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L'intervention et réponses aux questions des médias du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov après la signature de l'Accord-cadre de coopération entre le ministère russe des Affaires étrangères et le Secrétariat général de l'OCI, Moscou, le 1octobre 2013

1915-01-10-2013

Mesdames et Messieurs,

Nous venons de signer avec le Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), M. Ekmeleddin Ihsanoglu, un accord-cadre de coopération entre le ministère russe des Affaires étrangères et le Secrétariat général de l'OCI.

L'Organisation de la coopération islamique, ou, comme elle était autrefois appelée l'Organisation de la Conférence islamique, est notre partenaire traditionnel dans un certain nombre de questions internationales, en particulier en ce qui concerne la recherche de résolutions des conflits, la lutte contre le terrorisme, les efforts pour créer la base efficace et équitable pour le fonctionnement de l'économie mondiale. Je veux noter en particulier notre désir commun de renforcer et de développer par tous les moyens possibles le «Dialogue des civilisations», un dialogue entre les cultures et les religions. Nous coopérons avec succès avec l'OCI à l'ONU. Nous travaillons particulièrement bien à l'UNESCO et au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. La Fédération de Russie a obtenu le statut d'observateur à l'OCI en 2005. En 2008 nous avons ouvert une mission permanente au Secrétariat Général de l'Organisation et nous maintenons les relations régulières sur cette ligne et au niveau de la direction de l'OCI, y compris lors de divers événements internationaux.

Le document signé aujourd'hui (l'Accord-cadre) présente une base juridique solide pour la poursuite du renforcement de nos relations dans tous les domaines de coopération et prévoit un mécanisme de consultations régulières annuelles sur les principaux aspects de la coopération bilatérale. Une attention particulière sera consacrée aux efforts visant à harmoniser les relations interculturelles et interreligieuses, la protection et la promotion des valeurs morales traditionnelles, qui sont communs pour toutes les religions du monde.

Je tiens à féliciter tous les participants sur l'événement d'aujourd'hui. Je suis convaincu que l'Accord va approfondir le partenariat efficace entre la Russie et l'OCI.

M. Ihsanoglu a personnellement fait beaucoup d'efforts pour renforcer nos liens, il était à l'avant-garde du processus d'octroi du statut d'observateur à la Fédération de Russie, et il a fortement contribué au développement de nos relations dans tous les domaines sans exception. Nous apprécions vraiment cet homme politique sage et sa contribution au développement de notre coopération.

Je voudrais profiter de cette occasion pour remettre à M. Ihsanoglu un insigne du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie « Pour la contribution à la coopération internationale ».

Question: Est-ce que la Russie avancera-t-elle l'initiative au Conseil de sécurité des Nations unies pour l'identification des personnes responsables de l'utilisation d'armes chimiques dans la banlieue de Damas le 21 août 2013?

S.Lavrov: Nous nous préoccupons à ce que toutes les informations sur l'utilisation des armes chimiques soient examinées vite, impartialement et efficacement et que les coupables soient révélés. À cet égard, j'ai déjà mentionné l'incongruité des déclarations faites par certains dirigeants des pays occidentaux bien avant la première visite des inspecteurs (de l'ONU) dans la RAS. Ils ont déclaré d'être au courant de tout, et qu'aucun rapport n'était pas nécessaire ; selon eux c'est le Régime qui était coupable et il fallait le punir. Ce comportement est absolument inconvenant. Il s'agit d'une violation des accords conclus, y compris ceux du sommet du "Groupe des Huit" à Lough Erne en juin, où les huit leaders et les dirigeants de l'Union européenne ont exprimé la nécessité d'enquêter sur tout usage d'armes chimiques professionnellement et présenter les résultats au Conseil de sécurité de l'ONU.

En ce qui concerne l'épisode du 21 août, nous avons des raisons de croire qu'il y a eu lieu une provocation. Nous partons du fait que cet épisode n'était pas le seul sur lequel le groupe d'Ake Sellström aurait dû enquêter. Il y est retourné récemment et a déclaré qu'il avait terminé le travail et retournerait à New York. Si je comprends bien, ils ont vérifié quelques allégations sur un recours aux armes chimiques près de Damas. Comme précédemment, le groupe n'a pas visité la banlieue d'Alep, où le 19 mars il y a eu, comme nous sommes convaincus, un incident grave impliquant l'utilisation des armes chimiques sur lequel ont enquêté les spécialistes russes. Nous voulons comprendre si le rapport de la mission sera complet ou incomplet, étant donné qu'elle n'a pas visité tous les endroits qui ont été mentionnés dans le mandat original. Nous allons attendre le rapport de la mission.

Nous menons nos propres actions pour obtenir le maximum d'information sur ceux qui sont impliqués dans ces actions scandaleuses. Nous avons l'intention de veiller à ce que les auteurs soient identifiés. Le Conseil de sécurité des Nations unies est l'un des endroits les plus évidents où il faut en parler, bien sûr, avec toute la plénitude de faits et de témoignages dont nous disposons. Y compris la participation de l'opposition dans l'organisation de ces provocations, l'implication des dirigeants étrangers sur l'utilisation du territoire des pays voisins. Nous accumulons tout cela et nous tenons nos partenaires au courant. Nous cherchons la vérité.

Question: Avez-vous pu fixer une date précise pour la tenue de la Conférence de «Genève-2»? Est-ce que l'opposition armée, qui fait actuellement la guerre en Syrie, sera invitée?

S.Lavrov: En ce qui concerne les dates précises, à l'issue de la réunion à New York, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et le Secrétaire général de l'ONU ont déclaré que nous prévoyions d'organiser cette conférence à la mi-novembre 2013.

Quant à la représentation de l'opposition, c'est à voir. Jusqu'à récemment, nous avons cru que nos partenaires occidentaux, qui s'étaient engagés à amener l'opposition à la conférence, pourraient le faire assez vite - mais ils n'y sont pas parvenus. Je ne sais pas s'ils arriveront à la mi-novembre. En tout cas, nous respectons ce qui est écrit dans la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a été adoptée vendredi dernier. Il y est mentionné que le côté syrien doit être largement représenté à la conférence en termes de refléter tout le spectre de la société syrienne. Le gouvernement est le côté évident, mais avec la représentativité de l'opposition nous avons un gros problème et nous n'avons aucune suggestion sur ce point. Nous entendons dire que, en plus des problèmes qui étaient auparavant dans l'opposition interne concernant les pouvoirs de la « Coalition nationale des forces révolutionnaires et d'opposition ». L'opposition syrienne interne n'était pas d'accord avec les slogans radicaux de la «Coalition nationale ». En plus de ces défis à long terme, nous avons entendu dire qu'un grand groupe de commandants sur le terrain a récemment annoncé de ne plus se soumettre à l'autorité de la «Coalition nationale». Il y a un éclatement au sein de l'Armée syrienne libre.

Et tandis qu'on traine avec la tenue de la conférence, et cela aurait pu être fait il y a un an quand le communiqué de Genève a été adopté et quand nos partenaires occidentaux ont refusé de l'approuver en août l'année dernière au Conseil de sécurité des Nations unies, les djihadistes radicaux renforcent leurs positions, les groupes tels que « Dzhabhat – Nusra », « l'Etat islamique en Irak et au Levant» et d'autres.

Maintenant, le défi est de ne plus perdre le temps, mais mener les négociations avec ceux des opposants, qui sont raisonnables et qui ne pensent pas à la création d'un califat en Syrie, qui ne comptent pas de prendre le pouvoir et s'en servir librement, mais ceux qui pensent au sort de leur pays, qu'il reste uni dans son intégrité territoriale, laïque et pour que tous les groupes ethniques et religieux y vivent confortablement et en toute sécurité. J'espère qu'il y a des activistes responsables dans l'opposition syrienne. Je n'exclus pas que l'opposition armée, si elle ne soutient pas les positions extrémistes ou terroristes, peut être représentée (à la conférence). C'est ce qu'a déclaré le président de la RAS Bachar al-Assad.

Donc, c'est à ceux qui ont plus d'influence sur cette opposition que nous. Nous travaillons avec tous, mais tout d'abord ce sont nos collègues occidentaux et les pays clés du Proche-Orient qui puissent influencer l'opposition.


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