Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 18 mars 2021
Sur la réunion du Conseil de tutelle du Fonds Gortchakov de soutien à la diplomatie publique
Vendredi 19 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov présidera la réunion du Conseil de tutelle du Fonds Gortchakov de soutien à la diplomatie publique. Il dressera le bilan de l'activité de l'organisation en 2020 et déterminera ses axes de travail pour 2022.
Le Fonds Gortchakov a été créé en 2010 conformément au décret du Président de la Fédération de Russie visant à soutenir la diplomatie publique et à contribuer à la participation d'ONG à la coopération internationale et à l'implication active des institutions de la société civile dans la politique étrangère.
Sur les visites de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, en Chine et en Corée du Sud
Du 22 au 25 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov effectuera un déplacement en Chine et en Corée du Sud.
Mardi 23 mars à Guilin, il s'entretiendra avec le Ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Les deux ministres évoqueront l'état et les perspectives du développement des relations bilatérales, notamment dans le contexte du 20e anniversaire de la signature du Traité de bon voisinage, d'amitié et de coopération entre la Russie et la Chine célébré cette année.
Les chefs de diplomatie de la Russie et de la Chine échangeront leurs avis sur un large éventail de problèmes internationaux d'actualité, et évoqueront la coopération entre les deux pays sur différentes plateformes multilatérales.
Mercredi 24 mars à Séoul, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la cérémonie d'ouverture de l'Année d'échanges entre la Russie et la Corée du Sud à l'occasion du 30e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques bilatérales.
Jeudi 25 mars à Séoul, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Sud, Chung Eui-yong. Il est prévu que soient abordés plusieurs thèmes liés au développement des relations bilatérales, notamment la coopération dans les domaines pratiques, la situation sur la péninsule de Corée, ainsi que les problèmes régionaux et internationaux.
Sur le 7e anniversaire de la réunification de la Crimée avec la Russie
Avant de passer à l'ordre du jour international, je voudrais aborder notre agenda national revêtant une dimension internationale. Cela fait sept ans que la Crimée s'est réunifiée avec la Russie.
Nous célébrons aujourd'hui, sans exagération, un événement historique. Le 18 mars 2014 a été signé le Traité sur l'adhésion de la République de Crimée à la Fédération de Russie - une décision juste et très attendue à la fois par les Criméens et tous les citoyens de notre pays.
Lors du référendum du 16 mars 2014, les habitants de la Crimée ont librement et consciemment choisi l'avenir de leur région natale, de leurs enfants et des générations à venir. Cette décision a demandé beaucoup de courage: nous nous souvenons de l'envoi en Crimée des "trains d'amitié" remplis de casseurs nationalistes et d'armes. Grâce au dévouement et à la responsabilité des Criméens, la paix et l'ordre ont été maintenus. Le plan de transformer la péninsule en "littoral des États-Unis en mer Noire" ne s'est pas réalisé.
Ont suivi de nombreuses tentatives des autorités ukrainiennes de compliquer la vie en Crimée, de punir tout un peuple pour la décision qu'il avait prise. Elles se poursuivent à ce jour (comme le montre clairement le blocus du système d'approvisionnement en eau), accompagnées de déclarations hypocrites et mensongères de Kiev disant à quel point il est "préoccupé" par les Criméens et attend leur retour "à la maison".
Beaucoup de choses ont pu être surmontées au cours de ces années, les problèmes accumulés sur la péninsule sous la gouvernance ukrainienne ont été réglés. Le programme fédéral de développement socioéconomique de la République de Crimée et de Sébastopol à l'horizon 2025 est mis en œuvre avec succès. Nous avons réalisé des mégaprojets tels que le pont de Crimée (routier et ferroviaire) - qui n'existe pas selon Kiev. S'il n'existe pas, le transport y circule. Nous avons également construit l'autoroute Tavrida de Kertch à Sébastopol. Nous avons modernisé l'aéroport de Simféropol qui accueille entre 16 et 25 vols par jour, de 17 compagnies aériennes différentes.
D'ici 2025 seront construits plus de 550 sites, notamment pour le développement de l'infrastructure des Chemins de fer de Crimée, la reconstruction et la construction de bifurcations à quatre voies de l'autoroute Tavrida vers le littoral sud de la Crimée, et la modernisation du centre international pour enfants Artek.
Nous assurerons également un approvisionnement en eau fiable de la péninsule, malgré les ruses du régime de Kiev. Le 16 mars dernier a été lancé le captage d'eau Belbek (50.000 mètres cubes d'eau par jour) et d'ici la fin de l'année sera terminée la construction des stations de captage d'eau de Nejinskое, de Prostornoe et de Novogrigorievka. En 2022, il est prévu de lancer deux dispositifs d'adoucissement d'eau déjà en développement.
Malgré les difficultés, le développement progressif de l'économie de la région se poursuit. Les macro-indicateurs de 2020 témoignent de sa stabilité face aux défis extérieurs. Le secteur touristique se développe activement (6,3 millions de touristes s'y sont rendus en 2020).
Malgré les tentatives d'isoler la Crimée qui se poursuivent, il devient de plus en plus difficile pour nos adversaires de suivre cette ligne. L'intérêt des milieux sociopolitiques et d'affaires pour le développement de la coopération avec la Crimée grandit inéluctablement. Les visiteurs étrangers (dont le nombre a dépassé 160.000 personnes en 2020) ont pu apprécier personnellement les efforts des autorités russes pour assurer un développement multidimensionnel de la péninsule, le renforcement de la paix interconfessionnelle et la protection des droits des peuples qui y vivent. Le Président russe Vladimir Poutine en a parlé aujourd'hui.
Bien que nos détracteurs veulent l'inverse - alors que nous voyons qu'ils sont mal à l'aise quand ils entendent parler de la Crimée - la vérité sur la situation réelle perce, lentement mais sûrement, le mur du mensonge et de la censure dans les médias occidentaux. Il existe de multiples cas quand des politiques étrangers influents prônent la reconnaissance internationale de la Crimée en tant que partie intégrante de la Russie, ainsi que la levée des sanctions antirusses.
Sur les déclarations de la conseillère du Secrétaire général de l'Onu aux droits de l'homme concernant la situation en Crimée
Le 12 mars, en marge du Conseil de sécurité des Nations unies, s'est déroulée une réunion informelle consacrée aux "Sept ans de violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Les organisateurs de la réunion étaient l'Estonie, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, la Lituanie, la Pologne, l'Ukraine et d'autres pays connus pour leur position extrêmement engagée concernant la Crimée.
Au cours de cet événement, la conseillère du Secrétaire général de l'Onu aux droits de l'homme et directrice du bureau de New York du Haut Commissariat aux droits de l'homme, Ilze Brands Kehris, a proféré de nouvelles accusations infondées visant les forces de l'ordre en Crimée. Selon elle, la police, le FSB et les représentants des groupes de rebelles (Ilze Brands Kehris n'a pas précisé de qui il s'agissait, elle a peut-être confondu quelque chose) seraient impliqués dans des arrestations arbitraires et des disparitions de personnes sur la péninsule.
Nous remarquons que les initiateurs de cette réunion de couloir, les Estoniens, ont refusé de donner la parole aux habitants de la Crimée. C'est la meilleure preuve que l'ordre du jour qu'ils ont tenté de promouvoir est un mensonge. Ainsi, une nouvelle fois, les pays "défenseurs de la démocratie" ont confirmé la ligne coordonnée visant un blocus médiatique total de la péninsule. Elle se traduit par la campagne systématique de blocage et d'évincement des médias criméens de l'espace médiatique global, par des obstacles réguliers à la participation des Criméens au travail des organes du système de l'Onu (même si beaucoup de choses sont déjà faites en ce sens) et des organisations régionales européennes, par l'atermoiement ou le refus de délivrer des visas d'entrée. Les ruses sont très nombreuses, mais celui qui emprunte le chemin aura la force de terminer.
Malgré cela, la Fédération de Russie fait systématiquement des efforts pour garantir les droits des Criméens d'être entendus sur les plateformes internationales, notamment au forum de la liberté des médias. Nous avons vu plusieurs fois les Occidentaux faire profil bas aux activités organisées par des représentants criméens en marge des sessions des formats multilatéraux. De plus, ils trouvent admissible de dissuader les délégués d'autres pays de participer à de telles réunions.
Cependant, les pays occidentaux continuent sans gêne d'ignorer tout ce travail et s'obstinent à pédaler autour du thème discréditant les autorités russes concernant de prétendues nombreuses violations des droits de l'homme en Crimée, à propager des accusations infondées de répression du journalisme indépendant, d'intimidation des journalistes, d'absence de pluralisme d'opinions, tout en diffusant des fakes flagrants.
Nous proposons une nouvelle fois à nos collègues et partenaires une chose simple: venir en Crimée. Voyez de vos propres yeux à quel point ce que vous déclarez sur les plateformes internationales est éloigné de la réalité. Nous comprenons que c'est précisément la raison pour laquelle vous ne voulez pas y aller. Il n'y a pas d'autres raisons. A un moment donné, vous comprendrez qu'en agissant ainsi vous vous êtes poussés vous-mêmes dans l'impasse.
Sur la réunion informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies en "formule Arria" consacrée à la situation en Crimée
Mercredi 17 mars, à l'initiative de la Russie, s'est tenue une réunion informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies en "formule Arria" consacrée à la situation en Crimée. Cette activité venait répondre à l'organisation, par l'Estonie et d'autres pays occidentaux, d'une discussion similaire en marge du Conseil le 12 mars - à laquelle ils avaient empêché les Criméens de participer.
La réunion informelle du 17 mars a permis une large participation des représentants criméens de la société civile. Des rapports ont été présentés par le recteur de l'Université d'ingénierie et de pédagogie de la Crimée, Tchinguiz Iakoubov, la chef de la communauté ukrainienne de Crimée Anastasia Gridtchina, des représentants de communautés ethnoculturelles de la péninsule, ainsi que des étudiants criméens.
Les participants à cet événement, qui représentent réellement la Crimée et ne se font pas passer pour des habitants de la péninsule qui n'y ont jamais été ou vécu, ont complètement démoli les mythes propagés par Kiev et ses protecteurs occidentaux concernant la situation défavorable en Crimée en matière de droits de l'homme, l'oppression des Tatars de Crimée, ou encore l'inconsistance du système médical. Ils ont rappelé l'ukrainisation totale de toutes les sphères de la vie des Criméens par Kiev jusqu'en mars 2014, qui n'a pu être surmontée qu'après la réunification de la péninsule avec la Russie. Ils ont fermement critiqué les interdictions de visa pour les Criméens, qui limitent leur liberté de circulation.
Une large représentation internationale s'est constituée pendant la réunion avec la participation d'une quarantaine de délégations, y compris tous les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, sauf l'Estonie. Plusieurs d'entre eux ont témoigné de l'intérêt pour l'information des rapporteurs criméens sur la situation réelle dans la région russe.
Le 12 mars, l'Estonie initie un forum où elle n'admet pas les Criméens alors que l'activité est consacrée à la Crimée. Et le 17 mars se tient un autre forum consacré à la Crimée, où les Criméens sont admis à l'initiative et avec un soutien actif de la Russie, et l'Estonie n'y vient pas. Telles sont les réalités de la démocratie selon le modèle occidental.
Le 18 mars, de nouveau sur le sujet criméen, le représentant permanent de l'Allemagne Christoph Heusgen s'est exprimé de manière orientée. Ce n'est pas la première fois qu'il se distingue dans ce domaine. Il a réitéré l'éventail traditionnel des clichés antirusses, qui ne correspondent pas aux discours des rapporteurs qui ont présenté la situation réelle. Le représentant permanent de la France, Nicolas de Rivière, s'est également distingué par les doubles standards de son discours. Il a déclaré que la population de la Crimée "ne [méritait] pas d'être condamnée". Tout en esquivant la question de savoir à quoi étaient dues dans ce cas les restrictions de visa de l'UE à l'encontre des Criméens. Parce qu'il est impossible de répondre à cette question. C'est une punition du peuple pour son choix libre et véritablement démocratique.
Nous comptons sur la participation active des Criméens aux discussions à venir sur les différentes plateformes multilatérales. Nous ferons tout pour cela, même l'impossible.
Sur le blocus de l'eau contre la Crimée
Quand le blocus de l'eau a été instauré contre la Crimée, il semblait qu'une telle situation ne pouvait pas se produire au XXIe siècle. Mais nous sommes bel et bien confrontés à une situation où un État, qui se dit "moderne" et "tourné vers l'avenir", se réclamant de la "famille des pays civilisés", organise en réalité un blocus d'accès à l'eau.
En bloquant en 2014 le canal de Crimée du Nord, Kiev a privé la péninsule de sa principale source d'eau douce à l'époque. J'ai expliqué aujourd'hui ce qui avait déjà été fait pour changer foncièrement la situation, mais je voudrais tout de même parler du blocus. Je vais dire beaucoup de choses intéressantes.
Des années sont passées, un autre résident occupe le bureau de Bankovaïa, mais Kiev ne songe même pas à renoncer au blocus de l'eau aussi bien en théorie qu'en pratique. Il le durcit. Les autorités ukrainiennes parlent de leurs plans de renforcer leur "barrage de la victoire". Un grand travail théorique et appliqué est mené.
Vous pensez que c'est une idée de Kiev? Il s'avère que non. Vous pensez que la population de cette région et des régions voisines est soumise pour la première fois à une telle pression abaissante? Non.
Voici une affiche datant de la Seconde Guerre mondiale: "L'eau est seulement pour les soldats allemands. Les Russes y prenant de l'eau seront fusillés. L'eau pour les Russes est de l'autre côté."
Cette affiche était accrochée pendant la Grande Guerre patriotique dans un village du Donbass occupé par les nazis. J'ai pensé que c'était un fake en voyant la photo. Mais nous avons vérifié: c'est la vérité.
Les occupants ne bluffaient pas à l'époque. Des dizaines et des centaines de milliers de civils soviétiques ont été exécutés pour avoir violé de telles règles, ou simplement parce qu'ils se sont permis de regarder de travers les occupants. Et, évidemment, tout le monde se souvient des épisodes de la défense de la forteresse de Brest et de la résistance dans les fameuses catacombes d'Aji Mouchkaï, où les fascistes fusillaient les soldats de l'Armée rouge et les résistants qui tentaient de prendre de l'eau pour leurs camarades mourants.
Plusieurs décennies plus tard, après les cruautés des idoles idéologiques des autorités ukrainiennes, le régime de Kiev a décidé de punir les Criméens pour leur choix historique au profit de la Russie par une méthode habituelle pour les hitlériens.
Malheureusement, c'est la meilleure illustration de la politique de Kiev. Il ne reste qu'à regretter, qu'à exprimer notre compassion - même si le terme le plus adapté au régime de Kiev aujourd'hui serait plutôt celui de "condoléances".
Si vous voulez savoir quelle est la situation réelle en Crimée: venez, tout simplement. Il y a des gens qui le font régulièrement et non par intérêt ou curiosité, mais pour pouvoir rapporter la vérité à la communauté occidentale sur ce qui s'y passe.
Sur le livre Notre Crimée de Hendrik Weber
A chaque fois que l'on entend nos collègues occidentaux dire qu'ils seraient ravis de venir en Crimée mais qu'"on ne les laisse pas entrer" (nous ignorons qui les bloque) comme l'a récemment déclaré le représentant permanent de l'Allemagne auprès de l'Onu Christoph Heusgen, nous répondons toujours patiemment (et maintenant nous sommes également aidés par des personnalités publiques occidentales) que pour ce voyage seulement deux choses sont nécessaires: votre volonté et un peu d'argent pour le billet.
Récemment a été publié le livre écrit par le directeur de l'association Diplomates populaires de la Norvège, Hendrik Weber: Notre Crimée. Il a été publié en russe en 2020 par la maison d'édition moscovite Ketlerov.
Le livre avait été initialement publié en 2019 en allemand. C'est un bon guide pour le représentant permanent de l'Allemagne à l'Onu Christoph Heusgen. Commencez au moins par un livre écrit dans votre langue natale par un homme qui s'est rendu plusieurs fois en Crimée. Vous pouvez téléphoner à l'auteur. Il vous dira que ce livre est vrai et pas un fake, où sont vendus les billets pour partir en Crimée, et comment il est possible de s'y rendre.
Je ne vais pas parler du contenu du livre. Vous pouvez en prendre connaissance. Nous voulons avant tout en parler à nos partenaires occidentaux. Nous n'avons pas besoin de parler de la Crimée. Nous pouvons tous y aller et nous le faisons volontiers. Alors que les collègues occidentaux vivent dans un monde mythologique qu'ils ont créé où il leur serait prétendument interdit ou impossible de visiter la péninsule de Crimée. C'est faux. Venez. Vous apprécierez.
Sur la situation relative à la décision des autorités de Ternopol (Ukraine) de renommer le stade municipal en hommage à Roman Choukhevitch, complice des nazis
Puisque nous avons abordé le thème du régime de Kiev et avons tracé des parallèles historiques pour que personne ne pense que nous exagérons et qu'en réalité il n'existe aucun parallèle, je voudrais dire ceci.
Nous avons remarqué les publications des médias concernant la décision prise le 5 mars 2021 par le conseil municipal de Ternopol, en Ukraine, de renommer le stade municipal en hommage au chef de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) Roman Choukhevitch.
Nous condamnons absolument cette décision. La glorification des adeptes et collaborationnistes nazis sous couvert qu'ils étaient des activistes du "mouvement de libération nationale" est complètement inadmissible. Nous voudrions rappeler que la glorification des complices des nazis de la Seconde Guerre mondiale, reconnus criminels par le tribunal de Nuremberg, est contraire à ses conclusions et constitue une violation du droit international.
Le fondateur odieux de l'UPA, le chef adjoint du bataillon Nachtigall, officier du 201e bataillon de milice SS Roman Choukhevitch, est largement et tristement connu pour sa coopération avec les nazis, notamment pour son implication dans l'organisation et l'exécution de massacres de Biélorusses, de Polonais, de Juifs et d'Ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale en Ukraine.
La décision des autorités municipales de Ternopol d'immortaliser dans l'appellation d'un site public d'infrastructure municipale le nom d'un collaborateur actif des nazis ne peut susciter rien d'autre que l'indignation et la frustration. Cependant, l'activité des autorités ukrainiennes pour le blanchiment total et la glorification des collaborationnistes qui ont sévi pendant l'occupation nazie, activité incarnée en une politique publique, ne surprend plus depuis longtemps.
Ces dernières années, ce pays focalise ses efforts sur la justification et la glorification du nazisme ainsi que des complices nazis de la Seconde Guerre mondiale, la falsification de l'histoire de ces années tragiques. Afin de cultiver le nationalisme au sein du grand public (ils pensent apparemment qu'il est impossible d'unir le pays par d'autres méthodes, alors qu'ils ne font que le diviser encore plus) Kiev met en œuvre différentes initiatives. Il élabore régulièrement des actes juridiques en ce sens. Dans le cadre de la "décommunisation" a été lancée une campagne visant à renommer des communes et des rues. L'activité visant à glorifier les complices nazis se déroule activement, qui inclut l'érection de monuments en leur hommage, l'organisation de marches et de remises de prix publiques aux collaborationnistes survivants: ils sont décorés de récompenses "pour la résistance" ressorties pour l'occasion. Un travail actif est mené avec les jeunes, qui bénéficie d'un financement public. Des camps et des festivals d'été d'enfants et d'adolescents sont organisés. Ce n'est pas comme la vaccination en Ukraine: la glorification des collaborationnistes ne faillit pas. Des concours d'enfants sont organisés au sujet des unités ukrainiennes de SS. Au "travail patriotique" participent des groupuscules d'extrême-droite et ultranationalistes, d'anciens participants à "l'opération antiterroriste" au Sud-Est du pays.
Une attention significative est accordée à Roman Choukhevitch dans ce travail. En son hommage sont érigés des monuments et des compétitions sont organisées en son nom. Plusieurs épreuves sportives de la "coupe Choukhevitch" ont été organisées à Ternopol.
Les députés du conseil municipal de Lvov ont récemment "pris le relais" et ont proposé au gouvernement du pays de baptiser le stade Lvov arena en hommage à Stepan Bandera. Tout cela fait penser à une épidémie de "banderisation" en Ukraine.
Alors qu'elles glorifient les collaborationnistes, les autorités ukrainiennes sont plus hésitantes à parler ouvertement de leur collaboration avec les hitlériens. Par conséquent, de l'interprétation officielle de l'histoire sont rayés les faits qui témoignent du collaborationnisme des nationalistes ukrainiens avec les nazis. Les manuels scolaires sont modifiés à ces fins.
Voilà quels héros l'Ukraine choisit aujourd'hui en glorifiant le complice des nazis Roman Choukhevitch. Il est impossible d'en trouver de dignes parce que d'une manière ou d'une autre, ceux qui le sont sont liés à la Russie. Il ne reste que les nationalistes impliqués dans l'extermination de milliers de civils. Quelle génération grandira en Ukraine avec de tels héros? Et dans ce cas, quel avenir le gouvernement ukrainien actuel prévoit pour son pays? Car les choses ne se limitent pas aux initiatives de glorification du nazisme, du néonazisme, de la discrimination raciale et de la xénophobie en Ukraine.
Les informations détaillées à ce sujet se trouvent dans la section spéciale du nouveau rapport du Ministère concernant la glorification du nazisme, la prolifération du néonazisme et d'autres pratiques contribuant à l'escalade des formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée. De plus, ces faits sont reflétés dans le rapport spécial sur la situation des droits de l'homme en Ukraine. Ces documents sont accessibles sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères. Ils mettent en évidence les efforts de Kiev visant à falsifier l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et à imposer des événements dissociés de la réalité, à ternir les actions de l'URSS et de l'Armée rouge contre les nazis et les bandes collaborationnistes, ainsi qu'à persécuter les activistes civils antifascistes. Nous appelons tout le monde à prendre connaissance de ces rapports.
Sur le rapport du Ministère russe des Affaires étrangères concernant la violation des droits des citoyens russes et des compatriotes à l'étranger
Sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères a été publié le rapport sur la violation des droits des citoyens russes et des compatriotes à l'étranger, préparé par le Délégué du Ministère russe des Affaires étrangères aux droits de l'homme, à la démocratie et à la primauté du droit.
Le Ministère russe des Affaires étrangères accorde une attention significative à la protection des droits de nos citoyens et compatriotes à l'étranger. Les problèmes y sont de plus en plus nombreux. Les incidents d'interpellation de citoyens russes à l'étranger et de leur persécution politiquement motivée sont de plus en plus fréquents. Des motifs d'inquiétude se font jour également lors du placement en détention de nos citoyens et compatriotes. On constate de nombreux obstacles à l'activité des journalistes russes et des journalistes représentant des médias russes.
Le rapport préparé par le Ministère couvre les problèmes les plus graves auxquels sont confrontés nos citoyens et compatriotes à l'étranger.
Nous recommandons à tous de prendre connaissance de ce rapport.
Sur les nouvelles accusations infondées des autorités américaines
Ce thème bouleverse le public depuis 24 heures. Il est question des déclarations de nos partenaires américains.
Nous attendons à Moscou l'Ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, pour analyser et mettre au point les approches des relations russo-américaines qui, malheureusement, sont poussées dans l'impasse par Washington.
L'administration américaine actuelle ne cesse d'étonner par l'absurdité de ses déclarations publiques. Il ne s'agit pas seulement de ses attaques complètement indécentes contre le gouvernement russe, mais également de ses accusations absurdes d'ingérence dans les élections présidentielles de l'an dernier qui, je le rappelle, ont été remportées par Joe Biden.
Nous y voyons une nouvelle désinformation basée entièrement sur la conclusion infondée selon laquelle sur internet "circulaient de nombreuses publications critiques" sur le candidat démocrate répandues, "naturellement", "par des agents d'influence russes". Selon la logique de l'élite politique américaine arrivée au pouvoir, tous les partisans de Donald Trump, toute l'opposition, en font partie. C'est étrange, notamment si l'on se base sur la lecture américaine de la démocratie. Par ailleurs, si quelqu'un a bien essayé d'influencer le vote des citoyens, c'est bien les géants d'internet qui soutiennent le parti démocrate, les monopoles d'internet, les plateformes numériques qui ont bloqué sur les réseaux sociaux les pages du président encore au pouvoir et de centaines de milliers de ses électeurs. Ou bien, selon les renseignements américains, les monopoles d'internet seraient également liés à la Russie? En suivant la logique absurde propagée depuis des années par les représentants officiels américains, on peut aller jusque-là.
Nous sommes forcés de rappeler un fait évident: il n'existe aucune preuve d'ingérence des structures publiques russes dans les affaires des États-Unis. On ne peut pas en dire autant des tentatives incessantes des représentants américains officiels de contrôler les processus politiques dans d'autres pays, y compris la Russie, de commander directement les groupes d'opposition marginaux, des "agents d'influence", afin de semer l'instabilité et la division. Nous constatons de tels exemples à travers le monde entier.
Nous l'avons clairement vu avec la réaction aux manifestations non autorisées à Moscou, auxquelles leurs organisateurs ont cherché à impliquer des mineurs. Nous avons ouvertement commenté ce sujet, contrairement à l'administration américaine qui évite les commentaires directs et ne peut même pas répondre aux questions des médias de son propre pays.
A présent, c'est le Secrétaire d’État américain Antony Blinken qui s'est empressé de se faire remarquer sur Twitter avec des propos critiques visant les forces de l'ordre qui, le 13 mars dernier, ont stoppé une activité illégale à Moscou qu'une organisation indésirable sur le territoire russe avait tenté d'organiser en violant les normes sanitaires établies dans le contexte de la pandémie. En fait, le chef de la diplomatie s'est permis non seulement de s'ingérer dans la compétence de notre pouvoir judiciaire et exécutif, mais il a également tenté de remettre en question la légalité des restrictions épidémiologiques liées à l'organisation des activités publiques.
Malheureusement, les autorités américaines restent prisonnières de leurs propres illusions en essayant de dérouler la campagne insensée d'attaques russophobes, allant ainsi dans une impasse. Cela ne fait que contribuer à la dégradation des relations bilatérales, ce qui est contraire aux intérêts fondamentaux des peuples de la Russie et des États-Unis. Washington n'est visiblement pas prêt à prendre conscience des risques pour la paix et la stabilité qui en émanent.
Sur l'évolution de la situation en Libye
Le 10 mars, la Chambre des députés réunie à Syrte a organisé un vote de confiance au gouvernement d'Abdel Dbeibah, qui, avec la direction du Conseil présidentielle dirigé par Mohammed Menfi, doit préparer le pays aux élections générales du 24 décembre.
Le 14 mars, les membres du Conseil présidentiel ont prêté serment à Tripoli. Puis, le 15 mars, le Gouvernement d'union nationale a prêté serment à Tobrouk. Nous notons le rôle très important du Comité militaire conjoint créé sur la base des décisions de la conférence de Berlin sur la paix au format "5+5", grâce à laquelle ont été réglés les problèmes de sécurité des événements mentionnés.
Les nouvelles autorités de transition de la Libye ont une mission difficile. A l'étape actuelle, leur objectif principal est la normalisation au plus vite de la situation dans le pays, la mise en place d'organes d'administration unifiés, l'unification des structures publiques, des institutions financières et économiques, ainsi que la création de forces armées unifiées. Il est évident qu'il sera difficile pour la société libyenne de surmonter le fardeau des problèmes accumulés et de la méfiance réciproque. Nous partons du principe qu'il n'est possible de mettre un terme au long conflit dans ce pays ami de la Russie qu'à travers un processus de paix global dont les principaux paramètres doivent être convenus dans le cadre d'un dialogue inclusif avec la participation des représentants de toutes les régions et des forces politiques influentes, y compris les partisans de l'ancien régime de la Jamahiriya et le commandant de l'Armée nationale libyenne Khalifa Haftar.
De son côté, la Russie est prête à apporter toute sa contribution à la stabilisation au plus vite de la situation en Libye, ce qui créera les conditions nécessaires pour rétablir une coopération pluridimensionnelle mutuellement avantageuse entre nos pays.
Sur la participation du représentant russe à la cérémonie de serment constitutionnel prêté par le Gouvernement d'union nationale de la Libye
Le 15 mars, le Chargé d'affaires de la Fédération de Russie en Libye Jamched Boltaev, avec les chefs d'autres missions diplomatiques étrangères accréditées à Tripoli, a assisté en tant qu'invité à la réunion du parlement libyen à Tobrouk où s'est tenue la cérémonie de serment constitutionnel prêté par les membres du Gouvernement d'union nationale de la Libye.
En marge de cet événement, Jamched Boltaev a rencontré le premier ministre Abdel Dbeibah et plusieurs ministres du nouveau gouvernement libyen. Lors de ces entretiens a été réaffirmée la disposition de la Russie et de la Libye à relancer et à élargir la coopération mutuellement avantageuse dans différents domaines. Dans ce contexte a été évoquée la possibilité de faire revenir dans la capitale libyenne de Tripoli l'Ambassade de Russie, évacuée en 2014 en Tunisie pour des raisons de sécurité.
Sur le rapport consacré à l'activité de l'Otan en 2020
Le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a publié et présenté le rapport sur l'activité de l'organisation qu'il dirige - étonnante dans tous les sens du terme - en 2020.
Traditionnellement, la Russie est accusée dans ce document d'actions agressives et déstabilisantes dans tous les domaines: opérations hybrides en Lybie, en Syrie et en Ukraine, exercices militaires de grande ampleur en période de pandémie de coronavirus, refus d'y inviter des observateurs militaires internationaux, destruction des mécanismes importants et violation des traités sur la maîtrise des armements. Les otaniens ont bien travaillé. Ils n'ont pas oublié de mentionner "l'empoisonnement d'Alexeï Navalny" et nos "obligations" à cet égard dans le cadre de la CIAC. Le rapport a été écrit dans les "meilleures" traditions. Bravo!
Le principal reproche est que nous refusons prétendument de dialoguer au sein du Conseil Otan-Russie. En réalité, c'est exactement l'inverse. Je ne vais pas commenter la première partie. Tout est clair avec celle-ci. Le principal reproche est que non seulement nous sommes horribles, mais qu'en plus nous ne voulons pas dialoguer. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit au Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg il y a un an, pendant leur rencontre en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, que nous étions disposés au dialogue. Tout en soulignant qu'il fallait soulever les thèmes réellement importants d'intérêt mutuel.
C'est l'objectif de nos propositions visant à faire baisser la tension militaire et à prévenir les incidents non prémédités, avancées encore en 2018. En mai 2020, la Fédération de Russie a proposé de faire preuve de retenue militaire réciproque pendant la période que durerait la pandémie. Nous n'avons toujours pas reçu de réaction objective de la part de l'Otan. Voilà en ce qui concerne la question de savoir qui ne veut pas dialoguer avec l'autre.
Au lieu d'un dialogue impartial, on cherche de nouveau à nous forcer à évoquer le thème ukrainien dans le cadre du Conseil Otan-Russie. Une question: quel est le rapport entre l'Alliance et ce qui se passe à l'Est de l'Ukraine, la mise en œuvre des Accords de Minsk, qui justifierait de l'évoquer avec nous? Quelle est la valeur ajoutée de telles discussions, ou plus exactement de tels monologues, pour régler les problèmes de l'ordre du jour Otan-Russie et, dans l'ensemble, ceux liés à la sécurité européenne?
Dans son rapport, le Secrétaire général mentionne qu'après la Guerre froide l'Otan et la Russie ont développé leur coopération et s'engageaient même sur la voie de la construction d'un partenariat stratégique. Mais comment la décision unilatérale de l'Alliance de suspendre tous les aspects politiques et pratiques de la coopération en 2014 correspond-elle à l'esprit du partenariat actuel? Le Secrétaire général de l'Otan ne répond pas à cette question.
Dans ces conditions, il est effectivement impossible de revenir aux "affaires comme d'habitude" (business as usual). Néanmoins, nous ne renonçons pas au dialogue: au contraire, nous restons ouverts aux propositions constructives pour organiser des réunions du Conseil Otan-Russie et d'autres formes de communication. Nous espérons qu'après tout, l'Otan entendra nos appels à un dialogue honnête sur les problèmes d'actualité.
Sur la publication d'une revue globale de la politique étrangère et de défense du Royaume-Uni
Le 16 mars, le gouvernement britannique a publié sa nouvelle Revue globale en matière de politique étrangère, de défense, de sécurité et de développement. Outre la modernisation et le réarmement des forces britanniques, le facteur de la Chine, les cybermenaces et le terrorisme, les auteurs du document ont accordé une intention significative à la Russie.
Dans cette revue, notre pays est qualifié plusieurs fois de "plus grande menace pour la sécurité" du Royaume-Uni. Sachant que Londres fait part de son intention, avec les alliés de l'Otan, d'utiliser le potentiel militaire, de renseignement et diplomatique pour lutter efficacement contre les "menaces nucléaires, conventionnelles et hybrides" émanant de la Russie. De plus, les Anglais présentent comme un fait la thèse selon laquelle notre pays renforcerait prétendument son activité afin de "détruire les systèmes démocratiques et les économies ouvertes" dans les pays européens voisins. Le gouvernement britannique réaffirme qu'il ne laissera pas sans réponse les "tentatives de la Russie de piétiner les normes et les règles internationales". Très intéressant! Ils ne parlent pas du droit international parce qu'ils le sapent eux-mêmes. Ils ont inventé de nouveaux termes, tels que "les normes et les règles internationales", et ont immédiatement inventé que la Russie les piétinait.
Comme toujours, le Royaume-Uni justifie sa vision des relations avec la Russie en usant des exemples mensongers bien connus sans preuves tangibles. En fait, il n'existe aucune preuve. Tout cela nous convainc une nouvelle fois que la propagande diffusée par les médias britanniques devient une politique d’État à Londres.
Malgré nos multiples signaux de disposition à "tourner la page" dans les relations bilatérales au profit du développement, au profit des peuples des deux pays, et les appels à se pencher sérieusement sur la normalisation des relations, le règlement des problèmes, le gouvernement britannique a fait un pas de plus vers le démantèlement des liens russo-britanniques.
Il est préoccupant et regrettable que Londres continue de formuler ses approches des relations avec Moscou en s'appuyant sur la logique conflictuelle et sur les notions inhérentes à la partie russophobe de l'establishment politique britannique. Londres a oublié une nouvelle fois les intérêts de sa propre nation.
De plus, le document mentionné indique que Londres a renoncé aux plans annoncés plus tôt de réduire son arsenal nucléaire jusqu'à 18 ogives et parle à présent d'un renforcement de plus de 40%, jusqu'à 260 ogives nucléaires. Tout cela est "enrobé" de discours complètement illusoires concernant de prétendues "menaces militaires" émanant de la Russie.
Cette démarche est clairement contraire aux nombreuses déclarations de Londres sur son attachement aux obligations d'avancer sur la voie du désarmement nucléaire dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
Ces plans du Royaume-Uni confirment la pertinence grandissante de la prise en compte, dans "l'équation stratégique" russo-américaine éventuelle, de la présence d'alliés nucléaires des Américains, qui plus est renforçant leur arsenal nucléaire. Cela concerne non seulement le Royaume-Uni mais également la France, qui collabore aussi étroitement avec Washington dans le secteur militaire nucléaire. Les décisions du gouvernement britannique soulignent qu'il est grand temps d'impliquer les alliés nucléaires américains dans les efforts pour réduire et limiter les armes nucléaires, comme l'indique constamment la Russie.
Nous voudrions espérer que le trio nucléaire occidental prendra ses responsabilités. Il est temps de l'appeler à renoncer à la rhétorique menaçante et de passer à l'interaction pratique avec la Russie afin de renforcer la sécurité internationale et la stabilité stratégique.
Sur le soutien de Bellingcat aux terroristes dans l'espace médiatique
Le site Bellingcat est connu pour ses investigations "journalistiques" sensationnelles principalement dirigées contre la Russie. Je rappelle que cette organisation a été créée en 2014 par le Britannique Eliot Higgins, et qu'elle se positionne comme une publication indépendante. En réalité, cette structure s'occupe depuis des années de compiler des faits en y incorporant des fakes, en présentant, par exemple, les terroristes et les radicaux comme des "victimes" tout en cachant au public l'information désagréable. Ce n'est pas la seule chose qu'ils font, mais je voudrais me concentrer sur cet aspect précis de leur "créativité".
Les médias ont mis la main sur la correspondance du chef de la rédaction de Bellingcat, qui prouve qu'Eliot Higgins a intentionnellement dissimulé le fait que les terroristes sévissant en Syrie détenaient l'arme chimique. La correspondance indique qu'en 2013, le chef de l'organisation militaire "Fils de la liberté" Matthew VanDyke a rapporté à Eliot Higgins que les combattants syriens possédaient des armes chimiques. Malgré cela, Bellingcat a publié plusieurs fois des informations accusant sans preuve les autorités syriennes d'utiliser des armes chimiques. L'un des exemples les plus marquants de telles mises en scène a été l'incident dans la ville syrienne de Douma en 2018, qui s'était ensuivi d'une série de frappes aériennes illégales des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni contre la Syrie souveraine.
Bellingcat s'est également distingué par ses tentatives de faire passer les membres de la fameuse organisation pseudo-humanitaire "Casques blancs" travaillant en Syrie pour des sauveteurs dévoués. Cette structure est bien connue pour son activité illégale consistant en pillages, racket, mises en scène d'attaques chimiques, ou encore frappes aériennes et d'artillerie, ainsi que pour sa complicité avec les terroristes. Les "enquêteurs de Bellingcat" ont compensé l'absence d'arguments niant les crimes des "Casques blancs" par des attaques propagandistes infondées contre la Russie et la Syrie.
L'activité de la rédaction visant à manipuler l'opinion publique et à répandre de la désinformation ne s'arrête pas là. Les liens étroits directs et indirects de Bellingcat avec les services de renseignement des pays de l'Otan sont un secret de Polichinelle. L'organisation travaille très étroitement avec plusieurs grands médias en Allemagne, qui sont régulièrement utilisés par les renseignements allemands pour organiser des fuites et des désinformations, ainsi que pour promouvoir des campagnes de propagande qui sont honteusement cachées en Allemagne et dans d'autres pays de l'UE derrière le terme de "communication stratégique". C'est précisément la "communication stratégique" en action. Il est très révélateur que le site Bellingcat produise en grande partie le contenu médiatique sur lequel Berlin base ses accusations visant la Russie concernant plusieurs sujets activement et continuellement promus par l'Allemagne: la prétendue attaque de "hackers de la GRU" omniprésents contre le Bundestag en 2015 et la prétendue "implication de la Russie dans l'assassinat, en 2019, du terroriste Zelimkhan Khangochvili" qui réside légalement dans la capitale allemande, ou encore le prétendu "empoisonnement" d'Alexeï Navalny par une arme chimique. Ces trois sujets ont été activement diffusés. Tous ces "scoops" avec les problèmes syriens et l'affaire britannique des Skripal sont signés par des journalistes britanniques à première vue ordinaires et leurs complices de Bellingcat capables, selon eux, de trouver sur les réseaux sociaux les preuves d'absolument tout, qui plus est de ce qui n'a jamais eu lieu.
C'est une logique complètement absurde et sans issue. D'un côté, on accuse Moscou du travail de centaines de milliers de hackers russes qui peuvent bouleverser l'agenda national du plus grand État - les États-Unis. Le même rapport a été publié par les renseignements: "La Russie s'ingère sur internet", "les hackers", "les bots". C'est la première partie.
La seconde partie, c'est quand les pseudo-médias (comme Bellingcat) nous disent avoir trouvé de nombreuses preuves contre la Russie parce que tout se trouve sur les réseaux sociaux. C'est contradictoire. Si sur internet sévissent des centaines de milliers de hackers russes, ils ne diffuseraient certainement pas sur les réseaux sociaux du contenu antirusse. Ou alors il y a effectivement beaucoup de contenu antirusse sur les réseaux sociaux, mais dans ce cas il faut renoncer à l'hypothèse des "milliers de centaines de hackers russes". C'est une impasse. C'est le serpent qui se mord la queue. C'est absurde, mais derrière se trouve le travail des "communications stratégiques" (comme on dit au sein de l'Otan).
En l'absence de preuves réelles contre la Russie, des sanctions sont décrétées contre elle sur la base des enquêtes montées de toutes pièces d'une publication en ligne compromise depuis longtemps et de quelques charlatans qui se trouvent derrière.
Sur la présentation au parlement britannique d'un projet de loi "Sur la police, le crime, les condamnations et les tribunaux"
Nous avons remarqué le projet de loi soumis récemment au parlement britannique "Sur la police, le crime, les condamnations et les tribunaux", qui contient des termes appelés à durcir la législation britannique sur les manifestations et élargit les pouvoirs de la police du pays. S'agit-il bien du même pays qui avait réagi par une salve aux manifestations illégales dans notre pays? Du pays qui parlait des droits de l'homme et du fait qu'en Russie était constaté un "recul" de la démocratie, voire son déclin? C'est impossible. Où s'agit-il de choses différentes?
Les nouveautés initiées par le Ministère britannique de l'Intérieur prévoient notamment la complication des procédures d'organisation des marches et des rassemblements, élargissent les pouvoirs de la police pour réagir aux manifestations en cas de hausse des risques pour la sécurité publique, pendant que le Ministre de l'Intérieur reçoit le pouvoir d'intégrer dans les actes administratifs la définition nette de la notion de "trouble à l'ordre public". Encore un peu et je sens qu'au Royaume-Uni apparaîtront également des "terroristes intérieurs", comme aux États-Unis.
Nous ne remettons pas en question le droit du gouvernement britannique à déterminer lui-même le perfectionnement de sa législation nationale. Nous voudrions noter, en même temps, qu'au sein de la société britannique cette initiative législative est perçue de manière très controversée, notamment comme une tentative des forces de l'ordre britannique de se délier complètement les mains. Du moins, c'est ainsi que s'expriment une partie des analystes britanniques.
Nous espérons que Londres saura maintenir un équilibre d'intérêts et empêchera une situation où seraient remises en question les obligations internationales du pays de garantir les libertés et les droits fondamentaux des citoyens, ainsi que la renommée des Anglais revendiquant le rôle d'arbitre mondial des droits de l'homme.
Les signaux alarmants venant de Grande-Bretagne ces derniers jours indiquent que ces craintes ne sont pas du tout infondées. Les images des actions des forces de l'ordre, des policiers britanniques, soi-disant pour rétablir l'ordre dans les rues de leurs villes, ont fait le tour du monde. Les actions injustement violentes et disproportionnées de la police britannique à Londres pendant les récentes manifestations pacifiques en hommage à la jeune Britannique Sarah Everard, retrouvée morte le 10 mars (d'ailleurs, pour son meurtre a été inculpé un collaborateur de l'unité de protection des missions diplomatiques et des bâtiments gouvernementaux de la police de Londres) sont préoccupantes. Comme des centaines de milliers de personnes à travers le monde, nous avons été bouleversés par les images où l'on voit des manifestantes violentées par la police, littéralement traînées par les cheveux sur le macadam, les bras tordus. On voyait que la police agissait de manière "professionnelle" - je veux dire par ce terme que la police britannique avait manifestement été formée à de telles méthodes violentes.
Ces méthodes inhumaines des policiers britanniques ont suscité une forte critique même du côté des représentants politiques locaux. Par exemple, le maire de Londres Sadiq Khan a parlé du caractère injustifié et disproportionné des actions de la police. L'opposition a appelé la commissaire de la police de la capitale Cressida Dick à démissionner, alors que la Ministre britannique de l'Intérieur Priti Patel a noté que les scènes filmées pendant les manifestations étaient "regrettables". Ce n'est pas la bonne rhétorique, il faut être plus ferme. Relisez vos tweets adressés à la Russie, à nos forces de l'ordre. Ils étaient plus nets et marquants.
Tout cela souligne une fois de plus la nécessité, pour les partenaires étrangers de Londres, les structures internationales et les ONG des droits de l'homme, de suivre attentivement les actions et les initiatives du gouvernement britannique dans le domaine de la police, aussi loin que le Royaume-Uni s'écartera des normes démocratiques.
Sur l'article de Gudlaugur Thor Thordarson, Ministre des Affaires étrangères de l'Islande, intitulé "Une défense forte est la base de la paix"
Je voudrais commenter l'article du Ministre islandais des Affaires étrangères Gudlaugur Thor Thordarson intitulé "Une défense forte est la base de la paix" publié le 11 mars 2021 dans le journal Morgunblaðið.
D'après le ministre, la création de l'arsenal nucléaire de l'Otan a résulté directement de l'élaboration de l'armement nucléaire de l'URSS. Nous avons revérifié plusieurs fois pour savoir si nous avions bien lu. C'est impossible! Le ministre islandais des Affaires étrangères ne peut pas écrire une telle chose. Mais il l'a fait. A cet égard, nous devons rappeler à monsieur Thordarson un fait historique (peut-être que l'Islande possède de nouvelles informations, mais ce n'est pas le cas pour le reste du monde): le premier État qui s'est doté de l'arme nucléaire est les États-Unis, en 1945. Les États-Unis restent également les seuls à l'avoir utilisée. Cela pourrait peut-être choquer, mais la tragédie de Hiroshima et de Nagasaki est également liée à l'usage de l'arme nucléaire par les États-Unis. L'URSS a commencé à développer son arsenal nucléaire précisément en réponse à cette menace directe pour son existence.
Nous partons du principe que le renforcement de la sécurité internationale et de la stabilité stratégique nécessite un attachement égal des parties. Dans ce contexte, nous notons avec satisfaction la prolongation, en février 2021, du Traité sur la réduction des armes stratégiques entre la Fédération de Russie et les États-Unis. Je voudrais noter que la Russie était l'initiatrice de cette décision. Pour une raison qu'on ignore, monsieur Thordarson ne l'a pas mentionné dans son article - c'est visiblement un fait insignifiant pour lui.
Le ministre a tout de même reconnu que la réciprocité était un élément crucial de la sécurité internationale et que c'est seulement sur cette base qu'il serait possible d'avancer vers le désarmement nucléaire. En effet, la réciprocité est la pierre angulaire de la réduction des arsenaux nucléaires et, au final, de l'objectif commun d'un monde non nucléaire - objectif que la Russie fait tout pour atteindre. Nous prônons de manière immuable le respect total des engagements pris par les parties dans le cadre des accords nucléaires. Nous sommes prêts à un dialogue objectif pour surmonter le préjudice infligé plus tôt par Washington à l'architecture de maîtrise des armements et sur de nouveaux accords éventuels en ce sens qui tiendraient compte de tous les facteurs contemporains de la stabilité stratégique.
Nous appelons à ne pas oublier le rôle constructif de l'Islande dans l'organisation et le déroulement en 1986, sur son territoire, de la rencontre historique entre Mikhaïl Gorbatchev et de Ronald Reagan, qui a marqué la fin de la période de confrontation entre l'URSS et l'Occident collectif, et à s'abstenir de faire de telles déclarations créant un fond médiatique défavorable, notamment en prévision de la session ministérielle du Conseil de l'Arctique à Reykjavik en mai 2021.
Sur l'entrave à l'activité journalistique de la chaîne RT Deutsch
Je voudrais revenir sur un fait déjà évoqué lors des conférences de presse précédentes et pendant la rencontre avec les médias allemands. Le 26 février 2021, la Commerzbank allemande a envoyé une notification écrite concernant la clôture, à partir du 31 mai, des comptes des agences de presse RT Allemagne et Ruptly. En tant que motif, la banque se réfère au droit de cesser la coopération avec un client de manière unilatérale sans explication.
Bien que des questions aient été posées (et pas seulement par des médias russes) compte tenu de la résonance de l'affaire, la banque n'y a pas répondu. La banque n'a pas commenté ses actions. En dépit de nos appels adressés à Berlin à influer sur cette situation, il n'ose pas le faire. Même si par le passé de telles situations avaient pu être réglées après nos requêtes adressées à Berlin. Le fait que des dizaines d'autres grandes banques allemandes et internationales, ainsi que des établissements financiers régionaux contactés par la direction du bureau, aient déjà répondu par un refus de coopérer sans aucun argument prête à penser, voire témoigne directement du fait qu'ils subissent la pression des organes compétents allemands - ou alors d'un "miracle". L'absence de commentaires d'une banque et de toutes les autres qui clôturent les comptes des médias russes ou refusent de les ouvrir, l'absence de commentaires et d'informations venant de la banque qui témoigneraient d'une infraction de la législation locale par les médias russes indiquent clairement que, premièrement, les médias et les journalistes russes n'ont pas enfreint cette législation, et que, deuxièmement, c'est une affaire politique.
Il n'est pas un secret que les projets de la compagnie médiatique de lancer d'ici fin 2021 une diffusion télévisuelle germanophone à part entière sur le territoire allemand suscitent une profonde irritation de Berlin. Les journalistes du bureau sont devenus l'objet d'une véritable persécution. L'un des exemples les plus récents et représentatifs concerne l'article écrit par le porte-parole de l'Association des journalistes allemands Hendrik Zoerner, publié sur le site officiel de l'Association, dans lequel il sabote ouvertement le recrutement du personnel par RT Deutsch et insulte les nombreux collaborateurs du holding RT.
Le responsable d'une association professionnelle de journalistes, censé comprendre ce qu'est l'éthique professionnelle et respecter les collègues du métier, écrit, je cite: "Celui qui travaille pour RT a dit adieu au journalisme critique et indépendant. Et qu'ils le veuillent ou non, les collaborateurs de RT participent à la déstabilisation de la démocratie" L'auteur n'a pas pris la peine de préciser en quoi consistait la "déstabilisation de la démocratie". Il n'a pas non plus précisé ce que c'était. Ne serait-ce pas la présence d'un point de vue alternatif? Si oui, alors c'est la base de la démocratie. Peut-être que l'Allemagne l'a oublié ou tente de le faire.
Nous trouvons ces attaques non seulement contreproductives, mais également agressives. Nous comprenons la nervosité de la communauté journalistique allemande qui a visiblement peur de faire face à un concurrent comme RT, mais il faut tout de même rester dans le cadre des principes éthiques et démocratiques. Il conviendrait probablement de relire les engagements internationaux de l'Allemagne, de respecter la liberté d'expression et d'empêcher une approche discriminatoire des journalistes.
Nous sommes indignés par la discrimination ouverte visant la chaîne RT en Allemagne, ainsi que par la persécution de ce média. L'Allemagne n'est pas la seule.
Nous constatons une telle approche envers les journalistes non seulement de ce holding, mais également d'autres journalistes russes dans plusieurs pays de l'UE. Les persécutions peuvent viser aussi bien des médias russophones que des journalistes à part. Récemment, la Pologne a refusé de laisser entrer un correspondant russe sous un faux prétexte. Plus tôt, un autre journaliste russe n'avait pas simplement eu des problèmes avec un visa polonais: son visa a été annulé, puis son interdiction de séjour a été prolongée de cinq ans. Ce ne sont pas des doubles standards. C'est un véritable obscurantisme dans lequel se trouvent des pays entiers de l'UE, comme nous pouvons le voir. D'un côté, les capitales de ces pays parlent constamment de la liberté d'expression et des droits de l'homme, de l'autre, ils bafouent sans gêne ces principes démocratiques fondamentaux au profit de leurs intérêts conjoncturels.
Nous trouvons donc important de souligner que toutes les actions engagées par le média russe sont absolument légales (s'il existe d'autres informations, veuillez les fournir), et toutes les réclamations à leur égard sont purement politiques et sont soutenues par les institutions publiques allemandes.
En l'absence de position constructive de Berlin, nous nous adresserons aux organisations internationales compétentes. Nous demandons de réagir à la violation des droits des journalistes de RT en Allemagne. Nous préparerons impérativement des lettres pour les envoyer aux structures internationales concernées.
Nous avons déjà déclaré lors des conférences de presse précédentes que si la situation relative à RT en Allemagne n'était pas réglée, des contremesures seraient prises de notre côté. A cela, on nous répond que notre ton est déplaisant. Nous n'apprécions pas non plus votre ton, et ce depuis longtemps.
Des contremesures seront prises si la situation n'est pas réglée.
Sur l'ouverture à Jérusalem d'une "représentation diplomatique" kosovare
Le 14 mars à Jérusalem a été ouverte une "ambassade" kosovare. Inutile de rappeler que cette démarche est contraire à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies stipulant que le statut du Kosovo, y compris son droit d'entretenir des relations diplomatiques à part avec d'autres pays, reste encore à définir.
Dans ce contexte, nous voudrions réaffirmer la position fondamentale de la Russie concernant Jérusalem. Elle reste inchangée: cette ville doit devenir la capitale de deux États indépendants, de la Palestine et d'Israël, ouverte aux fidèles des trois religions monothéistes. Nous partons du principe que les paramètres concrets de l'accord relatif au statut de Jérusalem seront élaborés lors de négociations israélo-palestiniennes directes sur la base connue du droit international en s'appuyant sur les résolutions 476 et 478 du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que sur la résolution 2253 de l'Assemblée générale des Nations unies.
Nous continuerons de défendre cette approche dans notre travail avec les Palestiniens et les Israéliens, ainsi qu'avec d'autres partenaires internationaux, notamment dans différents formats collectifs - y compris le Quartet de médiateurs internationaux pour le Proche-Orient.
En ce qui concerne le problème du Kosovo, nous prônons systématiquement son règlement en s'appuyant sur le droit international, soutenons l'aboutissement pour Belgrade et Pristina à une solution viable et mutuellement acceptable qui devra être approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unies et correspondre aux intérêts du peuple de la Serbie.
Nous avons reçu des questions concernant la réaction de Belgrade à l'ouverture d'une "ambassade" kosovare, demandant si une protestation avait a été exprimée à Israël par le gouvernement serbe, si des notes de protestation avaient été envoyées par la Serbie, si Belgrade considérait cette action comme offensante. Je laisse ces questions sans commentaire et les adresse aux autorités serbes. Cette question ne concerne pas le Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'inauguration d'un monument en hommage à Iouri Gagarine dans la capitale indonésienne
Le 10 mars à Jakarta s'est déroulée l'inauguration d'un monument en hommage à Iouri Gagarine à l'occasion de son anniversaire, constituant un événement marquant pour les relations russo-indonésiennes traditionnellement amicales.
A la cérémonie solennelle ont participé l'Ambassadrice de Russie en Indonésie Lioudmila Vorobieva, le gouverneur de Jakarta Anies Baswedan, et le premier vice-Ministre indonésien des Affaires étrangères Mahendra Siregar. Le Ministre du gouvernement de Moscou Sergueï Tcheremine a prononcé un discours vidéo.
Iouri Gagarine est bien connu dans le "pays des 17.000 îles". En juin 1961, deux mois après son vol historique, une grande récompense nationale indonésienne, l’Étoile de Mahaputra, a été remise au premier cosmonaute de la Terre par le Président Sukarno personnellement. Certains citoyens indonésiens portent les prénoms Iouri et Gagarine.
Sur la journée du Pakistan
Le 23 mars, la République islamique du Pakistan célèbre la journée du Pakistan, sa fête nationale, à l'occasion de l'adoption en 1940 de la "Résolution pakistanaise" qui a initié le mouvement pour la création d'un État indépendant, et de l'adoption, en 1956, de la première Constitution du pays. Le peuple pakistanais ami a acquis sa liberté en 1947 après une lutte difficile contre le colonialisme anglais.
Le Pakistan est respecté à juste titre sur la scène internationale en tant que pays indépendant jouant un rôle notable dans les affaires régionales et internationales. Les Pakistanais sont fiers à juste titre de leur histoire très ancienne, de leur patrimoine culturel, ainsi que de leurs acquis dans le développement socioéconomique.
Les relations russo-pakistanaises ont un caractère amical dynamique. Même dans le cadre de la pandémie de coronavirus, nos pays entretiennent un dialogue politique régulier, notamment à haut niveau et au sommet, ainsi qu'une coopération constructive dans le cadre des organisations internationales telles que l'Onu et l'OCS. La coopération commerciale et économique a un grand potentiel.
Nous félicitons nos amis pakistanais pour leur fête nationale et leur souhaitons paix, prospérité et bien-être.
Point de situation sur le coronavirus à l'approche de la saison touristique
La saison des vacances du printemps et de l'été arrive. Différents pays engagent des démarches pour relancer le secteur touristique, peu à peu les frontières s'ouvrent. Malheureusement, dans certaines régions, elles se ferment. C'est un processus permanent. Il s'agit de l'ouverture des frontières aux étrangers. En même temps, des incertitudes persistent quant à l'évolution du nouveau coronavirus à l'échelle mondiale. Les spécialistes indiquent que le virus reste actif, que de nouveaux variants sont enregistrés. Ce n'est pas une estimation politique mais l'avis des experts à ce sujet.
Nous attirons une nouvelle fois l'attention de nos citoyens sur la nécessité de tenir compte de la situation épidémiologique actuelle, et de peser minutieusement et globalement tous les risques et dangers inhérents aux voyages touristiques à l'étranger. Si vous prenez tout de même la décision de partir à l'étranger, nous vous prions de prendre préalablement connaissance des conditions d'entrée dans tel ou tel pays, de respecter rigoureusement les normes sanitaires, ce qui est nécessaire pour franchir la frontière et monter à bord d'un avion, ainsi que de comprendre qu'à tout moment (vous avez vu de tels exemples ces derniers mois) la situation logistique liée à l'adoption de mesures et restrictions supplémentaires peut évoluer.
Nous vous rappelons l'existence de notre application "Assistant à l'étranger". Les informations mises à jour sont publiées sur les sites des ambassades.
Je voudrais souligner de nouveau que la situation évolue de manière dynamique dans tous les pays sans exception. Pratiquement tous les jours, toutes les semaines, nous assistons quelque part sur notre planète à des changements des règles de franchissement de la frontière à cause de la pandémie, à l'adoption de restrictions supplémentaires ou, au contraire, à l'assouplissement du régime de pandémie. Il faut être prêt à tout, avoir toutes les informations, suivre l'actualité et calculer tous les risques.
Réponses aux questions:
Question: Bien que les sanctions, les démarches et les déclarations antirusses se renforcent ces dernières années, une accusation directe visant le chef de l’État russe semble être une démarche hostile et sans précédent. Pensez-vous que la démarche du Président américain Joe Biden soit intentionnelle, vise à détériorer davantage les relations déjà compliquées entre les deux pays? Comment cela pourrait-il se refléter sur les aspects de la coopération qui ont encore de l'importance aujourd'hui? Par exemple, en ce moment à Moscou se déroule une conférence sur la paix en Afghanistan avec la participation de représentants américains, et il existe d'autres domaines de coopération mutuellement avantageuse: la lutte contre le terrorisme, le règlement des conflits régionaux, le désarmement, etc.
Réponse: J'ai déjà commenté toutes ces questions, mais par respect pour vous je peux répéter. Que n'avons-nous déjà entendu de la part de l'Occident collectif ou de pays à part, de leur direction politique, ces dernières années et même décennies!
Notre intention d'inviter l'Ambassadeur de Russie à Washington Anatoli Antonov pour consultations avec les institutions russes sur l'état des relations bilatérales russo-américaines: personne ne se rappelle d'une telle démarche ces dernières années, voire décennies. De tels exemples se sont déjà produits, mais ils étaient liés à des problèmes concrets. Mais l'analyse de la totalité des relations bilatérales est réellement une chose sans précédent non seulement dans l'histoire des relations bilatérales russo-américaines, mais également dans l'ensemble.
Vous mentionnez qu'aujourd'hui à Moscou se déroule une activité consacrée à l'Afghanistan, à laquelle sont présents des représentants américains, comment cela se reflétera et ainsi de suite. Où est la logique? Vous-même venez de dire que les déclarations faites étaient inadmissibles. Autrement dit, quelqu'un doit "admettre" des déclarations inadmissibles et nous devons détériorer les relations bilatérales déjà dans l'impasse? Il est absolument insensé de suivre une telle logique. Continuer de détruire, mettre des bâtons dans les roues ou inventer de nouvelles ruses: ce n'est certainement pas la stratégie russe. Il faut prendre les affaires en main et effectuer un grand travail pour changer l'état des relations bilatérales.
Question: Une délégation libanaise de la fraction parlementaire Loyauté envers la résistance, représentant le Hezbollah, s'est rendue récemment à Moscou. Que pouvez-vous dire des résultats de la visite de cette délégation en Russie, de ses entretiens avec la direction du Ministère russe des Affaires étrangères? Comment cette visite et ses résultats se refléteront-ils sur la situation au Liban, où se déroule un processus complexe de constitution du gouvernement, ainsi qu'en Syrie voisine, où les deux camps coopèrent depuis plusieurs années de manière productive dans la lutte contre le terrorisme international?
Réponse: Dans l'ensemble, Moscou est satisfait des résultats des contacts avec les représentants de la direction du parti libanais Hezbollah, qui ont eu lieu pendant la visite dans la capitale russe du chef du bloc parlementaire Loyauté envers la résistance, Mohammad Raad, et de sa délégation. Nous espérons que l'échange d'avis et les ententes conclues lors des rencontres des représentants libanais au Ministère russe des Affaires étrangères, à la Douma d’État et au Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, contribueront au règlement au plus vite de la crise gouvernementale au Liban, au progrès du processus de paix global en Syrie et, dans l'ensemble, au maintien de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient.
Question: La Russie soutient-elle l'idée de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Geir Pedersen, qui a déclaré qu'un nouveau format international pour le processus de paix en Syrie serait nécessaire et qu'il devrait inclure la Russie, les États-Unis, l'Iran, la Turquie, l'UE et les pays arabes?
Réponse: A l'heure actuelle, le format d'Astana reste le seul format international de contribution au processus de paix en Syrie ayant prouvé son efficacité pratique. Les décisions prises dans le cadre d'Astana avec la participation de deux délégations syriennes représentant le gouvernement syrien et l'opposition armée, ainsi que le travail coordonné des pays garants (Russie, Iran, Turquie) qui a suivi, ont permis d'établir et de maintenir un cessez-le-feu durable en Syrie. Cela a sauvé des milliers de vies et a créé les conditions nécessaires pour faire avancer la normalisation globale en Syrie.
Je rappelle également que ce sont les pays garants mentionnés qui ont soutenu le Congrès du dialogue national syrien de Sotchi en janvier 2018, dont les décisions ont conduit à la formation et au lancement du travail du Comité constitutionnel intersyrien à Genève.
Malheureusement, le processus de paix syrien n'avance pas aussi rapidement qu'on le voudrait. Cela allonge et ne facilite pas les souffrances du peuple syrien (notamment des millions de réfugiés et de déplacés internes), complique la reconstruction de l'infrastructure socioéconomique détruite, et complique les consultations intersyriennes à Genève. Vous pouvez trouver facilement la réponse à la question de savoir pourquoi cela se produit dans la déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de l'Italie et de la France récemment publiée à l'occasion des dix ans du début de la crise syrienne. Cette démarche collective témoigne clairement de la réticence de l'Occident à accepter la réalité actuelle en Syrie. Il espère encore tourner la situation à son avantage tout en punissant les "coupables".
La position de la Russie est fondamentale. Nous l'exprimons régulièrement. Pour les dix ans du début de la crise syrienne, nous avons préparé une publication globale.
Nous soutenons la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie. Nous basons notre politique sur les normes et les principes fondamentaux du droit international. La résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la nécessité de soutenir le processus de paix mené par les Syriens eux-mêmes, adoptée à l'unanimité, reste notre priorité. Nous contribuons précisément à un tel processus de paix et à la réconciliation post-conflit en Syrie après la défaite des terroristes internationaux en travaillant avec le gouvernement de ce pays, avec les opposants, en mobilisant notamment l'aide internationale apportée au peuple syrien pour surmonter les conséquences de la crise gravissime et, évidemment, en apportant notre aide humanitaire.
Nous voyons que, ces derniers temps, les pays occidentaux ont réagi à chaque démarche de Damas visant à chercher des solutions politiques et à stabiliser la situation dans le pays par un durcissement du blocus financier et politique de la Syrie dans le cadre du fameux "Caesar Act" et d'autres décisions similaires. Ils ne cessent pas leurs appels provocateurs à traduire en justice les responsables politiques et militaires syriens pour de prétendus "crimes de guerre" dans la lutte contre les terroristes internationaux.
De telles approches sont promues par ceux qui ont apporté une grande "contribution" au déclenchement du conflit intérieur en Syrie, à l'arrivée dans ce pays de dizaines de milliers de combattants étrangers qui ont rejoint ensuite les rangs de Daech et d'autres organisations terroristes internationales reconnues comme telles par le Conseil de sécurité des Nations unies. Par ceux qui, sous couvert de fausses accusations du gouvernement syrien d'avoir utilisé l'arme chimique contre son propre peuple, ont lancé des frappes massives contre des sites sur le territoire syrien en utilisant les armes les plus modernes. Par ceux qui, encore aujourd'hui, occupent illégalement une grande partie du territoire syrien, alimentent sciemment les tendances séparatistes et, en parallèle, pillent ouvertement les ressources naturelles appartenant au peuple syrien.
Lors d'une récente visite de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Geir Pedersen à Moscou, nous avons déjà entendu sa volonté de créer un nouveau mécanisme collectif de contribution au processus de paix avec la participation des pays du format d'Astana, ainsi que de certains membres du "Petit groupe".
Je voudrais souligner que l'efficacité est le point primordial de tout format international. Peut-on la garantir dans les conditions actuelles compte tenu de la position franchement destructive de plusieurs acteurs potentiels, dont j'ai déjà parlé? La création d'un nouveau format ne conduit pas automatiquement au changement des approches politiques. Au contraire, le changement de la vision de la situation et de l'attitude envers celle-ci peut conduire à l'apparition de points de convergence supplémentaires chez les partenaires qui restaient jusque-là des côtés différents des barricades.
Nous prônons toujours le dialogue, mais un dialogue constructif basé sur le droit international et non sur l'aspiration à réaliser ses propres projets géopolitiques. Sinon ce n'est plus un dialogue.
L'idée de l'Envoyé spécial Geir Pedersen mérite certainement que les pays directement impliqués dans la crise syrienne y réfléchissent sérieusement. Notamment dans le contexte de la question de savoir quel rôle sera imparti dans ce format aux Syriens: au gouvernement et aux groupes disparates qui disent faire partie de l'opposition? Son travail sera-t-il basé sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies?
Pour conclure, je voudrais souligner encore une fois que nous étions et restons ouverts aux contacts avec les partenaires régionaux et internationaux sur la Syrie. Nous sommes prêts à coopérer avec tous ceux qui témoignent d'un véritable intérêt pour surmonter au plus vite la crise en Syrie en respectant la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de ce pays.
Question: Que pouvez-vous dire du récent article du politologue japonais et ancien diplomate Akio Kawato, qui a suggéré de montrer la capacité du Japon à bloquer les détroits de La Pérouse et de Tsugaru par lesquels passent les principaux itinéraires d'approvisionnement entre la partie continentale de la Russie et les Kouriles du Sud?
Réponse: Je peux dire que vous avez correctement précisé qu'il s'agissait d'un ancien fonctionnaire de l'appareil public japonais - c'est très important pour comprendre de plusieurs points de vue. Nous analysons de tels appels, indépendamment de leur auteur. Tous les appels à tenter d'intimider (qui sont présentés comme un moyen tactique dans les négociations sur le problème du traité de paix) ne suscitent rien d'autre que du regret.
A noter que ces déclarations sont faites par un ancien haut responsable du Ministère des Affaires étrangères du Japon, qui a longtemps travaillé sur le dossier russe et a occupé le poste d'ambassadeur dans plusieurs pays de la CEI.
De telles approches ne peuvent que mener le dialogue bilatéral dans une impasse, mais elles sont incapables de changer la réalité: la souveraineté de la Russie dans les Kouriles du Sud est incontestable.
Question: Que pensez-vous de la publication, en mars 2021 aux États-Unis, du livre "Petite-fille d'un nazi: comment j'ai découvert que mon grand-père était un criminel de guerre" écrit par la journaliste américaine Silvia Foti, petite-fille du collaborationniste lituanien Jonas Noreika?
Réponse: Les tentatives de glorifier et de réhabiliter Jonas Noreika, de faire passer ce complice des hitlériens pour un "combattant pour l'indépendance" ne cessent pas en Lituanie. J'ai beaucoup parlé à ce sujet aujourd'hui mais voici un autre exemple, cette fois en Lituanie. Des plaques commémoratives sont accrochées en son honneur à Vilnius et dans d'autres villes lituaniennes. Des rues et des écoles portent son nom. De plus, des tentatives continuent d'être entreprises pour justifier l'activité criminelle de Jonas Noreika avec des arguments très étranges, comme quoi il n'aurait pas fusillé personnellement des Juifs et aurait même planifié leur sauvetage.
Cependant, les faits témoignent du contraire: cet homme a personnellement signé des documents sanctionnant la création des conditions pour massacrer la population juive. Il recevait des encouragements, notamment matériels, des fascistes, pour son travail sordide.
La publication du livre de Silvia Foti en anglais aux États-Unis est présentée comme une tentative de dévoiler au lecteur occidental la vérité sur les crimes contre l'humanité pendant la Seconde Guerre mondiale perpétrés par l'un des leaders de la bande des "Frères de la forêt" en Lituanie. Selon l'auteur, ce point de vue est appelé à créer ou à aider à voir le tableau réel des agissements de ce complice des fascistes. Notre position fondamentale est connue et je l'ai brièvement exprimée encore une fois aujourd'hui.
Question: Une question concernant les déclarations peu adéquates du Président américain Joe Biden au sujet du Président russe Vladimir Poutine: qu'en est-il des excuses? Je voudrais connaître les dernières "informations" sur ce scandale.
Réponse: Ce n'est certainement pas notre scandale. Veuillez poser ces questions aux représentants américains. Qu'ils commentent, d'une manière ou d'une autre. Nous avons été consternés par l'immense nombre de porte-paroles, de représentants officiels, de responsables américains en charge de commenter la ligne officielle de la Maison blanche qui se sont "fermés" à ces commentaires en gardant le silence à ce sujet. Cette question s'adresse aux États-Unis, pas à nous.
Vous connaissez notre position fondamentale concernant le développement des relations avec tous les pays, notamment avec les États-Unis. Même dans les moments les plus difficiles, quand les points de vue divergeaient sur des choses fondamentales, la Russie disait que tout devait être réglé par les négociations. Pas parce que nous apprécions ou non tel ou tel pays. Pas parce que nous apprécions le représentant de ce pays et pas d'un autre. Nous comprenons que derrière la politique se trouvent les intérêts des populations de nos pays et qu'effectivement, les intérêts nationaux des États peuvent diverger. Mais il ne faut pas oublier les intérêts des citoyens. Nous sommes toujours partis de cette logique.
Permettez-moi de ne pas faire leur travail. Demandez des commentaires aux représentants de ce pays qui a toujours été fier de sa "liberté d'expression" et parle du respect des médias et des journalistes. Les États-Unis ont tant enseigné au monde entier "voici les bons journalistes et les mauvais". Voici la "propagande" et voici les "bons" médias. Qu'ils prouvent maintenant leur véritable attitude envers la liberté d'expression, qu'ils affichent leur attitude envers les journalistes. Qu'ils cessent de les fuir et commentent tout ce qui se passe chez eux. Je pense que cela leur serait très utile.
Il existe un excellent proverbe russe, qui pourrait être traduit ainsi: quand le vin est tiré, il faut le boire. Devoir à la maison: traduire cette expression dans votre langue nationale.
Question: Permettez-moi de vos transmettre les félicitations des lecteurs bulgares à l'occasion de l'anniversaire de la réunification de la Russie et de la Crimée.
Ma première question concerne le blocage de contenu sur les réseaux sociaux et d'autres plateformes - le contenu russe, le contenu jugé indésirable. Pendant son entretien avec des représentants des médias russes le 10 février 2021, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré qu'en cas d'actions hostiles contre la Russie, les géants étrangers de l'internet subiraient des restrictions.
En cas d'actions hostiles contre la Russie (blocage, suppression de contenu russe, etc.) décrétera-t-on des restrictions contre certains services et sites étrangers? La Russie est-elle prête à entamer le travail sur la création d'alternatives valables à de telles plateformes, susceptibles d'être accessibles pour les internautes du monde entier afin de préserver la liberté d'expression et d'accès à l'information?
Réponse: Je répondrai d'abord à votre seconde question. La Russie possède également ses propres plateformes très populaires dans notre pays et à l'étranger: VKontakte et d'autres. Certaines se développent actuellement. Je pense qu'elles se développeront encore plus activement.
Quant à votre première question, nous assistons à un "retour en arrière" total de la part des monopoles d'internet et donc de l’État, car les États-Unis ont pris des engagements internationaux. Un "retour en arrière" vis-à-vis de ses engagements de protéger la liberté d'expression, de respecter le pluralisme d'opinions et bien d'autres paramètres. Les blocages massifs que se permet notamment Twitter sont déjà entrés dans l'histoire. Des milliers d'utilisateurs subissent blocages, suppressions et autres actions répressives. Il s'agit aussi bien des utilisateurs ordinaires que des personnalités publiques et sociales. Alors que cette même compagnie et les États-Unis accusent la Russie, et notamment Roskomnadzor, de prétendue "atteinte à la liberté d'expression".
La réaction officielle de la compagnie Twitter aux avertissements de Roskomnadzor a été la suivante: "Nous continuons de défendre un internet ouvert à travers le monde et sommes préoccupés par les tentatives plus fréquentes de bloquer et de limiter le dialogue social en ligne". C'est cette même structure qui se dit préoccupée par les tentatives plus fréquentes de blocages et de restrictions du dialogue qui a bloqué son propre président et des centaines de publications de médias? Nous ne confondons rien? Comment est-ce possible?
Le Département d’État américain est encore un autre "univers alternatif": "Nous sommes inquiets de l'intensification des efforts de la Russie visant à contrôler l'internet et le contenu en ligne. L'expression des avis, des différends, notamment via l'internet, renforce la société au lieu de la menacer. La liberté d'expression joue un rôle important dans la constitution d'une société plus tolérante et inclusive." C'est déclaré par le Département d’État des États-Unis, pays qui a bloqué son propre président sur toutes les plateformes. Qui plus est, qui a tenté de l'argumenter. La différence est que si les géants américains de l'internet bloquent leur président et les utilisateurs américains et ailleurs dans le monde en le motivant par des aspects politiques sans le cacher, notre argumentation adressée en tant que réclamation à la compagnie Twitter est absolument connue et découle de la législation russe. C'est pourquoi elle fait autant contraste avec les déclarations infondées de la partie américaine (aussi bien des compagnies que des organes publics).
Je rappelle que depuis 2017, le service Twitter ne supprime pas le contenu qui incite des mineurs au suicide, qui contient de la pornographie pédophile, ainsi que des informations sur l'usage des stupéfiants. A la date du 10 mars 2021, 3.168 publications comportant des informations interdites (notamment 2.569 appelant des mineurs au suicide, 450 avec de la pornographie pédophile, 149 avec des informations sur l'usage des stupéfiants) n'ont toujours pas été supprimées.
Au total, Roskomnadzor a envoyé plus de 28.000 requêtes initiales et de rappel de suppression des publications et des liens illégaux.
Un autre exemple révélateur concerne le refus de se plier aux exigences du régulateur de supprimer les appels des mineurs au suicide le 3 mars dernier. Ce jour-là, selon les forces de l'ordre, ont été empêchées plusieurs tentatives de suicide de mineurs. Au lieu de s'occuper des problèmes d'actualité et de lutter contre les phénomènes criminels sur leurs plateformes, Twitter et d'autres plateformes numériques continuent d'organiser des "actions punitives" et de s'adonner à la censure politique contre des citoyens et des organisations russes.
Nous avons parlé aujourd'hui avec des collègues de Roskomnadzor. On note que Twitter ne supprime pas le contenu que les autorités russes exigent de retirer dans le segment russe, mais fait le "ménage" dans le segment occidental. C'est étonnant! Et ils ne professent pas des opinions ou des lois différentes. Ils suppriment tout cela chez eux, alors que les mineurs russes doivent être soumis à de tels actes illégaux de la part des gens qui utilisent les réseaux sociaux hors du cadre de la loi.
Et quand nous demandons pourquoi le contenu légal est supprimé et pourquoi le contenu illégal n’est pas supprimé, ils nous mentent constamment. Ils parlent d'abord d'erreurs techniques, puis renvoient aux modérateurs. Ensuite les modérateurs parlent aussi d'erreurs techniques, d'algorithmes mystérieux. C'est ridicule. Selon l'avis de l'administration de Twitter du 26 février dernier, "100 comptes russes qui seraient liés à l'Agence des investigations sur internet détérioreraient la foi en l'Otan et chercheraient à influencer les États-Unis". Une question à cette compagnie: est-ce que le Président français Emmanuel Macron a été bloqué sur les réseaux sociaux? Il a pourtant la foi en l'Organisation en parlant de la "mort cérébrale" de l'Otan. Non, il continue de travailler activement sur les réseaux sociaux.
Le 13 février dernier a été temporairement bloqué le compte officiel de la délégation russe aux négociations sur la sécurité et la maîtrise des armements à Vienne, en disant que c'était une "erreur technique".
Le 14 janvier dernier a été temporairement bloqué le compte de Sputnik V - "un accident".
Le 9 mai 2020, Facebook a bloqué pendant trois jours la page du journaliste Leonid Sviridov, de l'agence de presse Rossiya Segodnya, après la publication sur sa page d'une photo avec le Drapeau de la Victoire sur le Reichstag. C'était une "action punitive" massive des réseaux sociaux. Les exemples sont nombreux.
Sachant que les menaces directes, notamment visant les diplomates russes et le Ministère des Affaires étrangères, ne sont pas du tout bloquées (même si nous les signalons au réseau social), soit sont bloquées après plusieurs mois de travail laborieux en ce sens de notre part. Nous avons cité des exemples concrets.
Malheureusement, les réseaux sociaux américains, les géants de l'internet, ont eux-mêmes créé une telle situation par leurs actes illégaux.
Question: Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a annoncé aujourd'hui que des législatives anticipées seraient organisées en juin. Que pensez-vous de cette déclaration? D'après vous, comment ces élections se refléteront-elles sur la situation dans la région?
Réponse: Nous considérons la décision d'organiser des législatives anticipées en 2021 comme une affaire intérieure de l'Arménie. Nous avons noté que les parties avaient réussi à s'entendre sur la date des élections. Nous espérons que la campagne se déroulera dans une atmosphère constructive orientée vers un résultat à long terme.