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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 30 janvier 2020

151-30-01-2020

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Lim Jock Hoi, Secrétaire général de l'ASEAN

 

Du 2 au 4 février, Lim Jock Hoi, Secrétaire général de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), se trouvera en visite de travail à Moscou.

Lors des pourparlers prévus le 3 février avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, il est prévu d'évoquer en détail les perspectives du partenariat stratégique Russie-ASEAN, notamment le renforcement de la coordination sur les plateformes régionales et internationales, le renforcement de la coopération dans la lutte contre les nouveaux risques et défis, l'élargissement de la coopération dans le domaine commercial, économique et social, ainsi que les mesures communes dans le contexte de la création du Grand partenariat eurasiatique.

Le programme de la visite du Secrétaire général de l'ASEAN Lim Jock Hoi prévoit des rencontres avec la direction du Ministère russe du Développement économique, du Ministère russe de l’Éducation et de la Science, du Ministère russe des Finances et du Ministère russe des Situations d'urgence, mais aussi des représentants des milieux d'affaires, ainsi que la visite du Centre de l'ASEAN auprès de MGIMO. Un entretien est prévu avec le Président du Collège de la Commission économique eurasiatique.

 

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Ann Linde, Ministre des Affaires étrangères de la Suède

 

Les 4 et 5 février, la Ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde se rendra en visite de travail à Moscou à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les deux chefs de diplomatie se rencontreront le 4 février.

Il est prévu d'évoquer un large éventail de questions relatives aux relations bilatérales, à la coopération entre la Russie et la Suède au sein des structures régionales du Nord de l'Europe et de l'Arctique, ainsi que dans les affaires internationales, notamment compte tenu de la présidence suédoise de l'OSCE en 2021.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, au vernissage d'une exposition photo consacrée au 70e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l'Indonésie

 

Mardi 4 février, au Ministère russe des Affaires étrangères, se déroulera la cérémonie d'ouverture d'une exposition de photographies d'archives consacrée au 70e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la République d'Indonésie.

Cette exposition présentera des documents relatant les principales étapes de développement des liens bilatéraux de 1950 à 2018.

Une allocution d'ouverture sera prononcée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'Indonésie en Fédération de Russie, Mohamad Wahid Supriyadi.

A cette cérémonie participeront des représentants des ministères et des institutions russes, des milieux scientifiques et d'affaires, des ambassades des pays de l'ASEAN en Russie, ainsi que des vétérans du service diplomatique.

 

Sur les visites à venir de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, au Mexique et au Venezuela

 

Du 5 au 7 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Amérique latine. Mercredi 5 février, il marquera un arrêt technique à Santiago de Cuba où est prévu un entretien avec le Ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.

Jeudi 6 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite au Mexique. Il s'entretiendra avec le Ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Luis Ebrard Casaubon de l'agenda régional et international, et les deux interlocuteurs auront également l'occasion de coordonner les approches de nos pays vis-à-vis des différentes questions de l'agenda mondial afin d'approfondir la coopération bilatérale sur les plateformes multilatérales.

Les ministres accorderont une attention particulière au développement des processus d'intégration en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu'à l'approfondissement du dialogue entre la Russie et les associations régionales, notamment la Communauté des États latino-américains et caraïbes (CELAC) présidée cette année par le Mexique.

Les ministres aborderont en détail l'état actuel des relations russo-mexicaines et les perspectives de leur développement avec un accent sur l'intensification du dialogue politique, le renforcement et la diversification des liens commerciaux, économiques et d'investissement, l'élargissement des échanges socioculturels, ainsi que le perfectionnement et le renforcement des bases juridiques de la coopération bilatérale.

La rencontre des chefs de diplomatie de la Russie et du Mexique se déroulera dans le cadre du 130e anniversaire des relations diplomatiques (11 décembre 1890) et est appelée à donner une plus grande dynamique à l'ensemble de la coopération mutuellement avantageuse visant des résultats concrets.

Vendredi 7 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra au Venezuela. Il s'entretiendra avec la vice-Présidente exécutive Delcy Rodriguez et le Ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza. Le chef de la diplomatie russe sera également reçu par le Président du Venezuela, Nicolas Maduro.

Les interlocuteurs échangeront leurs avis sur la situation au Venezuela et autour, avec un accent sur les perspectives de trouver des solutions politiques aux divergences intérieures en s'appuyant sur le dialogue national dans le cadre de la Constitution, sans ingérence destructive - et qui plus est militaire - de l'extérieur.

Cette année, nous célébrons le 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et le Venezuela (14 mars 1945). Au XXIe siècle, cette coopération a atteint le niveau de partenariat stratégique.

Durant ces entretiens, il est prévu d'aborder l'agenda bilatéral et les mesures pratiques visant à approfondir la coopération entre les deux pays dans les domaines comme l'énergie, l'industrie minière, le transport, l'agriculture, la médecine et le secteur pharmaceutique, ainsi que la coopération militaro-technique.

Il est prévu d'évoquer les démarches pour coordonner la coopération bilatérale sur la scène internationale et lutter contre les sanctions unilatérales illégales qui détériorent la situation socioéconomique au Venezuela.

 

Sur la Journée du diplomate

 

Vous le savez, le 10 février notre pays célèbre une fête professionnelle: la Journée du diplomate, créée par le Décret du Président de la Fédération de Russie du 31 octobre 2002. Cette date est liée à la première mention documentaire (10 février 1549) du Bureau des Ambassadeurs, le premier organe public en charge des affaires étrangères de l'histoire de notre pays.

Traditionnellement, nous prévoyons à cette occasion plusieurs activités dont une réunion solennelle avec la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le dépôt de fleurs devant des plaques commémoratives portant les noms des diplomates tués pendant la guerre et en temps de paix en accomplissant leurs fonctions. Nos sites ont publié des documents sur l'histoire du service diplomatique russe, ainsi que sur ses personnalités émérites. Le département documentaire et historique du Ministère russe des Affaires étrangères préparera des expositions thématiques - cette année marque les jubilés de la naissance des ministres des Affaires étrangères de l'Empire russe Adam Jerzy Czartoryski (250 ans) et Nicolas de Giers (200 ans).

Bien évidemment, nous attendrons les traditionnels vœux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à tous les collaborateurs de notre Ministère.

 

Sur la situation en Chine et dans d'autres pays en lien avec la propagation du coronavirus

 

Selon l'Ambassade de Russie à Pékin, au 30 janvier à 10 heures, heure de Pékin, 182 citoyens russes se trouvaient sur le territoire de la province de Hubei - dont 122 à Wuhan. Nous avons établi le contact avec eux.

L'Ambassade et les consulats généraux de Russie en Chine suivent attentivement la situation, se trouvent en contact avec nos compatriotes et poursuivent le travail pour déterminer le nombre exact de citoyens russes présents dans les régions touchées par la maladie. Au 30 janvier, aucune information n'a été rapportée concernant des citoyens russes qui auraient contracté ce virus sur le territoire de la Chine.

Le Ministère russe des Affaires étrangères apporte toute sa contribution aux organes fédéraux compétents du pouvoir exécutif dans leurs contacts avec les autorités chinoises dans le cadre de la réaction aux risques de propagation du coronavirus.

Les autorités chinoises prennent des mesures d'urgence pour localiser la maladie, soigner les personnes infectées et empêcher la détérioration de la situation épidémiologique.

La province de Hubei est prête à apporter son aide pour apporter aux étrangers tout le nécessaire, y compris une assistance médicale. Les citoyens étrangers peuvent également quitter la province de Hubei (sans emprunter les transports publics), mais uniquement après une quarantaine de 14 jours et après avoir obtenu une autorisation des autorités de la province. Ces conditions sont dictées par les normes médicales nécessaires pour localiser l'infection du coronavirus.

Selon le Comité d’État de la santé de la Chine 7.711 cas confirmés de pneumonie provoquée par le nouveau type de coronavirus ont été enregistrés au 30 janvier dans 31 provinces/régions autonomes/villes centrales. Il y a eu 38 nouveaux cas létaux dans la journée du 29 janvier (dont 37 dans la province de Hubei et un dans la province du Sichuan). 124 patients sont sortis de l'hôpital (21 patients pour la journée du 29 janvier). 12.167 cas ont été recensés avec des suspicions de pneumonie provoquée par le nouveau type de coronavirus (4.148 pour la journée du 29 janvier).

On compte 10 cas confirmés à Hong Kong, 7 à Macao, 8 à Taïwan.

En tout, 170 personnes sont décédées de la maladie.

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que l'Ambassade de Russie à Pékin a publié sur son site des informations destinées aux citoyens russes se trouvant dans la province de Hubei pour demander de laisser leurs coordonnées afin de pouvoir les contacter en cas d'urgence.

Depuis le 24 janvier, l'agence Rostourism, conjointement avec l'association Tourpomochtch, a mis en place une hotline. Conformément aux recommandations de Rostourism les ventes de voyages en Chine ont été suspendues, les programmes charter pour le départ de touristes ont été annulés, et les compagnies aériennes effectuent uniquement des vols retour. Le 29 janvier, Rostourism a préconisé aux citoyens de s'abstenir de voyages touristiques en Chine jusqu'à la normalisation de la situation épidémiologique. Rospotrebnadzor a mis en place un contrôle sanitaire et de quarantaine sur les postes de contrôles frontaliers, dans les zones frontalières, ainsi qu'un suivi des vols en provenance de Chine.

En dehors de la Chine des cas de maladie ont été confirmés en Thaïlande (14), au Japon (11), à Singapour (10), en Australie (7), en Malaisie (7), aux États-Unis (5), en France (5), en Allemagne (4), aux Émirats arabes unis (4), en République de Corée (4), au Canada (3), au Vietnam (2), au Cambodge (1), au Népal (1), en Finlande (1) et au Sri Lanka (1).

Le 26 janvier, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décrété le niveau international de risque comme "élevé", mais à ce jour elle n'a pas reconnu l'apparition de la maladie comme une situation d'urgence d'envergure internationale. Cette organisation internationale suit de près ce problème et le surveille pour prendre les décisions nécessaires.

Je peux vous dire que le Ministère russe des Affaires étrangères reste en contact 24h/24 avec les institutions russes, les organes publics chinois et l'Ambassade de Chine à Moscou, et au niveau de notre Ambassade avec les autorités compétentes en Chine, pour engager les démarches nécessaires visant avant tout à assurer la sécurité des citoyens russes. Ceci étant dit, nous sommes parfaitement conscients qu’il s’agit de nos efforts communs. En l'occurrence, la communauté internationale et tous les pays peuvent manifester leur meilleure expérience d'interaction afin de surmonter les conséquences de la propagation de ce virus.

 

Concernant la question de la déformation de l'histoire

 

Nous avons célébré avec le monde entier la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste et le 75e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz, en inclinant nos têtes en hommage aux victimes et aux libérateurs. A première vue, cela aurait dû être un bon prétexte pour nous unir - je veux parler des villes, des peuples, des hommes politiques. De nombreux commentaires et déclarations ont été faits ces derniers jours, absurdes par leur forme et parfois barbares par leur contenu, qui conduisent à une conclusion peu rassurante. La réécriture de l'histoire, l'imposition continuelle et sans vergogne d'une version alternative des causes, du déroulement et des conséquences de la plus grande tragédie du XXe siècle, ont atteint une ampleur critique. De la même manière que nous parlons des pandémies, des moyens pour les combattre, que nous cherchons des vaccins et des antidotes, nous devons comprendre qu'aujourd'hui nous avons affaire à un véritable virus historique qui pourrait réellement entraîner des conséquences létales. Peut-être même d'ampleur mondiale. Aujourd'hui, en plaçant en priorité la conjoncture politique, et parfois simplement des ambitions et des intérêts personnels, sont placées sous l'influence de la commande politique des mines sous les piliers qui ont fondé tout le système des relations internationales, et plus simplement l'ordre mondial qui avait pour but d'empêcher de nouveaux troubles mondiaux sous la forme de guerres mondiales - à savoir les décisions du procès de Nuremberg, dont la destruction entraînerait des conséquences catastrophiques.

Maintenant, parlons de l'histoire contemporaine. Souvenez-vous des propos de nos partenaires occidentaux il y a 15-30 ans. Ils ont commencé à l'oublier, mais nous nous rappelons de tout. Je vais citer des extraits aujourd'hui.

En janvier 2005, quand la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste a été célébrée pour la première fois à l'occasion du 60e anniversaire de la libération du camp de la mort d'Auschwitz, le Président polonais Aleksander Kwasniewski avait clairement déclaré:

"Le camp d'Auschwitz a été libéré le 27 janvier 1945 par les forces soviétiques. Certains des libérateurs sont présents ici aujourd'hui - ceux qui ont sauvé les prisonniers et ont dévoilé toutes les horreurs d'Auschwitz au monde entier. C'est un honneur pour moi de vous remettre aujourd'hui de hautes récompenses publiques polonaises. C'est avec un profond respect envers le sacrifice des soldats que la Pologne rend hommage à tous ceux qui ont combattu, tous ceux qui sont morts héroïquement dans les rangs de l'Armée rouge en libérant notre Patrie de l'occupation nazie.

Nous nous souvenons de l'incroyable contribution des Russes et d'autres peuples de l'Union soviétique à la victoire sur le nazisme. Nous nous souvenons que c'est sur le Front Est  s'est décidée en grande partie l'issue de la Seconde Guerre mondiale, que c'est l'Armée rouge qui a pris Berlin. 20 millions de tués, soldats et civils tués par les hitlériens: voilà l'horrible prix payé par les peuples de l'URSS pour cette victoire historique. Ensemble nous inclinons notre tête devant leur sacrifice."

Je voudrais le redire. Ce n'est par le Président russe, mais le Président polonais qui l'a dit en 2005. Est-ce que quelque chose a changé? Oui, quelque chose a changé, pas dans les événements d'il y a 75 ans mais dans les têtes et les esprits des politiciens contemporains polonais - et pas seulement.

15 ans plus tard, nous constatons une rhétorique complètement différente. Le chef de l’État polonais Andrzej Duda, pendant son discours au musée d'Auschwitz, a mentionné une seule fois et de manière tangentielle les soldats de l'Armée rouge. Il a probablement été retenu d'un détachement total de la réalité par la présence de quelques survivants à Auschwitz, qui se souviennent de ces terribles événements et de la libération tant attendue. Mais qu'arrivera-t-il quand ils nous quitteront? Se trouvant dans la situation oppressante de ce camp de l'idéologie de haine, le président polonais n'a pas osé assumer le péché et mentir ouvertement en regardant dans les yeux des gens qui ont vu entre ces mêmes murs la mort et le mal dans leur incarnation humaine. Je repose la question: qu'arrivera-t-il dans 5-10 ans? Qu'entendrons-nous, notamment de la part des politiciens polonais? Malheureusement, dans un certain temps, ceux qui ont vécu les horreurs d'Auschwitz ne seront plus parmi nous. Est-ce que nous cesserons de croire leurs souvenirs, les documents d'archives, les images des chroniques?

Toutefois, certains ne sont même pas arrêtés par les barrières morales. Pendant le Forum sur l'Holocauste à Jérusalem, le vice-président américain Mike Pence a parlé des "forces alliées" qui ont libéré Auschwitz. Sans mentionner le fait incontestable que le camp de concentration a été libéré par les soldats de l'Armée rouge. J'ai l'impression, et la compréhension du fait, qu'il l'a fait délibérément, malgré la présence dans la salle d'un participant direct à ces événements, invité à la cérémonie, qui a fait partie des premiers à entrer le 27 janvier 1945 dans cet horrible camp: Ivan Martynuszkin.

L'ancien premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski est allé bien plus loin dans son élan russophobe en exigeant de la Russie des réparations pour les "souffrances polonaises". Parmi les soldats de l'Armée rouge qui ont libéré la Pologne des nazis aux côtés des 600.000 militaires tombés dans cette lutte, très peu sont encore vivants aujourd'hui. Ils auraient répondu mieux que quiconque à une telle insolence. Nous pouvons défendre leur mémoire aujourd'hui. Dommage qu'il ne reste pratiquement plus parmi nous de personnes qui ont vu de leurs propres yeux les événements de la Conférence de Yalta, dont nous célébrerons le 75e anniversaire le 4 février, où, sous la direction de Joseph Staline, les négociateurs soviétiques ont validé le rétablissement de la souveraineté polonaise, ce qui, d'ailleurs, n'intéressait pas vraiment les partenaires occidentaux.

Quant aux réparations exigées par Jaroslaw Kaczynski, il n'aurait pas dû s'exprimer ainsi. Pour ma part, je vous promets de tout compenser ce qu'il a dit par des informations.

Il est difficile de croire que les politiques occidentaux actuels subissent aujourd'hui une soudaine perte de mémoire, un trouble de la conscience. Ceux qui déforment intentionnellement aujourd'hui l'histoire se souviennent et connaissent tout parfaitement, ils ont accès aux archives. Simplement, ils se fixent des objectifs complètement différents. Les "erreurs" commises, comme de concert, par l'ambassade américaine au Danemark et l'hebdomadaire allemand réputé Der Spiegel, qui ont rappelé sur les réseaux sociaux la libération d'Auschwitz par les "troupes américaines", sont les maillons d'une même chaîne. Parce que tout le monde lira l'article initial, tout le monde le partagera et le diffusera. Et seulement ensuite seront apportées des corrections et des excuses seront présentées - cela restera dans la conscience des utilisateurs. Ils s'empresseront probablement de le faire. Et le public sera "nourri" par cette falsification.

C'est une véritable menace rampante. Une véritable agression médiatique contre l'histoire. Que veulent faire et quels sont les véritables objectifs de ceux qui en sont les auteurs? Probablement élever une génération qui connaîtra et croira en une histoire complètement différente. Il n'y aura pas de place pour les victoires glorieuses de l'Armée rouge ni pour la défaite de l'armée fasciste supérieure en nombre, ni pour les victimes du peuple soviétique qui étaient en première ligne. Je pense que l'objectif consiste également à effacer des thèmes tels que les Accords de Munich, les Frères de la forêt, l'antisémitisme virulent sur le territoire polonais et d'autres pays souverains libres et fiers de leur liberté et qui réécrivent l'histoire. Il n'y aura que la conjoncture politique au service de ses propres fins et intérêts.

Voici un exemple historique de ce qui se passe. J'ai parlé de 2005 et du discours du Président polonais. D'ailleurs, j'ignore si les propos du Président polonais de 2005 ont été démentis par ses successeurs. Peut-être a-t-il été excommunié ou s'est-il repenti? Ce n'est pas le cas.

Un autre rappel de notre histoire contemporaine. Le communiqué de l'agence Associated Press (une source de confiance pour les personnes mentionnées) concernant la visite en Israël du Président polonais Lech Walesa en 1991 indique: "Walesa a été accueilli en tant que combattant contre le communisme et leader de la nouvelle Pologne. Cependant, partout, notamment au Parlement avec des députés devant lui, des Juifs âgés qui ont survécu à l'Holocauste, le chef de l’État polonais a rencontré le passé." C'est imagé mais instructif. Pourquoi l'avons-nous oublié? Pourquoi réécrivons-nous même l'histoire que nous connaissons et dont nous nous souvenons?

Très peu de temps après cela, à l'échelle historique, nous constatons une situation inverse en Pologne. Cette dernière a adopté une loi sur la négation de toute discussion sur la culpabilité du peuple ou de l’État polonais ou sur leur complicité dans les crimes commis par le IIIe Reich. Alors j'ai une question. En 1991, le premier ministre israélien Yitzhak Shamir parlait de "nourris au lait maternel de l'antisémitisme". En 2001, dans une interview accordée à Der Spiegel, Avigdor Nelavitski (Kochav), qui a survécu au pogrom de Jedwabne ayant fait près de 2.000 morts, a déclaré: "C'est mal que de nombreux Polonais ne reconnaissent pas le passé antisémite de leur pays. Ils doivent reconnaître que les pogroms ont été commis par des Polonais." Il s'avère qu'aujourd'hui, ce qui a été dit en 2001 sur les pages de la presse respectée en Occident est passible de prison ou d'une amende. Comment est-ce possible? Car tout cela concerne des événements qui ont 75 ans aujourd'hui. Pourquoi personne ne comprend que les événements ne changent pas, et que change seulement leur vision en fonction de la conjoncture politique? C'est criminel en soi.

La Lituanie a également engagé des démarches dans la même veine que les mesures prises en Pologne. Je pose la question: où allons-nous? Où va l'humanité et notamment l'Europe? A-t-elle oublié ce qu'elle a vécu il y a 75 ans? Dans quel système de coordonnées vivront les nouvelles générations de Polonais et de Lituaniens? Dans quelle dimension vivra toute l'Europe? Car à terme les tweets seront perçus comme la vérité de dernière instance.

A quelle vitesse le mal qui semblait avoir été écrasé à Berlin en mai 1945 et définitivement enterré par le procès de Nuremberg renaîtra? Est-ce que l'humanité, qui enterre aujourd'hui sa propre histoire, pourra s'y opposer? La réponse est non. Il n'y aura pas d'antidote.

Je voudrais vous dire que même sur cette toile de fond, les propos du Président ukrainien Vladimir Zelenski sont consternants quand il met de facto sur le même plan le rôle de l'URSS et du IIIe Reich dans le "déclenchement de la Seconde Guerre mondiale", ce qui "a permis aux nazis de lancer le mécanisme mortel de l'Holocauste". Ce ne sont pas les propos d'un homme qui se proclame néonazi. C'est dit pas le Président d'un État qui aspire aux nouveaux sommets démocratiques. Et après cela les autorités ukrainiennes se demandent pourquoi leur peuple ne veut pas vivre avec elles dans le même pays. Dans les années qui ont suivi le coup d’État à Kiev, le renforcement du néonazisme en Ukraine est devenu un problème évident pour toute la communauté internationale. Comment qualifier de telles déclarations? Les marches aux flambeaux et la glorification d'assassins responsables de la mort de milliers de gens y sont devenues une pratique courante. Cependant, de telles déclarations dépassent toutes les limites. C'est une trahison ouverte de l'histoire de son propre peuple. Dans les tranchées, sur le champ de bataille, quand les soldats et les officiers marchaient avec une seule grenade contre des chars fascistes, c'était l'Armée rouge unie qui a fait ce que les autres n'ont pas pu, et beaucoup n'ont pas voulu. Elle a libéré l'humanité de la "peste brune". Point. Il est criminel et amoral d'inventer une responsabilité égale entre le meurtrier et la victime.

Je voudrais passer le bonjour en particulier à Leonid Kravtchouk, qui est allé jusqu'à dire ceci: "Hitler et Staline se sont rencontrés à Lvov. C'est un document, ce n'est pas un secret. Ils ont essayé de passer un accord." J'ai une question pour Leonid Kravtchouk: on vous soigne avec quoi? Après quoi dites-vous de telles choses? Vous comprenez que d'une certaine manière vous êtes associé tout de même à l'establishment politique d'un État souverain qui mérite sa place à l'Onu? D'ailleurs, cette place a été reprise également avec le sang de vos propres soldats. Avez-vous toute votre tête? Y a-t-il encore quelqu'un en Ukraine qui peut leur distribuer des manuels élémentaires sur l'histoire de la Grande Guerre patriotique, de la Seconde Guerre mondiale? Cela dépasse tout. Après, il aurait dit "ne pas avoir connaissance de documents prouvant ses déclarations antérieures". Comment est-ce possible? Je répète que ces gens influencent l'opinion publique.

Je répète que chaque déclaration qui sera faite, indépendamment de la fréquence et du nombre, en falsifiant l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Grande Guerre patriotique, sera commentée par nous, avec des preuves et des citations.

 

Sur la situation autour du citoyen russe Alexandre Vinnik

 

Le 23 janvier, Alexandre Vinnik a été extradé par les autorités grecques en France, malgré sa citoyenneté russe et la demande d'extradition qui avait été formulée par la partie russe.

L'Ambassade de Russie à Paris reste en contact permanent avec les avocats de notre compatriote et lui apporte toute l'aide consulaire nécessaire.

Nous ne pouvons pas accepter la position non constructive des autorités françaises, qui n'ont pas notifié en temps voulu les représentants russes de l'arrivée d'Alexandre Vinnik en France et de son transfert d'un hôpital à un autre le 24 janvier. Pendant plus de trois jours, sous différents prétextes, les collaborateurs consulaires se sont vus refuser plusieurs fois l'accès au citoyen russe, ce qui est une grossière violation de la Convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 1963. Cela est probablement fait pour exercer une pression psychologique sur le citoyen russe. Pour lui donner l'impression qu'il a été abandonné, que personne ne s'occupe de lui, que son État ne prend aucune mesure pour sa défense. C'est faux.

Nous sommes également indignés par le déroulement du procès du Tribunal de grande instance de Paris ce 28 janvier sur l'affaire d'Alexandre Vinnik. Le chef du service consulaire de l'Ambassade de Russie en France n'a pas été autorisé à être présent dans la salle. Les avocats ont déclaré que la parole n'avait été accordée ni à l'accusé ni à sa défense. Sachant que le tribunal n'a pas tenu compte de l'état de santé d'Alexandre Vinnik, affaibli par une grève de la fin de 40 jours, qui a dû rester debout tout au long du procès. C'est la nouvelle interprétation des droits de l'homme en France? On a même refusé de lui donner un verre d'eau. L'audience s'est soldée par la décision de placer Alexandre Vinnik en détention.

Les avocats pointent les nombreuses incohérences dans les dossiers de l'affaire, ainsi que les violations procédurales commises par les autorités françaises.

Nous jugeons inacceptable une telle pression sur l'accusé de la part des organes judiciaires et policiers de la République française. Puisque Paris organise le Forum de Paris sur la paix, où est représenté le point de vue de la société civile qui a la possibilité de s'exprimer, avec les droits de l'homme pour thème central, alors veuillez les respectez vis-à-vis d'un individu concret. D'ailleurs, il n'est pas question d'un maniaque ou d'un tueur. J'appelle instamment les autorités françaises à revenir dans le cadre du droit.

L'Ambassade de Russie en France entreprendra les démarches nécessaires.

Nous poursuivrons le travail pour garantir les droits et les intérêts de notre compatriote. Nous avons l'intention de faire en sorte que les autorités françaises extradent le suspect en Russie et respectent ses droits. Nous sommes en contact permanent avec ses avocats et apportons toute la contribution nécessaire.

 

Sur le "deal du siècle" américain

 

C'est un thème qui a suscité de nombreuses questions. Nous avons présenté un avis préliminaire sur ce qu'on appelle le "deal du siècle". Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est exprimé à ce sujet pendant sa conférence de presse sur le bilan de l'année 2019; le vice-Ministre Mikhaïl Bogdanov a également fourni un commentaire. Mais compte tenu du grand nombre de questions je voudrais m'arrêter sur ce thème.

Le 28 janvier, le Président américain Donald Trump, lors de sa rencontre à la Maison blanche avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, a rendu publique la partie politique du "deal du siècle" - plan mis au point par l'administration américaine pour régler le conflit israélo-palestinien.

Nous avons commencé l'étude de ce document de 181 pages. Il prévoit des échanges territoriaux après quoi (je le répète, c'est prévu par ce document, ce programme) sous la souveraineté d'Israël devront être placés certains territoires de la Cisjordanie, et sous celle des Palestiniens des zones de désert près de la frontière égyptienne. Il propose également des solutions concernant d'autres questions fondamentales du statut définitif. Par exemple, Jérusalem, les réfugiés, etc.

Je voudrais noter qu'avant tout, le dernier mot concernant le règlement durable et juste doit revenir aux Palestiniens et aux Israéliens. Car il s'agit de leur avenir.

Le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déjà qualifié le "deal" proposé par Donald Trump d'inacceptable, de tentative de priver les Palestiniens de leur droit historique à l'autodétermination et à la souveraineté à part entière.

En même temps, nous suivons attentivement la réaction des capitales arabes à l'initiative américaine. Pour le moment, les avis exprimés sont majoritairement négatifs et sceptiques.

Je rappelle que tous les problèmes auxquels est consacré ce document sont reflétés dans la base juridique internationale connue du processus de paix au Proche-Orient, notamment les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, les Principes de Madrid, l'Initiative de paix arabe.

Nous réaffirmons notre disposition à un travail constructif dans le cadre des efforts collectifs visant à régler de manière fiable et globale le conflit israélo-arabe. Nous sommes disposés à une coordination étroite des actions avec les partenaires palestiniens et israéliens, notamment avec les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, les membres du quartet de médiateurs internationaux pour le Proche-Orient, et dans l'ensemble toutes les parties intéressées pour instaurer au plus vite une paix solide au Moyen-Orient.

 

Sur la situation en Libye

 

Nous continuons de caractériser cette situation comme tendue. Le cessez-le-feu annoncé le 12 janvier par l'Armée nationale libyenne de Khalifa Haftar et les forces qui soutiennent le Gouvernement d'entente nationale de Fayez el-Sarraj est périodiquement enfreint par les deux camps.

En même temps, après les contacts du 13 janvier à Moscou entre les délégations interministérielles de la Turquie et de la Russie, d'une part, et des représentants des camps libyens de l'Est et de l'Ouest, ainsi que de la Conférence internationale de Berlin sur la Libye du 19 janvier, de l'autre, il existe certaines prémisses à la normalisation de la situation.

Un long travail laborieux nous attend pour la mise en œuvre des ententes conclues à Moscou et à Berlin, sachant que la participation à part entière et le soutien de ces efforts par les parties libyennes elles-mêmes restent déterminants.

 

Sur la situation au Venezuela et autour

 

Ces derniers temps, nous constatons des tentatives d'inventer de nouveaux prétextes pour s'ingérer dans les affaires intérieures du Venezuela. Cela est fait par ceux qui continuent d'essayer de renverser le Président légitime Nicolas Maduro. Par exemple, certains participants à la conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme qui s'est tenue la semaine dernière en Colombie ont profité de cet événement pour créer l'impression d'une "menace terroriste" qui émanerait du gouvernement vénézuélien. C'est du même ordre que les déclarations de Leonid Kravtchouk sur la rencontre d'Adolf Hitler et de Joseph Staline - le même style de mythologie très basse. En détournant la discussion de l'un des principaux défis de notre époque sur le plan politique, les sponsors de telles actions franchissent une limite très dangereuse en déliant les mains des véritables terroristes. Nous appelons tous les États responsables de l'hémisphère Ouest à s'abstenir de politiser la coopération antiterroriste internationale.

Pendant la conférence de presse précédente, nous avons mentionné les exercices militaires américano- colombiens à proximité immédiate des frontières vénézuéliennes. Nous avons remarqué les propos de l'ambassadeur américain en Colombie selon lesquels ils n'étaient pas dirigés contre le Venezuela. Nous sommes ravis que nos préoccupations aient été entendues.

Cependant, à la même période à Miami, le secrétaire américain à la Défense Mark Esper tenait une conférence de presse à l'issue de son entretien avec le Commandement Sud des forces armées américaines. Le chef du Pentagone y a annoncé que le Venezuela était le principal facteur déstabilisateur dans la région et une menace pour la sécurité nationale des États-Unis. Le commandant du SOUTHCOM Craig Faller a ajouté que pour faire face à la menace vénézuélienne il était prévu de renforcer la coopération avec les alliés, en citant l'exemple de ces fameux exercices. C'est une vraie fête de lire toutes ces déclarations.

Sur cette toile de fond, l'intensification de l'activité des militaires américains à proximité de la frontière Nord du Venezuela est inquiétante. Tout cela s'accompagne d'accusations selon lesquelles Caracas entretiendrait des liens avec des terroristes. Une campagne médiatique est menée accompagnée de démarches pratiques. Une question se pose, même si la réponse est évidente: s'agirait-il des maillons d'une même chaîne? Nous concluons que les scénarios militaires restent à l'ordre du jour à la Maison blanche, qui est prête à utiliser tous les moyens pour changer le pouvoir dans ce pays.

Toutefois, pour l'instant, le député de l'Assemblée nationale Juan Guaido, qui était encore récemment son président, reste le principal "bélier" américain contre le gouvernement vénézuélien légitime. Le 23 janvier 2019, il s'est proclamé président du pays et vit depuis dans cette illusion, activement entretenue par ses superviseurs occidentaux. Pas étonnant que Juan Guaido ait fait partie des principaux orateurs de la conférence antiterroriste - l'an dernier il s'était rendu en Colombie, je le rappelle, avec l'aide des trafiquants de drogue de la bande Los Rastrojos. Il serait curieux de savoir qui l'a aidé cette fois à quitter le pays malgré l'interdiction dont il fait l'objet.

En observant la situation au Venezuela, on remarque de plus en plus la fatigue de la population face aux appels à la désobéissance civile, et la volonté de régler la confrontation politique via des négociations qui excluent l'usage de la force. Quant à Juan Guaido, au lieu de partir à l'étranger (beaucoup se demandent avec quel argent) il pourrait suivre l'exemple des politiciens vénézuéliens responsables, qui travaillent tous les jours à rechercher des compromis dans le cadre de la "table ronde du dialogue national" pour orienter la confrontation politique dans le cadre constitutionnel. Mais les radicaux s'obstinent, parlent de boycott des élections  législatives de cette année et refusent de participer aux négociations pour élaborer un accord avec de larges garanties électorales.

Dans ces conditions, la Russie continue de prôner le dialogue le plus représentatif entre les forces politiques du Venezuela dans le strict respect de la Constitution. Seuls les Vénézuéliens peuvent décider de leur propre sort. Selon nous, la communauté internationale doit se concentrer sur le renforcement de la confiance entre les opposants et ne pas imposer leurs propres solutions à la confrontation vénézuélienne intérieure.

 

Sur les démarches hostiles des autorités bulgares

 

Nous qualifions d'hostiles les récentes actions des autorités bulgares. Il reste de nombreuses questions pour savoir pourquoi cela était nécessaire, et sous cette forme précise, pour comprendre le sens de ces actes.

Le 24 janvier, les autorités bulgares ont proclamé persona non grata le premier secrétaire de l'Ambassade de Russie en Bulgarie, ainsi qu'un collaborateur de la Représentation commerciale russe à Sofia. Contrairement à la pratique convenue dans de tels cas, cet événement a été transformé en campagne médiatique. Nous en avons la preuve. L'Ambassade de Russie a été notifiée de cette décision seulement après la diffusion de l'information par les médias. Aucune preuve de la culpabilité de nos diplomates, ni aucun motif ayant servi à prendre de telles décisions, n'a été avancé.

Cette expulsion est justifiée par "l'étude du système électoral du pays" et "l'intérêt témoigné pour les projets énergétiques". Cela ne tient pas debout. Que doivent faire les diplomates selon les représentants bulgares qui se trouvent derrière cette décision? Que font les diplomates envoyés à l'étranger? Ils étudient la législation, les possibilités de coopération, entrent en contact avec les représentants du pouvoir, des associations, de la société civile, avec le corps diplomatique, organisent des événements, des entretiens, des réceptions, des forums d'affaires, inaugurent des expositions. Les questions qui surviennent sont réglées dans le cadre diplomatique. Or tout cela n'est qu'une campagne de communication, un spectacle.

Plus tôt, le 23 janvier, le Parquet bulgare avait inculpé trois Russes pour l'empoisonnement présumé en 2015 de l'entrepreneur Emilian Gebrev et de deux autres citoyens bulgares. Avec des "preuves" très floues et des conclusions dans l'esprit du "highly likely", cette histoire se présente comme rien d'autre qu'un nouvel élément de la campagne antirusse derrière laquelle se trouvent manifestement des représentants de l'establishment politique de ce pays, bien que nous développions des relations mutuellement avantageuses.

Nous voyons dans l'enchaînement des récents événements une volonté délibérée et l'intention de saper la réalisation des accords bilatéraux conclus dernièrement et d'empoisonner l'atmosphère d'amitié et de coopération mutuellement avantageuse et respectueuse qui doit prévaloir dans les relations entre nos pays et peuples. Nous nous réservons le droit de prendre des contremesures. Toute la responsabilité de ces démarches provocatrices infondées repose sur les autorités bulgares.

 

Sur les nouvelles sanctions antirusses des États-Unis et du Canada

 

Il a été annoncé hier que les États-Unis et le Canada avaient décrété de nouvelles sanctions contre huit citoyens de la Russie et de l'Ukraine, dont le nouveau gouverneur par intérim de Sébastopol et le premier ministre de la République de Crimée, ainsi que contre la compagnie-opérateur des trains grande ligne assurant le transport entre la partie continentale de la Russie et la Crimée.

Nous savons parfaitement que le ton est donné par Washington et qu'Ottawa ne fait qui suivre docilement son frère aîné. Apparemment, ces deux capitales n'arrivent toujours pas à reconnaître la réalité objective, à savoir qu'à l'issue d'un vote libre la Crimée et Sébastopol se sont réunifiées avec la Russie, et ce depuis presque six ans. Les États-Unis et le Canada, qui se qualifient de démocraties, continuent de refuser obstinément aux habitants de la péninsule russe de Crimée le droit à un choix démocratique. D'ailleurs, ces sanctions, la pression, les avis politiques, les forums interminables et les accusations: tout cela aurait été indispensable et nécessaire au moment où les habitants de la Crimée essayaient d'organiser le référendum mais que les autorités centrales les en empêchaient, et ce depuis des années. Où étaient les sanctions? Où étaient les rapports? Où était la défense des droits de l'homme? Tout cela n'est qu'un jeu cynique.

A chaque fois, les tentatives de pression de Washington paraissent de plus en plus absurdes. Toutes ces actions n'ont jamais apporté les résultats escomptés à Washington et à Ottawa, et cela ne sera pas non plus le cas cette fois. Aucune sanction ne peut stopper la communication ferroviaire entre la Crimée et le reste du territoire de la Russie, comme rêvent visiblement de le faire les États-Unis. Les initiateurs de telles mesures ne font que mettre en évidence leur propre impuissance.

Les démarches des politiciens américains et canadiens paraissent barbares, alors qu'ils parlent de la primauté du droit et de la démocratie, tout en pensant que les citoyens de notre pays peuvent être sanctionnés par des interdictions d'entrer aux États-Unis et au Canada, qui focalisent la force de leur frappe sur les habitants de la Crimée et de Sébastopol qui ont fait leur choix en fonction de leur propre position, en utilisant un mécanisme juridique. Selon moi, ces décisions dévoilent la peur d'un contact direct des Russes avec les Américains et les Canadiens, comme si ces derniers pourraient apprendre la vérité sur les événements de la période concernée, sur les gens qui y ont directement participé. La vérité vraie, et non celle qui est présentée dans les rapports rédigés par des individus qui n'ont jamais visité la Crimée, la vérité de ceux qui prenaient les décisions et les prennent maintenant.

Je voudrais noter que les autorités américaines et canadiennes créent par leurs démarches hostiles un fond négatif pour le début du travail de leurs ambassadeurs en Russie, qui viennent d'arriver à Moscou. Leurs affirmations selon lesquelles ils aspiraient à créer des relations constructives ont été immédiatement remises en question.

 

Sur la décision de l'UE d'inscrire sept citoyens russes sur "liste noire" sous prétexte qu'ils ont participé à l'organisation des élections en Crimée

 

L'Union européenne agit dans le même sens. Vous le savez, l'UE a pris la décision d'inscrire sept citoyens russes sur sa "liste noire" sous prétexte qu'ils avaient pris part à l'organisation des élections en Crimée. Apparemment, l'UE ne peut pas non plus renoncer à la pratique des sanctions illégitimes. C'est ainsi que nous interprétons la décision prise ce 28 janvier par le Conseil de l'UE d'appliquer des restrictions contre sept citoyens russes qui représentent la direction des organes électoraux du pouvoir public et des commissions électorales de la Crimée et de Sébastopol.

En fait, il s'agit d'une nouvelle "punition" des Criméens pour leur vote libre. Cette politique est mise en œuvre depuis le 16 mars 2014, depuis le référendum. Les auteurs de telles décisions ne sont pas du tout gênés par le fait que leur nature est contraire à l'essence même du projet européen, qui proclame son attachement aux valeurs démocratiques.

L'Union européenne ne trouve pas encore la force de se rendre à l'évidence. Les processus démocratiques se développent avec succès en Crimée. En témoigne la participation active des habitants de la région à la journée de vote le 8 septembre 2019.

Il est révélateur que les structures européennes aient attendu presque cinq mois pour annoncer cette décision. Je pense que cela fait également partie de la même campagne: les sanctions des États-Unis, du Canada, de l'UE, l'organisation à Bruxelles de la réunion du Conseil d'association UE-Ukraine - une sorte de "salve". Il est évident qu'un tel geste a été pensé comme un signal de soutien aux autorités de Kiev. Il est regrettable que l'UE tente d'encourager ses protégés ukrainiens au détriment des relations avec la Russie, tout en passant sous silence les problèmes flagrants liés à la discrimination des minorités nationales et la montée en puissance du néonazisme en Ukraine.

De notre côté, nous tirons les conclusions qui s'imposent de cette démarche de l'UE, qui diverge avec la requête des capitales européennes clés pour la normalisation des relations avec la Russie. Bien évidemment, nous ne laisserons pas cette décision du Conseil de l'UE sans contremesures symétriques de notre part.

 

Sur le communiqué de presse conjoint à l'issue de la réunion du Conseil  d'association UE-Ukraine

 

Je ne peux pas ne pas commenter le communiqué de presse conjoint adopté à l'issue de la réunion du Conseil d'association UE-Ukraine le 28 janvier à Bruxelles.

A première vue, ce document devait être consacré uniquement à l'interaction bilatérale entre l'Ukraine et l'UE. Je pense qu'elles ont des choses à se dire, des choses à déclarer, pour se focaliser sur leur progrès. C'est en partie le cas. Un passage pointe la nécessité de respecter les droits des minorités nationales conformément aux engagements de l'Ukraine dans le cadre de l'Onu et du Conseil de l'Europe. Il a été suggéré aux autorités ukrainiennes d'instaurer également un "dialogue substantiel" avec les représentants des minorités nationales vivant dans le pays afin de prendre en compte leurs avis et de remplir les recommandations de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe vis-à-vis de la législation linguistique et éducative discriminatoire. Le choix d'un langage aussi mou est étonnant, et contraste avec les déclarations incisives de l'UE. Tout cela est indicatif, arrondit les angles. Il faut simplement constater: ils n'ont pas tenu leurs engagements, n'ont pas l'intention de les tenir, ont adopté des décisions contraires à leurs propres documents. Nous espérons sincèrement que Kiev entendra les appels, bien qu'ils soient mous, à respecter les droits de la population russophone.

Dans le même temps, ce document est rempli de clichés de confrontation en lien avec la Russie. Une nouvelle fois, il déforme grossièrement le contexte de la réunification de la Crimée avec notre pays. De nouveau, on cherche à rejeter sur la Russie la responsabilité du conflit ukrainien qui, je le rappelle, n'est pas survenu par hasard mais suite à un coup d’État anticonstitutionnel non seulement soutenu mais également stimulé par l'Occident en février 2014. Tout le monde se souvient des appels des capitales occidentales: "continuez", "c'est bien", "l'histoire se fait sur les places" - tout cela a été fixé. Une fois de plus, au lieu d'appeler à une enquête objective et globale sur les circonstances du crash du vol MH17 en juillet 2014 dans le ciel du Donbass, on exige de la Russie qu'elle reconnaisse sa culpabilité. Une nouvelle absurdité. Ces thèses antirusses parmi d'autres sont littéralement reprises d'un document de l'UE à l'autre, comme des conjurations rituelles.

De telles choses n'ajoutent rien de positif aux relations Russie-UE et ne contribuent certainement pas au règlement pacifique du conflit dans le Donbass.

 

Sur la situation autour de l'agence de presse russe Sputnik en Estonie

 

Nous avons déjà attiré plusieurs fois l'attention sur la violation grossière par l'Estonie de ses engagements internationaux en matière de liberté de la presse, sur l'arbitraire scandaleux de Tallinn envers le bureau de l'agence de presse russe Sputnik en Estonie, qui a été fermé sous une pression administrative sans précédent.

A partir du 1er janvier, sous peine de poursuites pénales par les autorités du pays (en Europe, au XXIe siècle), les collaborateurs du bureau estonien de l'agence ont dû résilier leur contrat avec leur employeur - l'agence Rossiya Segodnya. Tallinn a expliqué cette décision par les sanctions que risquaient les collaborateurs de l'agence de presse à cause de l'inscription du directeur général de l'agence Rossiya Segodnya, Dmitri Kisselev, sur la "liste noire" européenne. L'argumentation est du même niveau et de la même qualité que la thèse fantastique de la rencontre d'Hitler avec Staline. Je rappelle que ce média est une entreprise publique russe et ne fait pas l'objet de sanctions de l'UE, et que les restrictions illégales que Bruxelles a décrétées personnellement contre le responsable de l'agence ne concernent pas Sputnik. Tout ce que disent l'Estonie et ses représentants est détaché de la réalité. Nous l'avons indiqué plusieurs fois dans cette salle, ainsi que sur les plateformes des organisations internationales.

En particulier, le 18 janvier, à la réunion du Conseil permanent de l'OSCE, les diplomates russes ont soulevé la question de la campagne d'intimidation et de pression des autorités estoniennes contre les journalistes, et ont appelé une nouvelle fois le Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir à forcer Tallinn à revoir sa politique discriminatoire envers les médias.

Les représentants des organisations internationales compétentes, des associations journalistiques et des droits de l'homme, notamment Harlem Désir que nous avons déjà mentionné, le Secrétaire général de l'OSCE Thomas Greminger, la direction de la Fédération européenne des journalistes et bien d'autres, ont pris la défense du média russe. La Commissaire du Conseil de l'Europe aux droits de l'homme Dunja Mijatovic a annoncé cette semaine en marge de la session d'hiver de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe qu'elle avait l'intention de surveiller la situation.

Une nouvelle fois, nous exigeons de Tallinn de respecter ses engagements d’État souverain et libre, de cesser la politique répressive envers les médias transgressant les principes fondamentaux du droit international relatifs à la garantie de la liberté d'expression et d'accès égal à l'information. Nous espérons que les autorités estoniennes entendront enfin l'opinion de la communauté internationale, reviendront dans le cadre du droit et cesseront leur campagne de pression directe contre l'agence de presse étrangère.

 

Sur la célébration du 100e anniversaire du Traité de Tartu en Estonie

 

Nous avons reçu de nombreuses demandes de commentaires concernant le déroulement d'activités solennelles en Estonie à l'occasion du 100e anniversaire de la signature du Traité de paix de Tartu entre la RSFSR et la République estonienne de l'époque.

L'Estonie, en tant qu’État ayant existé entre 1918 et 1940, a perdu le statut d'entité internationale suite à son adhésion à l'URSS, et le Traité de Tartu est devenu caduc car les deux parties signataires se sont retrouvées au sein d'une même entité internationale: l'URSS. De plus, il n'est pas inscrit dans le registre de l'Onu des accords internationaux en vigueur.

Les accords conclus à Téhéran, à Yalta et à Potsdam par les membres de la coalition antihitlérienne (URSS, États-Unis, Royaume-Uni) sur la structure de l'Europe d'après-guerre ne remettent pas en question l'adhésion des républiques baltes à l'URSS. Cette question a été définitivement close par l'Acte final d'Helsinki de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.

Contrairement à la Fédération de Russie, continuatrice de l'URSS, l'Estonie actuelle est un nouvel État qui s'est formé suite à l'effondrement de l'Union soviétique, qui est l'un de ses successeurs et est reconnu par la communauté internationale en tant que tel.

De ce fait, le Traité de Tartu de 1920 est caduc et appartient à l'histoire. Je me dois de répéter notre position officielle pour ceux qui ont célébré cette date.

 

Sur la situation liée aux sites mémoriels soviétiques en Pologne

 

Malheureusement, nous sommes contraints de revenir au thème de la "guerre" contre les sites commémoratifs soviétiques en Pologne, où a commencé une nouvelle vague de profanation de monuments aux guerriers soviétiques tombés pendant la Seconde Guerre mondiale durant la libération du pays des occupants fascistes.

Cinq pierres tombales qui recouvraient les cercueils de guerriers soviétiques à Jelenia Góra ont été mises à terre début janvier. Dans la nuit du 16 au 17 janvier, à la veille de l'anniversaire de la libération de Starachowice des occupants fascistes, a été vandalisé le monument de la fosse commune des guerriers de l'Armée rouge qui avaient libéré cet endroit il y a 75 ans. Les 26 et 27 janvier, date anniversaire de la libération par l'Armée rouge du camp de concentration d'Auschwitz, a été profanée la tombe soviétique de Gniezno: des inscriptions outrageantes ont été écrite avec de la peinture sur le monument. Des gens s'expriment ainsi, bien que tout État civilisé et toute personne éduquée le qualifie de vandalisme.

Nous voyons un lien direct avec les nombreuses déclarations de Varsovie dans l'esprit de sa politique de "révisionnisme historique" - elle ne passe pas inaperçue, c'est flagrant. Tout comme la situation, impensable pour une société civilisée, autour de notre patrimoine militaro-commémoratif en Pologne. C'est devenu indécent de le nier. La profanation honteuse des tombes soviétiques résulte directement de l'accumulation du mensonge historique et de l'absurde.

 

Sur l'opération conjointe du Group-IB, d'Interpol et de la police indonésienne pour appréhender un groupe de cybercriminels

 

Le 28 janvier était la Journée internationale de la protection des données personnelles - un thème important de l'ordre du jour actuel de la politique étrangère. Ces dernières années, c'est devenu une mauvaise tradition dans les pays occidentaux que d'instrumentaliser le thème du piratage et d'accuser systématiquement des pays, des peuples et des compagnies de cybercrimes en tout genre, sans fournir de preuves. La réalité est très différente des nombreuses fantaisies, alors que les "experts" de fantaisies sont nombreux. Aujourd'hui, c'est notre pays, alors que les hackers utilisent le cyberespace pour commettre des crimes non seulement contre des individus concrets mais également contre des États entiers, qui fait partie des acteurs les plus actifs de la coopération internationale en matière de cybersécurité.

En témoigne l'opération Night Fury menée en décembre 2019, qui a permis à la cyberpolice indonésienne, conjointement avec Interpol, d'interpeller trois Indonésiens membres d'un groupe criminel qui volaient les données de cartes bancaires des acheteurs de magasins en ligne en Australie, au Brésil, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Indonésie, aux États-Unis, etc. La compagnie russe Group-IB, spécialisée dans la prévention des cybercrimes, a activement participé à cette opération. Le travail se poursuit dans cinq autres régions.

Il s'agit de la première opération internationale contre ce genre de crimes dans la région Asie-Pacifique. D'un côté, c'est une démonstration très importante de l'ampleur internationale de la cybercriminalité et, de l'autre, de l'efficacité de la coopération internationale et de l'échange de données dans la lutte contre les cybermenaces et la lutte transfrontalière coordonnée contre la cybercriminalité en dépit des théories russophobes promues par certains experts politiques occidentaux.

Tout cela s'inscrit dans le cadre de la ligne continuellement défendue par la Russie visant à élaborer, sous l'égide de l'Onu, des approches universelles dans la lutte contre la criminalité informatique, cybernétique et le renforcement de la coopération internationale dans ce secteur. C'est également l'avis de la majorité des pays, comme le confirment les résultats du vote pour la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies initiée par la Russie sur la lutte contre la cybercriminalité.

 

Sur le déroulement des XXe Jeux diplomatiques d'hiver

 

Samedi 8 février au Moscow Country Club, filiale de la Direction générale du service du corps diplomatique (GlavUpDK) auprès du Ministère russe des Affaires étrangères, se dérouleront les XXe Jeux diplomatiques d'hiver. Cette fête sportive traditionnelle se tiendra à la veille de la Journée du diplomate.

A cet événement participeront les chefs et les collaborateurs des missions diplomatiques accrédités en Russie, la direction du Ministère russe des Affaires étrangères et de la GlavUpDK, des sportifs russes émérites, ainsi que des personnalités culturelles.

Des représentants de la Douma d’État de la Fédération de Russie (notamment la championne olympique Svetlana Jourova), des représentants du Comité olympique de Russie et d'autres invités participeront à l'ouverture de ces Jeux diplomatiques d'hiver anniversaires.

Les participants concourront dans cinq disciplines (biathlon, ski de fond, tennis de table, billard russe, futsal). Un programme de divertissement culturel intéressant sera organisé.

Pour l'accréditation et plus d'informations: https://updk.ru.

 

Sur le rapport du Ministère russe des Affaires étrangères concernant la situation des droits de l'homme dans certains pays

 

Vendredi 7 février au Centre de presse du Ministère russe des Affaires étrangères se tiendra la présentation du nouveau rapport du Ministère concernant la situation des droits de l'homme dans certains pays. Cette présentation est organisée par le Délégué du ministère russe des Affaires étrangères aux droits de l'homme, à la démocratie et à la primauté du droit Grigori Loukiantsev, directeur adjoint du Département de la coopération humanitaire et des droits de l'homme.

Ce rapport s'inscrit dans la continuité des efforts du Ministère pour attirer l'attention du public international sur la hausse du nombre de violations des droits de l'homme dans certains pays.

Sur le continent européen et de l'autre côté de l'Atlantique, les organisations des droits de l'homme et les experts constatent de sérieux problèmes en matière de droits de l'homme. On assiste à la propagation d'opinions et de préjugés racistes, de la migranophobie, de l'afrophobie, de l'islamophobie, de l'antisémitisme et d'autres phénomènes horribles. Dans le contexte de la montée en puissance de telles mœurs s'est significativement aggravé le problème de la protection des droits des minorités nationales et des groupes ethniques, notamment linguistiques et éducatifs. Il convient de citer avant tout les mesures discriminatoires des autorités des pays baltes et de l'Ukraine vis-à-vis de la population russophone.

Je ne vais pas lire toute la liste des problèmes ou des progrès. Nous laisserons la parole au Délégué du Ministère russe des Affaires étrangères aux droits de l'homme, à la démocratie et à la primauté du droit Grigori Loukiantsev.

 

Réponses aux questions:

Question: Pouvez-vous parler plus en détail de la rencontre à venir du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez à Santiago de Cuba? Évoqueront-ils les mesures punitives engagées par les États-Unis contre Cuba?

Réponse: Je ne voudrais pas anticiper sur cet entretien. Juste avant le départ de la délégation de Sergueï Lavrov dans la région nous publierons sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères les informations convenues avec les autorités cubaines, qui seront accessibles aux médias. Mais cela fera forcément partie des sujets évoqués.

Question: Quel a été le rôle du leader de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido dans l'organisation de la conférence régionale sur la lutte contre le terrorisme qui a eu lieu le 20 janvier 2020 en Colombie?

Réponse: Il a fait partie de ses principaux inspirateurs. J'ai suffisamment parlé aujourd'hui de son rôle. Nous partons du principe que si d'une manière ou d'une autre le Venezuela se concentre et se consolide autour du processus de négociations, les principaux représentants des forces d'opposition pourraient moins se consacrer au tourisme international et s'occuper davantage des problèmes intérieurs. C'est d'actualité aujourd'hui.

Question: Les lecteurs du journal Natsionalny Kours demandent de transmettre leurs remerciements au Ministère russe des Affaires étrangères, au Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, pour la position claire visant à lutter contre la falsification de l'histoire. Il est agréable de vous entendre exprimer une position aussi juste, selon nous.

Réponse: Ce n'est pas une position juste "selon vous". En l'occurrence, il ne peut y avoir de position juste ou injuste selon quelqu'un. Le procès de Nuremberg s'est tenu. Ses décisions ont été validées, avec les signatures appropriées. C'est un procès juridique international formalisé.

Si nous parlons du fait que quelqu'un n'a pas la volonté mais une décision intérieure, est prête à renoncer aux résultats de Nuremberg, dans ce cas il faut formuler la question ainsi, honnêtement. Regardez combien de gens "courageux" et "résolus" font des déclarations sur la Seconde Guerre mondiale. Et s'ils ne sont pas disposés à nier les résultats de Nuremberg, alors personne ne peut avoir un deuxième ou un troisième avis sur les résultats de la Seconde Guerre mondiale.

La divulgation de nouveaux documents et d'archives s'ajoute au procès, aide les historiens dans leur travail. Mais cela n'annule pas les résultats de Nuremberg. Car tout ce qui a commencé maintenant n'a pas été déclenché par hasard. Les derniers témoins de ces événements nous ont quittés, nous quittent et, malheureusement, nous quitteront bientôt - pas seulement les participants, mais en principe les témoins qui peuvent eux-mêmes, sans s'appuyer sur des documents, relater leur propre vie. Et alors commencera un véritable obscurantisme.

Question: Le Président russe Vladimir Poutine a déclaré plusieurs fois que la destruction de l'URSS était une tradégie. Des millions de citoyens soviétiques ont été touchés. Aujourd'hui, beaucoup, notamment parmi nos lecteurs, soumettent des documents au tribunal pour reconnaître l'illégalité de l'effondrement de l'URSS. Certains tribunaux examinent actuellement de telles affaires. En cas de décisions de justice en ce sens, comment le Ministère russe des Affaires étrangères voit-il les nouvelles relations avec les ex-républiques de l'URSS? Je comprends que c'est une question compliquée.

Réponse: C'est une question très simple. On ne peut pas anticiper une décision de justice avec un commentaire. Cela concerne les affaires administratives, pénales, les procès internationaux. C'est tout simplement impossible. Il y a la position de l’État, mais cette question s'adresse aux institutions compétentes. Mais il est antiscientifique d'anticiper les éventuelles décisions de justice en disant ce qui arrivera ensuite.

Question: Selon les communiqués de presse, le Parlement serbe étudie un projet de loi pour réduire le seuil électoral de 5% à 3% lors des législatives prévues pour avril 2020. Ces intentions sont critiquées par certains politiques d'opposition dans ce pays et certains représentants de structures de l'UE. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: Premièrement, je voudrais dire que c'est une affaire intérieure de la Serbie souveraine et amicale. Je rappelle que l'ingérence intérieure est contraire aux normes du droit international.

Deuxièmement, le système électoral de cet État, y compris la législation, répond à toutes les exigences démocratiques contemporaines, tel que cela a été réaffirmé plusieurs fois par les observateurs internationaux à l'issue d'une série d'élections serbes.

Je pense qu'il s'agit une nouvelle fois de l'aspiration à utiliser des doubles standards pour tenter de manipuler l'information à des fins politiques.

Je voudrais rappeler que selon la conclusion de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe de 2009, le seuil de 3% "convient parfaitement pour garantir une large représentativité de différentes forces politiques au parlement". D'ailleurs, cette même structure, conjointement avec le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE, a appelé en 2010 les pays membres du Conseil de l'Europe à "se pencher sur la baisse du seuil législatif du passage des partis aux parlements nationaux au-delà de 3%, ainsi que sur l'élimination d'autres obstacles qui ne permettent pas aux petits partis et aux candidats indépendants d'être représentés au pouvoir législatif". Ce n'est pas tant un commentaire concernant les décisions serbes qu'une citation de documents internationaux.

Nous sommes certains que la Serbie est en droit de régler elle-même cette question dans le cadre de la procédure légale, alors que les déclarations et les avis critiques sont manifestement dépourvus de sens et sont infondés.

Question: Dans le contexte du coronavirus circulent de nombreuses spéculations à caractère apocalyptique. Y a-t-il des précisions concernant le délai d'accès des spécialistes russes au biolaboratoire américain en Arménie?

Réponse: Non, je n'ai pas de telles informations. Je vais me renseigner.

Question: Quelles sont les attentes de la Russie en tant que coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE vis-à-vis des pourparlers d'hier et d'aujourd'hui à Genève entre les ministres des Affaires étrangères de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan?

Réponse: Nous partons du principe qu'aujourd'hui doit être adoptée une déclaration des trois coprésidents. Elle doit être disponible sur le site de l'OSCE. Je pense qu'il ne faut pas anticiper.

Question: Quand on frappe, c'est qu'on aime. L'amour entre la Russie et la Bulgarie, en lien avec les diplomates, est étrange. Selon moi, l'amour entre nos pays doit être de savoir qui aime plus l'autre ou se traduire par une activité de communication aérienne. La Bulgarie a expulsé plusieurs diplomates russes. A ce sujet je voudrais dire que soit leur logique fonctionne mal, soit ils ont commencé à travailler très mal. L'ex-ministre bulgare des Affaires étrangères Solomon Passi a dit que cela contribuerait à l'expulsion de diplomates bulgares de Russie, ce qui réduirait leurs effectifs trop élevés. Selon des rumeurs, la Bulgarie voudrait vendre une partie de son ambassade à la Russie. Si c'est le cas, nous demandons de le commenter parce que cela intéresse particulièrement le public bulgare.

Réponse: Pourquoi vous me posez cette question? Il s'agit de l'ambassade bulgare, c'est donc à un représentant du Ministère des Affaires étrangères bulgare de le commenter. Je n'ai pas pour projet d'acheter.

J'ai beaucoup parlé des diplomates aujourd'hui. Si vous voulez des précisions, formulez une question. Mais je me suis suffisamment exprimée à ce sujet. Quelle chose concrète vous intéresse concernant les diplomates?

Question: Quand les mesures symétriques seront annoncées par la Russie.

Réponse: Vous en serez le premier informé.

Question: Merci d'aborder le thème de la mémoire historique. A l'heure actuelle, on parle peu de la question de la participation de la Milice moscovite à la Campagne de Russie de 1812. Nous préparons actuellement un numéro du journal consacré à la Milice moscovite qui a donné plusieurs divisions de représentants de la production, d'associations, notamment du Ministère des Affaires étrangères. Nous voudrions obtenir de votre part des informations sur la participation de collaborateurs du ministère des Affaires étrangères à la milice populaire, notamment sur la participation à la guerre de 1812. Nous vous écrirons une lettre, si vous voulez bien. Nous voudrions obtenir de telles informations.

Réponse: Bien sûr, nous ne pouvons qu'y être favorables.

Question: Le Ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab a récemment déclaré que les plus graves attaques contre le secteur des télécommunications du pays avaient été commises ces derniers temps par la Russie. Il a précisé que les menaces étaient diverses, et "provenaient aussi bien des cybercriminels que de groupes sponsorisés par un État exerçant une activité cybernétique". Sachant que le Ministre n'a cité aucun exemple d'une telle ingérence, n'a nommé aucune organisation derrière les attaques. Que pense la Russie de telles accusations?

Réponse: C'est un nouveau baratin des représentants de Londres. Malheureusement, c'est ainsi que cela peut être commenté. Tout ce qui concerne les déclarations résonnantes n'étant appuyées par des preuves (qui peuvent être non seulement publiques, mais également transmises aux autorités russes via les structures internationales en tant que base de preuves) est du baratin. Nous en avons beaucoup entendu de la part de Londres. Nous fêterons bientôt un autre anniversaire de l'histoire des Skripal qui se compose entièrement de baratin. Nous parlerons quand il y aura des preuves.

D'ailleurs, je voudrais rappeler que j'ai expliqué plusieurs fois combien d'attaques étaient commises, par exemple, contre les sites du Ministère russe des Affaires étrangères, tout en citant des chiffres et des faits. Nous sommes prêts à parler à ce sujet avec les spécialistes concernés. Nous parlerons quand il y aura des preuves. Tout le reste est du baratin.

Question: Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré récemment que la Russie ne remplissait pas les accords dans le cadre des formats d'Astana et de Sotchi. Quelle est la réaction de la Russie à ces affirmations?

Réponse: Nous sommes attachés aux engagements pris.

Corretamente as datas especiais
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