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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 16 mars 2023

480-16-03-2023

Sur la crise ukrainienne

 

Je voudrais souhaiter à tous une bonne fête à l'occasion de la réunification de la Crimée avec la Fédération de Russie. Il y a exactement neuf ans, le 16 mars 2014, un référendum historique sur le statut et l'appartenance étatique de la péninsule a eu lieu. Il a été organisé en réponse au refus des autorités de Crimée de reconnaître la légitimité du gouvernement des "vainqueurs du Maïdan", ainsi qu'à des craintes justifiées pour le sort de la population de la République de Crimée face à la montée des éléments nationalistes radicaux en Ukraine, qui exerçaient une forte influence sur les décisions prises dans le pays, ce qui conduisait à l'ignorance des intérêts de millions de ses citoyens russophones. Les Criméens, indignés par les exactions des nationalistes ukrainiens, se sont prononcés en faveur de l'indépendance de la Crimée et de son retour dans le giron russe. Plus de 90% des électeurs ont voté en faveur de cette proposition. Cette forme de mise en œuvre du droit à l'autodétermination était le seul moyen possible de protéger les intérêts vitaux du peuple de Crimée. Cette position est fondée sur le droit international et y correspond pleinement.

Le 17 mars, suite au référendum, la République de Crimée a été proclamée indépendante, avec un statut spécial pour la ville de Sébastopol, et le lendemain, le 18 mars, un événement solennel a eu lieu - la signature du Traité sur l'adhésion de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie.

Le 13 mars de cette année, nous avons célébré une autre date importante de l'histoire de notre pays. Il y a 79 ans, la ville de Kherson a été libérée de l'occupation germano-fasciste suite à l'opération Bereznegovatoïe-Sniguiriovka. En deux ans et sept mois, les nazis ont tué des dizaines de milliers de citoyens, ont emmené des milliers de jeunes en Allemagne et ont créé des camps de concentration pour les prisonniers soviétiques. Rien qu'au cimetière municipal central reposent 40.000 militaires soviétiques et 8.000 habitants locaux tués par les fascistes.

Pendant l'occupation, Kherson a été victime de pillages monstrueux, tout ce qui avait une quelconque valeur était expédié vers l'ouest.

L'Histoire se répète: tout comme pour les fascistes pendant la Grande Guerre patriotique, le régime néonazi de Kiev qui les imite est indifférent envers la ville et ses habitants. Pour eux, seule compte ce qu'ils peuvent prendre pour eux-mêmes, ce qu'ils peuvent récupérer et vendre. Les combattants ukrainiens déploient leur artillerie lourde entre des immeubles d'habitation, pratiquent le pillage, détruisent les sites culturels et terrorisent les habitants restants. Il ne fait aucun doute que Kherson, comme en mars 1944, sera à nouveau libérée et que les criminels recevront une punition méritée.

Le grand passé russe des territoires portant aujourd'hui le nom d'Ukraine inquiète et effraie ceux qui se disent dirigeants de l'Ukraine actuelle, mais qui sont en réalité un régime nazi et néonazi. Je pense que les historiens et les politologues trouveront encore la définition correspondante. Mais ce régime n'est pas seulement criminel, il est également vraiment insignifiant. La vague de changements de nom de tout ce qui est lié à notre grande histoire commune qu'il a lancée atteint un stade de folie totale. Kiev a sérieusement envisagé de renommer la Russie en "Moscovie". Non, ce n'est pas une plaisanterie, ce n'est pas une parodie ratée ou un élément de sarcasme. C'est une proposition, comme ils disent. De telles idées envahissantes donnent l'impression que le leadership ukrainien n'a pas d'autres tâches plus urgentes. En réalité, c'est un problème beaucoup plus profond: l'absence d'une véritable autoidentification. C'est une tentative sans fin de jouer sur le déni tout et n'importe quoi pour y chercher et trouver des significations. C'est l'absence d'un véritable appui sur son propre passé historique en raison de l'annulation de celui-ci par le régime actuel en Ukraine. Et tout ce qui est inventé à la place ne tient pas debout face à la moindre vérification des réalités. Il est évident que l'autre objectif est de détourner l'attention des habitants du pays de leur politique intérieure ratée. Peut-être que la prochaine étape sera de renommer l'Ukraine en "région de Moscovie". Je ne sais pas jusqu'où ils iront. Ce serait vraiment drôle. On pourrait rire ou se moquer, tout dépend de la préférence de chacun. Mais c'est vraiment le reflet de cette même philosophie qui mûrissait pendant des décennies à l'instigation occidentale. Les gens s'habituent vraiment à penser de cette façon.

L'Occident collectif continue de s'impliquer davantage dans le conflit avec la Russie. Les 7 et 8 mars derniers, les ministres de la Défense des pays de l'Union européenne se sont réunis à Stockholm pour discuter de l'aide militaire à Kiev. Selon le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, depuis février 2022, l'aide des États de l'Alliance à Kiev s'est élevée à 150 milliards d'euros. De quelle aide est-il question? 65 milliards d'euros sont pour l'aide militaire. C'est un jeu sanglant pour "Aider l'Ukraine" afin de justifier une aide supplémentaire. Le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell a déclaré qu'avant la fin de ce mois-ci, 11.000 soldats ukrainiens seraient formés dans le cadre de la Mission d'assistance militaire pour soutenir l'Ukraine, et d'ici la fin de l'année, 30.000 soldats ukrainiens supplémentaires seront formés.

Le 14 mars dernier, l'Union européenne a annoncé une augmentation du fonds de la Facilité européenne pour la paix, qui finance les livraisons d'armes pour lutter contre notre pays, de 2,2 milliards d'euros, portant ainsi son montant à près de 8 milliards d'euros. Nous comprenons tous que cet argent n'est pas destiné à la création, la construction ou la reconstruction, mais au massacre, jusqu'au dernier Ukrainien. L'absurdité de la logique occidentale frappe par son hypocrisie et son cynisme - ils financent des opérations de combat, qui apportent la mort et la souffrance à des milliers de civils, à partir d'un fonds de la "paix".

Le régime Zelenski utilise de plus en plus la loi martiale pour la corruption avec l'aide militaire, financière et humanitaire occidentale. Il est clair pourquoi ils ont besoin d'argent. Beaucoup se demandent ou expriment des doutes quant au fait que la corruption prospère actuellement en Ukraine. Depuis la fin de l'année dernière, le bureau du président ukrainien a en fait pris le cap de l'élimination de l'autonomie locale. Peu de gens en Occident y prêtent attention. Ils n'ont pas le temps. Ils se décernent mutuellement des prix étranges, inventent des titres honorifiques et se glorifient. Ils procèdent à une "épuration" des élites régionales. Au niveau des centres régionaux, le processus de concentration des pouvoirs des organes municipaux entre les mains du chef de l'administration militaire nommé par Kiev est en plein essor. Ce scénario a déjà été testé à Tchernigov. Odessa, Lvov, Kharkov, Dniepropetrovsk et d'autres grandes villes sont les suivantes. Dans le même temps, des chefs régionaux continuent d'être limogés. Le 14 mars dernier, les présidents des administrations régionales d'Odessa, de Khmelnitski et de Lougansk (la dernière agissant dans la partie occupée de la RPL par l'Ukraine). En fait, ce qui se passe n'est rien d'autre qu'une usurpation du pouvoir par Vladimir Zelenski et son entourage proche. Pourquoi est-ce fait? C'est évident. Ils comprennent ce qui se passe actuellement au sein de la société ukrainienne, craignant une explosion de mécontentement pas tant en raison de la politique menée qu'à cause de la folie qu'ils perpètrent. Par conséquent, ils cherchent à placer des gouverneurs loyaux pour contrôler la situation sur place. Comme beaucoup de choses qu'ils ont empruntées l'histoire des années 1940. Ils utilisent leurs idoles en Occident dans ce domaine également.

La machine de sanctions des autorités de Kiev ne ralentit pas. Le 10 mars, Vladimir Zelenski a signé un autre décret imposant des sanctions à l'encontre des grandes sociétés de paris et de loteries russes. Je ne plaisante pas. C'est vrai. Maintenant, il est gêné par Sportloto et même quelques hippodromes. Les sanctions sont imposées pour une durée de 5 à 50 ans. Au total, 120 personnes physiques et 287 personnes morales sont soumises à des restrictions. Parmi elles, non seulement des Russes, mais également des citoyens d'autres pays. Kiev pense apparemment que plus il imposera de sanctions contre la Russie, plus il obtiendra de profit à la fin. Nous devons les décevoir: cela n'arrivera pas. Plus le régime de Kiev reste prisonnier de fantasmes malsains et malades, plus il pousse l'Ukraine vers le bord du gouffre.

Le régime de Kiev poursuit son offensive agressive contre le plus grand sanctuaire orthodoxe canonique d'Ukraine. Et pas seulement. Il viole grossièrement les engagements internationaux en matière de liberté de conscience et de religion. Mais de quels engagements peut-on parler. Une "purge" totale de tout et de tous est en cours. Ces derniers jours, la pression des autorités a atteint son paroxysme. Avez-vous vu la vidéo publiée sur le net de l'appel des moines de la Laure des Grottes de Kiev, qui sont tous sortis sur les marches, s'adressant à la communauté internationale (en réalité, au président Vladimir Zelenski) dans plusieurs langues, dans le seul but d'être entendus au moins maintenant? Bien qu'ils soient en isolement total et subissent un blocus médiatique. Nous avons noté la position inacceptable, l'absence de commentaire de la part du Secrétariat de l'ONU. Le porte-parole officiel de l'organisation, Stéphane Dujarric, qui est un employé expérimenté du Secrétariat, occupant ce poste pour la deuxième fois depuis longtemps et travaillant en tant que porte-parole de l'ONU, a déclaré qu'il n'avait pas d'informations sur ce qui se passe à la Laure des Grottes de Kiev. Je ne pense pas que le siège de l'ONU à New York ne reçoive pas Internet, qu'il n'y ait pas de communication, que les ordinateurs, les téléphones et les téléviseurs soient éteints, que les journaux ne soient pas livrés. Non, tout fonctionne. Il faut ouvrir Internet et prendre connaissance des dernières nouvelles, y compris ce qui se passait à la Laure des Grottes de Kiev pendant de nombreux mois. Il est possible de lire le discours du représentant permanent de la Russie, Vassili Nebenzia, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, où il a parlé de la russophobie totale qui a touché notamment la religion. On peut également lire le discours du Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov, son appel adressé au Secrétaire général de l'ONU. Ce n'est pas la première déclaration des dirigeants de notre diplomatie et de notre pays. Des explications détaillées ont été données à tous les niveaux, à commencer par le président de la russe Vladimir Poutine. Lorsque nous entendons dire qu'il n'y a pas d'informations à l'ONU, il est à se demander si nous avons vraiment vu le Secrétaire général de l'ONU à Kiev le 8 mars dernier. Qu'a-t-il donc fait là-bas si littéralement quelques jours plus tard son porte-parole n'a aucune information sur l'un des événements les plus tragiques de la vie de Kiev actuelle? S'il n'y a pas d'informations, je suis toujours prête à aider. Monsieur Dujarric, écoutez. Le gouvernement ukrainien a l'intention de retirer la Laure des Grottes de Kiev de l'Église orthodoxe ukrainienne d'ici le 29 mars. L'utilisation de la force n'est pas exclue. Faut-il préciser que cet endroit est sacré pour des millions de croyants orthodoxes, mais pas pour les dirigeants actuels de l'Ukraine, qui prennent de telles décisions illégales et dénuées de spiritualité. Leur intention de procéder (ce que je vais dire est difficile à entendre et encore plus difficile à croire et pratiquement impossible à comprendre. Nous avons du mal à le percevoir. Les moines et les représentants de l'Église orthodoxe ukrainienne le vivent depuis des années) à l'"inventaire" des reliques des saints qui reposent dans la Laure est encore plus blasphématoire. Je n'invente rien. Ce sont leurs propres propos. Dans sa fureur russophobe Kiev ignore le fait que ce ne sont pas des objets de musée, mais des reliques des saints pères, parmi lesquels Nestor le Chroniqueur, Ilia Mouromets et d'autres saints remarquables, vénérés et priés dans le monde orthodoxe. C'est une histoire puissante. Nous avons probablement tout entendu de la part de Vladimir Zelenski. D'abord qu'il ne comprenait pas les gens qui tentaient de faire apprendre l'ukrainien aux locuteurs russes. Nous avons entendu comment il ridiculisait les autorités et le régime de Kiev lorsqu'il n'était pas encore président, comment il promettait de devenir un "président de la paix", comment il se mettait à genoux devant le peuple ukrainien pour être élu. Ensuite, nous avons entendu beaucoup de choses intéressantes sur la façon dont il voyait le développement de la société civile et de la démocratie dans son pays une fois élu. Puis quelque chose de terrible a commencé, pas un simple déni de ses propres paroles, mais des actions exactement à l'opposé. Intéressant, cette haine qui a fleuri en lui, y compris envers les moines de la Laure des Grottes de Kiev, est-ce à cause de sa maladie mentale ou de son manque d'autonomie, et qu'on "le nourrit" de cette haine, ou est-ce parce qu'il ne comprend pas ce qu'est la foi et son expression sous forme de religion? Vladimir Zelenski reste sourd aux appels des moines et du clergé à mettre fin à l'arbitraire et à leur permettre de continuer leur service à Dieu dans le monastère.

L'objectif de toutes ces démarches est cynique, simple et misérable: le soutien total du régime de Kiev au projet politique promu par le patriarcat de Constantinople et les États-Unis, appelé "Église orthodoxe d'Ukraine". Vous vous souvenez de Victoria Nuland avec une bougie en 2013-2014? Pensez-vous qu'il s'agissait d'un grand amour de Dieu? Non. C'est un mème pour faire croire à tous ceux qui le voient que les États-Unis soutiennent l'orthodoxie en Ukraine par tous les moyens possibles. Vladimir Zelenski tenait également une bougie. Personne ne sait quelle est sa religion ni à qui il appartient. Il a piétiné tout ce qu'il prétendait être ses traditions et ses valeurs sacrées. Autrefois de telles personnes étaient qualifiées d'impies, et pas seulement au sens religieux du terme. On disait d'eux qu'ils n'auraient pas épargné leur propre mère. C'est ce que nous constatons dans les performances de Zelenski et de son entourage le plus proche. Nous avons remarqué que l'attaque contre la laure et l'intensification de la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne ont eu lieu littéralement quelques jours après la visite du président américain Joe Biden (le 20 février de cette année) au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or à Kiev, saisi par les dissidents.

Nous condamnons fermement ces actes qui portent gravement atteinte aux droits de millions de chrétiens orthodoxes et qui constituent une discrimination à leur égard. Nous appelons les organisations internationales compétentes à exercer l'influence nécessaire sur les autorités ukrainiennes pour qu'elles mettent fin à la persécution et au traitement arbitraire de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Vladimir Zelenski et son régime ont prouvé par leurs paroles et leurs actes que rien n'était sacré pour eux. Ils sont un outil entre les mains de l'Occident qui, pour satisfaire ses maîtres, vend l'Ukraine, traite ses habitants comme du "matériel consommable", détruit l'histoire et la mémoire, utilise les sanctuaires spirituels à des fins lucratives et inventorie les reliques.

Lorsque Zelenski a promis tout cela et a commencé à mettre en œuvre sa nouvelle politique, souvenez-vous, il s'est activement lancé dans la décommunisation. Il démolissait les monuments aux soldats de l'Armée rouge datant de l'époque de la Grande Guerre patriotique, renommait les rues, leur donnait le nom de collaborateurs et renonçait à nos jours fériés communs, qui sont précieux pour les citoyens de l'Ukraine et les citoyens de ce pays de différentes nationalités. Il faisait tout cela dans le cadre de la décommunisation. Vous souvenez-vous de la façon dont ils ont essayé de "racler" les armoiries de l'Union soviétique ou de masquer tout ce qui était associé aux symboles de cette période? Il y avait de tout! Cela ne fonctionnait pas parce que les gens ne comprenaient pas et n'acceptaient pas.

Le plus surprenant est que Vladimir Zelenski lui-même s'est transformé en ceux qu'il combattait. Cet inventaire des reliques, qu'ils ont maintenant esquissé, est exactement ce que faisaient ceux contre qui il a déclaré une "croisade". Rappelez-vous comment les tombes, les tombeaux, les reliquaires (où les reliques étaient conservées) ont été ouverts après la révolution d'octobre, comment on se moquait d'eux, comment on les traînait dans les villes, prouvant joyeusement que personne n'était "ressuscité" et que tout n'était qu'une vulgaire décomposition. C'est exactement ce que font Zelenski et son équipe dans le cadre de la décommunisation, comme on l'entend dire aujourd'hui. Oui, je comprends que c'est difficile. Mais il est encore possible de s'arrêter, de se réveiller et de sauver un peu d'humain.

Je pense qu'il est inutile de rappeler les objectifs de l'opération militaire spéciale. Cela a été dit et répété à plusieurs reprises par les dirigeants de notre pays. 

 

A l'occasion de l'anniversaire du référendum en Crimée

 

Il y a neuf ans, le 16 mars 2014, les habitants de la Crimée ont fait un choix conscient et indépendant sur leur avenir. La réunification fondée sur la libre expression de la volonté du peuple de Crimée a constitué la mise en œuvre du droit des peuples à l'autodétermination (nous ne nous lassons pas de le rappeler car certains en doutent encore) tel qu'il est énoncé dans la Charte de l'ONU, la Déclaration de l'ONU sur les principes du droit international et plusieurs pactes relatifs aux droits de l'homme.

Le développement socio-économique de la péninsule pendant son appartenance à l'Ukraine en 1992-2013 n'était pas de nature systémique et dépendait en grande partie de la situation politique interne de l'Ukraine. La situation générale était caractérisée par un ensemble de tendances négatives dans l'économie, les relations interethniques, la stagnation dans le domaine de la culture et l'aggravation de la situation dans le domaine de la protection de l'environnement.

Ces dernières années, nous avons réussi à surmonter et à résoudre de nombreux problèmes qui s'étaient accumulés dans la péninsule pendant les années de gouvernance ukrainienne. Un travail considérable sur l'amélioration de l'attractivité de la Crimée en matière d'économie, d'investissement, de culture et de tourisme a été réalisé, sur la base du programme fédéral "Développement social et économique de la République de Crimée et de Sébastopol à 2025".

En 2015, en réponse au blocus énergétique de la Crimée par l'Ukraine (et vous vous souvenez – l’eau, la tentative de saper et de miner les lignes électriques et autres), des systèmes temporaires d'approvisionnement en électricité ont été rapidement mis en place. Aujourd'hui, la question de l'approvisionnement en électricité de la péninsule a été résolue avec succès (les centrales thermiques de Balaklava (Sébastopol) et Tavritcheskaïa (district de Simferopol) ont été mises en service, et la centrale de cogénération de Saki a été mise en service).

La construction massive de gazoducs est en cours sur la péninsule depuis 2014. Presque chaque mois, une nouvelle localité est raccordée au réseau. Le niveau moyen de gazéification en Crimée a atteint 76% (il est prévu d'atteindre 83% d'ici la fin de l'année).

Après la fermeture par Kiev du canal du nord de la Crimée en 2014, la sécurité de l'approvisionnement en eau de la péninsule a longtemps été le seul problème pas entièrement résolu. Avec le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine, le blocus de l'eau a été levé. Je vous rappelle que le barrage construit par l'Ukraine en 2014 pour bloquer l'alimentation en eau de la Crimée a été enlevé en février 2022. Réfléchissez-y. Ceux que le régime de Kiev appelait ses citoyens, dont il "se souciait" et contre lesquels, comme il s'avère maintenant, il s'armait en fait, ont également été privés d'eau. Juste pour qu'ils sachent comment ils seront "libérés" par Kiev.

Nous pouvons le constater aujourd'hui. Aucune autre preuve n'est nécessaire pour expliquer pourquoi ils se préparaient. Cela s'adresse à ceux qui font semblant aujourd'hui qu'il n'y a pas eu de problèmes, que tout est tiré par les cheveux, que tout le monde vivaient "en paix et harmonie". Dans quel type de paix et d'harmonie vivaient-ils lorsque même l'approvisionnement en eau des habitants de la Crimée a été coupé? Je répète à ceux qui ne se souviennent pas que les lignes électriques ont été minées, de sorte que les habitants de Crimée ont été soumis à un blocus absolu.

Ce n'est sans doute pas la peine de répéter l'histoire avec le pont de Crimée. Permettez-moi de vous rappeler qu'au début, il était dit qu'il ne s'agissait que d'un modèle en 3D, que Mosfilm filmait le chantier. Par la suite, il y a eu des attaques contre cette installation d'infrastructure civile.

En février 2022, le barrage construit par l'Ukraine a été démantelé. L'eau du Dniepr coule désormais librement vers la péninsule. Cela a permis de multiplier la superficie des terres irriguées. Pour la première fois depuis 2014, un certain nombre de cultures qui n'avaient pas pu être développées pour des raisons factuelles, comme la riziculture, ont commencé à renaître en Crimée.

Depuis 2015, la production industrielle a presque doublé en République de Crimée et a été multipliée par 2,5 à Sébastopol. La tendance à la hausse de la production industrielle continue et de nombreuses entreprises ont été modernisées.

Le pont de Crimée, construit, comme je l'ai dit, dans un délai record, est devenu un symbole de la réunification de la Crimée avec la Russie, et l'ouverture des voies routières en 2018 a contribué à l'augmentation des indicateurs de développement social et économique de la péninsule. Actuellement la nouvelle autoroute ultramoderne de Tavrida relie l'ensemble de la péninsule d'est à l’ouest.

Il faut comprendre à quel point cela a été douloureusement vécu par le régime de Kiev. Il s'agissait d'un défi. C'est ainsi qu'ils l'ont perçu. C'est la Russie qui a développé ses régions dans l'intérêt de ses habitants, des personnes qui y vivent et y vivront. Mais du côté du régime de Kiev, tout cela était perçu avec une colère impuissante, comme un défi. Personne n'allait rivaliser avec qui que ce soit. On a simplement développé des infrastructures civiles, l'industrie, l'économie et le secteur financier. Et tout cela a été accompagné par des histoires à dormir debout dans les médias occidentaux. Ils n'avaient certainement pas l'intention de faire une sorte de compétition et souhaitaient que l'Ukraine reste toujours dans ses frontières après 2014 et surmonte toutes les crises auxquelles elle est confrontée. Mais il s'agissait apparemment d'une sorte de défi interne insensé pour eux, pour les personnes au centre de la prise de décision (indépendantes ou non). Il est vrai qu'ils n'ont jamais caché leur désir de détruire tous ces résultats. Rappelez-vous combien de fois ils ont menacé de tout détruire, de dire qu'il n'en resterait rien, etc.

Un ensemble de projets culturels est en cours de réalisation en Crimée. La restauration à grande échelle des complexes historiques et culturels les plus importants a été lancée: le palais et le parc de Vorontsovo, de Livadia et de Miskhor (Yalta), ainsi que les réserves historiques et culturelles de Crimée orientale (Kertch) et de Bakhtchissaraï. Des centres culturels de village, des écoles d'art et des centres d'éducation extrascolaire pour les enfants et les jeunes sont en cours de reconstruction.

Les habitants de la Crimée ont commencé à bénéficier d'une assistance sociale et médicale conformément aux normes russes. Un système d'aide à la maternité et à l'enfance a été mis en place dans la péninsule. Rien qu'en 2022, 6 écoles et 118 établissements préscolaires ont été construits, et 15 établissements d'enseignement sont en cours de construction.

L'État veille à ce que les obligations internationales en matière de protection des droits de l'homme soient respectées dans la péninsule, étant donné qu'il s'agit de la norme applicable. Le décret présidentiel du 12 septembre 2015 sur les mesures de réhabilitation des peuples arménien, bulgare, grec, italien, tatar de Crimée et allemand et le soutien de l'État à leur renaissance et à leur développement a marqué une avancée fondamentale dans le domaine des relations interethniques. Le document contient une série de mesures pour le développement social des peuples et des groupes ethniques de Crimée. Permettez-moi de vous rappeler que tout cela n'existait pas avant la réunification de la Crimée avec la Russie.

En Crimée russe (contrairement à la période ukrainienne), une politique d'égalité et de diversité linguistiques est clairement inscrite au niveau législatif. Les Ukrainiens et les Tatars de Crimée, ainsi que les Russes, sont représentés au sein des autorités exécutives. Le nombre de Tatars de Crimée dans le corps des députés régionaux et locaux a augmenté de manière significative.

La création d'un grand nombre d'édifices religieux tatars de Crimée illégaux avant 2014 (généralement construits sur des terrains saisis et en l'absence de documents justificatifs) est aussi due aux efforts indéniables des autorités fédérales et républicaines. Aujourd'hui, ce problème est progressivement résolu. Après la réunification de la Crimée avec la Russie, une politique de restitution des bâtiments aux communautés et de leur restauration aux frais de l'État a été adoptée, alors qu'auparavant, lorsque la péninsule était sous le régime de Kiev, la construction de lieux de culte principalement islamiques était financée par des sponsors étrangers – fonds internationaux et dons privés de citoyens étrangers.

L'intégration réussie des musulmans de la péninsule dans l'oumma de la Fédération de Russie est également facilitée par l'organisation du hajj annuel des Criméens vers les sanctuaires du monde islamique. Jusqu'à 2014, seules 100 à 120 personnes étaient capables de s'offrir ce voyage onéreux. Actuellement, l'État russe apporte aux pèlerins une aide financière considérable (en 2022, un quota de 270 pèlerins a été alloué aux musulmans de Crimée).

La chaîne de télévision tatare de Crimée "Millet/Narod" et la chaîne de radio "Vetan/Rodina", financées par le budget régional, sont présentes.

La pratique des trois dernières années indique que, malgré les restrictions anti-Crimée adoptées par un certain nombre de pays occidentaux, l'intérêt des milieux économiques et sociopolitiques étrangers pour le développement de l'interaction avec la péninsule reste toujours vif. De nombreux visiteurs étrangers de la péninsule ont pu apprécier les efforts des autorités russes pour assurer le développement socio-économique de la région, la paix et l'harmonie interconfessionnelle, et les droits des peuples vivant dans la péninsule. En 2022, plus de 70 événements à caractère international ont eu lieu en Crimée, dont plusieurs forums et festivals internationaux importants dans le domaine culturel et social.

La vie elle-même a confirmé la justesse de la décision de se rattacher à la Russie prise il y a neuf ans par les habitants de la péninsule. Le développement actuel de la Crimée et la résolution de problèmes qui n'auraient certainement pas été surmontés en solitaire ne font que mettre en évidence la vérité du libre arbitre du peuple de Crimée qui a fait son choix fatidique.

 

Sur la 20e anniversaire du début de l'opération militaire américaine en Irak

 

Pendant 12 ans, la Commission spéciale des Nations unies (UNSCOM) et puis la Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies (CCVINU) cherchaient en Irak des armes biologiques, chimiques et autres armes de destruction massive (ADM). La Maison Blanche annonçait alors la présence de stocks cachés. Bagdad le niait.

En février 2003, le secrétaire d'État américain Colin Powell, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, a accusé les dirigeants irakiens de fabriquer des armes de destruction massive et comme "preuve" montrait une éprouvette contenant de la poudre blanche, qui aurait contenu un agent pathogène de l'anthrax trouvé en Irak.

Le 20 mars 2003, sous prétexte de la nécessité de détruire les armes notoires, les États-Unis avec le soutien de leurs alliés ont lancé une invasion armée de l'Irak en violation du droit international. Qu'est-il arrivé à l'Irak, au président légitime, au peuple de ce pays? Le chef de l'État Saddam Hussein a été renversé, puis exécuté, et le pays a plongé dans un conflit militaro-politique interne de longue durée, dont il ne peut pas se remettre complètement à ce jour.

Seulement ce n'était pas un conflit interne naturel qui peut surgir pour un certain nombre de raisons dans n'importe quel pays, chez n'importe quel peuple. Non. C'était un conflit qui a eu lieu, d'une part, lors de l'occupation du territoire par les États-Unis et d'autres pays de la coalition anti-irakienne et, d'autre part, avec l'incitation directe des pays occidentaux sans aucune raison naturelle.

En fin de compte, aucune arme de destruction massive n'a été trouvée en Irak. Revenons au message initial. Comme l'a déclaré Bagdad, il n'y en avait tout simplement pas. Les dirigeants des pays participant à cette invasion tentaient de justifier leurs actions criminelles en se référant à des informations inexactes de leurs propres services de renseignement.

Je voudrais rappeler que les pays occidentaux qui font partie de la coalition anti-irakienne n'avaient pas de frontières communes avec l'Irak - ni les Etats-Unis, ni le Royaume-Uni, ni la Pologne, ni bien d'autres. Je voudrais vous rappeler (maintenant peu de gens s'en souviennent), que l'Ukraine a également envoyé des représentants de ses forces armées en Irak. Et alors que les dirigeants ukrainiens défendent maintenant le droit international, je voudrais rappeler quand le régime de Kiev a piétiné ce droit international en envoyant ses militaires (pas des médecins, pas des infirmières, pas de l’aide humanitaire, mais du personnel militaire) en Irak pour combattre les Irakiens sur leur terre. Qu’en était-il du droit international?

Ce que je vais dire maintenant peut sembler incroyable. Je l'ai évoqué plus d'une fois et je voudrais le rappeler à nouveau: parmi ceux que le régime de Kiev a ensuite envoyés combattre les Irakiens sur le sol irakien, il y avait cette tireuse d'élite, Nadejda Savtchenko. C'est difficile à croire, n'est-ce pas? Rappelez-vous comment en Occident elle a été vedettisée, proclamée pacifiste, personne née pour protéger les droits de l'homme, l'Ukraine, le régime, et ainsi de suite. Il s’agit de Savtchenko qui combattait en Irak, une pointeuse, condamnée dans notre pays pour le meurtre de journalistes russes.

Selon des estimations de sources occidentales (je voudrais souligner, sources occidentales), à la suite de l'invasion et de l'occupation ultérieure de l'Irak, le nombre de civils tués s’élève de 100.000 à 205.000 personnes, les pertes indirectes parmi la population civile constituent environ 650.000 personnes. Ce sont des informations que nous recevons des structures officielles. Lorsque diverses organisations non gouvernementales essaient de compter le nombre de victimes civiles, elles obtiennent des chiffres encore plus élevés. Premièrement, elles affirment que ces victimes n'ont pas été comptées, personne n'a jamais eu l'intention de les compter, et deuxièmement, elles disent que nous parlons d'un chiffre de plus de 1 million de personnes. Je tiens à souligner encore une fois, il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas de soldats irakiens, ce ne sont pas des gens membres des forces armées régulières, des mercenaires ou des représentants des services spéciaux. Rien de tel. Il s'agit d'une population civile décédée à la suite de la campagne américaine en Irak.

Les hostilités ont également entraîné la destruction des infrastructures de base du pays, une détérioration catastrophique de l'état du système de santé et une hausse de la criminalité. Cela a conduit à une crise socio-économique profonde et prolongée. Le nombre de réfugiés irakiens (sur le territoire de la Syrie et de la Jordanie) a atteint 1,5 million de personnes, les personnes déplacées à l'intérieur du pays s'élèvent à 2 millions de personnes.

Dans le même temps, Washington ignorait systématiquement les rapports du Comité international de la Croix-Rouge sur les traitements cruels des prisonniers irakiens, les enquêtes des ONG occidentales, dont Human Rights Watch, qui pointait l'implication de militaires américains en Irak dans la meurtres, tortures et viols de civils. Les Américains essayaient de tout faire étouffer. Ils passaient sous silence les scandales survenus à la suite de fuites dans les médias d'informations sur la torture dans les prisons d'Abu Ghraib et de Camp Bucca, y compris le "dossier irakien" publié sur le site WikiLeaks. Mais la vérité a fait surface. C'est précisément pour cela que des années plus tard Julian Assange en a payé le prix, devenant victime de l'arbitraire américain, qui a créé le site web Wikileaks et y publiait des documents pertinents.

Washington dissimulait cyniquement les crimes commis par des employés de sociétés militaires privées américaines. En décembre 2020, le président américain Donald Trump, malgré la condamnation du Groupe de travail de l'ONU sur l'utilisation de mercenaires, a gracié quatre employés de l'odieuse Blackwater, coupables d'avoir tué 14 civils sur la place Nisour de Bagdad en 2007.

L'un des résultats tragiques de l'agression contre l'Irak, outre la destruction complète de l'État et des fondements militaires, économiques et sociaux du pays, était le préjudice irréparable infligé à son patrimoine culturel et historique. Cela vaut-il la peine de parler d'écologie? Je ne le ferai probablement pas maintenant.

Après la prise de Bagdad par les troupes américaines le 9 avril 2003, des pillages et le maraudage ont commencé dans la ville, notamment dans le Musée national et d'autres sites culturels de la capitale, qui se sont ensuite étendus aux principaux centres du patrimoine archéologique de l'Irak. Comment tout cela était ensuite savouré sur les chaînes de télévision américaines. De nombreux cas de contrebande d'antiquités par l'armée américaine ont été documentés.

Vous comprenez bien que tout ce qui a été volé à l'époque a été emporté et se trouve maintenant dans des collections privées en Occident. Pensez-vous que quelqu'un en Occident fait l'inventaire du butin d'Irak? Bien sûr que non. Il y restera pour toujours, tout comme tout ce que les Britanniques ont emporté, par exemple, de Grèce et d'autres Occidentaux, par exemple, d'Égypte. Quel que soit le temps que les musées égyptiens et grecs (et pas seulement les musées, mais aussi les agences gouvernementales) consacrent aux demandes et requêtes pour retourner leur patrimoine culturel, ils reçoivent une seule réponse: ce n'est plus "le vôtre".

Je voudrais rappeler que les Britanniques ont également pillé l'Acropole, y compris grâce aux efforts de leurs diplomates, qui, profitant de leur immunité, emportaient du territoire de la Grèce tout ce qui est exposé aujourd'hui dans le célèbre British Museum.

L'armée américaine en Irak faisait de la contrebande directe d'antiquités. Un grand nombre d'artefacts ont été emportés pendant toute la période d'occupation par des vols spéciaux. Principalement par braquage direct par des soldats et officiers de la coalition qui étaient en service, mandatés par des structures spécialisées, ainsi que des collectionneurs privés américains. Le nombre estimé d'objets manquants, selon l'administration rien que du Musée national, est de 15.000. À ce jour, pas plus de 6.000 ont été retournés.

Mais nous comprenons bien que c'est seulement ce qu’on a pu évaluer et calculer. L'ampleur de pillage est si importante que ce qui a été détruit et pillé ne sera jamais restitué en principe ni même pourra être analysé de quelque manière que ce soit.

Ainsi, les Américains n'ont pas réussi à assurer la "prospérité" promise en Irak, mais ils ont détruit le mode de vie établi depuis des siècles et miné le fragile équilibre interconfessionnel. Le pays se transformait pendant de nombreuses années en un foyer d'instabilité régionale sur le territoire duquel est ensuite apparue l'organisation terroriste Daech interdite en Russie.

 

Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale

 

Chaque année, le 21 mars, la communauté internationale célèbre la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, proclamée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1966. 

La Fédération de Russie condamne fermement toute manifestation de discrimination et d'intolérance fondée sur la race, la couleur, l'origine nationale ou ethnique.

Malheureusement, nous constatons qu'en dépit des dures leçons de la Seconde Guerre mondiale et de l'héritage honteux du passé colonial, dans diverses parties du monde, on assiste à nouveau à une hausse du nombre de manifestations diverses de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance. Les faux postulats de la théorie de la supériorité nationale et raciale dans les États isolés deviennent le fondement de la construction d'une identité étatique et de la formation d'un cours idéologique et politique, prenant un caractère systémique, pénétrant toutes les structures de pouvoir et affectant tous les domaines de la vie de la société. Par complaisance à cela, des tentatives sont entreprises pour réécrire l'histoire, réviser et déformer les résultats de la Seconde Guerre mondiale.

À cet égard, nous jugions inacceptables les campagnes biaisées, blasphématoires et cyniques dans certains pays pour glorifier le passé nazi, le mouvement nazi, le néonazisme sous toutes ses formes, y compris l'érection de monuments et de mémoriaux, l’organisation de manifestations publiques, ainsi que proclamer comme héros les membres de l'organisation Waffen-SS et ceux qui combattaient la coalition antihitlérienne et collaboraient avec les nazis.

Nous partons du principe que l'outil le plus efficace pour empêcher le redressement et la propagation de cette idéologie consiste à préserver la vérité et la mémoire de l'exploit immortel de ceux qui ont donné leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale dans la lutte contre le nazisme. C'est à ces fins que la Fédération de Russie présente chaque année la résolution sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à l'escalade des formes modernes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée à l'Assemblée générale des Nations unies.

Une lutte sans compromis contre les formes modernes de racisme, y compris des formes aussi répugnantes que le néonazisme, devrait devenir une priorité pour l'ensemble de la communauté internationale.

 

Sur le 80e anniversaire de la tragédie de Katyn 

 

Le 22 mars, nous allons célébrer une autre date lugubre liée à l'histoire de la Grande Guerre patriotique. En ce jour, il y a 80 ans, des punisseurs fascistes ont incendié le village biélorusse de Katyn et sa population civile - 149 personnes, dont 75 enfants. Miraculeusement, seuls quelques témoins de ce massacre terrible et inhumain ont réussi à s'échapper. Grâce à eux, il est devenu possible de reconstituer en détail les circonstances de ces événements tragiques.

La mémoire de Katyn est gardée dans les cœurs de millions de personnes non seulement en Russie et en Biélorussie fraternelle, mais dans le monde entier. Cependant, Katyn est loin d'être le seul endroit qui a souffert des bourreaux nazis. Des dizaines de milliers de villages et de villes sur les territoires occupés ont partagé son triste sort. Parmi eux, par exemple, se trouve le village de Khatsun dans la région de Briansk.

Les criminels de guerre allemands n'étaient pas les seuls à participer à l'incendie de Katyn et à l'exécution de ses civils. Des adeptes nazis ont joué un rôle clé dans ce massacre, principalement les collaborateurs ukrainiens qui ont prêté allégeance à Adolf Hitler. Certains d'entre eux ont malheureusement réussi à échapper à la responsabilité, à se perdre dans l'immensité de notre vaste pays ou à trouver refuge sur le territoire des pays occidentaux, où ils se sentaient relativement en sécurité.

Il est à noter que les enquêteurs biélorusses, avec le soutien de collègues russes, trouvent toujours les pistes des bourreaux de Katyn, dénonçant leurs atrocités dans le cadre des affaires pénales pertinentes. Nous sommes convaincus que de tels crimes n'ont pas et ne devraient pas avoir de délai de prescription.

Après la fin de la Grande Guerre patriotique, il semblait que la "peste brune" avait reculé une fois pour toutes et que l'humanité ne serait plus jamais confrontée aux manifestations cruelles du fascisme. Cependant, aujourd'hui la nécessité de contrer cette menace redevient d'actualité.

L'Occident essaie obstinément d'ignorer le néonazisme progressif en Ukraine et dans les pays baltes, flatte ouvertement la propagation de l'idéologie russophobe parmi les régimes pseudo-démocratiques qu'il supervise et leurs propres citoyens. Le nationalisme ukrainien contemporain a montré à plusieurs reprises son rictus bestial. Il convient au moins de rappeler l'incendie de la Maison des syndicats le 2 mai 2014 à Odessa, où une cinquantaine de civils ont été brûlés vifs. Ce n'est pas pour rien que certains médias appellent à juste titre cette tragédie "la seconde Katyn".

Sur ce fond, personne ne devrait avoir aucun doute de la légitimité de l'opération militaire spéciale et de la nécessité vitale d'atteindre ses buts et objectifs.

 

Des réponses aux questions :

Question : Peut-on considérer que la Fédération de Russie doit protéger le Karabakh même si l'Azerbaïdjan veut prendre le contrôle des nouveaux territoires actuellement contrôlés par les forces de maintien de la paix ?

Maria Zakharova : Dans ce cas, le conditionnel n'est pas approprié. Il y a des engagements concrets sur le papier. Et il y a un travail concret qui se fait "sur le terrain". Nous ne pouvons que faire des commentaires sur ce qui se passe "sur le terrain" dans la zone de responsabilité et sur le degré de mise en œuvre fixé.

Il est inapproprié, erroné et préjudiciable de parler de ce qui se passerait si quelque chose se produisait. S'il y a une raison de réagir, nous réagirons. À l'heure actuelle, il est extrêmement dangereux de se lancer dans des "simulations".

Question : La Norvège et les pipelines Nord Stream. Ce pays voisin est le leader incontesté en termes d'expérience des opérations sous-marines sur le plateau continental. Il est membre de l'OTAN, rivalise avec Gazprom pour l'approvisionnement en gaz de l'Europe et, enfin, espionne la flotte russe du Nord avec les États-Unis. Devrions-nous appliquer la formule bien connue "hautement probable" dans un dialogue avec ce voisin inamical sur la question du sabotage ? On dit qu'il est encore possible d'empêcher l'expédition et la vente de morue dans les ports norvégiens ?

Maria Zakharova :  En ce qui concerne la pêche, je voudrais attirer votre attention sur notre commentaire du 10 février dernier.

Quant aux gazoducs Nord Stream et l'enquête en cours. Vous savez que nous avons distribué des documents et des demandes pertinents parmi les pays impliqués dans l'enquête, au Conseil de sécurité des Nations unies et dans l'espace public, comme preuve de notre volonté active d’établir la vérité.

Nous entendons beaucoup de spéculations et de fuites de la part des médias sur le fait que le sabotage aurait été effectué par des entreprises privées ukrainiennes. Je me demande si ces entreprises reçoivent d'autres "commandes". Car c'est absurde. Comment un tel sabotage d'une infrastructure civile en haute mer, dans la zone de responsabilité de l'OTAN aurait-il pu être réalisé par une quelconque société de plongée ou par des amateurs de plongée en apnée ? Qui sont ces gens ? Quel est le nom de cette "association" ? Nous exigerons une enquête internationale, nous chercherons la vérité, poserons des questions, développerons notre propre enquête et lui accorderons une attention accrue.

Je n'ai pas souvenir d'un dynamitage de gazoducs d'une telle ampleur au cours du premier quart du XXIe siècle. Si nous faisons abstraction des périodes de guerre, rien de semblable ne s'est produit non plus. Certes, il y a eu d'horribles attentats terroristes qui ont tué des centaines de personnes, il y a eu des attentats terroristes dévastateurs et démonstratifs, mais la destruction d'infrastructures civiles fournissant des ressources énergétiques à tout un continent est sans précédent.

Les actions ont été menées à un niveau qui n'est accessible qu'à des services spéciaux disposant de l'équipement approprié. Nous ne parlons pas de l'implication d'entités privées opérant dans le domaine des activités économiques et financières, mais d'entités dotées de telles capacités. Aucun bureau ou organisation privée n’aurait pu conduire une telle action sans l'appui solide des services spéciaux.

Question : La Russie a-t-elle l'intention de soulever la question de l'expulsion des moines de la Laure de Kyïv-Petchersk dans les organisations internationales ?

Maria Zakharova :  La Russie a déjà soulevé cette question dans les organisations internationales. Notre mission permanente auprès des Nations unies (Vassili Nebenzia et toute l'équipe) travaille de la manière la plus active sur cet agenda aux Nations unies. L'OSCE et l'UNESCO sont également impliquées.

En ce qui concerne le travail diplomatique pratique. Le 14 mars dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a envoyé les lettres correspondantes au Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, au Président en exercice de l'OSCE Bujar Osmani, à la Secrétaire générale de l'OSCE Helga Schmid et au président de l'Assemblée générale des Nations unies Csaba Kőrösi. Des lettres au contenu similaire signées par le représentant spécial du ministre chargé de la coopération pour la liberté de religion et de croyance, Guennadi Askaldovitch, ont été envoyées au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, au directeur du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE, Matteo Mecacci, à la Sous-Secrétaire générale des Naiton unie aux droits de l'homme, Ilze Brands Kehris, à la Représentante personnelle du Président en exercice de l'OSCE pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, se concentrant également sur l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens et des membres d'autres religions, Regina Polak, et à bien d'autres encore.

Question : Prévoyez-vous des contacts avec le département d'État américain au sujet de l'incident du drone au-dessus de la mer Noire ?

Maria Zakharova : Le 14 mars, l'ambassadeur russe à Washington, Anatoli Antonov, a été invité au département d'État américain, où il a catégoriquement rejeté toutes les insinuations de la partie américaine et a fait part de la position de la Fédération de Russie. Il a souligné qu'"un drone américain se dirigeant fermement et à des fins de provocation vers le territoire russe avec ses transpondeurs éteints a[vait] violé les limites de la zone d'utilisation de l'espace aérien au régime temporaire établi dans le but de mener l’opération militaire spéciale, dont tous les utilisateurs de l'espace aérien international concernés avaient été informés conformément aux normes internationales".

Je tiens à souligner qu'à l'initiative des États-Unis, des contacts ont récemment eu lieu sur cette question entre les ministres de la Défense de la Russie et des États-Unis, ainsi que les chefs d'état-major des deux pays. Les déclarations pertinentes de la partie russe sont disponibles sur le site web et les médias sociaux du ministère russe de la Défense.

Nous pensons qu'il est important de maintenir les lignes de communication ouvertes. La Russie ne cherche pas la confrontation et prône une coopération pragmatique dans l'intérêt des peuples de nos pays. En même temps, nous savons comment défendre ces intérêts.

J'aimerais attirer votre attention sur un commentaire récent de Sergueï Lavrov (dans un entretien accordé au programme "Moscou. Kremlin. Poutine").

Question : Les autorités russes, y compris les représentants du ministère des Affaires étrangères, affirment qu'elles ont l'intention de faire pression pour la mise en œuvre de l'ensemble du paquet de l'"accord sur les céréales" après sa prorogation. Dans le même temps, nous nous souvenons que le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré à plusieurs reprises que le volet russe de l'"accord" n'avait pas été mis en œuvre après sa signature. Quelles méthodes la Russie utilisera-t-elle sur la scène internationale pour changer la situation ? La Russie dispose-t-elle d'un véritable levier à cet égard ?

Maria Zakharova :  Nous avons une méthode claire : la diplomatie et la négociation, et tout ce qui va avec. Ce sont les méthodes que nous utiliserons pour agir. Elles offrent de nombreuses possibilités. Nous espérons qu'elles auront un effet approprié.

Question : Les agences de presse ont rapporté récemment que Stéphane Dujarric, Porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, avait déclaré que le texte de l'accord sur les céréales stipulait qu'il serait prolongé de 120 jours, et non de 60 jours, comme l'avaient dit les représentants russes. Pourriez-vous commenter cette information ?

Maria Zakharova :  Oui, de 60 jours. L'accord a été prolongé de 60 jours.

Question : Stéphane Dujarric dit qu'il s'agissait de 120 jours.

Maria Zakharova :  Il dit qu'il ignore ce qui se passe à la Laure de Kyïv-Petchersk. Il s'agit de la même personne. Peut-être est-ce une manifestation d'incompétence ?

Question : La commission internationale indépendante d'enquête sur les événements en Ukraine a déclaré que les troupes russes avaient "mené des attaques indiscriminées et disproportionnées contre l'Ukraine, recouru à la torture et tué des civils". Ce n'est pas la première déclaration de ce type. Pouvez-vous nous faire part de vos commentaires à ce sujet ?

Maria Zakharova :  Il faut voir le document dans son intégralité et comprendre de quoi il s'agit. Vous avez raison, nous entendons régulièrement ces accusations. Seulement, elles n'ont pas commencé en 2022, mais bien avant. Nous sommes coupables de tout. De ce que nous vendons notre gaz et le laissons transiter par le territoire ukrainien. Nous avons été "à blâmer", n'est-ce pas ? Rappelez-vous comment tous les contrats avaient été négociés jusqu'à la tombée de la nuit. On n'a cessé de nous blâmer. Les accusations n'étaient pas claires. Nous aurions dû donner gratuitement, et non vendre. On nous a reproché le fait que l'establishment politique ukrainien traversait une période de chaos. Que des pans entiers de la société ukrainienne souhaitent développer la coopération avec la Russie. Nous en étions également coupables. Ainsi que d’avoir perçu l'Ukraine comme un État souverain, avoir signé un accord sur le stationnement de la flotte de la mer Noire et avoir payé pour cela. C'était aussi notre faute. Il n'y a pas de logique. Nous sommes toujours coupables de tout. Ce qui est le plus surprenant, c'est que malgré tous les résultats déplorables des expériences menées sur le territoire de l'Ukraine par l'Occident, ni les différents régimes de Kiev ni ceux qui les soutiennent ne sont jamais coupables de quoi que ce soit. C'est symptomatique.

Dites-moi, s'il vous plaît, y a-t-il quelqu'un aujourd'hui qui dirait que les Forces armées de l’Ukraine (l’armée, le Service de sécurité d'Ukraine et les autres services spéciaux) sont des "chevaliers sans peur et sans reproche" ? Qu'elles répondent aux normes élevées exigées des membres des forces armées ? Quelqu'un pourrait-il l'affirmer ? Non, bien sûr. Personne. Par conséquent, ceux qui sont à l'origine de ces rapports et de leurs publications devraient se poser la question de savoir s’ils sont en faveur de l'objectivité. Si oui, nous sommes prêts à analyser des cas spécifiques, à répondre aux questions, à présenter des données, des statistiques, des faits. S'ils répondent différemment à la question, à savoir qu'ils sont partiaux et ne présentent qu'un seul point de vue, qu'ils sont des serviteurs, alors il est inutile d'y réagir. En ce qui nous concerne, du point de vue du processus historique et de notre public, nous ferons certainement des commentaires. Nous enquêterons.

La polémique n’est possible qu'avec ceux qui vous entendent et ne sont pas dans la falsification, mais dans la recherche de la vérité. Alors, oui. Mais si, comme auparavant, par exemple, après les événements de Boutcha, ni la partie ukrainienne ni l'ONU ne peuvent fournir d'informations factuelles en réponse à toutes nos questions sur les noms de ceux qui sont morts là-bas, sur la façon dont tout s'est passé, sur les résultats de l'enquête, alors à quoi bon parler. À quoi bon parler du Boeing malaisien ? Pendant des années, nous avons fourni des éléments factuels : ceux d’Almaz-Antey Corporation ainsi que des témoignages. Or, les débris sont toujours là, dispersés comme auparavant. Personne n'allait les ramasser. Ce n'est qu'après nos efforts incroyables pour mobiliser l'attention que certaines personnes ont cherché quelque chose à cet endroit. À quoi bon discuter sérieusement de ces choses avec ceux qui ne vous laissent pas approcher de l'enquête. Rappelons-nous comment les Malaisiens ont été tenus à l'écart de l'enquête pendant un mois. Pourtant c'est leur Boeing !

Il en va de même pour Salisbury et Amesbury. Il s'agit de nos citoyens. Nous avons été tenus à l'écart de l'enquête, un grand nombre de nos questions sont restées sans réponse.

Lorsqu'il s'est agi de ce que l'on a appelé "l'empoisonnement d'Anatoli Navalni" (également citoyen russe), combien de demandes avons-nous envoyées à Berlin, au bureau du procureur ? Quelles réponses ont-elles été données ? Aucune.

Il s'agissait de nos investissements, de notre gaz et du projet commun Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Ils ne nous laissent pas participer à l'enquête, ils ne partagent pas les informations, ils organisent des "fuites" sur des structures privées ukrainiennes qui auraient tout saboté. Ils se livrent à des manigances médiatiques.

La réponse est donc la suivante : s'il s'agit d'une étude sérieuse de tous les aspects de la guerre, une conversation sérieuse et ouverte s’impose ; elle sera difficilement impartiale, parce que tout le monde a le cœur qui saigne, mais au moins professionnelle. Nous sommes toujours prêts à la mener.

J'ai cité les cas les plus médiatisés. Nous avons toujours été prêts. Je suis horrifiée à l'idée d'imaginer combien d'argent Almaz-Antey Corporation a dépensé pour la reconstruction, la visualisation de la base de preuves. Où tout cela est-il passé ? Qui s'y intéresse ? Des articles et des livres ont été écrits, des films ont été réalisés. Autour de Navalni, où sont toutes ces bouteilles, Pevtchikh, la base de preuves, les tests de laboratoire – personne ne sait rien. Mais ils ont décerné un Oscar. Si l'on distribue des Oscars à ce niveau, pour récompenser des bricolages politiques, alors il n'y a pas lieu d'en parler. Mais s'il s'agit de véritables études, de recherches, de réponses à des questions sans machinations informationnelles ni politiques, alors oui.

Là encore, nous analyserons et donnerons des commentaires.

Question : Les responsables russes ont à plusieurs reprises exprimé leurs soupçons quant à l'implication des États-Unis dans le dynamitage des pipelines Nord Stream. La Russie a-t-elle demandé des explications à Washington à ce sujet ?

Maria Zakharova :  Cette question a déjà été commentée à de nombreuses reprises. Nous aimerions attirer l'attention sur notre commentaire du 21 février dernier où il est dit : "La Russie a également souligné que les États-Unis devaient donner des explications sur les explosions des gazoducs Nord Stream-1 et Nord Stream-2 et ne pas entraver l'enquête objective visant à identifier les responsables".

Question : Pourriez-vous commenter un rapport du New York Times, citant des fonctionnaires actuels et anciens qui ne sont pas autorisés à le déclarer publiquement, sur l'intention de la Cour pénale internationale d'intenter deux procès pour crimes de guerre liés à l'invasion russe de l'Ukraine et de demander des mandats d'arrêt contre plusieurs personnes ?

Maria Zakharova :  Il ne se passe pas un jour sans que le New York Times ne propose plusieurs versions. Je ne sais pas quand ils ont le temps de recharger les cartouches. Notez qu'il ne s'agit pas d'une citation, mais de mots attribués à certains "fonctionnaires actuels et anciens". C'est ce qu'on appelle une "fuite contrôlée". Au Royaume-Uni, le travail d'information repose sur tout cela. Aujourd'hui, malheureusement, les États-Unis le font à grande échelle également. Ils ne le se permettaient pas auparavant. Il y avait une institution journalistique là-bas. Aujourd'hui, elle est de plus en plus "dominée" par des "fuites contrôlées". Qu'est-ce que c'est ? "Quelqu'un a dit". Qui ? Quel fonctionnaire ? Quelle agence ? Ce n'est pas dit. Actuel ou ancien. On ne sait rien. Pourquoi ne dit-on pas quelle agence est à l’origine de la "fuite" ? Parce que cette agence pourrait être interrogée officiellement, on pourrait lui demander sa position officielle. Tout cela sert à maintenir le sujet "à flot" indéfiniment et ne pas avoir à rendre de comptes.

Vous connaissez les lois américaines. Les Américains ne dévoilent pas leurs sources, ils ne les divulguent pas. Il n'y a eu que quelques cas où une source a été divulguée. Mais pour cela, il faut "secouer" le système judiciaire tout entier. C'est pratique. Une "fuite" est opérée et personne n'est responsable de rien. "Passons à autre chose." Le lendemain, c'est une nouvelle "fuite" ; on n'a pas eu le temps de s'occuper de la précédente, et il y en a déjà une nouvelle. Et le reste est à l’avenant. Quelqu'un a dit quelque chose. C'est le premier élément.

Deuxièmement, même si une décision de ce type est effectivement préparée dans les recoins de la Cour pénale internationale, elle n'aura aucune signification juridique pour notre pays.

La Russie n'est pas partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale et elle n'a aucune obligation à ce titre. La Russie ne coopère pas avec cette instance et les éventuelles "prescriptions" en matière d'arrestations émanant de la Cour internationale de justice seront juridiquement nulles et non avenues pour nous.

Question : L'UE est en train d'élaborer un pendant à la loi [russe] sur les agents étrangers. Selon Politico, les organisations non gouvernementales et à but non lucratif de l'UE pourraient être obligées de signaler qu'elles reçoivent des fonds de pays étrangers en dehors de l'Union. Que pense Moscou d'une telle décision de Bruxelles ?

Maria Zakharova :  Il serait bon qu'après cet article de Politico, les journalistes s'adressent aux institutions européennes : à l’UE, à la Commission européenne, aux autres représentations à Bruxelles, qui pourraient officiellement confirmer ou infirmer cette nouvelle.

Nous avons nous aussi lu cet article avec intérêt. L'article suggère que l'Union européenne travaille sur un acte législatif visant à obliger toutes les ONG, les organisations de recherche et de conseil qui reçoivent des fonds de l'étranger à divulguer leurs sources. Il est difficile d'imaginer que ce soit le cas tel qu'il est décrit dans Politico.

Dans le même temps, des affirmations ont été faites au sujet de Tbilissi qui sont contradictoires ou en totale résonance avec leurs propres actions. Le 7 mars dernier, le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrelle, a déclaré, en commentant la loi sur les agents étrangers en Géorgie, qu'il s'agissait d'une "très mauvaise évolution pour la Géorgie et son peuple", "incompatible avec les valeurs et les normes européennes". Et dans le discours prononcé au nom de Josep Borrell au Parlement européen le 14 mars dernier, il a été clairement indiqué que le retrait du projet de loi géorgien sur la "transparence de l'influence étrangère" était "un signe encourageant et positif".

Je peux vous expliquer notre position. Elle est la suivante : nous avons plaidé pour que ces lois soient un "rudiment". Le monde est ouvert, globalisé. Personne ne s'immisce dans les affaires des autres. Mais nous avons observé deux tendances. La première est l'application par les États-Unis de leur loi de 1938 exclusivement aux journalistes russes (ainsi qu'à certains médias asiatiques). La deuxième est l'ingérence dans nos affaires intérieures qui bat son plein. Nous devions trouver un dispositif pour nous défendre. Car sous le couvert de subventions, d'aides, de subsides accordés dans un but "noble", c'est en fait de la subversion qui se trame.

Lorsque nous avons réuni ces deux faits, nous avons réalisé qu'il fallait faire un choix. Soit nous avons tous droit à ces lois conçues pour protéger l'espace national (comme le font les lois activement appliquées aux États-Unis), soit nous devons tous renoncer à ces lois. Mais exister dans le paradigme selon lequel certains, comme dans les œuvres de Rudyard Kipling, sont "plus égaux que d’autres" et peuvent se permettre, d'une part, de faire ce qu'ils veulent dans le "périmètre extérieur" et, d'autre part, de protéger leur "périmètre intérieur", cela n’est pas acceptable. Soit tout le monde vit selon des lois similaires, soit tout le monde doit abolir ces lois.

Telle a été notre position. Je l'ai dit à maintes reprises lorsque j'ai commenté la loi sur les agents étrangers adoptée et développée dans notre pays. Nous avons subi d'énormes pressions à cause de cette loi. De nombreuses personnes ont dit que ce n'était pas la meilleure solution. Nous avons expliqué pourquoi cette loi avait été adoptée. Nous avons dit que si elle n'était pas appliquée ailleurs, il ne serait pas nécessaire de l'appliquer également dans notre pays. Contrairement aux États-Unis, où cette loi plutôt répressive a été "cimentée" dans les années 1930 et n'a pas été modifiée, nous avons eu un débat public sur cette loi, des amendements ont été pris en compte et elle a subi des changements. On peut longuement parler de ses défauts, mais il est indéniable que beaucoup d’éléments ont été finalisés car ils avaient besoin d’être "peaufinés".

Si personne ne rejette collectivement ces lois, il n'y a rien de mal à ce que les citoyens sachent avec quels fonds telle ou telle organisation existe, étant donné que ces lois sont également en vigueur dans les pays qui accordent des subventions.

Il s'agit de la duplicité, de l'hypocrisie et des deux poids deux mesures de la part des "lumières de la démocratie" de Bruxelles. Les ONG qui travaillent avec diligence en dehors de l'UE pour promouvoir un agenda exclusivement occidental sont, comme la femme de César, au-dessus de tout soupçon. Et sans aucun contrôle de la part des autorités nationales. En revanche, les organisations qui assurent le pluralisme politique dans les pays occidentaux, protègent les minorités, se permettent d'exprimer des positions différentes de celles de la scène politique officielle, tomberont sous le contrôle strict et sciemment partial de Bruxelles, si une telle loi est réellement en cours d'élaboration et doit être promulguée.

Regardez le territoire des pays baltes qui n'ont pas besoin de loi pour tout fermer, tout interdire, tout "effacer". L'Europe occidentale, la "vieille" Europe, est plus scrupuleuse. Il y existe une société civile, des manifestations de la démocratie même, qui a été établie du XVIIe au XIXe siècles. Ils ne peuvent pas simplement tout "effacer" sans autre forme de procès. Ils ont besoin d'une base législative.

C’est une illustration évidente de la conception néocoloniale de Josep Borrell qui divise le monde en un "beau jardin" et une "jungle". La logique est primitive : ce qui se fait au sein de l'Union européenne et de l'Occident dans son ensemble est bon par définition, il doit en être ainsi, alors que ce qui se passe en dehors de l'Union européenne n'est bon que si Bruxelles l’avalise. Et elle l’avalisera si c'est bon pour elle. Tout le reste n'intéresse personne.

Encore une fois, je ne faisais que commenter l'article. Il me semble que Bruxelles elle-même devrait expliquer s'il y a de tels projets, s'il y aura une telle loi, ce qu'ils feront à ce sujet. Mais si cela se confirme, c'est une véritable honte pour toutes les institutions de l'Union européenne. Dire une chose, demander la suppression de ces lois, les critiquer devant un public étranger non membre de l'UE, mais faire la même chose en interne, garder le silence, mentir à leurs propres populations. Ce sont des choses inacceptables.

Question : Le 14 mars dernier, le congrès du Mouvement russophile international s'est tenu dans la capitale russe avec la participation de Sergueï Lavrov. Quel soutien le ministère russe des Affaires étrangères apportera-t-il à ce mouvement ? Quelle est la nature de cette coopération ?

Maria Zakharova :  Nous avons souligné à plusieurs reprises que le mouvement n'a pas été créé à l'initiative des structures de l'État russe ou d'organisations publiques. Il est né parmi des personnes qui aiment et connaissent notre culture et qui veulent la soutenir à un moment où elle est théoriquement menacée d'être "abolie".

Cette initiative fait l'objet de discussions répétées depuis un certain temps. J'ai entendu des discussions à ce sujet à l'étranger. Nous avons reçu des lettres. Il s'agit d'une combinaison, d'une conjonction d'efforts de différentes personnes dans d'autres pays. L’initiative a ensuite été soutenue par des organisations de la société civile russe. Lorsque la décision a été prise d'organiser le premier congrès, d'institutionnaliser le mouvement et les délégués, nous avons reçu une demande de soutien pour envoyer ou convier en tant qu'invités d'honneur des représentants de diverses branches du pouvoir liées d'une manière ou d'une autre à l'activité internationale, à la culture, à la défense de valeurs véritablement humanistes dans le monde entier. C'est ce qui a été fait.

Vous avez pu constater que les pouvoirs russes (législatif et exécutif) ont été largement représentés. Comment le développement du mouvement va-t-il se poursuivre ? C'est une question qui s'adresse aux organisateurs et aux initiateurs. J'ai assisté à plusieurs événements à leur invitation. Ils m'ont dit qu'ils souhaitaient croître, s'étendre, créer un réseau de délégués dans différents pays. Le potentiel est énorme. Ils veulent se développer activement dans un certain nombre de domaines. Il est préférable de s'adresser à eux. Nous répondrons à leurs propositions. S'ils ont besoin d'aide, nous la leur fournirons bien sûr dans le cadre de la loi.

Question : La presse a rapporté, en se référant à votre service, que l'ambassadeur russe à Washington, Anatoli Antonov, avait été convoqué au département d'État américain à propos du crash d'un drone américain en mer Noire. Washington estime naturellement avoir raison et accuse la Russie d'enfreindre la loi. À quels aspects juridiques les autorités américaines font-elles référence ?

Maria Zakharova :  Je n'ai connaissance d'aucun aspect juridique international des revendications américaines.

J'ai vu les experts américains suggérer que la partie russe avait violé l'accord du 25 mai 1972 entre le Gouvernement de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques et le Gouvernement des États-Unis d'Amérique sur la prévention des incidents en haute mer et dans l'espace aérien au-dessus de celle-ci. Il est toujours en vigueur entre la Russie et les États-Unis. Il convient de procéder comme suit.

Comme il ressort du préambule de l'accord, les parties ont conclu cette convention en vue d'assurer la sécurité de la navigation des navires de leurs forces armées en haute mer et du vol de leurs aéronefs militaires dans l'espace aérien au-dessus de celle-ci. Selon la terminologie consacrée à l'article I du document, le terme "aéronef" désigne, aux fins de l'accord, "tous les aéronefs militaires habités plus lourds et plus légers que l'air, à l'exclusion des engins spatiaux". Cette disposition démontre l'inapplicabilité de l'accord de 1972 aux drones et à tout autre aéronef sans pilote des deux parties.

Pour répondre à votre question, le mot clé de cette citation est "aéronefs habités". Or, il s'agissait d'un drone. Les hypothèses des experts américains ne tiennent pas dans ce cas.

Question : Le succès de la politique étrangère de la Russie et la stabilité des relations internationales dans les années à venir dépendront de notre capacité à organiser une large coalition interrégionale qui nous soit favorable et qui implique des partenaires prioritaires. Notre éloignement de l'Occident crée les conditions d'une coopération plus large avec d'autres grandes plates-formes civilisationnelles - chinoise, arabo-musulmane, indo-sud-asiatique, africaine, latino-américaine et avec la région géopolitique de l'ANASE. Ressentez-vous une pertinence accrue de la Russie en tant que pays-civilisation unique capable d'assurer l'équilibre mondial ?

Maria Zakharova :  Votre question pourrait faire l’objet d’une étude par une conférence internationale tout entière (de quinze jours). Je vais y répondre brièvement.

Ce que vous appelez la pertinence de la Russie en géopolitique a été testée en 2022. Compte tenu de la pression exercée par l'Occident sur tous les pays, ceux-ci pourraient bien y avoir renoncé ou avoir dit qu'ils n'avaient pas besoin de la Russie dans les affaires internationales. Auraient-ils pu le faire ? Oui, et ils avaient une raison pour cela. Peut-être une raison pas tellement honnête et sincère mais suffisante pour profiter du moment pour abandonner le "superflu" et sauver la face en expliquant qu'ils n'avaient plus besoin de la Russie depuis longtemps, mais qu'ils ne nous l'avaient pas "dit" par amitié. Or, les voilà qui subissent une "pression" et que des valeurs importantes sont menacées (économie, finances, stabilité, sécurité, souveraineté) et maintenant ils peuvent tout nous dire. Pourtant c'est exactement le contraire qui s'est produit. Au contraire, en dépit d'énormes pressions, les positions nationales d'un certain nombre de pays et de régions de notre planète se sont renforcées dans leur volonté de mener des politiques souveraines, de choisir leurs propres partenaires, ceux à qui ils voudraient déléguer la résolution de leurs problèmes sur la scène internationale, d'adopter une position neutre (dont on parle) afin que les parties en conflit aient la possibilité de résoudre leurs problèmes elles-mêmes, ou d'agir en tant qu'artisans de la paix ou médiateurs.

En tout cas, ils ont réaffirmé qu'ils ne sont pas seulement prêts à se montrer compréhensifs à l’égard de la situation qui s'est développée à l'instigation de l'Occident sous la forme de provocations incessantes qui ont conduit à une phase ouverte de la crise. Ils respectent notre pays et comprennent que sans sa présence, le monde aurait depuis longtemps sombré dans l'abîme des conflits et des problèmes mondiaux. L'année 2022 l’a confirmé à nouveau. Cela n'a pas été une période de prospérité et de bien-être, mais une période où chacun, semblait-il, devait être pour lui-même. Nous avons passé ce test. Quand je dis "nous", je pense au rôle de la Russie dans l'ordre mondial.

Question : J'aimerais vous demander de commenter les propos de Volker Türk, le principal défenseur des droits de l'homme des Nations unies, qui, lors d'une session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, a évoqué la disparition de l'espace civil en Russie, affirmant que la fermeture de Novaïa Gazeta avait commencé et que des poursuites pénales avaient été engagées pour diffamation à l'encontre des forces armées, parlant de la loi sur les agents étrangers et de "l'expansion de la législation interdisant la promotion des relations non-traditionnelles". D'après vous, qu'est-ce qui pourrait contribuer à faire évoluer ce type de discours ?

Maria Zakharova :  Je ne vais même pas entrer dans un débat. Si, par société civile, il entend ceux qui promeuvent des idées occidentales étrangères et destructrices pour notre pays (pas critiques mais destructrices – ce sont des choses différentes – la critique peut être constructive, orientée vers l’assainissement, le salut, alors qu'en l’occurrence nous avons des idées, des plans et des projets destructeurs), alors en effet ils se sont "dispersés" et "disséminés".

Si la société civile fait référence à des organisations non gouvernementales, des structures, des personnalités publiques engagées dans la résolution de problèmes internes, non pas pour de l'argent ou sur ordre de l'extérieur, mais par appel du cœur, par sens du patriotisme, de l'amour et de la compassion pour son prochain, alors elle va bien.

Si en faisant référence à la presse il entend par là un seul segment des médias, il manque de respect à tous les autres. Qui lui a donné le droit d'ignorer nos principaux médias et notre presse régionale ? Il devrait probablement aller voir combien de médias nous avons et comment ils se développent. Il est clair qu'il existe des géants des médias, de véritables conglomérats du monde des médias avec un vaste réseau de chaînes de télévision, de plateformes numériques, etc. Il existe également un grand nombre de médias régionaux, dont beaucoup ne sont pas admis en Occident en tant que participants à des conférences. J'en viens à la question relative à ce que vous avez dit.

Oui, ils ont fait référence à la fermeture de certains médias. Ne voudraient-ils pas pourtant se citer eux-mêmes, par exemple, lorsqu'ils ont dit qu'ils ne voulaient pas et ne pouvaient pas délivrer de visas aux journalistes de Crimée (qui ont des informations pertinentes sur la Crimée) pour leur permettre de venir dans une organisation internationale, et la façon dont ils les ont "éliminés" de l'ordre du jour, imposé des sanctions à un grand nombre de personnalités publiques russes et de journalistes, bloqué des représentants de la société civile avec leurs vidéos, leurs chaînes Internet et leurs articles ? N'y a-t-il pas eu de discussion à ce sujet ? Si ce n'est pas le cas, c'est que tout est biaisé. Et si c'est le cas, alors il n'y a rien à discuter.


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