Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 21 décembre 2017
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura
Aujourd'hui jeudi 21 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou s'entretiendront à Moscou avec l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura. Dans la lignée de leurs contacts réguliers ils poursuivront leur échange de points de vue sur tous les aspects du processus de paix en Syrie, notamment suite au 8e cycle des consultations intersyriennes de Genève et dans le contexte de la 8e Réunion internationale sur la Syrie qui a commencé aujourd'hui à Astana, ainsi que celui de la préparation du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi.
Une conférence de presse du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura est également prévue aujourd'hui. A l'issue de l'entretien, des informations détaillées seront publiées sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson
Vendredi 22 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson dans le cadre de la visite de travail de ce dernier en Fédération de Russie.
Durant ces pourparlers au Ministère russe des Affaires étrangères, il est prévu d'évoquer l'état et les perspectives des relations russo-britanniques afin de trouver des solutions pour les normaliser et intensifier la coopération bilatérale. Un échange de points de vue sur les questions régionales et internationales d'actualité est également prévu.
Nous comptons également sur l'organisation d'une conférence de presse. Nous espérons que la partie britannique n'apportera pas d'autres correctives à ce planning.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
Avec un rôle décisif de l'aviation russe, l'opération visant à éliminer le foyer militaro-politique de terrorisme international en Syrie touche à sa fin. L'armée syrienne a réussi à défendre la Syrie en tant qu'État souverain indépendant. Le groupe terroriste Daech a subi une défaite cuisante et a cessé d'exister en tant que structure militaro-politique sur le sol syrien.
Conformément à l'ordre du Président russe Vladimir Poutine, Chef des forces armées russes, le retrait du contingent russe se poursuit vers son lieu de stationnement permanent. Une partie des troupes reste en Syrie en mode opérationnel pour aider les militaires syriens à prévenir les incursions dangereuses de la clandestinité terroriste et empêcher les terroristes qui restent de rejoindre le territoire des pays voisins puis d'autres régions et pays.
En dépit de la défaite de Daech, la situation en matière de sécurité reste difficile. La menace d'attentats, de bombardements et de prises d'otages reste élevée sur le territoire syrien. Récemment les services locaux ont empêché un important attentat à Damas en identifiant et en détruisant une voiture piégée. Un attentat perpétré à Alep a emporté la vie du fils d'un député syrien. Le reste des membres de Daech qui se cachent sur un vaste territoire désert à la charnière des provinces de Homs et de Deir ez-Zor ont attaqué des postes de contrôle de militaires syriens près de la station pétrolière T-2 et dans la région d'al-Mueisiya. Le 17 décembre, les terroristes du Front al-Nosra ont attaqué par surprise les positions de l'armée au nord de Hama mais ont été stoppés par les militaires syriens avec l'aide de l'aviation russe.
Les forces gouvernementales syriennes continuent de repousser les terroristes de Nosra au sud-ouest de la région de Damas. Les militaires se sont rapprochés de la ville stratégique de Magher al-Meir. L'établissement du contrôle sur plusieurs hauteurs dominantes a permis de couper les itinéraires de soutien et de projection des djihadistes près de Beit Jinn.
Parallèlement à la lutte contre le terrorisme, le gouvernement syrien promeut les trêves locales et, dans l'ensemble, la réconciliation nationale. Au Qalamoun oriental, en coopération avec les militaires russes, s'est déroulée une nouvelle rencontre entre les forces syriennes et les membres du conseil municipal de Jeiroud pendant laquelle a été évoqué le désarmement des groupes armés illégaux locaux, la reprise du travail des institutions publiques et l'évacuation des combattants "irréconciliables".
Bien sûr, les terroristes de Nosra empêchent le fonctionnement efficace de la zone de désescalade instaurée dans la Ghouta orientale. Avec la médiation des militaires russes, les autorités syriennes ont réussi à convenir des conditions de sortie de 1 300 terroristes de Nosra avec leur famille des banlieues de Damas à Idleb, mais au dernier moment l'accord a été rompu à cause des divergences dans les rangs de Nosra, dont une partie a refusé ce qu'elle voyait comme une "capitulation honteuse".
Les tendances positives se renforcent dans le domaine humanitaire. De plus en plus de réfugiés syriens et de déplacés internes regagnent leur foyer. Les autorités s'occupent activement de la reconstruction de l'infrastructure socioéconomique détruite pendant les années de conflit et cherchent à mettre en place les conditions nécessaires pour la vie pacifique des citoyens.
Hélas, tout le monde ne semble pas souhaiter sincèrement le règlement au plus vite de la crise syrienne. Nous constatons des tentatives de détruire ce qui a été acquis, d'empêcher le lancement du processus de paix. Malgré le reformatage de la délégation de l'opposition à Genève, les opposants à Bachar al-Assad n'ont pas "guéri" les anciennes "maladies".
Nous regrettons que le l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura n'ait pas jugé utile de donner une appréciation aux déclarations notoirement provocantes des opposants pendant le cycle de consultations intersyriennes de décembre, qui a été intentionnellement mis en échec dans l'espoir d'empêcher l'avancée vers la paix et de compliquer la mise en œuvre de l'initiative de réunir à Sotchi le Congrès du dialogue national syrien.
Moscou est déçu par la déclaration de Staffan de Mistura à l'issue des contacts intersyriens à Genève, notamment par ses accusations visant la délégation gouvernementale syrienne qui aurait selon lui sapé l'établissement de la discussion intersyrienne. D'après nous, c'est une tentative de rejeter la responsabilité sur un acteur qui n'est pas responsable de l'échec de ce cycle.
Dans le même temps, nous réaffirmons notre disposition à travailler en coordination étroite avec l'Envoyé spécial et son équipe à Genève, à Astana et à Sotchi pour contribuer au processus de paix en Syrie en s'appuyant sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Je répète que nous attendons aujourd'hui un échange d'avis approfondi sur toutes les questions. Les résultats seront partagés en conférence de presse.
Les 21 et 22 décembre à Astana se tiendra la 8e Réunion internationale sur la Syrie pour laquelle nous avons beaucoup d'espoir. Il est prévu d'évoquer et de signer dans son cadre des documents sur le déminage humanitaire en Syrie et la libération de détenus/otages. Nous avons l'intention d'accorder une attention particulière, pendant le travail à Astana, à l'organisation et au déroulement du Congrès du dialogue national syrien que nous considérons comme un forum appelé à donner les impulsions nécessaires au processus de paix sous l'égide de l'Onu à Genève et à l'aboutissement à un accord entre les Syriens sur une entente mutuelle et sans conditions préalables conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Sur la résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies prolongeant le régime de livraison transfrontalière d'aide humanitaire par l'Onu en Syrie
Mardi 19 décembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé la résolution prolongeant d'un an, jusqu'en janvier 2019, le régime de livraison transfrontalière de l'aide humanitaire de l'Onu en Syrie. La Russie, ainsi que la Chine et la Bolivie, se sont abstenues pendant le vote. Cette décision a été prise parce que le projet de document ne prenait pas entièrement en compte les propositions russes visant à améliorer la transparence de ce régime et à élaborer des solutions pour y renoncer progressivement.
A l'étape actuelle, nous avons décidé de ne pas nous opposer à la prolongation du régime avant tout dans l'intérêt des Syriens qui ont besoin d'aide, et compte tenu des approches des pays voisins de la Syrie d'où provient cette aide.
La Russie suivra de près les fournitures d'aide humanitaire en Syrie et la manière dont cette dernière sera répartie entre les habitants dans le cadre du mandat prolongé. Nous attendons que le Secrétaire général de l'Onu organise dans les délais impartis un passage en revue substantiel de ce régime avec, en ligne de mire, sa fermeture inévitable dans le contexte du rétablissement du contrôle du gouvernement syrien sur l'ensemble du territoire du pays. Les agences humanitaires de l'Onu et leurs partenaires doivent dès à présent se réorienter sur les moyens traditionnels de travail en Syrie en coopération avec les autorités et en respectant intégralement les principes d'aide humanitaire urgente et la souveraineté nationale.
Sur l'évolution de la situation au Yémen
La situation militaro-politique au Yémen reste extrêmement tendue. Selon l'Onu, entre le 6 et le 16 décembre, les frappes aériennes lancées par la "coalition arabe" prenant parti pour le Président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les régions du pays contrôlés par le mouvement Houthi Ansar Allah dans les provinces de Sanaa, de Saada, de Hodeidah et de Ta'izz ont tué 115 civils et fait plus de 80 blessés. De leur côté, les Houthis ont tiré ce 19 décembre un autre missile en direction de Riyad et promis de poursuivre les actions de ce genre visant le territoire saoudien. Cela pourrait provoquer une escalade du conflit et son expansion à l'échelle régionale.
Moscou est très préoccupé par le conflit armé qui perdure au Yémen. Force est de regretter que le fait de miser sur la force n'entraîne qu'une aggravation des malheurs des civils yéménites et la projection des activités militaires sur les États voisins du Yémen, et éloigne la perspective d'entamer des négociations substantielles qui, nous en sommes convaincus, sont la seule solution raisonnable pour surmonter les différends accumulés entre les belligérants. Plus vite ces derniers en prendront conscience, mieux ce sera pour le Yémen, son peuple et pour la région dans l'ensemble.
Sur l'évolution du processus de paix au Proche-Orient
La situation reste tendue sur les territoires palestiniens en raison des protestations continuelles de la "rue" palestinienne concernant la décision du Président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d'Israël. La situation évolue dangereusement autour de la bande de Gaza. Les statistiques des victimes et des blessés augmentent chaque jour.
Dans ce contexte, un vote a eu lieu au Conseil de sécurité des Nations unies. Je ne répéterai pas les résultats: vous les connaissez. Malheureusement, selon nous, cela ne peut qu'aggraver la situation et nous pensons que la solution optimale à cette situation extrêmement défavorable sur la piste israélo-palestinienne pourrait être la reprise du dialogue direct entre les belligérants pour parvenir à un règlement solide et durable du conflit sur la base des décisions bien connues de la communauté internationale. Il faut éviter l'escalade sur place et empêcher les actions susceptibles de blesser des innocents ainsi que de faire s'éloigner les perspectives d'établissement d'une paix durable.
Sur les nouvelles sanctions antirusses des USA
Très récemment - mardi 19 décembre - le Ministère russe des Affaires étrangères a commenté sous différentes formes les sanctions introduites par les États-Unis contre nos organisations sous un prétexte infondé: la prétendue violation par la Russie du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Nous devons aujourd'hui encore parler de nouvelles démarches antirusses de Washington, cette fois par rapport à la loi américaine dite Magnitski sur la base de laquelle on tente depuis cinq ans de nous faire des reproches en matière des droits de l'homme.
Les USA ont étendu hier cet acte législatif afin de sanctionner plusieurs autres citoyens russes, notamment le dirigeant de la République tchétchène Ramzan Kadyrov, portant ainsi le nombre de nos compatriotes frappés par différentes restrictions américaines à 195. 402 personnes morales russes sont dans cette situation.
Tout cela paraît grotesque car aucune réalité ne justifie ces décisions. Malheureusement, nous sommes contraints de réaffirmer notre position qui se résume au fait que des contre-mesures seront engagées. Nous l'avons toujours fait. Quand nous réagissons ainsi nous soulignons toujours que ce n'est pas notre choix. Nous sommes disposés à la coopération avec les USA sur le plan stratégique. Nous y sommes prêts et nous pensons que c'est la bonne voie.
Il est regrettable que plusieurs groupes au sein des milieux politiques et des forces armées des USA aient encore la volonté flagrante de suivre la voie de la destruction des relations bilatérales en proclamant officiellement la Russie en tant qu'ennemie, en la qualifiant de menace dans sa Stratégie de sécurité nationale, en poursuivant les jeux de sanctions. Tout cela paraît effectivement absurde quand on connaît les défis et les risques communs pour nos deux pays et pour le monde entier.
D'après nous, il serait temps pour les groupes qui promeuvent ce scénario négatif dans les relations bilatérales de prendre conscience de son danger pour la stabilité internationale et de son inutilité, notamment pour le peuple américain.
Sur les accusations de Washington concernant de prétendues violations du Traité FNI par la Russie
Nous notons que les USA continuent de pédaler ce sujet. Il est question des désinformations et déclarations permanentes sur les prétendues violations du Traité FNI par la Russie. A l'étape actuelle ils prétendent que le missile de croisière 9M729 actuellement mis en service en Russie affiche une portée qui ne respecte pas les termes du Traité. Sachant que, comme d'habitude, les USA n'apportent aucune preuve - manifestement parce qu'il n'y en a aucune.
Le missile dont parlent les Américains, à savoir le missile de croisière terrestre 9M729, répond entièrement aux termes du Traité. Il n'a pas été développé et n'a pas été testé pour la portée interdite par le Traité FNI. Son déploiement se déroule en stricte conformité avec nos engagements internationaux.
Nous appelons les USA à cesser leurs spéculations sur le thème des prétendues violations russes et à se joindre de manière constructive au dialogue pour répondre aux fameuses réclamations russes de faire respecter le Traité par les Américains eux-mêmes. Je voudrais également rappeler que les essais des technologies de missiles de courte et moyenne portée menés par le Pentagone ont recours à des missiles-cibles, que les USA tentent de laisser hors du cadre du Traité les drones d'attaques qui tombent sous le coup de la définition du missile de croisière terrestre, ainsi que le déploiement en Europe de l'Est, dans le cadre des systèmes Aegis Ashore, des vecteurs universels Mk-41 capables de tirer des missiles. Sans oublier le plan de lancement d'un programme annoncé par Washington pour élaborer des moyens balistiques interdits par le Traité FNI. C'est une voie directe vers sa rupture.
Réaffirmant notre attachement au Traité, nous espérons que les USA changeront leur ligne contre-productive. Nous comptons sur le retour à un dialogue dépolitisé et professionnel sur le fond des problèmes accumulés, afin de les régler.
C'est notre position traditionnelle, à laquelle nous sommes attachés et que nous expliquons aux USA, à nos partenaires et à nos collègues lors de nos différents pourparlers.
Sur les fournitures d'armes américaines en Ukraine
Nous sommes extrêmement désappointés par l'information indiquant que les autorités américaines ont délivré une licence à un fabricant d'armes anonyme pour livrer à Kiev des fusils de précision de gros calibre Barret M107A1. C'est la première fois que Washington annonce officiellement la fourniture d'armes à l'Ukraine, mais il s'est avéré récemment que la compagnie américaine Airtronic USA livrait depuis avril des lance-roquettes dans ce pays.
Le fait que des armes soient formellement transmises dans le cadre de contrats commerciaux et non au niveau de l’État ne change rien. Ce n'est qu'un camouflage, une tentative de modifier les apparences. C'est Washington qui a donné le feu vert à ces fournitures, et assume donc toute la responsabilité des conséquences que cela induit pour les citoyens ukrainiens, qui pourraient être tués par ces armes américaines.
Nous connaissons bien la position des autorités ukrainiennes actuelles. Elle est évidente à présent non seulement pour nous, mais également pour la plupart des experts. En les armant, les USA poussent de facto à relancer l'effusion de sang dans le Donbass où la situation est déjà critique à cause des bombardements permanents en provenance du territoire contrôlé par Kiev. De facto, Washington devient complice du meurtre des citoyens qui se sont insurgés contre le coup d’État organisé par les nationalistes en Ukraine et qui défendent leur droit de parler leur langue natale et d'avoir leur propre système de valeurs. Je pense que l'histoire remettra finalement tout à sa place. Mais on voudrait que cela n'arrive pas dans des années, que la prise de conscience de ces actes ait lieu maintenant. Cela permettrait d'éviter un grand nombre de victimes.
Sur la sortie des officiers russes du Centre conjoint de contrôle et de coordination du cessez-le-feu et de la stabilisation de la ligne de contact du côté ukrainien
Comme annoncé mardi 19 décembre, les militaires russes de la représentation des forces armées russes du Centre conjoint de contrôle et de coordination du cessez-le-feu et de la stabilisation de la ligne de contact en Ukraine ont quitté le territoire de ce pays. Il s'agissait d'une mesure forcée côté russe. Nous en avons expliqué les raisons: elles sont bien connues. Je voudrais rappeler une nouvelle fois que l'activité des officiers russes au sein du Centre est devenue impossible à cause de la position de Kiev qui continue de préférer une solution militaire au "problème du Donbass" et n'est pas du enclin à remplir les Accords de Minsk. Dans ces conditions, le maintien de ce Centre - devenu, comme le reconnaissent les partenaires internationaux participant à la recherche de solutions à la crise ukrainienne, l'un des principaux mécanismes du processus de paix dans le sud-est - ne s'inscrit pas du tout dans la logique des autorités ukrainiennes actuelles.
De plus, le Président ukrainien Petro Porochenko a signé un décret pour renforcer à partir du 1er janvier 2018 le contrôle des entrées et des sorties des étrangers du pays et leur séjour sur le territoire, notamment par des procédures excessives en matière de présentation d'informations personnelles et de données biométriques, y compris les empreintes digitales. Ces démarches ont inadmissibles pour les représentants du Ministère russe de la Défense, parce qu'elles sont contraires aux exigences de la loi russe sur le statut des militaires.
Aujourd'hui, en dépit des commentaires clairs et très réactifs expliquant les actions russes, nous constatons une nouvelle fois que Kiev tente de déformer complètement la situation, d'accuser Moscou de tout et n'importe quoi en profitant de la sortie des officiers russes du Centre. Les raisons sont évidentes. La situation politique en Ukraine exige d'alimenter en permanence le milieu médiatique d'accusations contre un prétendu agresseur extérieur pour justifier les actes des autorités et tout ce qui se passe en Ukraine. C'est manifestement ce qu'ils font.
Nous appelons les autorités ukrainiennes à ne pas rejeter la responsabilité sur les autres et à se focaliser sur la mise en œuvre rigoureuse des engagements pris dans le cadre des Accords de Minsk intégralement et dans l'ordre prévu.
Nous espérons que les partenaires étrangers, notamment du Format Normandie, ainsi que les USA, ne resteront pas sur le côté et sauront utiliser leurs leviers de pression pour inciter les autorités de Kiev à agir dans ce sens.
Sur l'évolution de la situation au Honduras
Nous suivons attentivement la dynamique d'évolution de la situation politique complexe au Honduras suite aux élections du 26 novembre dans ce pays. Selon les résultats rendus récemment par le Conseil électoral suprême, la course présidentielle a été remportée avec une avance de 1,53% des voix par le président sortant Juan Orlando Hernandez.
Je voudrais rappeler que le Honduras est un partenaire prometteur de la Fédération de Russie en Amérique centrale. Le dialogue politique se développe entre nos pays, nous avons établi un régime sans visa réciproque pour nos citoyens et avons signé l'Accord interétatique sur les fondements de nos relations. Nous accordons beaucoup d'importance à la coopération avec ce pays dans le cadre du dialogue de la Russie avec le Système d'intégration centraméricain.
Sur l'adoption de la résolution sur la lutte contre la glorification du nazisme par la 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies
Mardi 19 décembre, à l'initiative de la délégation russe, a été adoptée la résolution sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée pendant la réunion plénière de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Plus tôt, ce texte avait été approuvé par la Troisième Commission de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies.
Cette année, ce document avait 57 coauteurs. Une grande majorité d’États (133) a voté pour la résolution. Comme les années précédentes, les délégations des USA et de l'Ukraine s'y sont opposées et 49 pays, dont les États membres de l'UE, se sont abstenus.
La pertinence des questions soulevées par la résolution continue de grandir pour plusieurs pays où sont glorifiés le mouvement nazi et les anciens légionnaires de la Waffen-SS - une organisation reconnue comme criminelle par le procès de Nuremberg - et qui élèvent au rang de héros nationaux ceux qui ont collaboré avec les nazis.
Je voudrais rappeler qu'un texte détaillé a été publié mercredi 20 décembre sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur les insinuations formulées en Pologne concernant la catastrophe aérienne "de Smolensk"
Nous constatons avec regret l'aspiration obstinée de l'administration polonaise à imposer des versions conspirationnistes du crash de l'avion du président polonais le 10 avril 2010 près de Smolensk, qui a coûté la vie au chef de l’État Lech Kaczynski, à sa femme et aux membres de la haute délégation qui l'accompagnaient. Sans aucune raison, cet événement regrettable dû à plusieurs facteurs tragiques est pratiquement présenté comme le résultat d'actions intentionnelles des anciennes autorités polonaises qui auraient comploté avec la Fédération de Russie.
Nous ne jugeons pas utile de nous arrêter une nouvelle fois en détail sur ce thème parce que toutes les informations ont été transmises à la Pologne et sont accessibles aux journalistes. Nous nous sommes régulièrement arrêtés sur ce sujet. Un très grand nombre d'activités conjointes ont été organisées, notamment des conférences de presses et des interviews pendant lesquelles nous donnions des réponses exhaustives à toutes les questions. C'est pourquoi nous trouvons inutile de réagir à chaque fois en détail et de répéter tout ce qui a déjà été dit après les différentes désinformations, notamment de réagir aux spéculations selon lesquelles la Russie cacherait des témoins importants susceptibles de dévoiler les raisons de l'accident qui n'auraient pas été prises en compte. L'inconsistance de ces accusations est flagrante. Je voudrais seulement rappeler que le Comité intergouvernemental d'aviation (MAK) et la commission polonaise attitrée ont mené leur enquête séparément, mais que leurs conclusions étaient globalement identiques et excluaient toute origine criminelle.
Les forces de l'ordre russes et polonaises poursuivent une investigation parallèle et échangent des informations relatives à l'affaire à titre d'aide juridique. Rien de foncièrement nouveau n'a été découvert à ce sujet dernièrement.
Nous partons de la nécessité d'une attitude respectueuse envers la mémoire des défunts et nous appelons une fois de plus les autorités polonaises à ne pas exploiter cette tragédie à des fins politiques.
Sur les résultats de l'Année franco-russe du tourisme culturel
La cérémonie solennelle de fermeture de l'Année franco-russe du tourisme culturel 2016-2017 s'est déroulée les 7 et 8 décembre dans le Centre culturel et spirituel orthodoxe russe de Paris.
Plusieurs activités diversifiées ont été organisées, notamment la célébration du 300e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la France, le Congrès pétrovien international Les itinéraires européens de Pierre le Grand, le forum Les itinéraires culturels franco-russes. L'Année croisée a renforcé les liens bilatéraux entre les établissements culturels russes et français, a contribué à l'apparition de nouvelles destinations touristiques et a apporté une impulsion à la coopération interrégionale.
L'exposition à Versailles "Pierre le Grand, Tsar en France. 1717" a été un important événement dont l'ouverture le 29 mai a été assimilée à la visite du Président russe Vladimir Poutine et à son entretien avec le Président français Emmanuel Macron.
L'Année croisée a montré que les peuples de la Russie et de la France, même à une période difficile pour les relations, éprouvent l'un pour l'autre un intérêt sincère, un respect réciproque, de la sympathie et sont disposés au développement du dialogue et de la coopération continuel et tourné vers l'avenir.
Sur l'entrave à l'activité d'une journaliste russe en France
Lundi 18 décembre, le personnel de l'administration du Président français Emmanuel Macron a refusé à la correspondante de RIA Novosti Victoria Ivanova, disposant d'une accréditation pour travailler dans ce pays, l'accès à un événement protocolaire ouvert à la presse et se déroulant au Palais de l'Elysée. La journaliste russe a été privée de la possibilité de remplir la mission de sa rédaction, à savoir préparer un reportage sur la remise des lettres de créances au nouvel Ambassadeur de Russie en France Alexeï Mechkov. Autrement dit, cet événement était directement lié à la Fédération de Russie.
Il est à noter que c'est loin d'être le premier cas d'entrave à l'activité professionnelle des journalistes russes de la part des autorités françaises. De plus, une atmosphère publique franchement hostile est créée autour de nos médias. A peine la chaîne Russia Today a obtenu une licence pour la diffusion en France un certain conglomérat de personnalités du pays a saisi le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Olivier Schrameck pour lui demander de retirer la licence. Cela a été précédé par une démarche d'août du parti présidentiel En Marche! appelant les médias français à "cesser de diffuser systématiquement les informations fournies par Russia Today et Sputnik.
Il y a deux points sur lesquels je voudrais attirer l'attention. Premier point. L'origine du signal est évidente – il vient de l'Etat en la personne du Président français Emmanuel Macron. Toutes les explications données à ce sujet, y compris via les canaux diplomatiques, se résument à la citation de la déclaration du Président français Emmanuel Macron faite concernant Russia Today et Sputnik, ainsi que les journalistes qui travaillent pour ce groupe médiatique. Je voudrais dire une nouvelle fois qu'il s'agit de la position du chef de l'exécutif français vis-à-vis des journalistes qui travaillent dans le pays légalement. N'est-ce pas un exemple de grossière ingérence de l'Etat dans le travail des médias?
Deuxième point – les lettres des personnalités publiques exigeant de fermer le média et de l'empêcher de travailler. Cette lettre a été préparée comme sur un ordre. Sur quoi s'appuie-t-elle? Une fois de plus de par le style et l'esprit elle s'appuie sur la fameuse citation de la déclaration du Président français Emmanuel Macron.
En outre, dans son communiqué du 2 novembre la représentation française auprès de l'OSCE a directement déclaré que la possession d'une accréditation par les journalistes étrangers ne signifiait pas automatiquement un accès aux événements officiels – il faut une invitation personnelle. C'est un événement avec la participation de l'Ambassadeur russe venu à une cérémonie officielle mais qui n'a pas eu la possibilité de partager son avis et ses commentaires avec les médias russes. A son tour cette fameuse invitation ne doit pas être forcément délivrée aux journalistes russes, notamment de Russia Today et de Sputnik, parce que – et on reprend une nouvelle fois la déclaration du Président français Emmanuel Macron – "ces médias ne sont pas des médias et représentent des structures d'influence et de propagande, de propagande étrangère". Peut-on expliquer sur quels critères s'appuyait cette conclusion?
Nous avons parlé plusieurs fois avec des représentants français pour leur poser des questions, nous avons évoqué ce thème avec Harlem Désir, qui représente le département de l'OSCE chargé de la liberté d'expression. Nous lui avons demandé s'il existait dans le cadre de l'OSCE dans l'espace européen un mécanisme qui pourrait de manière compétente et analytique livrer une conclusion qu'un média est un média ou une ressource de propagande et dans quelle proportion cela devait être pris en compte? Il nous a été répondu qu'un tel mécanisme et de tels critères n'existaient pas. Alors sur quoi s'appuient les conclusions du Président français Emmanuel Macron?
Nous considérons ces démarches comme une négligence par la France de ses engagements en matière de liberté des médias.
Indépendamment de savoir si cette politique est une décision individuelle de Paris ou un élément de réalisation du projet de l'UE pour réfréner la Russie dans le domaine médiatique, ces actions ne resteront pas sans réaction de la Russie.
Je voudrais poser une question aux collègues français. Si les médias français faisaient l'objet de la même attitude des autorités russes à leur encontre, quelle serait la réaction de Paris et de la communauté internationale? Nous espérons vraiment obtenir une réponse à cette question.
Nous partons du fait que toutes les restrictions de travail des médias politiquement motivées, or c'est ainsi que nous qualifierions les actions des autorités françaises, méritent l'attention des institutions internationales compétentes. Nous appelons une nouvelle fois le représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, à savoir le citoyen français Harlem Désir, à commenter publiquement les faits.
J'espère vraiment que sa citoyenneté ne l'empêchera pas de remplir ses fonctions de représentant de l'organisation internationale pour la liberté des médias.
Sur les intentions de durcir le contrôle de l'internet dans les pays occidentaux
Nous avons remarqué la campagne qui prend de l'ampleur dans l'espace médiatique occidental pour durcir le contrôle des réseaux sociaux derrière laquelle se trouvent les élites financières qui possèdent les médias traditionnels. Récemment le Comité des normes éthiques dans la société ayant le statut d'organe consultatif auprès de la Première ministre britannique a publié un rapport condamnant les compagnies-administrateurs Google, Facebook et Twitter pour leur "incapacité de protéger dûment les intérêts de leurs utilisateurs".
Le document appelle à modifier la législation dans la partie qui concerne le domaine de l'information et des communications. L'argument avancé pour justifier les changements nécessaires indique que l'internet est activement utilisé par les extrémistes, par les terroristes et par d'autres personnes psychologiquement instables pour exercer une influence néfaste sur les utilisateurs, notamment en diffusant des fakes.
En effet le monde change. Très récemment des représentants des autorités américaines, britanniques et d'autres démocraties occidentales soutenaient activement la liberté totale sur internet, notamment sur les réseaux sociaux, en soulignant leur transparence et accessibilité. Tout leur convenait. Plus encore, quand nous nous rencontrions aux pourparlers (nous vous en avons parlé) ce sont les informations des réseaux sociaux diffusées par les extrémistes, les terroristes et d'autres personnes psychologiquement instables qui nous étaient présentés en tant que preuve, par exemple, de l'intervention russe en Ukraine ou d'autres nettoyages humanitaires qui, selon eux, étaient menés en Syrie par la Russie. Quand nous disions que les publications présentées provenaient des sites extrémistes ils répondaient que c'est la liberté et la démocratie sur les réseaux sociaux.
Nous n'avons pas oublié le nombre de fakes répandus pendant les Jeux olympiques d'hiver de Sotchi. Les inventions et les falsifications interminables étaient présentées comme des preuves irréfutables de la prétendue "intervention russe en Ukraine". Les représentants de la délégation américaine, notamment Victoria Nuland et John Kerry, à nos demandes de fournir des preuves nous disaient constamment que "tout est sur les réseaux sociaux". Par exemple, voici ce qui se passait sur les réseaux sociaux autour de la Syrie. Ne serait-ce que les sujets avec la fillette Bana et le garçon Omran dont les photos (nous l'avons tous vu) étaient diffusées sur les réseaux sociaux. Je répète, ce sont ces informations qui étaient présentées comme des preuves officielles.
Quand nous étions confrontés à cette situation nous ne nous insurgions pas avec les accusations contre Facebook, Twitter ou Google. Même si nous avions avant tout des questions pour Facebook. Mais en aucun cas nous n'avons demandé de réprimer la liberté sur internet. Nous avons proposé de réfléchir ensemble avec nos partenaires occidentaux à un moyen efficace pour protéger ce secteur et les utilisateurs de cette partie d'internet contre l'influence des terroristes. A l'époque on riait de nous. Maintenant il s'avère que tout cela est une initiative pour changer la loi, notamment au Royaume-Uni. Je répète, nous ne nions pas qu'il faut lutter contre les fakes et tout le contenu lié au terrorisme et à l'extrémisme. Mais il faut le faire avant tout en partant de la nécessité de protéger la liberté d'expression et les droits des utilisateurs. Et surtout – il faut enfin se décider concernant le deux poids deux mesures et s'en débarrasser. Je répète, tout ce que nous voyons est une sorte d'apocalypse médiatique. Quand les délégations venaient chez nous ou quand nous les rencontrions quelque part dans les capitales, ce sont les informations contre lesquelles le Royaume-Uni propose de lutter aujourd'hui qui nous étaient présentées comme les preuves sans présenter aucun autre fait. Mais à nos propositions de l'époque pour élaborer ensemble les approches pour protéger les utilisateurs contre les informations répandues par les extrémistes, ils répondaient non seulement par des refus, mais également par les accusations de la Russie de censure, d'attaque contre la liberté d'expression. Aujourd'hui la situation s'est complètement renversée, mais derrière se trouve la simple volonté de prendre sous contrôle certains segments d'internet, et non les tentatives de protéger réellement les utilisateurs contre l'influence des extrémistes et des terroristes.
Sur la signature par la Géorgie d'un contrat avec la société de surveillance suisse SGS et son travail sur le territoire géorgien
Nous percevons positivement la signature de ce contrat – le premier de l'ensemble de documents qui devaient être adoptés par la Géorgie, la Russie et la Suisse pour la mise en œuvre à part entière de l'accord entre les gouvernements russe et géorgien du 9 novembre 2011 sur l'administration douanière et le suivi du commerce de marchandises. En coopération avec les partenaires suisses nous préparons pour la signature notre partie des documents. A cela étaient notamment consacrés les contacts bilatéraux à Bern le 19 décembre.
La Russie souhaite la réalisation pratique de l'Accord de 2011 en parfaite conformité avec ses conditions. Il est primordial que cet accord international établisse un ordre de passage des marchandises par la frontière douanière de la Géorgie dont le respect sera contrôlé par la SGS conformément au contrat signé. Nous espérons que cela permettra d'ouvrir des itinéraires de transit supplémentaires dont le commerce régional a besoin.
Réponses aux questions:
Question: Le Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson nous rendra visite aujourd'hui. Nous pouvons rappeler la comparaison qu'il avait faite entre la Russie et Sparte, la reprise du thème de l'ingérence russe, notamment dans les résultats du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Vous avez déjà commenté ce sujet. Le Ministère russe des Affaires étrangères considère-t-il ces déclarations comme une rhétorique pour la consommation intérieure qui peut être ignorée? Ou les considérez-vous comme la position officielle du Royaume-Uni en s'appuyant sur laquelle les pourparlers se dérouleront demain?
Réponse: Je pense que c'est à Londres de répondre si les déclarations de Boris Johnson sont la position officielle du Royaume-Uni. Nous les considérons comme les déclarations de Boris Johnson lui-même. Elles ne peuvent pas vexer.
Question: D'après vous, y a-t-il une grande différence dans la réaction de l'Onu à ce qui se passe au Venezuela et au Honduras où perdurent les protestations?
Réponse: Je peux répondre pour les déclarations et les commentaires qui sont faits au niveau du Ministère russe des Affaires étrangères. Nous exprimons notre position aussi bien sur les événements au Venezuela et qu'au Honduras clairement et en temps opportun.
Nous partons du fait qu'en évaluant la situation dans telle ou telle région du monde nos collègues et partenaires de différents pays et régions du monde, ainsi qu'évidemment les représentants de l'Onu n'adopteront pas la politique du deux poids deux mesures et le feront objectivement. L'objectivité est un critère primordial en évaluant la situation politique dans différents pays.
Question: Je voudrais revenir à Boris Johnson. Compte tenu de ses nombreuses déclarations antirusses y a-t-il un sens de mener un dialogue avec lui?
Réponse: Pourquoi pensez-vous que ces déclarations sont antirusses? En particulier sur Sparte et Athènes. Par exemple, je ne pense pas qu'elles sont dirigées contre la Russie, mais contre le système de l'éducation britannique. Je comprends clairement que c'est un préjudice pour son image. La Russie n'a certainement pas été impactée, nous avons ri et c'est tout.
Question: En prévision de la visite de Boris Johnson, hormis sa déclaration, la Première ministre britannique Theresa May a dit que la Russie s'était transformée en Etat hostile et menait une activité subversive…
Réponse: Nous l'avons commenté.
Question: La position du Royaume-Uni est clairement articulée. Quelle est la position de Moscou et du Ministère russe des Affaires étrangères? Que souhaite obtenir la Russie dans le sens pratique de cette visite? Sur quoi compte-t-elle?
Réponse: Premièrement, nous avons commenté cette déclaration de Theresa May. Le commentaire est disponible sur le site du Ministère. Deuxièmement, nous n'avons jamais fait un secret de notre position. Elle est cohérente, je l'ai annoncé à nouveau aujourd'hui, tout comme pendant la dernière conférence de presse. Elle se résume à la discussion pour trouver des moyens de normaliser les relations bilatérales et d'intensifier la coopération bilatérale. Dans le même temps nous sommes prêts à évoquer l'agenda régional et international, toutes les questions d'intérêt mutuel, et le faire sur une base équitable, coopérer dans différents secteurs.
Nous avons dit plusieurs fois en commentant les déclarations ou en répondant aux questions que, malheureusement, la fermeture du dialogue bilatéral avec la Russie a été un choix de Londres, sachant que, selon nous, ce choix était infondé et inopportun. Parce que la fermeture totale de la coopération, par exemple, pour la lutte contre le terrorisme ne profite à personne, d'autant que les attentats couvrent pratiquement toute la carte de notre planète. Qui d'autre, sinon les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, doivent discuter à ce sujet franchement, en confiance et de manière réciproquement bénéfique. Le profit est très simple: en l'occurrence la prévention des attentats. Mais même ici la coopération a été suspendue à l'initiative du Royaume-Uni, sans parler de contacts à d'autres niveaux. Notre position est claire et cohérente et nous ne l'avons pas cachée.
Question: Des affrontements militaires ont eu lieu entre Erbil et Bagdad après le référendum sur l'indépendance du Kurdistan. Quel rôle joue la Russie dans le règlement de ce conflit? La Russie est-elle prête à aider Erbil et Bagdad pour trouver une solution pacifique au problème?
Réponse: Nous répondons constamment aux questions à ce sujet, nous le commentons. Nous partons du fait que les questions problématiques qui, malheureusement, entraînent parfois à des conflits non dissimulés doivent être réglées pacifiquement sur la base d'un dialogue intérieur en Irak, ce à quoi nous appelions notamment Bagdad.
Question: Il y a quelques jours nous avons commémoré la mort de l'Ambassadeur russe à Ankara Andreï Karlov assassiné il y a un an. L'enquête montre que ce crime a été commis par l'"organisation terroriste fethullahiste" qui se fait appeler en Turquie FETÖ. Les délégations russes qui se sont récemment rendues à Ankara ont également noté ce fait. En même temps les partisans de cette organisation continuent de se sentir libres et à l'aise en Russie. Prendra-t-on des mesures contre eux?
Réponse: Seulement les autorités compétentes qui mènent l'enquête peuvent commenter son déroulement, elle est en cours. Malheureusement, nous ne pouvons pas être trop ouverts à ce sujet pour des raisons évidentes.
Je voudrais attirer l'attention sur l'article paru à l'occasion de cette date tragique (je l'ai lu récemment sur un site d'information) où j'ai été consternée (tel que c'était écrit) qu'immédiatement après l'assassinat de l'ambassadeur la Russie avait qualifié les faits d'attentat – de cette manière sur le plan informationnel on remet en question que c'est un attentat et on souligne que c'est uniquement l'avis de la Russie.
Je souligne à nouveau que nous ne pouvons pas entrer dans les détails de l'enquête pour éviter de lui nuire, mais notre qualification reste inchangée: bien sûr, c'est un attentat. J'essaierai de vous informer plus en détail si possible si les experts participant à l'enquête disposaient d'informations appropriées.
Question: Il y a quelque temps le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a proposé de relancer la coopération internationale au format 6+1 afin de stabiliser la situation en Afghanistan. Washington a-t-il réagi à cette proposition?
Réponse: Je demanderai des précisions, je ne dispose pas actuellement de telles informations. Après la conférence de presse je m'intéresserai à ce sujet. Je réaffirme notre disposition entière à coopérer avec les collègues américains sur cette question.
Je pense qu'il serait logique de poser cette question aux USA (peut-être à l'ambassade américaine ou via le Département d'Etat américain). Nous serions ravis d'entendre leur réaction publique. Vous le savez, nous profitons de toutes les possibilités pour évoquer le thème de l'Afghanistan dans les formats internationaux et via les canaux bilatéraux.
En ce qui concerne la position américaine, il vaut mieux s'adresser à eux. Mais je demanderai des précisions sur la récente évolution de la situation.
Question: La Russie a anéanti les organisations terroristes en Syrie. Que pensez-vous du rôle de la Turquie dans ce processus? Prévoit-on des mesures conjointes avec la Turquie pour rétablir la paix dans la région? C'est bientôt le Nouvel an et votre anniversaire. Quel événement vous ferait le plus plaisir cette année?
Réponse: Je pense qu'il vaut mieux poser les questions sur les aspects de la participation de tels ou tels pays à l'élimination des terroristes à nos experts militaires. Quant au rôle de la Turquie dans le processus de paix, vous savez que nous travaillons activement avec nos collègues turcs en ce sens dans différents formats, notamment sur la plate-forme d'Astana. Nous y travaillons. Nos positions ne coïncident pas sur toutes les questions, des différends demeurent, mais nous les réglons et ils se règlent. Nous partons du fait que le rôle de la Turquie dans la contribution au processus de paix en Syrie et dans la région est globalement très conséquente.
Quant à votre seconde question, j'ai besoin de réfléchir.
Question: Comme c'est souvent le cas, la majeure partie de la conférence était consacrée aux relations entre la Russie et l'Occident, aux différents problèmes bilatéraux. Vous avez mentionné les USA, l'Ukraine, la Pologne, la France. Je voudrais poser une question plus générale. Que pensez-vous aujourd'hui de la confrontation entre la Russie et l'Occident? Qui en est responsable? L'Occident est-il toujours responsable ou existe-t-il tout de même une part d'autocritique en Russie par rapport au fait que ces problèmes ne sont pas toujours provoqués par d'autres?
Réponse: Premièrement, la plus grande partie était consacrée à la Syrie, au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord. Objectivement parlant c'était la partie la plus significative. Reconnaissons au moins cela.
Deuxièmement, la formulation de la question est intéressante – "balayez-vous tout ce que dit l'Occident sur la Russie ou avez-vous une part d'autocritique". Pourquoi la question est-elle formulée ainsi? Qu'est-ce que l'autocritique et la critique de la Russie par l'Occident ont-ils à voir? Pourquoi devons-nous voir cette question précisément de cette manière? Quand n'avons-nous pas été autocritiques? Il me semble qu'il n'existe pas d'autre peuple plus autocritique que nous. Si quelqu'un est prêt à se critiquer du matin au soir, c'est bien notre peuple. Des journalistes étrangers viennent me parler, vous n'allez pas le croire, essentiellement d'Asie, du Caucase, du Moyen-Orient et demandent pourquoi nous permettons de nous critiquer ainsi et pourquoi nous critiquons-nous plus que tout le monde. Regardez nos émissions, débats et déclarations. Nous "creusons" constamment en nous, dans notre propre histoire, dans le présent, nous avons constamment une vision critique de nous-mêmes. Je ne connais pas d'autre pays qui se critiquerait en permanence plus que les autres ne la critiquent.
En ce qui concerne nos réponses à la critique des collègues occidentaux, il ne s'agit pas du fait que nous ne reconnaissons pas nos propres problèmes, mais nous disons tout le temps que nous voulons les régler nous-mêmes. Merci d'attirer notre attention sur eux mais, premièrement, vous avez vos propres problèmes qui pour une certaine raison ne sont pas réglés dans l'ardeur de votre attention pour les nôtres. Et deuxièmement, nous sommes parfaitement capables de les régler nous-mêmes. Effectivement on parvient à régler de nombreuses questions bien plus efficacement sans l'implication des collègues occidentaux que quand ils tentent de s'ingérer dans nos affaires intérieures.
Maintenant concernant la confrontation globale, pour reprendre votre expression. Il me semble que ce n'est pas une confrontation, mais une tentative d'une part de faire face à la grande campagne médiatique, aux tentatives non dissimulées d'isolement et de réfrènement que personne ne cache non plus, et d'autre part, à titre égal – d'appeler les collègues à la coopération. Honnêtement ce n'est pas facile de répondre constamment aux tentatives de réaliser une approche isolationniste vis-à-vis de la Russie tout en tendant une main d'amitié et de coopération. Montrez-moi un autre Etat qui appelle tout le temps à la coopération, qui indique que nous avons de nombreux problèmes communs à régler tout en omettant et en esquivant constamment les tentatives de nous piquer, voire de nous faire quelque chose de plus grave.
Pour revenir à la partie principale à laquelle était consacrée la conférence de presse (pour des raisons évidentes – la situation en Syrie) – c'est un exemple de la manière dont nous avons fait face (essayé de le faire) aux tentatives factuelles de déstabiliser la situation dans la région de nos collègues occidentaux. Par exemple, la fourniture des armes aux combattants, le soutien financier, moral et médiatique des extrémistes. Malgré cela on les invitait constamment au dialogue et aux actions conjointes. Voici un exemple concret. Souvenez-vous de la critique colossale à notre égard après le début de l'opération de l'aviation russe. Et avant cela? Cela était précédé par le discours de Président russe Vladimir Poutine à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies qui a proposé de former un front commun contre les terroristes en Syrie et dans la région. C'était une proposition appuyée par la disposition aux mesures pratiques aussi bien sur le terrain qu'en matière d'élaboration de la base juridique appropriée. Elle est restée sans réponse. Seulement quand toutes les formalités ont été respectées, quand la Russie a avancé différentes propositions en les annonçant publique et à huis clos, et en l'absence d'une réaction positive l'opération de l'aviation a commencé. Il fallait sauver la situation, rétablir l'ordre et faire en sorte que l'emprise terroriste ne se propage pas, ne déborde pas de la région et n'arrive pas chez nous. C'est un exemple concret et ils sont nombreux.
Relisez les discours de la Conférence de Munich sur la sécurité de ces dernières années et vous verrez qui faisait de la confrontation. C'était le cas avant, pendant et après 2014. Pendant tout ce temps la Russie appelait à agir ensemble. Et ce fut toujours le cas.
Question: Pourquoi?
Réponse: Cette question ne s'adresse pas vraiment à nous mais elle concerne la motivation des partenaires occidentaux. Parfois ils ne la cachaient pas. Notamment pendant plusieurs années le monde entier entendait parler d'"innovation" dans les approches des USA des relations internationales sous la forme de leur propre exclusivité. C'est un exemple de motivation d'un groupe politique. Dans le même il y avait probablement d'autres motivations, entre autres l'éventuelle tentative de la politique de réfrènement de la Russie compte tenu du développement de l'Etat. Peut-être que personne ne s'y attendait, que ce n'était pas prévu.
C'est une très longue discussion. La question ne s'adresse pas vraiment à nous. Ce ne sont pas nos actions qui suscitaient des questions. Je répète, en ce qui concerne l'autocritique, lisez nos journaux, regardez notre télévision, parlez avec les politologues. Voilà où se trouve une masse d'autocritique régulière et permanente sur les affaires nationales et la politique étrangère.
Question: La Commission européenne a déclenché contre la Pologne l'article 7 impliquant plusieurs sanctions. Que pensez-vous à ce sujet? Certains pensent que cela pourrait également influer sur les relations entre la Russie et la Pologne.
Réponse: Ce sont les relations entre Bruxelles et Varsovie, c'est votre histoire familiale. Nous sommes voisins. Nous ne nous ingérons pas dans les affaires familiales.
Question: Je sais que cela ne concerne pas directement la Russie, mais il y a des faits. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Je pense que ce sont les relations de Varsovie et de Bruxelles. Il n'y a rien à commenter. Vous devez vous-mêmes régler les problèmes dans votre famille européenne. Nous espérons que vous les réglerez et surmonterez. Le plus important est d'éviter le deux poids deux mesures. C'est notre position favorite.
Question: Pensez-vous que la Pologne pourrait suivre la même voie que la Hongrie?
Réponse: Et quelle voie ont suivi les Hongrois? Donnez-nos les cartes.
Question: Ils ont de meilleures relations avec la Russie que la Pologne.
Réponse: Autrement dit, vous pensez que dans une certaine turbulence concernant plusieurs questions entre Varsovie et Bruxelles pourrait s'opérer un rapprochement entre Varsovie et Moscou? Non, nous ne jouons pas à ça. Encore une fois nous disons que les relations familiales doivent être réglées au sein de l'UE.
En ce qui concerne les relations entre la Russie et la Hongrie, elles ne se construisent pas sur les divergences d'une partie avec une autre. Nous construisons les relations avec la Pologne, tout comme avec les autres pays européens, en sachant qu'ils font partie intégrante de l'UE. Mais nous avons également des relations avec eux au niveau bilatéral. Nous voyons certains pays de l'UE rejettent la politique de pression par les sanctions sur la Russie et les tentatives d'autres pays de l'UE de maintenir les tendances isolationnistes envers notre pays propagées par Washington. Les exemples sont nombreux. Plus d'un pays considèrent cette politique étrange, quelque part préjudiciable et qui n'apporte certainement pas de bonus supplémentaires à l'UE et à ses membres. C'est évident. Les politiciens européens en parlent, ceux qui sont au pouvoir et ceux qui font partie de l'establishment politique. Les chiffres, la croissance économique et les indices nationaux montrent que la politique de sanctions n'a apporté aucun avantage à l'UE. Elle nuit aux relations non pas avec Moscou, mais directement entre les pays de l'UE.
Je ne pense pas qu'il faut chercher un profit pour Moscou dans des différends temporaires ou à long terme entre les pays de l'UE et Bruxelles. Personne ne le fera. Nous proposons ouvertement et sans utiliser les différends de coopérer aussi bien au niveau de l'UE-Russie qu'à titre bilatéral avec les membres de l'UE à part. Nous parlons des possibilités que nous avons et que nous avions jusqu'à l'adoption de ces mesures de sanction, du profit manqué pour l'UE et la Russie avec leur adoption.
Nous avons atteint un niveau très élevé de coopération sur le plan économique et politique avec Bruxelles dans l'ensemble et avec les pays de l'UE séparément. Nous avions d'immenses perspectives pour accroître ces possibilités. Malheureusement, en cédant à l'influence de Washington l'UE s'est elle-même porté un coup sans rien gagner et même en perdant très gros. Dans ce sens nous sommes ouverts et honnêtes, nous ne profitons pas des différends qui existent et nous disons ouvertement que nous sommes prêts à coopérer. Pourquoi devons-nous attendre que quelqu'un se brouille ou que des problèmes apparaissent? Pendant plusieurs années en parlant avec les collègues polonais et la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini nous disions qu'il faut coopérer dans différents domaines. Il est inutile d'attendre que quelqu'un traverse une période problématique. De plus, par l'exemple de la coopération avec plusieurs pays occidentaux, en dépit des sanctions, nous montrons que même en ayant des divergences sur plusieurs problèmes nous pouvons tout de même trouver un profit mutuel de la coopération.
Nous ne restons pas assis à attendre que quelqu'un rencontre des problèmes pour ensuite nous frotter les mains. Personne n'en a besoin. Nous déclarons ouvertement et clairement nos intérêts. Nous invitons à la coopération.
Question: En 2018 le Koweït fera partie du Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre non permanent. Y a-t-il des projets communs entre la Russie et le Koweït pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord prévus pour cette année?
Réponse: La délégation russe entretient un dialogue sur tous les sujets à l'agenda de l'Organisation avec tous les pays qui sont membres du Conseil de sécurité des Nations unies et y sont élus à titre non permanent. C'est un processus normal et naturel.
En ce qui concerne le dialogue de la Russie avec le Koweït, un peu plus tard je serai prête à vous fournir des informations détaillées supplémentaires à ce sujet.
Question: En 2018 nous célébrerons le 140e anniversaire de la libération de la Bulgarie de l'Empire ottomane. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a-t-il reçu une invitation de son homologue pour participer à cet événement?
Réponse: Je demanderai des précisions sur cette question.
Question: Je voudrais attirer l'attention sur le monument-chapelle en hommage aux héros de Plevna. Il a besoin de réparations, comme l'écrivaient les journalistes d'Interfax.
Réponse: Je verrai ce qui peut être fait.
Question: La Stratégie de sécurité nationale des USA a été publiée récemment. La Russie et la Chine y sont désignées comme les principales menaces pour ce pays. Il m'a semblé que la Russie y a réagi très mollement. A quoi est-ce dû?
Réponse: Notre réaction a été assez directe. Regardez le commentaire du vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Il est publié sur le site et a été diffusé sur d'autres ressources. J'en ai également parlé aujourd'hui.
Je suis d'accord avec vous que s'installe déjà une certaine fatigue des démarches monotypes et grotesques auxquelles nous assistons de la part de Washington et qui sont clairement promues par certaines forces.
Il me semble que dans nos déclarations est perçue une certaine fatigue de l'approche monotype de ceux qui pensent que la destruction des relations bilatérales sera bénéfique pour quelqu'un. Mais je ne peux pas qualifier notre réaction de molle. Nous commençons déjà à commenter automatiquement ces thèses récurrentes dans l'esprit que la Russie est un ennemi, qu'elle a influencé les élections, que les hackers russes ont fait quelque chose, que la "main du Kremlin" est partout. C'est tellement récurrent que tout le monde a cessé de s'étonner et de le prendre au sérieux. Tout le monde comprend qu'il existe un ensemble de thèses interchangeables. Cela n'a aucun sens ni rendement pratique.
Si auparavant on voulait intimider, maintenant ils ont compris que l'intimidation ne marche pas, que les gens qui se sont retrouvés dans les listes de sanctions américaines ne le déplorent pas, qu'il y a une fatigue de cette politique de pression, que tout cela n'est pas bénéfique. Nous proposons constamment la coopération, sachant que notre position reste très claire et directe.
Par ailleurs, il faut encore étudier et analyser ce concept. Je pense que nous fournirons un commentaire supplémentaire plus détaillé. C'est un grand document, il concerne plusieurs domaines et nos experts s'en chargent. Nous partagerons nos appréciations plus approfondies.
Question: Jusqu'en 1914 l'Eglise orthodoxe de Jérusalem possédait plus de 100 églises orthodoxes et d'autres biens immobiliers. La Russie défendra-t-elle les droits de l'église orthodoxe?
Réponse: La Russie le fait régulièrement. Si vous voulez des précisions sur le statut de propriété des sites gérés par l'Eglise orthodoxe russe, je suis prête à le faire. Le thème est très intéressant. A la prochaine conférence de presse je fournirai des informations détaillées.