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Commentaire de la porte-parile du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, sur des émeutes en Nouvelle-Calédonie

913-18-05-2024

Le 13 mai, dans la capitale de la Nouvelle-Calédonie française, des milliers de personnes ont manifesté contre la politique coloniale de la France. Les manifestations ont dégénéré en émeutes de masse, au cours desquelles plusieurs résidents locaux et policiers ont été tués, des dizaines de policiers ont été blessés et des centaines de manifestants ont été arrêtés.

Comme on le sait, il n'est pas dans nos règles de s'ingérer dans les affaires intérieures des pays étrangers, de donner ou d'imposer des conseils sur la résolution des problèmes et des crises internes - cette manière est caractéristique de l'Occident et, notamment, de la France. Mais au lieu d’apprendre la vie aux autres, Paris devrait tourner son regard vers ses propres problèmes profonds.

Après tout, il est évident que les événements tragiques en Nouvelle-Calédonie sont le résultat de contradictions de longue date et d'un mécontentement croissant  de la situation de ses habitants autochtones, le peuple kanak, qui représente environ 40% de la population de ce territoire d'outre-mer de France.

L'examen au Parlement français d'un projet de loi visant à modifier la procédure de vote aux élections locales en vigueur en Nouvelle-Calédonie depuis 1998, donnant le droit de vote à toute personne résidant sur l'île depuis plus de 10 ans, est devenue la cause d'une nouvelle vague de mécontentement public. Les opposants à cette initiative législative y ont vu, non sans raison, une tentative de Paris de priver définitivement les Kanaks de leur droit fondamental à l'autodétermination et de saper la position des partisans de l'indépendance. Ce n’est pas une coïncidence si le Front socialiste kanak de libération nationale, l’un des principaux partis calédoniens, a qualifié les actions de Paris de  "recolonisation".

Nous considérons la crise sociopolitique en Nouvelle-Calédonie comme le résultat de l’inachèvement du processus de décolonisation et une autre confirmation que la politique de la France à l’égard de ses anciennes colonies, rebaptisées territoires d’outre-mer, est dans une impasse. Je voudrais vous rappeller que selon la classification de l'ONU, la Nouvelle-Calédonie est un territoire non autonome. En termes simples, une colonie où le processus de décolonisation lancé sous les auspices de l’ONU dans les années 1960 n’est toujours pas achevé.

La France administre actuellement 13 territoires d’outre-mer et tente également de s’ingérer dans les affaires intérieures de ses anciennes colonies à travers le monde. Occupant pendant des siècles des dizaines de pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, soumettant leurs peuples à une exploitation brutale, les Français ont commis de nombreux crimes de guerre et crimes contre l'humanité sur ces territoires. Il est prévu de publier sur le site internet du ministère russe des Affaires étrangères des documents détaillés sur ce sujet, similaires aux documents précédemment publiés sur les actions criminelles des Anglo-Saxons.

Nous appelons Paris à s'abstenir de tout recours injustifié à la violence contre les manifestants et à garantir le respect des droits et libertés de la population autochtone de Nouvelle-Calédonie et d’autres territoires d'outre-mer sous son contrôle.


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