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Extraits de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 13 décembre 2018

2410-13-12-2018

 

Sur l'évolution de la situation autour de Maria Boutina

 

Nous suivons attentivement l'évolution de ce dossier. Nous notons l'attitude complètement inadmissible des autorités américaines envers la citoyenne russe.

Maria Boutina est une jeune femme qui représente notre société civile. Elle n'a rien commis de préjudiciable.

Même une personne ayant suivi une préparation spéciale pourrait difficilement supporter ce que les autorités américaines se permettent de faire endurer à Maria Boutina.

Nous exigeons une nouvelle fois de Washington qu'il respecte ses droits légitimes et la libère au plus vite.

Je voudrais souligner en particulier que le Ministère russe des Affaires étrangères et l'Ambassade de Russie à Washington ont apporté tout le soutien nécessaire à Maria Boutina, une aide morale et psychologique en cette période très difficile pour elle.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

La situation sur le terrain en Syrie n'a pas considérablement changé pendant la semaine qui vient de s'écouler. Nous poursuivons un travail complexe pour la mise en œuvre des termes du Mémorandum russo-turc sur Idleb, signé le 17 septembre, ayant pour objectif final l'élimination de la présence terroriste dans cette zone avec un préjudice minimal pour la population civile.

La vie normale se rétablit progressivement dans les régions du pays libérées des terroristes. Les travaux de reconstruction de la propriété détruite s'accélèrent. Une attention particulière est accordée à la création des conditions pour un retour sûr, volontaire et sans discrimination des réfugiés et des déplacés internes dans leur foyer. Pratiquement chaque jour, plus de mille Syriens reviennent du Liban et de Jordanie. Le nombre total de personnes revenues depuis le lancement de l'initiative russe en juillet est proche de 60 000.

Nous considérons notre contribution à la reconstruction socioéconomique de la Syrie comme un élément important pour le renforcement des relations russo-syriennes bilatérales. Ce 14 décembre à Damas se tiendra la 11e réunion de la Commission russo-syrienne intergouvernementale permanente pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique. La délégation, dont font partie les représentants des ministères et départements compétents, sera menée par le président de la partie russe de la Commission, le vice-Premier ministre russe Iouri Borissov. Plusieurs entretiens sont prévus en marge de cette réunion, notamment avec de hauts dirigeants syriens.

Des contacts intensifs se poursuivent afin de contribuer à la promotion du processus de paix en Syrie, à la formation du Comité constitutionnel et au lancement de son travail à Genève, conformément aux décisions prises par le Congrès du dialogue national syrien à Sotchi.

Malheureusement, le renforcement des tendances positives dans l'évolution de la situation en Syrie, avant tout grâce à l'activité des pays garants du format d'Astana (Russie, Iran, Turquie), ne convient pas à tout le monde. Nous notons des tentatives de prendre l'initiative à Astana, de saper les accords russo-turcs visant à créer une zone démilitarisée à Idleb, de déstabiliser le vecteur du règlement pacifique au profit de plans géopolitiques éloignés des attentes des Syriens.

Nous avons remarqué la récente déclaration du représentant de la "coalition" menée par les USA, Brett McGurk, concernant le déroulement de l'opération antiterroriste en Syrie. Selon lui, bien qu'actuellement Daech ne contrôle plus que 1% du territoire syrien, on est encore loin d'une victoire définitive parce que les terroristes qui restent seraient "bien préparés".

Derrière de tels discours, nous percevons la volonté de justifier la présence armée américaine illégale sur presque 30% du territoire syrien. Selon nous, non seulement elle ne correspond pas à l'objectif qu'est l'élimination définitive des terroristes internationaux sur le sol syrien, mais constitue également un obstacle pour y parvenir. Cela concerne notamment la ligne des USA visant à créer des structures pseudo-étatiques de l'autre côté de l'Euphrate, que nous considérons comme un facteur de déstabilisation de la situation freinant le processus de paix.

La diplomatie russe s'efforce de préparer au plus vite l'envoi d'un second convoi humanitaire de l'Onu vers le camp de déplacés internes de Roukban, qui se trouve à l'intérieur de la zone exclusive de 55 km occupée par les USA autour de la base militaire américaine illégale à al-Tanf. La nécessité de fournir une cargaison humanitaire aux 50 000 personnes qui vivent dans ce camp dans des conditions très difficiles est évidente. Il est primordial que cette fois, cette aide leur parvienne - et non que les terroristes, notamment de Daech, se l'approprient. Sinon cette action perdra tout son sens humanitaire. Nous partons du principe que le respect de cette condition, tout comme la garantie de la sécurité du personnel de l'Onu, du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien qui accompagne le convoi, relève de la responsabilité des autorités américaines. Elles doivent fournir des garanties qui conviendront aux agences mentionnées et aux autorités officielles syriennes, qui prennent la décision finale de lancer une opération humanitaire sur leur territoire souverain.

 

Sur les préparatifs militaires de l'Ukraine

 

Pendant notre conférence de presse précédente, nous avons déjà évoqué les préparatifs actifs des forces armées ukrainiennes en vue d'éventuelles opérations dans le Donbass. Malheureusement, des informations alarmantes continuent de nous parvenir de cette région. Selon les informations disponibles, dans les jours à venir Kiev a l'intention d'organiser une provocation armée sur la ligne de contact et, en profitant de la loi martiale promulguée notamment dans les régions de Donetsk et de Lougansk, de lancer une rapide offensive sur l'axe de Marioupol afin de prendre le territoire de la Méotide (au bord de la mer d'Azov) contrôlé par Donetsk et d'obtenir un accès à la frontière russe. Il est prévu d'utiliser un groupe militaire concentré pour cette opération. Il a été renforcé ces derniers mois par du personnel et du matériel, ce qui a été, d'ailleurs, rapporté plusieurs fois par la MSO de l'OSCE. Rien qu'entre le 1er et le 7 décembre, les observateurs de l'OSCE ont découvert 190 unités de véhicules et de matériel lourd "interdites" par les Accords de Minsk en dehors de leurs lieux de stationnement.

Selon l'idée des stratèges de Kiev, le Président ukrainien Petro Porochenko a besoin d'une sérieuse aggravation de la situation pour tenter à nouveau de stopper la chute de sa cote de popularité. Toutefois, même un éventuel échec de cette aventure lui serait favorable. Une forte détérioration de la situation dans le Donbass constituerait un prétexte pour Petro Porochenko qui lui permettrait de prolonger la loi martiale et d'annuler l'élection présidentielle.

 

Sur la situation des droits de l'homme en Ukraine

 

La situation des droits de l'homme continue de se dégrader en Ukraine. Dans ce pays se poursuivent les répressions contre ceux qui refusent d'adhérer à la ligne russophobe, au courant de pensée dominant et à tout ce qui est glorifié par le régime de Kiev actuel.

Une nouvelle action violente s'est déroulée récemment contre nos compatriotes russes en Ukraine. A Poltava, des agents du SBU ont procédé à une perquisition chez Sergueï Provatorov, membre du Conseil mondial de coordination des compatriotes russes, président de la direction de l'association "Communauté russe", et Viktor Chestakov, chef de la Communauté russe de la région de Poltava. L'affaire est présentée de manière à prétendre qu'ils diffusaient des informations déstabilisant la situation en Ukraine, ce qui leur a valu d'être accusés d'atteinte à l'intégrité territoriale de ce pays. Le SBU a confisqué à Sergueï Provatorov sa Médaille Pouchkine, qui lui avait été remise par le Président russe Vladimir Poutine. C'est visiblement, aux yeux des agents ukrainiens, l'arme la plus évidente pour déstabiliser la situation en Ukraine.

Avant cela, les autorités avaient attaqué la célèbre militante des droits de l'homme ukrainienne Elena Berejnaïa, dont le domicile avait été perquisitionné de force par les services ukrainiens.

A l'approche de la rencontre des dissidents ecclésiastiques à Kiev se poursuit la pression sur les prêtres de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. Dans le contexte de la guerre religieuse attisée par le régime au pouvoir, une perquisition a eu lieu chez le métropolite Paul, vicaire de la Laure des grottes de Kiev. Les prêtres de l’Église orthodoxe ukrainienne sont convoqués par le SBU pour des heures d'interrogatoires humiliants. C'est devenu la norme dans cet État qui a annoncé que désormais il serait attaché aux hauts standards des droits de l'homme, et que c'était la Fédération de Russie qui l'en empêchait constamment. Plus rien ne retient les autorités d'organiser des perquisitions chez les représentants des confessions et les militants des droits de l'homme. A présent, les "hautes normes des droits de l'homme" sont à un niveau encore plus élevé.

Le site scandaleux Mirotvorets poursuit son activité, violant l'intégrité de la vie privée et les droits de l'homme à la non-divulgation de leurs informations personnelles. Kiev refuse d'écouter les exigences de la communauté internationale de fermer ce site associé, dans la conscience des masses, aux "listes de la mort". Deux diplomates russes travaillant en Ukraine y ont récemment été inscrits, ce qui met leur vie en danger. Nous appelons les autorités ukrainiennes à remplir rigoureusement les termes de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 en ce qui concerne la protection des collaborateurs des représentations diplomatiques et consulaires.

Une fois encore, je voudrais dire que nous ne faisons pas que lancer des avertissements. Nous avons la possibilité de réagir. Et ce sera fait si les mesures appropriées n'étaient pas prises pour assurer la sécurité des représentations diplomatiques russes et des diplomates russes. Kiev doit comprendre qu'il s'est trop pris au jeu. Il ne s'en tirera pas comme ça après ce qui a été fait contre les représentations diplomatiques russes et les diplomates russes.

Sur ce fond, les "prospectus d'information" falsifiés publiés par le SBU, visant à prouver la prétendue implication de la Russie dans la déstabilisation de la situation dans ce pays, ont constitué une nouvelle provocation. A ce que l'on sache, cela a été fait intentionnellement. C'est un fake en toute conscience.

On a récemment appris la mort  du citoyen russe Valeri Ivanov dans la colonie pénitentiaire n°40 de Drogobytch (région de Lvov) dans des circonstances non élucidées. Le Russe est décédé dans l'espace pédagogique, ce qui n'exclut pas l'usage de la force à son égard. Nous avons exigé des autorités ukrainiennes une enquête minutieuse et objective sur les faits. Nous suivrons attentivement le déroulement de l'enquête.

Dans l'ensemble, le fond politique des événements en Ukraine est très clair. Sur la vague de l'hystérie antirusse artificiellement alimentée, les autorités de Kiev actuelles cherchent à attirer les voix de l'électorat nationaliste, à intimider les représentants de la diaspora russophone, à pousser ces derniers dans la clandestinité, ainsi qu'à afficher des actions actives - mais on ignore dans quel sens. Ceux qui ne cèdent pas aux "activités préventives" sont jetés en prison, comme le journaliste russe Kirill Vychinski, ou sont physiquement éliminés comme le célèbre écrivain ukrainien Oles Bouzina et d'autres Ukrainiens dissidents.

Dans le contexte de la bacchanale actuelle en Ukraine, les récentes déclarations des autorités ukrainiennes concernant leur prétendu "attachement aux valeurs démocratiques européennes" nous semblent particulièrement cyniques. Sachant que leurs superviseurs occidentaux ferment franchement les yeux sur cette anarchie - et la soutiennent. Les grossières violations des droits de l'homme en fonction de la langue, de l'origine ou de la religion poussent l'Ukraine sur une voie très dangereuse.

 

Sur l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

 

Le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères a publié la déclaration de la Fédération de Russie au sujet du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Je voudrais attirer votre attention sur ce document.

La Fédération de Russie soutient l'adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

Ce document de compromis englobe de nombreux aspects de la migration internationale, y compris l'aspect humanitaire, le développement, les droits de l'homme et la lutte contre la criminalité.

La Russie espère que le Pacte mondial deviendra une base pour la coopération internationale globale à long terme visant notamment à créer des canaux pour la migration légale et des mécanismes de contrôle efficace des processus migratoires, pour le développement d'instruments de lutte contre la migration illégale - y compris la réadmission - ainsi que pour combattre les crimes dans le secteur migratoire.

Bien sûr, le Pacte mondial n'est pas un document juridiquement contraignant et n'impose pas aux pays qui y adhèrent des engagements juridiques ou financiers.

Dans le même temps, le Pacte mondial fixe une ligne pour le développement des visions et des approches actuelles de la migration internationale et dessine les contours d'une approche universelle de ce problème.

 


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