Réponse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à une question des médias lors d'une conférence de presse conjointe avec Morissanda Kouyaté, Ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Guinéens de l'étranger, à l'issue des pourparlers, 3 juin 2024

Question: Quels sont les objectifs de votre visite en Guinée?

Sergueï Lavrov: La Fédération de Russie et la République de Guinée sont des amis de longue date. Dès que la Guinée est devenue l'une des premières à obtenir son indépendance et à se libérer du joug colonial, notre pays (à l'époque, l'Union soviétique) a conclu avec elle un accord pour établir des relations diplomatiques. C'était en 1958.

Aujourd'hui, pendant que nous nous rendions du ministère des Affaires étrangères à la rencontre avec le Président de la transition, Mamadi Doumbouya, mon ami Morissanda Kouyaté a organisé une véritable excursion. Il m'a montré ce qui avait été construit par l'URSS: une université, un stade, un hôpital, des infrastructures.

La Russie soutient à ce jour le développement économique de la Guinée. Des entreprises russes telles que Rusal et Nordgold y opèrent. En plus de leurs activités principales, elles réalisent également un certain nombre de projets sociaux. Un nouvel hôpital a été construit, un centre de recherche scientifique a été créé, qui a aidé les Guinéens dans la lutte contre la fièvre Ebola et la pandémie de Covid-19, et poursuit son travail de prévention.

Nous contribuons à la formation des professionnels en offrant des centaines de bourses. Les Guinéens poursuivent leurs études dans nos universités dans des disciplines civiles, ainsi que dans des établissements scolaires affiliés aux ministères de la Défense et de l'Intérieur. Nous formons des spécialistes médicaux qui participent à la lutte contre la propagation des maladies infectieuses.

Nous développons la coopération militaro-technique, aidant à renforcer la capacité de défense de la Guinée.

L'agenda bilatéral est très riche. Nous travaillons également sur des plateformes internationales, y compris aux Nations unies, et collaborons avec l'Union africaine.

Deux sommets Russie-Afrique ont déjà eu lieu. À l'issue du deuxième sommet (en juillet 2023 à Saint-Pétersbourg), il a été décidé de créer un Forum de partenariat Russie-Afrique au niveau des ministres des Affaires étrangères. La première conférence se tiendra à Sotchi en novembre 2024.

Vous avez posé une question sur les objectifs de la visite. J'ai brièvement décrit l'agenda. L'objectif principal est le développement positif des relations. Je voudrais noter que de nombreux "partenaires" occidentaux viennent dans les pays africains pour exiger de rompre les relations avec Moscou ou Pékin.

La Russie n'agit jamais ainsi. Nous n'acceptons pas et n'utilisons jamais le langage du chantage et des ultimatums. Nous avons un agenda positif et mutuellement bénéfique. Nous l'avons confirmé lors des réunions avec le ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Guinéens de l'étranger, Morissanda Kouyaté, et le Président de la transition, Mamadi Doumbouya.