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Commentaire de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, concernant le rapport de la Directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité pour 2022-2023

2455-14-12-2024

Le 13 décembre à Paris, le rapport de la Directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité pour 2022-2023, qui a délibérément omis les faits concernant les assassinats ciblés de journalistes russes par le régime de Kiev, n'a pas été approuvé lors de la reprise de la 34ème session du Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication (PIDC) de l'Unesco.

Le principal document de l'Unesco sur la question de la sécurité des journalistes et de l'impunité des crimes commis contre eux, publié tous les deux ans, n'a pas été approuvé pour la première fois dans l'histoire du PIDC, mais a seulement été pris en note. De plus, le Conseil intergouvernemental du Programme a pris cette décision non pas par consensus, comme les années précédentes, mais par un vote. Seuls 14 pays, représentant principalement l'Occident collectif et ses sympathisants, ont voté pour, tandis que les 21 autres États se sont abstenus ou ont voté contre. Ainsi, la fiabilité des données présentées dans le rapport a été mise en doute, ce qui ne permet plus de le considérer comme une source fiable d'information sur la situation mondiale en matière de sécurité des journalistes.

La Russie a catégoriquement rejeté toute reconnaissance de ce rapport, qui déforme grossièrement la situation réelle concernant la sécurité des journalistes et omet, pour des motifs politiques évidents, les assassinats brutaux de correspondants russes par le régime de Kiev. Nous considérons que ce texte est en fait une source de désinformation dans le domaine de la sécurité des journalistes.

Par ailleurs, nous notons qu'une "méthodologie" non approuvée et opaque a été utilisée dans la préparation du rapport. Dans le cadre de cette "procédure" élaborée en vase clos par le Secrétariat, la priorité a été donnée aux informations et opinions provenant de certaines ONG plutôt que des États membres, ce qui sape en soi le caractère intergouvernemental de l'Unesco. Lors de l'examen du projet de rapport controversé, il est apparu que ce problème était systémique et que plusieurs États du Sud global y avaient également été confrontés, leurs données officielles sur les meurtres de journalistes ayant été omises dans le document. Le Secrétariat de l'Unesco n'a pas pu expliquer clairement l'origine de cette "méthodologie", ses fondements juridiques et sa conformité aux directives des organes directeurs de l'Organisation à la Directrice générale, qui est tenue de réagir à tous les cas de meurtres et d'attaques contre des journalistes sans aucune distinction.

Une large vague d'indignation dans la communauté journalistique professionnelle a permis d'attirer l'attention sur le problème de l'arbitraire dans les activités du Secrétariat de l'Unesco et d'empêcher l'approbation d'un document déformant délibérément la situation réelle dans ce domaine. Plus d'une centaine de médias et leurs associations, non seulement de Russie mais aussi de l'étranger, ont signé la lettre ouverte de l'Union des journalistes de Russie et de l'Union des journalistes de Moscou adressée à la Directrice générale de l'Unesco. De nombreux médias ont adressé des appels personnels à Audrey Azoulay. Nous remercions tous ceux qui ont fait preuve de compassion et qui, par leurs actions, ont contribué au triomphe de la justice.

Nous estimons que cette tournure des évènements a porté sérieusement atteinte à la réputation personnelle d'Audrey Azoulay et a causé un préjudice important à l'autorité du Secrétariat de l'Unesco qu'elle dirige. Les pays de l'Occident collectif se sont tout autant discrédités en démontrant au reste du monde leur véritable "engagement" envers la protection de la sécurité des journalistes et, plus généralement, leur niveau de respect pour la vie humaine. Le Sud global a pu constater ce que valent leurs slogans vides sur le pluralisme des médias et la liberté d'expression.

La Russie n'a pas l'intention de se résigner à la poursuite de la pratique de préparation de tels "rapports" pseudo-statistiques et, plus généralement, les abus dans les activités de l'Organisation au sein du système des Nations unies dans l'intérêt d'un groupe restreint de pays. L'ensemble des problèmes accumulés dans le domaine de l'information et de la communication de l'Unesco sera examiné en détail lors des prochaines réunions de ses organes directeurs.

Nous continuerons à défendre systématiquement les principes des Chartes de l'ONU et de l'Unesco, qui sont la pierre angulaire de la coopération internationale et unissent ceux qui partagent les mêmes idées parmi les pays du Sud global et qui s'opposent à l'imposition du fameux "ordre mondial fondé sur des règles".