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Commentaire du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères concernant les nouvelles attaques américaines contre le Plan d'action global commun sur le nucléaire iranien

2375-19-11-2019

Le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré qu'à partir du 15 décembre 2019 les autorités américaines rétabliront les sanctions unilatérales contre l'un des principaux éléments du Plan d'action: le projet de reconversion du site iranien de Fordo pour la production d'isotopes stables.

De telles décisions sont un exemple de plus de la violation scandaleuse des engagements internationaux des États-Unis et de leur attitude irresponsable aussi bien envers les accords conclus que les décisions du Conseil de sécurité des Nations unies, qu'ils ne dédaignent pas transgresser ouvertement tout en cherchant à compliquer le processus de mise en œuvre par tous les autres pays. Un comportement aussi inexcusable de l'un des plus grands pays du monde, qui plus est revendiquant le leadership au niveau international, mérite la plus ferme condamnation. Nous comptons sur un avis objectif à ce sujet dans le rapport de décembre du Secrétaire général de l'Onu consacré à la mise en œuvre de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Il est difficile de comprendre quel est pour Washington le profit hypothétique du sabotage du Plan d'action et de la non-reconversion du site de Fordo conformément à l'accord de 2015. Il est regrettable de prendre conscience du fait que ce sont les États-Unis qui ont d'abord scrupuleusement calculé les paramètres des cascades de Fordo, puis ont été les premiers à rompre sans raison cet accord.

Les tentatives américaines de justifier leur indisposition à trouver une entente en rejetant la faute sur l'Iran ne doivent tromper personne. Les actions iraniennes pour la suspension des engagements dans le cadre du Plan d'action, notamment la reprise des travaux d'enrichissement à Fordo, sont une réaction à la campagne politique irréfléchie déclenchée par les États-Unis contre l'accord nucléaire.

Tous les actes de suspension sont entrepris par l'Iran sous le contrôle permanent de l'AIEA et sont techniquement réversibles à part entière. De plus, selon l'Agence, la suspension n'a pas concerné les cascades de Fordo à reconfigurer. Par conséquent, c'est Washington qui est le principal destructeur du projet de Fordo.

Il est flagrant de voir à quel point les États-Unis rêvent que l'Iran renonce entièrement à son programme nucléaire. Les propos du secrétaire d’État selon lesquels "la quantité nécessaire d'uranium enrichi" pour Téhéran est égale à zéro parlent d'eux-mêmes. Il convient manifestement de rappeler que le droit de l'Iran à développer un programme nucléaire civil est fixé dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). L'AIEA doit simplement le contrôler. Et c'est ainsi que Téhéran agit.

Des spécialistes russes participent activement à la mise en œuvre du projet de reconversion de Fordo. Nous poursuivons une coopération étroite avec les autorités iraniennes en la matière, notamment afin de créer les conditions appropriées et un milieu protégé pour poursuivre les travaux entamés.

Une réaction substantielle est nécessaire de la part de la Commission conjointe du Plan d'action compte tenu des déclarations américaines. Nous espérons que nos collègues européens trouveront la force d'aller au-delà des regrets usuels concernant les actions des États-Unis et prendront la défense du Plan d'action avec nous et la Chine en se joignant au travail réel visant à maintenir la viabilité et la stabilité des accords globaux et en protégeant de manière fiable le projet de Fordo, ainsi que d'autres éléments importants de l'accord nucléaire contre les attaques de sanctions américaines.

Nous comptons également sur le soutien du reste de la communauté internationale, comme l'exige la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.


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