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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou 17 avril, 2025

648-17-04-2025

 

Sur la crise ukrainienne

 

Nous constatons une fois de plus le non-respect par le régime de Kiev du moratoire de 30 jours sur les frappes contre les infrastructures énergétiques. Vous le savez et le voyez dans les actualités. Le régime de Kiev continue d'ignorer ostensiblement le moratoire de 30 jours sur les frappes contre les infrastructures énergétiques, convenu le 18 mars entre les présidents de la Russie et des États-Unis et soutenu par Vladimir Zelenski. Les forces armées ukrainiennes effectuent presque quotidiennement des raids à l'aide de drones sur l'infrastructure énergétique russe. Depuis l'annonce de cette "trêve énergétique", plus de 80 attaques de ce type ont eu lieu. Je vais citer quelques exemples.

Ainsi, dans la nuit du 8 au 9 avril, les forces armées ukrainiennes ont utilisé 8 drones pour attaquer une infrastructure énergétique internationale située dans le district de Korenevo de la région de Krasnodar en Russie, la station de compression de Korenevo, qui assure l'approvisionnement en gaz du gazoduc d'exportation Turkish Stream. Sa capacité est de 31,5 milliards de mètres cubes de gaz par an. Tous les drones ont été abattus par les moyens de défense aérienne. Mais le fait important est qu'il s'agissait d'une attaque planifiée et ciblée du régime de Kiev contre des installations énergétiques.

Le 9 avril, deux drones ukrainiens ont attaqué la station de distribution de gaz de Temriouk, qui assure l'approvisionnement en gaz de la ville et du port de Temriouk. Les deux drones ont été détruits.

Du 10 au 14 avril, après des frappes de drones des forces armées ukrainiennes et à la rupture de câbles, des lignes à haute tension ont été déconnectées dans les régions de Belgorod, Briansk, Zaporojié, Koursk et Kherson, de Krasnodar et dans la République populaire de Lougansk. Quelles étaient les cibles de ces drones du régime de Kiev? Les cibles étaient des transformateurs de sous-stations électriques qui font partie du complexe énergétique. Le réseau de contact à proximité de la gare ferroviaire de Vassiourinskaïa du chemin de fer du Caucase du Nord et le gazoduc de distribution en acier à basse pression de la société Gazprom–distribution de gaz–Belgorod" ont été endommagés.

Je souligne encore une fois qu'il s'agit là de quelques exemples. Nous avons déjà transmis toutes ces informations aux organisations internationales, ainsi qu'à la partie américaine. Nous continuerons à le faire.

Les nazis ukrainiens poursuivent leur terreur contre les Russes quotidiennement, pratiquement toutes les heures. Ceci est à l'intention de ceux qui supposent, attendent ou posent des questions de savoir quand et quelles mesures devraient être prises pour résoudre la situation concernant l'Ukraine. Sans doute, il faudrait cesser de soutenir le régime de Kiev qui, dans sa frénésie terroriste, commet ce dont je vais parler ensuite.

Le 9 avril, deux adolescents de 11 et 14 ans sont morts à Donetsk à la suite de la détonation d'un engin non explosé. Suite au largage d'explosifs par un drone ukrainien sur un véhicule civil à Gorlovka et un quartier résidentiel à Selidovo les 10 et 14 avril de cette année, deux civils ont été blessés, et lors de la détonation d'un objet explosif le 13 avril, une femme a été blessée dans le village d'Alexandrovka. Le même jour, un projectile du système de lance-roquettes multiples Himars a attaqué le district de Kiev à Donetsk, sept infrastructures civiles ont été endommagées, y compris un internat et deux instituts.

Le 14 avril, à la suite des attaques de drones des forces armées ukrainiennes dans le village de Zaboujevka et les villages de Guiri et Zolotariovka dans la région de Koursk, cinq civils ont été tués.

Dans la région de Belgorod, rien que pour la période du 12 au 14 avril, un chauffeur de camion a été tué et au moins cinq civils ont été blessés par des attaques de drones ukrainiens.

Le 13 avril, les forces armées ukrainiennes ont bombardé avec des lance-roquettes multiples de l'Otan Vampire des quartiers résidentiels des villes de Kamenka-Dnieprovskaïa et Tokmak dans la région de Zaporojié, trois maisons privées ont été détruites, le bâtiment de l'administration de la ville de Tokmak a été endommagé. Heureusement, il n'y a pas eu de victimes. Mais les frappes ont été délibérément effectuées sur des installations et des infrastructures civiles. Pour parler simplement, sur des maisons d'habitation.

Dans la nuit du 14 au 15 avril, les nazis ukrainiens ont perpétré un acte terroriste cynique contre la population civile de Koursk et sa banlieue à l'aide de drones kamikazes équipés d'éléments explosifs. Les frappes ont délibérément visé des quartiers résidentiels et des infrastructures sociales. Selon les autorités locales, 24 immeubles d'habitation ont été endommagés, dont 3 gravement. Sur 9 personnes blessées, 6 ont été hospitalisées, et une femme âgée est décédée. L'une des frappes a été intentionnellement dirigée contre une station d'ambulances (contre ceux qui sont censés porter assistance, y compris aux victimes). 11 véhicules spécialisés ont été touchés par cette frappe et ont subi des dommages. Ces drones ont-ils été dirigés sans comprendre qu'ils devaient endommager précisément des ambulances? Bien évidemment, tout cela était contrôlé et planifié exactement comme un acte terroriste contre l'infrastructure médicale civile.

Maintenant, une question aux organisations internationales, au Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, à son représentant officiel et aux nombreux rapporteurs et envoyés spéciaux, aux structures de l'ONU qui s'occupent des questions de maternité et d'enfance, de la protection des groupes socialement vulnérables, y compris des soins médicaux et de la sécurité du personnel médical. Où sont vos déclarations? Où sont vos préoccupations? Où sont vos communiqués de presse? Où sont vos "mots de compassion" lors des conférences de presse? Où sont les conférences de presse spécialisées ou les interviews à ce sujet? Il n'y a rien. Messieurs, vous remplissez mal votre mandat.

Toutes ces atrocités font l'objet d'enquêtes par les forces de l'ordre russes. Le Comité d'enquête de Russie poursuit son investigation sur les faits révélés concernant les meurtres cruels de résidents de la région de Koursk par des combattants des forces armées ukrainiennes et des mercenaires étrangers.

En particulier, des témoins du village de Gouïevo ayant survécu ont signalé l'exécution par les bandéristes de six Russes pendant leur évacuation, le largage de munitions sur des maisons résidentielles et le pillage généralisé parmi les combattants des forces armées ukrainiennes.

Un témoignage a été recueilli selon lequel les nazis ukrainiens ont menacé de violer une mère de plusieurs enfants dans le village de Kazatchia Loknia en présence de ses jeunes enfants.

Les circonstances de la mort en mars de cette année de neuf habitants du village de Makhnovka dans le district de Soudja aux mains des nazis ukrainiens sont en cours d'établissement. Des blessures par balle ont été découvertes sur six corps. L'une des victimes est une femme âgée qui a été abattue d'une balle dans la tête.

Ce n'est qu'une partie des atrocités commises. Tous ceux impliqués dans ces crimes de guerre et d'autres seront certainement identifiés et tenus responsables.

Souvenez-vous comment ces derniers jours tout l'Occident collectif poussait des cris concernant la frappe de précision effectuée le 13 avril par les forces armées russes avec un missile à charge explosive sur le lieu d'une réunion des commandants des unités des forces armées ukrainiennes avec la participation d'instructeurs occidentaux dans la ville de Soumy. Les Occidentaux ont commencé à propager une infox propagandiste fabriqué à la hâte concernant un prétendu "missile russe ayant tué des femmes et des enfants".

Nous avons déjà commenté ce sujet à plusieurs reprises. Mais il faut parler beaucoup de ces choses pour que tout le monde connaisse les crimes du régime de Kiev. Car de nouveaux faits sont révélés, confirmant qu'il s'agissait d'une véritable mise en scène.

Dans le segment ukrainien d'internet, il existe une énorme quantité de documents à ce sujet, notamment des nécrologies de militaires éliminés le 13 avril à Soumy. Les autorités locales, à contrecœur, ont commencé à reconnaître la vérité. Ainsi, le maire de Konotop, Artiom Semenikhine, a directement accusé le chef de l'administration militaire régionale de Soumy, Vladimir Artioukh, d'avoir organisé un rassemblement de combattants des forces armées ukrainiennes en faisant participer des femmes et des enfants à l'évènement pour les utiliser comme "boucliers humains". Même les parlementaires fidèles à Vladimir Zelenski (la députée ukrainienne Mariana Bezouglaïa) ont publiquement exigé qu'on détermine qui a élaboré et organisé tout cela, qui a ordonné d'utiliser des femmes et des enfants comme "boucliers humains" pour une réunion militaire (des représentants des forces armées ukrainiennes et leurs superviseurs). Pourquoi cela se produit-il? Parce que les citoyens ukrainiens, quelles que soient leurs opinions politiques, commencent à comprendre qu'ils ont simplement été utilisés, que l'homme qui leur avait promis d'apporter la paix n'a pas seulement apporté un carnage, mais a commencé à les exterminer. Il a commencé à préserver son pouvoir non pas par des moyens démocratiques légaux, mais en sacrifiant la population civile de son propre pays.

Sous la pression des faits, Vladimir Zelenski a dû licencier le chef de l'administration militaire de Soumy, Vladimir Artioukh, confirmant ainsi les accusations portées contre lui. Ce faisant, le dirigeant de la junte a tenté de lui faire assumer la responsabilité de ce nouveau crime de guerre terrible dirigé contre ses propres citoyens.

Je rappelle à Vladimir Zelenski, qui a décidé de transférer la responsabilité sur le chef de l'administration militaire de Soumy, ses propres paroles. Qu'a-t-il dit il y a quelques années? Il a dit qu'il n'était pas un pigeon. Si c'est le cas, alors la responsabilité lui incombe.

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est-il au courant de ce qui se passe actuellement en Ukraine avec ces démissions, avec les nécrologies publiées de militaires ukrainiens, avec l'utilisation de la population civile pacifique comme "boucliers humains" pendant un rassemblement militaire? Le lendemain de la frappe (les cibles étaient absolument légitimes), il s'est déclaré "préoccupé par la frappe de missile russe du dimanche sur Soumy" et a accusé notre pays "d'attaquer des civils". Maintenant que les faits ont été révélés, tout comme dans la situation de Boutcha (où en trois ans, personne, y compris le Secrétaire général de l'ONU, n'a trouvé une seule occasion de publier des listes avec les noms des personnes supposément décédées), quand une fois de plus il a été révélé que tout cela était une mise en scène (je fais référence à tous les récits du régime de Kiev selon lesquels la Russie aurait délibérément frappé des infrastructures civiles, des enfants, des femmes), quelqu'un au Secrétariat de l'ONU trouvera-t-il enfin la force et la capacité de s'exprimer à ce sujet?

Lorsque les forces armées ukrainiennes ont attaqué des civils sur le pont de Crimée, lorsque des terroristes du SBU ont fait exploser des journalistes russes dans la région de Moscou et à Saint-Pétersbourg, lorsque des drones ont attaqué le Kremlin de Moscou et lorsque les bourreaux des forces armées ukrainiennes ont commis des massacres dans la région de Koursk, enterrant vivant des personnes âgées à Rousskoïe Poretchnoïe, tous ces pacificateurs européens, ces hauts fonctionnaires internationaux sont restés silencieux, et le Secrétariat de l'ONU s'est contenté diplomatiquement "d'appeler à la paix". Et quand il est devenu évident que pour couvrir ce rassemblement, c'est précisément le régime de Kiev, l'administration militaire ukrainienne locale, qui a inventé ce "bouclier humain", tous n'ont soudainement plus rien à dire. Oui, c'est la vérité. Le régime de Kiev a décidé de protéger ses bourreaux avec des enfants. Ils l'ont fait délibérément. Et maintenant, tous leurs superviseurs et sponsors passent tout cela sous silence.

Nous avons également noté les cris pathétiques, les lamentations sur le fait que cette frappe a été effectuée le dimanche des Rameaux, un jour saint pour tous les chrétiens. Est-ce seulement maintenant que la minorité mondiale internationale s'est préoccupée de la situation en Ukraine concernant les orthodoxes, les lieux saints et le christianisme en général? Seulement maintenant, en ce dimanche des Rameaux 2025? Et avant cela? Des milliers de faits témoignent que les néonazis ukrainiens modernes n'ont depuis longtemps plus rien de sacré.

Je ne m'arrêterai que sur le dernier aspect, à savoir les relations des bandéristes ukrainiens avec l'église. Littéralement quotidiennement (et lors des conférences de presse quotidiennes) sur ce sujet, chaque jour, moi-même, les ambassadeurs, les représentants d'organisations internationales, les commissaires, nous parlons vraiment chaque jour et racontons comment les néonazis maltraitent les prêtres en Ukraine, comment ils profanent les églises, comment ils ont littéralement légalisé la profanation des lieux saints et des reliques.

Et qu'en est-il de l'Occident qui se souvient maintenant du dimanche des Rameaux chez les orthodoxes? Ce n'est que maintenant qu'ils ont ressenti l'offense aux sentiments des croyants? Non, nous vous dirons comment cela s'appelle: un silence criminel. Vous l'avez maintenu pendant de nombreuses années.

Les institutions et mécanismes de défense des droits de l'homme concernés gardent également un silence criminel: le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) et le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur la liberté de religion ou de conviction, le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE et le Représentant personnel de la présidence en exercice de l'OSCE pour la lutte contre l'intolérance et la discrimination, y compris envers les chrétiens. Une telle permissivité envers les crimes des néonazis de Kiev, qui s'emparent des églises orthodoxes, organisent des persécutions contre les croyants allant jusqu'à des violences physiques, attaquent les membres du clergé, est perçue par le régime de Vladimir Zelenski comme un encouragement, comme l'objectif de ses actions barbares.

Mais la Russie ne se tait pas. Notre pays recueille des faits et publie des rapports, des analyses spécialisées. Je rappelle que deux rapports ont déjà été publiés sur les actions illégales du régime de Kiev contre l'Église orthodoxe ukrainienne, ses membres du clergé et ses fidèles (en juillet 2023 et en janvier 2025). Ces rapports sont également disponibles en anglais. Ils ont été diffusés dans les organisations internationales. Je n'ai vu aucune véritable réaction de l'Occident collectif à leur sujet. Peut-être que maintenant, ceux qui se sont souvenus du dimanche des Rameaux trouveront quelques heures pour se familiariser avec ces rapports? Ils sont entièrement rédigés sur la base de faits. Tous ces crimes des nazis ukrainiens seront investigués et les coupables recevront leur juste punition, ce qui se produit actuellement.

Les tribunaux russes continuent de prononcer des jugements contre les néonazis ukrainiens et les mercenaires pour leurs crimes de guerre et autres crimes.

Le commandant d'une section du génie-sapeur du bataillon d'infanterie de marine des forces armées ukrainiennes, O. Zavaletski, a été condamné par contumace à 24,5 ans de colonie pénitentiaire à régime strict. En mars 2022, avec un collègue il a abattu à la mitraillette un civil sur le territoire du combinat métallurgique de Marioupol.

Une sentence par contumace a été prononcée contre le citoyen ukrainien T. Panovski. En janvier 2019, il a attaqué le Consulat général de Russie à Odessa (en jetant sur son territoire une boîte de peinture et 5 fumigènes). Le criminel a été condamné à 8 ans d'emprisonnement. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Des mercenaires du Brésil et de Finlande, Nicolas Cha et Tero Olavi Koivisto, qui ont combattu aux côtés des forces armées ukrainiennes, ont été condamnés par contumace à 7 et 14 ans de privation de liberté. Le "légionnaire" géorgien G. Goglidze, capturé par les militaires russes en novembre 2023 sur le territoire de la République populaire de Lougansk, a reçu une peine de 9 ans d'emprisonnement.

Le combattant de la 47e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes, B. Nikolenko, précédemment arrêté par les militaires russes, a été condamné à 15 ans de privation de liberté. Lors de l'invasion illégale du territoire de la région de Koursk, il intimidait les habitants locaux, entravait leur évacuation et a ouvert le feu à plusieurs reprises sur des civils et des militaires russes.

Le 10 avril, une nouvelle réunion des participants de la "coalition des volontaires" s'est tenue à Bruxelles. Cependant, ils n'ont pas connu de percée. Apparemment, ils ne sont pas aussi désireux qu'ils l'écrivent. Malgré tous leurs efforts, Paris et Londres ne parviennent toujours pas à obtenir l'unité dans le soutien au plan qu'ils promeuvent follement pour déployer un "contingent de maintien de la paix multinational" en Ukraine, composé d'unités de plusieurs pays membres de l'Otan. D'après les informations des médias, outre les Français et les Britanniques, seuls des russophobes tout aussi farouches des États baltes (je fais référence aux régimes) sont prêts à se joindre à cette aventure qui risque de provoquer un affrontement direct entre l'Alliance et la Russie, car les peuples de ces pays ne sont souvent pas au courant de ce que font ceux qui sont au pouvoir dans leurs pays. La majorité des participants de la "coalition" doute de la faisabilité de cette intervention militaire sans le soutien des États-Unis. Washington n'a toujours pas l'intention de s'impliquer dans de telles aventures de ses alliés, comprenant probablement de manière réaliste où tout cela mènera.

Le 11 avril, au siège de l'Otan à Bruxelles, sous la présidence britannique et allemande, s'est tenue la 27e réunion du Groupe de contact pour l'assistance à la défense de l'Ukraine au format Ramstein. Pour la première fois, elle s'est déroulée sans la présence physique du chef du Pentagone. Vladimir Zelenski s'est joint aux participants par vidéoconférence. Aucune décision nouvelle ou innovante n'a été prise. Il a été promis d'allouer 21 milliards d'euros aux besoins des forces armées ukrainiennes. Ce chiffre avait déjà été mentionné dans les déclarations de l'Otan. Londres s'est à nouveau distingué, annonçant un nouveau paquet d'aide de 350 millions de livres sterling, comprenant "des centaines de milliers" de drones, des systèmes radar, etc. Au total, en 2025, les Britanniques prévoient de dépenser 4,5 milliards de livres sterling en aide militaire à Kiev. Berlin essaie de ne pas être en reste. 30 missiles supplémentaires pour les installations Patriot ont déjà été livrés à l'Ukraine, mais l'Allemagne ne peut pas transférer les systèmes américains. En échange, l'Allemagne est prête à fournir quatre systèmes de défense aérienne Iris-T supplémentaires, à livrer des véhicules de combat, des chars, des munitions, etc. Au total, l'Allemagne prévoit d'allouer environ 3 milliards d'euros à ces fins. D'où pensez-vous qu'ils les prendront? Bien sûr, des fonds de leurs contribuables, qui sont sous le joug de la folie des décisions tant des autorités allemandes précédentes qu'actuelles.

Les coprésidents allemands ont annoncé la création sous leur direction d'une nouvelle "coalition de capacités", la neuvième du genre. C'est comme dans une blague: il y a une "coalition des volontaires" et une "coalition des capacités". Cette fois-ci, elle concerne la guerre électronique. Elle comprendra 11 pays. Elle visera à assurer la fiabilité des systèmes de communication ukrainiens, à supprimer les moyens de communication des unités russes et à assurer la protection contre les drones.

Dans l'ensemble, bien que cette réunion ait confirmé la détermination des pays de l'UE à poursuivre l'aide militaire au régime de Kiev, on sentait clairement dans leur comportement une incertitude, voire un désarroi. De toute évidence, le détachement croissant des États-Unis de toute participation ultérieure à ce processus sauvage se fait sentir. En Europe, on a manifestement perdu l'habitude d'agir de manière indépendante, sans se référer à Washington. Car cela impliquerait d'assumer une responsabilité personnelle.

En Allemagne, le contenu d'un rapport de l'attaché militaire adjoint à l'ambassade d'Allemagne à Kiev, analysant les "défauts substantiels" des armes transférées par Berlin aux forces armées ukrainiennes, a été rendu public. Parmi les problèmes clés mentionnés figurent la complexité d'utilisation, les pannes fréquentes, la réparation laborieuse, le coût élevé et le manque de munitions, les ruptures d'approvisionnement en pièces détachées, etc. La conclusion est qu'à ce stade, pratiquement aucun modèle d'armement lourd de fabrication allemande n'est "pleinement adapté" à une utilisation active lors d'opérations de combat intensives. De tels faits donnent sérieusement à réfléchir sur la capacité de Berlin à être l'un des principaux et fiables fournisseurs d'armes de l'Ukraine. Et c'est un pays qui participe aux formats Ramstein, invente de nouveaux formats de "coalition des capacités", forge des sortes "d'alliances défensives-offensives". Ces doutes ne font que s'intensifier si l'on se souvient que précédemment, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, se plaignait aux médias du déficit de ses propres stocks d'armes en raison des livraisons incessantes à l'Ukraine.

Nous avons prêté attention à la publication le 11 avril par le journal anglais The Times de faits confirmant le haut degré d'implication de Londres dans le conflit en Ukraine. On y affirme, entre autres, que dès février 2022, des dizaines de militaires britanniques auraient été envoyés à Kiev pour "instruire" les combattants des forces armées ukrainiennes sur l'utilisation des systèmes antichars fournis par Londres. Il est également noté qu'en mai 2023, après la livraison à Kiev des missiles à longue portée Storm Shadow, des spécialistes militaires britanniques ont été secrètement transférés en Ukraine pour en équiper les avions et former les Ukrainiens à leur utilisation. De plus, la contre-offensive ratée des forces armées ukrainiennes de l'été 2023 a été nommée en l'honneur du ministre de la Défense de l'Albion brumeuse de l'époque, Ben Wallace, ce qui montre clairement qui est réellement impliqué dans l'élaboration des plans militaires et la conduite des opérations de combat de Kiev. C'est une preuve supplémentaire qu'il ne s'agit pas d'un conflit russo-ukrainien, mais d'une guerre hybride de l'Occident collectif, des pays de l'Otan, de la minorité occidentale contre notre pays, menée par les mains de l'Ukraine.

Il y a 11 ans, le 13 avril 2014, le Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine a pris la décision sur les mesures urgentes pour surmonter la menace terroriste et préserver l'intégrité territoriale de l'Ukraine, mise en œuvre le lendemain par un décret du président par intérim de l'Ukraine, Alexandre Tourtchinov. Qu'était-ce, en termes simples? C'est ainsi qu'a commencé la tristement célèbre "opération antiterroriste" (ATO), qui marquait en réalité le début d'une guerre civile du régime néonazi contre ceux qui étaient encore leurs compatriotes dans le Donbass, qui n'avaient pas accepté le "gouvernement des vainqueurs", comprenant qu'il s'agissait d'un gouvernement néonazi ayant pris le pouvoir dans le pays à la suite d'un putsch sanglant à Kiev en février 2014, et qui avait commencé à anéantir non seulement la dissidence, mais tout ce que, comme leurs prédécesseurs 80 ans auparavant, ils ne jugeaient pas digne d'être qualifié de "première catégorie".

Le nom d'ATO a été utilisé uniquement pour présenter le régime de Kiev comme une victime (c'est une mise en scène de plus). Cependant, en déclarant une opération antiterroriste, Kiev est lui-même passé à une politique de terrorisme d'État. Outre les bombardements et les pilonnages constants du Donbass, un blocus économique, énergétique, financier, de transport et d'eau rigoureux a été imposé à la région. À partir de décembre 2014, le gouvernement ukrainien a cessé de verser à ses habitants toutes les prestations sociales, y compris les pensions, et le service bancaire des comptes de la population et des entreprises. L'approvisionnement complet en nourriture a été entravé et l'approvisionnement en eau des villes et villages était régulièrement coupé.

Pendant toutes ces années, la Russie a constamment tenté d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce sujet. Nous ne l'avons pas fait uniquement politiquement. Notre pays livrait de l'aide humanitaire quotidiennement. Rappelez-vous comment ces livraisons d'aide humanitaire étaient perçues en Occident. Je me souviens bien quand ces énormes camions blancs, qui ont commencé à livrer tout ce qui sauvait les habitants du Donbass, c'étaient des vêtements, de la nourriture, des médicaments, des blocs énergétiques mobiles pour chauffer les habitations, l'Occident s'est écrié que c'était une "invasion". Ensuite, ils ont commencé à faire marche arrière, mais c'était déjà trop tard. Tout le monde a compris que c'était une autre infox des médias occidentaux. Ils inventaient tout et n'importe quoi: que ces camions transportaient prétendument des chars et des armes (et même du personnel), alors qu'il s'agissait d'aide humanitaire. Et elle n'aurait pas été nécessaire si le régime de Kiev n'avait pas imposé ce blocus, dont nous parlions régulièrement et que j'ai rappelé aujourd'hui. En parallèle de l'aide humanitaire quotidiennement collectée et livrée dans la région, nous avons tenté d'attirer l'attention de la communauté internationale sur ce qui se passait dans le Donbass. Nous avons ouvertement déclaré que le régime de Kiev menait une politique délibérée d'extermination des Russes ethniques et des habitants russophones de la région.

Nous appelions les choses par leur nom. Nous déclarions que l'accusation de terrorisme contre le Donbass était une grossière falsification. Cela a été confirmé par la Cour internationale de Justice de l'ONU le 31 janvier 2024. Par sa décision, elle a refusé de reconnaître la RPD et la RPL comme des "organisations terroristes" (comme l'exigeait le régime de Kiev), et la Russie comme un "sponsor du terrorisme". Ce verdict a réfuté l'argument principal de Kiev pour justifier la guerre qu'il a déclenchée contre la population civile et a confirmé que toutes les actions de Kiev contre le Donbass étaient initialement basées sur un mensonge extrême.

Chaque année, le 14 avril, notre peuple rend hommage aux victimes de l'agression ukrainienne. Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui continuent aujourd'hui à lutter contre la vermine nazie venue sur notre terre, qui protègent les Russes et font tout pour que le ciel soit toujours paisible au-dessus de leurs têtes.

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Les faits énumérés confirment une fois de plus la pertinence de l'opération militaire spéciale visant à dénazifier et démilitariser l'Ukraine et à éliminer les menaces émanant de son territoire. Comme les autorités russes l'ont déclaré à plusieurs reprises, tous ces objectifs seront atteints.

 

Sur l'examen du thème de la protection de la sécurité des journalistes lors de la 221e session du Conseil exécutif de l'Unesco

 

Au cours de la réunion de la 221e session du Conseil exécutif de l'Unesco qui s'achève à Paris, le thème de la protection de la sécurité des journalistes a de nouveau résonné fortement, plus précisément la façon dont la direction de l'Organisation agit, ou plutôt n'agit pas, dans ce domaine. Nous avons maintes fois exprimé notre détermination à obtenir de la Directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay (tant qu'elle n'a pas encore démissionné), l'exécution consciencieuse de son mandat. Et notre ligne cohérente, y compris au sein du Conseil exécutif, porte ses fruits. De nombreux pays notent désormais les problèmes sérieux, les lacunes et l'évitement délibéré par la chef du Secrétariat de la mise en œuvre complète des directives des organes directeurs de l'Organisation.

Les débats animés autour de ce point de l'ordre du jour ont clairement montré que les désaccords des délégations concernant la ligne suivie par le Secrétariat de l'Unesco sur la voie de la (non-)garantie de la sécurité des journalistes prennent un caractère fondamental.

Cela est particulièrement visible dans le contexte du rapport scandaleux d'Audrey Azoulay sur ce sujet l'année dernière, dans lequel il n'y avait pas de place (apparemment, ils économisaient sur le papier) pour mentionner les correspondants de guerre russes et les journalistes tués par les combattants du régime de Kiev entre 2022 et 2023. Beaucoup se posent la question légitime de savoir pourquoi aucun changement radical n'a eu lieu depuis lors. Les principales objections des intervenants, principalement des pays de la majorité mondiale, concernant le travail du Secrétariat de l'Unesco portaient sur l'application d'une "méthodologie" non approuvée et non transparente de collecte de données sur les journalistes décédés, selon laquelle la priorité continue d'être donnée aux informations et opinions provenant des ONG occidentales. Vous comprenez parfaitement qu'elles ne souffrent d'aucune objectivité. Ces données devraient être collectées en premier lieu auprès des États membres de l'Unesco. Personne ne conteste que les organisations non gouvernementales doivent et peuvent participer, mais c'est l'information officielle qui doit être fournie en premier lieu, et non des informations biaisées et financées par des structures comme l'USAID, l'agence américaine pour le développement international, qui a été compromise et qui finançait notamment des commandes à de telles ONG.

Il est révélateur que seuls quelques pays occidentaux aient défendu la "méthodologie" qui ne se fonde pas sur la position et la volonté des pays membres.

La délégation russe a de nouveau déclaré que l'approche aussi sélective de la Directrice générale Audrey Azoulay dans l'exécution des décisions de la Conférence générale et du Conseil exécutif, qui prescrivent de "condamner les meurtres de professionnels des médias sans aucune distinction", était inacceptable. La délégation russe a également indiqué qu'il était impossible de considérer son rapport comme une source d'information fiable et exhaustive sur les journalistes décédés et a également rejeté la légitimité de la "méthodologie" appliquée par le Secrétariat de l'Unesco.

La différence d'approches au sein du Conseil exécutif s'est notamment manifestée par le fait que le projet de décision de cet organe de l'Unesco sur la sécurité des journalistes a été adopté non pas par consensus, comme les années précédentes, mais par vote. Tout cela est devenu une preuve éloquente supplémentaire que la politisation délibérée, ou plutôt "l'ukrainisation" des activités de cette Organisation universelle par son Secrétariat et personnellement par la Directrice générale Audrey Azoulay, conduit à saper les mécanismes d'élaboration collégiale des décisions sur cette plateforme, porte atteinte à son unité et à son autorité, empoisonne l'atmosphère du dialogue interétatique sur des problèmes d'importance commune de l'agenda mondial, qui ne sont pas privatisés par un seul État.

Nous espérons que la future direction de l'Organisation, qui remplacera Audrey Azoulay compromise à l'automne de cette année, appliquera des approches fondamentalement différentes dans l'accomplissement de ses devoirs officiels, en les fondant sur les principes d'impartialité, d'équidistance et de bonne foi, comme le prescrit la Charte de l'Unesco.

 

Sur le premier Forum des jeunes diplomates Russie-Afrique

 

Du 22 au 26 avril de cette année, l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO) accueillera le premier Forum des jeunes diplomates Russie-Afrique dans le cadre du 4e Forum Russie-Afrique: quelle est la suite?

Cet événement réunira de jeunes diplomates de Russie et de pays africains qui pourront discuter de questions d'actualité liées à la coopération internationale. Ce forum sera un autre exemple du concept de "diplomatie horizontale" mis en œuvre par le ministère, qui vise à développer un réseau de plateformes de communication informelles pour les jeunes diplomates, les représentants de l'État et les experts.

Le thème principal du forum est "La diplomatie de la victoire", qui coïncide avec le 80e anniversaire de la fin de la Grande Guerre patriotique. Les participants seront des employés des ministères des Affaires étrangères et de leurs bureaux à l'étranger, âgés de 25 à 40 ans, chargés de la coopération internationale dans les domaines économique, politique, culturel et social, ainsi que les responsables du développement des relations avec notre pays dans ces domaines. Plus de 60 diplomates venant d'une quarantaine de pays sont attendus.

Les délégués bénéficieront d'un programme chargé. Des sessions de travail seront consacrées aux thèmes de la lutte contre le néocolonialisme, de la coopération culturelle et sociale entre la Russie et l'Afrique, ainsi que de la diplomatie sportive.

Le dernier jour du Forum, une cérémonie officielle sera organisée pour admettre de nouveaux membres au sein de l'Association internationale des jeunes diplomates. Je rappelle qu'elle a été créée à l'initiative du Conseil des jeunes diplomates du ministère russe des Affaires étrangères en 2017 afin de renforcer la coopération entre les jeunes activistes des départements de politique étrangère des États du monde entier. À ce jour, elle compte plus de 200 diplomates.

 

Réponses aux questions:

Question: Récemment, des informations ont circulé selon lesquelles les pays de l'UE, en particulier la France et l'Allemagne, pourraient envisager un retour partiel aux importations de gaz en provenance de Russie, dans un contexte de détérioration des relations avec les États-Unis. L'UE craint que Washington n'utilise les approvisionnements en gaz naturel liquéfié comme monnaie d'échange dans les négociations commerciales. Comment évaluez-vous les perspectives de reprise de la coopération entre la Russie et l'UE dans le secteur de l'énergie?

Réponse: En effet, nous avons prêté attention au fait que ce sujet réapparaît dans les médias (dans les spéculations sur la possibilité hypothétique d'un retour au gaz russe dans le contexte de la détérioration des relations entre l'UE et les États-Unis). Il est nécessaire d'évaluer la politique de l'UE dans ce domaine en se basant essentiellement sur des faits concrets.

Parlons de la réalité: Bruxelles se comporte depuis longtemps comme un partenaire peu fiable dans le secteur de l'énergie. Permettez-moi de vous rappeler qu'avant même le coup d'État en Ukraine, l'Union européenne a entamé une démarche visant à empiéter sur les intérêts de la Russie en tant que premier fournisseur de ressources énergétiques. Elle a commencé par adopter une législation discriminatoire (le troisième paquet énergie). Elle a poursuivi avec l'introduction de sanctions unilatérales illégitimes et massives qui ont directement affecté le complexe énergétique et pétrolier de notre pays.

Au cours de toutes ces années, les exemples se sont multipliés: déclarations politisées de divers mécanismes d'Europe occidentale, "avis" de rapporteurs spéciaux, de ministres des Affaires étrangères, réunions antirusses à ce sujet et accusations sans fin de la Russie, qui fournissait régulièrement ses ressources à l'UE, de politiser ce sujet et de s'en servir comme d'une arme. Nous avons entendu des choses innommables.

Le résultat en boucle de ce "déchaînement" est l'histoire des gazoducs Nord Stream. D'abord, ils ont été dynamités au cœur de l'Europe. Ensuite, personne n'a jugé nécessaire de mener une enquête (plusieurs pays se sont déjà retirés de ces enquêtes, et l'Allemagne se tait, "renifle et marmonne sous son nez", mais ne dit rien à personne). Lorsque la Russie a proposé d'organiser une enquête correspondante sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU, ces mêmes pays occidentaux ont bloqué la proposition. Dans la même chaîne d'événements, ils n'ont absolument pas tenu compte des frappes du régime Zelenski de Kiev sur les installations de carburant et d'énergie, ni de la violation du moratoire de 30 jours. Tous ces éléments sont des faits concrets sur lesquels il faut s'appuyer. Il ne s'agit pas seulement d'un sentiment, mais des "moteurs" sous-jacents qui animent la bureaucratie bruxelloise.

On a l'impression est que l'Union européenne n'a pas non plus l'intention de s'attarder sur ces anti-résultats. Elle prévoit seulement d'accentuer la pression sur les "pays membres qui continuent à dépendre des approvisionnements énergétiques russes". Elle a aggravé sa situation. Elle veut maintenant entraîner dans cette folie ceux qui refusaient d'y participer pendant toutes ces années.

La Commission européenne prépare une feuille de route pour la mise en œuvre de la démarche précédemment approuvée au sein de l'UE visant à rejeter complètement les ressources énergétiques russes. Ce sujet a fait couler beaucoup d'encre. Vous pouvez vous familiariser avec les publications. D'après ce que nous comprenons, il s'agit de définir des mesures affectant, entre autres, la poursuite de l'approvisionnement par gazoduc et en gaz liquéfié en provenance de Russie. En d'autres termes, ils cherchent à "se tirer dessus partout où ils le peuvent", et ce à plusieurs reprises.

L'UE n'a pas l'intention d'augmenter les livraisons, c'est évident. Récemment, la porte-parole de la Commission européenne Anna-Kaisa Itkonen a déclaré lors d'une réunion d'information à Bruxelles que l'UE était prête à poursuivre les négociations avec les États-Unis et d'autres partenaires afin de remplacer le GNL russe. Il s'agit là d'un fait concret. Personne ne réfute ou ne désavoue cette déclaration. Nous devrions partir de là.

C'est donc une tâche ingrate que d'aborder la question de l'augmentation des livraisons de gaz russe au marché de l'UE dans les conditions actuelles.

Quoi qu'il en soit, la Russie a toujours été et reste un exportateur fiable de ressources énergétiques sur le marché mondial. La coopération en matière d'approvisionnement en gaz avec certains pays européens se poursuit. À l'avenir, nous n'excluons pas d'envisager diverses options de coopération dans le secteur de l'énergie avec certains pays, à condition de toujours agir dans l'intérêt national et économique.

Comme l'a dit le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, nous discuterons de cette question avec eux lorsque et si ces pays reprennent leurs esprits, reviennent à la raison, repensent à quelque chose en eux-mêmes et changent de comportement. En attendant, nous devrions partir des réalités existantes.

En même temps, il n'y a pas de conditions préalables pour que les dirigeants actuels de l'UE et un certain nombre de ses États membres reconsidèrent leur position sur le refus des ressources énergétiques russes, qui entraîne la stagnation de l'économie européenne et à une baisse plus radicale du niveau de vie dans les pays de l'UE eux-mêmes. Aucune tendance de ce type (révision de la position ou de la politique de l'UE) n'est visible à ce stade.

Quant à l'Allemagne, c'est l'un des exemples les plus brillants de la manière dont l'État, représenté par ses dirigeants, peut agir contre son pays et son peuple. Dans le contexte du renoncement proactif et "total" du gouvernement Scholz aux hydrocarbures russes, de l'absence de réaction face au dynamitage des gazoducs Nord Stream, de la fermeture absolument irréfléchie de centrales nucléaires au profit de "programmes climatiques" et, bien sûr, sous l'influence d'un nouveau cycle de "guerres commerciales" transatlantiques, une situation difficile se développe dans l'économie allemande qui était considérée pendant de nombreuses décennies comme prospère et dotée d'un grand potentiel. Les entreprises partent s'enregistrer dans d'autres pays, les professionnels sont terrifiés par ce qui se passe dans leur propre pays.

Dans ce contexte, lorsqu'il y a un an, des journalistes allemands se sont rendus à Moscou pour savoir si la Russie serait en mesure de commencer à fournir du gaz par l'intermédiaire de la conduite de Nord Stream restée intacte, et qu'ils ont reçu une réponse affirmative, avec même une indication du moment où cela pourrait se faire, le gouvernement allemand lui-même a harcelé ces journalistes allemands, allant jusqu'à les menacer de fermer leurs médias.

Lorsqu'un homme politique allemand a osé évoquer la perspective de reprise des livraisons de gaz russe, tout en formulant des réserves (si tant est que, cela se produise, à l'avenir, probablement), tout cela a immédiatement fait l'objet d'une campagne de harcèlement et il a été descendu en flammes par des russophobes. Mais ils ont obtenu des résultats.

Question: La haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, a récemment déconseillé aux candidats de l'UE de se rendre à Moscou le 9 mai, et Vladimir Zelenski a invité les dirigeants européens à se rendre à Kiev ce jour-là. Dans quelle mesure ces déclarations peuvent-elles influencer les événements commémoratifs à Moscou? Et qui, parmi les représentants des pays européens, devrait être attendu à Moscou le jour de la Victoire?

Réponse: Leur folie les affecte eux-mêmes en premier lieu. Ils sont prêts à devenir la risée du monde entier (en niant l'histoire, en la réécrivant, en réincarnant le pire de ce qu'ont vécu les pays d'Europe occidentale) juste pour s'asseoir sur leurs positions actuelles basées sur la russophobie, les sempiternelles phobies antirusses, la fidélité aux antivaleurs libérales.

La majorité mondiale se moque déjà d'eux. Les pays qui étaient il y a quelque temps leurs colonies et qui ont reçu il n'y a pas si longtemps (selon les normes historiques) leur indépendance, se moquent de ceux qui se qualifient de "beau jardin", de "civilisés", etc. Tout le monde connaît les faits de la Seconde Guerre mondiale, le rôle de l'URSS (et donc de notre pays en tant que successeur de l'Union soviétique), ainsi que le rôle de l'Armée rouge dans la victoire sur le nazisme et le fascisme. La majorité mondiale regarde avec dégoût les tentatives des descendants des nazis de l'époque, qui glorifient les actes antimilitaires (en fait, les crimes de leurs ancêtres) et tentent maintenant de déformer à la hâte les faits historiques, en les remplaçant par des mensonges historiques. Cette folie de l'Occident collectif est destructrice, en premier lieu pour les pays de l'Union européenne et de l'Otan.

Nous avons notre propre idée sur la manière d'organiser les activités à l'occasion du 80e anniversaire de la Grande Victoire. J'ai parlé aujourd'hui d'un grand nombre de nos initiatives politiques et internationales. Nous avons des personnes qui partagent nos buts et nos objectifs en matière de préservation de la mémoire historique.

Nous continuerons certainement à désavouer leurs infox, leurs mensonges, et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour fournir le plus d'informations possible. Les archives sont désormais déclassifiées. Notre agence publie des documents sur des épisodes individuels qui font la lumière sur ces événements, auparavant inaccessibles au grand public. De nombreuses compilations, manuels, longs métrages et films documentaires sont créés ou même restaurés à partir des chroniques photographiques et vidéo de ces années. Des œuvres de fiction sont rééditées.

Dans notre pays, une grande attention est accordée aux organisations publiques, comme les associations d'anciens combattants, les associations des survivants du siège et les associations de détenus des camps de concentration. Bien qu'il s'agisse d'organisations publiques, l'État leur apporte un soutien important. L'État est impliqué dans ce travail. Elles constituent le pilier essentiel de la mémoire historique et du souvenir.

Voyez comment notre enseignement (préscolaire, scolaire, supérieur) commence enfin à ouvrir ses portes, à améliorer ses programmes pour que l'histoire y prenne toute sa place, à côté d'autres spécialisations (certes importantes et nécessaires). Sans la connaissance de sa propre histoire, il est peut-être possible d'avancer dans d'autres domaines, mais alors, malheureusement, on sera amené à répéter toutes les erreurs des périodes historiques précédentes.

Si nous parlons de l'impact de leurs idées et de leurs plans, cela ne fait que nous renforcer dans nos positions. Et nous y voyons le signal qu'il ne faut en aucun cas renoncer à ces positions, qu'il ne faut en aucun cas leur faire à nouveau confiance, lorsqu'ils nous promettent que si nous relâchons un tant soit peu notre attention portée aux intérêts nationaux et à notre histoire, la pluie de la prospérité et du bien-être tombera sur nous. Nous avons déjà vécu cela par le passé. Dès que cela se produit et que nous nous dirigions un tant soit peu vers l'oubli de notre propre histoire, c'est exactement le contraire qui se produit. Des malheurs et des calamités s'abattent sur nous.

Si cette folie occidentale et ce vacarme autour de la Seconde Guerre mondiale (pour nous, la Grande Guerre patriotique) ont un sens, c'est pour nous renforcer dans nos positions et pour témoigner et démontrer que nous avons choisi la bonne voie.

Question: Quelles sont les attentes de Moscou à l'égard du nouveau gouvernement serbe, qui (après les critiques de l'Union européenne) n'inclut pas Aleksandar Vulin?

Réponse: Il me semble, premièrement, que c'est une excellente occasion pour les représentants de l'Union européenne, y compris ceux dont nous venons de parler et leurs collègues, de protester vigoureusement contre l'ingérence dans les affaires intérieures d'un État souverain, en l'occurrence la Serbie.

Deuxièmement, je dirai ce que vous savez. Nous établirons une coopération mutuellement bénéfique avec ce pays, dans l'esprit des relations traditionnelles d'amitié et de partenariat, dans l'intérêt de nos peuples. Pourquoi Bruxelles s'ingère-t-il dans la politique intérieure, dans les affaires internes, allant jusqu'à former le cabinet des ministres, le gouvernement serbe? Cette question ne devrait pas nous être posée, ni à Moscou.

Question: Dans un récent entretien accordé à des collègues du Kommersant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré qu'il n'était pas facile de se mettre d'accord sur les éléments clés d'un règlement du conflit ukrainien et que ces éléments faisaient l'objet de discussions. Quelle est le fond des désaccords? Dans quelle mesure les États-Unis acceptent-ils les principes de règlement énoncés par le président russe Vladimir Poutine le 14 juin 2024? Quelles sont les propositions des États-Unis?

Réponse: Je pense que vous avez créé un patchwork. Vous avez commencé par la question de savoir quel est le fond du désaccord, pourquoi les paramètres de l'accord ne sont pas discutés. N'entendez-vous pas et ne voyez-vous pas ce dont nous parlons littéralement tous les jours? Sans même aborder le sujet des causes profondes, dont l'élimination est nécessaire. Mais même aujourd'hui, même au niveau local, concernant un moratoire de 30 jours sur les frappes contre les installations de carburant et d'énergie, le manque d'engagement du régime de Kiev est évident. Je ne peux pas dire que tout se résume à cela. Mais le sujet est sans limites.

Dans un entretien accordé au journal Kommersant, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a développé ce point précis. Mais ce seul élément montre que, malgré toute la complexité de l'histoire de la question, malgré toute la folie de l'Occident dans ce domaine (qui a littéralement "forgé" à la main la jeune démocratie sur le sol ukrainien), sans cet élément clé, ou sur son exemple, la complexité et la "non-simplicité" liées à l'élaboration des paramètres des accords deviennent évidentes. Vous parlez des "paramètres des accords", et le régime de Kiev montre qu'il n'est jamais d'accord. Il est impossible de le nier. Si vous vous focalisez sur un épisode particulier, vous vous rendrez compte qu'il s'agit d'un problème colossal.

Je rappelle qu'après les déclarations de Washington et de Moscou sur la proposition d'un moratoire sur les frappes contre les installations énergétiques et pétrolières, Vladimir Zelenski a soutenu cette idée. Non pas comme une proposition tierce, mais comme une opportunité pour sa propre participation et celle de l'Ukraine. Il ne s'est pas contenté d'apporter son soutien à cette idée, il est devenu partie prenante de ce moratoire. Y a-t-il eu un jour où ils auraient respecté ce à quoi ils s'étaient engagés (au sens conventionnel du terme)? Certes, il ne s'agissait pas d'un "engagement signé", mais d'une déclaration de la part d'un homme qui insiste constamment sur le fait qu'il est responsable de tout en Ukraine. Un délai de 30 jours est trop long pour eux lorsqu'il s'agit de respecter leurs engagements contractés publiquement devant la communauté internationale. Pendant ces 30 jours ils auraient dû simplement se retenir et ne pas faire ce qu'ils avaient promis de ne pas faire.

Il s'agit là de l'un des exemples les plus importants du fait que tous les paramètres à définir dans le cadre d'éventuels accords futurs doivent être respectés et appliqués par les parties prenantes. Dans ce cas, le régime de Kiev fait une fois de plus preuve d'une incapacité totale à respecter les accords. Il l'a déjà fait par le passé. Mais auparavant, comme cela a été dit et annoncé, ils ont trompé la communauté internationale en faisant croire qu'ils souhaitaient respecter les accords de Minsk. Aujourd'hui, ils prétendent participer au moratoire, tout en admettant ne pas l'appliquer. De quoi parlons-nous alors?

J'en viens à la deuxième partie de votre question. Il me semble que Washington a ses représentants officiels, ses commentateurs et ses experts qui peuvent prendre la parole au nom des autorités officielles et apporter leur propre point de vue. Il est préférable de s'adresser à eux pour aborder ces questions.

Mais permettez-moi de vous répondre brièvement. À ce stade, nous avons affaire (je veux dire le monde entier) à une nouvelle administration. Il s'agit d'une administration différente à tous égards par rapport à la précédente. Contrairement à ses prédécesseurs, elle ne s'appuie pas sur les jugements imposés des mondialistes ou des experts qu'ils ont engagés. À en juger par les déclarations qu'elle a faites à plusieurs reprises, cette administration tente d'aller au fond du problème lui-même. Dans quel but? Pour se forger sa propre opinion sur la situation et les moyens possibles de la résoudre.

Ces déclarations ont été faites à la fois par le chef de l'État, Donald Trump, et des représentants de son administration, ainsi que directement par ceux qui ont été désignés par lui comme représentants autorisés pour les contacts internationaux dans le cadre de la crise ukrainienne. On aimerait parler de règlement, mais pour l'instant on parle de crise.

Tout cela demande de la patience, du temps, ainsi qu'une approche prudente et mesurée basée sur l'étude des faits. Nous pouvons constater que l'administration actuelle fait preuve d'une détermination à atteindre son objectif.

Naturellement, nous n'en sommes qu'au début du chemin. Jusqu'à présent, seuls les premiers pas ont été franchis. Nous parlons des réussites et, franchement, nous informons le public et les médias avec suffisamment de détails. Nous ne cachons pas non plus qu'il reste des questions épineuses et problématiques qui n'ont même pas encore été abordées.

Je vous renvoie à l'interview du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, parue dans le journal Kommersant, ainsi qu'à ses autres discours et déclarations à ce sujet.

Nous continuons à avoir des contacts confidents avec la partie américaine. Nous constatons qu'ils nous écoutent sur toute une série de questions importantes. Nous pensons que, sur la base des informations que nous leur fournissons, ils sont désormais plus conscients de certains aspects et de nos arguments sur l'irréversibilité de l'élimination des causes profondes de la crise ukrainienne. Ce que vous avez demandé, ce dont le président russe Vladimir Poutine a parlé lorsqu'il était dans cette même salle le 14 juin 2024. Ce sont avant tout les tentatives d'éradication de tout ce qui est russe, de destruction de la population russophone, ainsi que le projet d'intégration de l'Ukraine dans l'Otan.

Question: Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé à la dissolution du Groupe de Minsk de l'OSCE, conformément à la demande de la partie azerbaïdjanaise, lors de son discours devant le parlement mardi. Comment Moscou perçoit-il l'empressement du dirigeant arménien? Que faudrait-il encore faire le plus rapidement possible pour signer un traité de paix, selon vous?

Réponse: La question du Groupe de Minsk de l'OSCE a été commentée à de nombreuses reprises, y compris lors de réunions d'information antérieures.

Notre position est bien connue. Avec la fin de la communication entre les coprésidents américain et français du Groupe de Minsk et le coprésident russe en février 2022, ainsi que la reconnaissance par l'Arménie du Karabakh comme partie intégrante de la République d'Azerbaïdjan à la suite du sommet Arménie-Azerbaïdjan-UE-France à Prague le 6 octobre 2022, et le changement fondamental de la situation sur le terrain en septembre 2023, le mandat des coprésidents de la conférence de Minsk de l'OSCE sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh approuvé par l'OSCE a perdu toute pertinence.

En conséquence, toutes les structures de la conférence de Minsk doivent être dissoutes: le Groupe de Minsk, le Groupe de planification de haut niveau et le poste de Représentant personnel du président en exercice de l'OSCE sur le règlement du Haut-Karabakh. Nous pensons que la meilleure façon d'adopter une décision pertinente à cet égard est de présenter une proposition conjointe de Bakou et d'Erevan sur la suppression de ces institutions.

Pour notre part, nous avons l'intention de continuer à aider nos partenaires à surmonter les derniers obstacles à la signature d'un traité de paix, ainsi qu'à débloquer les transports et les communications économiques, à délimiter la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et à résoudre les problèmes humanitaires sur la base d'accords trilatéraux conclus au plus haut niveau en 2020-2022.

Nous réaffirmons notre volonté de fournir une plateforme russe pour les négociations entre les représentants de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie sur l'ensemble des questions bilatérales, y compris la conclusion d'un traité de paix.

Question: Ioulia Jdanova, chef par intérim de la délégation de la Fédération de Russie aux pourparlers de Vienne sur la sécurité militaire et le contrôle des armements, a déclaré que la coalition occidentale qui soutient pleinement les nazis de Kiev comprend une cinquantaine d'États. Avec ce groupe, "il est très difficile de mener des discussions constructives au sein du Forum de l'OSCE pour la coopération en matière de sécurité", a-t-elle ajouté.

"Est-il nécessaire de le faire?" En quoi voyez-vous l'utilité de ce forum? Comment évaluez-vous l'état actuel du "processus lancé à Helsinki" à l'époque soviétique et largement influencé par les résultats de la Seconde Guerre mondiale?

Réponse: Après la suspension des activités du Conseil Otan-Russie à l'initiative des représentants occidentaux, le Forum pour la coopération en matière de sécurité est resté pratiquement le seul canal pour les contacts multilatéraux politico-militaires entre notre pays et l'Occident collectif.

Il est également fondamental que les travaux du Forum pour la coopération en matière de sécurité se déroulent avec la participation égale de tous les États participants sans exception et sur la base du principe de consensus, qui est au cœur de l'OSCE. Cela signifie que personne ne peut imposer une décision inacceptable à la Russie (ou à tout autre État) ou ignorer notre avis. En 2024, sur fond de russophobie, la présidence danoise du Forum a tenté de violer ce principe, mais elle a été fermement réprimée par la Fédération de Russie.

Dans le même temps, force est de constater que la remilitarisation de la politique et de la conscience publique en Europe a un impact négatif sur le Forum. Les Occidentaux déploient des efforts considérables pour entraver le Forum dans l'accomplissement de sa mission, qui consiste à renforcer la sécurité et de la stabilité par la négociation de mesures de confiance spécifiques. Or, dans la pratique, on observe en Europe des processus diamétralement opposés (remilitarisation, destruction de la confiance, effondrement des vestiges des mécanismes garantissant la sécurité), qui conduisent à l'abîme.

En outre, les Français, les Canadiens, les Polonais, les États baltes et d'autres radicaux cherchent à utiliser le Forum pour la coopération en matière de sécurité comme plateforme pour une confrontation hybride avec la Russie. Des flots de désinformation, y compris en ce qui concerne l'opération militaire spéciale, sont déversés sur nous. Nous désavouons ces approches et utilisons cette plateforme pour diffuser des informations factuelles et crédibles.

Au cours des trois dernières années, nous avons présenté au Forum de l'OSCE une centaine de rapports sur la situation réelle dans la zone de l'opération militaire spéciale et sur les crimes de guerre commis par le régime de Kiev avec l'aide de ses parrains occidentaux, y compris dans la région de Koursk. Nous forçons nos opposants à ouvrir les yeux et à regarder la vérité en face, même si elle leur déplaît. C'est d'autant plus important aujourd'hui qu'en Europe, les médias et les autres sources d'information alternatives au pouvoir officiel de l'UE et de l'Otan ont été pratiquement réduits au silence.

Nous avons également évoqué à plusieurs reprises la crise profonde que traverse actuellement l'OSCE dans son ensemble. Je rappelle la déclaration de Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, lors de la réunion du conseil ministériel de décembre 2024. La situation actuelle de l'Organisation est due au désir obsessionnel des pays du camp occidental de subordonner la plateforme de Vienne à leurs propres intérêts et de l'utiliser comme un instrument de pression. Ils ont déjà tellement fait pour mettre en œuvre cette idée fixe.

Le pire, c'est que nous assistons à une rupture avec les principes de l'OSCE, à un manque de respect pour les mécanismes de base établis au cœur de cette organisation et à des processus sur la plateforme de l'OSCE qu'elle a été créée pour contrecarrer. Par exemple, nous assistons à la montée du sentiment néonazi et à la glorification du nazisme. En Occident, ils s'efforcent de réviser les résultats de la Seconde Guerre mondiale, d'effacer la contribution décisive du peuple soviétique à la victoire et de blanchir les criminels nazis. Non seulement l'OSCE est incapable de s'y opposer, mais son inaction n'empêche pas les adeptes de cet obscurantisme d'apporter de l'eau à leur moulin. L'Occident refuse de tirer les leçons tragiques de l'histoire. Tant que les pays de l'Otan et de l'UE ne renonceront pas à leurs jeux géopolitiques, l'Organisation, dont les fondements ont été essentiellement posés grâce au processus d'Helsinki après la victoire sur le nazisme en 1945, n'aura pas d'avenir. Il est important de ne pas seulement la préserver dans sa forme, mais de veiller surtout à ce que son contenu commence à s'assainir.

Question: Cette semaine, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé l'espoir de voir la mission de l'UE en Arménie s'étendre, car, selon lui, celle-ci "surveille et apaise les tensions" dans le Caucase du Sud. Comment le ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il l'activité de la France dans le Caucase du Sud en général et son soutien au travail de la mission de l'UE en Arménie en particulier?

Réponse: Nous avons déjà abordé ce sujet à maintes reprises. Tout porte à croire que les Européens, en particulier les Français, souhaitent entretenir les tensions régionales afin d'atteindre leurs propres objectifs géopolitiques.

Nous ne nous faisons aucune illusion sur les "bonnes intentions" de Paris dans le Caucase du Sud (comme ils tentent de nous le faire croire). Leur véritable programme dans la région n'a rien à voir avec le processus de désescalade, de normalisation, de consolidation et de rétablissement de la paix. Nous avons été témoins à maintes reprises des tentatives du palais de l'Élysée d'imposer des services de médiation au prix d'une aggravation des contradictions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Les Français ont grandement contribué au sabotage des travaux et à l'effondrement du Groupe de Minsk de l'OSCE en 2022.

Quels sont les véritables objectifs de la mission de l'UE en Arménie? Nous les connaissons bien. Ils ne sont en rien liés à la promotion de la normalisation des relations entre Bakou et Erevan. Les représentants de l'UE peuvent être qualifiés de "moniteurs" – d'espions. Ils travaillent "à la fois à l'intérieur et à l'extérieur" contre tous les pays voisins de l'Arménie, comme cela a été noté par de nombreux acteurs régionaux. En outre, ils ne partagent pas les informations qu'ils recueillent dans la région avec leurs collègues arméniens. Car leur objectif est différent. Ils les envoient directement à Bruxelles. Dans quel but? Personne ne cache que l'objectif de Bruxelles dans l'espace post-soviétique est de semer le chaos, la discorde et les conflits sans fin.

De plus, comme nous le comprenons, le projet de l'UE et de la France, au centre de leur "réflexion", est d'élargir l'éventail des objectifs de la mission. Dans quel but? Pour s'ingérer dans le Caucase du Sud par tous les moyens et pour prendre pied sur le terrain. Pour que les acteurs régionaux, les pays voisins et les États membres d'associations régionales ne puissent pas décider de leurs problèmes et de leur sort. D'autant qu'ils ont l'expérience et les bonnes pratiques pour dicter leur volonté de l'extérieur. Ils ne sont pas appelés "mission de l'Otan", "quartier général" ou "représentation" du quartier général de l'Otan. Mais les pays en question sont des pays de l'Otan. Les observateurs n'apportent aucune stabilité à la région. Nous constatons des rapports de tirs dans la zone frontalière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Cela confirme une fois de plus que l'activité des extrarégionalistes, qu'il s'agisse de l'Union européenne ou de la France, ne rapproche manifestement pas le Caucase du Sud de la paix et de la prospérité, mais crée au contraire de nouvelles lignes de démarcation, de nouveaux foyers de tension et de nouveaux problèmes dans cette région.

Le choix des partenaires extérieurs et des paramètres permettant d'assurer la sécurité nationale est, bien entendu, le droit souverain de tout État. C'est notamment le cas de l'Arménie. Il me semble que tout le monde comprend que l'Union européenne considère le Caucase du Sud, avant tout, comme un autre front dans la guerre hybride mondiale qu'elle est en train de déclencher. Si, auparavant, elle n'agissait que contre la Russie, regardez maintenant ce qui se passe.

En entraînant l'Arménie dans l'orbite de l'Occident collectif avec des perspectives vagues et, comme toujours, trompeuses, la France cherche à saper les relations russo-arméniennes séculaires, qui ont toujours profité aux peuples de notre pays auparavant unique, puis de nos deux États. Une telle mission de la France et de l'Union européenne (je le répète une fois de plus, si nous appelons les choses par leur nom propre, celle de l'Otan) répond-elle aux aspirations, aux objectifs et aux intérêts du peuple arménien? Bien sûr que non. Il n'en tire rien de constructif, de positif ou de favorable, et il n'en tirera jamais rien. Pourquoi? La réponse est très simple: personne n'a rien reçu de bon de l'Alliance.

 

 

 

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