Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 10 juin 2021
Sur la 36e réunion du Conseil des dirigeants des sujets de la Fédération de Russie auprès du Ministère russe des Affaires étrangères
Mardi 15 juin, sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se déroulera la 36e réunion du Conseil des dirigeants des sujets de la Fédération de Russie auprès du Ministère russe des Affaires étrangères. Y participeront des gouverneurs, ainsi que les collaborateurs dirigeants de l'Administration du Président de la Fédération de Russie et des organes fédéraux du pouvoir exécutif faisant partie du Conseil.
Le thème principal de l'ordre du jour est la participation des sujets de la Fédération aux formats internationaux de coopération régionale.
En période de turbulence politique, de tels formats jouent un rôle constructif et stabilisateur, contribuent aux processus d'intégration, notamment dans le cadre de l'Union économique eurasiatique (UEE), de l'OCS, et du Grand partenariat eurasiatique.
Pendant cette réunion, il est prévu d'évoquer les mesures visant à améliorer l'efficacité de la participation des régions à l'activité des plateformes de dialogue multilatérales, ainsi que de formuler des recommandations dans ce sens.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Vladimir Makeï, Ministre des Affaires étrangères du Bélarus
Les 17 et 18 juin, le Ministre biélorusse des Affaires étrangères Vladimir Makeï se rendra en visite de travail à Moscou à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Le programme de son séjour prévoit un entretien entre les deux chefs de diplomatie des deux pays, qui aborderont un large éventail de questions d'actualité relatives à la coopération bilatérale et à l'ordre du jour international.
Une attention particulière sera accordée au travail conjoint au sein des formats d'intégration de l’État de l'Union, de l'UEE, de l'OTSC et de la CEI. Les deux ministres évoqueront en détail la coordination des approches au sein des organisations internationales, y compris l'Onu et l'OSCE, sur la base du Programme des actions concertées en matière de politique étrangère des États parties du Traité sur la création de l’État de l'Union pour 2020-2021.
Un échange d'avis est prévu sur la sécurité européenne et internationale, ainsi que sur les relations avec les États-Unis et l'UE, notamment sur les démarches communes visant à lutter contre l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures des États souverains.
Les deux interlocuteurs parleront du développement de la coopération interministérielle russo-biélorusse, notamment de la préparation de la réunion conjointe des collèges du Ministère russe des Affaires étrangères et du Ministère biélorusse des Affaires étrangères, prévue pour le dernier trimestre de cette année à Moscou.
Sur la position de la Russie concernant le durcissement des exigences de l'Agence européenne de la sécurité aérienne envers les transporteurs aériens européens vis-à-vis de la Biélorussie
Nous constatons avec regret que la situation relative à l'atterrissage forcé de l'avion de la compagnie Ryanair à l'aéroport de Minsk n'a fait que constituer pour l'UE un nouveau prétexte pour renforcer la pression des sanctions contre la Biélorussie.
Notre attitude négative envers une telle pratique d'application de restrictions unilatérales par l'UE est bien connue. Cette position n'a pas changé.
Des questions légitimes se posent concernant la hâte avec laquelle Bruxelles a décidé de ne pas attendre les conclusions de l'enquête internationale objective dont l'ouverture a été initiée le 27 mai par le Conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). L'UE a également ignoré les explications officielles fournies le 26 mai par le Président biélorusse Alexandre Loukachenko.
Nous sommes convaincus de la nécessité d'une analyse globale des circonstances des faits en coopération avec les autorités biélorusses, qui ont confirmé leur disposition à fournir des informations et à garantir une enquête minutieuse et transparente. Nous comptons sur une étude objective et professionnelle de cette question dans le cadre de l'OACI.
La Biélorussie est un pays de transit important pour le transport aérien international. Vous le savez, de nombreux itinéraires traversent son espace aérien, notamment depuis et vers les pays de l'UE. A présent, les compagnies aériennes des pays membres de l'UE, qui continuent de souffrir des conséquences de la crise coronavirale, doivent assumer des frais supplémentaires dus à la hausse de la distance des vols contraints de contourner la Biélorussie.
Il serait très juste de mentionner un aspect écologique évident à ce sujet, étant donné que l'agenda environnemental passe actuellement au premier plan des sommets de nos partenaires occidentaux. Ils accordent une importance prioritaire à ce thème. Il est étrange que dans leur activité pratique, dans la mise en œuvre des décisions politiques, ils négligent complètement cette nuance très intéressante. Regardons la réalité sur la toile de fond de la "ligne verte européenne" proclamée et promue par Bruxelles. Ainsi, selon les experts européens (ce n'est pas notre avis, c'est la conclusion des spécialistes de l'UE), le contournement par les transporteurs des pays de l'UE de l'espace aérien biélorusse coûte chaque jour 79 tonnes supplémentaires de carburant aérien, ce qui augmente les émissions de CO2 dans l'atmosphère de 250 tonnes par jour. Voici une bonne question: qu'en pense Greta Thunberg? Lui a-t-on demandé? Il était convenu auparavant à Bruxelles de la citer.
Il est évident pour tous que la modification politisée des itinéraires ne contribue pas à la sécurité des vols, surcharge davantage les services de contrôle aérien et crée un inconfort pour les passagers.
Apparemment, nos partenaires de l'UE ont décidé de continuer d'appliquer la règle de "la fin justifie les moyens", quand plusieurs principes si chers à Bruxelles peuvent être négligés en cas de besoin. Cela concerne également les effets secondaires des sanctions contre Minsk. Comme l'a déclaré Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pendant la discussion sur le dossier biélorusse le 8 juin au Parlement européen, "on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs". On voudrait répondre à M. Borrell: si vous voulez une omelette, cassez vos propres œufs.
Nous considérons que cette logique d'établissement des relations internationales, actuellement pratiquée par Bruxelles, est clairement inadmissible. Je viens de formuler nos approches à ce sujet.
Sur la situation autour de l'arrestation au Japon du troisième assistant du capitaine du navire russe Amour
Je voudrais attirer l'attention sur le fait qu'à notre plus grand regret, plusieurs citoyens russes et d'autres pays se retrouvent, pour diverses raisons, dans différentes situations d'urgence à l'étranger. Le service diplomatique russe a l'obligation (en règle générale, c'est également la pratique des pays étrangers) de contribuer à la défense de leurs droits, de réagir à leurs demandes, etc. Il existe des cas qui n'intéressent jamais les journalistes. Je ne peux pas dire que je comprends cette logique parce que je trouve que tous les citoyens méritent d'être traités sur un pied d'égalité. Certaines situations sont résonnantes parce qu'il s'agit de cas scandaleux de non-respect ou de violation de leurs droits. Des médias témoignent d'un intérêt particulier pour certains cas, en faisant une sorte d'exception. Pour nous, tout citoyen russe se retrouvant à l'étranger dans une situation nécessitant une intervention des diplomates peut compter sur une attitude équitable. Nos représentations consulaires et diplomatiques accordent évidemment une telle aide. Je voudrais commenter en détail plusieurs cas résonnants.
Le 26 mai dernier, près de la ville japonaise de Hokkaido, dans un fort brouillard le navire russe Amour (port d'attache Nevelsk) a percuté le bateau de pêche japonais Hokko Maru No. 8. Les marins russes ont secouru les cinq pêcheurs japonais qui s'étaient retrouvés dans l'eau mais, malheureusement, trois d'entre eux sont décédés. Nous présentons à cet égard nos condoléances aux parents et aux proches des défunts.
A l'heure actuelle, l'Amour et son équipage se trouvent au port de Monbetsu. Le navire a été arrêté pour garantir l'indemnisation du préjudice infligé.
Lundi 7 juin, la sécurité côtière japonaise a informé le Consulat général de Russie à Sapporo de l'arrestation du troisième assistant du capitaine de l'Amour, Pavel Dobrianski, qui se trouvait à la barre au moment de l'accident. Il est inculpé pour homicide sans préméditation dans l'exercice de ses fonctions de service. A ce que l'on sache, les autorités compétentes japonaises ont également l'intention d'exprimer leur avis sur les actions du capitaine du bateau japonais.
Dès le premier jour, l'Ambassade de Russie au Japon et notre Consulat général à Sapporo, afin de respecter les droits et les intérêts légitimes des citoyens russes, ont placé la situation sous contrôle, et sont en contact permanent avec l'équipage de l'Amour, le propriétaire du navire, ainsi que les organes compétents locaux. Un représentant consulaire s'est rendu à Monbetsu. Nos marins se sentent bien, reçoivent de l'eau et de la nourriture. La compagnie russe à laquelle appartient le navire a engagé un avocat pour défendre les intérêts du citoyen interpellé.
Nous espérons que les autorités japonaises mèneront une enquête objective et impartiale sur les causes de cette tragédie, et que tout l'équipage et le navire Amour reviendront prochainement en Russie.
Sur la situation actuelle de la citoyenne russe Sofia Sapega arrêtée en Biélorussie
Comme nous l'avons annoncé le 26 mai pendant la dernière conférence de presse, l'Ambassade de Russie à Minsk suit très attentivement le sort de Sofia Sapega et continue de lui apporter de l'aide en contact étroit avec ses proches et son avocat.
Mardi 1er juin, les autorités biélorusses l'ont inculpée officiellement pour incitation à la haine raciale, nationale, religieuse ou autre, alinéa 3 de l'article 130 du Code pénal biélorusse (jusqu'à 12 ans de prison).
Mercredi 9 juin, le consul russe a rendu visite pour la deuxième fois (la première visite avait eu lieu le 25 mai) à Sofia Sapega dans sa cellule de détention provisoire du KGB biélorusse. La Russe n'a pas exprimé de plaintes concernant ses conditions de détention, son état de santé ou un mauvais traitement.
Selon son avocat, la Fondation de soutien et de protection des droits des compatriotes résidant à l'étranger a satisfait la requête du beau-père de Sofia Sapega d'allouer des fonds pour payer les services d'un avocat.
Cette question est suivie par les autorités du pays et de notre Ministère. Elle est évoquée lors des contacts diplomatiques et sera inscrite à l'ordre du jour des pourparlers entre les chefs de diplomatie des deux pays, qui auront lieu vendredi 18 juin.
Sur l'arrestation du citoyen russe Vladislav Kliouchine en Suisse à la demande des États-Unis
Le 21 mars, à l'aéroport de Sion (Suisse, canton du Valais) a été interpellé le citoyen russe Vladislav Kliouchine sur une demande d'extradition des États-Unis.
Il bénéficie du soutien consulaire nécessaire et d'une aide juridique. Un accès consulaire a été organisé depuis le début. Les services consulaires de l'Ambassade et du Consulat général de Russie sont en contact avec Vladislav Kliouchine et son avocat.
L'Ambassade de Russie à Berne est également en contact avec les autorités suisses afin de garantir et de faire respecter les droits du citoyen russe.
Commentaire concernant le citoyen russe Alexeï Nikiforov accusé d'espionnage au Danemark
Le 10 mai, le tribunal d'Aalborg (Danemark) a condamné à trois ans de prison le citoyen russe Alexeï Nikiforov, arrêté au Danemark sur des accusations d'espionnage au profit des renseignements russes. Sachant que les arguments de la défense ont été complètement ignorés. Il est évident que cette approche préconçue et politisée constitue un exemple marquant de la ligne antirusse qui s'est enracinée dans l'establishment politique danois.
Notre compatriote conteste le verdict et sa défense a fait appel de cette décision du tribunal.
L'Ambassade de Russie au Danemark est en contact permanent avec Alexeï Nikiforov et son avocat, tous les efforts sont déployés pour défendre les droits et les intérêts du citoyen russe.
Voici quelques thèmes (je ne peux pas dire résonnants, nous prêtons attention à chaque cas) à l'ordre du jour dans les médias et la société. Nous répondons aux questions sur la situation des citoyens russes non seulement une fois par semaine pendant les conférences de presse, mais également durant la semaine. Nous continuerons de travailler ainsi. Cela concerne aussi bien nos représentations diplomatiques et consulaires que les services de presse.
Sur la rencontre informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies en formule Arria sur les événements du Maïdan et leurs conséquences pour le Donbass
Mercredi 2 juin, à l'initiative russe, a été organisée une rencontre informelle en ligne des membres du Conseil de sécurité des Nations unies en formule Arria sur "les circonstances des événements du Maïdan et leurs conséquences dans le Donbass". L'objectif de cette activité consistait à évoquer les origines du conflit armé dans l'Est de l'Ukraine, qui avait résulté du coup d’État à Kiev avec un soutien extérieur actif.
L'ancien premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov et les anciens députés ukrainiens Oleg Tsarev et Vladimir Oleinik étaient rapporteurs pendant la réunion. Ils ont décrit le tableau objectif des "dessous" du Maïdan, dont ils ont été les témoins directs. Le photographe britannique Dean O'Brien et la réalisatrice française Anne-Laure Bonnel ont également prononcé des discours marquants. Ils ont parlé de la réticence systématique des médias occidentaux à couvrir avec véracité les événements en Ukraine, de leur pratique de taire les nombreux problèmes graves dans ce pays, notamment les manifestations de néonazisme et la sévère censure du côté des agences de presse.
Je voudrais souligner encore une fois - car certains confondent, sans comprendre la différence. Il ne s'agit pas d'une réunion du Conseil de sécurité, pas de consultations du Conseil de sécurité. Il s'agit d'une réunion informelle en formule Arria. A cette réunion ont participé des représentants de 29 États. Parmi les membres du Conseil de sécurité, cette activité a été boycottée par le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Estonie, qui préside le Conseil en juin, se référant à l'inscription de plusieurs rapporteurs sur leurs listes de sanctions nationales et européennes. En fait, cette rencontre était virtuelle. Il n'était pas nécessaire d'obtenir des visas et de traverser des frontières. Il aurait été possible de se permettre d'entendre non seulement ce que l'on montre à la télévision et ce que l'on publie dans la presse locale américaine et britannique. Il aurait été possible d'écouter et d'entendre parfois des points de vue alternatifs.
Plusieurs représentants de délégations ont témoigné de l'intérêt pour l'information des rapporteurs sur la situation réelle des choses en Ukraine et leurs prémisses historiques. Cela ne s'est pas fait sans nouvelles accusations infondées à notre égard du côté des représentants occidentaux. Ils ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis du prétendu "abus", par la Russie, de la plateforme du Conseil de sécurité, et de son "ingérence directe dans les affaires de l'Ukraine". Sachant qu'ils ont préféré ne pas mettre l'accent sur les grossières violations par Kiev de ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk approuvés par le Conseil de sécurité des Nations unies, qui sont la raison principale du maintien de la situation difficile et du non-règlement du conflit dans le Donbass. Les participants occidentaux à cet événement ont décidé de ne pas le rappeler.
De cette manière, même malgré le boycott de certains États, on peut dire que la réunion s'est déroulée de manière fructueuse. L'initiative russe a permis d'exprimer un avis "de première main" et véridique sur les événements de 2014 en Ukraine et leurs conséquences . Toutefois, les médias occidentaux continuent d'ignorer ces avis.
Sur les actions des nationalistes en Ukraine contre les représentations diplomatiques russes et leur personnel
Des nationalistes ukrainiens continuent, avec la complaisance flagrante des autorités, d'inventer des prétextes pour compliquer l'activité des représentations diplomatiques et consulaires russes, d'empêcher leur personnel de remplir ses fonctions.
Malheureusement, les provocations des radicaux nationalistes et néonazis deviennent de plus en plus régulières et agressives. Ces dernières semaines, ils ont organisé devant notre Ambassade à Kiev plusieurs actions qui se sont accompagnées d'actes de blocage d'accès au territoire de la mission diplomatique et de slogans antirusses insultants. Bref, ils sont doués pour organiser des prestations. Ils ont appris à le faire. Sachant qu'ils choisissent différents prétextes, l'objectif étant de créer un certain mouvement devant nos représentations diplomatiques, de faire parler d'eux. Toutefois, cela ne témoigne pas de leurs exploits mais de leur déficience - parce que ce qu'ils font ne peut pas être qualifié autrement.
Voici quelques exemples. Jugez vous-mêmes.
Le 3 juin, devant l'Ambassade russe, a été organisé un rassemblement de voyous consacré au 450e anniversaire de l'incendie de Moscou par le khan de Crimée Devlet Giray. On ignore quel est le rapport entre l'Ukraine contemporaine et cet événement datant de plusieurs siècles. Mais personne ne veut parler à Kiev des attaques de ce khan contre les territoires ukrainiens actuels. Puisque cette activité est organisée devant notre Ambassade, il faudrait peut-être rappeler également ce qui se passait à l'époque sur les territoires qui appartiennent actuellement à l'Ukraine.
Un autre cas barbare s'est produit le 6 juin dans le village de Zabolotovtsy (région de Lvov), quand un groupe de radicaux et néonazis a crié des slogans fascistes, a saboté le dépôt de fleurs devant le monument d'Alexandre Pouchkine par des diplomates russes et des citoyens ukrainiens à l'occasion de son 222e anniversaire. Des radicaux ont arraché les fleurs et ont utilisé la force contre Irina Koulaguina, Consule générale de Russie par intérim à Lvov. Ils n'ont pas été freinés par le respect de la mémoire de cette personnalité culturelle mondiale, par le statut diplomatique de notre collaborateur consulaire ni par le fait d'avoir affaire à une femme.
C'est d'autant plus révoltant que tout cela s'est déroulé sous les yeux des policiers ukrainiens qui ont refusé de manière ostentatoire de remplir leurs fonctions professionnelles. Ils se tenaient littéralement à quelques pas de l'action des voyous, mais n'ont pas bougé un doigt pour remettre les radicaux à leur place. Le comportement absolument inactif des forces de l'ordre ne témoigne que de la coordination de la provocation des nationalistes ukrainiens avec les autorités locales.
Suite à cette action, le 10 juin, le Ministère russe des Affaires étrangères a convoqué le chargé d'affaires par intérim de l'Ukraine à Moscou Vassili Pokotilo pour lui exprimer une protestation résolue suite à cette nouvelle violation par Kiev de ses engagements dans le cadre des Conventions de Vienne de 1961 et de 1963. Une nouvelle fois, nous avons exigé des autorités ukrainiennes qu'elles prennent toutes les mesures nécessaires pour empêcher de telles provocations et garantir les conditions d'un travail normal, l'immunité de l'Ambassade et des Consulats généraux de Russie en Ukraine, ainsi que la sécurité de leur personnel. Nous avons attiré l'attention du diplomate ukrainien sur le fait que l'Ambassade de Russie à Kiev avait envoyé au Ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine des notes de protestations à ce sujet et sur d'autres incidents exigeant de traduire en justice leurs participants et organisateurs. Aucune réaction n'a encore suivi nos démarches malgré les normes de la pratique diplomatique.
Nous appelons les autorités ukrainiennes à cesser de faire preuve de complaisance envers les nationalistes belliqueux, à empêcher leurs incursions et à respecter effectivement les normes internationales universelles, avant tout les engagements dans le cadre de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
Nous comprenons, bien sûr, que le régime de Kiev est jeune. Il est temps qu'il s'humanise. Bien que le régime de Kiev soit jeune, il a en son sein des personnes expérimentées, mais elles se comportent de la même manière.
Sur les déclarations de Leonid Kravtchouk concernant le Donbass
Nous avons remarqué la récente déclaration de Leonid Kravtchouk parlant du Donbass comme d'une "tumeur cancéreuse", et ce en se référant à Oles Gontchar, classique de la littérature ukrainienne qui, après la chute de l'URSS et l'acquisition de son indépendance par le pays, s'est brusquement transformé en féroce nationaliste et russophobe. Mais malgré toute son aversion et même sa haine envers le Donbass, d'après ses journaux rendus publics après sa mort il n'exprimait pas son attitude négative envers les habitants du Donbass de cette manière. Du moins, nous n'en avons pas trouvé trace.
Par conséquent, nous laissons la qualité d'auteur de cette "comparaison très créative" sur la conscience du chef de la délégation ukrainienne au sein du Groupe de contact pour le processus de paix en Ukraine et de son premier adjoint Alexeï Reznikov qui, toutefois, avait utilisé plus tôt un autre qualificatif - "tumeur de nature oncologique". Cependant, ils ne sont pas non plus les pionniers en la matière. Plusieurs de leurs prédécesseurs occupant des postes à responsabilités considèrent les habitants du Donbass comme rien de plus que des "sous-hommes", des "déchets biologiques", des "vatniks", etc.
Quand je préparais le commentaire à ce sujet, j'essayais de comprendre la logique. Toutes les déclarations "vives" et les grandes comparaisons doivent toujours avoir une banale logique, outre la partie émotionnelle. Que voulait dire Leonid Kravtchouk avec ce qualificatif? Simple curiosité. Est-ce que nous comprenons bien que le représentant de l'Ukraine au sein du Groupe de contact Leonid Kravtchouk propose de "couper" le Donbass du territoire ukrainien ou de le soumettre à une "chimio"? Du moins, je n'arrive pas à imaginer ce que cette phrase pourrait signifier d'autre. Évidemment, il existe une troisième option: il n'a pas réfléchi et a dit une bêtise. Étant donné que ce n'est pas la première fois qu'on entend de telles déclarations de la part de représentants ukrainiens officiels, on voudrait comprendre ce qu'ils veulent dire concrètement. Quelles propositions veulent-ils avancer de cette manière?
Je voudrais souligner encore une fois qu'il s'agit du représentant de la délégation ukrainienne au sein du Groupe de contact. Pendant les négociations dans son cadre, ils sabotent la mise en œuvre des Accords de Minsk qui ouvrent la voie à la réunification avec le Donbass. Avec de telles déclarations ils font tout pour ne pas faire revenir les habitants du Donbass - ce à quoi appelle le chef de l’État ukrainien - mais au contraire les repoussent, ou, en suivant la logique de cette phrase, veulent simplement "couper" le Donbass.
On ne voudrait pas croire que tout ce que disent les représentants de Kiev est complètement insensé. On voudrait trouver au moins des pensées dans ces phrases.
Par sa déclaration, Leonid Kravtchouk a reconnu de facto que les tentatives de briser la volonté des habitants du Donbass par la force militaire étaient une erreur (et à leurs yeux un crime). Comme quoi "il était possible de mener une politique différente vis-à-vis de la région". Autrement dit, il n'est tout de même pas question d'une "agression" de la Russie mais de la guerre civile déclenchée par les autorités du Maïdan contre leur propre peuple, qui s'est opposé à l'imposition d'une identité étrangère, à la glorification des collaborationnistes nazis, et au projet de tirer un trait sur tout ce par quoi le Donbass vit et respire.
Il est regrettable que les leçons du passé n'aient pas servi. Comme auparavant, Leonid Kravtchouk propose de "réintégrer" la région non pas en mettant en œuvre les Accords de Minsk dans leur intégralité et selon la procédure prescrite, mais avec des solutions qui n'ont rien à voir. Or, comme le montre l'expérience des tentatives infructueuses de rétablir la paix et le calme dans le Donbass depuis sept ans, cela ne mène nulle part.
Sur l'organisation de la Journée de la langue russe
Traditionnellement, le 6 juin, jour anniversaire du grand poète russe Alexandre Pouchkine, le monde célèbre la Journée de la langue russe. Cette journée est célébrée par l'Onu dans le cadre du programme de développement du multilinguisme et de la diversité culturelle afin de maintenir l'équité des six langues officielles de l'Onu, dont le russe.
Ce jour-là, les missions diplomatiques russes, les Maisons russes, les associations de nos compatriotes qui vivent aux quatre coins du monde organisent traditionnellement une multitude d'actions diversifiées. Il est très agréable de voir des étrangers lire à la perfection et par cœur des poèmes d'Alexandre Pouchkine.
Du 24 au 28 mai, sur la base de l'Institut d’État Pouchkine de la langue russe sous l'égide de la Commission de la Fédération de Russie pour l'Unesco, s'est déroulé le Forum Kostomarov consacré aux problèmes liés à la langue russe. Il a attiré 23.000 visiteurs en ligne de 101 pays.
Cette année, pour la première fois, a été publiée une vidéo de vœux de la Directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, qui a noté la grande contribution de la langue russe au développement de la culture, de la science, de l'éducation et de la communication.
Un autre grand événement littéraire nous attend: du 17 au 20 juin à Moscou se tiendra le 7e Festival du livre "Place rouge". Il se déclinera en 500 activités sur plus de 10 plateformes en présentiel et en ligne avec la participation de centaines d'écrivains, d'éditeurs, d'acteurs, de musiciens et de lecteurs. Dans le cadre du festival aura lieu la célébration du 200e anniversaire des grands écrivains russes Fedor Dostoïevski et Nikolaï Nekrassov, du 100e anniversaire du célèbre chercheur et personnalité publique russe Andreï Sakharov, et du 800e anniversaire de la fondation de Nijni Novgorod. Ce sont des dates importantes de notre culture et de la culture mondiale dans l'ensemble.
Sur les résultats de la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies contre la corruption
La session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies contre la corruption s'est déroulée du 2 au 4 juin en format hybride (en présentiel et en ligne). La Fédération de Russie était représentée par le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Oleg Syromolotov.
Dans son discours à l'Assemblée générale, Oleg Syromolotov a souligné l'importance d'adopter la Convention des Nations unies contre la corruption, seul accord international universel régulant tous les aspects de la lutte contre la corruption. La Convention a contribué à la création d'un espace politico-juridique anti-corruption global exempt des incohérences des juridictions nationales, des procédures laborieuses d'aide juridique et de l'imperfection des mécanismes d'extradition. Il a noté l'importance de l'adhésion de notre pays à la Convention, qui a stimulé le perfectionnement de la législation nationale et la pratique juridique en la matière. La Fédération de Russie accorde également beaucoup d'importance au renforcement de la coopération internationale sur la base de la Convention et soutient systématiquement l'élaboration d'un instrument supplémentaire qui permettrait de supprimer les lacunes restantes dans le domaine de la régulation juridique internationale du retour des actifs criminels.
A l'issue de la session spéciale a été adoptée une déclaration politique élaborée dans le cadre d'un processus intergouvernemental. Ce document couvre tous les principaux aspects de la lutte contre la corruption, y compris les thèmes prioritaires pour la Russie tels que le renforcement de l'efficacité de la coopération internationale dans la prévention de la corruption, l'utilisation des technologies modernes pour identifier les infractions de corruption, l'éducation anticorruption et la protection du sport contre la corruption. Les participants se sont entendus sur la nécessité de renforcer le régime juridique international de retour des actifs en prévoyant des démarches pratiques à suivre en ce sens. A cela devrait également contribuer le lancement du Réseau mondial des services répressifs anticorruption, lancement lié à la session spéciale. Ce projet a été initié par le G20 en 2020 et il est élaboré actuellement par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) avec une contribution active des États membres de la Convention, dont la Russie.
En marge de la session spéciale s'est déroulée une quarantaine d'activités thématiques. Notamment la discussion d'experts sur la coopération internationale dans le domaine de la prévention anticorruption organisée par le Parquet de la Fédération de Russie avec le soutien du Ministère russe des Affaires étrangères. A cet événement ont participé des spécialistes des forces de l'ordre de la Russie, du Brésil, de la Chine et de l'Inde, ainsi que de l'ONUDC et de l'Académie internationale de lutte contre la corruption. La grande attention que cette initiative a suscitée parmi les représentants des États membres de l'Onu et des organisations de la société civile a confirmé la pertinence du thème choisi et son importance pratique pour une lutte efficace contre la corruption.
La Fédération de Russie a l'intention de contribuer à la mise en œuvre de la déclaration politique et de ses questions prioritaires pour nous, avant tout en renforçant la coopération avec les États parties de la Convention, ainsi qu'en initiant et en soutenant les projets thématiques de l'ONUDC.
Les documents de la session spéciale sont consultables sur le site de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime.
Sur la situation à la frontière tadjiko-kirghize
Nous avons suivi l'aggravation de la situation à la frontière tadjiko-kirghize entre le 28 et le 30 avril 2021. Nous avons fait des commentaires à ce sujet et lancé des appels aux parties. La Russie a salué les accords conclus entre le Kirghizistan et le Tadjikistan sur le règlement de l'incident par les moyens uniquement politiques et diplomatiques via un dialogue direct.
Dans ce contexte, il est réjouissant que le 5 juin les représentants du Tadjikistan et du Kirghizistan, les dirigeants des commissions étatiques des parties pour la délimitation et la démarcation de la frontière, ont adopté une déclaration conjointe sur la diminution de la tension dans la région frontalière prévoyant, entre autres, un retrait des postes frontaliers plus en profondeur sur le territoire de chaque partie et le retrait des troupes et des équipements militaires à leur base de stationnement.
Nous appelons nos alliés kirghizes et tadjiks à respecter rigoureusement les accords conclus. Il faut mener jusqu'à sa fin logique le processus pacifique de séparation frontalière entre les deux pays.
Nous réaffirmons la disposition de la Fédération de Russie, si les parties le souhaitent, à apporter sa contribution, notamment en matière d'experts, à l'établissement d'une paix durable et de la sécurité dans les régions frontalières des deux États fraternels.
Sur l'inscription de Cuba sur la liste fédérale des États qui ne coopèrent pas suffisamment avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme
Nous avons remarqué une démarche hostile envers Cuba. Le 25 mai, pour la deuxième année consécutive, elle a été inscrite sur la liste fédérale américaine des États qui ne coopèrent pas suffisamment avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme.
Nous considérons ce nouvel acte hostile de Washington comme le reflet d'un cynisme politisé. Nous voyons que la pression des États-Unis contre Cuba non seulement ne faiblit pas sous l'administration démocrate mais, au contraire, augmente. La continuité et l'attachement au patrimoine de Donald Trump demeurent.
Nous réaffirmons notre position, qui réside dans le rejet absolu de toutes les sanctions allant à l'encontre de la Charte de l'Onu et des normes universelles du droit international. Nous rejetons fermement les mesures d'interdiction et restrictives unilatérales visant La Havane. Nous jugeons absolument inadmissibles et (je trouve que les Cubains l'ont prouvé) inutiles tous les éléments de pression contre le gouvernement cubain et les citoyens de ce pays.
Sur la situation actuelle au Mali
Moscou continue de suivre attentivement l'évolution de la situation au Mali, pays ami. La tension politique, qui avait fait un bond après que le Président et le Premier ministre du gouvernement de transition avaient été écartés du pouvoir fin mai par les militaires, retombe progressivement.
Le 7 juin, l'entrée en fonction du Président de la transition Assimi Goïta (chef du coup d’État militaire du 18 août 2020) y a beaucoup contribué. Le même jour, il a nommé au poste de Premier ministre l'un des chefs du mouvement d'opposition Mouvement du 5 juin, Choguel Maïga. Pendant son discours d'investiture, Assimi Goïta a assuré que tous les engagements pris auparavant concernant la réalisation de la période de transition seraient respectés, y compris l'organisation à la date prévue du 27 février 2022 des élections démocratiques générales avec la contribution de la Cédéao et de l'Union africaine. Nous considérons la déclaration de campagne de la nouvelle direction malienne comme un signal positif témoignant de la disposition à créer une large entente sociale afin de faire revenir au plus vite la situation dans le cadre constitutionnel.
En ce qui concerne le processus de paix au Mali, nous nous basons immuablement sur le principe "aux problèmes africains une solution africaine". Dans ce contexte, nous soutenons les efforts de médiation de la Cédéao et de l'Union africaine. Sachant que nous pensons que le rôle principal pour surmonter les différends actuels revient avant tout aux Maliens eux-mêmes.
La Russie continue, notamment en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, de participer de manière constructive aux efforts internationaux visant à stabiliser la situation au Mali, et elle a fermement l'intention de continuer d'apporter un soutien global à Bamako au niveau bilatéral.
Sur le démantèlement d'un obélisque dans un cimetière soviétique en Pologne
Nous sommes confrontés une nouvelle fois à l'élimination du patrimoine de commémoration militaire soviétique en Pologne. Pendant l'inventaire de nos sites commémoratifs organisé par les établissements diplomatiques russes en Pologne a été constatée la disparition d'un obélisque sur la tombe du Héros de l'Union soviétique Alexandre Sinitsyne, située pers de la route entre les communes de Gorzyce et de Pelkinie (Voïvodie des Basses-Carpates).
L'obélisque d'un mètre et demi figure sur la Liste des cimetières des guerriers, des prisonniers de guerre et des civils soviétiques tués pendant la Seconde Guerre mondiale et enterrés sur le territoire de la République de Pologne rédigée par la Russie et la Pologne en 2003.
En réponse à notre requête, les autorités polonaises se sont référées à des "causes naturelles" de destruction du monument. Chers collègues polonais, êtes-vous sérieux? Il est assez difficile d'imaginer la disparition d'un obélisque de son piédestal pour des "raisons ou phénomènes naturels". Nous n'avons pas entendu parler d'un tsunami ou d'un séisme en Pologne ayant entraîné de grandes destructions.
Je voudrais rappeler que conformément à l'accord interétatique russo-polonais sur les cimetières et les lieux de commémoration des victimes des guerres et des répressions de 1994, la Pologne devait veiller à la préservation du monument, notamment compte tenu de sa situation dans un cimetière militaire.
Nous attendons des autorités polonaises, qui ont affirmé plusieurs fois à différentes tribunes préserver et prendre soin des monuments et des cimetières des guerriers de l'Armée rouge, qu'elles tiennent leurs engagements et restaurent immédiatement le monument à sa place sous sa forme initiale.
Sur le scandale concernant un recueil illégal d'informations par le Ministre de la Défense des Pays-Bas
Nous avons assisté à plusieurs "vagues" médiatiques concernant l'activité illégale menée sur le territoire des pays de l'UE et de l'Otan au sujet du cyberespionnage réciproque entre États membres, ainsi que de l'activité d'espionnage inadmissible (j'ignore comme ils le qualifient) des États-Unis sur le territoire de ces pays.
Voici une nouvelle histoire révélatrice aux Pays-Bas. Ce pays (je fais allusion à l'establishment politique et non au peuple) n'arrive pas à se calmer et analyse quotidiennement ce qui se passe en Russie, tout en ignorant la multiplication de ses propres problèmes.
Ainsi, un recueil illégal d'informations personnelles des citoyens a été constaté aux Pays-Bas. Récemment a été percée à jour l'activité illégale du Coordinateur national pour la lutte contre le terrorisme qui surveillait illégalement les civils, et maintenant c'est une autre structure du Royaume qui s'est distinguée.
Cette fois, c'est le Ministère néerlandais de la Défense qui est sous le feu des projecteurs. Une investigation journalistique a révélé qu'au tout début de l'épidémie de coronavirus une unité spéciale avait été créée à l'intérieur du ministère: le Centre des manœuvres terrestres de l'information, dont l'objectif est de recueillir les informations sur les citoyens et les organisations néerlandais. Sachant que ce service n'avait pas de fondements légaux pour cela. De plus, la Ministre de la Défense n'était pas notifiée de l'activité du Centre.
Que faisait ce centre? Selon les affirmations des militaires, sous le prétexte des "nobles intentions" de surveillance des partisans de la théorie du complot autour de la situation du coronavirus et de lutte contre la désinformation, il a surveillé des dizaines de citoyens et de mouvements sociaux, dont la fraction néerlandaise des "Gilets jaunes".
De telles révélations témoignent une fois de plus des pires pratiques d'un État policier comme le préfigurait George Orwell, qui existent aux Pays-Bas et en principe dans l'espace de l'UE et de l'Otan, qui cherche à contrôler entièrement ses citoyens et à leur imposer des modèles de réflexion et de conduite. Puis, quand ils sentent qu'ils vont être percés à jour ou que les révélations sont déjà faites, ils inventent d'urgence des "hackers russes", des "informaticiens chinois" ou quoi que ce soit d'autre pour que la population ressente avant tout une menace émanant d'ailleurs et non des structures de force des pays de l'Otan ou de l'UE. Et surtout, pour que la population comprenne pourquoi se multiplient de tels centres terrestres de manœuvres informationnelles, qui les surveillent. Ils prétendent surveiller non pas la population mais des hackers russes pour qu'ils ne s'ingèrent pas dans la vie des Néerlandais. Cette mythologie est devenue absurde.
Sur l’ouverture d’une filiale du Musée italien national des arts du XXIe siècle au Palais Ardinghelli
Le 28 mai à L'Aquila (région des Abruzzes, Italie), ville qui avait subi en 2009 un séisme destructeur, s'est déroulée l'inauguration d'une filiale du Musée italien national des arts du XXIe siècle au Palais Ardinghelli, dont la restauration a été financée par la Fédération de Russie. A la cérémonie solennelle ont participé le Ministre italien de la Culture Dario Franceschini, l'Ambassadeur de Russie en Italie Sergueï Razov, ainsi que des représentants des autorités et de la société locales. Des représentants italiens officiels ont exprimé leur sincère reconnaissance à notre pays pour la restauration de l'un des plus importants bâtiments historiques de L'Aquila.
Plus tôt, avec la contribution russe, avait été restauré un autre site unique de l'architecture historique de la ville: l’église de Saint-Georges le Grand. La réparation de ces bâtiments est un symbole des relations traditionnellement amicales entre les peuples de la Russie et de l'Italie, qui se caractérisent par le respect mutuel et la sensibilité envers le malheur des autres.
Ce n'est pas la première fois que nous apportons notre aide au peuple italien. Le sauvetage des habitants de Messine touchés par un puissant séisme dans le détroit de Messine par les marins de la flotte de la mer Baltique en 1908 a été un épisode marquant dans l'histoire de l'entraide entre nos pays.
En 2020, une mission humanitaire russe a été envoyée dans les régions du Nord de l'Italie pour lutter contre la prolifération du coronavirus.
Sur l'inauguration en Italie d'un parc en hommage aux enfants de Beslan
Samedi 5 juin, dans la ville de Rovereto (région autonome de Trentin-Haut-Adige, Italie) a été inauguré un parc en hommage aux enfants de Beslan. A proximité de l'aire sportive pour enfants du parc a été installée une plaque commémorative avec des informations sur la tragédie de 2004.
Rovereto n'est pas la seule ville des Apennins commémorant les victimes des attentats. En Florence se situe la place des Enfants de Beslan, à Turin le Jardin des enfants victimes de Beslan, à Roccagorga l'école des Enfants de Beslan, à Castelnovo di Sotto le monument Mémoire et espoir, à Lurago d'Erba le parc Enfants de Beslan, et ainsi de suite. Dans plusieurs petites villes, des rues ont été baptisées en hommage aux victimes de la tragédie. Une sculpture de bronze de Renzo Vandi a été installée au centre de la République de Saint-Marin.
Cet événement a été initié par l'ONG italienne "Aidez-nous à sauver les enfants" dirigée par Ennio Bordato. Cette ONG a été l'une des premières en Italie à réagir à la tragédie et a tendu une main d'aide aux enfants touchés par l'attentat. A l'heure actuelle, l'aide aux enfants du Donbass est l'un des principaux axes de l'activité de l'association.
Nous y voyons l'expression de la solidarité et de l'amitié de la part des citoyens ordinaires de l'Italie et de Saint-Marin, la confirmation qu'aucune directive de bloc imposée "d'en-haut" ne peut constituer un obstacle aux sentiments humains sincères, à une aide mutuelle et au soutien dans des situations difficiles. Nous pensons que c'est un bon exemple de diplomatie populaire positive et d'activité à exercer par une ONG impliquée dans les relations internationales bilatérales. Cela fait vivement contraste avec l'activité de plusieurs ONG étrangères sur le territoire de la Russie, qui se fixent pour objectif de saper l'unité et la cohésion de la société russe multiethnique et multiconfessionnelle, de s'ingérer dans les affaires intérieures et de participer à des événements qui ne relèvent pas du cadre de leur activité.
Sur la découverte d'une fosse commune d'enfants de peuples autochtones au Canada
La terrible découverte des corps de 215 enfants d'autochtones du Canada faite récemment sur le territoire d'un ancien internat de Kamloops (province de la Colombie-Britannique) soulève de nouveau la question relative à l'assimilation forcée de la population autochtone, officiellement nommée "Premières nations", menée par Ottawa jusqu'à la fin des années 1990.
Selon les estimations les plus modestes, plus de 150.000 Amérindiens et représentants des peuples du Nord d'âge scolaire ont été pris à leurs familles et placés dans des internats d'"occultation" et d'"intégration à la civilisation". Cela ne rappelle-t-il rien de l'ordre du jour "libéral" actuel? Cette manière violente de changer le mode de pensée et le mode de vie des gens, notamment des enfants.
A cette époque, il leur était interdit d'utiliser leur langue natale. Cela ne rappelle-t-il rien? Nous commentons régulièrement l'Ukraine, les nouvelles lois inhumaines aussi bien sur la langue que sur la notion d'un "peuple autochtone ou non autochtone".
Pour revenir au Canada, qui aime tant couvrir aujourd'hui les crimes du régime de Kiev. Plus de 6.000 enfants sont morts des violences sexuelles et autres, d'épidémies et de conditions insalubres dans ces établissements scolaires semi-pénitentiaires pour "l'occultation" et "l'intégration à la civilisation".
L'ampleur générale de l'éradication des "Premières nations" pendant la période coloniale et plus tard, à l'époque contemporaine, est si immense que les autorités elles-mêmes décrivent aujourd'hui ces actes comme un "génocide canadien".
Malgré un certain progrès ces dernières années, les habitants autochtones du Canada restent une partie opprimée de la population avec un niveau de vie bas et un taux élevé de suicides, des problèmes d'alcool et de drogue. Les jeunes femmes et les filles aborigènes qui, dans les années 1960-1970, ont subi une stérilisation forcée, continuent de figurer dans les statistiques policières des tués, des kidnappés et des personnes disparues.
Nous trouvons une telle situation absolument inadmissible, nous appelons Ottawa, au lieu de donner des leçons de morale à d'autres en matière de droits de l'homme, à régler leurs propres problèmes scandaleux, et à le faire avec autant de régularité que vous vous ingérez dans les affaires intérieures des autres.
Sur les modalités d'entrée en Fédération de Russie et de sortie pour les supporters pendant l'Euro 2020 de football
Eu égard au déroulement de matchs de l'UEFA Euro 2020 en juin-juillet 2021 à Saint-Pétersbourg, je voudrais rappeler que pour assister aux matchs du 29 mai au 12 juillet 2021, les supporters pourront entrer et sortir de Russie avec leur carte personnifiée de spectateur (passeport du supporter ou FAN ID) sans avoir besoin de visa avec des documents d'identité valides et reconnus par la Fédération de Russie en tant que tels.
Sur les sites officiels des établissements diplomatiques à l'étranger et sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères a été préalablement publiée l'information sur la nécessité, pour assister à l'UEFA Euro 2020, d'obtenir un "passeport du supporter" (FAN ID) sous forme numérique, d'une part, mais aussi de carte laminée. Nos ambassades expliquent les modalités aux supporters potentiels.
De plus, le Ministère russe du Développement numérique des Communications et des Médias a préparé des vidéos d'information spéciales en russe et en anglais. Les liens seront publiés sur le site (dans le sténogramme de cette conférence de presse) et sur les réseaux sociaux du Ministère russe des Affaires étrangères.
Le FAN ID mentionné offre la possibilité d'entrées multiples sans visa en Fédération de Russie du 29 mai au 2 juillet 2021 et de sorties multiples de Fédération de Russie du 29 mai au 12 juillet 2021.
Nous attirons une nouvelle fois l'attention avec insistance sur le fait que les étrangers qui souhaitent assister aux matchs de l'UEFA 2020 doivent songer préalablement à l'enregistrement et à la délivrance du "passeport du supporter" sur le site dédié. C'est nécessaire notamment pour éviter les files d'attente à proximité du stade de Saint-Pétersbourg les jours des épreuves sportives.
Sur le Centre de presse municipal de l'Euro 2020 à Saint-Pétersbourg
L'un des tâches primordiales dans le cadre de la préparation et du déroulement du Championnat d'Europe de football 2020 (UEFA Euro 2020) consiste à garantir un travail confortable des médias sur le territoire de la Fédération de Russie pendant le déroulement du tournoi.
A cet égard, nous voudrions informer qu'aujourd'hui (10 juin) à Saint-Pétersbourg a été lancé le Centre de presse municipal spécialement mis en place pour les journalistes n'ayant pas d'accréditation officielle de l'UEFA, ainsi que pour les journalistes indépendants et les blogueurs qui ont l'intention d'exercer une activité professionnelle sur le territoire de la Fédération de Russie afin de couvrir l'UEFA Euro 2020.
Dans le cadre du travail du Centre de presse municipal, il est prévu d'organiser régulièrement des conférences de presse, des visioconférences, des excursions, des ateliers et d'autres activités thématiques auxquelles les journalistes pourront participer aussi bien au format traditionnel qu'en ligne. Nous possédons déjà l'expérience d'un tel travail. Nous avons accueilli la Coupe du monde de football 2018. Les centres de presse municipaux n'ont pas seulement fait leurs preuves mais ont également montré leur grande efficacité, devenant ainsi une bonne trouvaille. Je me souviens bien de l'élaboration avant leur ouverture au format interministériel du mécanisme, de l'algorithme de leurs actions. Vous pouvez voir comment tout s'est déroulé. C'est pourquoi il a été décidé d'utiliser notre expérience positive de 2018 en 2021 dans le cadre de l'Euro 2020.
Le Centre de presse municipal se situe à l'adresse suivante: Maison du journaliste, 70, perspective Nevski, Saint-Pétersbourg, et il fonctionnera jusqu'au 12 juillet inclus.
Ses horaires de travail sont: la semaine, de 10h00 jusqu'à la fin de la diffusion des matchs; le weekend, selon les horaires de diffusion des matchs.
Pour obtenir une accréditation au Centre de presse municipal, il est nécessaire de déposer une demande sur le site https://media.welcome2020.ru/accreditation/.
L'accréditation au Centre de presse municipal est ouverte aux journalistes aussi bien russes qu'étrangers. Après la procédure d'accréditation, les journalistes recevront une confirmation écrite. Ils devront l'imprimer, souscrire à une assurance médicale pour toute la durée du séjour en Russie, puis s'adresser à un consulat russe pour obtenir leur visa. Les établissements consulaires ne sont pas seulement les ambassades de Russie, ce sont également des services consulaires des ambassades.
L'accréditation au Centre de presse municipal accordera la possibilité d'exercer une activité journalistique sur le territoire de Saint-Pétersbourg et de Moscou, ainsi que des régions de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Pour travailler dans d'autres régions, les journalistes doivent obtenir une accréditation du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères.
Nous attirons l'attention sur le fait que toutes les activités du Centre de presse municipal seront également diffusées sur le site media.welcome2020.ru. Compte tenu de la situation épidémiologique, nous préconisons d'opter pour un format de participation en ligne.
Point de situation sur le coronavirus
Nous nous adressons de nouveau aux citoyens russes qui pensent partir à l'étranger pour leurs vacances d'été.
Nous attirons encore une fois l'attention sur la pertinence des recommandations publiées sur les sites du Ministère russe des Affaires étrangères en matière de planification des voyages. Nous prions de ne pas omettre les avertissements émis concernant les risques éventuels, aussi bien sanitaires que logistiques. C'est parfaitement d'actualité. Vous voyez vous-mêmes la situation dans le monde. Personne ne cache le fait que les autorités de tel ou tel pays, en cas d'aggravation de la situation épidémiologique, se réservent le droit de fermer d'urgence les frontières, de suspendre la communication internationale aérienne et terrestre ou de changer les règles de contrôle sanitaire, et ainsi de suite (décret du couvre-feu, restrictions logistiques, etc.). C'est plutôt l'inverse: l'information circule bien à ce sujet. Les exemples d'apparition de telles situations imprévues et difficiles (et parfois dramatiques) en matière de déplacement transfrontalier des citoyens sont nombreux. Nous vous en parlons.
Pour la Journée de la Russie
Ce samedi nous célébrerons une fête nationale: la Journée de la Russie. C'est une journée spéciale pour nous, les diplomates et les collaborateurs du Ministère des Affaires étrangères. Chaque 12 juin, nous revenons à la source, à l'histoire millénaire de notre État qui, malgré une immense expérience et les multiples couches culturelles qui le composent, reste jeune et moderne (car cette fête a moins de trente ans). Cette synergie nous permet de nous adapter à tous les défis, notamment à nos frontières extérieures. En témoignent nos efforts visant à lutter contre le coronavirus, notre coopération avec les partenaires étrangers en matière de "diplomatie vaccinale". Nous gérons de nombreux défis (je parle plutôt au nom des collaborateurs qui travaillent à l'étranger) parce que nous représentons notre pays. Nous nous tournons vers la Russie remplis d'un sentiment sincère et profond d'amour envers la Patrie, de patriotisme sincère inhérent à notre service diplomatique.
Mais la fête même se déroulera dans les conditions d'une situation épidémiologique difficile dans plusieurs pays. Malheureusement, elle continue d'affecter les forces traditionnelles de travail de nombreux établissements russes à l'étranger. Par le passé, ce jour-là, les ambassades organisaient des réceptions officielles mais cette année, comme l'année dernière, dans plusieurs d'entre elles cela sera de nouveau organisé au format en ligne ou hybride là où la situation coronavirale le permettra. Dans les circonstances actuelles, nous avons de nouveau adopté une approche créative de la célébration de la Journée de la Russie. Ensemble, avec les collègues des ambassades, des représentations permanentes et des consulats généraux, nous lançons une série d'actions mondiales sur nos réseaux sociaux. Nous ne dévoilerons pas toutes les cartes pour ne pas gâcher la surprise (attendez samedi). Il y aura de tout: des hashtags, des flash-mobs et des cadeaux agréables.
De plus, la Journée de la Russie conduira traditionnellement à plusieurs publications: des discours d'ambassadeurs, des diffusions d'activités et bien d'autres. Suivez les pages du Ministère et des ambassades sur les réseaux sociaux, notamment RuTube et… TikTok.
Bonne fête de la Russie!
Réponses aux questions:
Question: Des médias ont rapporté que le FBI s'intéressait au Conseil de la communauté russe (CCR) aux Etats-Unis. La présidente du CCR Elena Branson a déclaré qu'aucun chef d'inculpation n'a été avancé aux Etats-Unis contre les membres du CCR. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères protège-t-il les droits des compatriotes eu égard à la pression du FBI sur le CCR?
Réponse: Je peux confirmer que les renseignements américains font pression sur les activistes des organisations des compatriotes aux Etats-Unis, en considérant leurs efforts sincères pour maintenir les liens socioculturels avec la Russie et pour améliorer l'atmosphère dans les relations russo-américaines à travers la diplomatie populaire comme une menace à la sécurité nationale. Mais au fond, cela remet en question le droit légitime de notre diaspora de conserver son identité, sa langue et sa complicité avec le grand patrimoine historique de la Russie. De telles actions ne peuvent pas être qualifiées de civilisées ou conformes aux normes démocratiques. Elles sont contraires aux discours et aux principes exprimés par les Etats-Unis.
Via les canaux diplomatiques nous avons indiqué plusieurs fois à Washington l'inadmissibilité d'une telle approche hostile, nous avons organisé des démarches, notamment au niveau de l'Ambassade de Russie aux Etats-Unis devant le Département d'Etat américain. Si cette pratique destructive se poursuivait, cela aurait l'impact le plus négatif pour les relations bilatérales déjà surchargées par un grand nombre de problèmes et d'éléments irritants.
Question: Début juin, le chef d'état-major des forces armées du Soudan, Mohamed al-Hussein, a déclaré que Khartoum était prêt à revoir les conditions de l'accord sur la mise en place d'un centre logistique de la Marine russe en mer Rouge. D'après lui, le Soudan souhaite des conditions plus favorables pour son pays. Sait-on de quelles conditions il est question? La Russie est-elle prête à les remplir?
Réponse: En effet, dans une interview accordée à la télévision soudanaise, le 1er juin, Mohamed al-Hussein a admis la possibilité d'apporter des modifications à ce document. Sachant qu'il a affirmé que cet accord a été signé pendant la gouvernance de l'ancien président soudanais Omar el-Béchir. Je voudrais noter à cet égard que l'accord mentionné a été signé par le représentant en charge du Conseil de transition militaire du Soudan à Khartoum le 23 juillet 2019, c'est-à-dire après le changement du régime politique au Soudan.
Cependant, ce document n'a pas encore été ratifié par les Soudanais parce que dans les conditions de la période de transition le pays ne dispose pas d'un organe de pouvoir exécutif possédant les pouvoirs nécessaires. En conséquence, certains changements peuvent être apportés à cet accord à l'entendement des parties concernées avant son entrée en vigueur.
De notre côté, nous réaffirmons la volonté de renforcer le partenariat avec le Soudan dans différents secteurs, y compris la coopération militaire et militaro-technique, de contribuer au développement duquel est appelé, selon nous, l'accord sur la création d'un centre logistique de la Marine de Russie.
Pour obtenir des commentaires plus détaillés nous vous prions de vous adresser au Ministère russe de la Défense.
Question: Deux journalistes de médias nationaux azéris, ainsi qu'un représentant du pouvoir exécutif local ont récemment explosé sur une mine dans la région de Kelbajar de l'Azerbaïdjan en exerçant leurs fonctions professionnelles. Nous nous souvenons que très récemment le chef de la diplomatie russe a déclaré pendant une conférence de presse à Bakou qu'il avait soulevé ce thème lors de sa récente visite à Erevan en disant que "le gouvernement arménien est conscient de la nécessité de régler ce problème". Comment pouvez-vous commenter cet incident et prévoit-on un progrès en ce sens: la fourniture des cartes des champs de mines, ce qui serait un pas logique vers la paix?
Réponse: Je voudrais noter que la Russie était l'une des premières à réagir à cette terrible tragédie. L'Ambassade de Russie a adressé à Bakou des condoléances sincères aux parents et aux proches des journalistes tués par une mine dans la région de Kelbajar de l'Azerbaïdjan. Nous souhaitons également un rapide rétablissement à tous les blessés.
Le problème déminage des territoires fait partie des conséquences les plus dangereuses et difficiles à réparer de tout conflit armé. La Russie apporte une grande contribution au déminage post-conflit au Haut-Karabakh et dans les régions attenantes. Depuis le 23 novembre 2020, les efforts du Contingent russe de maintien de la paix ont permis de découvrir près de 26.000 engins explosifs, de nettoyer plus de 2.100 ha, de vérifier plus de 1.800 bâtiments et 650 km de routes. Des activités similaires sont menées par le Ministère russe des Situations d'urgence. Depuis le 4 janvier 2021, en accord avec les autorités azéries des spécialistes russes ont inspecté plus de 550 ha et ont neutralisé près de 18.000 engins explosifs sur le territoire de la région d'Agdam, ainsi qu'ont formé un groupe de démineurs azéris.
Lors des contacts réguliers avec Bakou et Erevan, notamment au sommet et à haut niveau, nous appelons à interagir dans le secteur du déminage, notamment à échanger les informations sur les champs de mines. Ce thème a été évoqué pendant les visites du Ministre russe des Affaires étrangères à Erevan et à Bakou début mai, comme vous l'avez également mentionné. Nous espérons que ce processus s'accélérera.
Nous prônons continuellement le règlement de toutes les questions sociales, notamment le retour des prisonniers de guerre et des détenus, des corps, l'éclaircissement du sort des disparus et bien d'autres, en parfaite conformité avec les déclarations des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021 le plus rapidement et sans conditions préalables.
Question: Nous entendons régulièrement Erevan dire au niveau officiel que le déblocage des communications économiques et de transport est nécessaire et bénéfique pour l'Arménie elle-même. En même temps, récemment le Premier ministre par intérim Nikol Pachinian a déclaré que "le gouvernement arménien n'a évoqué aucune question dans la logique de corridor, ne l'évoque et ne l'évoquera pas". Approximativement la même chose a été dite par le vice-Premier ministre arménien par intérim Mher Grigorian. Alors est-ce que la question du corridor de transport est évoquée entre les belligérants? Et le groupe de travail poursuit-il son activité?
Réponse: Le déblocage des communications économiques et de transport dans le Sud du Caucase est un objectif prioritaire et primordial par la réalisation duquel sont intéressés tous les pays de la région, y compris l'Azerbaïdjan, l'Arménie et la Russie. Ces ententes sont fixées dans les déclarations conjointes déjà mentionnées du Président russe Vladimir Poutine, du Président azéri Ilham Aliev et du Premier ministre arménien Nikol Pachinian du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021. Les vice-premiers ministres des trois pays dans le cadre du groupe de travail trilatéral ont été chargés de travailler en ce sens. Les spécialistes sectoriels des trois pays ont effectué une analyse des mesures nécessaires pour le rétablissement des communications, ce qui permet en principe de passer à court terme à la réalisation par étapes de projets d'infrastructure communs.
Nous espérons que le groupe de travail trilatéral relancera prochainement son activité conformément à l'entente trilatérale entre les dirigeants. C'est elle, d'ailleurs, qui a déterminé la direction de ce travail.
Sachant que les incidents sur certaines parties de la frontière azéro-arménienne ne contribuent évidemment pas à la normalisation du fond général des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Nous appelons les parties à faire preuve de retenue, à la désescalade de la tension et au règlement des différends uniquement de manière pacifique, par le biais des négociations.
Question: Il a été annoncé plus tôt qu'en raison de la pandémie l'an dernier ont été annulés des activités lesquelles la Russie et l'Azerbaïdjan ont l'intention d'organiser cette année. Il est notamment question du Forum interrégional à Bakou, des Journées culturelles de l'Azerbaïdjan en Russie et du Forum des initiatives de jeunesse. Y a-t-il des informations concernant la date de ces événements?
Réponse: A mesure que nous surmontons la pandémie et ses conséquences nos pays reviennent progressivement à une dynamique habituelle de l'interaction bilatérale et de la coopération dans tous les domaines. En mai ont eu lieu des voyages du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Bakou et la visite officielle du Premier ministre azéri Ali Asadov à Moscou. Début juin, à Bakou ont été organisées des consultations interministérielles au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères. D'ici la fin de l'année est prévu un programme chargé de contacts interministériels et interrégionaux, de nombreuses activités conjointes dans les domaines de l'économie, de la culture et de la coopération sociale. En ce qui concerne les dates concrètes, elles seront déterminées en ordre normal et seulement ensuite seront annoncées.
Question: Pouvez-vous commenter le scandale concernant les révélations d'espionnage du service danois du renseignement extérieur qui, de toute évidence, joue un rôle de sous-traitant des renseignements américains et espionne les pays européens et leurs dirigeants? Êtes-vous étonnée par la réaction très molle de l'Occident et l'absence de sanctions ou d'expulsions de diplomates suite au scandale d'espionnage des Européens par les renseignements danois au profit des autorités américaines? Si la Russie était à la place du Danemark, la réaction aurait été complètement différente.
Réponse: D'un côté, nous l'avons déjà commenté et, d'ailleurs, nous l'avons fait plusieurs fois, de l'autre, ce thème est sans bornes. Il est sans bornes non pas parce qu'a été commis un fait devenu de notoriété public en provoquant un scandale international, mais parce que, comme vous l'avez noté, nous – les diplomates russes et étrangers, le public et les journalistes – ne voyons aucun semblant de réaction que manifestent généralement les Européens, les membres de l'Otan et les Américains dans de telles situations envers d'autres pays. C'est phénoménal.
Autrement dit, quand les partenaires occidentaux n'ont aucune raison ni preuve, mais il existe des soupçons ou des histoires mythiques, ils créent une position collective de pression, ils avancent immédiatement des discours accusatoires et prononcent dans la foulée une sentence avec une punition, puis se mettent à appliquer cette punition. Tous les moyens sont bons – l'expulsion de diplomates, la saisie de la propriété diplomatique, les listes rouges, des sanctions en tout genre. Je ne parle même pas de la polémique et des déclarations agressives, des appels, des pétitions et des demandes. De plus est modifiée la législation nationale de ces pays pour empêcher de prétendues actions agressives que ce soit de la Russie, de la Chine ou de quelqu'un d'autre. Nous avons vu la rapidité avec laquelle les pays occidentaux activement et de manière mobile réagissent de manière consolidée, mais en l'occurrence il n'y a rien du tout.
Des députés européens ont avancé hier une nouvelle initiative insensée pour décréter des sanctions contre les citoyens russes au vu de l'incident concernant la compagnie irlandaise Ryanair dans le ciel du Bélarus. Quel rapport avec notre pays? Quel rapport avec nos citoyens? Quel rapport avec Ryanair, la Biélorussie et tout le reste? Mais cette initiative a été avancée.
Avez-vous entendu des députés européens parler d'un projet de déclaration, de décision de décréter des sanctions ou des recommandations de le faire à l'égard, par exemple, des Etats-Unis, qui écoutent régulièrement les pays européens depuis des décennies? La liste des pays écoutés inclut la France et l'Allemagne. Et ce qui se passe en Allemagne est complètement impensable du point de vue de l'implication des renseignements américains. Cela concerne également les pays qui, il me semblait toujours, ne revendiquaient pas particulièrement un rôle leader dans le domaine de la sécurité internationale et ainsi de suite – la Suède, la Norvège, le Danemark. Sachant que de manière fantastique les Etats-Unis impliquaient d'abord la Suède, qui devait espionner avec le Royaume-Uni ses voisins, et ensuite, peu après, les Etats-Unis ont impliqué le Danemark, qui espionnait cette fois la Suède. Non seulement c'est disgracieux et hors la loi, c'est simplement incroyablement sale.
Mais ce n'est pas le plus fantastique. Nous sommes habitués à de telles choses dans l'histoire des Etats-Unis. Le plus fantastique c'est l'absence d'une réaction des pays mêmes qui ont été touchés par le cyberespionnage, et les faits sont flagrants, personne ne les conteste. Pourquoi l'Occident fait-il preuve d'une telle sensibilité à l'égard de menaces mythiques et d'une réaction aussi indifférente par rapport aux menaces réelles? Peut-être parce qu'ils comprennent qu'ils n'ont pas d'alternative, pas de liberté d'action, pas d'autonomie dans le règlement de tels problèmes ni même pour réagir à ceux-là. Aucune visite n'a été annulée. Au contraire, les pays baltes organisent activement des visites au Danemark, qui espionnait la Suède, la Norvège, la France et l'Allemagne sur ordre et avec la participation directe des Etats-Unis. Un soutien politique est intentionnellement créé pour de telles démarches. C'est tout simplement indécent, entre autres. C'est tout. Pourquoi et comment? Les conclusions peuvent être très nombreuses en ce sens.
Il n’a jamais existé aucune liberté ni démocratie à l'intérieur des associations de pays, telles que l'UE et l'Otan, parce que toutes les décisions sont prises uniquement sous la pression et sur ordre du "Big Brother" – des Etats-Unis. Il n'y a pas d'intérêts nationaux qu'il serait possible de réaliser de manière autonome sans se retourner sur d'autres. Peut-être qu'ils existent, mais on empêche de les réaliser. Il n'y a pas même pas de volonté pour dire que de telles démarches sont inadmissibles. C'est pourquoi ils inventent des histoires avec des hackers russes et des informaticiens chinois qui menacent l'Occident. Afin de détourner l'attention publique des menaces réelles et des actions vraiment inacceptables des uns des autres ou de ceux qui dominent dans leur propre espace national sur de telles menaces fictives.
D'ailleurs, voici une autre histoire. Il y a deux semaines, le CEDH a prononcé une décision définitive sur les révélations d'Edward Snowden. Ces révélations concernent précisément la surveillance des citoyens de l'UE et le recueil d'informations par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Suède. Même le CEDH, une structure qui suit le sillage du mainstream occidental, a déjà reconnu que ces pays ont effectivement enfreint plusieurs normes et principes des droits de l'homme. Et souvenez-vous des persécutions visant Edward Snowden et notre pays? Tout le monde a oublié que tout cela était hors la loi, tout le monde a oublié que c'est une violation des droits de l'homme concrète et non mythique. En revanche, tout le monde s'est focalisé sur une menace fictive.
Question: Le président du parlement serbe Ivica Dacic a rencontré début juin dans le cadre de sa visite à Moscou le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Selon les médias serbes, l'un des thèmes des négociations était le processus de paix au Kosovo. Les médias serbes ont noté que, selon Sergueï Lavrov, la Russie acceptera toute décision qui conviendra à Belgrade. Sans mentionner pour autant la nécessité de respecter la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Est-ce que cela signifie que la Russie revoit sa position sur le Kosovo-et-Métochie et ne considère plus le respect rigoureux de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies comme la base du règlement du conflit kosovar?
Réponse: De telles réflexions restent uniquement sur la conscience des auteurs. Soit les auteurs ne suivent pas attentivement la position russe, soit ils la déforment intentionnellement. Notre pays fait régulièrement des commentaires à tous les niveaux à ce sujet sur les occasions internationales, sur les dates anniversaires par rapport à l'évolution de la situation dans la région. Vous personnellement et les médias serbes connaissaient parfaitement notre position. Elle n'a pas changé au cours de ces dernières années. Nous souhaitons que Belgrade et Pristina trouvent une solution viable et mutuellement acceptable basée sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle doit correspondre au droit international et obtenir l'approbation du Conseil de sécurité des Nations unies, car il s'agit de la garantie de la paix et de la sécurité internationales.
En effet, nous avons souligné plusieurs fois à tous les niveaux que nous accepterons la décision qui conviendra au peuple serbe. Mais je souligne encore une fois qu'il est impossible de ne pas voir nos références à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Question: La Russie prévoit-elle des démarches concrètes afin d'empêcher la nomination du haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine en contournant le Conseil de sécurité des Nations unies?
Réponse: Nous menons des contacts diplomatiques et des pourparlers à ce sujet. Vous le savez, le 7 juin, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu par téléphone avec le Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et le Ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Lors de ces contacts ont été notamment évoqués les aspects de la situation dans les Balkans. La Russie et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov personnellement a noté la nécessité urgente de fermer l'Appareil du haut représentant en Bosnie-Herzégovine et de transférer tout le pouvoir et la responsabilité pour le sort du pays aux autorités de la Bosnie-Herzégovine conformément aux principes des Accords de Dayton. Les tentatives de nommer à ce poste un nouveau représentant en l'absence de consensus au Comité directeur entre les parties bosniaques et en contournant le Conseil de sécurité des Nations unies sont incompatibles avec les intérêts de stabilisation de la Bosnie-Herzégovine.
Encore une fois, notre position n'a rien de nouveau, elle s'appuie sur les principes exprimés auparavant et dont nos partenaires ont été clairement informés. C'est pourquoi les contacts ont lieu, nous entreprenons des efforts diplomatiques.
Question: Le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré cette semaine au Sénat que la fin de la construction du Nord Stream 2 "est une réalité", et que les Etats-Unis chercheront avec l'Allemagne des moyens pour "assouplir les graves conséquences négatives de la mise en service du gazoduc. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de telles déclarations et de cette "résignation" des Etats-Unis? Quelle réaction attendez-vous de Berlin à de telles intentions de Washington? Ce sujet sera-t-il évoqué?
Réponse: Pendant le Forum économique international de Saint-Pétersbourg le Président russe Vladimir Poutine a annoncé la fin de la construction de la première ligne du gazoduc Nord Stream 2. Compte tenu de l'achèvement de ce processus nous comptons sur la mise en service du gazoduc d'ici la fin de l'année.
Nous apprécions l'attachement immuable du gouvernement allemand à la réalisation de ce projet. Ensemble nous le considérons comme un projet purement économique orienté sur le renforcement de la sécurité énergétique de l'Allemagne et de l'UE dans l'ensemble et, entre autres, comme écologiquement attrayant compte tenu de l'objectif annoncé du passage à "l'énergie verte". Notre position à ce sujet a été exprimée plusieurs fois et expliquée aux différentes institutions. Chaque notre institution expliquait quel travail était mené, les objectifs fixés et ce qui a déjà été réalisé.
Nous ne comprenons pas les déclarations concernant la nécessité de "chercher des solutions pour assouplir les conséquences négatives" de l'exploitation du gazoduc. Cela vient d'être déclaré par le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, plusieurs experts (apparemment chargés par les structures publiques américaines) en parlent. Toutes les réflexions à ce sujet impliquent soit une concurrence déloyale, soit des tentatives de politiser la situation. Les deux sont privées du moindre sens. Les paroles doivent être appuyées par des faits. De quels faits parlent les autorités américaines? Quelles sont ces "conséquences négatives"? Ce sont des "conséquences négatives" pour les Etats-Unis parce qu'ils ont perdu ce "jeu" malpropre qu'ils ont eux-mêmes organisé? Mais c'est leur propre problème. Pourquoi ont-ils initié une lutte contre ce projet énergétique purement commercial, bénéfique et transparent qui ne concernait absolument pas leur continent? C'est une affaire des Européens, de nous, des pays du continent pour savoir comment interagir. Nous le déciderons nous-mêmes.
Puisqu'ils ont parlé de "conséquences négatives" suite à l'achèvement de cette terrible campagne politico-diplomatique, qu'ils expliquent eux-mêmes ce qu'ils veulent dire. Il n'existe simplement aucune "conséquence négative" de ce projet pour les pays européens. Nous n'arrivons même pas à imaginer de quoi il s'agit.
En ce qui concerne le fait que les Etats-Unis sont forcés de reconnaître que le projet a été réalisé, c'est bien qu'ils "jettent un œil" dans la réalité parfois.
Question: L'an dernier, les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Que pense Moscou de ce fait au vu de la récente crise migratoire et des tentatives du Maroc de faire pression sur l'Espagne et l'UE en menaçant par un afflux migratoire? Peut-on s'attendre à une décision similaire sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental par la Russie?
Réponse: Pendant la période mentionnée nous avons déjà commenté cette décision de l'administration américaine. Il est question de la déclaration du Ministère russe des Affaires étrangères du 12 décembre 2020. Nous avons considéré la décision de l'administration américaine comme sapant la base juridique internationale du règlement au Sahara occidental, qui prévoit la détermination du statut définitif de ce territoire par un référendum sous l'égide de l'Onu. Je ne peux que réaffirmer cette approche. Elle est d'actualité.
En ce qui concerne la position officielle de la Russie au sujet de ce problème qui perdure, elle reste inchangée. Le règlement juste et définitif est possible uniquement en mettant en œuvre les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies et du Conseil de sécurité des Nations unies dans le cadre des procédures qui correspondent aux principes et aux objectifs de la Charte de l'Onu. Nous pensons également que la reprise des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario avec la médiation de l'Onu contribuerait au déblocage du processus de paix. De plus, il faut enfin nommer le nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental, dont le poste reste vacant depuis plus d'un an et demi. Il faut terminer ce processus en nommant un spécialiste à ce poste.
Sur un plan plus large nous sommes convaincus que les parties impliquées sont en état d'élaborer des solutions qui répondraient aux intérêts de la sécurité régionale. L'élimination au plus vite de ce foyer de tension permettrait d'établir une interaction collective efficace dans la lutte contre les menaces et les défis communs, le terrorisme et le crime transfrontalier, de lancer des processus d'intégration au Maghreb et de régler bien d'autres problèmes à l'ordre du jour.
Question: Comment se déroule actuellement le dialogue entre l'Otan et la Russie? Le Secrétaire général de l'Otan a déclaré que la Russie esquivait le dialogue. Le Ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que la Russie y était prête pour évoquer les questions liées à la désescalade, mais le dialogue est impossible si l'Otan ne décidait pas de rétablir les contacts au niveau militaire. Le général Alexandre Fomine, vice-Ministre russe de la Défense, a déclaré que son ministère avait invité la direction de l'Otan à la 9e Conférence de Moscou sur la sécurité internationale prévue pour les 22-24 juin. Y a-t-il des informations sur une réaction de l'Otan à cette invitation?
Réponse: J'ai d'abord pensé m'être trompée, puis j'ai vérifié, et c'est effectivement le cas. Le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg déclare régulièrement que "la Russie refuse de dialoguer avec l'Alliance", "ne veut pas coopérer", "est fermée à la coopération". Nous commentons immédiatement: nous ne sommes pas fermés, puis nous exprimons notre position. Et ensuite il répète que "la Russie est fermée au dialogue", "ne coopère pas", "nous n'entendons pas de réponse", et médiatiquement fait tout pour imposer au public via les médias la perception du fait que notre pays ne réagit pas à l'appel de l'Otan à interagir. Tout est fait pour que notre réponse "se noie" dans cette répétition de la même chose.
Alors racontons encore une fois ce que nous répondons aux partenaires de l'Otan, quelle est notre position et ce que nous recevons en réponse.
La direction du Ministère russe des Affaires étrangères a commenté plusieurs fois la situation autour du dialogue entre la Russie et l'Otan. Tout cela reste d'actualité. La quintessence de notre position (sinon il est possible d'en parler pendant des heures, de relire et de citer le Président russe Vladimir Poutine, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou) est la suivante: nous sommes ouverts au dialogue avec l'Alliance. La réunion du Conseil Otan-Russie est effectivement sollicitée, mais seulement si cette discussion était menée sur des thèmes concrets visant à réduire la tension militaire. Cela nécessite indéniablement la participation des militaires. Or nous savons que l'Otan est une alliance militaro-politique, alors qu'y a-t-il d'illogique à cela?
En ce qui concerne l'invitation du Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg à la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale, la Russie a reçu une réponse. Quelle est-elle, d'après vous? Chaque jour nous entendons Jens Stoltenberg déclarer qu'il "souhaite vraiment coopérer avec notre pays", "la balle est dans le camp de la Russie", "la Russie refuse le dialogue". Mais notre invitation à participer à la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale a été refusée. Quoi de mieux pour témoigner des véritables intentions de l'Otan et de son Secrétaire général?
Question: Que pouvez-vous dire sur les publications des médias que la Russie a l'intention de mettre en place des visas électroniques pour le tourisme "vaccinal"?
Réponse: A l'étape actuelle, le Centre opérationnel a adopté un moratoire sur la délivrance de visas électroniques aux citoyens étrangers. Si d'autres décisions étaient prises par le Centre, nous élaborerions des approches dans le cadre d'une coopération interministérielle étroite.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment annoncé la disposition de la Russie à normaliser les relations avec l'UE. Y a-t-il des signaux du côté de l'UE qu'elle est disposée à aller dans le sens de la Russie?
Réponse: Notre position concernant les relations avec l'Europe vient d'être réitérée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de sa participation aux forums politiques internationaux. Les pages des sténogrammes sont publiées sur le site de notre Ministère.
Je peux réaffirmer que la Russie n'a jamais initié la fermeture de la coopération avec l'UE ni l'adoption de mesures restrictives. Suite à une crise de confiance sans précédent alimentée par des démarches hostiles de certains membres de l'UE, à l'adoption de restrictions illégales, les relations de Bruxelles avec notre pays se sont retrouvées à un niveau extrêmement bas. Cette situation n'est dans l'intérêt d'aucune des parties et doit être redressée. Cette vérité évidente se fraye progressivement un chemin et trouve une entente grandissante dans les pays européens.
Nous n'avons jamais douté de la véritable attitude des Européens, pas de ce beau monde politique mais des citoyens européens. Nous recevons de telles requêtes des gens pour la reprise des relations normales au niveau politique, des demandes et des lettres, des appels de la communauté d'affaires, des personnalités publiques, des personnes qui représentent les domaines sociaux de nos contacts, ce qui conduit à une conclusion évidente que tout ce "jeu à la baisse" a été initié contre les intérêts des pays et des peuples européens.
Nous comprenons que l'imposition artificielle de la rhétorique conflictuelle et des actions hostiles s'estompe. La nécessité d'un contact et d'un dialogue se fraye un chemin et rencontre une entente grandissante.
Les contacts réguliers au sommet témoignent de l'intérêt mutuel pour un dialogue. Le dernier entretien téléphonique du Président russe Vladimir Poutine avec le Président du Conseil européen Charles Michel a eu lieu le 7 juin (le communiqué a été publié sur le site du Président russe). L'attention portait sur un large éventail de questions allant de la santé au maintien de la stabilité régionale. Et ce n'est pas un hasard. La Russie et l'UE sont des voisins continentaux et des partenaires naturels. Et les différends qui existent ne peuvent pas changer cette réalité.
Il est dans notre intérêt commun de bâtir des relations équitables et honnêtes en s'appuyant sur le droit international, le respect mutuel et la prise en compte des approches réciproques. Nous sommes prêts pour une coopération pragmatique et mutuellement avantageuse avec l'UE dans plusieurs domaines. C'est la santé, la protection de l'environnement, y compris la lutte contre les changements climatiques, la numérisation, la science et les technologies. Cette question a été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois avec des représentants officiels de l'UE et de ses pays membres. Les Européens confirment leur intérêt, mais le fait est que c'est le cas en paroles, mais ils ne vont pas plus loin que les paroles.
Sachant que l'UE poursuit sa politique de contacts "ponctuels" avec certains représentants russes afin de promouvoir sa vision sur les différents sujets. Il est clair que cette approche ne pourra pas remplacer la coopération réelle capable d'apporter un profit mutuel à la Russie et aux pays de l'UE. Il faut des efforts conjoints responsables dans l'intérêt mutuel et au profit des peuples de nos pays. Je souligne de nouveau que la Russie est prête pour un tel travail constructif. Les conditions pour cela sont simples: la prise en compte des intérêts réciproques, la compréhension du fait que chaque Etat possède ses propres intérêts mutuels, la base juridique internationale d'une telle coopération, le rejet des actions illégales telles que la pression par les sanctions, la rhétorique agressive, etc.
Question: En prévision de la rencontre entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président américain Joe Biden, le dirigeant américain participera à plusieurs rencontres en Europe: dans le cadre du G7, le sommet de l'Otan, le sommet Etats-Unis-UE. Ce que vous avez dit au sujet des attentes de la Russie et de sa disposition au dialogue est très important. Mais qu'attend Moscou de cette série de sommets et de rencontres entre les membres de la "coalition occidentale"? Y a-t-il des signaux qu'il existe tout de même une possibilité pour le dialogue et que cela pourrait se refléter sur le sommet bilatéral?
Réponse: Je voudrais souligner que c'est l'Administration du Président russe qui est en charge du travail sur le contenu, l'aspect protocolaire et l'accompagnement médiatique du sommet. Certes, d'autres institutions participent à ce travail. Mais je voudrais réserver le droit de commenter cela aux camarades du Service de presse de l'Administration du Président et à l'Administration du Président dans l'ensemble.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a parlé en détail non seulement des attentes, mais surtout de la réalité des relations bilatérales russo-américaines hier pendant le forum des Lectures Primakov. Le sténogramme est publié sur notre site.
Je trouve qu'il existe un aspect politologique ou philosophique important. Quand vous (et pas seulement vous) demandez au sujet des attentes, êtes-vous sûrs qu'il faut parler d'attentes? Je trouve qu'il est important de parler des réalités. Quelles que soient les attentes, c'est les réalités et leur fixation qui sont primordiales. De notre côté, la fixation des réalités c'est le niveau des relations, la présence de problèmes, les "lignes rouges" que nous avons. Nous avons parlé de tout cela publiquement lors de nos contacts avec les collègues américains pendant une longue période. Nous ne les cachons pas. C'est ce qui est le plus important, la fixation de la réalité et la fixation des problèmes réels. Tout le reste découle de cela.
Question: La situation démographique ne peut pas être rapidement réglée en Russie. Un très grand nombre de nos compatriotes voudrait obtenir ou récupérer la citoyenneté russe. Nos ambassades à l'étranger délivrent des passeports internationaux. L'entrée en Russie et interdite et la délivrance de documents y est impossible à cause de la pandémie. Nos ambassades peuvent-elles aider les gens à obtenir un titre de séjour ou la citoyenneté russe? C'était nos gens, des défenseurs qui voient la situation en Occident, qui ont assez souffert. Ils pourraient nous aider à répandre des informations véridiques sur la situation en Occident et à comparer la situation en Russie à cette vie. Nous obtiendrions un plus grand nombre de nos citoyens.
Réponse: En s'écartant de votre question je voudrais souligner que la citoyenneté constitue un ensemble d'obligations. Ce n'est pas simplement une question d'agenda politique ou d'opinions. C'est une institution qui implique plusieurs exigences et obligations aussi bien du pays envers le citoyen que du citoyen envers l'Etat et la société. Je trouve qu'il n'est pas très correct de parler avec une telle légèreté à ce sujet.
Vous avez parfaitement raison que les restrictions de Covid ont engendré plusieurs problèmes inimaginables auparavant. Via nos représentations diplomatiques et consulaires nous essayons de régler rapidement ces questions et de tout faire conformément aux exigences élaborées sous l'égide du Centre opérationnel, au niveau du gouvernement russe, etc. Nous ne sommes pas seuls dans cette approche. Plusieurs pays ont limité les entrées et les déplacements. Nous tenons compte de tous ces facteurs dans notre travail en sachant que les gens ont besoin de communiquer, de vivre et de régler leurs affaires.
Un autre point que vous abordez est de savoir pourquoi des titres de séjour ne sont pas délivrés? Parce qu'il existe les lois russes qui règlementent les structures et les institutions qui délivrent de tels documents. A ce que je sache, ce n'est pas le Ministère russe des Affaires étrangères qui délivre des titres de séjour, mais un autre service chargé de la migration. Dans ce contexte nous agissons conformément à notre législation.
Je voudrais souligner encore une fois que la vie avance et évolue, un grand nombre d'aspects impossible à supposer auparavant est pris en compte.
D'un côté, votre question est objective, d'un autre elle est philosophique. Je vous remercie pour l'attention constante et les propositions intéressantes.