationalistes sur les médias ukrainiens également. Ce jour-là, des dizaines de membres d'organisations ukrainiennes d'extrême-droite Corps national et Milices nationales ont bloqué les bureaux de la chaîne Inter à Kiev en menaçant de les incendier. A nouveau aucune réaction du mainstream occidental.Ces actions illégales ont fait suite à l'annonce, diffusée la veille par la chaîne, d'un concert pour la Journée de la Victoire qui a suscité la critique de certaines organisations et utilisateurs des réseaux sociaux après que le présentateur s'est exprimé sur le changement des noms de rue en Ukraine par des "noms de criminels fascistes". La tentative de la chaîne de s'opposer ouvertement à la glorification des collaborationnistes fascistes à la veille de la Journée de la Victoire a provoqué une réaction prévisible des radicaux de Kiev agissant, comme toujours, avec la complaisance totale des forces de l'ordre ukrainiennes.

Les autorités de Kiev ne ménagent pas non plus les journalistes étrangers qui expriment une position différente de l'officielle. Ainsi, le 2 mai, le journaliste de la revue tchèque Parlamentni Listy Jan Rychetský, qui voulait préparer un reportage sur l'anniversaire de la tragédie d'Odessa de 2014, n'a pas été autorisé à entrer en Ukraine parce qu'il fait l'objet d'une interdiction de séjour de 5 ans. Il est évident que l'Ukraine continue de tout faire pour continuer à couvrir les organisateurs et les auteurs de ce crime répugnant et à passer sous silence la vérité sur les faits.

Nous avons remarqué la position sélective du Président de l'OSCE pour la liberté des médias qui, en condamnant les menaces des radicaux visant la chaîne ukrainienne Inter, n'a pas accordé d'attention ni condamné les violences de Kiev à l'égard des journalistes russes le 9 mai. Il est également impossible de qualifier de "clairement définie" sa réaction aux agissements des forces de l'ordre ukrainienne – l'arrestation et l'intimidation des journalistes de l'agence Rossiya Segodnya.

Nous exprimons notre indignation face à la violation des droits des journalistes sur le territoire ukrainien. Une nouvelle fois, nous appelons Kiev à cesser l'arbitraire juridique vis-à-vis des journalistes sous le faux prétexte de la lutte contre la propagande. Nous appelons également les représentants des structures internationales, nos collègues les représentants des services d'information des ministères des Affaires étrangères, à tout faire pour pousser Kiev à cesser cette anarchie absolue envers les journalistes non seulement des médias russes, mais également étrangers et ukrainiens. Ils ont réellement besoin d'une aide internationale.

 

Sur la situation autour de l'équipage du navire "Nord"

 

La situation autour de l'équipage russe du bateau de pêche "Nord" n'a pas connu de changement majeur. La cour d'appel de la région de Kherson a rejeté le 8 mai la plainte des avocats concernant la mesure de coercition du capitaine Vladimir Gorbenko.

Comme on le sait, deux membres de l'équipage ont réussi à quitter l'Ukraine le 19 avril. Les sept marins restants, à qui les gardes-frontières ukrainiens n'ont pas permis de partir du pays, se trouvent toujours sur le territoire de l'Ukraine. L'Ambassade russe à Kiev leur offre le gîte et le couvert. Les consuls russes maintiennent un contact permanent avec eux. Les avocats poursuivent également leur travail. Nous ferons tout pour obtenir le rapatriement le plus rapide possible de nos marins.   

 

Sur les nouvelles manifestations d'antisémitisme en Ukraine

 

Pour que tout le monde comprenne qu'il ne s'agit pas seulement d'un point de vue russe sur la situation en Ukraine, et du comportement des responsables de cet État, je voudrais attirer votre attention sur les publications des médias concernant les propos tenus sur les réseaux sociaux par Vassili Marouchtchinets, collaborateur du Consulat général d'Ukraine dans la ville allemande de Hambourg, qui revêtent un caractère ouvertement nationaliste et antisémite. Il ne s'agit malheureusement pas d'un cas isolé. Nous le signalons depuis des années. Nous appelons la communauté internationale à faire attention aux discours de ce genre - ils restent le plus souvent cachés, mais deviennent déjà ouvert dans certains cas - ce qui reflète la mentalité des autorités ukrainiennes actuelles.

Ainsi, les médias ont présenté certains messages publiés sur la page du diplomate sur les réseaux sociaux. Je n'ai même pas le droit de citer ici tout ce qu'il a dit. Je ne vais évoquer que quelques phrases, telles que "Vive l'Ukraine! Mort aux antifascistes" ou "C'est un honneur d'être fasciste". Je n'ai même pas le droit de prononcer d'autres phrases, car elles sont illégales de par leur caractère néonazi.  

Ce comportement semble étonnant, mais - si on le regarde de plus près - suit absolument la logique des actions "normales" des autorités ukrainiennes et notamment du communiqué du Ministère ukrainien des Affaires étrangères publié il y a quelques jours en réponse aux accusations de hausse de l'antisémitisme. Il affirme notamment que les "provocations antisémites sont souvent inspirées par le régime de Kremlin qui tente, à l'aide de ses outils d'agression hybride, de déstabiliser la situation politique en Ukraine et de jeter encore une fois l'ombre de l'antisémitisme sur l'Ukraine". Je dis donc que c'est étonnant, mais en même temps que cela suit la logique des événements et de la mentalité des autorités ukrainiennes, car tout ce dont on peut de telle ou telle manière accuser le régime ukrainien est rejeté par ce dernier sur la Fédération de Russie. Au lieu d'expliquer tous les phénomènes illégitimes et illégaux et de tenter de minimiser leurs conséquences, Kiev affirme qu'ils résultent de la "politique de Moscou", de la "main du Kremlin" etc.

Nous espérons que cette situation scandaleuse ne sera pas un nouveau prétexte pour accuser la Fédération de Russie, et se soldera plutôt par les vérifications nécessaires du Ministère ukrainien des Affaires étrangères et une grande attention de la communauté internationale.  

 

Sur l'organisation de la deuxième session russe de la conférence "Fort Ross Dialogue" à Veliki Novgorod

 

Veliki Novgorod accueillera du 21 au 22 mai une nouvelle séance de la conférence russo-américaine "Fort Ross Dialogue" réunissant les représentants des milieux sociaux, politiques, académiques et d'affaires. Ce forum est organisé sous l'égide du groupe de travail interministériel auprès du Ministère russe des Affaires étrangères pour la conservation de l'héritage historique et culturel russe aux États-Unis. Le déroulement de la conférence implique non seulement notre Ministère, mais aussi les entreprises Transneft, Sovkomflot et Chevron, le Gouvernement de la Région de Novgorod, l'Agence fédérale des archives, les Archives d'État de la Fédération de Russie, le Conseil russe pour les affaires internationales, Rossiïskaïa gazeta, la Société américaine pour la conservation du Fort Ross et d'autres structures des deux pays. 

Depuis 2017, la conférence "Fort Ross Dialogue" est organisée deux fois par an: en Californie en automne et en Russie au printemps. Comme on le sait, la première session russe s'est déroulée à Pskov et à Izborsk en mai 2017. Malgré l'état compliqué des relations russo-américaines, cette plateforme non-gouvernementale se développe activement ces dernières années, ce qui reflète l'intérêt des citoyens russes et américains à se parler et à coopérer de manière constructive. L'agenda du forum se focalise sur la recherche de nouvelles possibilités pour développer les rapports bilatéraux dans différents domaines. 

La future conférence de Veliki Novgorod, tout comme les sessions précédentes, aura un programme très chargé. La première journée sera consacrée aux perspectives de coopération entre les musées et les archives russes et américains, au rôle des établissements scientifiques et culturels dans le renforcement de la compréhension mutuelle des peuples. Une attention spéciale sera accordée aux échanges d'expérience dans l'utilisation des technologies modernes dans les archives et les musées. La deuxième journée prévoit l'examen de la coopération dans le domaine énergétique et des tendances à long terme en ce qui concerne le développement du secteur de l'information et de la communication.

On attend les interventions des dirigeants du Ministère russe des Affaires étrangères et d'autres ministères russes, du gouverneur de la région de Novgorod, des diplomates américains en mission à Moscou, des experts connus, des représentants éminents de la communauté académique et de musées des deux pays.

Nous invitons les médias russes et étrangers à prendre part à la couverture de cet événement. Pour toutes les questions relatives à l'accréditation, veillez contacter Tatiana Solovieva (tel: +7 916 573 28 03, e-mail: solovyeva@rg.ru).

 

Sur le Forum économique international de Saint-Pétersbourg de 2018

 

Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg se déroulera du 24 au 26 mai 2018 au centre Expoforum.

Comme vous le savez, la situation internationale actuelle est caractérisée par une complexité inédite, car les règles du jeu habituelles cessent de fonctionner. Des conflits militaires, des régimes de sanctions unilatérales, des guerres commerciales qui se fondent sur des motivations politiques éphémères: tout cela caractérise aujourd'hui la situation internationale. Dans ce contexte, on attend une discussion très chargée et intéressante dans le cadre du forum, dont l'événement central sera la séance plénière réunissant le Président russe Vladimir Poutine, le Président français Emmanuel Macron, le Premier ministre japonais Shinzo Abe et la directrice générale du FMI Christine Lagarde.   

Compte tenu de cette situation internationale compliquée, le thème central du forum sera "Créer une économie de confiance". La confiance entre les pays et les partenaires économiques, la confiance des citoyens envers l'État, les nouvelles technologies et les autres êtres humains constitue un moyen de surmonter les limitations artificielles dans l'économie et la politique internationales, de créer un encouragement puissant à la croissance globale. L'économie de confiance est possible dans le cas où les pays coopèrent à un niveau confidentiel et développent leur relations via la formation de facteurs favorisant la croissance des affaires et du capital humain, se réunissent et échangent leurs expériences dans la mise en œuvre de nouvelles technologies non seulement dans l'économie, mais aussi dans le domaine de la charité et de la philanthropie.

Le Japon et la France seront les invités d'honneur du Forum.

La délégation japonaise sera dirigée par le Premier Ministre Shinzo Abe. Le territoire du Forum accueillera un pavillon d'exposition national du Japon qui organisera des événements thématiques destinés aux investisseurs et aux leaders du monde des affaires. On envisage également une rencontre des milieux d'affaires russo-japonais. Les Japonais envisagent de participer activement au programme culturel et d'affaires du Forum, qui coïncide avec le lancement officiel des années croisées Russie-Japon.

La délégation française sera chapeautée par le Président Emmanuel Macron. La France aura également un pavillon national sur le territoire du Forum, qui accueillira le dialogue d'affaires Russie-France et une session du Dialogue de Trianon pour la coopération au niveau des associations civiles. Un autre élément important du programme culturel concerne les événements consacrés au 200e anniversaire du maître de ballet et chorégraphe français Marius Petipa.

Le Forum prévoit également des rencontres des milieux d'affaires russes avec des représentants des milieux d'affaires américains, indiens, italiens, finlandais et africains.

Les sessions du programme d'affaires du Forum comprendront quatre thèmes: "L'économie globale à une époque de changements", "Russie: utiliser le potentiel de croissance", "Les technologies pour le leadership", "Le capital humain dans l'économie numérique".

Des petits-déjeuners thématiques réuniront les représentants des entreprises pharmaceutiques et informatiques. Par tradition, Sberbank réunira également des participants à son petit-déjeuner.   

Le Forum accueillera aussi des activités au format des "Conversations sur l'avenir".

En marge du Forum aura également lieu une séance du conseil consultatif régional du "G20 d'affaires", le Forum des PME et une session du Forum arctique international sur le thème "Le potentiel arctique. La route maritime du nord en tant que force motrice de la croissance économique".

On prévoit un ensemble d'activités consacrées aux problèmes des jeunes: le Forum économique international de la jeunesse - ses participants évoqueront les défis contemporains avec les leaders du business russe et international - et la cérémonie de remise des prix aux vainqueurs du Concours national des projets des jeunes auteurs et des projets éducatifs "Mon pays, ma Russie". 

Enfin, une série d'expositions permettra aux régions russes de montrer aux participants et aux invités au Forum leur capital d'investissement et les projets qu'ils mettent en œuvre actuellement, tandis que les entreprises présenteront des technologies, des produits et des solutions favorisant le développement des affaires régionales.

 

Sur l'accréditation des journalistes étrangers et le travail des centres de presse des villes hôtes de la Coupe du monde de football de 2018

 

La Coupe du monde de football est un autre événement qui se déroulera prochainement sur le territoire de notre pays. Je voudrais souligner que le site du Ministère russe des Affaires étrangères présente des informations très détaillées sur la procédure d'accréditation des journalistes étrangers qui veulent visiter et couvrir cette fête sportive. Je voudrais également indiquer que les informations détaillées et les liens seront repris dans le compte-rendu de cette conférence de presse. Prêtez-y attention, s'il vous plaît. 

Les titulaires officiels des droits - les entreprises de télévision, de radio, de téléphonie mobile et d'internet qui possèdent les droits de diffusion des compétitions - ainsi que les représentants des médias accrédités auprès de la FIFA ou du Comité d'organisation "Russie 2018", obtiendront leur visa dans les missions consulaires russes à l'étranger grâce à la lettre de confirmation de l'accréditation. Après être arrivés en Russie, ils recevront leurs badges dans les centres d'accréditation de la FIFA ou du Comité d'organisation "Russie 2018". 

Cette accréditation offre aux journalistes l'accès à tous les sites et événements de la Coupe du monde, ainsi que le droit d'exercer leur activité professionnelle sur tout le territoire russe pendant la Coupe du monde.

Les représentants des médias non-accrédités auprès de la FIFA, ainsi que les journalistes et les blogueurs indépendants, ne sont pas mis à l'écart pour autant. Ils devront s'accréditer auprès des centres de presse des villes-hôtes de la Coupe du monde: Volgograd, Ekaterinbourg, Kazan, Kaliningrad, Moscou, Nijni Novgorod, Rostov-sur-le-Don, Samara, Saint-Pétersbourg, Saransk et Sotchi. L'agence de presse internationale Rossiya Segodnya est l'opérateur officiel des centres de presse.  

Sur la base de l'accréditation auprès des centres de presse des villes et de l'assurance médicale, les journalistes originaires de tous les États étrangers, indépendamment de l'existence d'accords sur les déplacements sans visa (à l'exception des pays membres de la CEI, de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud), doivent obtenir un visa d'affaires simple à deux entrées. Si un représentant des médias possède déjà un visa "journalistique" et a été accrédité auprès le Ministère russe des Affaires étrangères, il ne lui faut que s'accréditer en ligne et recevoir son badge pour travailler dans les centres de presse des villes-hôtes. Une activité journalistique pourra être exercée par ceux qui n'ont pas été accrédités auprès du Ministère russe des Affaires étrangères mais l'ont été auprès des centres de presse des villes, dans 17 régions russes (sur le territoire des régions des 11 villes-hôtes de la Coupe du monde et des 6 régions qui accueillent les bases d'entraînement des sélections nationales: il s'agit des régions de Voronej, de Kalouga, de Leningrad, de Moscou et de Stavropol, ainsi que de la République tchétchène).

Le centre de presse de Moscou sera ouvert le 4 juin 2018, et ceux des autres villes ouvriront leurs portes le 13 juin 2018.

La remise des badges des centres de presse aux journalistes sera lancée le 15 mai au centre d'accréditation de Rossiya Segodnya (4, Zoubovski boulevard, Moscou), le 4 juin au centre de presse de Moscou et le 13 juin dans les centres restants.

Afin d'obtenir des informations plus détaillées sur l'accréditation, veuillez consulter le site du Ministère russe des Affaires étrangères - notamment la bannière "CENTRE DE PRESSE 2018" - et le site https://footballcitymediacenter.ru/

Les centres de presse des villes-hôtes accueilleront des conférences de presse, des briefings, des téléconférences, des déplacements touristiques et des ateliers. Une partie importante de ces centres sera la zone de présentation de la région qui permettra à tous les invités de prendre connaissance de ses particularités et de ses accomplissements. On prévoit également d'organiser des retransmissions en direct des matchs.

Ouvrez notre site, consultez les informations, utilisez les liens pour étudier les sections appropriées des centres de presse des villes et d'autres structures d'organisation de la Coupe du monde.

Les informations complètes sur l'accréditation des journalistes internationaux auprès du Ministère russe des Affaires étrangères sont accessibles sur le site du Ministère dans la section "Service de presse" et la sous-section "Aide aux journalistes" (lien: https://mid.ru/ru/press_service/journalist_help/inostrannym_zhurnalistam/). Renseignements par téléphone: +7 (499) 244-20-87. E-mail: pc.mid@yandex.ru

 

Sur le pont de Crimée

 

Je voudrais une nouvelle fois attirer votre attention sur le pont de Crimée qui est derrière moi. C'est un classique – il semblerait qu'il ne se trouve pas derrière moi, mais il y est. Je le dis parce que c'est précisément ce que nous disaient tous les journalistes, politologues et experts occidentaux il y a quelques années. Ils disaient que le pont n'existait pas, et qu'il ne pourrait pas exister en principe. Il faut toujours faire preuve d'esprit critique par rapport à ce que nous lisons dans les médias parce que si nous avions cru ce qu'écrivaient les médias occidentaux et, malheureusement, ukrainiens, cela aurait été une grande surprise pour nous aujourd'hui. Mais progressivement, nous commentions et démentions les fausses informations au fur et à mesure qu'elles apparaissaient. Aujourd'hui je peux vous parler de cette construction vraiment gigantesque, de comment elle s'est terminée, et je citerai quelques faits de la campagne classique de désinformation menée vis-à-vis de ce site.

La conférence de presse actuelle se déroule dans un lieu particulier. C'est une vue, bien qu'éloignée, sur le pont de Crimée qui a été officiellement inauguré hier, mardi 15 mai.

La construction du pont de Crimée a commencé en février 2016. Le pont inclut deux parties – routière et ferroviaire. Elles sont parallèles et ont été construites en même temps. J'ai vu tout cela aujourd'hui quand je traversais la partie routière (la partie ferroviaire est en cours de construction). Cette structure gigantesque est impressionnante. Je vois derrière vous passer des voitures avec des drapeaux. Ce sont les voitures qui ont traversé le pont aujourd'hui.

Il est long de 19 km et affiche une capacité de passage de 40 000 voitures et de 47 paires de trains par jours, de 14 millions de passagers et de 13 millions de tonnes de fret par an. La circulation des voitures et des bus a été ouverte six mois avant la date prévue dans le contrat public, et le transport de fret circulera à partir d'automne. L'entrée en service de la partie ferroviaire est prévue pour 2019.

Le pont de Crimée est un projet d'infrastructure attendu et très sollicité. Il s'agit du pont le plus long de Russie et d'Europe. Il a été construit dans des délais records, dans des conditions  géologiques, sismiques et, il faut le dire, géopolitiques très complexes. Tant de pression a été exercée, tant de désinformation a circulé (et elle continue, je vais vous en parler).

Plus de 10 000 personnes des quatre coins de la Russie ont participé à la construction du pont. Parmi les participants au projet on compte des constructeurs expérimentés qui ont réalisé avec succès de grandes constructions telles que la Magistrale Baïkal-Amour (BAM), l'infrastructure pour le sommet de l'APEC à Vladivostok, l'Universiade de Kazan ou encore les JO de Sotchi.

En 2017, le pont sur le détroit de Kertch a été officiellement appelé "pont de Crimée". Aujourd'hui, dans cette colonne de voitures improvisée j'ai vu des gens avec des drapeaux russes et criméens qui se félicitaient mutuellement, ils criaient que c'était une victoire, un événement très attendu. Tout cela était très sincère et ne pouvait pas ne pas émouvoir.

Avant la construction, tout le territoire a été inspecté par des démineurs et des archéologues (je le dis plutôt aux collègues étrangers). Des centaines d'engins explosifs datant de la Grande Guerre patriotique ont été neutralisées. Le nombre de découvertes archéologiques de différentes époques a dépassé le million. Nos archéologues ont trouvé un artefact unique grâce au projet de pont.

La réalisation d'un projet si complexe a évidemment une importance unique, comme tout le monde l'a déjà dit, non seulement pour les habitants de la péninsule, mais aussi pour tous les citoyens russes. Des milliers de Russes et de visiteurs de notre pays peuvent se rendre en Crimée en voiture ou en train, la logistique des échanges sera simplifiée. C'est également une expérience grandiose que nous serons ravis de partager avec nos partenaires étrangers. Une nouvelle fois, nous invitons tous les étrangers à visiter la Crimée. Nous nous réjouissons de savoir que désormais, ce sera plus simple à faire que par le passé.

 

Sur les mythes autour du pont de Crimée

 

C'est un projet grandiose et impressionnant. Mais, comme toute chose grandiose et impressionnante, depuis le début - même pas quand a commencé la construction mais dès la planification, alors que le projet était seulement évoqué - il a été entouré de mythes et de légendes, malheureusement négatives. Et si les habitants de la péninsule et les autres Russes voyaient ce projet avec fierté, optimisme, et espéraient qu'il aboutisse au plus vite, certains médias occidentaux et, évidemment, ukrainiens, tentaient systématiquement de discréditer le processus de construction. Il s'agissait d'attaques médiatiques, de désinformations de la part de responsables, de politiciens, de médias et du public. Malheureusement, en Ukraine et dans certains pays européens, tout cela était si régulier, dérisoire et maladroit que le service de presse du pont de Crimée a même inventé un hashtag spécial pour désigner ces publications sur sa page Facebook officielle - #PontCriméeMythes. Évidemment, tous ces "fantômes médiatiques" étaient immédiatement désavoués et démentis par les spécialistes, ainsi que par le temps. Aujourd'hui que nous nous trouvons à proximité immédiate de ce pont grandiose, que nous voyons comment des centaines de voitures y circulent, je propose de rappeler les fakes les plus ridicules.

A peine le projet avait-il été lancé que l'Ukraine tentait de se convaincre elle-même que c'était impossible. En particulier, en avril 2016, la revue ukrainienne Svobodnaïa pressa a décidé qu'il serait plus convaincant de s'appuyer sur l'avis des "experts" et a accumulé les avis de politiciens locaux. Le principal critique du pont était l'un des organisateurs du blocus de la péninsule, Lenour Isliamov, qui, devenu également expert du fond marin et océanique, a déclaré que la vase de plusieurs mètres, la glace de la mer d'Azov, ainsi que les vents forts empêcheraient la mise en œuvre du projet. Un autre politicien ukrainien, Roman Bessmertny a conclu: "Il n'y aura pas de pont… Les Russes enfonceront des pilotis pendant plusieurs décennies".  Alors que le vice-ministre ukrainien de l'Infrastructure Vladimir Omelian a décidé de compter l'argent du budget russe et a déclaré: "Il faut partir des réalités, il n'y a pas d'argent dans le budget russe". Selon lui, la situation budgétaire de la Russie se dégradait de jour en jour et c'est pourquoi il ne fallait pas compter sur des "mégaprojets". Ce sont simplement des faits, mais ensuite nous sommes accusés de désinformation, de propagande et pour ce motif ils s'introduisent chez les journalistes qui représentent des médias russes ou qui sont des citoyens russes.

Contrairement aux prévisions de ces "coryphées" de la construction, la réalisation du projet a démarré sous les yeux des "experts" ébahis. L'establishment ukrainien se devait de redresser la situation. C'est alors qu'il a mis en route la machine propagandiste de fakes, propagées avant tout par les médias ukrainiens, tandis que l'Occident les relayait activement et les complétait. En août 2017, la BBC a qualifié ce projet de "controversé", et tout a été présenté avec une grande part de scepticisme des journalistes britanniques. Au fur et à mesure de la construction, de nouveaux mythes étaient inventés, par exemple: "Sur 600 piliers du pont, 256 se trouvant pratiquement au milieu du détroit de Kertch sont fissurés à deux endroits, et ces fissures sont visibles sur les photos".

Un autre mythe: les constructeurs du pont de Crimée n'auraient pas réussi à joindre les plateformes métalliques de la route dans la portion Nassyp-Farvater. Puis un autre malheur serait arrivé: il s'avère qu'à peine le problème précédent avait été réglé avec énormément de mal, une surchauffe catastrophique se serait produite et n'aurait pu être contenue qu'avec les capacités supplémentaires des barrages de Sibérie projetées d'urgence.

Un autre "tsunami" d'absurdités médiatiques a eu lieu à la fin de l'été 2017 quand les arcs routiers et ferroviaires étaient installés. Littéralement un politicien et blogueur ukrainien sur deux s'est pris pour un expert en construction des ponts en affirmant qu'après l'installation de l'arc ferroviaire un pilier aurait fléchi d'un mètre et un autre d'un mètre et demi. "Personne ne sait quoi faire", je cite.

Il est difficile de calculer le nombre de fois que la presse a enterré ce projet, mais en réalité il continuait d'avancer vers son but. Des mesures radicales de propagande étaient nécessaires. C'est alors qu'il a été décidé de frapper "en-dessous de la ceinture" avec l'arme la plus efficace: le site Versia a écrit en septembre 2017 que le pont n'existait pas en réalité et que les photos publiées du chantier étaient un fake habile réalisé par le studio Mosfilm. Il se serait agi d'un modèle réduit du pont, et l'arc ferroviaire installé serait un hologramme. De plus, des doutes étaient exprimés à cause des photos trop pittoresques publiées par le service de presse du pont. A titre d'argument "fatal", les journalistes ont annoncé que des "nageurs de combat ukrainiens ont détruit depuis longtemps les pitoyables tentatives des Russes d'enfoncer les pilotis" du futur édifice. C'est également une citation des médias ukrainiens.

Le pont existe, il est possible d'y circuler. J'ai moi-même essayé et je vous le suggère. N'écoutez pas et ne lisez pas ces inepties.

En octobre 2017, le site ukrainien Dialog a écrit que le pont devrait être démantelé selon la Russie. Le site ukrainien anglophone Ukrainewolrd a annoncé que la construction du pont infligeait un préjudice irréversible à l'écosystème des mers Noire et d'Azov, alors que l'agence Unian a invoqué sa vulnérabilité du point de vue militaire: il serait possible de le bombarder avec l'aviation et la marine. J'ai une chose à proposer à Unian: avant de songer à la manière de détruire un pont, ne serait-il pas préférable de songer aux villes ukrainiennes, ce qui peut y être fait? Ce ne sont pas mes fantaisies, mais les fantaisies d'Unian. Vous n'êtes pas obligés de lancer de telles fantaisies sur les constructions russes: écrivez sur les vôtres puisque vous êtes un média ukrainien.

Autre exemple très récent, à nouveau trouvé dans les médias ukrainiens: ces derniers ont relayé les propos du Procureur général ukrainien Iouri Loutsenko concernant la prétendue interpellation d'un navire russe qui aurait illégalement extrait du sable dans le golfe de Karkinite de la mer Noire pour la construction du pont.

Si les médias ukrainiens misaient davantage sur la falsification flagrante des faits relatifs au déroulement de la construction du pont, les médias occidentaux mettraient plutôt l'accent sur leur attitude sceptique quant au projet. Tout a été compté – notre argent, l'argent ukrainien qui n'existe pas, les prétendues pertes pour l'économie ukrainienne, les difficultés pour le passage des navires de certains gabarits sous le pont. En novembre 2017 est paru un grand article sur le pont de Crimée avec un titre sceptique "Putin’s bridge to Crimea may carry more symbolism than traffic" ("Le pont de Poutine vers la Crimée pourrait générer plus de symbolisme que de trafic"). Il s'agit tout de même du New York Times. Cet article a submergé le lecteur de tous les doutes possibles et imaginables concernant sa construction, à commencer par l'impossibilité de réaliser le projet et en terminant par l'affirmation qu'initialement aucune compagnie ne voulait prendre en charge la construction. En janvier 2017, le think tank Atlantic Council a donné son avis d'expert sur la viabilité du pont. Selon lui, le pont ne tiendra pas longtemps après la construction et pourrait s'effondrer à tout moment. Ils l'ont dit comme ça, tout simplement.

Il est impossible de calculer les tonnes de fakes, de montages photo, d'insinuations et de désinformations concernant le pont de Crimée. Je ne veux pas les énumérer. Je voudrais vous avertir que, malheureusement, ils seront encore nombreux concernant le pont de Crimée, d'autres projets et globalement la vie de notre pays. Cela s'est poursuivi notamment hier et aujourd'hui. Le Département d’État américain a déclaré que ce pont empêchait la navigation maritime. Laquelle? J'ai longtemps réfléchi, j'ai téléphoné aux experts, j'ai regardé la carte en me posant la question. Et ensuite j'ai compris ce que voulaient dire les collègues du Département d’État américain. Bien sûr, la seule chose qui peut être empêchée par ce pont est le passage de la 6e flotte américaine qui sera projetée (selon les dires du Département d’État américain il y a quelques années) près des côtes biélorusses. En effet, le pont pourrait empêcher cette projection. Tout le reste ne fait que contribuer à la coopération et au développement économique.

 

Sur la célébration de la Journée de la Victoire à l'étranger

 

A l'approche de l'événement, nous avions annoncé une large célébration de la Journée de la Victoire à l'étranger et avions parlé des efforts qui seraient entrepris par le Ministère russe des Affaires étrangères pour contribuer au déroulement des festivités dans différents pays. Nous pouvons aujourd'hui en dresser le bilan.

La célébration de la Journée de la Victoire a traditionnellement été de grande ampleur dans plusieurs pays. Chaque année, la mémoire des héros est entretenue par les compatriotes, les représentants des établissements diplomatiques russes à l'étranger, et les citoyens d'autres pays qui n'oublient pas la contribution du peuple soviétique à la libération du monde du fascisme. C'est effectivement une fête chaleureuse, et toutes les activités menées dans son cadre revêtent un sens particulier.

Des activités commémoratives, protocolaires et culturelles ont été organisées dans nos établissements diplomatiques à l'étranger, notamment des réceptions, des réunions solennelles, des rencontres avec des vétérans, des cérémonies devant des monuments et des mémoriaux aux guerriers soviétiques, et des actions publiques avec la participation de compatriotes russes.

Les vœux personnels du Président russe ont été transmis aux vétérans de la Grande Guerre patriotique résidant à l'étranger, aux habitants de Leningrad assiégée et aux enfants prisonniers des camps de concentration nazis.

Une attention particulière a été accordée à l'aménagement des tombes militaires russes (soviétiques) se trouvant sur le territoire de pays étrangers. De nombreuses actions socio-patriotiques ont été organisées, notamment le "Ruban de Saint-Georges" et des défilés auto-moto comme les "Routes de la Victoire – vers Berlin", des activités sportives, des diffusions du film "Sobibor", des cuisines de campagne. Des concerts avec la participation du chœur Touretski ont été organisés à Ashdod, Berlin, Vienne, Ljubljana, Minsk et Paris.

Le grand défilé militaire traditionnel a été organisé le 9 mai sur la place Rouge à Moscou, auquel avaient été invités les chefs des missions diplomatiques étrangères et des représentations des organisations internationales accréditées à Moscou. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Président serbe Aleksandar Vucic ont assisté au défilé, ainsi que d'autres représentants étrangers qui ont également participé à la cérémonie de dépôt de fleurs sur la Tombe du Soldat inconnu au jardin Alexandre, et à la marche du Régiment immortel.

Je voudrais parler de cette activité particulière. Chaque année, sous nos yeux, le Régiment immortel évolue du statut de simple commémoration de la grande Victoire à une nouvelle forme d'auto-organisation aussi bien du peuple russe que de tous ceux qui commémorent et respectent l'héroïsme des soldats de l'Armée rouge. Cette année, cette action a réuni un nombre record de participants aussi bien en Russie qu'à l'étranger. Au total, trois fois plus de personnes ont participé aux activités du Régiment immortel – soit près de 1 million de personnes, ce qui est comparable aux chiffres de Moscou. La couverture géographique des activités s'est élargie. L'action s'est déroulée sur tous les continents. En tout, des marches ont été organisées dans 90 pays et dans plus de 350 villes et communes. Du Japon aux États-Unis, des millions de nos compatriotes ont porté les portraits de leurs parents qui ont donné leur vie pour la paix. Dans beaucoup de pays, des habitants locaux se sont joints à nos compatriotes. Pour la première fois, de telles actions se sont déroulées en Bosnie-Herzégovine (Trebinje), au Vietnam (Hô-Chi-Minh-Ville), au Cambodge (Sihanoukville), aux Pays-Bas (Amsterdam), en Syrie (Damas), en Thaïlande (Phuket), aux Philippines (île Cebu), en Suisse (Genève), en Croatie, et même en Antarctique à la station Novolazarevskaïa de la 63e Expédition antarctique russe.

En Syrie, cette action a revêtu une importance particulière. Elle s'est enrichie et a pris un sens national. Pour les citoyens de ce pays, le malheur de la perte des proches qui ont donné leur vie pour la Patrie n'est pas seulement un hommage à l'histoire, mais également, malheureusement, un présent et un quotidien terribles. Symboliquement, les Syriens rendent hommage aux morts pour la Patrie le 6 mai.

C'est pourquoi, dans les actions qui ont eu lieu à Lattaquié et à Alep, les portraits des héros de la Grande Guerre patriotique se sont mélangés avec ceux des combattants de l'armée syrienne qui ont donné leur vie dans la lutte contre les terroristes ces dernières années. Bien sûr, ce n'est pas le sens initial de cette action, mais ne peut-on pas comprendre les Syriens? Les participants syriens portaient également les portraits des militaires russes tués en Syrie. C'était également un "régiment immortel" pour eux – leur mémoire est gravée dans l'histoire du pays.

En Croatie, cette action s'est déroulée pour la première fois le 8 mai, jour de la libération de la ville des nazis. Les participants sont venus de différentes villes du pays. La marche de Zagreb a été qualifiée de "Section de résistance immortelle" – pour rendre hommage aux résistants yougoslaves qui se sont battus héroïquement pour la Victoire sur le sol croate.

Ce n'est pas la première fois que cette marche a lieu à Madrid: en 2018, elle a rassemblé près de 2 000 personnes. Pour la quatrième fois, le Régiment immortel a défilé dans les rues de la capitale du Portugal, Lisbonne. Une centaine de personnes ont marché sous une averse au centre de Rome, et 300 se sont réunies sur le territoire de l'Ambassade de Russie à Tokyo. L'action se déroule pour la deuxième fois au Japon. Deux marches ont eu lieu dans la ville canadienne de Toronto avec la participation d'environ 8 000 personnes. Cette action est également appréciée au Brésil. Elle a suscité un vif intérêt auprès du public et des médias locaux. Aux États-Unis, le Régiment immortel a défilé dans 28 villes.

Dans les pays de l'espace postsoviétique, le Régiment immortel est déjà devenu une sorte de tradition nationale. La mémoire des morts pendant la Grande Guerre patriotique a été largement honorée au Belarus. La marche la plus nombreuse du Régiment immortel y a eu lieu le 9 mai à Brest, où elle a réuni plus de 9 000 personnes. Même si, ces dernières semaines, les Arméniens sont absorbés par les événements politiques intérieurs, en créant leur chemin vers l'avenir ils n'oublient pas non plus le passé, Journée de la Victoire y compris. A Erevan, le Président du pays Armen Sarkissian se trouvait à la tête de la colonne du Régiment immortel. Des dizaines de milliers de personnes ont participé au régiment immortel au Kirghizistan, au Kazakhstan, en Ouzbékistan, en Azerbaïdjan, au Tadjikistan et au Turkménistan. Les nombreuses actions du Régiment immortel en Moldavie étaient véritablement populaires et ont montré la cohésion des Moldaves dans la perception de la grande Victoire. Des marches ont été organisées dans les villes géorgiennes de Tbilissi, Batoumi et Gori.

Le Royaume-Uni, Israël, l'Allemagne, la Turquie, la Namibie, l'Angola, l’Égypte, le Liban: la géographie du Régiment immortel est si large que la conférence de presse actuelle ne suffirait pas pour mentionner chaque pays participant.

Les jeunes ont activement participé à ces activités à travers le monde, ce qui est particulièrement important pour la préservation de la mémoire historique de la guerre et de la contribution décisive de notre pays à la victoire sur le fascisme. Il est évident que cette action est devenue une puissante force de consolidation capable, dans les conditions actuelles difficiles, de souder les jeunes et les anciennes générations de Russes.

Dans certains pays, l'action ne s'est pas déroulée sous la forme de marches dans les rues des villes ou dans des espaces extérieurs, mais sur le territoire des Centres culturels et scientifiques russes, dans les locaux des communautés et des clubs russes, ainsi que sur les lieux où sont enterrés les soldats soviétiques pour déposer des couronnes de fleurs. Ce choix a parfois été déterminé par la situation difficile en matière de sécurité, les lois ou les traditions particulières des pays de séjour. Dans plusieurs pays a été instauré l'état d'urgence ou l'interdiction d'organiser des marches. Dans la grande majorité des cas, les marches étaient convenues avec les autorités qui garantissaient la sécurité des participants. Souvent, des représentants locaux officiels participaient eux-mêmes à ces activités commémoratives.

Malheureusement, il y a eu "un peu de fiel". Et une nouvelle fois les forces très connues de plusieurs pays ont tenté d'empêcher les gens de célébrer leur fête. A nouveau, les autorités officielles lettones se sont efforcées d'empêcher la célébration de la Journée de la Victoire en attisant un fond médiatique négatif autour de la fête. Il y a eu de nombreux obstacles organisationnels.

Néanmoins, le Régiment immortel a réuni 15 000 participants à Riga. Bien que le 9 mai soit un jour ouvré en Lettonie, plus de 150 000 personnes (la population de Riga est de 700 000 habitants) ont assisté à la célébration devant le monument aux libérateurs de Riga et de la Lettonie des occupants fascistes allemands. On notera également l'action traditionnelle, pour les trois pays baltes, de passage de la flamme éternelle – de la ville lettonne de Daugavpils à Vilnius, puis à Tallinn et à Riga. Ces chiffres et faits témoignent davantage de notre mémoire commune que toutes les déclarations des politiciens antirusses réunies.

Certaines forces ont également tenté de dévaluer l'importance de cette fête en Pologne. 300 personnes ont participé au Régiment immortel pour rendre hommage à leurs parents qui étaient sur le front ou travaillaient à l'arrière. Des diplomates russes sont venus avec les membres de leurs familles, des collègues d'autres ambassades, des citoyens de l'ex-URSS, des activistes de mouvements de vétérans. Cela n'a pas empêché certains activistes de répandre sur internet des insinuations selon lesquelles il s'agirait d'un faux événement pour lequel les participants avaient été mobilisés de force. J'étais au volant aujourd'hui quand je m'apprêtais à traverser le pont. Un jeune homme s'est approché de moi. Il m'a demandé de sortir et a demandé s'il pouvait enregistrer avec lui une vidéo pour son ami. J'ai répondu que je pouvais le faire, mais quel était le sens? Il a expliqué que son ami ne croyait pas qu'il était possible de venir simplement sur le pont, que ce n'était pas une action planifiée, que tout le monde pouvait venir ici et communiquer avec tout le monde. J'ai dû enregistrer cette vidéo, expliquer et montrer que nous étions tous vivants ici, que ce n'était pas une action réunie de force. Chaque personne venue assez tôt a pu faire partie de cette colonne. Aujourd'hui, honnêtement, je ne me suis pas couchée: je suis venue sur le pont à trois heures du matin simplement pour le traverser et avoir le temps de venir à la conférence de presse. Le nombre de volontaires était immense. Les mêmes fakes sont répandus sur l'action Régiment immortel, comme quoi les gens auraient été forcés de venir. Qui les force? Les gens tiennent énormément à assister à ces activités.

D'ailleurs, la même désinformation a été propagée à plusieurs reprises, malheureusement, par les radicaux ukrainiens qui cherchaient à rabaisser l'importance de l'héroïsme de leurs propres ancêtres.

En Ukraine, malgré l'opposition des autorités et des radicaux, l'action a également réuni un nombre record de participants cette année. Vous le savez, les symboles traditionnels de la fête – le Ruban de Saint-Georges et les drapeaux rouges – sont interdits dans ce pays. La peine va jusqu'à 5 ans de prison. Mais en dépit des risques les gens sont sortis dans la rue pour rendre hommage à leurs ancêtres et montrer aux nazis locaux qu'ils n'avaient pas peur d'eux. Selon les témoins, l'action Régiment immortel de Kiev s'est transformée en un kilomètre de véritable héroïsme. Plus de 50 000 personnes ont porté, du métro Arsenalnaïa jusqu'à la Flamme éternelle, des portraits en noir et blanc des héros à qui les autorités ukrainiennes actuelles tentent de voler la victoire, l'exploit et l'honneur. Le 9 mai, dans le centre de Kiev, on pouvait voir des rubans de Saint-Georges interdits, et des chants soviétiques retentissaient dans les rues. Pour cela les gens étaient interpellés, insultés et même frappés, mais ils continuaient d'avancer. Du matin jusqu'à la fin de la soirée. Il est triste de voir comment les gens devaient littéralement "reconquérir" leur espace pour honorer la mémoire de leurs pères et grands-pères. Je suis au courant des mesures de répression prises à l'égard des personnes qui chantaient les chants qu'ils voulaient, qui portaient les rubans de Saint-Georges, qui portaient les portraits de leurs ancêtres. Tout cela est répugnant.

L'action de la Journée de la Victoire à Odessa a tourné en véritable confrontation entre les participants et les activistes du Pravy sektor (Secteur droit). Ces derniers n'étaient pas nombreux, ils marchaient devant la colonne et filmaient les gens. La même tactique a été utilisée à l'Onu contre notre diplomate qui contrait les attaques propagandistes de la délégation ukrainienne. Ils filment tout le temps, puis publient des photos avec des menaces. Parfois ils empêchaient la colonne d'avancer. Les participants scandaient: "Le fascisme ne passera pas!", "Odessa – ville-héros!", "Diables de Bandera – dégagez d'Odessa!", "Donbass, nous sommes avec toi!", "Odessa – ville russe!" et même "Gloire au Président russe!". Certaines personnes ont été arrêtées pour ces derniers slogans. Au total, selon le Ministère ukrainien de l'Intérieur, 460 000 personnes ont participé aux festivités du 9 mai.

Dans certains pays, les organisateurs adoptaient une approche très originale de la célébration de la Journée de la Victoire. Hormis les activités traditionnelles, des diplomates, des compatriotes et des étudiants russophones ont participé à l'examen panrusse d'histoire de la Grande Guerre patriotique, ont organisé différents concours, expositions de photos et soirées thématiques. Les écoles auprès des ambassades de Russie ont organisé des "cours de courage" pour parler aux écoliers des événements de la Grande Guerre patriotique. Les établissements diplomatiques russes à l'étranger ont également coopéré avec l’Église orthodoxe russe, des messes commémoratives ont été prononcées dans plusieurs pays à l'occasion de la Journée de la Victoire.

Je voudrais exprimer une sincère gratitude à tous les pays, aux autorités officielles de toutes les villes où ces activités se sont déroulées. Un travail colossal a été effectué avec la participation de nos partenaires et collègues étrangers, qu'il s'agisse du choix du lieu, de l'heure de l'action, des événements, des concerts, des expositions et des prestations, ou encore des questions de sécurité, de transport, de déplacement et d'organisation. Un grand merci à tous les pays, aux représentants de ces pays, aux structures, aux mairies des villes qui ont organisé ces activités au plus haut niveau. Je voudrais exprimer notre gratitude particulière aux représentants américains qui ont tout fait pour que le chœur Touretski puisse arriver à temps à l'Onu. Cela était remis en question à cause des embouteillages et des situations imprévues, mais une nouvelle fois je voudrais dire que les autorités américaines et migratoires ont apporté une contribution très constructive. Nous les remercions pour cela. C'est un autre exemple de la coopération au profit des peuples de nos pays.

 

Sur les activités à l'occasion du 100e anniversaire de Lev Mendelevitch

 

Le service diplomatique russe honore ses traditions séculaires et préserve la mémoire de nos diplomates éminents et de leur contribution inestimable à la protection et à la promotion des intérêts de notre pays sur la scène internationale.

Cette année marque le 100e anniversaire du diplomate soviétique éminent Lev Mendelevitch, qui a laissé une trace indélébile dans l'histoire de la politique étrangère du pays. Parmi ses nombreux mérites on peut citer sa participation au règlement de la crise des missiles de Cuba, l'élaboration du Traité de non-prolifération de l'arme nucléaire, ou encore les négociations dans le cadre de la Réunion sur la sécurité et la coopération en Europe. Il a joué un rôle-clé dans la création et le renforcement du système de prévision, d'analyse et de planification en politique étrangère. Réunissant à la fois les qualités d'un grand professionnel, d'un homme fiable et à l'écoute, Lev Mendelevitch a acquis à juste titre la réputation d'être l'un des meilleurs spécialistes sur un large éventail de problèmes de l'agenda international.

Le Ministère a prévu d'organiser une série d'activités visant à immortaliser l'œuvre unique et l'héritage professionnel de Lev Mendelevitch. En particulier, un essai biographique paraîtra dans le numéro d'août du magazine Mejdounarodnaïa Jizn ("Vie internationale"), et en septembre le Ministère des Affaires étrangères organisera une soirée d'hommage avec la participation de la direction du Ministère, des vétérans du service diplomatique et des collaborateurs des services où il a travaillé et qu'il a dirigés. Au même moment, dans le hall, sera organisée une exposition de documents d'archives faisant la lumière sur les principales étapes des voies professionnelle et personnelle de Lev Mendelevitch.

 

Réponses aux questions:

Question: Par leurs agissements d'hier, les autorités de Kiev ont montré une nouvelle fois qui elles étaient. De toute évidence, des actions de ce genre sont susceptibles de se répéter. Ne pensez-vous pas qu'outre les déclarations condamnant de telles actions, il faudrait prendre des mesures visant à empêcher que cela se reproduise? N'est-il pas temps de réagir plus fermement et de ne pas répéter comme un mantra que "la Crimée est à nous"? Cela ne fait aucun doute, mais on a l'impression que chaque fois que nous le disons, c'est pour mieux s'en convaincre.

Réponse: Les déclarations ne sont pas de simples propos. Ce sont les déclarations des représentants officiels, qui sont ensuite écrites et envoyées à titre de documents officiels aux structures internationales et à nos partenaires. Cela fait partie du droit international car c'est la position russe sur les principales questions réglementées par les accords sur la liberté d'expression. Cela fait partie du travail diplomatique et politique, qui donne ses résultats. Sachant que les méthodes alternatives d'analyse de la situation restent en vigueur. Dès l'apparition, hier, des informations concernant l'arbitraire vis-à-vis de l'agence Rossiya Segodnya en Ukraine - et cela arrive à chaque fois quand on interpelle nos journalistes - toutes les autorités compétentes ont fait leur travail. Ce n'est pas seulement le travail du Ministère des Affaires étrangères, des déclarations de l'administration du Président et des commentaires du Porte-parole du Président. Tout le gouvernement russe est impliqué dans ce travail. Je peux vous l'assurer.

Vous comprenez que tout ne doit pas être exprimé, que tout le travail n'est pas public, mais que tout ce qui est lié à la protection des intérêts des journalistes, premièrement, est suivi par le gouvernement russe et que, deuxièmement, nous élaborons toutes les mesures nécessaires dans chaque cas. Il me semble qu'il est impossible, dans toutes les affaires précédentes, de reprocher à la Russie son inattention ou le non-règlement de ces questions - il n'y a pas de tels faits. En l'occurrence, les mesures les plus efficaces seront prises.

Question: Le "rideau de fer" se referme autour de la Russie et de la Crimée, et il semble encore plus sérieux qu'en 1948. D'après vous, dans les conditions actuelles, alors que les politiciens et les hommes d'affaires ignorent les intérêts notamment des Criméens, n'est-il pas temps, en termes de "soft power", de s'appuyer sur notre communauté journalistique, sur les liens corporatifs? Nous pouvons utiliser les capacités de l'Union des journalistes de Russie, de la Fédération internationale des journalistes, notamment faire participer plus activement nos compatriotes à ce travail. Malheureusement, ces derniers temps, par rapport à 2014 et 2015, l'intérêt de la presse régionale a diminué par rapport à ce qui se passe ici.

Réponse: Ne cédez pas aux mythes. Certains veulent qu'il en soit ainsi, mais ce n'est pas le cas. Si quelqu'un a besoin et cherche à inventer ce "rideau de fer", notre mission consiste à faire en sorte que ces mythes ne circulent pas. J'ai parlé aujourd'hui des mythes sur le pont de Crimée. Car cela fait également partie du "rideau de fer". Mais le pont existe et aujourd'hui nous rions ensemble avec vous sur ces publications absurdes. Il faut faire la même chose avec tout le reste.

En ce qui concerne l'implication des structures non gouvernementales dans le travail de soft power, le Ministère des Affaires étrangères s'en occupe très activement. Nous avons commencé à faire participer les journalistes criméens à la couverture des visites du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Tout n'a pas fonctionné immédiatement parce que certains pays ont "boycotté" la délivrance de visas aux Criméens. Mais nous travaillons sur ce problème. Tout un groupe de journalistes criméens vient déjà à Moscou et participe à la couverture des visites étrangères du Ministre. N'est-ce pas un exemple concret de percée du "rideau" virtuel?

En ce qui concerne l'attention attirée sur les problèmes de la Crimée, je ne peux pas accepter ce reproche à mon égard. Je viens ici régulièrement, il y a un an, au centre médiatique de Simféropol, nous avons organisé une conférence de presse de 5 heures, nous avons accordé des interviews, nous avons parlé et dressé des plans, notamment avec la chaîne Millet, que nous réalisons aujourd'hui. Plusieurs de mes collègues font la même chose. La critique saine n'est jamais excessive. C'est pourquoi je la prends dans le sens d'un plan d'action.

Je suis prête à évoquer avec vous toutes les futures démarches concrètes en ce sens. Nous avons communiqué avec l'Union des journalistes de Crimée. Nous sommes prêts à examiner toutes vos propositions et à commencer à les réaliser. De nombreuх projets, parmi ceux évoqués il y a deux ans, se réalisent progressivement, par exemple la participation de journalistes criméens à différentes activités sur les plateformes internationales - ce qui est très difficile. Sachant qu'on fait venir et qu'on délivre des visas aux combattants de "l'opération antiterroriste" (ukrainienne), à de prétendus "vétérans" et aux tireurs d'élite qui reconnaissent qu'ils sont des tireurs d'élite d'active et participent aux séminaires médiatiques. D'une certaine manière, ils obtiennent des visas américains. Comment? On a cherché sur internet et on a vu que ces tireurs d'élites bénéficiaient tout simplement de bourses américaines. Vous vous imaginez: des individus, sur leur propre territoire, renoncent à la vie pacifique, passent une formation pour devenir tireurs d'élite et tirent sur leur propre territoire, leurs concitoyens et compatriotes, et ils le font avec l'argent américain. Puis ils se rendent aux USA, viennent à l'Onu et parlent de l'espace médiatique. C'est du cynisme au plus haut point. En fait, c'est la raison pour laquelle nous travaillons, montrons et racontons tout. Quand nous avons attiré l'attention sur ce point, nous avons obtenu une réaction de l'Onu qui indique clairement que ces activités n'ont rien à voir notamment avec le Comité de l'information des Nations unies, qu'il s'agit d'une initiative de diplomates ukrainiens dont nous avons fait tomber les masques. Nous sommes prêts à examiner tous les projets que vous nous présenterez.

Question: Nous savons à quel point il est difficile pour les diplomates de travailler aujourd'hui. Les diplômés de notre école qui ont étudié ou étudient à l'Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO) nous tiennent au courant. Sur quoi doivent se focaliser les diplômés de notre école qui rêvent d'intégrer le service diplomatique et de travailler en tant que journalistes internationaux?

Réponse: Il n'a jamais été facile de travailler en tant que diplomate. Nous connaissons non seulement plusieurs exemples historiques de mort tragique de diplomates, mais également des exemples très récents – souvenez-vous de nos collègues cruellement tués en Irak (d'ailleurs, j'ai vu récemment que leurs assassins avaient été condamnés). Cela a toujours été le cas. C'est un métier en apparence facile, qui implique de communiquer et de participer aux réunions et réceptions mondaines. Mais en réalité c'est un travail politique complexe qui doit paraître imperceptible, simple et facile. Mais il s'accompagne de certains risques quand, dans tel ou tel pays, se produisent des événements imprévus, quand un conflit passe de la phase non active à la phase chaude, quand une effusion de sang se produit. Les diplomates restent des otages ou des gens qui représentent leur pays en première ligne.

Ce métier a toujours été complexe, difficile et parfois très dangereux. Je voudrais vous inviter au ministère des Affaires étrangères: dans le hall vous verrez une plaque commémorative spéciale en hommage à nos collègues qui ont donné leur vie, ont été tués et ont péri en accomplissant leur devoir professionnel. A notre plus grand regret, les dernières inscriptions sont très récentes.

En étudiant au MGIMO il faut prêter attention aux choses qui ont toutes leur importance – la connaissance de son histoire, de l'histoire des relations internationales, la connaissance de langues étrangères et des particularités du pays dont les étudiants apprennent la langue. Il est tout aussi important de savoir communiquer, établir le dialogue et harmoniser des choses qui paraissent incompatibles. Il faut savoir établir une communication amicale et constructive sans oublier que la mission principale du diplomate consiste à défendre les intérêts nationaux.

Question: En janvier dernier, j'ai rendu visite à des amis à Kiev. A l'aéroport, de nombreux citoyens détenant des passeports russes sont priés de s'écarter avant de recevoir une interdiction de trois ans pour "avoir visité la Crimée". Ils ignorent comment les Ukrainiens connaissent cette information, pourquoi elle fuit toujours. Je me réjouis de l'ouverture du pont, de la possibilité de venir ici sans obstacles et sans fournir d'informations quelconques. Mais que peuvent faire les gens qui ont des proches en Ukraine? Peut-on apporter une aide pour qu'ils puissent visiter les tombes de leurs proches?

Réponse: Beaucoup de choses étranges se produisent aujourd'hui en Ukraine. Nous avons parfaitement conscience des origines de ces événements qui ne se résument pas uniquement au coup d’État commis dans ce pays. Ce sont des manipulations politiques. L'élite actuelle doit rester au pouvoir à tout prix. Avec ce qui se produit dans le pays, il lui est de plus en plus difficile de le faire. Il faut constamment stimuler l'opinion publique et son soutien en imposant l'image d'un ennemi à qui faire porter le chapeau, accuser la Russie de tous les maux et échecs, dire qu'elle est responsable et qu'elle fait tout pour mener une prétendue "activité subversive" en Ukraine.

Ce qui était lié à l'arrestation et à l'indigne perquisition et interpellation des journalistes de Rossiya Segodnya a été immédiatement présenté comme une lutte contre l'espionnage et la haute trahison. Selon les arguments invoqués, des passeports et des récompenses russes auraient été trouvés. J'ai une question: ces policiers en Ukraine ont-ils essayé de pénétrer chez les membres du gouvernement pour chercher des green cards, des passeports d'autres États, des récompenses d'autres pays? Je pense qu'ils trouveraient beaucoup de choses intéressantes. Hier ils ont présenté de manière ostentatoire (j'ai vu les photos) l'argent, les billets en euros et en dollars - visiblement une preuve de haute trahison selon eux. Alors que pour présenter l'argent ne serait-ce que d'un membre du gouvernement ukrainien, la taille d'un lit et même du pays ne suffirait pas. Alors pourquoi les policiers ne vérifient pas et ne se demandent pas qui, en Ukraine, est effectivement un traître, qui travaille pour d'autres États? Après tout, il est paradoxal qu'un journaliste qui exerçait son activité journalistique et ne le cachait pas ne puisse pas la pratiquer alors que l'Ukraine a exprimé à de nombreuses reprises son attachement à ces valeurs. Sachant que parmi les membres du cabinet et de l'élite politique, il y a des gens bénéficiant de la double nationalité voire uniquement de la citoyenneté d'autres pays. Cela ne pose aucun problème. C'est absurde et paradoxal.

Bien évidemment, nous faisons tout pour que les actions de Kiev visant à pousser et à provoquer son peuple au conflit ne se réalisent pas. C'est très difficile parce qu'ils utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées. J'ai cité plusieurs exemples aujourd'hui. Je ne l'ai pas inventé. Les liens vers ces articles, notamment sur le pont de Crimée, peuvent être trouvés sur internet. Ils sont désignés avec la date et le lien des médias. Ils l'ont fait. Tout cela est fait notamment avec les consignes de l’État. Nous faisons tout pour que cette activité provocatrice des autorités ukrainiennes n'apporte pas les résultats catastrophiques escomptés.

C'est très dommage pour les gens. Vous avez raison. Ils ne peuvent tout simplement pas venir. Puisque vous avez posé la question, je ne peux pas ne pas en parler. D'autant que plusieurs questions ont été reçues à ce sujet. J'ai été choquée par ce qui s'est passé dans la ville de Krivoï Rog où, le 9 mai, les habitants ont organisé une activité solennelle en hommage aux héros de la Grande Guerre patriotique. A un moment donné ils ont passé la chanson "Rendez la mémoire". En effet, c'est une chanson que j'ai écrite. J'ai une coauteure, Maral Iakchieva, Maxim Fadeev a fait l'arrangement musical, et Narguiz l'a chantée. Nous ne l'avons pas caché. Je ne suis pas sûre que les gens le savaient. Ils ont simplement aimé les paroles de la chanson. Pourquoi? Une nouvelle fois parce que nos peuples sont proches par l'esprit, la culture et le ressenti de ce monde. C'était un choc pour moi d'apprendre que la femme qui était responsable de l'organisation de cette activité a été limogée. Le plus terrible est qu'on ne peut pas lui exprimer notre soutien parce que cela entraînerait des répressions contre elle. Je suis entièrement d'accord avec vous, c'est très dommage pour les gens.

Question: Tout d'abord, je félicite tout le monde pour l'ouverture du pont de Crimée, événement marquant non seulement pour les Criméens mais également pour toute la Russie, ainsi que pour la Journée de la Victoire célébrée il y a quelques jours. Pour faire un peu d'humour, je voudrais également féliciter tout le monde d'être inscrit sur la liste du site scandaleux Mirotvorets.

Réponse: J'y figure depuis longtemps, mes adjoints également. Nous nous y sommes déjà habitués. Nous avons écrit plusieurs lettres à l'OSCE, envoyé des notes aux USA parce qu'à un moment donné ils hébergeaient ce site sur leurs serveurs. Aucun résultat.

Question: J'ai lu votre post sur la chanteuse Ioulia Samoïlova, la persécution qu'elle a subie. J'étais également touché, j'ai écrit à ce sujet. Cette personne représentait le pays dans un concours. Cela arrive à tout le monde – certains vont en finale, d'autres restent sur la touche. Ne trouvez-vous pas qu'en réalité cette persécution est due au fait que Ioulia Samoïlova exprime constamment sa position patriotique?

Actuellement, la Douma étudie une loi stipulant que si quelqu'un s'alignait sur le régime des sanctions occidentales en Russie, il en assumerait la responsabilité. Peut-être qu'il faut appliquer cette loi à certaines de nos organisations qui ignorent la Crimée?

Réponse: Permettez-moi de dire quelques mots, qui pourraient paraître généraux mais sont très importants pour moi. Je n'admets strictement aucune discrimination quelle qu'en soit la forme. Je trouve qu'une société qui s'estime démocratique, où il y a des valeurs, une culture, une histoire, des gens qui y sont attachés, ne peut pas se permettre de persécuter. J'exprime également l'avis de notre pays qui n'admet pas la persécution à l'échelle nationale. Cette position a été exprimée à de nombreuses occasions. Nous ne soutenons aucune politique de sanctions ni action visant à pousser un État au pied du mur. Il existe des mécanismes légaux, et surtout le Conseil de sécurité des Nations unies qui est le seul à pouvoir prendre la décision légitime d'adopter des sanctions, d'exercer une pression sur un État par rapport à une certaine situation. Cette décision est prise en s'appuyant sur des raisons légitimes après examen des documents et des informations. Toute persécution est inadmissible quelle qu'en soit la forme - que ce soit à l'échelle individuelle ou planétaire. Ce n'est pas notre voie ni notre méthode. La critique - évidemment -, l'analyse - oui -, mais sans franchir la limite qui efface la frontière entre l'homme et l'animal.

Quant au fait que, soi-disant, on n'accorde pas d'intérêt à la Crimée (c'est la deuxième fois que j'en parle), le pont a été construit, les caractéristiques du pont, de par le nombre d'heures de travail, les moyens, le financement, la volonté politique investie dans ce projet, sont sans précédent dans l'histoire récente de notre pays. En revanche, tout ne se réalise pas immédiatement, et c'est normal. Nous savons parfaitement quel parcours a été effectué par la Crimée pour l'intégration à la société russe dans tous les sens du terme – politique, constitutionnel, économique, financier et social. Nous le comprenons comme objectif, mais je pense qu'il faut regarder les choses objectivement car énormément de choses sont faites tout de même.

Question: Encore récemment, l'Ambassadrice des USA auprès de l'Onu Nikki Haley a directement accusé la Russie d'abuser de son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies. Néanmoins, mardi, les USA ont bloqué une résolution pour une enquête indépendante sur l'incident dans la bande de Gaza. Ils ont rejeté toute la responsabilité sur le Hamas. Que pouvez-vous dire de la réaction des USA à la situation à Gaza?

Réponse: J'ai commenté l'approche russe de la situation. Je pense qu'elle est exhaustive.

Quant à savoir pourquoi la Russie n'est pas simplement accusée, mais provoquée pour recourir au veto, je dirai que c'est un jeu politique. A l'approche de la campagne irakienne, la situation était exacerbée de la même manière qu'aujourd'hui. De manière insolente et en utilisant tous les mécanismes de pression, les USA avaient cherché à déséquilibrer le Conseil de sécurité des Nations unies pour faire adopter une résolution de force contre l'Irak. A plusieurs reprises. La Russie, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, et la France, très active à l'époque, étaient fermement opposées à ce scénario et avaient affiché leur position. Alors pourquoi les USA soumettaient-ils à chaque fois des propositions au Conseil de sécurité en sachant bien que cela allait découler sur un veto ou un refus de soulever la question, et donc sur une issue négative pour ces résolutions de force? Pour les non-connaisseurs des affaires internationales et des détails du travail à l'Onu et du travail au Conseil de sécurité, cette question est un mystère. Pourquoi le faire en sachant pertinemment que la résolution sera bloquée? Ne proposez pas la même chose à chaque fois.

En 2006-2007, mon homologue, qui était à l'époque porte-parole de la Représentation permanente des USA auprès de l'Onu, pendant une interview lors de notre voyage conjoint à Chicago, en réponse à ma déclaration selon laquelle la campagne contre l'Irak était juridiquement infondée, a suggéré d'attirer l'attention sur le nombre de fois que les USA avaient soulevé cette question.

Du point de vue des USA, le nombre de tentatives de soumettre la résolution au débat est donc déjà considéré comme une base juridique internationale pour un éventuel scénario de force potentiel. Deuxièmement, c'est un argument supplémentaire visant à discréditer la politique de la Russie pour pouvoir dire que nous ne sommes pas constructifs au Conseil de sécurité et bloquons tout. Cela fait partie du jeu politique.

Malheureusement, les processus de paix au Moyen-Orient et en Syrie ne sont pas les seuls à être impactés par ce jeu permanent. Ce n'est pas la Russie ou les autres pays qui en souffrent, mais avant tout l'Onu elle-même parce que cela érode complètement les fondations et l'autorité de son Conseil de sécurité, qui est un mécanisme unique.

Je voudrais rappeler que le droit de veto a été inventé et proposé précisément par les représentants américains quand la future Organisation était en cours de formation. Et il faut dire qu'à l'époque, les représentants américains étaient prévoyants. C'est ce mécanisme et levier précis qui évite au monde d'être réduit à la signature de documents ou de décisions sous la pression d'un groupe de pays. En utilisant le vocable américain, c'est le fameux mécanisme de "check and balance" ("freins et contrepoids"), mais à l'échelle internationale. Il a servi à l'époque de l'Irak quand, grâce au droit de veto et à la position de plusieurs pays, on a réussi à ne pas impliquer l'Onu dans cette décision complètement honteuse qui avait besoin d'être légitimée. L'attaque contre l'Irak n'a pas été légalisée par l'Onu et la communauté internationale. Ainsi on n'a pas simplement sauvé la face, mais également l'Organisation, parce que personne n'aurait pardonné l'assassinat de centaines de milliers de civils en Irak avec l'aval et l’indulgence de l'Onu. Tout le monde se demanderait quelle est cette Organisation qui a admis de tels sévices et une tragédie aussi colossale.

Question: Vous avez déjà parlé des marins du navire russe Nord, dont cinq se trouvent actuellement sur le territoire ukrainien et deux sont revenus à Kertch. Vous le savez, la plupart des habitants de Crimée ont la double citoyenneté. Selon le site du Parquet ukrainien, il suffit aux marins du navire Nord de présenter leur passeport ukrainien et de traverser la frontière ukrainienne, conformément à la loi ukrainienne, pour se rendre en Crimée. Est-ce que les laisser là-bas avec leur passeport russe est une volonté de la Russie ou est-ce la volonté des marins de dire qu'ils sont citoyens russes tout en restant en Ukraine?

Réponse: Permettez-moi de ne pas dévoiler tous les détails, parce que la tâche principale actuellement est le retour des marins et leur maintien en bonne santé. Nous savons, sur l'exemple d'autres personnes interpellées sur le territoire ukrainien, comment les forces de l'ordre ukrainiennes se comportent avec ceux qui sont liés d'une manière ou d'une autre à la Russie.

La situation est suivie de près par le Ministère. Les experts spécialisés s'en chargent. Je peux affirmer que cette question est traitée, tout comme dans d'autres situations. Pour l'instant nous nous abstiendrons de donner ces détails, car cela pourrait nuire à ces personnes.

Question: Lundi, les responsables d'Eupatoria et de Marignane ont signé un accord de coopération. Hier, Paris - notamment vos collègues du Ministère français des Affaires étrangères - a qualifié cet accord de contraire au droit international. Que pouvez-vous dire au sujet de cette déclaration?

Réponse: Le plus drôle est de l'entendre de la part de la France qui vient de se joindre aux frappes de missiles contre l’État souverain de la Syrie sans avoir l'accord de Damas ni d'aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

Dire qu'en l'occurrence Paris peut définir ce qui correspond ou non au droit international est tout simplement étrange. La Crimée existe, même si certains le nient, ne veulent pas voir le pont, les Criméens et ce qui se passe ici, comment évolue la situation, comme sont réglés les problèmes et quels problèmes persistent. Malheureusement, la communauté occidentale puise l'information dans les rapports mythologiques des ONG dont les représentants n'ont jamais mis les pieds ici. C'est pourquoi notre objectif consiste à fournir des informations véridiques. C'est dans ce but que le Ministère des Affaires étrangères organise notamment des voyages de délégations étrangères, y compris des pays mentionnés. Nous saluons le fait que les ONG, la société civile, les entreprises, les militants des droits de l'homme et les représentants parlementaires de différents pays viennent voir ce qui se passe réellement sur place.

 

***

 

S'il n'y a plus de questions, permettez-moi de clore la conférence de presse et de vous inviter tous en Crimée. La météo est excellente, la mer, la beauté, le pont. Bienvenue en Crimée!

 

 

 

 

 


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