Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 27 mars 2025
Sur une série d'attentats du régime de Kiev commis contre des journalistes russes
Je voudrais commencer par la situation concernant le terrorisme de l'information du régime de Vladimir Zelenski et dire quelques mots en complément de ce dont tout le monde parlait hier, l'assassinat de journalistes russes.
Nous avons été contraints à plusieurs reprises de commenter la tactique terroriste du régime de Kiev à l'égard des médias russes, des correspondants de guerre et des représentants de la sphère médiatique dans son ensemble. Nous avons constaté que les néonazis avaient déclenché une véritable chasse aux journalistes russes qui se trouvent dans la zone de l'opération militaire spéciale ou à proximité.
Nous comprenons parfaitement que cela a commencé bien plus tôt. C'était lorsque le site extrémiste Mirotvorets a été créé, où les journalistes étaient les premiers à être inscrits. Du point de vue du régime de Kiev, ils doivent être éliminés. Ils ont été tués en plein centre des villes, ont été victimes d'explosions et continuent d'être tués dans la zone de l'opération militaire spéciale et à proximité.
Pourquoi sont-ils là-bas? Non pas parce qu'ils sont militaires ou membres des forces armées. Précisément parce qu'ils sont civils, qu'ils sont journalistes et qu'ils couvrent les événements qui s'y déroulent. Le régime terroriste de Kiev élimine les journalistes partout. Qu'ils soient en première ligne ou qu'ils travaillent à l'arrière, les néonazis tuent les journalistes parce qu'ils racontent la vérité.
Je ne peux pas m'empêcher de dire que l'acharnement, littéralement l'accès de rage avec lequel ces derniers jours les extrémistes, les terroristes de la clique de Vladimir Zelenski rôdent à la recherche de correspondants désarmés et de leurs équipes de tournage, et les frappent avec tous les types d'armements possibles (naturellement fournis par l'Occident), ne peut plus être décrit d'aucune manière.
Rien qu'au cours des derniers jours, à la suite d'attaques ciblées, notamment avec des armes de haute précision à longue portée, quatre journalistes ont été tués et trois autres, sans compter d'autres civils, ont été grièvement blessés.
Le 24 mars, sur le territoire de la RPL, après une frappe d'artillerie ciblée des forces armées ukrainiennes, le correspondant du journal Izvestia Alexandre Fedortchak, le cameraman de la chaîne de télévision Zvezda Andreï Panov et le chauffeur de l'équipe de tournage Alexandre Sirkeli ont péri. Par miracle, le correspondant de guerre de Zvezda Nikita Goldine, qui était avec les victimes, a survécu après avoir subi de graves blessures par éclats d'obus.
Le même jour, pendant l'exécution d'une mission éditoriale dans le district de Soudja de la région de Koursk, les bandéristes ukrainiens ont blessé le journaliste de TASS Mikhaïl Skouratov.
Déjà le 26 mars, dans la région de Belgorod, le véhicule de l'équipe de tournage de la chaîne Pervy Kanal a sauté sur une mine posée par des combattants des forces armées ukrainiennes. À la suite de cet acte terroriste, la vie de la jeune et talentueuse journaliste Anna Prokofieva s'est interrompue, et le cameraman Dmitri Volkov a été grièvement blessé, les médecins luttent actuellement pour sa vie.
Le Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, tout le personnel du Ministère et nos diplomates ont exprimé leurs sincères condoléances aux familles et aux proches des journalistes décédés. Que la mémoire des journalistes dont la vie s'est interrompue dans l'exercice de leur devoir professionnel reste lumineuse.
Tout le personnel de notre département souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Il nous est parfaitement clair que le régime de Kiev, définitivement dégénéré en un amas hideux de haine et de méchanceté, tente par impuissance de compenser ses pertes sur le champ de bataille par des frappes contre la population civile, contre des civiles parmi lesquels, selon le droit humanitaire international, figurent également les journalistes.
Cette année, nous célébrons le 80e anniversaire de la Victoire. Rappelons-nous comment cela s'est passé. Le 9 mai 1945, notre pays, notre grand peuple multinational a remporté la Victoire sur le nazisme et le fascisme. Mais après le 9 mai, dès le 10, beaucoup de vainqueurs, malheureusement, n'ont pas pu rentrer chez eux, car les "survivants non éliminés" continuaient à les tuer depuis les buissons, les ruines, sous les souches dans cette rage impuissante. La même chose se produit avec le régime de Kiev.
Kiev cherche à donner à ces crimes sanglants un maximum de résonance dans une tentative de prouver à ses sponsors et à sa population (qu'ils n'ont pas encore complètement détruite) que soi-disant tout n'est pas encore perdu. Pour frapper avec certitude un groupe de journalistes russes, qui n'avaient rien d'autre que des caméras et des microphones, ils n'ont pas lésiné sur les coûteuses munitions de haute précision des lance-roquettes multiples, ce qui signifie qu'ils savaient parfaitement contre qui ils les utilisaient.
Tant que le régime de Kiev ignore de manière si provocante et avec tant de vantardise les normes mentionnées du droit international, tout cela continue d'être ignoré par les structures internationales spécialisées, telles que l'Unesco et sa Directrice générale Audrey Azoulay, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, et d'autres institutions multilatérales, sans parler des innombrables ONG de défense des droits humains, dont le silence et l'inaction conscients de longue date ont permis à ce monstre du régime de Kiev de se développer. C'est précisément leur "silence stratégique", comme l'a exprimé un manuel occidental, qui a inspiré aux criminels de Kiev un sentiment d'impunité totale et de permissivité, et qui continue maintenant à stimuler les nazis ukrainiens à commettre de nouveaux forfaits.
Nous travaillerons avec les structures internationales. Nous avons pris note des commentaires faits par l'OSCE. Le seul point qui nous a frappés est la phrase selon laquelle l'Organisation (comme l'a dit le Représentant autorisé de l'OSCE pour la liberté des médias) s'oppose toujours au meurtre de tous les journalistes. Je me pose la question: pourquoi alors avoir besoin d'une institution spécialisée? On pourrait écrire cette phrase une seule fois, même la faire graver quelque part sur une plaque et l'accrocher à l'entrée de l'OSCE, indiquant que cette organisation est toujours contre le meurtre de journalistes.
Pour cela, il n'est probablement pas nécessaire de payer un salaire à un représentant spécial pour la liberté des médias. Il n'est probablement pas nécessaire d'organiser des conférences, dont des centaines et des milliers ont déjà eu lieu, d'entretenir le coûteux appareil de tous ces représentants autorisés de l'OSCE, de gérer des comptes sur les réseaux sociaux, de parcourir les pays et d'enseigner aux autres comment vivre. On pourrait se contenter d'une seule phrase, qu'on pourrait très bien afficher quelque part une fois sous forme de stand, d'affiche ou sur un écran numérique. Si tous ces "hospices" sont entretenus par des pays (et donc par des peuples), alors veuillez bien remarquer d'où viennent les coups et qui en est coupable.
Il est étonnant que même l'Organisation des Nations unies, avec son siège à New York, ait dit hier qu'elle n'avait pas de mandat spécial pour mener des enquêtes. Pas de mandat. Alors comment menez-vous des enquêtes sans mandat dans tous les autres cas, quand vous trouvez des mots pour accuser notre pays? Rappelez-vous alors que vous n'avez pas de mandat.
Deuxième point. Pour déterminer que le régime de Kiev se réjouit du meurtre de journalistes russes, aucun mandat n'est nécessaire. Il suffit de lire leur discours direct et d'en tirer les conclusions appropriées, ce qui ne nécessite pas non plus de mandat, car cela est contenu dans les résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, l'inadmissibilité du meurtre de civils, de résidents pacifiques, y compris de journalistes.
Nos délégations, nos représentations permanentes auprès de l'Organisation des Nations unies à New York, à Genève et auprès de l'Unesco à Paris chercheront à obtenir des commentaires et des déclarations des personnes autorisées dans ces structures concernant l'assassinat sanglant de journalistes russes par le régime de Kiev.
Sur la crise ukrainienne
Les atrocités que les nazis ukrainiens commettent à l'égard de la population civile et des infrastructures civiles de notre pays confirment l'idéologie néofasciste et misanthrope contre laquelle luttent les militaires russes.
Des informations détaillées sur les crimes des bandéristes sont collectées et systématisées par le Tribunal public international pour les crimes des néonazis ukrainiens présidé par Maxim Grigoriev. Son rapport intitulé "Les atrocités du régime de Kiev envers les prisonniers de guerre russes" a été publié récemment. Lors du précédent briefing, nous avions déjà parlé de la présentation de ce document. Les faits de sévices sophistiqués qui y sont exposés sont terrifiants. Les membres des prisonniers de guerre ont été coupés et percés, leurs corps ont été criblés de balles, les personnes ont été maltraitées de manières dont il est même effrayant de parler. Ils ont été torturés à l'électricité, battus avec des tuyaux métalliques, des câbles, des bâtons, des marteaux et des battes. Dans les hôpitaux, des parties du corps ont été amputées sans anesthésie. Les disciples du médecin sadique nazi Josef Mengele n'échapperont pas à leur responsabilité et subiront la punition la plus sévère. Il est étonnant que tous les défenseurs des droits de l'homme de toutes les structures internationales, des organisations intergouvernementales aux ONG, ne voient pas et ne remarquent pas cela.
Selon les données compilées du Comité d'enquête de Russie, dans la région de Koursk, de 2022 à aujourd'hui, 167 civils sont morts à la suite des crimes des forces armées ukrainiennes, 500 ont été blessés, et 43.000 personnes ont été reconnues comme victimes des crimes des forces armées ukrainiennes. Plusieurs milliers d'infrastructures civiles ont été détruites ou endommagées. Parmi les faits récemment établis, qui soulignent la terrible nature des nazis ukrainiens, on trouve la pratique consistant à délivrer aux habitants de Soudja des autorisations de déplacement dans la ville similaires aux "Ausweis" hitlériens. En leur absence, les citoyens étaient emmenés à la commandature, interrogés, menacés, accusés "d'espionnage". Parallèlement, les forces armées ukrainiennes organisaient des raids de pillage dans le secteur depuis la région de Soumy.
Rien que la semaine dernière (du 17 au 23 mars de cette année), selon l'Ambassadeur itinérant du Ministère des Affaires étrangères de Russie Rodion Mirochnik, 16 civils russes sont morts à cause des attaques des forces armées ukrainiennes dans la zone de contact, 134 ont été blessés, dont 4 mineurs.
Les attaques du régime de Kiev contre les infrastructures énergétiques se poursuivent. Les 25 et 26 mars de cette année, des attaques ont été menées par des drones ukrainiens contre des infrastructures énergétiques sur le territoire des régions de Briansk et de Koursk. Une tentative de frappe contre un dépôt de gaz en Crimée a été déjouée.
Tout cela alors que Vladimir Zelenski a publiquement déclaré accepter les accords russo-américains conclus à Riyad le 24 mars de cette année concernant l'arrêt des attaques contre les infrastructures énergétiques civiles. Cela confirme une fois de plus que le régime de Kiev n'est pas fiable dans les négociations.
Les tribunaux russes continuent de prononcer des verdicts contre les néonazis ukrainiens et les mercenaires pour leurs crimes de guerre.
Le Comité d'enquête de Russie a ouvert 736 affaires pénales pour des crimes commis par les forces armées ukrainiennes dans la région de Koursk depuis 2022.
46 combattants ukrainiens ont été condamnés à de longues peines d'emprisonnement, les affaires pénales concernant 92 personnes sont examinées par le tribunal, 58 prévenus sont sous enquête.
Des mercenaires étrangers ont été condamnés par contumace: le Britannique G. Christopher (14,5 ans d'emprisonnement), les Géorgiens A. Bibitchadze, M. Kamkhadze et N. Khmaladze (qui ont reçu respectivement 25, 23 et 14 ans de privation de liberté). Des accusations ont été portées et des avis de recherche ont été lancés contre le chef du renseignement militaire ukrainien Kirill Boudanov, les commandants de l'armée de l'air Nikolaï Olechtchouk et de la marine Alexeï Neijpapa.
La réunion des dirigeants des pays de l'UE des 20-21 mars de cette année à Bruxelles s'est soldée par un échec tout à fait prévisible. L'un des principaux sujets abordés était la mise en œuvre de l'initiative de la chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas visant à accorder à l'Ukraine une nouvelle tranche d'aide militaire de 40 milliards d'euros. La demande de l'Estonienne, déconnectée de la réalité, portant sur une somme aussi importante a suscité la résistance de plusieurs États membres (Italie, Espagne, Portugal et France). Bien qu'ils aient "salué" Vladimir Zelenski tout ce temps, ils ont maintenant ouvertement suggéré au Haut représentant de l'UE de "modérer ses appétits". Après cela, l'aide annoncée s'est rapidement "dégonflée" à 5 milliards d'euros, mais ils n'ont pas pu s'entendre même sur cette version réduite. L'idée d'envoyer 2 millions d'obus d'artillerie supplémentaires à Kiev n'a pas non plus été retenue.
En fin de compte, aucun engagement concret sur le soutien militaire au régime nazi ukrainien n'a été pris. La bellicosité sanguinaire de la bureaucratie européenne n'est pas soutenue par les capacités réelles des États membres, car il est évident que les ressources de l'UE sont loin d'être illimitées.
Maintenant, concernant la prolifération des armes depuis le territoire ukrainien. Alimenter Kiev, ce n'est pas seulement jeter de l'argent par les fenêtres, pas seulement un massacre "jusqu'au dernier Ukrainien", mais c'est aussi cultiver une menace dans sa propre "arrière-cour" (occidentale). Même les publications britanniques ont commencé à en parler. Ainsi, le Times affirme que la circulation incontrôlée d'armes en Ukraine, dont la quantité exacte est inconnue, devient un problème de sécurité. Les journalistes concluent que dans un certain temps, des centaines de milliers d'armes pourraient se retrouver non seulement en Afrique et au Moyen-Orient (où elles circulent déjà), mais aussi en Europe.
Alors, aidons les journalistes britanniques. Ces armes sont déjà présentes dans la partie occidentale du continent européen. Nous avons maintes fois donné des exemples de produits à usage militaire d'Ukraine tombant entre les mains de groupes terroristes en Asie et en Afrique. Il apparaît maintenant que la clientèle de Vladimir Zelenski sur le "marché noir" s'est enrichie des cartels de drogue d'Amérique latine, avec lesquels Kiev semble travailler sur une base de troc.
Selon les médias mexicains, les combattants du cartel du Golfe ont reçu des systèmes de missiles antichars américains Javelin précédemment livrés à Kiev. En outre, on sait que les terroristes qui ont tué 44 habitants le 21 mars dans le sud-ouest du Niger ont utilisé des mortiers ukrainiens M120 Molot pour bombarder l'armée du pays.
Quelques mots sur ce que l'Occident appelle une "mission de paix". En réalité, il s'agit d'une intervention militaire en Ukraine sous couvert d'opération de maintien de la paix.
Londres et Paris continuent de nourrir l'idée d'une intervention militaire en Ukraine, la masquant sous une mission de "maintien de la paix". Le 21 mars, à Northwood, à l'initiative du Premier ministre britannique Keir Starmer, s'est tenue une réunion en format hybride des chefs d'état-major des forces armées d'environ 30 pays de la soi-disant "coalition des volontaires", prêts à envoyer leurs soldats en Ukraine. La discussion sur ce sujet se poursuivra aujourd'hui (27 mars) à Paris, également au niveau des dirigeants. Nous attirons à nouveau l'attention sur le fait que nous sommes catégoriquement opposés à un tel scénario, qui risque d'entraîner une confrontation directe entre la Russie et l'Otan.
Il est remarquable que les Britanniques comprennent parfaitement le danger de la partie géopolitique qui se joue. C'est précisément pour cette raison qu'ils lancent lâchement l'idée de dépersonnaliser l'uniforme des "gardiens de la paix", ce qui implique l'absence de chevrons ou de signes distinctifs qui permettraient de les identifier. Nous comprenons pourquoi ils font cela. Ils ont besoin de provoquer l'Europe vers un carnage. Ils ont eux-mêmes quitté l'UE en leur temps. Maintenant, après avoir quitté l'économie de l'Union européenne, leur "rêve doré" est de faire s'entrechoquer le continent européen dans son ensemble. Et eux-mêmes rejoindront l'alliance anglo-saxonne.
À propos des "innovations" de mobilisation du régime de Kiev. Il continue docilement d'envoyer à l'abattoir des citoyens ukrainiens, de jeunes hommes de 18 à 24 ans, qui ont signé un "contrat d'un million". Toutes les 17 brigades qui leur ont été proposées en "choix" sont déployées sur la ligne de front, ce qui signifie qu'un résultat tragique est inévitable.
Selon les chaînes Telegram ukrainiennes, de nouvelles "innovations" de mobilisation sont également en cours d'élaboration. Une initiative visant à modifier l'âge de mobilisation, de 20 à 55 ans au lieu de la "fourchette" existante de 25 à 60 ans, est en discussion. Examinons de quoi il s'agit. D'une part, il est prévu de réduire l'âge de 5 ans - de 25 à 20 ans. Cela est réalisable en Ukraine. Pourquoi abaisser la limite d'âge supérieure des recrues ukrainiennes de 60 à 55 ans? Parce qu'il ne reste presque plus de personnes capables de servir dans l'armée dans cette tranche d'âge supérieure en Ukraine.
Ce faisant, l'élite de Kiev confirme son intérêt à poursuivre les hostilités, y voyant une source de sa propre existence. Ceux qui sont installés à Kiev dévorent simplement les citoyens ukrainiens. Parallèlement, Vladimir Zelenski met méthodiquement en œuvre la célèbre directive misanthrope du géostratège russophobe Zbigniew Brzezinski, qui prévoit que "dans les années 2030, l'Ukraine ne devrait pas compter plus de 20 millions d'habitants".
Il faut aussi dire quelques mots sur les préparatifs des "élites" ukrainiennes pour maintenir le pouvoir par la force. Apparemment, ressentant le mécontentement populaire croissant et conscients de l'inévitabilité d'avoir à rendre des comptes pour les crimes contre leurs propres citoyens, les soi-disant élites ukrainiennes qui ont perdu leur légitimité se préparent à maintenir le pouvoir par la force. Cela explique l'approbation le 21 mars par la Commission du parlement ukrainien sur l'application de la loi du projet de loi n°10311, autorisant la Garde nationale à utiliser des armes à feu, du gaz lacrymogène et des drones contre des civils lors de "troubles de masse". Il semble que le régime de Kiev planifie un scénario pire que la fusillade des tireurs d'élite sur le Maïdan.
Je souligne encore une fois que tout cela est fait à l'égard de leurs propres citoyens. Où est le Conseil de l'Europe? Il est tellement impliqué dans tout ce qui concerne l'Ukraine. Où sont les déclarations, les résolutions? Où est une quelconque réunion d'un comité spécial du Conseil de l'Europe concernant la manière dont le régime de Kiev utilisera des drones contre les civils de son propre pays?
La lutte contre la mémoire historique se poursuit en Ukraine. À Dniepropetrovsk, les autorités locales, avec le soutien de nationalistes radicaux, ont retiré une plaque commémorative du monument aux héros de la résistance antifasciste de Kaïdak.
À Poltava, une plaque commémorative en ukrainien dédiée aux volontaires partis combattre les nazis a été démontée du bâtiment de l'école n°39. Ici, on ne peut plus se cacher derrière "la guerre contre la langue russe", la dérussification, qu'ils ont, contrairement à toutes les obligations internationales, transformée en une partie de la politique d'État. C'est déjà du néonazisme réel tel qu'il est. Parce que la lutte contre l'antifascisme, c'est précisément du néonazisme.
Les faits énumérés confirment une fois de plus la pertinence de l'opération militaire spéciale pour la dénazification et la démilitarisation de l'Ukraine et l'élimination des menaces émanant de son territoire. Tous les objectifs fixés par les autorités de notre pays, comme il a été déclaré à plusieurs reprises, seront atteints.
Sur les déclarations mensongères de politiciens occidentaux au sujet des accords de Minsk
Vladimir Zelenski s'est permis une déclaration fantastique dans une interview accordée à une chaîne de télévision américaine. Commentant sa conversation avec le président américain Donald Trump, il a dit: "Si vous pouvez forcer le président de Russie Vladimir Poutine à arrêter la guerre, ce sera merveilleux, mais sachez qu'il peut tromper, il m'a trompé ainsi après la trêve de Minsk." Tout cela a été repris tel quel par les médias occidentaux, sans rappeler à leur propre public les autres citations de leurs dirigeants, comme Angela Merkel et François Hollande, selon lesquelles ce sont précisément eux qui ont trompé non seulement les citoyens ukrainiens, mais aussi toute la communauté internationale, en ne respectant pas ces mêmes accords de Minsk, parce qu'ils savaient dès le départ qu'ils ne les mettraient pas en œuvre.
Au cours de nos conférences de presse et d'autres interventions publiques, nous disons régulièrement que c'est précisément l'Occident collectif qui a toujours été en position de sabotage de toutes les initiatives de paix concernant l'Ukraine, à commencer par le coup d'État sanglant de février 2014 et progressivement par la suite.
Pendant longtemps, dans leurs discours, les "garants" des accords de Minsk (principalement l'Allemagne et la France, Angela Merkel et François Hollande) ont déclaré leur engagement pour la paix. Le temps a passé, février 2022 est arrivé, les autorités de ces pays ont changé et les anciens dirigeants ont cessé d'être retenus par quoi que ce soit.
Le 7 décembre 2022, l'ancienne chancelière allemande Angela Merkel, qui a été au pouvoir pendant plus de 16 ans (qui aime parler de processus démocratiques?) et qui a participé directement aux réunions du format Normandie et au processus d'élaboration des accords de Minsk, s'est exprimée très franchement dans une interview aux médias allemands. Je rappelle la citation: "Les accords de Minsk étaient une tentative de donner du temps à l'Ukraine. Ils ont utilisé ce temps pour devenir plus forts. L'Ukraine de 2014-2015 n'est pas l'Ukraine d'aujourd'hui. Je doute que les pays de l'Otan auraient pu faire autant à l'époque qu'ils le font maintenant pour aider l'Ukraine. Nous savions tous que c'était un conflit gelé, que le problème n'était pas résolu. C'est précisément ce qui a donné à l'Ukraine un temps précieux." Pourquoi les médias occidentaux, en citant Vladimir Zelenski aujourd'hui disant qu'il aurait été trompé, n'ont-ils pas précisé qui exactement l'a trompé?
Un autre garant, également ancien, mais cette fois le président français François Hollande a soutenu Angela Merkel de la même manière, déclarant: "Les tractations autour des accords de Minsk ont conduit à ce que depuis 2014, l'Ukraine a renforcé son potentiel militaire... Elle est devenue meilleure... Le mérite des accords de Minsk est que Kiev a eu le temps de renforcer son armée, car en 2014, l'Otan ne pouvait pas fournir à Kiev des armes dans le volume où elle le fait maintenant, et a temporairement arrêté l'offensive des Russes." Les "tractations", comme il l'a dit, concernent la résolution du Conseil de sécurité, les réunions du format Normandie, les efforts sans fin de divers représentants et représentants spéciaux pour la mise en œuvre et le suivi de la mise en œuvre des accords de Minsk. Et c'est l'ancien président français François Hollande, "garant" des accords de Minsk, qui l'a dit.
Ce ne sont pas simplement des révélations et des souvenirs, mais une reconnaissance de culpabilité, une reddition volontaire, mais sans repentir. Déjà à cette époque, en 2015, lorsqu'ils menaient des discussions de plusieurs heures, ils savaient qu'ils n'exécuteraient jamais rien de tel et qu'ils alimenteraient le régime de Kiev en armes pour poursuivre le carnage. Ils oublient de mentionner une autre chose importante. Ils comprenaient alors et comprennent maintenant que le régime de Kiev est condamné. Ils n'ont jamais eu pitié de personne, ni des femmes, ni des enfants, ni de la population civile du Donbass, ni de l'Ukraine dans son ensemble. Ils avaient simplement besoin d'un conflit.
Après ces révélations, prétendre que la Russie serait coupable de quelque chose, c'est essayer de rejeter la faute sur l'autrui. Car ce sont ces mêmes pays et ces mêmes dirigeants qui faisaient partie du format Normandie, qui dirigeaient manuellement de nombreux processus politiques, y compris le changement de pouvoir sur le territoire ukrainien. L'essentiel de ces révélations est que tout cela était, du point de vue de l'Occident, une falsification, un flirt utilisant le droit international dans un seul but, à savoir équiper le régime de Kiev en armes et le préparer politiquement à commencer les hostilités que nous avons observées début 2022, lorsque le régime de Kiev a commencé l'escalade dans le Donbass, multipliant les bombardements de la population civile. Maintenant, ils (ces mêmes Occidentaux) veulent aussi "mettre le feu" à la partie occidentale de l'Europe.
À l'époque, avec les accords de Minsk, il s'agissait de leur point de vue de détourner l'attention de la communauté internationale des événements réels sur le territoire ukrainien, de cette catastrophe humanitaire, de ces meurtres sans fin qui ont mené à 2022. Vous vous souvenez où en était l'Europe fin 2021? À plus de 13.000 victimes de tous les côtés. Voilà le résultat de la manipulation occidentale des accords de Minsk. Cela n'a laissé aucune possibilité d'actions autres que celles entreprises par la Fédération de Russie: la reconnaissance de ces territoires d'abord comme souverains, puis leur intégration au sein de la Fédération de Russie afin qu'ils obtiennent une protection, pour préserver la vie des citoyens et maintenir leur dignité.
L'objectif principal de cette provocation grandiose était de créer un foyer de tension dans cette région, aux frontières de la Fédération de Russie. Puis est venu le changement illégal de régime, malgré le fait que le peuple ukrainien faisait le choix dont il avait besoin. L'Occident a balayé tous les présidents légitimement élus et a porté au pouvoir ses marionnettes: Viktor Iouchtchenko, Piotr Porochenko et, enfin, le "sanglant, bunkerisé" Vladimir Zelenski. C'est ainsi qu'ils ont alors commencé à se préparer à un grand conflit.
Rappelons ce que disait le troisième signataire des accords de Minsk, le président ukrainien de l'époque, Piotr Porochenko? Cet autre "ancien" a déclaré à la chaîne de télévision britannique BBC dans un documentaire: "Savez-vous en quoi consiste le succès des accords de Minsk, malgré le fait que la Russie n'ait respecté aucun de leurs points, prétendument, bien sûr. Ce document a donné à l'Ukraine huit ans pour construire une armée, une économie et une coalition mondiale pro-ukrainienne."
Pensez-vous que tout cela appartient au passé lointain et que tout le monde l'a oublié? Je vous assure que non. Actuellement, dans les médias occidentaux, tout cela est activement promu, mais de leur point de vue et selon leur logique, à l'inverse.
Toutes ces citations sont soigneusement mises de côté, et Vladimir Zelenski et d'autres représentants de Kiev ou des régimes occidentaux passent au premier plan, commençant à parler de tromperie concernant les accords de Minsk. Mais pour "écarter" les aveux d'Angela Merkel et de François Hollande, ils commencent à en accuser Moscou.
Lors de la conférence de presse "Ukraine. Année 2024", Vladimir Zelenski a raconté que le Président de Russie Vladimir Poutine "soulevait constamment la question du cessez-le-feu" dans le Donbass lors de leur rencontre personnelle en 2019. Selon Vladimir Zelenski, il aurait alors prévenu Vladimir Poutine que les accords de Minsk ne fonctionneraient pas, prétendument en raison du manque de perspectives de l'idée de retrait des troupes de la ligne de contact. Et quand on a commencé à interroger Vladimir Zelenski sur les détails de la rencontre, il a immédiatement répondu qu'il ne s'en souvenait pas, que c'était comme si cela s'était passé dans une autre vie. Une excellente justification, n'est-ce pas?
Revenons encore un an en arrière. En 2023, dans une interview accordée au magazine allemand Der Spiegel, Vladimir Zelenski était encore plus franc: "Je n'ai pas vu dans les accords [de Minsk] le désir de préserver l'indépendance de l'Ukraine. Je comprends leur point de vue [des pays occidentaux]: avant tout, ils voulaient apaiser un peu les appétits de la Russie aux dépens de l'Ukraine. Le retardement est tout à fait normal en diplomatie. On ne sait jamais quand la personne qui prend les décisions meurt, et tout devient soudainement plus simple. [...] J'ai dit à Emmanuel Macron et Angela Merkel: nous ne pouvons pas les mettre en œuvre [les accords de Minsk] de cette façon... J'ai sauté dans ce train qui, honnêtement, roulait déjà vers l'abîme. Par 'train', j'entends ces accords dans leur ensemble. Chaque point représente un wagon, et quand on commence à le démonter, on comprend: tout est arrangé de telle sorte qu'une partie ne peut pas accomplir quelque chose, et l'autre partie gèle le conflit." Il existe un grand nombre de telles déclarations.
Je citerai encore une citation à l'appui de ce que je disais: "Nous n'avons pas besoin de militaires avec des drapeaux étrangers sur notre territoire. Nous ne le demandons pas. Sinon, il y aura une déstabilisation dans le monde entier. Nous ne voulons pas donner à la Russie une raison supplémentaire de dire que nous avons des bases ici et qu'ils doivent se protéger." Savez-vous qui a dit cela? Vladimir Zelenski, février 2022. Encore une fois, sur la question du maintien de la paix discutée par les Occidentaux.
Sur le troisième anniversaire de la mise en scène de Boutcha
Nous avons analysé comment ils manipulaient le sujet des accords de Minsk, et maintenant parlons de comment ils manipulent le sujet de Boutcha.
Lors de la conférence de presse du 13 mars, nous avons rappelé que le 3 avril marque trois ans depuis que le régime de Vladimir Zelenski et ses superviseurs occidentaux ont organisé une provocation sanglante dans la localité de Boutcha, dans la région de Kiev. À l'époque, des preuves de prétendus meurtres de civils innocents ont été présentées au monde, destinées à noircir les actions des forces armées russes aux yeux de la communauté internationale. Il est évident pourquoi cela a été fait: pour faire échouer les négociations de paix et renverser complètement la situation.
La nature mise en scène de cette provocation hâtivement fabriquée était visible à l'œil nu. La machine de propagande occidentale a été lancée à pleine puissance, commençant immédiatement à développer ce scénario. Les Occidentaux promouvaient énergiquement leur propre mensonge, appuyé par des photos et vidéos mises en scène et des témoignages de pseudo-témoins. L'objectif principal de la campagne du "parti de la guerre" était évident, torpiller les accords atteints à ce moment-là lors des négociations à Istanbul, visant un règlement pacifique de la crise ukrainienne.
La Russie a réfuté à maintes reprises, avec des arguments, les nombreux "fake news" sur Boutcha. Nous rappelons constamment que pendant la période où cette localité était sous le contrôle des militaires russes, la population civile avait la possibilité de s'y déplacer librement, utilisait la téléphonie mobile et recevait de l'aide humanitaire. Nos unités ont quitté Boutcha le 30 mars 2022. Cela a été confirmé par le maire de la ville, Anatoli Fedorouk, qui dans un message vidéo du 31 mars a déclaré l'absence des forces armées de la Fédération de Russie dans la localité, sans mentionner de victimes d'exécutions massives dans les rues, qu'il n'aurait pas pu manquer de remarquer. Et ce n'est qu'après que les formations armées ukrainiennes sont entrées dans la ville, accompagnées de journalistes étrangers, que sont apparues les "preuves irréfutables des crimes" à Boutcha. En réalité, c'était une véritable mise en scène sanglante du régime de Kiev avec leurs superviseurs occidentaux. Les organisateurs de cette mise en scène font tout pour qu'il n'y ait aucune enquête objective. Ils balaient ces arguments, continuent de mentir, font tout pour ne pas répondre aux questions évidentes: "Où est la liste des victimes? Comment s'appellent-elles? Qui sont ces personnes?"
Comprenant que le régime de Kiev et ses protecteurs ne dénonceront pas leurs propres méfaits, sinon tout ce "château de cartes" s'effondrerait, la Russie déploie des efforts actifs pour faire connaître à la communauté mondiale la situation réelle, identifier les véritables coupables et les traduire en justice. Nous essayons d'obtenir l'assistance de l'ONU. En particulier, des demandes ont été adressées à plusieurs reprises au Secrétaire général Antonio Guterres et au Haut-Commissaire aux droits de l'homme Volker Türk pour établir les circonstances de l'incident et publier une liste fiable des personnes dont les corps ont été découverts à Boutcha. Toutes ces demandes sont restées sans réponse. Le Ministre des Affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov, s'est également adressé personnellement à Antonio Guterres à plusieurs reprises avec ces mêmes questions. Nous n'avons toujours pas reçu de réponse.
En septembre 2024, par l'intermédiaire de la Mission permanente de la Russie à New York, nous avons transmis au Secrétariat de l'ONU une demande préparée par le Comité d'enquête conjointement avec le Procureur général de Russie concernant l'enquête sur les circonstances de la provocation à Boutcha. Par la suite, nous avons appelé à plusieurs reprises à accélérer les réponses à notre demande. Mais là encore, il n'y a pas eu de réaction substantielle. Un tel comportement est la preuve que les initiateurs de la mise en scène à Boutcha sont le régime de Kiev et ses protecteurs occidentaux. Ils ont quelque chose à cacher. Et les fonctionnaires des organisations internationales, qui ont pris une position clairement pro-ukrainienne, couvrent ces crimes.
Nous sommes au courant de la préparation par le régime de Kiev, avec l'aide de la Grande-Bretagne, d'une "conférence internationale" sur Boutcha en mai de cette année. Nous ne doutons pas que cette provocation sera une fois de plus une nouvelle étape visant à ressortir des vieux "manuels" poussiéreux et à tenter de présenter sous un nouvel emballage des fake news sur une prétendue implication des forces armées russes dans la mise en scène de Boutcha. L'objectif reste le même, entraver les efforts pour un règlement pacifique.
Tant de personnes, de politologues et d'hommes d'État parlent de paix, mais nous connaissons le scénario. Dès que les discussions sur la paix commencent, il faut s'attendre à une provocation du régime de Kiev sous la supervision des protecteurs occidentaux. Il faudra atténuer toutes ces discussions. C'est pour cela que ces "conférences" sont organisées.
Sur le projet de la France de construire une nouvelle base navale sur l'île de Mayotte
Nous avons noté la déclaration faite par le ministre de l'Outre-mer, Manuel Valls, à l'Assemblée nationale française le 12 mars dernier, concernant l'intention de soumettre au Parlement un projet de loi sur la construction d'une deuxième base navale française sur l'île de Mayotte. Je rappelle que son appartenance territoriale, selon le droit international, est attribuée à l'Union des Comores, notamment en vertu des résolutions 3385 du 12 novembre 1975 et 3469 du 6 décembre 1979 de l'Assemblée générale des Nations unies.
Mais les aspirations militaristes de l'administration Macron vont bien au-delà de l'Union européenne.
De toute évidence, la Russie s'est toujours opposée à la militarisation injustifiée de tout territoire, avec des conséquences dangereuses pour la paix et la sécurité de certaines régions. Cela s'applique aussi pleinement à la zone hautement sensible de l'océan Indien.
En même temps, nous sommes convaincus que la base militaire de Dzaoudzi, qui existe déjà sur l'île de Mayotte, n'est pas tant destinée à la défense contre d'hypothétiques menaces extérieures (comme Paris tente d'en convaincre tout le monde) qu'au contrôle d'un territoire d'outre-mer illégalement détenu, l'un des derniers fragments de l'ère coloniale. Tout le monde se souvient de l'opération Wuambushu menée par les autorités françaises en 2023 pour expulser de l'île les Comoriens, que les autorités françaises considèrent comme des immigrés illégaux. Comme on le sait, cette action a provoqué une crise humanitaire dans l'archipel.
Nous considérons les informations relatives à la construction éventuelle d'une autre base militaire sur l'île de Mayotte comme une rechute des instincts néocoloniaux de Paris, une démonstration claire de son refus de respecter l'intégrité territoriale de l'Union des Comores et de son approche sélective des résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies.
Réponses aux questions:
Question: Comment évaluez-vous l'avancement des négociations russo-américaines en cours? Quelles seront les principales exigences de la Russie lors des prochains pourparlers? Quelles sont les difficultés éventuelles? La Russie envisagera-t-elle de modifier le format des négociations à l'avenir, par exemple en élargissant le cercle des participants au dialogue multilatéral ou, par exemple, en parvenant à un accord de paix global?
Réponse: Il y a eu un très grand nombre de questions à ce sujet.
Franchement, cela m'a surprise, car l'administration présidentielle a fourni des explications détaillées.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a répondu à une question sur ce sujet pendant 18 minutes lors d'un entretien accordé à la chaîne Pervy Kanal. Naturellement, les négociateurs eux-mêmes ont fait des commentaires à chaud. En d'autres termes, ce sujet a été entièrement couvert. Mais étant donné qu'une douzaine de questions ont été posées, permettez-moi d'y répondre de manière exhaustive. Je suis prête à continuer à y répondre si de nouvelles questions apparaissent.
Le 24 mars dernier à Riyad, à la suite d'un accord entre les Présidents de la Russie et des États-Unis d'Amérique, une réunion d'experts des deux pays s'est tenue sur le règlement de la crise ukrainienne. La délégation russe était dirigée par Grigori Karassine, président de la commission des Affaires internationales du Conseil de la Fédération, et par Sergueï Besseda, conseiller du directeur du Service fédéral de sécurité de Russie. Les discussions ont porté sur des questions relatives à la sécurité de la navigation en mer Noire et au déblocage des exportations agricoles russes.
Un résultat important de la réunion a été l'accord selon lequel les États-Unis se sont engagés à aider à rétablir l'accès des exportations agricoles et d'engrais russes aux marchés mondiaux, notamment en réduisant le coût de l'assurance maritime et en élargissant l'accès des navires russes aux ports étrangers ainsi qu'aux systèmes de paiement pour les transactions. Nous en sommes reconnaissants et nous espérons que les sanctions imposées à la Rosselkhozbank et à d'autres organisations financières impliquées dans le commerce international, l'alimentation et les engrais seront levées et que la connexion prévue au système Swift aura également lieu.
Les sanctions imposées aux navires battant pavillon russe devraient être levées et les restrictions concernant leur service dans les ports étrangers devraient être démantelées. Il est important que les restrictions concernant la fourniture à la Russie de machines agricoles et de biens liés à la production de denrées alimentaires et d'engrais soient levées. Une fois ces mesures prises, les travaux de mise en œuvre des accords conclus sur la sécurité dans la mer Noire commenceront. Ces accords visent à garantir la sécurité de la navigation, le non-recours à la force et la non-utilisation de navires commerciaux à des fins militaires. Du côté russe, la nécessité d'inspecter ces navires pour détecter la présence d'armes et d'équipements militaires a été soulignée. Il est également important de veiller à ce que les garanties de sécurité soient étendues aux installations en Crimée, y compris le détroit de Kertch et le pont de Crimée.
Les experts ont également discuté des mesures à prendre pour mettre en œuvre les accords des deux présidents sur l'interdiction des frappes sur les installations énergétiques de la Russie et de l'Ukraine pendant 30 jours à compter du 18 mars 2025. Ils ont discuté à la fois de la possibilité de prolonger le moratoire et du droit de s'en retirer en cas de non-respect de la part de l'autre partie. Les catégories d'installations soumises à l'interdiction des frappes ont fait l'objet d'un accord. Une entente a été trouvée avec les Américains sur la demande de "bons offices" de la part de pays tiers dans le cadre d'accords dans les domaines énergétique et maritime.
Nous sommes convaincus que tous les accords conclus seront mis en œuvre et nous espérons que, grâce à l'aide des États-Unis, les exportations agricoles russes seront débloquées et que les violations par le régime de Kiev de l'interdiction des frappes de 30 jours sur les installations énergétiques cesseront.
Je peux également dire que les consultations d'experts entre les délégations russe et américaine se poursuivront.
Question: Les initiatives concernant la mer Noire (sécurité de la navigation, exportation de produits agricoles) ont été discutées à Riyad. S'agira-t-il d'un nouvel accord distinct? Ou pouvons-nous parler de la prolongation du mémorandum des Nations unies sur les approvisionnements alimentaires, qui expire en juillet de cette année?
Réponse: Il s'agit d'un nouvel accord dont les grandes lignes sont en cours de discussion.
Question: Plusieurs journalistes russes ont été tués et gravement blessés par des tirs de l'armée ukrainienne ces derniers jours. À l'été 2024, lorsque notre reporter Nikita Tsitsagui a été tué par une attaque similaire de l'armée ukrainienne dans le Donbass, vous avez appelé les organisations internationales, en particulier l'Unesco, à condamner les actions de Kiev. Avez-vous finalement réussi à obtenir une réponse de l'Unesco? Cette fois-ci, les victimes sont encore plus nombreuses. Peut-on espérer que les institutions internationales ne resteront pas silencieuses?
Réponse: Le ministre Sergueï Lavrov a qualifié les activités de la Directrice générale, Audrey Azoulay, en faisant une déclaration brillante, claire et "en plein dans le mille". Il a déclaré que son refus d'honorer son mandat dans ce domaine et de condamner les assassinats de journalistes faisait d'elle, en fait, une complice de la guerre de l'information contre notre pays et, plus généralement, une guerre contre la vérité.
Chaque jour, nous cherchons à obtenir une réponse de la part de la Directrice générale de l'Unesco, des institutions concernées et d'autres organisations. Nous transmettons nos demandes de condamnation de l'assassinat des journalistes sans distinction par les voies diplomatiques et nous exprimons tout cela publiquement. Il est important de maintenir ce problème au centre de l'attention de l'ensemble de la communauté mondiale afin d'empêcher les responsables internationaux pro-occidentaux de le balayer sous le tapis et de le noyer sous des commentaires vides de sens. Pour ce faire, nous bénéficions du soutien précieux des médias eux-mêmes qui, à un moment donné, ont compris qu'il ne s'agissait pas du malheur de leurs collègues, mais d'un malheur commun. L'Union des journalistes de notre pays et les unions régionales de journalistes se sont jointes activement à cet effort.
Sous cette pression publique réelle à l'échelle mondiale, la Directrice générale fait de temps à autre des commentaires appropriés. Ainsi, après nos rappels répétés sur l'inadmissibilité du sabotage des décisions des organes directeurs de l'Unesco (la Conférence générale et le Conseil exécutif), Mme Azoulay a condamné les meurtres du journaliste Nikita Tsitsagui et du caméraman Valeri Kojine en juin 2024. Cependant, ses propos ont été assortis d'ajouts inacceptables selon lesquels les meurtres ont eu lieu, comme elle l'a dit, dans "les territoires temporairement occupés par la Fédération de Russie dans l'est de l'Ukraine". Et ce, alors que les questions de sécurité, de souveraineté et d'intégrité territoriale ne relèvent pas de la compétence de l'Unesco, tandis que la sécurité des journalistes en révèle directement.
Quoi qu'il en soit, à ce stade, elle a commenté et condamné l'assassinat de vos collègues, des journalistes russes. Parallèlement, nous constatons que les déclarations de la Directrice générale de l'Unesco sont sporadiques, qu'elles ne constituent pas un travail normal de cette structure et de son Secrétariat, et que ce n'est qu'après que d'autres commencent à "sonner toutes les cloches" et à "tirer la sonnette d'alarme" qu'ils se "réveillent". En fait, ils se sont faits "tout petits", ils pensent qu'ils peuvent "laisser passer l'orage" et que, sous la pression des Occidentaux et des russophobes, ils peuvent éviter d'accomplir leurs tâches directes. Nous ne leur permettons pas de le faire.
Je ne peux pas dire que nous constatons des signes de gestion de qualité de la situation dans ce domaine d'activité de l'Organisation, mais nous les forcerons à travailler en mode manuel.
La preuve flagrante de la partialité de Mme Azoulay est son rapport sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité pour 2022-2023. Je me souviens qu'il ne dit pas un mot sur la mort de journalistes russes aux mains du régime de Kiev au cours de cette période. Ce pseudo-rapport a provoqué une véritable vague de colère populaire dans le monde entier. Il a également suscité des appels massifs en son nom de la part de la communauté professionnelle et des médias, non seulement russes mais aussi étrangers.
Notre pays et beaucoup d'autres ont condamné la partialité de la Directrice générale, incompatible avec le statut de haut fonctionnaire international, lors de la discussion de ce rapport odieux à la 34e session du Conseil intergouvernemental du Programme international pour le développement de la communication en novembre-décembre de l'année dernière à Paris.
Nous avons demandé au Secrétariat des éclaircissements sur la "méthodologie" de collecte d'informations sur les cas d'assassinats de journalistes à laquelle il faisait référence. Nous avons reçu des explications absolument inarticulées, d'où il ressort que cette "méthodologie" n'a pas été convenue avec les pays membres mais qu'elle a été approuvée par le Secrétariat en privé. Naturellement, nous ne pouvons pas nous satisfaire de ces réponses. Cette situation sape en effet littéralement la nature intergouvernementale de l'Unesco en tant qu'agence spéciale du système des Nations unies. Nous continuerons donc à soulever toutes ces questions et à travailler. D'ailleurs, les pays occidentaux sont très satisfaits de cette approche. Après tout, les organisations non gouvernementales qui fournissent des informations à Mme Azoulay servent avant tout les intérêts de ce groupe restreint de pays et de leurs régimes.
Les documents publiés par l'USAID en témoignent éloquemment. Voici le schéma. Les régimes libéraux respectifs (dictatures libérales) ont alloué de l'argent aux ONG, qui ont utilisé leur propre argent pour collecter des informations à leur profit et les ont transmises à des organisations internationales intergouvernementales qui, en se référant à des "données de la société civile" et à des "évaluations impartiales", ont publié des résultats biaisés. En substance, les pays occidentaux paient pour ces déclarations ou leur absence.
La Directrice générale actuelle joue de facto le jeu des autorités de Kiev et de leurs protecteurs occidentaux. Son engagement est devenu sa honte. Elle aussi pensait pouvoir "laisser passer l'orage", mais elle a échoué. Le pire, c'est que ce sont ses activités qui conduisent à de nouveaux assassinats de journalistes.
Avec d'autres personnes partageant nos idées, nous avons l'intention de veiller à ce que la Directrice générale remplisse son mandat et de lutter contre le comportement arbitraire du Secrétariat. Certains espoirs d'un changement d'approche dans cette direction sont liés au prochain changement de direction du Secrétariat de l'Unesco. L'élection d'un nouveau Directeur général doit avoir lieu en novembre de cette année. Peut-être que ce que Mme Azoulay a fait subir à l'Unesco servira de leçon aux candidats et qu'ils ne répéteront pas ces erreurs (et il s'agit d'erreurs criminelles).
Question: Alexandre Fedortchak a été tué alors qu'il effectuait une mission éditoriale, conformément à toutes les exigences internationales concernant les journalistes travaillant dans des zones de guerre. Les diplomates ont-ils la possibilité d'obtenir la reconnaissance internationale de l'assassinat du journaliste en tant qu'acte terroriste du régime de Kiev?
Réponse: Tout d'abord, nos forces de l'ordre devraient s'exprimer, enquêter et rendre leur verdict. C'est ce qu'elles font actuellement, à en juger par les déclarations des structures compétentes. Ceci est d'une importance capitale dans la qualification de tels actes. D'un point de vue politique, ces crimes sont des actes terroristes. Cependant, après le travail des forces de l'ordre, il faudra procéder à la qualification juridique appropriée.
En ce qui concerne les organisations internationales. Les dernières années ont montré qu'à bien des égards, ce qu'un certain nombre de pays ont déclaré comme étant leur position de principe supposée ne l'était pas. Il s'agissait soit de "verbiage creux", soit d'une tentative d'empêcher un accord sur d'autres sujets. Ils ont donc parlé des droits de l'homme et de la liberté d'expression. Et lorsqu'il s'agissait des véritables droits de l'homme, de la véritable liberté d'expression et de la sécurité des journalistes, ils se sont tous immédiatement tus. Ils influencent également les secrétariats des organisations internationales concernées.
Nous devrions chercher à obtenir une réaction des structures internationales. Mais ne pensez pas qu'elles le feront par conscience ou pour des considérations morales élevées. Les régimes hostiles n'ont plus ni conscience ni morale depuis longtemps. Il en va de même pour le personnel des secrétariats des organisations internationales, qui représente ces régimes sur la base de leur citoyenneté ou qui est l'agent de leurs politiques. Nous devons les faire travailler, mais nous ne devons pas vivre dans l'idée qu'un jour il y aura un "âge d'or" et que leur conscience s'éveillera.
L'époque de la perception idéaliste des structures internationales (selon laquelle elles devraient tout faire par elles-mêmes dans le cadre de leur mandat, sans incitation) est révolue et a montré qu'il n'en allait pas ainsi pour un certain nombre de raisons. Nous en avons parlé à maintes reprises. Nous devons simplement intensifier notre travail.
Question: Le président américain Donald Trump a déclaré que la Russie et l'Ukraine se rencontreraient au sujet d'un cessez-le-feu en mer Noire et que d'autres pays participeraient au processus de surveillance du cessez-le-feu. Quand et à quel niveau une telle réunion est-elle prévue et de quels pays parle-t-on?
Réponse: Il est préférable de poser la question à la partie américaine. Je pense qu'il commentait simplement les résultats de la réunion de Riyad. La partie russe a également fait des commentaires à ce sujet. J'ai également fait des commentaires à ce sujet.
Question: Sergueï Lavrov a commenté hier l'initiative de la mer Noire, mentionnant la précédente, qui a été contrecarrée, et a cité le chef de l'ONU.
Comment le ministère des Affaires étrangères considère-t-il la figure de Vladimir Zelenski? Quelle est sa légitimité pour conclure des accords, puisque les États-Unis agissent désormais en tant que médiateur et discutent des conditions séparément avec la Russie et l'Ukraine? Avec qui la Russie peut-elle dialoguer du côté ukrainien, ou est-il judicieux de ne discuter qu'avec les représentants des États-Unis?
Réponse: Vous faites référence à une interview de Sergueï Lavrov, dans laquelle il a abordé ces mêmes sujets. Il a déclaré que Vladimir Zelenski se rendait compte que ses jours étaient comptés.
Vous demandez si l'on peut négocier avec eux, si l'on peut leur faire confiance, s'ils sont légitimes? Il est déjà possible de soutenir des thèses sur la "légitimité" (en fait, sur sa "nature problématique") de Vladimir Zelenski. Tout le monde en parlait, y compris en Ukraine, inventant de nouveaux "aspects" pour maintenir cette "construction" à flot. Les réponses à ces questions ont été données à tous les niveaux.
Les représentants du régime de Kiev n'inspirent aucune confiance. Il ne peut y avoir de confiance, étant donné qu'ils déforment tout au fur et à mesure. Même ce qu'ils sont convenus avec ceux qui les supervisaient pendant toutes ces années.
Aujourd'hui, j'ai expliqué comment Vladimir Zelenski avait réussi à déformer même les déclarations de François Hollande et Angela Merkel selon lesquelles ceux-ci n'avaient pas l'intention de respecter les accords de Minsk. Il a déclaré qu'il aurait été trompé par la Russie après la signature des accords de Minsk.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, évoque régulièrement ce sujet et souligne constamment qu'il ne s'agit pas de confiance et de foi en quelque chose et de l'espoir de ne pas être "trompés", mais de garanties fermes que notre pays considère comme telles. Ne pensez pas que nous ayons changé d'avis ou que nous allions changer de position. Il s'agit de savoir avec qui nous travaillons et quel travail nous faisons. Je pense que vous le voyez aussi. Ce sont des questions qui doivent encore être résolues.
Question: Quelles garanties la Russie peut-elle donner et qui peut les donner pour le respect de l'initiative de la mer Noire, puisque la Russie, en tant que partie aux accords, assume la responsabilité de leur mise en œuvre, et sur quoi pouvons-nous compter pour faire confiance à l'Ukraine?
Réponse: Une fois de plus, je vous renvoie aux explications de Sergueï Lavrov, qui dit que ses interlocuteurs à Washington doivent faire leur part pour endiguer le monstre que l'administration précédente a nourri. Il en parle dans son interview.
Question: Dans cette situation, pouvons-nous négocier uniquement avec les États-Unis et non avec la partie ukrainienne?
Réponse: La Russie est justement en contact avec la délégation américaine. En effet, Vladimir Zelenski a interdit à lui-même de négocier avec notre pays.
Tout le monde n'a pas survécu aux précédentes négociations. Le régime de Kiev détruisait ses négociateurs. Les négociations avec la Russie n'ont pas été débloquées. Il s'agit d'une question qui n'a pas encore été résolue. Ils se sont eux-mêmes empêchés de négocier avec nous.
Question: Comment le ministère russe des Affaires étrangères pourrait-il commenter le forum extrémiste "Mer Noire: la frontière de l'avenir pour une Europe sûre et stable" qui s'est tenu à Bucarest et au cours duquel des appels à la guerre contre la Russie et à sa "destruction" ont été lancés?
Réponse: Je n'appellerais pas cela une réunion, mais un "rassemblement", car il a été organisé par un certain nombre d'ONG odieuses, qui sont sous le contrôle des services de sécurité occidentaux et ukrainiens, entre autres. Les services spéciaux ukrainiens sont sous le contrôle des services occidentaux, la "nature" de ces ONG est donc claire.
D'autre part, cette réunion est intéressante du point de vue de l'hystérie qui y régnait. Elle reflète le degré extrême de désespoir de certains cercles dans un contexte de forte détérioration de la situation du régime de Kiev.
Quant au fait que le parlement roumain ait donné sa tribune à des structures agressives pour une manifestation visant à porter atteinte à l'intégrité territoriale de notre pays, et quant à la participation de représentants officiels roumains à cette manifestation, il s'agit d'un nouvel épisode provocateur dans l'esprit de la campagne antirusse, qui est mise en œuvre sous la dictée des "hauts gradés" de l'Union européenne par les mains de Bucarest.
D'une part, les autorités actuelles de Bucarest parlent hypocritement de leur désir de "paix et de stabilité dans la région", mais d'autre part, elles livrent le pays à des centres d'influence étrangers, qui en font un instrument de tension internationale.
Cela n'a rien à voir avec la défense de la souveraineté et des intérêts nationaux. La société roumaine est critique à cet égard. C'est pourquoi une partie importante de la société roumaine est de plus en plus déterminée à exprimer son opinion et à exiger un changement de cap politique. Lorsque de telles activités leur sont imposées, cela devient compréhensible.
Question: Y a-t-il eu une réaction officielle de l'OSCE concernant l'attaque de Moscou par des drones ukrainiens après que le secrétaire général de l'OSCE, Feridun Sinirlioglu, a pu voir de ses propres yeux les conséquences de l'attaque des forces armées ukrainiennes? Dans l'affirmative, quelle a-t-elle été et, dans la négative, comment peut-on expliquer son absence?
Réponse: La réaction a eu lieu lors de la conférence de presse conjointe du secrétaire général de l'OSCE, Feridun Sinirlioglu, à la suite de ses pourparlers avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le 11 mars de cette année à Moscou.
Question: La délégation ukrainienne aux pourparlers avec les États-Unis à Riyad est une fois de plus arrivée en uniforme militaire. En Russie et en Ukraine même, on a parlé de "cirque". Pouvez-vous me dire s'il existe des règles tacites concernant le code vestimentaire lors d'événements aussi importants? Qu'est-ce que le régime de Kiev entend montrer au monde entier par son comportement?
Réponse: En général, lorsque vous recevez une invitation à un événement officiel d'un pays ou d'un autre (une réception officielle, réunion solennelle, invitation de diplomates ou de délégations à une réunion importante), un code vestimentaire est discuté.
Lorsqu'il s'agit du processus de négociation, certaines choses sont déjà considérées comme automatiques et, pour d'autres événements, le code vestimentaire est indiqué.
Il existe des interprétations unifiées dans le protocole afin que les gens ne fassent pas des interprétations différentes de ces termes. Il existe une notion selon laquelle si une personne ne peut pas respecter le code vestimentaire spécifié, elle peut porter la tenue nationale de son pays.
On a l'impression que le régime de Kiev a des uniformes spécialisés (et dans de nombreux cas, il ne s'agit pas d'uniformes militaires). Il s'agit d'un "jeu" aux uniformes militaires. Souvent, ce que nous voyons n'est pas un uniforme militaire. Les uniformes militaires sont portés par des civils qui n'ont rien à voir avec le service militaire. Et il semble que le régime de Kiev ait fait de cet uniforme non pas un élément du code vestimentaire national, mais un symbole de leur propre secte qu'ils ont créée.
L'histoire retiendra probablement que les extrémistes et les terroristes du régime de Kiev, ayant créé une secte, ont développé un système spécialisé de symboles, dont l'un est un uniforme spécialisé.
Question: Les journalistes de Zvezda et Izvestia ont été tués par des lance-roquettes multiples américains Himars. En 2022, le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, a déclaré que le ciblage des Himars était effectué avec l'aide de satellites militaires américains, tandis que les militaires américains sur le terrain coordonnaient les informations satellitaires et les renseignements. Le ministère russe des Affaires étrangères adressera-t-il une note de protestation au gouvernement américain?
Réponse: C'est ce que nous disons publiquement à tous les niveaux, à savoir que ce sont les armes occidentales et les fournitures d'armes occidentales qui conduisent au meurtre de civils. Je ne peux pas juger de l'année (je ne dispose pas de ces informations), mais il est évident que la majorité absolue des armes utilisées par le régime de Kiev sont des fournitures occidentales. Les journalistes sont tués avec ces armes.
Pensez-vous que les notes de protestation sont plus efficaces que les déclarations publiques? Je ne pense pas que ce soit le cas ici. Je pense qu'il s'agit d'une question qui concerne en premier lieu la société civile américaine. Nous en avons beaucoup parlé aujourd'hui. Pourquoi sont-ils silencieux? Pourquoi sont-ils si soucieux du respect des droits de l'homme se rappelant qui a posé sa main sur quelle partie du corps de quelqu'un d'autre, qui a regardé qui en quelle année il y a de nombreuses années, au siècle dernier, et pourquoi pensent-ils qu'il s'agit là d'une violation des droits de l'homme et des libertés? Pourquoi un tweet insignifiant ou un message sur un réseau social accompagné d'une photo peut-il devenir une raison d'effacer une personne de la sphère de l'information et de la politique? Et la fourniture d'armes par des gouvernements et des régimes ne fait pas réagir la société civile américaine et les organisations non gouvernementales?
L'une des réponses a été abordée en détail aujourd'hui. Le fait est que les ONG locales et la "société civile américaine" ont été généreusement financées par l'USAID, qui a été fermée l'administration actuelle. Aucune autre société civile n'a encore vu le jour qui travaillerait non pas pour l'argent en Amérique, mais par réel désir de devenir garante des droits de l'homme ou de se préoccuper de ces questions.
Question: L'événement tragique de l'assassinat de nos journalistes a provoqué une grande réaction et a affecté de nombreuses personnes. Le Mouvement russophile international a immédiatement réagi en exposant sa position dans une déclaration spéciale.
"Le Mouvement russophile international juge scandaleuses et inacceptables de telles actions de la part des militaires: traque délibérée des journalistes et frappes sur des lieux pacifiques, ce qui viole toutes les normes du droit international. Nous sommes extrêmement indignés qu'aucun média occidental n'ait officiellement réagi et condamné cet odieux attentat terroriste planifié contre des journalistes russes".
D'autres organisations internationales dans le monde ont-elles condamné ce crime du régime de Kiev?
Réponse: Je peux dire que nous sommes reconnaissants à ceux qui ont réagi. Et ils sont nombreux à avoir réagi.
L'une des premières déclarations que j'ai vues a été celle de nos collègues biélorusses. Nous sommes certainement reconnaissants de la solidarité manifestée. J'ai également vu des réponses provenant du monde entier.
Je pense que votre question est pertinente. Nous ferons une compilation des réactions et des déclarations pertinentes. Il ne s'agit pas seulement d'une référence, mais d'un point de non-retour. Quiconque ne considère pas l'assassinat massif de journalistes russes dans le contexte international de la sécurité des journalistes et de la liberté d'expression au sein des organisations non gouvernementales spécialisées dans ces questions n'aura plus le droit de discuter de ce sujet. C'est le point de non-retour.
Nous exigerons des organisations internationales (parce qu'elles vivent de l'argent des contribuables de différents pays et qu'elles assument ces activités comme leur travail) qu'elles fassent ce travail.
Quant aux organisations non gouvernementales, que devrions-nous exiger d'elles? La question est de savoir si nous les considérons sérieusement en tant que telles. Chaque fois qu'elles prétendront exercer cette fonction, nous leur rappellerons qu'elles se sont rendues coupables de leur propre inutilité.