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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 3 août 2018

1451-03-08-2018

 

Sur la situation en Syrie

 

La situation en Syrie reste compliquée, même si on observe toujours une tendance à l'amélioration.

Les forces gouvernementales parachèvent l'élimination du foyer terroriste situé dans les provinces de Deraa et de Quneitra, au sud-ouest du pays. L'armée syrienne, aidée par les combattants "pacifiés" du groupuscule "Chabab al-Sunnah", est arrivée à repousser le groupe "Armée de Khaled Ben al-Walid" qui avait fait allégeance à Daech jusqu'à la ligne de démarcation avec Israël et la frontière jordanienne. Le 30 juillet, les combattants de Daech ne contrôlaient plus que 2% du territoire de la province de Deraa. Le Gouvernement syrien a repris environ 120 localités, dont 50 par des moyens pacifiques. Les points d'appui que les extrémistes s'empressent de quitter disposent de réserves considérables de nourriture et d'armes, y compris de production occidentale. Leurs pertes humaines ne cessent de croître: 230 terroristes ont été éliminés sur le front du sud-ouest pendant les dix derniers jours du mois de juillet.

Les forces gouvernementales syriennes renforcent leurs positions. Outre les combattants "pacifiés" de certains groupes armés, elles recrutent des volontaires parmi les "hommes armés" qui souhaitent se régulariser. Ainsi, le point de recrutement ouvert mi-juillet dans la ville de Nava (province de Deraa) a reçu plus de 150 anciens combattants de l'Armée syrienne libre dès le premier jour.  

Dans la province voisine de Quneitra, on finalise actuellement le désarmement des combattants "pacifiés". On poursuit également l'évacuation des "intransigeants" et de leurs familles vers le nord de la Syrie. Au total, plus de 9 000 personnes sont parties de Quneitra vers la zone de désescalade d'Idleb. A Idleb, les leaders de certains groupes établissent des contacts avec le Centre pour la réconciliation des belligérants et étudient les conditions d'une réconciliation éventuelle avec les autorités.

Nous avons porté une attention particulière aux propos de Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme (HCDH), concernant les attentats commis par Daech dans le sud-ouest de la Syrie - notamment un attentat-suicide qui a tué plus de 250 personnes à Soueïda le 25 juillet, ou encore la prise d'otage de femmes et d'enfants dans le village d'Al-Shbiki. Nous soutenons évidemment la condamnation sévère de ces violences inhumaines par le HCDH. Il faut pourtant souligner que les Nations Unies en donnent une explication assez surprenante: ces événements seraient liés à l'apparition, dans la province de Soueïda, de nouveaux combattants de Daech, prétendument évacués depuis Yarmouk, Hajar al-Aswad et Tadamoun dans le cadre d'un "accord" entre Damas et les combattants. Ravina Shamdasani a exprimé sa préoccupation concernant une aggravation éventuelle de la situation à Soueïda  et a appelé Damas à s'abstenir de déplacer les combattants de Daech vers des régions densément peuplées.

Dans ce contexte, je voudrais souligner que les propos du HCDH altèrent et défigurent les faits de manière préméditée et sans scrupule. Il n'y a aucune évacuation de combattants de Daech depuis Yarmouk, Hajar al-Aswad et Tadamoun vers le sud de la Syrie, comme il n'y a été et il n'y a toujours aucun accord en ce sens entre le Gouvernement syrien et les combattants. La seule évacuation qui a eu lieu pendant cette période a été celle des femmes et des enfants des trois localités mentionnées vers le nord, dans la province d'Idleb, mais pas vers le sud du pays.

En spéculant ainsi sur la tragédie de Soueïda, les défenseurs des droits de l'homme ont tenté d'accuser Damas non seulement d'"entente criminelle" avec les combattants, mais aussi des attentats meurtriers qui ont suivi au sud de la Syrie. D'un autre côté, le HCDH n'a pas accordé d'attention aux accords tout à fait réels avec Daech, qui ont permis à ses combattants de quitter sans aucun obstacle les grandes villes qu'ils occupaient - par exemple Mossoul en Irak ou Raqqa en Syrie.

 

Sur les propos de Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme, sur la situation en Syrie

 

Les tentatives de rejeter sur le Gouvernement syrien la responsabilité des attentats commis par Daech dans le sud-ouest du pays sont absolument inacceptables. Elles défigurent grossièrement la situation réelle en Syrie.

Nous constatons malheureusement de nouvelles spéculations de l'Onu sur cette tragédie. Selon nous, cette attitude discrédite le Haut-Commissaire aux droits de l'homme et son Commissariat. Ce n'est pas la première fois que des objectifs anti-syriens et conjoncturels prévalent sur le bon sens et la vérité. C'est encore plus grave compte tenu de l'absence de toute réaction de cette structure internationale spécialisée dans la défense des droits de l'homme aux accords tout à fait réels avec le Daech que je viens de mentionner. 

 

Sur la mise en œuvre de l'initiative russe concernant le retour des réfugiés en Syrie

 

La mise en œuvre de l'initiative russe concernant le retour des réfugiés en Syrie attire évidemment une attention particulière des médias. Aujourd'hui, je peux partager avec vous plus de détails à ce sujet.

Le Ministère russe des Affaires étrangères coopère activement avec le Ministère de la Défense pour mobiliser des efforts internationaux visant à favoriser le retour des personnes déplacées et des réfugiés syriens dans leur foyer.

Cette initiative prévoit des réunions du Groupe interministériel de coordination pour le retour des réfugiés en Syrie, ainsi que des conférences de presse conjointes.

Dans le même temps, nous maintenons des contacts étroits avec les autorités des pays étrangers accueillant des réfugiés syriens sur leur territoire pour obtenir des chiffres concrets. Selon les données généralisées, 45 pays accueillent 6,8 millions de personnes de cette catégorie, dont 2 millions de femmes et 3,5 millions d'enfants. Selon le HCDH, le nombre le plus important de réfugiés syriens a été enregistré en Turquie (plus de 3,5 millions), au Liban (975 000) et en Jordanie (plus d'un demi-million - 660 000). Selon les estimations, environ 1,5-1,7 million de Syriens hébergés dans huit pays du monde (le Brésil, l'Allemagne, le Danemark, l’Égypte, la Jordanie, l'Irak, le Liban et la Turquie) se disent disposés à revenir en Syrie.      

Le processus de rapatriement des réfugiés est le plus actif au Liban et en Jordanie.

Le Ministère russe des Affaires étrangères et le Ministère de la Défense coopèrent activement et régulièrement - notamment au niveau de l'Ambassade russe à Damas et du Centre pour la réconciliation des belligérants - avec le Gouvernement syrien pour mettre au point les paramètres du retour des réfugiés. Le nombre de personnes déplacées qui reviennent chez elles ne cesse de croître.

L'accroissement de l'aide humanitaire aux personnes démunies, aux malades et aux blessés, ainsi que le rétablissement de l'infrastructure sociale et économique de la Syrie sont cruciaux pour le sort des personnes déplacées et des réfugiés. Ce travail peut et doit s'effectuer sur une base collective et évidemment dépolitisée, conformément aux règles de l'Onu, dans l'intérêt de tous les Syriens et sur tout le territoire du pays.   

Nous considérons que la reconstruction sociale et économique de cet État et le retour des réfugiés et des personnes déplacées à leur foyer constituent un objectif urgent et prioritaire d'envergure internationale, dont la résolution déterminera le succès du rétablissement durable d'une véritable vie pacifique et de l'éradication du terrorisme et de tous les facteurs qui l'engendrent sur le sol syrien.

Les sanctions financières et économiques adoptées unilatéralement contre la Syrie par certains États ou groupes régionaux constituent un obstacle considérable sur cette voie. Nous appelons avec insistance à lever ces restrictions arbitraires qui freinent la normalisation de la vie des citoyens syriens et le règlement durable de la situation dans le pays sur la base solide du droit international, notamment de la résolution 2254 adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité de l'Onu. 

 

Sur le projet canadien d'accueillir des militants des Casques blancs

 

Nous commentons régulièrement tout ce qui est lié à la pseudo-organisation humanitaire des Casques blancs. Franchement, je pense qu'il est temps de les renommer "Masques blancs". Car il s'est avéré - et c'est un fait prouvé - que toutes ces personnes qui se présentaient depuis des années comme des militants humanitaires étaient des agents étrangers qui travaillaient sur le territoire de la Syrie afin de protéger les intérêts anti-syriens d'autres États en contrepartie de sommes d'argent énormes. Aujourd'hui, on les évacue d'urgence pour les répartir entre différents pays.

Nous avons noté la décision du Canada d'accueillir les Casques blancs. Encore une fois, ces personnes se présentaient comme des activistes humanitaires alors qu'elles n'en étaient que des simulacres. Qui plus est, elles avaient des liens étroits avec les extrémistes. A vrai dire, nous n'avons pas été surpris par le fait qu'on envisage de les cacher, cette fois au Canada. Il en existe plusieurs raisons.

Premièrement, on sait très bien qu'Ottawa - tout comme certaines autres capitales occidentales - offre depuis longtemps à ce groupe son soutien moral, voire une aide financière directe. Il s'agit de sommes considérables, de plusieurs millions de dollars. Je voudrais également rappeler que ces faux militants humanitaires se sont notamment illustrés par leurs mises en scène commandées par des formations antigouvernementales, ont tenté de prolonger la guerre en Syrie le plus longtemps possible, de provoquer de nouveaux conflits, de tourner les Syriens les uns contre les autres ou de discréditer tout simplement la Syrie et son peuple, au lieu d'aider réellement les victimes.    

D'autres facteurs expliquent cette volonté d'accueillir ces prétendus "réfugiés" au Canada. Il semble que les Casques blancs et les autorités canadiennes sont des âmes sœurs en matière d'accusations infondées contre les autorités syriennes et de critiques antirusses. Par ailleurs, on ne sait pas encore quelle sera l'attitude des Canadiens ordinaires envers ces "réfugiés" après la défaite des groupes terroristes et la prise de conscience - que nous espérons - de la situation sur le terrain.

Je voudrais rappeler l'existence de "taches noires" dans l'histoire du Canada, qui a notamment accueilli des hitlériens fugitifs - nous nous en souvenons parfaitement - notamment des membres des bataillons ukrainiens de SS. Si certains Canadiens ont oublié ces faits, nous pouvons facilement les rappeler. Je voudrais également mentionner que beaucoup de ces personnes n'ont jamais été punies pour leurs crimes. Aujourd'hui, Ottawa tend la main aux complices des terroristes. L'opinion publique canadienne devrait évidemment y réfléchir.    

 

Sur la position de l'Unesco concernant la reconstruction de Palmyre

 

On nous a posé une question concernant la position de l'Unesco et les actions entreprises par cette organisation internationale pour la reconstruction de Palmyre. Je voudrais indiquer que la position de l'Unesco concernant la reconstruction de Palmyre se base sur la nécessité du respect absolu de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel de 1972 et des Orientations de guider la mise en œuvre de la Convention. En même temps, les pouvoirs de l'Organisation en matière de protection du patrimoine mondial sont appliqués en conformité avec la Convention de la Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954, la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites de biens culturels de 1970, les résolutions 2199 et 2253 du Conseil de sécurité de l'Onu (elles se focalisent sur la protection des biens culturels en cas de conflit armé), ainsi qu'avec la résolution 2347 du Conseil de sécurité de l'Onu concernant la protection du patrimoine culturel menacé d'extinction. 

La 42e session du Comité du patrimoine mondial, qui s'est déroulée du 24 juin au 4 juillet à Manama (Bahreïn), a encore une fois souligné la nécessité de s'abstenir de tout travaux de restauration des sites syriens avant la venue d'une mission des experts de l'Unesco. Cette visite n'est pas pour un avenir proche et reste conditionnée aux "garanties de sécurité". La décision concernant l'existence de ces dernières est prise par le service de sécurité de l'Onu.

L'Unesco a également indiqué que la mise en œuvre du projet "Protection du patrimoine syrien dans les situations d'urgence" de mars 2014 à avril 2018, financé par l'Union européenne et qui a impliqué des centres et des institutions spécialisés, a organisé plus de 50 événements visant à protéger le patrimoine syrien, a formé une base de près de 700 objets du monde entier, a assuré la restauration de certains sites culturels de Palmyre, a estimé les dégâts subis par 170 bâtiments historiques d'Alep et a numérisé les photos et les textes menacés de destruction.

 

Sur l'enquête concernant le décès des journalistes russes en République centrafricaine

 

Il s'agit d'un sujet tragique qui a provoqué toute une vague de douleur, de compassion et d'empathie en Russie et dans le monde entier. Je voudrais présenter de nouveau nos condoléances profondes - cette fois-ci, publiquement - aux proches, aux collègues et aux amis des journalistes russes qui ont trouvé la mort en République centrafricaine.

Je vais maintenant évoquer les informations dont nous disposons sur cet événement et les actions entreprises par le Ministère russe des Affaires étrangères et les diplomates russes concernant l'enquête sur le décès des Russes et le rapatriement de leurs dépouilles. Selon les premières données de l'investigation, les Russes ont été attaqués par des inconnus et ont été tués alors qu'ils tentaient de résister. Je voudrais rappeler que toutes les conclusions, y compris préliminaires, seront évoquées dans le cadre de l'enquête. Nous ne pouvons présenter que les informations qui peuvent être rendues publiques, notamment avec l'aval des organes judiciaires.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) a pris part à l'investigation et y a délégué quatre experts. Les forces de l'ordre centrafricaines, soutenues par les experts de l'Onu,  ont examiné du 1er au 2 août les lieux du crime et interrogé les témoins dans la ville de Sibut, ainsi que dans les localités voisines. Aujourd'hui, le 3 août, est prévue une réunion de travail à laquelle participeront les gendarmes centrafricains et les représentants de l'Ambassade russe à Bangui pour dresser un bilan préliminaire du travail du groupe d'investigation.

Le Comité d'enquête de la Fédération de Russie a lancé une enquête pénale selon l'article 105 du Code pénal russe (meurtre de plusieurs personnes). Il maintient des contacts avec l'Ambassade russe en République centrafricaine et ses collègues des forces de l'ordre de ce pays.

De quelles informations supplémentaires disposons-nous après les premières journées d'investigation et le travail de nos diplomates avec les forces de l'ordre locales et les représentants de l'Onu? Pour répondre à toutes les questions parvenues au Ministère russe des Affaires étrangères, je peux dire la chose suivante. Aujourd'hui, nous pouvons confirmer encore une fois - l'analyse des circonstances de la tragédie en témoigne - que les journalistes russes n'ont pas demandé d'accréditation auprès de la mission de l'Onu, du Ministère centrafricain des Communications et des Médias ou d'autres structures officielles de cet État. Les renseignements obtenus d'urgence au Secrétariat des Nations unies par l'Ambassade russe à l'Onu à New York, à la demande de l'appareil central du Ministère russe des Affaires étrangères, montrent que les affirmations des médias sur la prétendue concertation des questions de sécurité entre les journalistes et la MINUSCA contredisent la vérité. La Mission et le Département de la Sécurité du Secrétariat de l'Onu ignoraient le déplacement des journalistes russes avant l'annonce de leur décès par les autorités centrafricaines. Selon les informations de l'Onu, les journalistes se déplaçaient dans une voiture appartenant à un particulier qu'ils avaient embauché. 

Au cours des contacts de travail entre les collaborateurs de l'Ambassade russe en République centrafricaine et les dirigeants des structures de force locales, ainsi qu'avec le Ministre des Communications et des Médias, il s'est avéré que les Russes s'étaient abstenus - pour des raisons qu'on ignore - de demander un soutien ou une accréditation journalistique auprès des organes centrafricains. On a également appris que les journalistes n'utilisaient pas, malheureusement, de gilets pare-balles et de casques portant les inscriptions nécessaires qui auraient permis de confirmer leur appartenance à la presse.

Nous avons repéré un grand nombre de spéculations indiquant que les journalistes auraient été obligés de mener une enquête clandestine car on leur avait interdit l'accès aux bases d'entraînement en République centrafricaine. Cela est manifestement erroné. Faute de concertation avec le Ministère centrafricain de la Défense, on ne pouvait pas permettre aux journalistes de s'introduire dans une base militaire ou travaillaient les représentants des structures de force locales et les instructeurs russes. Les camps d'entraînement de l'armée centrafricaine sont des sites fermés, où il est impossible de se rendre sans accréditation journalistique et l'autorisation nécessaire des autorités compétentes. Suite à la délivrance de cette accréditation et des instructions appropriées des autorités et des forces de l'ordre locales, cette activité est autorisée. Les demandes en ce sens de la part des journalistes étrangers, et notamment occidentaux, ont déjà été approuvées par le passé. On ne sait donc pas pourquoi le groupe russe n'a pas concerté sa visite et son travail. Les forces de l'ordre et les structures de force centrafricaines n'ont reçu aucune demande de sa part.  

Quelle est donc la situation actuelle? Les corps se trouvent dans le meilleur hôpital de Bangui. L'Ambassade russe fait tout son possible pour les rapatrier dès aujourd'hui, vendredi 3 août. Nous n'annoncerons par la date d'arrivée de l'avion pour des raisons éthiques. En même temps, toutes les données nécessaires, y compris les dates envisagées d'atterrissage de l'avion, ont déjà été transmises aux proches des défunts. Comme je l'ai déjà dit, nous maintenons des contacts avec eux.

Quelles mesures entreprend-on sur les lieux pour contribuer à l'enquête? Compte tenu du caractère amical des relations entre Moscou et Bangui, les autorités centrafricaines accordent une attention prioritaire à cette situation. Suite aux appels et aux demandes en ce sens, elles ont assuré à la Russie qu'elles souhaitaient coopérer étroitement pour élucider les circonstances de cette tragédie. Le Président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a envoyé au Président russe Vladimir Poutine un message personnel de condoléances, dans lequel il dit espérer que le soutien russe puisse aider la République centrafricaine à rétablir la paix et la sécurité sur son territoire afin d'éviter que des crimes de ce genre se reproduisent à l'avenir. Chancel Sekode Ndeugbayi, Ministre Délégué chargé de la Francophonie et du Protocole d'État, qui assume actuellement les fonctions de Ministre des Affaires Étrangères et des Centrafricains de l’Étranger, a envoyé un message au Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour souligner que les autorités centrafricaines feraient tout leur possible pour trouver et punir les criminels.

Le Ministère russe des Affaires étrangères continue d'accorder une attention particulière à cette question, en coopération avec le Gouvernement centrafricain, la MINUSCA et les organes compétents russes, notamment le Comité d'enquête. Nous vous présenterons de nouvelles informations sur l'enquête en prenant compte de l'aspect éthique de l'affaire.

 

Sur la désinformation autour du meurtre de journalistes russes en Centrafrique

 

Nous avons été choqués par la bacchanale de désinformation éhontée qui a commencé dans les médias. Certains articles dépassent les limites de la compréhension de l'éthique humaine et du champ juridique. Tout est fait pour déformer l'information, les données et la réalité concernant la présence d'instructeurs russes en Centrafrique, bien que l'information officielle ait été publiée sur les sites officiels des ministères et des services de la Fédération de Russie. A cet égard, ainsi qu'en raison de vos questions, je voudrais m'arrêter une nouvelle fois sur ce thème. Je rappelle que cette information a déjà été publiée et qu'elle est accessible depuis des mois sur les pages officielles du Ministère des Affaires étrangères. Actuellement, 175 instructeurs russes travaillent en République centrafricaine, dont 5 militaires et 170 civils. Les spécialistes russes ont été envoyés dans ce pays de manière parfaitement légale, à la demande du Président de cet État, pour apporter une aide dans la formation des militaires locaux. La mission principale des Russes consiste à enseigner aux militaires locaux le maniement des armes et des équipements livrés gratuitement en Centrafrique par le Ministère russe de la Défense fin janvier-début février 2018.

Comme cela a déjà été noté à plusieurs reprises, cette livraison a été effectuée en parfaite conformité avec le droit international. Nous voudrions souligner à nouveau que l'autorisation du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2127 concernant la République centrafricaine a été obtenue conformément aux règles en vigueur. La réception, le transport, la garantie de la sécurité et le placement des armes russes dans les entrepôts de Bangui se sont déroulés en coopération avec la Mission de l'Onu pour stabiliser la situation en Centrafrique et avec la participation des observateurs de la Mission de formation de l'UE en Centrafrique et du Service de l'Onu pour le déminage.

Avec la contribution des spécialistes russes, 600 militaires centrafricains ont été formés, dont certains sont déjà entrés en service pour combattre les groupes armés illégaux et protéger la population civile.

L'armement et les instructeurs russes ont été envoyés en Centrafrique en période de grave crise militaro-politique pour aider les autorités du pays à remplir les tâches urgentes de réforme du secteur de sécurité et à accroître l'opérationnalité de ses militaires. Dans le même temps, je voudrais souligner que les spécialistes russes ne participent pas du tout aux activités militaires sur le territoire centrafricain: leurs fonctions se limitent uniquement à la formation des militaires.

A l'heure actuelle, le travail est en cours pour mettre à jour la base juridique des relations bilatérales dans le secteur militaire. Le projet d'accord à ce sujet est également en cours d'élaboration.

Malheureusement, la situation sécuritaire difficile en Centrafrique ne permet pas encore d'envisager des délais concrets pour la fin de mission des instructeurs russes. Cela dépendra notamment de l'amélioration de la situation sur le terrain et du progrès dans le renforcement de l'opérationnalité des militaires centrafricains. Nous partons du principe que le rétablissement de la paix et de la sécurité en Centrafrique, tout comme le progrès de la réconciliation nationale, permettront aux autorités centrafricaines de rétablir le pouvoir sur l'ensemble du territoire du pays, ce qui lèvera la nécessité d'une présence des spécialistes étrangers dans cet État.

Je voudrais souligner à nouveau que la contribution russe est apportée dans le cadre des efforts communs de la communauté internationale pour renforcer les structures de force nationales de la Centrafrique. Nous comprenons pourquoi, en l'occurrence, l'activité des spécialistes attire autant d'attention, mais nous ne comprenons pas pourquoi cette information est déformée aussi grossièrement.

 

Sur l'application "Assistant à l'étranger"

 

Compte tenu des événements tragiques en Centrafrique, qui ont fait trois morts parmi nos concitoyens, nous voudrions rappeler que pour éviter des situations imprévues, et même si elles sont inévitables, il est possible d'en minimiser les conséquences. Si l'on prévoit de partir à l'étranger, il faut se référer aux informations publiées sur le site de Rostourism et du Ministère russe des Affaires étrangères (notamment sur les sites du Département consulaire). Nous pensons, au regard de l'expérience et de la réaction obtenue depuis un an, que l'application mobile "Assistant à l'étranger" conçue par le Centre des situations de crise du Ministère russe des Affaires étrangères est d'une grande aide pour les voyageurs qui partent à l'étranger, notamment dans les régions instables. Elle contient des recommandations importantes en cas d'incidents divers.

Nous en avons parlé à plusieurs reprises, nous avons montré et même organisé des conférences de presse spéciales pendant lesquelles des spécialistes expliquaient comment utiliser cette application, pour que les journalistes puissent en expliquer le fonctionnement au grand public.

Je rappelle que l'application "Assistant à l'étranger" a été officiellement présentée par le Ministère russe des Affaires étrangères en septembre 2016. Elle permet d'obtenir un maximum d'informations utiles sur différents pays et régions, notamment sur la situation actuelle dans ces derniers en matière de sécurité. Outre les informations générales sur le pays, l'application indique quelle y est la situation en matière de criminalité, le niveau de menace terroriste et les règles d'entrée et de sortie.

Honnêtement, nous avons été très surpris de voir de nombreuses publications sur les réseaux sociaux prétendant que pour travailler, les journalistes n'avaient pas besoin de documents, que des documents d'entrée n'étaient pas nécessaires, qu'il suffisait d'avoir un visa touristique. Certes, c'est possible. Mais il y a également des résultats. Chaque pays, je le rappelle, aussi bien dans la partie paisible que dans les régions difficiles, a ses propres règles d'accréditation. Cela est dû à un grand nombre de raisons. Je voudrais noter que même dans les pays de l'UE, malgré un grand nombre de règles communes réglementant les domaines complexes comme l'économie, le droit, la politique étrangère, chaque pays a ses propres règles d'accréditation des médias. Si chaque pays de l'UE possède ses propres règles d'accréditation, alors que dire d'autres pays et régions du monde où la situation est loin d'être aussi paisible qu'en Europe? Et tout cela n'est pas fait par hasard. Tout cela est fait précisément pour protéger la vie des journalistes qui, pour des raisons évidentes, peuvent travailler dans les situations les plus complexes, notamment pendant les conflits armés. Mais il faut absolument respecter les règles d'accréditation du travail des journalistes sur le territoire en question.

Grâce à cette application mobile, il est possible de créer un itinéraire en mentionnant les personnes qui vous accompagnent, et cette information se retrouve rapidement à Moscou pour permettre d'apporter une aide en cas de situation d'urgence.

L'application contient les contacts nécessaires en cas d'urgence. De plus, un "bouton rouge" est prévu pour les situations d'urgence, qui permet littéralement d'envoyer un SOS. En utilisant ce bouton Moscou, le Ministère des Affaires étrangères et le Centre de situation de crise de notre Ministère reçoivent les coordonnées de localisation du citoyen.

Le Ministère russe des Affaires étrangères surveille les crises existantes et celles qui sont susceptibles d'apparaître à travers le monde. A partir des informations reçues par les ambassades, d'autres services publics, les médias et à travers les réseaux sociaux, nous élaborons des recommandations pour les citoyens partant à l'étranger. Cette information est constamment mise à jour par les représentations diplomatiques qui se trouvent dans le pays en question. Hormis l'application "Assistant à l'étranger", le site du Ministère russe des Affaires étrangères, le site du Centre de situation de crise, il existe également des pages sur les réseaux sociaux où il est possible d'obtenir rapidement des informations supplémentaires.

 

Sur le statut des journalistes travaillant dans les zones de conflits armés

 

Parlons maintenant du statut et du travail des journalistes dans les zones de conflits armés. Je voudrais évoquer spécialement ce sujet car on constate beaucoup de spéculations. Je suis surtout choquée par des appels à ignorer complètement toutes les règles et à travailler sur le terrain à ses risques et périls.

Le statut des différentes catégories de journalistes dans un conflit armé est assez bien régulé. Ils possèdent tous un degré très élevé de protection dans le cadre de la législation humanitaire contemporaine. Il faut donc en profiter.

Le champ juridique de la protection des journalistes est encadré par le droit international en vigueur - les Conventions de Genève de 1949 et le Protocole supplémentaire I de 1977 - selon lequel les journalistes et tout le personnel lié à ces derniers effectuant des missions professionnelles dangereuses dans les zones des conflits armés sont considérés comme des civils et bénéficient d'une protection à condition de n'effectuer aucune action incompatible avec ce statut et de se présenter de manière appropriée. Ainsi, ils bénéficient en toute circonstance des garanties fondamentales qui interdisent notamment toute action violente susceptible de menacer leur vie et leur santé de la part des belligérants, les tortures en tout genre, les attentats à la dignité humaine et la prise en otage.    

La Russie considère comme inacceptables tous les cas de violence envers les journalistes lors des conflits armés. L'Agence fédérale de la presse et des médias a élaboré - avec le soutien du Ministère de la Défense, des structures de force, du Ministère des Affaires étrangères et de l'Union des journalistes de Moscou - le cours d'entraînement pratique "Bastion" qui fonctionne avec succès. Je comprends que cela pourrait sembler un peu amer aujourd'hui, mais si l'on en parlait régulièrement et que l'on utilisait ce potentiel, on aurait plus de chances de revenir sain et sauf. Il s'agit d'un système de préparation spéciale des représentants des médias et des structures d'information des organes du pouvoir d'État au travail dans les situations de crise (conflits armés, opérations anti-terroristes, situations d'urgence, troubles de masse). 

L'un des objectifs de ce cours est de fournir aux étudiants les connaissances et  le savoir-faire qui leur permettront de protéger leur vie et leur santé, ainsi que de réagir de manière appropriée aux situations de crise dans le cadre des missions journalistiques. 

 

Sur la situation de Maria Boutina, arrêtée aux États-Unis

 

Nous suivons attentivement la situation de la citoyenne russe Maria Boutina, arrêtée le 15 juillet dernier aux États-Unis. On l'accuse à tort d'être un "agent d'un gouvernement étranger".

Les diplomates de l'Ambassade russe à Washington ont de nouveau rendu visite à Maria Boutina il y a quelques jours et constaté que ses conditions de détention laissaient à désirer - pour ne pas dire plus. On la considère comme une criminelle dangereuse. Elle se trouve dans une cellule isolée et est surveillée 24 heures sur 24. Des surveillants se trouvent en permanence près de sa porte. Ils se sont déjà plus d'une fois introduits dans sa cellule pendant la nuit pour des "vérifications", ont allumé la lumière et l'ont empêchée de dormir. Il fait très froid dans les lieux de détention de la citoyenne russe. Sa nourriture est très maigre. Contrairement aux autres détenus, Maria Boutina est privée de la possibilité de se promener dehors. Nous avons posé toutes ces questions aux Américains.

Compte tenu de cette attitude biaisée et inacceptable envers la citoyenne russe, les collaborateurs de l'Ambassade ont rencontré les dirigeants de la prison pour attirer l'attention sur les griefs de Maria Boutina et demander de remédier immédiatement à la situation. Nous avons également envoyé aux autorités américaines une demande officielle en ce sens.  

Nous insistons sur l'innocence de Maria Boutina. Ses avocats l'ont déjà mentionné, et je voudrais souligner encore une fois ce fait: les accusations dont elle fait l'objet n'ont aucun sens. Ses messages personnels sur les réseaux sociaux sont utilisés en tant que preuves prétendues. On en présente des extraits, interprétés de manière déformée. Il est absolument évident que la Russe n'a commis aucun crime et que cette affaire montée de toutes pièces s'explique uniquement par les règlements de comptes acharnés au sein de la classe politique américaine et la volonté de jeter une ombre sur la Russie.

Tout cela permet de considérer notre compatriote comme une prisonnière politique. Nous espérons que la communauté internationale et les structures internationales de protection des droits de l'homme ne fermeront pas les yeux sur les actions arbitraires des États-Unis.

Nous exigeons de cesser cette persécution infondée de Maria Boutina et d'assurer le plus rapidement possible son retour en Russie.  

 

Sur l'arrestation en Ukraine du rédacteur en chef de RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski

 

La situation de Kirill Vychinski reste inchangée depuis le 11 juillet, date à laquelle sa détention a été prolongée jusqu'au 20 septembre par le tribunal municipal de Kherson.

Se référant à la citoyenneté ukrainienne du principal intéressé, les autorités n'acceptent pas que les collaborateurs du consulat russe le rencontrent.

L'Ambassade de Russie en Ukraine et le Consulat général de Russie à Odessa continuent de veiller de près à la situation et d'apporter toute la contribution possible aux représentants de la défense.

Nous exigeons également des organisations internationales et des droits de l'homme qu'elles expriment leur avis sur ces pratiques arbitraires. Nous soulignons que Kirill Vychinski exerçait ses fonctions de journaliste ouvertement et conformément aux lois du pays d'accueil, en parfaitement conformité avec l'éthique journalistique.

 

Sur l'évolution de la situation en Afghanistan

 

La situation en Afghanistan reste tendue. Les talibans continuent d'attaquer l'un après l'autre les districts de différentes régions du pays. La semaine dernière, ils ont attaqué le district du Hojagar dans la province du Tahar à la frontière avec le Tadjikistan. Pour la première fois depuis ces dernières années ont été enregistrées des attaques des talibans dans la province centrale relativement calme de Bamian.

On relève également des affrontements actifs entre les talibans et Daech dans la province de Djôzdjân au nord-ouest de l'Afghanistan. Nous appelons le gouvernement afghan à prendre des mesures pour renforcer la sécurité dans les provinces du nord-ouest. Nous espérons que le retour dans le pays du premier vice-Président Abdul Rachid Dostom contribuera à stabiliser la situation dans cette région.

Des attentats se poursuivent dans les grandes villes. Ces derniers jours, des combattants ont attaqué plusieurs fois des sites civils à Jalalabad à l'est du pays. Samedi a été attaqué le Centre de formation de sages-femmes: 11 personnes ont été blessées. L'attentat a été revendiqué par le groupe terroriste Daech. Mardi, dans cette même ville, les terroristes ont attaqué le Département pour les affaires des réfugiés et des rapatriés. Au moins 30 personnes ont été tuées et blessées, notamment des collaborateurs de l'Organisation internationale pour les migrations. Nous présentons nos condoléances aux proches des victimes et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés.

Nous restons convaincus que la normalisation de la situation en Afghanistan ne sera possible qu'avec l'établissement d'un dialogue pacifique entre Kaboul et l'opposition armée. Nous avons noté à cet égard les communiqués sur les contacts entre des représentants américains et Daech à Doha. Apparemment, Washington prend peu à peu conscience de l'absence de perspective du recours à la force.

 

Sur l'entrée en fonction du nouveau Directeur général du Secrétariat technique de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)

 

Le Secrétariat technique de l'OIAC a changé de dirigeant le 25 juillet dernier. Fernando Arias, ambassadeur de l'Espagne auprès de cette organisation internationale spécialisée de 2014 à 2018, devient ainsi son nouveau Directeur général.

Son élection par consensus témoigne de la confiance considérable que lui portent les États membres de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Cela le charge également d'une responsabilité importante.

Nous félicitons Fernando Arias pour son entrée en fonction et lui souhaitons sincèrement du succès. Il devra travailler dans des conditions difficiles, ce qui exigera le maximum de son expérience et de sa retenue professionnelle.  

L'OIAC, considérée encore récemment comme l'une des organisations les plus respectées et les plus efficaces en matière de non-prolifération et de contrôle des armes, traverse une période difficile. Guidés par des objectifs conjoncturels, les pays occidentaux ont malheureusement engagé une politisation extrême de cette structure, sans même rechigner à des méthodes illégales telles que la violation des standards clairs de conduite des investigations concernant les cas présumés d'utilisation d'armes chimiques, établis par la Convention et les documents normatifs internes de l'OIAC. Il faut également souligner une autre tendance très destructrice, incarnée depuis quelques mois par la volonté de certains États de modifier les tâches et les objectifs de base de l'OIAC en transmettant à son Secrétariat technique des fonctions  qui ne lui reviennent absolument pas, et notamment celle "d'établir la culpabilité" de l'utilisation des substances toxiques.

Nous espérons que le nouveau Directeur général de l'OIAC trouvera en lui assez de force et d'énergie pour faire reprendre son cours constructif et normal à l'activité de cette organisation technique qui a fait ses preuves pendant des décennies. Le travail de l'OIAC et de son Secrétariat technique doit rester strictement professionnel, et affranchi de la pression politique de certains États, même très influents.

Il est important d'entreprendre le maximum d'efforts pour rétablir l'esprit de consensus à l'OIAC et de se focaliser sur les objectifs fondamentaux que sont l'élimination la plus rapide possible des arsenaux chimiques par tous les pays signataires de la Convention et l'universalisation de ce texte.

 

Sur la sortie du film sur l'aide russe au développement mondial dans le cadre des organisations de l'Onu

 

Dans le cadre du Programme des Nations unies pour le développement financé par la Russie, un film sur l'aide russe au développement mondial au sein des organisations de l'Onu est sorti le 17 juillet. La première du film a eu lieu lors d'un événement thématique organisé par la Russie en marge du Forum politique pour le développement durable sous l'égide du Conseil économique et social de l'Onu et présidé par Andreï Tchibis, Vice-Ministre russe de la Construction et des Services urbains.

Ce film est accessible non seulement à l'Onu, mais aussi à tous qui ont envie de le regarder. Vous pouvez trouver le lien de visionnage sur notre page Facebook (https://www.facebook.com/MIDRussia/videos/1422295144536589/). 

 

Sur les élections législatives au Cambodge

 

Le Royaume du Cambodge a organisé le 29 juillet de nouvelles élections générales à l'Assemblée nationale, qui se sont caractérisées par un niveau de participation sans précédent: près de 83% des électeurs se sont rendus dans les bureaux de vote.

La surveillance du processus électoral a réuni beaucoup d'observateurs nationaux et internationaux, y compris des représentants de la Douma d'État et du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, de la Chambre sociale et de la Commission électorale centrale russe. Les observateurs russes ont souligné le caractère honnête et transparent du vote, ainsi que sa conformité avec les standards internationaux actuels.

Le bilan officiel sera présenté le 15 août, mais, selon les données préliminaires, les élections se sont soldées par une victoire convaincante du Parti du peuple cambodgien.

Nous constatons avec satisfaction que les efforts des autorités cambodgiennes ont garanti une atmosphère calme et libre du vote. Nous espérons mener un dialogue intéressé et constructif avec le nouveau parlement cambodgien et le gouvernement de ce pays qui sera formé après les élections, pour mettre en œuvre les accords existants signés au sommet et portant sur le développement futur d'une coopération diversifiée et mutuellement avantageuse.

 

Sur la situation autour du Consulat général du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg

 

Nous avons remarqué les publications des médias relatives au Consulat général du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg. Vous le savez, parmi les démarches entreprises par la Russie en réponse aux agissements provocateurs antirusses en pleine exacerbation de l'"affaire Skripal" par Londres, la Russie a retiré son accord pour l'ouverture et le fonctionnement du Consulat général du Royaume-Uni à Saint-Pétersbourg.

Une note a été transmise en mars à l'Ambassade du Royaume-Uni à Moscou qui présentait les paramètres de fermeture du Consulat général, fixant une date limite au 1er août pour finaliser toutes les procédures nécessaires, notamment concernant la location des biens et le recrutement des collaborateurs locaux, ainsi que toutes les autres démarches relatives à la fermeture de cet établissement diplomatique.

Les autorités britanniques ont entrepris les démarches nécessaires et nous ont notifié de l'accomplissement des conditions fixées. Le bâtiment du Consulat général a notamment été transmis du locataire au bailleur. Actuellement, on met au point le communiqué pour le transfert des régions qui faisaient auparavant partie de la zone de responsabilité consulaire du Consulat général à Saint-Pétersbourg à la zone de responsabilité de l'Ambassade du Royaume-Uni à Moscou.

Ainsi a été rétablie la parité numérique des établissements consulaires entre les deux pays: au Royaume-Uni reste ouvert le Consulat général russe à Édimbourg, et en Russie reste ouvert le Consulat général britannique à Ekaterinbourg. Nous espérons qu'ils poursuivront efficacement leur travail.

Je voudrais rappeler que toute cette histoire n'est pas un choix de la Russie, mais une réponse aux actions hostiles du Royaume-Uni.

 

Sur l'évolution de la situation autour de l'enquête sur les incidents de Salisbury et d'Amesbury

 

Nous avons remarqué le flux colossal de publications qui ont inondé ces derniers temps les médias britanniques, qui avancent de nouvelles versions des faits à Salisbury et à Amesbury. Ces versions s'appuient sur des sources floues qui sont souvent contradictoires entre elles et, dans l'ensemble, présentent une image complètement emmêlée. Mais c'est visiblement le but de toutes ces désinformations. C'est une campagne pour cacher la vérité et ce qui s'est réellement passé. Sur ce fond, la police qui mène l'enquête ne réagit pas à nos demandes, et refuse de confirmer ou de démentir les nombreuses rumeurs.

Cela ne témoigne que d'une chose: par la publication de spéculations flagrantes tout en créant une atmosphère de secret autour des enquêtes en cours, Londres cherche à cacher la vérité et à empêcher l'établissement de la vérité. Et c'est nous qui sommes accusés de campagnes de désinformation et d'actions de communication malhonnêtes. De quelles actions de communication malhonnêtes peut-on parler quand les seules démarches que nous entreprenons sont d'envoyer des notes diplomatiques pour demander de répondre aux nombreuses questions de la Russie? D'ailleurs, quand a été lancée la nouvelle attaque antirusse du Royaume-Uni, notre Ambassade a envoyé des notes concernant le déroulement de l'enquête. Dans sa réponse officielle, Londres nous a suggéré de nous adresser à la police. Pendant plusieurs mois, l'Ambassade russe s'est adressée régulièrement et systématiquement à la police, comme il lui avait été suggéré. Récemment, nous avons reçu une autre réponse, également des autorités britanniques, nous demandant de ne plus nous adresser à la police. Voilà le niveau des réponses aux questions, de coopération pour aider l'enquête et la police, le niveau de la culture en général.

Il est évident que la police est contrainte de mener l'enquête sous une forte pression politique. Cela ne fait aucun doute. La demande insistante aux autorités russes de ne plus s'adresser à la police est là pour le prouver. L'enquête se déroule en lien étroit avec les grands enjeux politiques que Londres a associés aux incidents de Salisbury et d'Amesbury. Cela ne contribue pas du tout à l'identification des vrais coupables de ce crime. Je voudrais rappeler que la police russe enquête également sur l'attentat de Salisbury et n'a toujours pas obtenu de réponse de la partie britannique à ses requêtes d'aide juridique.

Nous pensons que non seulement la Russie, mais également les citoyens britanniques et tous ceux qui sont solidaires de Londres dans l'"affaire Skripal" sont en droit d'exiger du gouvernement britannique une enquête objective, indépendante et transparente. Comme nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises, la police russe est prête à apporter sa contribution aux collègues britanniques.

Je voudrais revenir une nouvelle fois au thème de la solidarité. A ce jour, personne parmi ceux qui ont soutenu le Royaume-Uni n'a obtenu d'informations sur ce qui s'est produit à Salisbury. Je rappelle que cette prétendue solidarité a été affichée précisément après l'incident de Salisbury. Dans les conversations de couloir avec nous, tout le monde nous dit la même chose - qu'ils espéraient qu'après ce témoignage de solidarité, d'une certaine manière, ils seraient informés du déroulement de l'enquête. Le brouillard a persisté à Londres et l'espoir s'est dissipé: personne n'a obtenu la moindre information. Tout le monde a été trompé, une fois de plus.

 

Sur l'enquête concernant le meurtre de Nikolaï Glouchkov

 

Nous sommes obligés de constater encore une fois que les autorités britanniques ne nous fournissent toujours aucune information concernant le meurtre du citoyen russe Nikolaï Glouchkov en mars dernier au Royaume-Uni. Comme nous l'avons déjà indiqué, la Russie tente d'obtenir de Londres des informations sur l'enquête et les résultats de l'examen des demandes d'aide juridique formulées par le Parquet général russe.  

Les Britanniques n'ont toujours fourni aucune donnée concernant le fond de l'affaire. Nous ne recevons de leur part que des réponses formelles qui, dans le contexte de leur volonté d'afficher des efforts fictifs dans l'investigation des affaires médiatisées sans pourtant faire preuve d'aucune transparence, démontrent que le véritable objectif de Londres est d'éviter l'établissement des circonstances et des raisons réelles de cet événement.

Nous jugeons inacceptables les tentatives des autorités britanniques de classifier les circonstances et le déroulement de l'enquête sur le meurtre du citoyen russe. Nous sommes obligés d'appeler encore une fois Londres à établir une coopération concrète et responsable avec la justice russe dans le cadre de l'"affaire Glouchkov".

Les circonstances sont assez intéressantes: dans le contexte de l'incident de Salisbury, on nous affirmait, dans des formulations incroyables, que comme il n'y avait aucun suspect à l'exception de la Russie, on n'avait aucune envie de travailler avec nous pour établir des contacts entre les organes judiciaires des deux pays. Mais qu'en est-il de l'affaire Glouchkov? Il n'existe aucun lien avec la Russie. Pourquoi donc ne veulent-ils pas coopérer dans cette enquête? Parce qu'ils n'ont en principe aucune envie de trouver la vérité, ni de mener une investigation objective, ouverte à la justice de la Russie et d'autres pays. L'objectif réel est inverse.

Les demandes russes restent sans réponse depuis des mois. Rappelons que nous n'avons constaté aucune solidarité dans l'affaire Glouchkov, tout comme aucune accusation contre la Russie, ne serait-ce qu'avec la formule "highly likely". Pourquoi refusent-ils donc de nous fournir des informations et de coopérer? Parce qu'ils conçoivent le travail de la même manière: confondre, cacher, classifier, lancer et promouvoir des fake news, mener tout le monde vers les mêmes conclusions, comme dans les cas précédents.       

 

Sur l'utilisation d'armes chimiques par les troupes britanniques lors de leur intervention en Russie

 

Je voudrais rappeler qu'il y a 100 ans, le 2 août 1918, un contingent de 9 000 hommes des armées alliées de la Russie, notamment du Royaume-Uni, a débarqué à Arkhangelsk dans le cadre d'une intervention de grande envergure des forces de l'Entente au nord de la Russie. Cette force d'intervention réunissait des troupes américaines, françaises et coloniales, ainsi que des volontaires serbes et polonais. Au total, plusieurs dizaines de milliers de militaires alliés et notamment britanniques sont passés par le nord du pays, et près de 25 000 se trouvaient dans la région à un moment donné. Toutes ces informations sont accessibles dans les archives.

Vous pouvez les consulter pour renouveler vos connaissances de l'histoire de l'intervention sur le territoire russe. Rappelons que le retrait de la Russie de la Première Guerre mondiale était inacceptable pour l'Entente et les États-Unis, qui ont décidé, au cours de la conférence de Londres en mars 1918, de lancer une intervention militaire directe. Ils considéraient le nord de la Russie comme un point d'appui utile pour une offensive orientée vers l'intérieur du pays. Il y avait beaucoup de slogans et d'objectifs politiques.  

Rappelons que les exportations de bois lancées par les forces d'intervention ont atteint à elles seules plus d'un million de livres sterling. On nous accuse aujourd'hui d'un comportement inacceptable, on parle de cyber-attaques présumées contre le Bundestag. Mais souvenons-nous de la conduite du Royaume-Uni. Il y a beaucoup d'éléments qui rappellent curieusement la situation actuelle. Vous comprendrez pourquoi. Les Britanniques ont exporté de Russie près de 33 000 tonnes de lin, ainsi que du minerai de manganèse et d'autres matières premières pour un total de près de 3,5 millions de livres sterling.

En progressant vers l'intérieur de la Russie depuis le nord du pays, les forces d'intervention commettaient des atrocités et des massacres contre la population. Elles ont établi leur régime de terreur, ouvert leurs camps de la mort. Toutes ces informations sont accessibles dans les archives. Nous vous fournirons certainement des liens pour que vous puissiez vous en rappeler vous-mêmes.

Je voudrais maintenant parler de ce qui concerne directement nos partenaires. Pendant la campagne, les forces britanniques ont utilisé des armes chimiques de manière absolument normale. En 1919, elles ont lancé des bombes d'ypérite. Cela ne vous rappelle rien? Entre juillet et septembre 1919, 321 munitions chimiques ont été lancées (E. Belach "Les mythes de la Première Guerre mondiale", édition 2012, pages 166-168). Selon d'autres informations, les Britanniques ont lancé 2 700 munitions de diphenylchloroarsine - une substance qui provoque une toux asphyxiante (R.M. Douglas "Did Britain Use Chemical Weapons in Mandatory Iraq?" The Journal of Modern History, Vol 81, No 4 December 2009, pages 859-887). Si vous pensez que c'est la "propagande du Kremlin", vous vous trompez. Ce sont des informations publiées dans les médias britanniques.

En 2013, la presse britannique a publié des informations sensationnelles selon lesquelles Winston Churchill, à l'époque Ministre britannique de la Guerre, avait personnellement approuvé l'usage de l'arme chimique pendant l'intervention britannique en Russie en 1919. Cela a été rapporté par le Guardian (https://www.theguardian.com/world/shortcuts/2013/sep/01/winston-churchill-shocking-use-chemical-weapons), le Daily Mail (http://www.dailymail.co.uk/news/article-2440225/Winston-Churchill-wanted-use-devastating-chemical-weapon-devised-Russian-Bolsheviks-end-WW1.html) et le Telegraph (https://www.telegraph.co.uk/culture/books/booknews/10346568/Winston-Churchill-authorised-use-of-chemical-weapons.html).

Le Guardian a écrit notamment: "L'usage de l'arme chimique en Syrie a indigné le monde. Mais on oublie facilement que le Royaume-Uni l'a également utilisée, et que Winston Churchill en était un grand adepte". Tout le monde l'a oublié aujourd'hui, mais nous le rappelons.

En 1918, au laboratoire militaire chimique tristement célèbre de Porton Down, des spécialistes britanniques ont élaboré un nouveau type de munitions chimiques sous le nom de code M Device (avec l'agent diphenylchloroarsine). Il a été rapidement décidé de tester les nouvelles munitions. La Première Guerre mondiale était terminée à l'époque, mais ils ont trouvé un prétexte plus qu'intéressant: l'intervention de l'Entente en Russie.

L'historien militaire Simon Jones écrit également à ce sujet. Difficile de le soupçonner d'être russe. Son article "Le bon médicament pour les bolcheviks: l'arme chimique aérienne britannique au nord de la Russie en 1919" a été publié dans le journal officiel de l'Imperial War Museum en 1999 (https://simonjoneshistorian.com/2015/03/02/when-chemical-weapons-were-first-dropped-from-the-air-north-russia-1919/). Winston Churchill, fervent opposant au bolchevisme et partisan de l'usage de l'arme chimique, en prenant ses fonctions de Ministre de la Guerre et de Ministre de l'Aviation, a informé dès le 2 février 1919 le commandant des forces de l'Entente à Arkhanguelsk William Ironside de la mise à sa disposition de munitions pour les attaques de gaz (idem, page 80). Ce même jour, Winston Churchill a déclaré à la presse que sur le front d'Arkhanguelsk les bolcheviks avaient utilisé des munitions chimiques. Les chercheurs russes indiquent que la décision d'utiliser l'arme chimique dans l'Armée rouge a été prise seulement le 14 février en réponse à l'usage des gaz asphyxiants par l'ennemi (N. Zaïats "Concernant l'usage de l'arme chimique pendant la Guerre civile en Russie", magazine Scepsis, 6 juillet 2018 (http://scepsis.net/library/id_3821.html). Cent ans plus tard, rien n'a changé.

Voici des citations. "Début février 1919, deux rapports de la 3e armée ont été posés sur la table du commandant de la 6e armée du front du Nord A. Samoïlo."

"Le 20 janvier 1919, axe de Perm. Nous avons occupé le village de Karagaïskoe, mais après le tir par l'ennemi de munitions asphyxiantes, nos unités, ayant subi des pertes, ont reculé à nouveau à Oust-Lysva…"

"Le 8 février 1919, axe de Perm. Près du village d'Evguinskoe, à 12 verstes à l'est de Rojdestvenskoe, les multiples tentatives de l'ennemi de passer à l'offensive ont été contrées. Les unités de la 3e brigade situées à 7 km au nord du village de Kaliniata (le dernier sur la rivière Paï) ont été bombardées plusieurs fois durant la journée par des obus chimiques de l'ennemi…" Les citations sont nombreuses, vous pouvez les lire vous-mêmes.

Ces articles indiquent que les "préparatifs de riposte" britanniques ont commencé plus tôt que le 2 février. Le 27 janvier déjà, Londres a reçu un message non vérifié - et qui s'est avéré faux - du commandant Gilmore indiquant que les "bolcheviks utilisent des munitions chimiques". Cette information a été immédiatement utilisée comme prétexte pour l'offensive. Une copie conforme. Le 7 février 1919, dans une circulaire, Winston Churchill a donné l'ordre "d'utiliser des munitions chimiques à part entière aussi bien par nos troupes que par les troupes russes que nous armons".

Manifestement, déjà à l'époque, les politiciens britanniques manipulaient l'opinion publique sur le thème de l'arme chimique.

Dans son article, Simon Jones cite les témoignages d'un intervenant, le lieutenant de la Brigade spéciale Donald Grantham (idem, page 83). En visitant la région de la station Plessetskaïa (région d'Arkhanguelsk) neuf jours après l'attaque de gaz, il a noté que plusieurs civils avaient été "empoisonnés par le gaz". Néanmoins, selon le chercheur, l'expérience a été reconnue comme ratée: "Les résultats pratiques obtenus ne correspondaient pas aux dépenses pour l'élaboration, la production et l'acheminement des armes et du personnel en Russie" (article mentionné, page 86).

Je voudrais dire qu'en 2013, pour prouver l'implication de leur pays dans l'usage de l'arme chimique en territoire étranger, les journalistes britanniques ont fourni des faits. Malheureusement, par rapport à ce qui se passe aujourd'hui dans le contexte de la prétendue attaque chimique à Salisbury et Amesbury, ils manquent de telles forces. Faut-il encore que cent ans s'écoulent ou que la presse britannique se réveille pour commencer à remplir ses fonctions directes? Ne pas servir des intérêts politiques, ne pas propager des fakes, ne pas se nourrir d'éternelles fuites, mais mener une vraie investigation. Il est temps de se charger de Porton Down.

 

Sur l'activité destructive du groupe Bellingcat sur les réseaux sociaux

 

Le groupe Bellingcat poursuit son activité criminelle et destructive sur les réseaux sociaux. Cela dépasse toutes les limites. Nous avons commenté à plusieurs reprises le travail de ce groupe privé britannique qui mène sa prétendue enquête sur la catastrophe du Boeing malaisien dans le ciel ukrainien. Je voudrais rappeler que ce groupe s'est illustré par ses conclusions médiatisées sur les raisons de la tragédie, qui ne se basent pas sur des matériaux réels mais sur des contenus douteux publiés sur les réseaux sociaux. Ce groupe a lancé des fake news dans l'espace médiatique, avec un "fil rouge" clairement antirusse.

Selon mes propres observations, les méthodes des structures de ce genre se ressemblent toutes - cela vaut pour Bellingcat, les Casques blancs ou encore l'Observatoire syrien des droits de l'homme qui ne se trouve pas en Syrie, mais à Londres. Les similitudes sont frappantes. 

Nous avons constaté récemment un cas scandaleux, que nous ne pouvons tout simplement pas ignorer: il s'agit des propos absolument offensants et indignes du blogueur britannique Eliot Higgins, fondateur de Bellingcat. Début juin, Dmitri Polianski, premier adjoint de l'Ambassadeur russe à l'Onu, a commenté sur sa page Twitter - il y partage souvent ses opinions concernant la politique étrangère -  la cérémonie organisée aux Pays-Bas en hommage aux victimes de la catastrophe du vol MH17. Il a également dit espérer qu'on mènerait enfin une enquête ouverte et objective, à laquelle pourraient participer des représentants russes, sur les circonstances de la tragédie. Le diplomate a souligné que les conclusions sur le crash de l'avion malaisien présentées par le groupe Joint Investigation Team et l'organisation privée Bellingcat se basaient sur des donnés incorrectes. Nous avons présenté cette position à plusieurs reprises. Le plus important est que nous avons également évoqué des faits. Il s'agit d'un volume important de matériaux fournis par l'entreprise Almaz-Antei. Il existe des preuves matérielles, des reconstructions et des analyses de dizaines d'experts publics et scientifiques.

En réponse, Eliot Higgins et ses partisans ont lancé une véritable persécution du diplomate russe, allant jusqu'à des offenses personnelles utilisant un lexique spécifique, insultant et indigne. Ils sont allés plus loin en insultant la Russie en général.    

Le plus intéressant est qu'une partie des tweets a disparu quelque temps après. Les Britanniques aiment bien effacer leurs tweets, ce dont témoigne par exemple l'histoire récente du Foreign Office.

Malheureusement, tout cela est allé plus loin et a dépassé les limites des réseaux sociaux pour être développé par le quotidien américain The Washington Post. Ce dernier a publié le 25 juillet un article présentant les blogueurs de Bellingcat et personnellement Eliot Higgins comme les "seuls champions de la vérité". La réaction douteuse (pour ne pas dire plus) d'Eliot Higgins aux tweets de Dmitri Polianski est également mentionnée et présentée par les journalistes du Washington Post comme un nouvel exemple de l'activité propagandiste destructrice des collaborateurs du Ministère russe des Affaires étrangères. On inverse donc la situation, alors que les tweets offensants ne sont pas du tout mentionnés, comme s'ils n'avaient jamais existé. Le Washington Post ne les a tout simplement pas vus. 

Le journal américain cite également un communiqué du Département de l'Information et de la Presse distribué au Conseil de sécurité de l'Onu à l'occasion des quatre ans de la tragédie. Ce lien - entre les réseaux sociaux, les journalistes et la politique étrangère - était probablement difficile à repérer par le passé. Aujourd'hui, on peut suivre toute cette chaîne en deux "clics" et comprendre comment un média soutient les campagnes d'information de ces "dénonciateurs" prétendument indépendants.

Nous avons plus d'une fois présenté nos estimations concernant le travail de Bellingcat et de tous ceux qui utilisent ses matériaux en tant que source fiable d'informations. On ne peut pas prendre tout cela au sérieux.

A notre avis, les journaux et les médias sérieux ne doivent pas soutenir mais se distancier des campagnes d'information de ce genre. 

 

Sur la déclaration du Département d’État américain concernant la situation autour du réseau social Facebook

 

C'est avec regret que nous avons pris connaissance de la déclaration faite par le Département d’État américain le 1er août, par laquelle les USA se sont solidarisés avec les affirmations concernant une prétendue influence extérieure sur les Américains à travers les réseaux sociaux et notamment Facebook, tout en accusant, évidemment, la Russie. Aucune preuve n'a été avancée. Notre pays a été qualifié d'"hostile".

De notre côté, nous pensons qu'il est toujours préférable pour les diplomates de rester dans le cadre de l'éthique diplomatique et, par les mots, de comprendre quel pourrait être le résultat provoqué.

L'hystérie de deux ans autour d'une prétendue "ingérence russe dans les élections américaines" - qui n'a jamais existé - sape les relations bilatérales et tourne en dérision tout le système politique des USA, en présentant la démocratie américaine sous la forme d'un "château de cartes".

Je voudrais noter que la suppression arbitraire de dizaines de pages par les administrateurs de Facebook, qui a été applaudie par le Département d’État américain, ne fait que confirmer ce problème et l'état de crise du système politique aux USA à l'heure actuelle. Après tout, il est question d'une atteinte directe à la liberté d'expression. Encore récemment, il y a 4-6 ans, les représentants américains et le Département d’État américain nous disaient que les réseaux sociaux étaient une "mine" d'informations ouvertes et impartiales diffusées par les gens. Et aujourd'hui on commence à supprimer des pages.

A cet égard, je voudrais souligner ce qui suit. Nous avons dit plusieurs fois que les USA votaient toujours contre le projet de résolution soumis par la Russie à l'Assemblée générale des Nations unies sur la Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques contribuant à l'escalade de formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance. De plus, même s'ils n'y parviennent pas, ils tentent toujours de trouver des partisans des mêmes idées.

Chaque fois que nous demandons ce qu'il y a de gênant dans ce projet de résolution visant à combattre le nazisme, le néonazisme, le racisme, la xénophobie et l'intolérance, on nous répond, par exemple, que les manifestations des vétérans de Waffen-SS, l'érection de monuments aux nazis et d'autres phénomènes sont une inoffensive application du droit à la liberté de rassemblement et d'association, et qu'on ne peut pas porter atteinte à la liberté d'opinion et d'expression. Imaginez-vous des individus arborant l'uniforme nazi avec des slogans et des symboles néonazis, qui nous renvoient clairement à l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, se promener dans la rue, et que rien ne puisse les arrêter par l'action ou la parole, selon les USA, parce qu'il faut préserver la liberté d'expression. Alors que des publications sur Facebook qui n'influencent rien et ne contiennent aucun appel extrémiste peuvent être supprimées pour des raisons politiques - et cette suppression massive être applaudie franchement.

C'est une approche sélective et une interprétation hypocrite, par la diplomatie américaine, des libertés et des droits fondamentaux.

Il est également très étrange que le Département d’État américain joue franchement en faveur des forces qui, dans le pays, cherchent à remettre en question la légitimité des élections du Président américain actuel et sèment ainsi la division au sein de la société américaine. J'ai une question: pour qui travaille le Département d’État américain? Cette question reste sans réponse. A mes yeux, c'est plutôt à la société américaine d'y répondre.

Nous avons noté l'appel du Département d’État américain aux compagnies technologiques américaines à "adopter une approche agressive de ce problème". Cette déclaration est très symptomatique. Malheureusement, nous voyons que les dernières démarches de la compagnie Facebook et d'autres corporations américaines gérant des réseaux sociaux mondiaux se soumettent de plus en plus aux consignes du gouvernement américain. Qui contrôle le média-business aux USA? Le média-business lui-même, les utilisateurs ou le Département d’État américain? En l'occurrence, c'est une injonction directe à agir. A chaque nouvelle démarche de ce genre, les réseaux sociaux se transforment d'espace de liberté d'expression en une plateforme censurée par les USA.

Souvenez-vous du grand nombre de cas de blocages infondés, par les administrateurs des réseaux sociaux, de comptes bienveillants et de représentants officiels, sans pour autant que ces comptes bienveillants n'aient été vérifiés. Par exemple, comme je l'ai déjà dit, ceux de notre Ambassade. C'est une procédure très complexe.

Début avril 2018, les pages de plusieurs médias russes ont été bloquées sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram, notamment les pages de riafan.ru, des publications Nevskie novosti, Journalistskaïa pravda et d'autres. Un très grand nombre d'organisations ont subi de telles restrictions. Par exemple, les pages de l'association "La Russie choisit" ont été supprimées sur Facebook et Instagram, et bloquées sur Twitter sans explication. C'est une position très étrange. Nous sommes particulièrement inquiets de voir que tout cela est dirigé par le Département d’État américain.

 

Sur les exercices militaires Noble Partner

 

L'Alliance atlantique poursuit ses efforts de provocation et de déstabilisation dans la région de la mer Noire. Les exercices militaires internationaux Noble Partner 2018, lancés le 1er août dernier, se déroulent en Géorgie pour la quatrième fois consécutive. Les manœuvres visent à travailler des actions offensives et défensives des pays de l'Otan et de leurs partenaires, ainsi qu'à vérifier les capacités des sites de formation militaire, l'approvisionnement de l'arrière et le transport du matériel militaire sur le territoire géorgien. Sont notamment utilisés des véhicules lourds modernes tels que les chars Abrams, des véhicules de transport de troupes Striker et les véhicules de combat d'infanterie Bradley, ainsi que des hélicoptères polyvalents et de frappe Black Hawk et Apache.

Nous ne pouvons pas accepter les propos, notamment du Ministère géorgien de la Défense, indiquant que ces manœuvres visent à favoriser la stabilité et la sécurité dans la région de la mer Noire. Leur objectif réel est évidemment de projeter la pression de force sur l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud et la Russie. Qui plus est, elles ne font en réalité que nourrir les tendances militaristes des autorités géorgiennes et aggraver l'escalade des tensions dans le Caucase du Sud.

Malheureusement, les pays voisins de la Géorgie ont été impliqués dans cet événement douteux sous différents prétextes.

 

Sur les propos de Mikk Marran, chef du service estonien de renseignement extérieur

 

Lors d'une récente conférence internationale aux États-Unis, le chef du service estonien de renseignement extérieur Mikk Marran a non seulement tenté de faire peur à l'audience en brandissant la "menace russe" imaginaire, mais a aussi annoncé l'existence de tout un "réseau d'agents d'influence de la Russie" parmi les politiciens, les journalistes, les diplomates et les hommes d'affaires.

Les dessous de ces propos sont tout à fait évidents: les dirigeants estoniens (et non seulement estoniens) utilisent avec obsession des spéculations sur la "main de Moscou" pour détourner l'attention de leurs propres problèmes et des répercussions de la politique de confrontation qui va à l'encontre des intérêts des peuples de leurs pays. Il est difficile de ne pas considérer les "révélations" du chef de ce service estonien comme une tentative de dénigrer toutes les forces promouvant le maintien de relations constructives avec la Russie en les présentant comme des "agents du Kremlin". La volonté de faire peur à ceux qui ne croient pas aveuglément toutes ces fake news sur l'influence destructrice de la Russie et son caractère agressif est également évidente. 

 

Sur un rassemblement de vétérans de la Waffen-SS en Estonie

 

Un nouveau rassemblement de vétérans de la Waffen-SS et de leurs partisans s'est déroulé le 28 juillet dernier dans la localité estonienne de Sinimäe.

Cet événement constitue une nouvelle confirmation du fait que des éloges ouverts aux collaborateurs nazis qui avaient volontairement combattu pour le régime hitlérien et ses intérêts, sont devenus un fait quotidien en Estonie aujourd'hui. On leur érige des monuments et des plaques commémoratives, ils sont salués et honorés non seulement par des représentants de partis politiques, mais aussi des membres du Gouvernement national. Nous appelons les organisations internationales spécialisées à y porter une attention particulière.

Nous sommes révoltés par les propos de certains politiciens estoniens critiquant l'Ambassade russe en Estonie, dont les dénonciations du rassemblement des anciens combattants de Waffen-SS ont été présentées comme une "ingérence dans les affaires intérieures" du pays. Nous attirons de manière cohérente l'attention de la communauté internationale sur les actions visant à encourager et à ressusciter l'idéologie nazie, et nous continuerons de le faire. Quant aux tentatives de présenter ces faits comme une "affaire intérieure" de tel ou tel pays, elles ne peuvent être considérées que comme une complicité ouverte avec ceux qui répandent la haine nationaliste et raciale.

Je voudrais rappeler que nous fêtons tous ensemble depuis des années le Jour de la Victoire. Ces derniers temps, nous le faisons de manière encore plus solennelle car les vétérans disparaissent peu à peu. On tourne dans le monde entier des films consacrés aux tragédies de la Seconde Guerre mondiale, on utilise toutes les opportunités pour attirer l'attention sur les millions de victimes de différents pays et peuples. Pourquoi donc tout le monde se souvient des victimes et honore les vainqueurs, mais la Russie est le seul pays qui constate en Estonie les marches de ceux qui font éloge aux individus dont les crimes se sont soldés par des millions de victimes innocentes? Quelle est la raison d'une telle dissonance grossière?          

 

Sur la perpétuation de la mémoire de l'un des leaders de la bande clandestine "Frères de la forêt", Adolfas Ramanauskas-Vanagas, en Lituanie

 

Malheureusement, nous constatons encore une fois que la politique des autorités lituaniennes vise à réécrire les réalités historiques liées aux événements de la Seconde Guerre mondiale et à la période d'après-guerre.

Tout le monde sait qui était Adolfas Ramanauskas-Vanagas, l'un des leaders de la bande clandestine des Frères de la forêt. Il s'agit d'un criminel, dont les subordonnés ont été des collaborateurs nazis actifs pendant la guerre et ont tué des milliers des civils sur le territoire lituanien.

Malgré tous ces faits, le parlement lituanien a décidé de proclamer l'année 2018 comme celle de Ramanauskas-Vanagas, et le conseil municipal de Klaipėda a proposé d'apposer une plaque commémorative en son honneur à l'université de la ville. Qui plus est, on envisage de réenterrer de manière solennelle la dépouille récemment découverte de ce "héros".

Et qu'a-t-on constaté quand Viatcheslav Titov, chef de l'antenne de l'Union des Russes de Lituanie à Klaipėda, a osé dénoncer l'hommage rendu à cette figure odieuse? Il a été persécuté: lors d'une réunion du conseil municipal de Klaipėda, Viatcheslav Titov a essuyé des insultes, et des appels à le priver de son mandat de député voire de sa citoyenneté lituanienne. Les forces de l'ordre lituaniennes ont même fouillé la voiture et le bureau du député pour confisquer des documents, des clés USB, des disques durs et son ordinateur de travail - un véritable "triomphe de la démocratie" dans un pays européen moderne.

Nous espérons que la politique de suppression sévère de tous les signes de dissidence en Lituanie, qui ressemble à une version moderne de la chasse aux sorcières, suscitera une réaction appropriée de la part de la communauté internationale, des organisations internationales spécialisées et de tous les adversaires du néonazisme.

 

Sur la profanation de la tombe de l'agent du renseignement soviétique Nikolaï Kouznetsov à Lvov

 

Dans la nuit du 30 juillet, des vandales ukrainiens ont encore une fois profané la tombe de Nikolaï Kouznetsov, agent du renseignement soviétique, Héros de l'URSS, sur le Mont de la Gloire à Lvov, en couvrant l'écriture sur son tombeau de peinture jaune. L'organisation nationaliste radicale S14, interdite en Russie, a revendiqué cet acte, a publié ses photos sur sa page sur Facebook et a cyniquement considéré cette opération comme une "félicitation à l'occasion de la journée de la libération de Lvov", fêtée le 27 juillet. Quelle est la position de Facebook sur un tel comportement?

Je voudrais rappeler qu'il s'agit déjà du deuxième acte de vandalisme en deux mois contre le tombeau de Nikolaï Kouznetsov. Le 21 juin dernier, des inconnus ont peint un trident sur le tombeau et écrit: "Ennemi de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne". Qui plus est, cette profanation n'était pas la première: des personnes malveillantes avaient déjà volé en août 2017 des lettres et des chiffres de son tombeau. Par le passé plusieurs monuments en hommage à Nikolaï Kouznetsov ont été détruits en Ukraine, et en 2015 il a été inscrit sur la liste des personnes faisant l'objet de la loi sur la "décommunisation". Dans le cadre de cette dernière, on a notamment rebaptisé la ville de Kouznetsovsk (région de Rovno), portant le nom du héros, en Varach.

Au cours de la Grande Guerre patriotique, Nikolaï Kouznetsov, originaire du village de Zyrianka (région d'Ekaterinbourg), menait des opérations de renseignement sur le territoire occupé de l'Ukraine en se présentant comme le lieutenant allemand Paul Siebert grâce à sa connaissance parfaite de la langue. Après avoir obtenu la confiance des officiers nazis, il a réussi à mener plusieurs opérations militaires incroyablement audacieuses et courageuses. Il a notamment découvert des renseignements précieux sur les projets d'attentat à la vie de Staline, de Churchill et Roosevelt au cours de la conférence de Téhéran, sur la position de l'état-major d'Hitler près de Vinnitsa, ainsi que sur les plans d'une offensive allemande en 1943. Il a contribué à la défaite des forces hitlériennes dans la bataille de Koursk, dont nous fêtons les 75 ans actuellement. En outre, Nikolaï Kouznetsov a personnellement éliminé le juge en chef de l'administration nazie en Ukraine, Alfred Funk, le conseiller au commissariat du Reich en Ukraine Paul Dargel et son secrétaire Winter, le vice-gouverneur de Galicie Otto Bauer et plusieurs autres personnalités nazies. Il a également organisé, à l'aide des résistants, le kidnapping du commandant des forces punitives en Ukraine Max IIgen. 

Nikolaï Kouznetsov est mort le 9 mars 1944 dans une embuscade organisée par les bandéristes dans le village de Boratin (région de Lvov). Ne voyant aucune autre issue, il s'est fait exploser avec une grenade, tuant également ses ennemis.

En 1960, après vérification, les restes de Nikolaï Kouznetsov ont été exhumés et solennellement réenterrés au Mont de la Gloire à Lvov.

Comme nous l'avons déjà indiqué il y a un an, nous considérons les actes de vandalisme contre les monuments aux héros soviétiques comme une répercussion de la politique du régime actuel de Kiev visant à réécrire toute l'histoire du pays. On nous répond que nous exagérons les faits, mais est-ce vraiment le cas? Nikolaï Kouznetsov est un homme qui a combattu le nazisme et le fascisme non seulement en paroles, mais aussi en actes. Sa tombe est pourtant profanée d'année en année.

Je viens de vous parler des collaborateurs nazis auxquels on consacre des plaques commémoratives. Qui plus est, on accuse de tous les maux les gens qui osent dénoncer ces tendances. Il s'agit donc d'une réécriture réelle de l'histoire.

Nous exigeons encore une fois que les autorités de Kiev enquêtent sur tous les cas de profanation, trouvent et punissent les coupables, et entreprennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir les incidents de ce genre dans le futur.    

 

Sur la décision du tribunal polonais concernant l'affaire du journaliste Leonid Sviridov

 

Le 27 juin, le Tribunal administratif suprême de Pologne a jugé légitime la décision de priver le journaliste de l'agence Rossiya Segodnya Leonid Sviridov du statut de résident à long terme de l'Union européenne, et de l'inscrire sur la liste des personae non gratae sur le territoire des pays de l'espace Schengen. Leonid Sviridov travaillait à Varsovie depuis 2003, jusqu'à ce qu'il soit privé d'accréditation par le Ministère des Affaires étrangères polonais le 24 octobre 2014, puis contraint de quitter le pays parce que son séjour était considéré comme une "sérieuse menace pour la sécurité de l’État".

Dès le départ, nous avons condamné cette décision des autorités polonaises comme étant une démarche arbitraire et infondée visant un individu exerçant une activité journalistique professionnelle. Sachant que le caractère factice et aberrant des accusations visant Leonid Sviridov est mis en évidence par le fait qu'en l'absence de la moindre preuve d'actions illégales du journaliste russe, les autorités polonaises ont tout simplement classifié les dossiers de l'affaire, ce qui a réduit au minimum ses possibilités de défendre ses intérêts.

Il est évident que la dernière décision du tribunal polonais, qui a approuvé de facto cette grossière violation des droits du journaliste russe et du droit international concernant le respect de la liberté d'expression, a été dictée par la conjoncture politique. C'est une évidence pour nous. On se demande dans quelle mesure un tel système judiciaire et les mesures répressives d'un État contre les journalistes correspondent aux valeurs démocratiques européennes.

Nous comptons sincèrement sur une étude adéquate du cas Sviridov au niveau paneuropéen, et nous appelons les structures internationales compétentes, notamment dans le cadre de l'Onu, de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, à donner leur avis sur cette décision de justice.

Pour l'une des premières fois, la Russie avait dû réagir de manière symétrique et, en réponse à l'expulsion du journaliste russe, avait expulsé le journaliste polonais Waclaw Radziwinowicz.

 

Sur la situation concernant un groupe d'alpinistes touché par une chute de pierre dans les montagnes du Kirghizistan

 

Selon le Consulat général de Russie à Almaty, une chute de pierre dans les montagnes du Kirghizistan a blessé sept alpinistes, dont trois citoyens russes. Le département des situations d'urgence du Kazakhstan a évacué tous les blessés par hélicoptère à Almaty pour les transporter à l'hôpital municipal n°4.

L'un des citoyens russes a refusé d'être hospitalisé, le deuxième souffre d'une contusion de la hanche, le troisième souffre d'une légère fracture. Leur état est jugé satisfaisant et ils ont déjà quitté l'hôpital.

Nos citoyens n'ont pas demandé l'aide des collaborateurs consulaires de la Russie à Almaty.

 

Sur l'action patriotique caritative de jeunesse "Les routes de la gloire – notre histoire"

 

En juillet-août s'est déroulée l'action caritative de jeunesse "Les routes de la gloire – notre histoire". En trois ans d'existence, ce projet a prouvé son succès et a montré qu'il était sollicité sur le plan sociopolitique.

Il s'agissait d'un rallye automobile dans les villes-héros et les lieux de gloire militaire de la Grande Guerre patriotique. Nous partons du principe que cette activité sert une cause très importante - l'éducation de la jeunesse dans l'esprit du respect des traditions du pays, de la préservation de la mémoire historique - et contribuera à la lutte contre la campagne antirusse de l'Occident visant à falsifier l'histoire et à minimiser le rôle décisif de l'Union soviétique dans la lutte contre le fascisme.

Ce rallye a également eu lieu sur le territoire du Belarus, notamment dans les villes de Brest, Vitebsk et Minsk – lieux de combats acharnés contre les occupants fascistes.

Symboliquement, cette année, l'itinéraire de "La route de la gloire – notre histoire" passe par le territoire de la Crimée et de Sébastopol, ville-héros symbole du courage militaire.

Je voudrais attirer votre attention sur ce projet car il est effectivement très marquant. De notre côté, nous lui apportons tout notre soutien.

 

Sur le forum international BaltArtek

 

Du 9 au 16 août, dans la région de Kaliningrad, se déroulera pour la première fois le Forum international éducatif de jeunesse BaltArtek.

Le forum réunira 350 spécialistes dans le domaine des relations internationales et de la diplomatie publique parmi les jeunes compatriotes qui vivent à l'étranger, les représentants des organisations bénévoles et des ONG à vocation sociale, ainsi que les conseils de coordination des compatriotes russes.

Le forum réunira plus de 70 pays: tous les continents et toutes les régions du monde seront représentés. Autriche, Belgique, Belarus, Ukraine, Israël, Islande, Luxembourg, USA, Norvège, Maroc, Mexique, Corée du Sud, Palestine, Serbie, Danemark – c'est la liste non exhaustive des pays d'où viendront les participants au forum.

Le forum vise à poser les bases de la création du Réseau de jeunesse des compatriotes et à consolider les efforts des jeunes compatriotes afin de promouvoir les idées du monde russe à l'étranger. Chaque journée éducative du forum sera consacrée à un thème précis: la science, l'économie, la culture, le bien, la Russie, le monde. Cela permettra aux jeunes d'évoquer le plus large éventail possible des questions et d'élaborer des propositions efficaces pour la coopération et le renforcement des liens entre eux et avec la Russie.

Le thème transversal de la Campagne panrusse de la jeunesse russe 2018 est l'Année du volontaire.

 

Sur la possibilité, pour les citoyens russes, de voyager en Turquie avec leur passeport de citoyen russe

 

Pendant la dernière conférence de presse, l'agence de presse Vestnik Kavkaza a posé une question concernant la possibilité pour les citoyens russes de se rendre en Turquie avec leur passeport de citoyen russe.

Conformément à la loi fédérale 114-FZ du 15 août 1996 sur les règles d'entrée en Fédération de Russie et de sortie de Fédération de Russie, les citoyens russes peuvent sortir de la Fédération de Russie avec des documents valides attestant de leur identité en dehors du territoire de la Fédération de Russie.

Les principales pièces d'identité du citoyen russe pour sortir de la Fédération de Russie sont: le passeport, le passeport diplomatique et le passeport de service.

Conformément à l'accord entre le gouvernement russe et le gouvernement turc sur les conditions des voyages réciproques des citoyens russes et des citoyens turcs du 12 mai 2010, pour les citoyens russes les pièces d'identité valides pour effectuer des voyages en Turquie sont: le passeport de service, le passeport de citoyen russe attestant de l'identité du citoyen russe en dehors de la Fédération de Russie (passeport), le passeport de marin (pièce d'identité de marin) et l'attestation d'entrée (retour) en Fédération de Russie.

 

Réponses aux questions:

Question: On a appris que des enquêteurs russes pourraient se rendre en République centrafricaine. La décision est-elle déjà prise? Vont-ils contribuer à l'enquête?

Réponse: Cette décision a déjà été prise et annoncée hier par le Comité d'enquête russe. Quand nous aurons plus de détails de la part de cette institution, nous serons en mesure de soutenir nos collègues en partageant ces informations.

Question: Les médias ont souligné l'existence de certains problèmes concernant l'autopsie des corps des journalistes russes en République centrafricaine. Savez-vous comment cet obstacle a été surmonté ? Existe-il des problèmes avec le transport des corps, bien qu'on en ait déjà réglé les détails logistiques?  

Réponse: Le transport des corps prendra évidemment beaucoup de temps, mais il devrait débuter aujourd'hui. On a tout fait pour qu'il ait lieu aujourd'hui. Ce travail et la décision finale concernant le transport ont été concertés avec les familles. Quant à votre question sur les problèmes éventuels concernant l'autopsie, je n'en sais rien. Il vaut mieux adresser cette question et toutes les interrogations connexes aux organes russes de justice qui s'occupent de cette affaire.

Question: Zamir Kaboulov, Représentant spécial du Président russe pour l'Afghanistan et directeur du Deuxième département Asie du Ministère russe des Affaires étrangères, a annoncé le projet russe d'inviter des représentants des Talibans à une rencontre au format de Moscou qui devrait se dérouler en Afghanistan d'ici la fin de l'été. La Russie a-t-elle effectivement envoyé cette invitation aux Talibans?

Réponse: Je vais demander des précisions.

Question: Des sources arméniennes non-officielles ont récemment mentionné les préparatifs éventuels d'une visite du Ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian à Moscou, où il pourrait s'entretenir avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ces informations sont-elles véridiques? Si oui, quel éventail de questions pourrait être évoqué?

Réponse: Le calendrier du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne prévoit pas de telle rencontre, je n'en ai pas entendu parler. Nous maintenons des contacts étroits avec le Ministère arménien des Affaires étrangères à tous les  niveaux et dans différents formats.   

Question: Comme on le sait, les journalistes russes auraient tourné en République centrafricaine un documentaire sur la société militaire privée Wagner. Est-ce que le Ministère russe des Affaires étrangères nie les informations des médias russes et étrangers sur l'existence de cette entreprise?

Réponse: Parlons d'abord des objectifs du séjour de ce groupe de journalistes russes en République centrafricaine. Vous avez commencé votre question en affirmant que vous saviez pourquoi les journalistes étaient présents dans ce pays et quel était le sujet du tournage. Sur quoi vous basez-vous? Comme nous l'avons déjà dit, aucun centre de production ne nous a contactés. Vous pouvez, bien sûr, nous faire confiance ou vous méfier. Le chef de l'Investigation Control Centre m'a contactée, mais seulement après cette tragédie. Je ne sais même pas, au juste, qui a envoyé les journalistes dans ce pays. Cela pourrait vous étonner, mais je ne sais pas même s'ils y représentaient un média ou une association, ou effectuaient un travail commandé. Je n'en sais rien, je n'ai aucune information à ce sujet. Il aurait probablement fallu faire des recherches en ce sens, mais nous avons été préoccupés par d'autres questions: on a beaucoup de travail. Nous avons eu deux dimensions principales.

Premièrement, il était nécessaire de contribuer au maximum à l'enquête menée sur les lieux par les représentants centrafricains, d'établir des contacts entre les organes judiciaires des deux pays. Il a fallu tout faire pour que les informations primaires soient dûment fixées et que les autorités centrafricaines fassent tout le nécessaire et tout leur possible pour trouver les coupables.   

Deuxièmement, il fallait organiser le transport des corps: vérifier les identités, rédiger les documents nécessaires etc. Pendant ce "marathon" de deux jours, je n'ai pas eu un seul moment pour discuter de qui les avait envoyés et pour quelle raison. Peut-être est-ce une erreur de ma part, que je dois corriger. Depuis le décollage d'hier et jusqu'au retour de Singapour aujourd'hui très tôt dans la matinée, j'ai échangé avec les familles des victimes - mais sur des questions tout à fait différentes.

Je le ferai certainement, mais un peu plus tard. Il ne faut pas affirmer des choses dont on n'a pas connaissance. Nous ne savons pas ce qu'ils faisaient là-bas et qui les y avait envoyés. Nous avons consacré une part énorme de la conférence de presse d'aujourd'hui au sujet suivant: si vous envoyez des collaborateurs de votre entreprise - des journalistes ou des documentaristes - dans des régions difficiles, nous vous prions de profiter des possibilités offertes par le Ministère russe des Affaires étrangères. Ces mesures ne peuvent évidemment rien garantir, mais elles peuvent améliorer vos chances s'il s'agit de points chauds.

Quant à l'intérêt pour les sociétés militaires privées, nous avons à plusieurs reprises commenté cette situation et indiqué que cela ne relevait pas des compétences du Ministère russe des Affaires étrangères. Vous le savez parfaitement. 

Question: Pour poursuivre au sujet des événements en Centrafrique. Selon l'une des versions, c'est Mikhaïl Khodorkovski, qui vit actuellement au Royaume-Uni, qui y aurait envoyé les journalistes. Il a déjà promis d'élucider les circonstances de leur mort et de trouver les responsables. Il a dit sur les réseaux sociaux: "Nous poursuivrons l'enquête. Et il y aura un risque, et il y aura des hommes courageux, de tels hommes changent le monde. Avec les collègues nous réunissons un groupe pour mener une enquête indépendante sur place". Autrement dit, il compte envoyer d'autres personnes dans le pays le plus dangereux du monde. Y a-t-il une réaction du Ministère russe des Affaires étrangères à ces propos de Mikhaïl Khodorkovski?

Réponse: En ce qui concerne l'envoi de journalistes dans les points chauds et les zones de conflit, j'ai déjà dit tout ce que je pouvais dire. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de répéter.

Question: Des médias ont écrit aujourd'hui un article sur mille travailleurs nord-coréens venus en Russie depuis septembre 2017, et qui ont obtenu un emploi sur le territoire de notre pays. Cette information est-elle exacte?

Réponse: Nous avons également reçu des questions à ce sujet. En effet, j'ai vu ces publications. Si je comprends bien, vous vous intéressez aux travailleurs nord-coréens et aux autorisations de travail délivrées par le Ministère russe de l'Intérieur aux citoyens nord-coréens, notamment en juin. Quand on parle des travailleurs nord-coréens, il faut comprendre clairement le sens du paragraphe 17 de la résolution 2375 du Conseil de sécurité des Nations unies. Conformément à celui-ci, aucun État membre de l'Onu ne doit accorder d'autorisations aux citoyens nord-coréens, dans les limites de leur juridiction, concernant l'attribution d'un accès à leur territoire. Cependant, cette condition ne s'applique pas aux autorisations de travail, aux contrats écrits qui ont été définitivement signés avant l'adoption de ladite résolution le 11 septembre 2017. C'est avec cette catégorie de citoyens que le Ministère russe de l'Intérieur travaille pour la délivrance d'autorisations.

De plus, les questions des médias qui nous ont été posées à ce sujet mentionnent l'appel d'offres remporté par la compagnie nord-coréenne Zenko, tout en se référant au paragraphe de la résolution 2375 du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'interdiction de la création de coentreprises ou d'organisations coopératives avec des entreprises nord-coréennes. Je voudrais expliquer que la compagnie Zenko ne tombe pas sous la définition de coentreprise ou d'organisation coopérative. Elle ne figure pas non plus sur les listes de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies concernant la Corée du Nord. De ce fait, sa participation à l'appel d'offres pour les travaux communaux à Ioujno-Sakhalinsk n'est pas contraire aux résolutions de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord.

On nous a aussi demandé si les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord étaient enfreintes par la publication d'offres de travail par les compagnies nord-coréennes enregistrées en Russie. Je peux dire que ce n'est pas une infraction si cela n'entre pas en contradiction avec le paragraphe 17 de la résolution 2375 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Question: Il a été rapporté que les USA comptaient décréter de nouvelles sanctions contre la Russie. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: Les informations sur de nouvelles sanctions apparaissent régulièrement. Nous comprenons que ce processus qui se déroule aux USA est, malheureusement, régulier. Tout cela ne s'appuie pas sur des faits mais sur la conjoncture politique intérieure. Nous en avons parlé plusieurs fois. Mais il est inutile de commenter quoi que ce soit avant que cela ne se produise. Je viens de commenter la tendance générale, mais nous ne commenterons les faits concrets que quand ils surviendront.

Question: Est-il possible que les pays occidentaux, notamment européens où se trouvent un grand nombre de réfugiés syriens, participent au processus de retour des réfugiés?

Réponse: J'ai répondu très en détail à cette question. C'est précisément ce que nous faisons, nous travaillons avec différents pays. J'ai même énuméré les pays avec le plus grand nombre de réfugiés. C'est dans ce sens que sont dirigés les efforts des ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense.

Question: Ces quinze dernières années, combien de journalistes travaillant en zone de conflit armé, hormis la Syrie, ont obtenu des visas de travail du Ministère des Affaires étrangères? Combien de journalistes ont notifié l'ambassade de leur déplacement?

Réponse: Le fait est que le Ministère des Affaires étrangères délivre des visas uniquement à ceux qui veulent venir en Russie. Nos ambassades et consulats reçoivent les demandes des étrangers et nous ne pouvons pas délivrer de visa à un journaliste qui se rend, par exemple, en Centrafrique, en Syrie ou en Égypte. Que faisons-nous si, par exemple, il y a un Printemps arabe ou qu'un pays proclame un régime spécial pour le travail des journalistes sur son territoire? En règle générale, ces pays informent les ministères des Affaires étrangères via les ambassades par des notes diplomatiques qu'à partir d'une certaine date, l'état d'urgence est décrété et qu'il nécessite certaines mesures, notifient que les journalistes étrangers doivent respecter certaines règles. Cette information arrive au Ministère russe des Affaires étrangères et nous la diffusons aux médias (pendant les conférences de presse, par courriel, en communiquant avec les journalistes russes).

Parfois, il arrive aussi que des journalistes russes s'adressent, à Moscou, à l'ambassade du pays où ils veulent se rendre. Ils reçoivent alors une réponse les informant qu'il existe sur ce territoire des règles spéciales pour le travail des journalistes, et ils s'adressent au Ministère des Affaires étrangères pour des explications. Nous donnons de telles explications s'ils ne comprennent pas ces informations ou ne les reçoivent pas intégralement dans les ambassades des pays où ils veulent partir et dont ils demandent le visa.

Le fait est que quand nos journalistes se sont adressés à l'Ambassade de la République centrafricaine à Moscou, ils n'ont pas indiqué qu'ils s'y rendaient en tant que journalistes. Ils ont déposé des demandes de visa touristique, c'est pourquoi il n'y avait aucune possibilité de prévenir, de dire, d'expliquer ni même d'intervenir sur place. L'Ambassade de Centrafrique ignorait qu'ils partaient en tant que journalistes, le Ministère russe des Affaires étrangères ignorait même qu'ils partaient là-bas, qui plus est en tant que journalistes. Notre Ambassade sur place l'ignorait également.

En ce qui concerne le nombre de visas délivrés, nous pouvons dire combien de visas journalistiques ont été délivrés aux correspondants étrangers. Combien de visas ont reçu nos journalistes russes en partant dans des points chauds – cette question doit être adressée aux pays concernés qui délivrent ces visas. Combien nous demandent régulièrement des consultations? Des centaines. Je peux vous le dire: des centaines. Même vos collègues assis dans cette salle, qui partent régulièrement, s'adressent à nous. Nous entretenons un contact régulier avec eux à ce sujet. La plupart savent parfaitement que le travail dans un point chaud implique tout – de l'accréditation et de la présentation de l'itinéraire au gilet pare-balle, casque, protection, en passant par l'aide du pays d'accueil ou de structures privées. C'est notre routine, nous le faisons régulièrement, pas seulement avec les journalistes mais également avec des blogueurs, par exemple. Nombre de nos blogueurs le savent (nous leur avons accordé des consultations et les avons aidés), tout comme les représentants de la société civile, par exemple ceux qui font des rallyes moto sous une devise sur un territoire difficile. Nous avons connu un tel cas il y a quelques années: une aide nous a été directement demandée et une demande de visa a été déposée dans un pays. Nous avons tout fait pour les dissuader de partir, en disant qu'un tel rallye était impossible sur ce territoire à cause des activités militaires. Ils ne nous avaient pas écoutés, au final ils sont partis avec des documents qui n'étaient pas dûment rédigés et se sont retrouvés en prison. Nous nous sommes occupés de leur libération. Ce n'était pas des journalistes, mais des activistes, des représentants de la société civile. C'est donc une routine, nous nous en occupons tous les jours.

Question: Une question sur Salisbury. Vous avez dit plus tôt que nos forces de l'ordre s'occupaient activement de cette affaire, mais que Londres ignorait toutes les requêtes. De quelle manière nos autorités mènent-elles ces enquêtes? Quelles méthodes sont admissibles et possibles dans une telle situation compte tenu de la réticence totale à coopérer et à partager les informations côté britannique?

Réponse: Malgré tout mon désir de débattre à ce sujet, je pense tout de même que c'est aux autorités compétentes de vous dire quelles sont leurs méthodes d'action. Je peux seulement parler du domaine qui concerne le Ministère des Affaires étrangères.

En cas de demande d'information à confirmer par nos forces de l'ordre, de demande d'informations qui leur sont nécessaires, de nécessité de communiquer avec certains individus, y compris d'entretiens et ainsi de suite, une requête appropriée est officiellement envoyée via le Ministère des Affaires étrangères (cette pratique n'est pas d'usage seulement avec le Royaume-Uni, c'est une forme traditionnelle pour effectuer un tel travail). Notre Ambassade sur place envoie une note aux institutions publiques chargées de la politique étrangère, que ce soit le Foreign Office, le Département d’État américain ou le Ministère des Affaires étrangères, ou, si telle est la pratique sur le terrain dans le pays d'accueil, une requête est envoyée directement aux forces de l'ordre de cet État, une demande est transmise par nos forces de l'ordre.

En cas d'événements tragiques, un groupe d'enquête se rend sur place. Après l'assassinat de l'Ambassadeur de Russie en Turquie Andreï Karlov, les représentants de nos forces de l'ordre travaillaient directement sur place.

Il existe également une forme de travail comme le recueil d'informations ou la réalisation d'investigations communes (pardon si je n'utilise pas le vocabulaire exact) sur place avec les policiers locaux. C'est ce que nous faisons pour apporter notre aide.

En ce qui concerne la méthodologie, cette question s'adresse aux organes d'enquête.

Question: De plus en plus souvent, les prêtres orthodoxes et les citoyens russes qui veulent visiter le mont Athos et d'autres lieux saints de la Grèce n'arrivent pas à obtenir de visa de la part de l'Ambassade grecque, ou s'ils y parviennent ce document a une durée de validité très réduite.

Il y a quelques jours, l'archiprêtre Vladimir Viguilianski a envoyé une lettre ouverte en ce sens à l'Ambassadeur grec en Russie Andreas Friganas. Est-ce que le Ministère russe des Affaires étrangères peut soutenir les personnes qui sont discriminées pour des raisons religieuses et professionnelles? 

Réponse: Je ne peux pas l'exclure, mais c'est pour la première fois que j'entends qu'on refuse d'octroyer des visas aux pèlerins qui veulent se rendre en Grèce pour visiter le mont Athos. Je vais demander des précisions à nos experts des relations russo-grecques.

Si vous avez des matériaux concrets, transmettez-les-nous, s'il vous plaît. Nous allons tout vérifier avant de vous répondre.

Je voudrais répéter que je n'ai entendu jusqu'à présent aucun grief concernant le travail du département consulaire de l'Ambassade grecque à Moscou dans de tels cas.

Question: Je voudrais demander des précisions concernant le scandale d'espionnage que le quotidien britannique The Guardian a tenté de médiatiser. S'agit-il de nouvelles fake news sur une prétendue "espionne" russe qui travaillait depuis dix ans à l'Ambassade américaine à Moscou?

Réponse: Je ne sais pas de qui ou de quoi il s'agit. Il est impossible de commenter des choses qu'on ignore. S'il existe des données concrètes, présentez-les-nous et nous les vérifierons.

J'ai vu ces titres, mais il est impossible de commenter ce qui n'a aucun contenu réel. A mon avis, le Guardian  doit s'expliquer, indiquer ce qu'il veut dire concrètement. Ensuite, nous le vérifierons.

Question: Le deuxième Festival de la Turquie en Russie ouvrira ses portes le 10 août au parc Krasnaïa Presnia à Moscou. Quelle est l'importance de cet événement dans le contexte actuel du développement des relations russo-turques?

Réponse: Toutes les interactions humaines et toutes les formes de coopération culturelle sont importantes. Je vais demander des précisions pour savoir de quoi il s'agit concrètement. Si c'est en effet un festival culturel, on ne peut que le saluer. Je pense que nous organiserons encore une conférence de presse d'ici le 10 août, pendant laquelle je vous transmettrai des informations à ce sujet.

Question: Les chefs des diplomaties russe et iranienne se sont entretenus hier pour évoquer notamment des questions liées à la mer Caspienne avant le 5e Sommet caspien qui devrait se dérouler le 12 août. Envisage-t-on de signer la Convention sur le statut juridique de la mer Caspienne? Est-ce que les pays de la région sont prêts à cet accord?

Réponse: Nous présenterons des informations détaillées à ce sujet la semaine prochaine. Je peux dire seulement - je l'ai déjà indiqué par le passé en répondant à vos questions et à celles de vos collègues - que les préparatifs sont très intenses, constructifs et efficaces. On voit rarement tout cela ensemble, mais c'est le cas ici. J'espère vous présenter des matériaux plus détaillés à ce sujet la semaine prochaine.

Question: Qu'avez-vous pensé du festival "Canicule" qui s'est déroulé à Bakou? Est-ce que les événements de ce genre favorisent le renforcement de l'amitié entre les pays?

Réponse: Je suis ravie d'avoir assisté à cet événement. J'ai reçu une invitation officielle. Franchement, je ne me représentais pas son envergure réelle. J'ai déjà évoqué en détail ce sujet dans les médias, mais officiellement, je peux dire que cet événement constitue un exemple excellent de coopération réelle dans le domaine social, qui doit être réalisée.   

C'est un festival international, un programme international, un événement international qui unit au lieu de désunir. Il montre que nos particularités ne doivent pas créer des différences, ni souligner ces dernières en créant ainsi des lignes de partage. Au contraire, nos particularités peuvent être une force unificatrice. Nous pouvons utiliser les traditions, les usages, les rites et l'histoire à des fins unificatrices. A mon avis, les choses que j'ai vues en témoignent clairement.

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Il existe un autre sujet, sur lequel on m'a interrogé un quart d'heure avant la conférence de presse. 

Il s'agit du citoyen américain John Martin William III, né en 1972, qui a été repéré le 1er août dernier près du cap Nouniamo (district municipal de Tchoukotka). Les vérifications effectuées par la justice ont établi que cet Américain était enregistré dans la ville de Soldotna (Alaska) et résidait dans la ville d'Anchorage. Il voyageait le long du fleuve Yukon (Alaska) à bord d'un barque personnelle pour une personne.

Il y a deux semaines, John Martin William III a décidé de gagner le large. Dans le contexte des conditions météorologiques compliquées et de l'absence de moyens de communication, il a passé plusieurs jours en mer pour se retrouver enfin sur le territoire russe. Il a été transporté dans le village de Lavrentia (district municipal de Tchoukotka). John Martin William III a reçu les soins médicaux nécessaires. Son examen médical a établi que son état de santé était satisfaisant.

On envisage de le transporter dans la ville d'Anadyr. Le gouvernement du District autonome de Tchoukotka a informé le Consulat général des États-Unis à Vladivostok de cet incident. Ce sont toutes les informations disponibles actuellement. Il va bien, et sont état va encore s'améliorer. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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