Conférence de presse de la porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, Moscou, 23 juin 2016
Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en France
Comme convenu, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite de travail à Paris le 29 juin à l'invitation du Ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Il est prévu d'échanger les points de vue sur les thèmes de l'agenda international. Les diplomates évoqueront la coopération dans la lutte contre les nouveaux risques et défis, ainsi que les perspectives des processus de paix ukrainien, de Haut Karabagh, syrien, libyen et au Proche-Orient. Les chefs de diplomatie de nos pays comptent aborder différents aspects de la coopération entre la Russie et la France à l'Onu et l'OSCE, ainsi que la problématique UE-Russie et Otan-Russie.
Les diplomates échangeront leur avis sur tout le spectre des questions relatives aux liens bilatéraux franco-russes.
Sur la signature de la Déclaration sur l'augmentation du rôle du droit international par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue chinois Wang Yi
Pendant la visite du Président russe Vladimir Poutine en Chine (ce qui était officiellement annoncé par l'Administration du Président russe), les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine prévoient de signer la Déclaration sur l'augmentation du rôle du droit international.
Ce document énonce pour la première fois les approches communes des deux pays de plusieurs problèmes contemporains du droit international.
La Déclaration vise à souligner la signification accordée par la Russie et la Chine aux normes et aux principes cruciaux du droit international dans les conditions d'une instabilité croissante dans plusieurs régions du monde.
D'après nous, c'est important qu'elle exprime une compréhension partagée par deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies des composantes pertinentes du droit international telles que les principes de l'égalité souveraine des Etats, du non-usage de la force, de la non-ingérence dans les affaires intérieures et du règlement pacifique des litiges, l'inadmissibilité du renversement de gouvernements légitimes, de l'usage de sanctions unilatérales et de l'application extraterritoriale de la législation national en violant le droit international, ainsi que les aspects juridiques de la lutte contre le terrorisme international, l'immunité des Etats, de leurs biens et fonctionnaires.
Le texte du document sera accessible sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères après sa signature. En marge du sommet à venir seront également signés des accords entre des médias russes et chinois, notamment entre la chaîne Pervy Kanal et l'agence Ruptly qui coopère avec la chaîne Russia Today. Vous apprendrez tous les détails pendant la visite.
Sur les activités finales de la présidence russe dans l'Organisation de coopération économique de la mer Noire
Les activités finales de la présidence russe dans l'Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN) se dérouleront du 29 juin au 1er juillet à Sotchi.
Les 29 et 30 juin se tiendra la réunion du Comité des hauts fonctionnaires. Le 1er juillet – le Conseil des ministres des Affaires étrangères présidé par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Pendant les activités, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OCEMN feront le bilan du travail dynamique et diversifié de l'Organisation en janvier-juin 2016.
Quelques mots sur les exploits de l'organisation pendant la présidence russe durant laquelle a été rempli un calendrier d'activités chargé. Des réunions ministérielles sur les transports, la santé, la culture et le tourisme, les services douaniers et les départements responsables de la réparation des conséquences de situations extraordinaires ont eu lieu. Plus de 20 réunions des groupes de travail thématiques se sont tenues. Les activités qui se sont déroulées ont confirmé l'intérêt des participants à poursuivre le développement de la coopération dans la région de la mer Noire dans différents domaines.
En avril, à l'initiative russe a été organisé un échange de points de vue au format "brainstorming" sur l'amélioration de l'efficacité de l'activité de l'Organisation et l'accroissement du potentiel de projets en prévision de son 25e anniversaire qui sera célébré en 2017.
Dans les activités mentionnées participeront également des représentants des pays observateurs, des organismes associés à l'OCEMN (la Banque de commerce et de développement de la mer Noire, le Centre international de recherches de la mer Noire, le Conseil d'affaires et l'Assemblée parlementaire de la CEMN), des partenaires de dialogue, ainsi que des représentants de la Commission européenne, du Congrès international des industriels et des entrepreneurs, de la banque asiatique pour les investissements d'infrastructure de la Banque internationale d'investissement, ainsi que de la communauté d'affaires.
La cérémonie de passation de la présidence dans l'OCEMN de la Russie à la Serbie se tiendra pendant la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères.
A l'issue de la réunion ministérielle aura lieu une conférence de presse du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et du Secrétaire général du Secrétariat de l'OCEMN Michael Christides.
La première activité de motards sous l'égide de l'OCEMN sera organisée le 29 juin en marge de l'événement – une moto-parade du Parc olympique au site balnéaire Rosa Khoutor. L'activité se déroulera avec la participation du Vice-ministre russe des Affaires étrangères Vassili Nebenzia, du Secrétaire général du Secrétariat de l'OCEMN Michael Christides et bien d'autres. Je pense que cela vaut le coup d'être vu.
Le site du Ministère russe des Affaires étrangères a publié des informations pour l'accréditation des journalistes (l'accréditation est ouverte jusqu'au 27 juin 2016 à midi). Nous informerons plus tard du programme des activités les journalistes accrédités.
L'agence Reuters vient d'envoyer des questions concernant l'invitation à Sotchi du Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu: "Cette démarche est-elle une intention de Moscou de rétablir les relations avec Ankara? Est-ce la première invitation d'un haut fonctionnaire turc en Russie depuis que la Turquie a abattu l'avion russe, etc.?".
D'après moi, j'ai évoqué suffisamment en détail le déroulement des activités dans le cadre de l'OCEMN. Les chefs de diplomatie de tous les Etats participant au travail de cette organisation ont été invités au Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEMN. C'est étrange qu'on mette l'accent sur une seule figure parmi tous les invités. Même si, d'autre part, cela peut s'expliquer par un intérêt particulier pour les relations russo-turques. A cet égard, je déclare que le chef de la diplomatie turque a reçu une invitation à la 34e réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEMN. L'envoi d'une invitation est une obligation de la Fédération de Russe en tant que pays présidant cette organisation. Nous prenons très au sérieux nos engagements en tant que président, c'est pourquoi une telle invitation a effectivement été envoyée.
Sur la réunion des ambassadeurs et des représentants permanents de la Fédération de Russie
La réunion des ambassadeurs et des représentants permanents de la Fédération de Russie se tiendra à Moscou du 30 juin au 1er juillet.
Comme vous le savez, de telles réunions se déroulent régulièrement depuis 2002. Il s'agira de la huitième réunion. On y évoquera les principaux axes d'activité du Ministère russe des Affaires étrangères dans le but de déterminer les mesures efficaces à suivre pour mettre en œuvre la ligne de la politique étrangère de notre pays. Pendant les réunions plénières et les sections thématiques il est prévu d'aborder un large éventail des tâches de la diplomatie russe pour protéger les intérêts nationaux à l'étape actuelle de développement des relations internationales.
Il est prévu de publier un grand nombre d'interviews et d'informations sur cette problématique en prévision d'un débat intéressant pendant la réunion, il y a des choses à travailler en termes d'analyse, à discuter, à échanger des points de vue. Cette réunion est un rendez-vous unique du point de vue des opportunités pour les ambassadeurs russes qui travaillent à l'étranger, pour organiser une discussion ouverte de confiance non seulement avec la direction du Ministère, mais également avec les représentants de différents ministères et services, d'échanger leurs idées et opinions sur les événements, et à l'issue de la discussion collective former de nouvelles idées, propositions et visions conceptuelles. C'est un événement notable pour la politique étrangère russe. Nous le couvrirons et commenterons en détail.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
Nous constatons qu'une situation difficile demeure en Syrie. Malheureusement, même pendant le mois sacré du Ramadan pour les musulmans l'intensité de la violence n'est pas complètement retombée. Le conflit entre l'armée syrienne et les volontaires civils d'une part qui se battent contre les groupes terroristes se poursuit. Les affrontements les plus violents ont lieu près de Manbij, où les terroristes de Daech cherchent à percer l'encerclement des troupes d'autodéfense kurdes. A titre de manœuvre de diversion les terroristes ont tenté plusieurs attaques-suicides. Les troupes gouvernementales retiennent dans plusieurs banlieues d'Alep l'offensive des terroristes du Front al-Nosra et des extrémistes qui les soutiennent. Des combats ont périodiquement lieu dans les provinces de Lattaquié, d'Idleb, dans la région de Damas (Ghouta orientale). Selon les médias, des terroristes ont utilisé une munition artisanale toxique contre les forces gouvernementales mi-juin à Husn al-Fara, près de Damas.
Le centre russe pour la réconciliation des parties à la base aérienne de Hmeimim poursuit son travail pour élargir la couverture du cessez-le-feu. A l'heure actuelle, de tels accords ont déjà été signé avec plus de 150 villes.
On reçoit des communiqués rapportant que le 18 juin plus de 10 Syriens ont été tués par des militaires turcs en tentant de franchir la frontière turco-syrienne près de Jisr al-Choghour. Tout cela témoigne une fois de plus de la situation très négative à la frontière entre la Syrie et la Turquie, qui est une source de tension permanente entre autres à cause de l'infiltration continue depuis la Turquie d'extrémistes, d'armes et de munitions pour les groupes terroristes qui sévissent sur le territoire syrien. Dans le but de normaliser la situation en Syrie il est important d'assurer la fermeture efficace de la frontière turco-syrienne à tout trafic d'armes et d'extrémistes qui rejoignent les groupes terroristes – tel que c'est prescrit par les résolutions 2170, 2178 et 2258 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Sur la situation en Libye
Selon les médias, de nouveaux affrontements violents ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les habitants locaux dans la banlieue de la capitale libyenne de Garabulli. Au moins 80 personnes ont été tuées, il y a des dizaines de blessés. Des communiqués rapportent régulièrement des altercations dans d'autres régions de ce pays.
Moscou est très préoccupé par l'évolution dangereuse de la situation en Libye. Nous partons du fait que de tels incidents armés exacerbent la situation politique intérieure déjà tendue, en sapant les efforts visant à instaurer la paix et l'entente nationale dans ce pays.
Au vu de la situation militaro-politique qui demeure difficile en Libye, aggravée par des activités militaires dans différentes régions avec l'usage d'armements lourds, ainsi que de l'activation des groupes terroristes et extrémistes, le Ministère russe des Affaires étrangères réaffirme ses vives recommandations aux citoyens russes de s'abstenir des voyages dans ce pays, et aux organisations russes – d'y envoyer leur personnel. Nous pensons qu'il est très important de faire comprendre aux opérateurs russes qui organisent des voyages en avion, en bateau ou en voiture, ainsi qu'aux citoyens russes faisant partie des équipages russes et étrangers d'avions et de navires le besoin de s'abstenir des voyages en Libye pour des raisons de sécurité jusqu'à la normalisation de la situation dans ce pays.
Sur la situation actuelle en Afghanistan
Nous constatons le maintien d'une situation difficile en Afghanistan en termes de sécurité.
Le 20 juin, à Kaboul, un terroriste kamikaze a attaqué un bus transportant des citoyens du Népal du personnel de sécurité de l'ambassade du Canada. 14 Népalais ont été tués, 4 blessés. Il est à noter que l'attentat a été rapidement revendiqué à la fois par les talibans que par Daech.
La situation reste tendue dans le nord de l'Afghanistan où les talibans se concentrent autour du centre administratif de la province de Kunduz et cherchent à prendre le contrôle des territoires adjacents à la frontière afghano-tadjike. Les talibans restent actifs au sud dans les provinces d'Helmand et de Kandahar.
Nous sommes préoccupés par les affrontements de plus en plus fréquents entre les garde-frontières afghans et pakistanais, dont les derniers ont eu lieu près du poste de contrôle de Torkham. De tels conflits font des victimes non seulement parmi les militaires, mais également parmi les civils. De plus, les confrontations provoquent des accumulations de milliers de personnes des deux côtés de la frontière, et les camions attendent plusieurs semaines pour passer la frontière.
Il est évident que la situation difficile qui demeure en Afghanistan ne contribue pas à la mise en place des conditions convenables aux négociations directes entre les représentants du gouvernement afghan et de l'opposition armée.
Sur le projet russe de Communiqué de presse du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'activité du Centre régional pour la diplomatie préventive en Asie centrale
Le Conseil de sécurité des Nations unies organise régulièrement des consultations sur l'activité du Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale (UNRCCA), que nous considérons comme un mécanisme efficace dans le domaine de la contribution à la prévention de conflits et au règlement de l'ensemble des problèmes auxquels se retrouvent confrontés les pays d'Asie centrale.
L'UNRCCA entreprend également des efforts actifs qui aident les pays de la région à neutraliser les menaces à la stabilité régionale émanant d'Afghanistan. En ce sens, il est important, d'après nous, de poursuivre le développement de la coopération du Centre régional avec l'OTSC et l'OCS qui ont leurs propres organismes en charge du problème afghan.
Le Conseil de sécurité des Nations unies soutenait traditionnellement les efforts de l'UNRCCA en adoptant les Communiqués de presse du Conseil de sécurité des Nations unies, dont les projets étaient préparés par la délégation russe. Malheureusement, le texte d'un tel Communiqué n'a pas pu être convenu à l'issue des consultations du Conseil de sécurité du 15 juin.
Nous sommes sérieusement préoccupés étant donné que les formulations du projet proposées reflétaient, selon nous, de manière parfaitement objective la situation dans la région et le travail de l'UNRCCA, en particulier en saluant la coopération de l'UNRCCA avec l'OTSC et l'OCS et en pointant la menace terroriste croissante pour les pays d'Asie centrale émanant du territoire afghan. Ces formulations ont été bloquées par certains membres du Conseil de sécurité des Nations unies pour des raisons politiques en partant de leurs propres intérêts.
Nous pensons que l'absence d'un Communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies en soutien au Centre régional puisse donner une fausse impression sur l'efficacité de son activité.
Je viens d'évoquer les positions et les appréciations du travail de ce mécanisme.
Sur les réfugiés internationaux
Comme vous le savez, le 20 juin la communauté internationale a célébré une nouvelle fois la journée mondiale des réfugiés. La pertinence de cet événement, tout comme des efforts de la communauté internationale, dans différentes régions du monde croît chaque année, et ce, de manière exponentielle.
D'après l'Onu, en 2015 on comptait près de 60 millions de réfugiés dans le monde. Ils sont plus de 65 millions aujourd'hui – en effet, c'est un chiffre conséquent comparable aux vagues de migration qui avaient submergé le reste du monde pendant la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, les guerres, les conflits intérieurs, souvent inspirés de l'extérieur comme nous le constatons aujourd'hui, et l'instabilité politique demeurent les principales causes de l'exode massif de la population contrainte à chercher la paix, la stabilité et la tranquillité loin de leur patrie.
Comme en témoigne la situation en Europe et l'arrivée dans cette région de réfugiés, essentiellement du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Le Haut-commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR) rapporte plus d'un million de réfugiés et de migrants arrivés jusqu'au littoral de l'Europe en 2015. Leur nombre a dépassé 190 000 personnes au cours des cinq premiers mois de l'année 2016.
La Russie apporte une grande contribution au règlement des problèmes migratoires. Comme vous le savez, nous avons accueilli chez nous plus d'un million d'ukrainiens et prenons entièrement en charge leur séjour sur notre territoire. Vous trouverez les détails sur les sites des services russes compétents. Des convois humanitaires russes sont régulièrement envoyés dans le Sud-Est de l'Ukraine avec de la nourriture et des produits de première nécessité destinés à la population touchée, il s'agit notamment de matériaux de construction, de produits alimentaires, d'équipements et de médicaments. Par le biais de différentes institutions russes nous en informons en détail la communauté internationale et les médias. Le 52e convoi humanitaire a traversé la frontière russo-ukrainienne fin mai, il sera suivi par un 53e convoi. Au total, depuis août 2014 le Ministère russe des Situations d'urgence a livré plus de 62 000 tonnes de fret humanitaire – cela concerne concrètement la contribution russe au soutien des réfugiés, et ce ne sont pas des déclarations politiques, mais des actions concrètes.
Notre message principal est celui-ci – il faut éradiquer les causes premières des crises de réfugiés, créer des conditions pour leur retour dans leur pays, y compris grâce à la normalisation de la situation politique et socioéconomique dans ces pays. Nous exprimons instamment ce point de vue à tous nos partenaires étrangers sur différentes plateformes internationales, y compris notamment la tribune du HCR. Rappelons qu'avec l'aide organisationnelle de cette organisation le 30 mars à Genève s’est déroulée la Conférence ministérielle sur la répartition mondiale de la responsabilité pour régler le problème d'accueil des réfugiés syriens, au travail de laquelle la délégation russe a également apporté sa contribution.
Nous notons l'initiative du Secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon sur l'organisation d'une Réunion plénière de haut niveau pour régler les problèmes de déplacement de grands groupes de réfugiés et de migrants qui se tiendra le 19 septembre à New York dans le cadre de la 71e session de l'Assemblée générale de l'Onu. La Fédération de Russie y participe le plus activement.
Je le répète, les informations sur les citoyens ukrainiens se trouvant sur le territoire russe sont consultables sur les sites officiels des services russes compétents.
Sur les intentions de limiter les déplacements de diplomates russes aux USA
On voudrait éviter de parler des problèmes, mais plutôt des exploits, mais telle est l'époque aujourd'hui.
Nous avons noté les informations rapportées par les médias indiquant que le Congrès américain étudiait un projet de loi prévoyant le renforcement de la surveillance des diplomates russes et les restrictions de leurs déplacements sur le territoire américain. A cet égard, nous voudrions noter que ces derniers temps nous ressentons un accroissement notable de la pression sur notre Ambassade et nos consulats généraux aux USA. Le personnel des établissements russes font régulièrement l'objet de provocations des services américains, rencontrent des problèmes lors des contacts officiels et d'autres interdictions. Ces cas sont très nombreux, nous n'en parlons pas publiquement, mais nous faisons régulièrement part de notre préoccupation aux autorités américaines.
Entre autres, les autorités américaines ont déjà mis le cap sur le durcissement et l'élargissement du régime de notification en vigueur depuis des décennies des voyages de diplomates russes de bas et moyen rang au-delà du rayon de 41 km du centre de la ville où se trouve la représentation russe. Bien que ce régime soit fixé dans les textes russo-américains à titre paritaire et ne puisse changer de manière unilatérale, cela se produit tout de même.
Si Washington décidait réellement de modifier les accords en vigueur, nous ferions évidemment de même en adoptant des restrictions identiques vis-à-vis des diplomates américains en Russie. Et je souligne que ce n'est pas notre choix, que nous ne sommes par les initiateurs d'une nouvelle démarche conduisant à la détérioration des relations bilatérales. Bien évidemment, les USA sont entièrement responsables de la détérioration des conditions de travail des représentations diplomatiques. Il me semblait que la "chasse aux sorcières" était terminée depuis longtemps aux USA, et que tout le monde en avait tiré des conclusions. On ne voudrait vraiment pas que cela redevienne une réalité pour la vie politique intérieure des USA et pour leur politique étrangère.
Sur les déclarations du Sous-secrétaire d'Etat américain Frank Rose concernant l'ABM
Le Sous-secrétaire d'Etat américain Frank Rose a déclaré que la Russie n'a jamais fait de propositions de compromis aux USA concernant l'ABM en exigeant uniquement des garanties juridiquement contraignantes. Comme je l'avais promis la dernière fois, tout ce qui concernera les tentatives d'insinuations sur le thème de l'ABM, nous le suivrons, non seulement parce que c'est injuste, malhonnête et incorrect, mais également parce que nous avons des choses à dire à ce sujet. La question ne bute pas uniquement dans l'appréciation politique, mais également dans les faits que nous présenterons.
Grosso modo, la partie américaine continue d'avancer une interprétation pas du tout véridique des circonstances associées à l'évolution du dialogue sur l'ABM pendant la présidence de Barack Obama. Si vous vous souvenez, nous avons évoqué ce sujet pendant la conférence de presse du 10 juin, nous avons expliqué quelle était la situation réelle dans ce domaine, nous avons cité des faits, nous avons montré qui et pourquoi avait fermé le dialogue sur la défense antimissile. Vous pouvez prendre connaissance de ce texte sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
En ce qui concerne cet aspect concret – les garanties que l'ABM ne vise pas la Russie, il me semble que les représentants américains feraient mieux d'expliquer correctement au public berlinois, qui a assisté à ce discours, de quoi il s'agit. Vu que cela n'a pas été fait, nous allons y remédier.
Le fond des idées de garanties est le suivant. La Russie et les USA pourraient élaborer ensemble une liste de critères militaires et techniques permettant de déterminer le seuil au-delà duquel l'accroissement du potentiel de l'ABM américain représenterait une menace pour l'efficacité du potentiel russe de dissuasion stratégique. Sachant qu'il faudrait officiellement constater l'absence des intentions de Washington d'enfreindre l'équilibre stratégique existant.
Autrement dit, nous avons suggéré à l'Administration de concrétiser les déclarations que ses actions en matière de l'ABM n'étaient pas dirigées contre la Russie, le faisant sous une forme juridique internationale convenue.
Nous pensons qu'un tel énoncé n'a rien d'extraordinaire ou d'impossible à accomplir, or c'est ainsi que les représentants américains cherchent à présenter cette question. Les garanties que la Russie n'est pas visée sont l'unique moyen permettant de régler le problème de l'ABM. Si les agissements des USA étaient effectivement guidés par la volonté de minimiser les menaces de missiles invoquées par Washington, alors il est évident qu'un tel accord avec la Russie ne saperait aucunement la capacité de la partie américaine de s'en protéger, ainsi que de protéger ses alliés et partenaires.
Nous sommes persuadés que des solutions mutuellement acceptables peuvent être trouvées en ce qui concerne l'ABM en prenant en compte les intérêts de la sécurité de la Russie et des USA. Dans le cas contraire nous serions forcés de prendre des mesures de rétorsion appropriées. Cela a été souligné une nouvelle fois par le Président russe Vladimir Poutine le 17 juin pendant la réunion avec des représentants d'agences de presse internationales. Au cours de ces dernières années nous avons averti à plusieurs reprises les partenaires occidentaux de l'éventualité d'un tel scénario négatif. Nous avons dit à chaque fois que ce n'était absolument pas notre choix. Nous étions prêts pour une discussion détaillée et avions créé toutes les conditions nécessaires pour cela.
Je rappelle la grande conférence de Moscou portant sur l'ABM qui s'était déroulée avec la participation d'hommes politiques, de militaires, d'experts, de politologues, de personnalités publiques avec des présentations, des cartes et des indicateurs thématiques. Malheureusement, ces mises en gardes, nos tentatives et nos propositions n'ont pas été entendues.
Je le répète, on voudrait qu'en ce qui concerne l'ABM nos collègues américains s'appuient tout de même sur des faits. Mais si c'est leur choix et ils donneront les appréciations qu'ils donnent, alors vous savez que nous sommes toujours là.
Sur la participation de la Russie au projet international de rénovation du Musée – Lieu de mémoire Sobibor
En janvier 2013, le Ministère polonais de la Culture s'était adressé à la Russie en proposant de se rejoindre au projet international pour la rénovation du Musée – Lieu de mémoire Sobibor sur le territoire de l'ancien camp de concentration nazi. L'invitation a été confirmée en juillet 2014.
Les initiateurs de ce projet sont la Pologne, Israël, les Pays-Bas et la Slovaquie. Ce projet implique la construction d'un nouveau mémorial et notamment la commémoration de la révolte des prisonniers du camp en octobre 1943 sous la direction du militaire soviétique, lieutenant Alexandre Petcherski. C'était l'unique rébellion réussie dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale qui avait permis à plus des 300 prisonniers de s'échapper du camp. Le militaire soviétique Alexandre Petcherski a été décoré à titre posthume sur décret du Président russe Vladimir Poutine par l'ordre du Mérite.
La Russie a immédiatement accepté de rejoindre le projet de rénovation du musée. Le Ministre russe de la Culture et président de la Société russe d'histoire militaire Vladimir Medinski s'est rendu en janvier à Sobibor pour déposer une gerbe à l'emplacement du futur mémorial.
Mais jusqu'à ce jour nous n'avons pas reçu de Varsovie ou du comité d'organisation international du projet la confirmation officielle de l'adhésion de la Russie. Sachant que la partie polonaise prétexte différentes raisons d'ordre technique qui, néanmoins, ne sont pas un obstacle pour la poursuite de la participation d'autres pays au projet. L'absence d'une décision suscite la confusion et témoigne de l'atermoiement délibéré par la Pologne de la mise en œuvre de sa propre invitation. On voudrait espérer que notre commentaire et notre appréciation de la situation ne seront pas ignorés par la partie polonaise et que nous non seulement entendrons une réaction publique, mais qu'également nous verrons des actions concrètes visant à faire avancer cette situation. C'est précisément le but de mon commentaire.
Sur la publication dans les médias russes des déclarations de politologues et d'experts concernant le Tadjikistan
Je me dois de réagir aux nombreuses questions reçues avant la conférence de presse concernant les publications dans des médias russes concernant le Tadjikistan et le développement des relations bilatérales. Ces publications appartiennent à différents auteurs: des politologues et des experts qui ont été confus par des questions concernant le potentiel, les perspectives d'évolution des relations bilatérales et les possibilités de changer la ligne. Je voudrais apporter quelques éclaircissements.
Les relations russo-tadjikes basées sur les principes d'équité et de respect mutuel évoluent dans l'esprit de partenariat stratégique et d'alliance et ont traditionnellement un caractère amical et de confiance. La partie russe part du fait que leur approfondissement dans tous les domaines est dans l'intérêt de la Russie et du Tadjikistan, et c'est un facteur important de maintien de la stabilité et de la sécurité en Asie centrale dans l'ensemble. Le gouvernement russe mène immuablement sa ligne de soutien à part entière du Tadjikistan amical.
Je voudrais rappeler que dans son passé récent la Russie endossait une part de responsabilité dans le succès du processus de maintien de la paix dans le pays. Je rappelle qu'il s'est soldé par la signature le 27 juin 1997 d'un accord de paix et d'entente nationale. Cela avait mis un terme à cinq ans de guerre civile avec une participation active de la Russie. D'ailleurs, dans quelques jours nous célébrerons le 19e anniversaire de cet événement marquant dans l'histoire contemporaine non seulement du Tadjikistan, mais également de toute la région.
A cet égard, je voudrais souligner que les publications mentionnées (je ne le citerai pas) et les déclarations de certains experts ne reflètent en aucun cas la position officielle de la Russie.
Je voudrais vous demander une nouvelle fois: si vous préparez un article sur les relations bilatérales, nous sommes toujours prêts à vous fournir des informations. Même si elles ne coïncidaient pas avec votre point de vue, vous les aurez pour compléter votre article.
Sur les symboles d'Etat sur le bâtiment de l'Ambassade de Russie à Kiev
Une question que je me dois de commenter vu le nombre d'articles à ce sujet dans la presse, sur les réseaux sociaux et dans les blogs.
Nous avons été surpris par la vague de publications et de commentaires concernant le drapeau et les armoiries sur le bâtiment de l'Ambassade de Russie à Kiev. Dans ce sens étaient faites certaines conclusions qui se transformaient ensuite en déclarations politiques. Je voudrais apporter des précisions et dire qu'après le coup d'Etat à Kiev perpétré par des forces nationalistes radicales en février 2014, l'Ambassade de Russie, les consulats généraux russes à Lvov, à Odessa et à Kharkov ont subi plusieurs attaques commises par des groupes nationalistes. L'activité des établissements russes étaient bloquée, on organisait des manifestations et des rassemblements illégaux et complètement incontrôlés, voire spécialement dirigés pour faire monter le degré de l'agression. Tout cela avec la complaisance totale et l'incapacité de contrôle de l'Etat du point de vue des engagements internationaux de Kiev. Les actes de vandalisme commis par des prétendus activistes, qui sont en réalité des casseurs, ont endommagé les bâtiments, un préjudice réel a été infligé. Contrairement aux engagements internationaux de l'Ukraine, les autorités et les forces de l'ordre du pays n'assurent pas convenablement la sécurité du fonctionnement des représentations diplomatiques et consulaires de la Russie et, pour rester dans le langage diplomatique, ne créent pas les conditions pour un travail normal de nos diplomates. Il demeure aujourd'hui le risque de provocations envers notre personnel de la part de différents groupes extrémistes, qui se sentent à l'aise dans les réalités de l'Ukraine contemporaine.
En ce qui concerne l'Ambassade de Russie, elle a nécessité des travaux de réparation pour remédier aux conséquences des incidents qui ont eu lieu. Quand ces travaux seront terminés, tous les symboles étatiques russes qui se trouvaient sur le bâtiment de notre Ambassade reprendront leur place. Pour une raison qu'on ignore, on cherche à accorder à cet événement technique associé aux travaux une signification politique. Nous avons parlé et répondu plusieurs fois à la presse à ce sujet, mais aujourd'hui je l'explique plus largement pour qu'il ne reste aucun doute à ce sujet.
Sur la situation concernant Konstantin Iarochenko
Nous passons au thème des citoyens russes se trouvant à l'étranger. Vu le traitement outrageant que le pilote russe Konstantin Iarochenko continue de subir aux USA, je voudrais noter que son sort reste au centre de notre attention. Nous savons dans quel état critique il s'est retrouvé dans une prison américaine à cause d'un mauvais traitement médical et du blocage par les autorités locales de toutes les tentatives de faire appel contre la sentence injuste.
Je voudrais rappeler cette histoire. Il y a six ans Konstantin Iarochenko a été kidnappé par des agents de la DEA au Liberia, il a été battu et torturé. Puis il a été condamné aux USA sans preuves de sa culpabilité pour une période gigantesque de 20 ans de prison.
Depuis le début de cette histoire tragique nous exigions de cesser ces actes arbitraires et de garantir le respect des droits fondamentaux du citoyen russe sévèrement condamné non pas pour un crime, mais pour un prétendu "complot" fabriqué par des agents américains.
Nos établissements aux USA sont en contact permanent avec Konstantin, ses avocats et ses proches. Nous exigeons de Washington de lui apporter l'aide médicale nécessaire vu ses sérieuses maladies qui se sont aggravées en prison et survenues à cause d'un mauvais traitement.
Dans les contacts avec l'Administration du Président américain Barack Obama à tous les niveaux nous continuons d'évoquer le retour de Konstantin Iarochenko en Russie, par exemple en s'appuyant sur la Convention du Conseil de l'Europe de 1983 sur le transfert de personnes condamnées. Cependant, nous sommes confrontés à la réticence obstinée des fonctionnaires américaines d'adopter une approche objective de cette affaire. Les dirigeants du Département d'Etat américain nous disent ouvertement qu'il doit rester en prison "en tant qu'exemple pour d'autres Russes tombés entre les mains de la police américaine, pour les forcer à reconnaître leur culpabilité par intimidation", chose que Konstantin Iarochenko refuse courageusement de faire.
C'est situation est une honte, il n'y a pas d'autre mot. De cette manière les autorités américaines bafouent les droits et les libertés civiques des condamnés aussi bien américains qu'étrangers qui n'ont rien à voir avec les USA. En l'occurrence elles ignorent complètement le droit international et les principes d'humanisme. C'est l'un des exemples de l'attitude préconçue envers les Russes.
Sur l'interpellation de supporters russes par la police de Cologne
La Direction générale de la police de Cologne a informé le Consulat général de Russie à Bonn que six citoyens russes avaient été arrêté dans la soirée du 16 juin, accusés d'avoir participé à une bagarre sur la place de la gare. Après les mesures d'instruction préliminaires, l'une des personnes interpellées a été relâchée faute de preuves de son implication dans les faits. Le juge chargé de vérifier la légitimité de l'arrestation a délivré le 18 juin un mandat d'arrêt contre les cinq autres citoyens russes.
Le personnel du Consulat général a rencontré le 16 juin les citoyens russes dans leur cellule de détention provisoire pour s'entretenir avec chacun d'entre eux. Selon les interpellés, ils ont fait connaissance sur la route de Lille à Cologne où ils s'apprêtaient à prendre un avion pour rentrer en Russie. La bagarre aurait été provoquée par des touristes espagnols qui se trouvaient sur la place près de la cathédrale de Cologne (dont deux ont ensuite porté plainte à la police pour coups et blessures). Les Russes nient avoir opposé résistance à la police. Tous ont été examinés par un médecin pour savoir s'ils avaient besoin d'une aide médicale, qui s'est avérée n'être pas nécessaire. Ils n'ont exprimé aucune plainte concernant leurs conditions de détention. Certaines requêtes d'ordre ménager ont été rapportées par nos diplomates à l'administration de la maison d'arrêt et rapidement satisfaites. Les diplomates n'ont constaté aucune violation des droits des Russes ou des normes législatives d'enquête.
Le personnel du Consulat général s'est entretenu également avec des représentants des forces de l'ordre et avec le juge. Selon la police allemande, les Russes se seraient conduits de manière agressive, auraient attaqués les Espagnols en premier et des moyens spéciaux auraient dû être utilisés pendant leur interpellation. Pendant la fouille ont été saisies les écharpes pouvant servir de masque, des protège-dents, ainsi que des gants spéciaux pour protéger les mains des objets coupants et tranchants. Selon la police, les Russes pourraient donc être des supporters de football agressifs et les enquêteurs étudient actuellement la version de leur éventuelle participation aux récents troubles à Marseille. A l'heure actuelle, en vertu du Code pénal allemand, ils sont inculpés pour "troubles à l'ordre public" et "coups et blessures". Je voudrais souligner que jusqu'au 21 juin les lésions corporelles étaient qualifiées de "graves" par les experts criminalistes, mais par la suite la formulation a été assouplie pour devenir "refus d'obtempérer".
Je voudrais noter également que les proches des Russes en détention provisoire peuvent s'adresser au Département consulaire du Ministère russe des Affaires étrangères. Pour obtenir des informations rapidement, ils peuvent contacter directement par téléphone ou courriel le personnel du Consulat général.
Les diplomates de l'Ambassade de Russie à Berlin et du Consulat général à Bonn sont en contact permanent avec les représentants locaux des forces de l'ordre et du Parquet, suivent attentivement l'évolution de la situation, contrôlent le respect des droits des citoyens russes et le respect par la partie allemande des normes procédurales en apportant toute l'aide et le soutien nécessaire. Ils continueront de le faire.
De plus, selon les informations reçues du Parquet de Cologne le 21 juin, trois des accusés bénéficient d'avocats engagés par des proches et deux n'ont pas encore fait leur choix. Cette information date d'hier.
Je rappelle que nous suivons tout ce qui concerne les citoyens russes à l'étranger: les supporters, les touristes ou les citoyens russes qui résident à l'étranger à titre permanent. Nous réagissons régulièrement à leurs demandes, nous suivons les situations dans lesquelles ils se retrouvent et les tenons sous contrôle. Nous vous parlons en détail des cas les plus retentissants. Chaque jour il y a probablement des centaines de cas, voire plus, impliquant nos citoyens russes et sur lesquels nos établissements diplomatiques travaillent – les ambassades, les consulats généraux, les représentations permanentes.
Sur la situation concernant trois mineurs devenus orphelins en Norvège après l'assassinat de leur mère et l'arrestation de leur père
Le 15 juin, la police criminelle norvégienne a informé l'Ambassade de Russie en Norvège de l'ouverture d'une affaire pénale sur le meurtre d'une citoyenne russe. Son corps poignardé a été retrouvé par la police la veille, le 14 juin. Son époux, citoyen norvégien est suspecté de l'homicide, a été arrêté.
Le personnel du service consulaire de l'Ambassade de Russie a contacté les proches de la victime, qui résident en Russie, pour les informer des faits. Bien évidemment, la procédure du dépôt des documents pour le rapatriement du corps a été expliquée, une assistance a été apportée pour établir le contact avec la police locale. Ils ont également reçu une liste d'avocats russophones en Norvège et ont bénéficié de l'ensemble des services nécessaires de nos établissements diplomatiques.
A la demande de l'Ambassade de Russie, le service norvégien de tutelle a annoncé que les enfants de la citoyenne tuée (un enfant est de citoyenneté russe, deux sont de citoyenneté norvégienne) se trouvaient actuellement chez une amie de la mère. Les proches des enfants comptent se rendre en Norvège pour décider de leur sort. La décision définitive concernant la tutelle des mineurs sera prise après le dépôt de tous les documents nécessaires par leurs proches. Ce cas tragique est également sous le contrôle des diplomates russes.
Sur l'épidémie de fièvre jaune au Congo
Une épidémie de fièvre jaune a été annoncée au Congo. Cette maladie est transmise par les moustiques et se propage dans les régions tropicales de l'Afrique, de l'Amérique centrale et du Sud.
Lors de leurs voyages au Congo, les citoyens russes doivent tenir compte de l'avertissement en vigueur depuis plusieurs années concernant la vaccination contre la fièvre jaune, comme l'indique notamment le site du Ministère russe des Affaires étrangères dans la rubrique "Cas d'urgence menaçant la vie, la santé et la sécurité"
Réponses aux questions:
Question: Après les négociations trilatérales organisées à Saint-Pétersbourg par les présidents de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, à quel point les positions des acteurs du conflit du Haut Karabagh se sont-elles rapprochées? Utilisera-t-on le mécanisme du "groupe de Minsk" de l'OSCE à plein régime pour régler le conflit?
Réponse: J'en ai déjà parlé en interview. La réunion de Saint-Pétersbourg a fait tomber toutes les craintes selon lesquelles la Russie aurait inventé un nouveau format pour régler le problème du Haut Karabagh, excluant la participation des coprésidents du "groupe de Minsk" de l'OSCE des négociations (il a même été dit que la Russie fermait le dossier sur elle-même pour tout concentrer entre ses mains). L'entretien des présidents a montré que ce n'étaient que des rumeurs infondées, une analyse non professionnelle.
Comme vous le savez, la réunion a eu lieu. Un tel format avait déjà été utilisé par les acteurs du dossier pour évoquer certaines questions sensibles. Cela ne remet pas en cause notre attachement au "groupe de Minsk" de l'OSCE, ainsi qu'aux contacts étroits avec les représentants des pays coprésidents du "trio". Nous en avions parlé avant la réunion. Les représentants des pays coprésidents ont été informés que des discussions appropriées avaient eu lieu à Saint-Pétersbourg. Une grande importante a été accordée à cette question pendant la réunion: il n'est pas question d'une information post factum, mais au contraire - l'élaboration des questions et l'information des pays coprésidents ont eu lieu bien avant la réunion. Je rappelle que le site du Ministère russe des Affaires étrangères avait publié un communiqué, qui a ensuite été rédigé étant donné que l'annonce de tels sommets n'est pas la prérogative du Ministère. Ce communiqué indique que le Vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine a rencontré l'Ambassadeur de France en Russie Jean-Maurice Ripert, et que pendant la discussion les diplomates ont évoqué le rendez-vous de Saint-Pétersbourg – sa préparation, son contenu et d'autres questions.
Tant sur le fond que sur la forme, nous conservons tout le potentiel accumulé dans le cadre du "groupe de Minsk" de l'OSCE. Tous ses acquis et la méthode de travail restent un outil efficace pour avancer. Il me semble que le fait que les parties se soient publiquement prononcées en faveur de la réunion de Saint-Pétersbourg témoigne de la pertinence d'un tel format à leurs yeux. La question est de savoir comment faire en sorte que l'Arménie et l'Azerbaïdjan progressent. Si les parties elles-mêmes ont jugé favorablement cette réunion et les efforts déployés, c'est la meilleure preuve qu'elle a été utile.
J'ai lu de nombreux commentaires de nos partenaires américains et européens, qui ont soutenu le bilan de la réunion et l'ont hautement appréciée.
Question: Que pouvez-vous dire de l'interprétation par la partie azerbaïdjanaise des résultats de la réunion sur le Haut Karabagh à Saint-Pétersbourg?
Réponse: J'ai vu ces communiqués. C'est une tentative de la partie azerbaïdjanaise d'interpréter à sa manière l'entente conclue.
Les présidents de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie ont adopté une déclaration trilatérale qui stipule clairement qu'ils ont confirmé les accords conclus au dernier sommet azerbaïdjano-arménien à Vienne le 16 mai 2016, qui visaient à stabiliser la situation dans la zone du conflit, à créer une atmosphère contribuant à la progression du processus de paix. A cet effet, ils ont convenu notamment d'augmenter le nombre d'observateurs dans la zone du conflit. On y exprime également une satisfaction face au maintien du cessez-le-feu le long de la ligne de contact ces derniers jours. Je cite la déclaration qui a été publiée sur tous les sites officiels. Je voudrais que tout le monde se réfère à l'original de la déclaration et non aux discours de mauvaise foi cherchant à interpréter les résultats de la réunion.
Il y a une déclaration concrète, qui a été exprimée, et un document officiel. Il faut partir de ce document et non de lectures arbitraires ou d'interprétations déformées.
Question: Pouvez-vous commenter les nouveaux lancements de missiles par la Corée du Nord? Les médias ont annoncé que la Russie pourrait saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour demander d'ouvrir un compte bancaire officiel afin d'effectuer des opérations financières avec la Corée du Nord, notamment sur le projet Hassan-Rajin. Quelle est la position du Ministère russe des Affaires étrangères à ce sujet?
Réponse: Nous avons commenté plusieurs fois les lancements de missiles nord-coréens. Je réitère notre position: nous regrettons une fois de plus les agissements de Pyongyang, qui vont à l'encontre des exigences de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et ne contribuent pas à détendre la tension militaro-politique sur la péninsule de Corée, ni à établir la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est. Nous comptons sur un comportement responsable de la Corée du Nord et sur le respect par cette dernière des engagements qu'elle a pris en tant que membre de l'Onu.
Je voudrais également appeler les parties concernées à s'abstenir de toute action susceptible d'aggraver la situation sur la péninsule de Corée. Nous considérons qu'il est inadmissible de transformer la région en nouvel avant-poste de conflit et nous partons du fait que les problèmes existants doivent être réglés uniquement par la voie politique et diplomatique.
En ce qui concerne la coopération avec la Corée du Nord, sur toutes les questions nous sommes rigoureusement attachés aux procédures prévues par la résolution 2270 du Conseil de sécurité des Nations unies et aux décisions du comité des sanctions, dont nous exécutons rigoureusement les termes.
Question: En introduction, vous avez déclaré que le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu se rendrait prochainement à Sotchi.
Réponse: Je n'ai rien dit de tel. Soyez précis, s'il vous plaît. J'ai dit qu'une invitation avait été envoyée au Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, quant à savoir s'il se rendra ou non à Sotchi – cette question doit être posée à la partie turque.
Question: S'il acceptait de venir, pourrait-il participer à un entretien officiel avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov?
Réponse: En marge des activités se tiendra une réunion de tous les ministres participants, ce qui est la norme dans ce genre de rendez-vous. L'agenda du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne prévoit pas encore de réunion à part. Je le répète, le calendrier est en train d'être fixé.
Question: Pouvez-vous formuler l'attitude de la Russie envers le vote britannique, largement débattu aujourd'hui, sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Quel sera l'impact de l'issue du vote sur les relations russo-britanniques et entre la Russie et l'UE?
Réponse: Je voudrais rappeler que le référendum se tient aujourd'hui, jeudi 23 juin. C'est aujourd'hui que les Britanniques décident de la future évolution du pays. Nous avons déclaré plusieurs fois que c'était une affaire intérieure du Royaume-Uni et de l'UE. Dans le même temps, je peux dire que le peuple britannique devra faire un choix difficile et fatidique. Sa décision aura un sérieux impact sur l'avenir aussi bien du Royaume-Uni que de l'UE dans l'ensemble. En respectant la notion du référendum et du choix du peuple d'un pays et étant donné que ce choix doit être fait sans aucune pression, qui plus est extérieure, nous suivons comment les Britanniques organisent aujourd'hui ce vote important pour eux. Les commentaires appropriés pourront être faits quand les résultats seront annoncés.