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Commentaire du Département de la presse et de l’information du MAE de la Russie Quelques faits à la caractéristique de la politique de Tbilissi

585-29-04-2008

Le 23 juillet 2006, en violation de l'accord de Moscou sur le cessez-le-feu et la disjonction des forces en date du 14 mai 1994, les forces de la police et de l'armée géorgienne sont entrées dans la partie haute des gorges de Kodori. On a annoncé que le soi-disant «gouvernement de l'Abkhazie en exil» sera disposé là en permanence. Pendant la période passée, a été créé l'infrastructure pour la présence permanente dans le Haut-Kodori des unités armées, construite la route stratégique vers Soukhoumi.

En résultat de ces actions, le processus des négociations de règlement du conflit abkhazo-géorgien est entièrement stoppé. Soukhoumi refuse de mener les pourparlers avec les autorités officielles de la Géorgie avant le retrait par Tbilissi de ces forces armées du Haut-Kodori. Cette exigence est reflétée dans les dernières résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU pour l'Abkhazie, la Géorgie (1716, 1752, 1781 et 1808), dont les dispositions stipulent, que la partie géorgienne doit garantir la conformité de la situation dans le Haut-Kodori à l'Accord de Moscou de 1994.

Selon l'information qui arrive, entre autres, des check-points des pacificateurs de la Force collective de la CEI de maintien de la paix (FMMP CEI) dans la zone du conflit abkhazo-géorgien, qui fixent le transport dans le Haut-Kodori tant des armes, des combustibles, des vivres et d'autres moyens d'infrastructure, que le personnel des forces armées de la Géorgie, la totalité des unités de la police et de l'armée dans le Haut-Kodori dépasse déjà 1500 personnes.

L'analyse de la composition des structures de force, présentes dans cette région, permet de conclure de la préparation du terrain pour le début de l'opération militaire contre l'Abkhazie. En plus de la police propre «du gouvernement de l'Abkhazie en exil», sont présentes dans le Haut-Kodori les unités des commandos géorgiens, de la police criminelle et de patrouille des régions de Samgrélo et de Zémo Svanétie, du contre-espionnage et des militaires du Ministère de la défense de la Géorgie. De plus, on y trouve l'artillerie (plusieurs pièces de canons et lance-mines calibre 122). L'aviation des forces de l'air géorgiennes survole constamment la zone de la responsabilité des forces de pacification. Le 18 mars et le 20 avril 2008, dans la zone de sécurité ont été abattus des drones, appartenant à la partie géorgienne.

Le 27 septembre 2006, les organes de maintien de l'ordre de la Géorgie ont brutalement arrêté à Tbilissi et à Batoumi plusieurs officiers russes et autres militaires du Groupe des troupes russes en Transcaucasie (GTRT), qui avaient pour fonction essentielle de garantir le retrait des bases militaires russes suivant l'accord russo-géorgien approprié. On les a absurdement accusés d'espionnage et d'appartenance aux attentats. Le bâtiment de l'Etat-major du GTRT à Tbilissi a été bloqué pendant plusieurs jours.

Conformément à la déclaration du Commandant de la Force mixte de maintien de la paix dans la zone du conflit osséto-géorgien (FMMP) M.Koulakhmétov, publiée dans les médias, le 29 septembre 2006 les commandos de la Géorgie ont attaqué le véhicule du bataillon nord-ossète des forces de pacification à la sortie du village d'Avnévi et ont tabassé le sergent pacificateur G.Koudziev, qui s'y trouvait.

Le 25 octobre 2006, a eu lieu le tir d'artillerie sur la localité d'Ajara dans le Haut-Kodori. Il a coïncidé avec la visite de la région par V.Mérabichvili, Ministre de l'Intérieur de la Géorgie. Le Tbilissi officiel s'est hâté d'accuser de l'incident les militaires abkhazes et les pacificateurs russes.

Cependant, par la suite, deux équipes d'enquêteurs de la Mission d'observation de l'ONU en Géorgie (MONUG), qui ont travaillé à Ajara et à Tkvartchéli, ont démenti la version géorgienne des événements. Il a été découvert, que trois roquettes de type BM-21 «Grad» ont vraiment été tirées. Mais pas à partir du territoire, contrôlé par les Abkhazes ou de la zone de la responsabilité de la FMMP CEI, comme l'affirmait Tbilissi, mais de la région, disposée directement dans le Haut-Kodori, c'est-à-dire à partir du territoire, sous le «contrôle entier» de la Géorgie. Il est aussi établi, que les roquettes tirées n'ont pas éclaté, car ils n'avaient pas de détonateurs. Ainsi, se forme une image classique de la mise en scène provocatrice.

Dans la nuit du 11 au 12 mars 2007, les villages d'Ajara, de Gentsvichi et de Tchkhalta dans le Haut-Kodori – disposition du soi-disant «gouvernement de l'Abkhazie en exil» – ont été bombardés. La partie géorgienne est intervenue avec les affirmations, que le bombardement venait de deux hélicoptères MI-24, venus de la Russie, et parallèlement – de l'artillerie et des lance-mines depuis le territoire, contrôlé par la partie abkhaze.

Le Ministère de la défense de la Russie et les autorités de Soukhoumi ont rejeté leur appartenance à l'incident. Il a été souligné, que le relief des gorges et les conditions météorologiques de cette nuit-là rendaient impossible la participation des appareils volants pendant tout l'incident. De plus, il était impossible de tirer les roquettes parallèlement à l'utilisation des hélicoptères. Ces considérations ont été prises en compte par le Groupe conjoint de détection des faits de la MONUG, dont le rapport n'a pas confirmé les accusations, portées par la partie géorgienne.

En mars – avril 2007, pendant la campagne électorale au parlement de l'Abkhazie, la partie géorgienne a déployé une vaste activité provocatrice le long de la ligne du cessez-le-feu dans la zone de la sécurité et dans la région de Gali. Plusieurs dirigeants abkhazes locaux ont été enlevés. Les étudiants géorgiens ont organisé une série de manifestations antirusses près des postes des observateurs de la FMMP CIE. A proximité immédiate de la ligne du cessez-le-feu, a été inauguré le camp militaire de la jeunesse patriotique géorgienne «Patriote».

Malgré les recommandations du Secrétaire Général de l'ONU de liquider le camp comme un objet, provoquant directement la partie abkhaze, Tbilissi continue d'y envoyer de nouveaux groupes des jeunes Géorgiens. Qui plus est, M.Saakachvili, Président de la Géorgie, a brutalement critiqué les recommandations de Ban Ki-moon, les qualifiant de «nulles» et «d'amorales».

Le 7 août 2007, la partie géorgienne a accusé la Russie de ce que la veille au soir, deux avions Soukhoï-25 «portant les signes distinctifs russes» ont fait invasion dans l'espace arien de la Géorgie et tiré des roquettes sur la station radar géorgienne aux environs du village de Gori, laquelle station n'ayant d'ailleurs pas souffert.

Les dirigeants de l'Etat-major des Forces armées de la Russie ont catégoriquement démenti le fait des vols quelconques d'objets volants russes au temps dit dans l'espace aérien, attenant au territoire de la Géorgie. Les résultats du travail des experts russes, qui ont visité Tbilissi les 16-17 août, ont montré, qu'il s'agit d'une provocation antirusse à grande échelle. Cela dit, les représentants géorgiens n'ont pas pu expliquer plusieurs incongruités flagrantes dans la version géorgienne des événements. La partie géorgienne a refusé de poursuivre l'enquête conjointe.

Les 9-10 juin à Moscou aura lieu la rencontre extraordinaire des coprésidents de la Commission de contrôle mixte (CCM) pour le règlement du conflit osséto-géorgien. La situation dans la zone du conflit s'est brusquement aggravée.

Le 29 août 2007, la partie géorgienne a arrêté deux militaires du bataillon nord-ossète de la FMMP dans la zone du conflit - citoyens russes T.Khatchirov et V.Valiev, que le tribunal géorgien a condamné à deux mois de détention provisoire (retenus jusqu'à février 2008). Cela a été fait en violation des normes courantes du droit international et des accords en vigueur de règlement du conflit osséto-géorgien. Il faut surtout souligner, qu'après leur arrestation, la partie géorgienne n'a pas autorisé à les voir ni les représentants du commandement de la FMMP, ni les collaborateurs du département consulaire de l'Ambassade de la Russie à Tbilissi, et que le procès s'est déroulé sans la participation des avocats.

Le 20 septembre 2007, un détachement des commandos géorgiens, qui s'est infiltré dans la zone frontalière de l'Abkhazie sur le territoire de la région de Tkvartchéli, a attaqué un groupe de militaires abkhazes, en formation à la base du Centre antiterroriste du MI de l'Abkhazie. Ce qui a causé la mort sauvage de 2 membres du groupe (officiers russes, servis auparavant à la FMMP CEI), 1 blessé, 7 prisonniers.

La partie géorgienne a affirmé (dont M.Saakachvili en personne de la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU), qu'il s'agissait d'un combat contre les diversionnistes, entrés sur le territoire géorgien. Cependant, le rapport officiel du Groupe d'établissement des faits de la MONUG, publié en janvier 2008, a confirmé, que l'incident avait eu lieu sur le territoire contrôlé par Soukhoumi (à 300 mètres de la frontière administrative avec la Géorgie), et que les deux morts étaient tués à bout portant.

Le 30 octobre 2007 dans la zone du conflit abkhazo-géorgien (aux environs de la localité de Ganmoukhouri), la patrouille de la FMMP CEI, qui avait désarmé plusieurs policiers géorgiens à comportement agressif, était encerclé par d'importantes forces des commandos de la Géorgie, et le président M.Saakachvili, arrivé de toute urgence sur les lieux de l'incident, avait exigé des pacificateurs de «dégager le territoire de la Géorgie» et a déclaré le général-major S.Tchaban, commandant de la FMMP CEI, «personne non grata».

Tbilissi a constamment tenté de destituer S.Tchaban de son poste de commandant. Cependant, les griefs artificiels à son égard sont infondés et reflètent l'approche générale non constructive des autorités géorgiennes à la présence en Abkhazie des pacificateurs de la CEI, qui s'opposent aux projets de Tbilissi de régler le conflit par la force. L'évaluation objective de l'activité de la FMMP CEI est donnée dans pratiquement toutes les résolutions du Conseil de Sécurité ONU pour l'Abkhazie. Ainsi, la résolution 1808 du Conseil de Sécurité de l'ONU en date du 15 avril 2008 évalue positivement la coopération entre la MONUG et les forces de pacification de la CEI, qui «à présent jouent un important rôle stabilisant dans la zone du conflit».

Sur le fond de l'aggravation de la situation de politique intérieure en automne dernier, M.Saakachvili a essayé de présenter les actions de protestation en masse de l'opposition à Tbilissi comme les résultats des «menées de Moscou». Le soir du 7 novembre 2007, après une rude dispersion du meeting antiprésidentiel à Tbilissi, M.Saakachvili a publiquement accusé la Russie d'organiser une «tentative de coup d'état ». Trois de nos diplomates ont été déclarés en Géorgie «personnes non grata». Et le 25 novembre 2007, dans son interview à la chaîne TV «Roustavi-2», le leader géorgien s'est lui-même désavoué, reconnaissant, que «les troubles n'avaient pas la Russie pour sources essentielles» (bien que les excuses pour la calomnie et l'expulsion de nos diplomates n'aient pas suivi).

Malgré l'appel, contenu dans les dernières résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU et les recommandations du Groupe d'amis du Secrétaire Général de l'ONU pour la Géorgie (GDA ONU), la partie géorgienne refuse obstinément de signer avec Soukhoumi et Tskhinvali le document sur le non-usage de la force pour régler les conflits. Cela a comme arguments à l'appui, en particulier, que le principe de la coexistence pacifique serait déjà reflété dans plusieurs documents internationaux, qui ont trait aux conflits abkhazo-géorgien et osséto-géorgien. Cependant, ils datent tous de la période d'avant «la révolution des roses» et l'arrivée au pouvoir de M.Saakachvili.

Le nouveau rapport du Secrétaire Général de l'ONU, consacré à la situation courante dans le règlement du conflit abkhazo-géorgien (en date du 29 janvier 2008), prête une grande attention (plus de 7 paragraphes) aux agissements de la parties géorgienne de divulgation préméditée de la désinformation à l'égard de la partie abkhaze et de la FMMP CEI. Il souligne «le flux pratiquement quotidien des fausses informations», venant des médias et des autorités géorgiennes. D'après l'évaluation du Secrétaire Général de l'ONU, cela a provoqué la «croissance de la méfiance et l'affaiblissement de la sécurité» et, finalement, augmenté la possibilité de la confrontation entre les parties en conflit.


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