Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 12 juillet 2024
Sur les résultats du sommet de l'Otan à Washington
La réunion des chefs d'État et de gouvernement des pays membres de l'Otan, qui s'est tenue à Washington du 9 au 11 juillet, était censée montrer l'unité transatlantique de l'Occident collectif à l'occasion du 75e anniversaire de l'Alliance. L'invitation d'un large éventail de partenaires était supposée montrer l'approbation et le soutien ferme aux activités du bloc nord-atlantique, imprégné d'un esprit de guerre froide.
Mais quelque chose n'a pas fonctionné. Pour une raison quelconque, l'"ambiance festive" a échoué. La Russie a de nouveau été désignée comme une menace pour l'Alliance "dans tous les environnements opérationnels". Étant donné que notre pays a de nouveau été choisi comme cible, les plans régionaux visant à endiguer la Russie sur les flancs est, nord et sud de l'Alliance continuent d'être mis en œuvre. Les États-Unis et leurs alliés ont approuvé de nouvelles mesures pour militariser davantage le continent européen, augmenter les capacités du complexe militaro-industriel et accumuler des forces militaires près des frontières russes. Washington a profité de l'occasion pour annoncer, en marge du sommet, le déploiement en Allemagne de missiles à portée intermédiaire, auparavant interdits par le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.
L'objectif à long terme de l'Alliance reste d'infliger une "défaite stratégique" à la Russie. Il a été annoncé que "le sort de la démocratie" se jouait sur le champ de bataille du conflit ukrainien. Quelle démocratie? Ce que nous voyons en Occident s'est depuis longtemps transformé en une dictature du libéralisme, et en Ukraine, en une frénésie nationaliste.
Comme cela a été dit lors du sommet de l'Otan, son issue "déterminera" l'avenir de toute la sécurité mondiale. Le plus grand risque pour l'Otan est la possibilité d'une victoire de la Russie, et l'Alliance "ne peut pas le permettre". Il semble y avoir des inquiétudes quant à l'avenir de l'organisation en cas de résultat défavorable pour l'Occident de l'opération militaire spéciale.
L'Otan continue d'utiliser l'Ukraine comme un consommable dans le conflit géopolitique avec la Russie. Les décisions prises lors du sommet visent à inciter les Ukrainiens à poursuivre les combats. Le même sort semble attendre les Ukrainiens qui restent encore en Ukraine et ceux qui n'ont pas encore été arrêtés chez eux.
L'unité apparente concernant l'adhésion de Kiev à l'Alliance, que les membres de l'Otan tentaient d'afficher, se fissurait. Les médias ont révélé des détails sur les désaccords entre les pays membres de l'Alliance concernant les montants et les délais de financement de l'Ukraine, ainsi que le processus de son adhésion à l'Otan. À la veille du sommet, 60 politologues américains de renom ont publiquement appelé à ne pas rapprocher Kiev de l'adhésion au bloc.
Au final, Kiev s'est vu promettre une voie "irréversible" vers l'Alliance. Je ne sais pas ce que signifie cette "voie irréversible". La seule association qui me vient à l'esprit est une voie vers un précipice. Maintenant, pour expliquer ce qu'ils disent, ils décrivent cette voie "irréversible" vers l'Alliance par un nouveau terme. Il s'agit apparemment d'un "pont" vers l'Alliance. Sa "longueur" n'est pas encore définie. Mais pour le régime de Kiev, je dévoilerai un "secret militaire": c'est en effet un "pont" vers l'Otan. Seulement, c'est un pont-levis de tous les points de vue. Un pont-levis dans le sens où, à tout moment, lorsque cela sera avantageux pour les Occidentaux, il sera levé, et lorsque cela sera nécessaire pour l'Occident (personne ne consultera ni le régime de Kiev ni les citoyens ukrainiens), ils le rabaisseront à nouveau. Et ainsi de suite.
Les citoyens ukrainiens sont dupés. C'est dommage, c'est vexant, mais il faut le reconnaître.
Les résultats du sommet confirment sans équivoque que les États-Unis et leurs alliés considèrent l'Otan comme le principal outil dans la lutte pour maintenir l'hégémonie mondiale sous la forme du fameux "ordre fondé sur des règles", s'efforçant par tous les moyens d'empêcher l'émergence d'un monde multipolaire. Tous ceux qui mènent une politique souveraine indépendante et ne sont pas prêts à suivre les directives de Washington sont déclarés ennemis. Les ambitions de "contrôler le monde", comme l'a déclaré le président des États-Unis, sont camouflées par la nécessité de "protéger la démocratie" contre l'"alliance autoritaire" supposée de la Russie, de la Chine, de l'Iran et de la Corée du Nord.
Quelle démocratie comptent-ils protéger? S'il faut protéger la démocratie ou les pays de l'Otan contre quelqu'un, c'est bien contre eux-mêmes et avant tout contre Washington.
Pour imposer leur formulation sur la protection de la démocratie contre les régimes autoritaires, Washington et ses alliés envisagent d'élargir leur coopération avec les pays partageant les mêmes idées, en premier lieu le "quartet du Pacifique", à savoir l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et le Japon, et de renforcer leur influence au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique.
Je rappelle qu'il s'agit de l'Alliance de l'Atlantique Nord. Que fait-elle dans d'autres parties du monde? Si vous entendez à nouveau des phrases disant qu'elle renforce la sécurité ou garantit quelque chose à ses nouveaux membres ou partenaires, posez la question à Bruxelles: à qui l'Alliance et ses structures bureaucratiques collectives ou ses États membres ont-ils aidé à maintenir la sécurité, à prévenir des situations catastrophiques, des catastrophes technologiques ou à aider à les éliminer, à répondre aux nouveaux défis et menaces, à lutter contre le terrorisme international? Avez-vous entendu parler de quelque chose de ce genre dans leur palmarès? Non, seulement des destructions totales et des catastrophes.
Toutes les tentatives de démonstration spectaculaire des réalisations de l'Otan au cours de ses 75 ans d'existence au sommet ont échoué. Il n'y a tout simplement pas d'accomplissements dont on pourrait se vanter. Toutes les activités de l'Alliance nord-atlantique continuent de se résumer à exacerber la confrontation avec la Russie et avec les pays que les membres de l'Otan qualifient de "non constructifs" ou d'"axe du mal", ceux qui ne se plient pas à leur volonté.
Une grande partie des efforts de l'Otan reste concentrée sur la destruction totale de l'architecture de sécurité en Europe, dont il reste déjà peu de choses. Apparemment, ils ont maintenant décidé de l'achever. La rhétorique agressive et les actions provocatrices de l'Alliance la poussent dans une impasse dont il n'y a pas de sortie. C'est probablement pourquoi ils disent que la Russie constitue une menace existentielle pour leur existence. Ce n'est pas nous qui les menaçons, ce sont eux qui font tout pour vraiment raccourcir leur propre durée de vie. L'Otan n'a aucun avenir. Le sommet de Washington l'a confirmé une fois de plus.
Sur l'augmentation des livraisons d'armes, de matériel et de munitions au régime de Kiev par ses alliés euro-atlantiques et leurs satellites
Vous avez peut-être remarqué les déclarations concernant les nouvelles livraisons massives d'armes au régime de Kiev pour environ 1 milliard de dollars. Une question se pose: les chèques, les factures et les ordres d'allocation de telles sommes sont-ils signés par ce même Joe Biden qui ne sait pas de quel président et de quel pays il parle? En même temps, il considère son principal concurrent à la prochaine élection de 2024 comme son propre vice-président, qui a toutes les chances d'occuper la Maison Blanche? Ainsi, il est possible de lui faire signer n'importe quel document. Mais qui fait cela et pourquoi? La réponse est évidente: la corruption totale à l'échelle mondiale que Washington a instaurée par rapport à la situation en Ukraine. Le sommet de l'Otan qui s'est terminé hier à Washington a annoncé la livraison à l'Ukraine de divers systèmes de défense aérienne, y compris des systèmes Patriot obsolètes.
En parallèle, les pays de l'Occident collectif menés par les États-Unis continuent d'exercer une pression croissante sur les États possédant des stocks d'armes et de munitions soviétiques/russes, afin de les transférer au régime de Kiev. Cela se fait souvent en violant grossièrement les dispositions des certificats d'utilisateur final, notamment l'interdiction de réexporter ces armes sans le consentement écrit du pays exportateur.
Les livraisons massives à l'Ukraine par les pays de l'Otan et de l'Union européenne ainsi que leurs satellites d'armes, y compris leurs systèmes les plus dangereux et mortels, tels que les missiles balistiques et les lance-roquettes multiples à longue portée, les systèmes de défense aérienne, une large gamme de véhicules blindés et d'artillerie à canon, se font en violation de leurs propres engagements juridiques et politiques internationaux, prévus par un certain nombre d'accords multilatéraux. Actuellement, ils ne contournent même plus ces accords, ils les violent directement.
Il s'agit notamment du Traité international sur le commerce des armes, ainsi que de la "Position commune" de l'Union européenne (ce n'est pas un terme symbolique, mais un document) établissant des règles pour le contrôle des exportations de technologies et d'équipements militaires. Par exemple, le Traité exige que les États exportateurs évaluent objectivement les risques d'utilisation des armes fournies pour violer le droit international humanitaire, commettre des violences fondées sur le genre (article 7), et interdit le transfert d'armes lorsqu'il existe une "connaissance avérée de l'intention du destinataire d'utiliser ces armes pour commettre des actes de génocide, des crimes contre l'humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques contre des installations civiles ou des civiles" (article 6). Vous direz peut-être que l'Occident estime que le régime de Kiev ne commet pas ces crimes. Mais je rappelle: ils considèrent également que le Président Joe Biden agit en toute conscience.
En ce qui concerne la "Position commune" de l'Union européenne, elle établit des règles de base pour le contrôle des exportations de technologies et d'équipements militaires et interdit l'octroi de licences d'exportation d'armes si cela crée des risques évidents d'utilisation des produits militaires à des fins de répression intérieure dans le pays destinataire ou conduit à une violation du droit international humanitaire, à l'émergence ou à l'aggravation de conflits armés sur le territoire du pays destinataire, ainsi qu'à la réalisation d'actions offensives contre d'autres pays.
Lors de la prise de décisions sur les livraisons d'armes, les États membres de l'Union européenne doivent également prendre en compte les risques de réexportation non autorisée et que des armes se retrouvent dans le commerce illégal (il existe déjà de nombreux exemples et précédents, selon Europol), la situation en matière de respect des droits de l'homme dans le pays destinataire et le respect de ses engagements internationaux dans l'ensemble. Il aurait fallu poser la question clairement depuis longtemps. Mais non. Les assassinats de journalistes, les répressions massives du régime de Kiev à l'égard de ses propres acteurs sociaux et représentants de la société civile ne comptent pas.
Sur la crise ukrainienne
Le régime criminel de Vladimir Zelenski ne cesse de terroriser la population civile des villes et villages russes pour complaire à Washington, tandis que l'Occident lui fournit de l'argent, des armes et un soutien. Cela fait partie de la campagne électorale sur laquelle misent les résidents de la Maison Blanche.
Le 3 juillet, des combattants des forces armées ukrainiennes ont attaqué une boulangerie à Aliochki, dans la région de Kherson, à l'aide de drones. Après le déclenchement d'un incendie, ils ont frappé les travailleurs qui tentaient de l'éteindre. Deux employés ont été tués et une autre a été blessée. L'unique entreprise produisant des produits de boulangerie pour les habitants de la ville a été endommagée. L'Union européenne, l'Otan et les organisations "de défense des droits de l'homme" pro-occidentales ne comprennent-elles pas cela? Elles le comprennent. Et cela leur convient.
Le 4 juillet, des bandéristes ont largué des explosifs depuis un drone sur deux véhicules dans le district de Borissov, dans la région de Belgorod. Quatre personnes ont été blessées, dont un enfant. Le même jour, ils ont utilisé un drone pour attaquer une maison d'habitation dans le village de Tiotkino, dans la région de Koursk, blessant une femme.
Le 5 juillet, des nationalistes ukrainiens ont attaqué avec un drone un immeuble résidentiel à Primorsko-Akhtarsk, dans la région de Krasnodar. Une fillette de six ans a été tuée et 16 personnes ont été blessées, dont un enfant.
Le même jour, des bombardements des forces armées ukrainiennes sur Donetsk, Gorlovka, Volnovakha et Iassinovataïa ont fait 5 morts parmi les civils et 24 blessés, dont un enfant. Après une nouvelle attaque ukrainienne, deux employés du ministère russe des Situations d'urgence ont été blessés.
Du 8 au 10 juillet, des bandéristes ont soumis la région de Belgorod à des bombardements massifs. Sept districts ont été touchés. 5 personnes ont été tuées et environ 20 ont été blessées.
Les forces de l'ordre russes documentent les crimes des néonazis ukrainiens. Ces barbares infanticides ne doivent pas se faire d'illusions sur leur impunité. Tous les responsables seront traduits en justice.
Le 11 juillet, le régime de Kiev a perpétré un autre attentat, ciblant spécifiquement des enfants.
Les tribunaux russes, sur la base des preuves du Comité d'enquête de Russie, continuent de rendre des verdicts contre les néonazis ukrainiens pour leurs crimes contre les civils.
La Cour suprême de la RPD a condamné par contumace à la réclusion à perpétuité le combattant des forces armées ukrainiennes I. Filippov, qui en mars 2022 à Marioupol a abattu trois civils, dont un enfant, se déplaçant en voiture.
Le néonazi ukrainien A. Kazymov a été condamné à 26 ans de prison pour avoir ordonné en 2019 à ses subordonnés de bombarder les localités de Tchermalyk, Oktiabr et Kominternovo (RPD) avec des mortiers. À la suite de ces actions criminelles, un civil a été tué, un autre a été blessé, et 19 maisons et infrastructures civiles ont été partiellement endommagées ou totalement détruites. Les subordonnés de Kazymov, qui ont exécuté ses ordres criminels, ont également été condamnés à de longues peines de prison.
Le bandériste M. Tchernomor passera les 25 prochaines années derrière les barreaux pour avoir ordonné au printemps 2022 de tirer sur les civils de Marioupol soupçonnés de collaborer avec l'armée russe. Tous ceux qui ont exécuté ces ordres ont déjà été condamnés à 25 ans de prison chacun.
Le 2 juillet, il a été annoncé que la Cour suprême de la RPD avait condamné par contumace à 14 ans de prison le mercenaire français H. J. Cuesta, qui combattait aux côtés des forces armées ukrainiennes. Un mandat d'arrêt international a été délivré contre lui.
Le tribunal de la ville de Moscou a condamné par contumace Z. Parassiouk à 8 ans de prison pour avoir, en mars 2016, avec son fils, l'ex-député ukrainien V. Parassiouk, attaqué le consulat général de Russie à Lvov, en lançant des engins pyrotechniques et d'autres objets sur le bâtiment. V. Parassiouk a également pénétré dans l'enceinte du consulat et arraché le drapeau russe du mât, appelant publiquement à des activités terroristes contre les citoyens russes. Pour ce crime, en novembre 2023, le tribunal militaire du district Ouest l'a condamné par contumace à 11 ans de prison.
Aucun criminel ukrainien ni leurs complices n'échapperont à la justice. Ils seront punis selon toute la rigueur de la loi.
Nous avons remarqué des rapports du Centre mondial de données pour la géo-informatique et le développement durable de l'Institut polytechnique Sikorski de Kiev, qui étudie les scénarios possibles d'inondation des territoires environnants en cas de destruction de barrages de certains réservoirs du Dniepr. En septembre-octobre 2022, ce centre avait déjà modélisé les conséquences de la rupture du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, qui s'est effondré en juin 2023 en raison des bombardements incessants des forces armées ukrainiennes. À l'époque, le régime de Kiev et ses mentors occidentaux se sont empressés d'accuser la Russie de ce crime. Désormais, les objets d'étude du centre sont les installations hydrauliques des centrales hydroélectriques de Kiev et Kanev. Les résultats de l'analyse montrent qu'en cas de débordement du réservoir de Kiev, la zone inondée atteindrait jusqu'à 2.040 km². 76 localités pourraient être submergées. Les zones les plus gravement touchées seraient les districts de Kiev situés le long des rivières Dniepr et Desna. Le nombre de victimes pourrait atteindre 900.000 personnes, dont 90% seraient des habitants de la capitale. En cas de débordement du réservoir de Kanev, la zone inondée atteindrait jusqu'à 4.108 km². La zone sinistrée comprendrait 177 localités, y compris les zones riveraines des villes de Kanev et Tcherkassy. Environ 75.000 personnes seraient touchées, principalement des habitants de Tcherkassy.
Il ne fait aucun doute que le régime de Vladimir Zelenski prépare une nouvelle provocation cynique contre sa propre population, pour ensuite inventer une histoire qui sera imposée à la communauté internationale, accusant notre pays de crimes de guerre et d'écocide, tout en quémandant de nouveau l'aide de l'Occident et en dissimulant ses activités terroristes.
Kiev continue d'exploiter le thème des enfants, oubliant la réalité des faits. Il diffuse périodiquement des "histoires déchirantes" sur les familles séparées, le "sort amer des enfants" qui rêvent de rentrer chez eux. Il utilise souvent des clichés propagandistes mensongers tels que "les enfants ukrainiens sont privés de leurs noms, de leur langue, de leur culture; certains ont été adoptés illégalement en Russie, d'autres ont été forcés à combattre contre l'Ukraine". Il insiste sur la nécessité de rendre rapidement les jeunes Ukrainiens à leurs familles et tuteurs légaux. En même temps, il passe sous silence le travail de la Commissaire aux droits de l'enfant auprès du Président de la Russie, Maria Lvova-Belova, pour réunir les enfants avec leurs proches en Ukraine. Ce sont des faits. Pourquoi le régime de Kiev ne les utilise-t-il pas?
Cependant, il s'avère que la préoccupation pour les enfants sert parfois de paravent au régime de Kiev pour diverses escroqueries. Récemment, le Commissaire aux droits de l'homme du parlement ukrainien, Dmitri Loubinets, a révélé une fraude impliquant des enfants orphelins. Il s'avère que des responsables de Kiev faisaient passer leurs proches en âge d'être appelés sous les drapeaux à l'étranger sous prétexte d'accompagner des enfants orphelins dans un camp en Allemagne. Pour cela, ils se faisaient embaucher dans les services sociaux ou les organisations caritatives correspondantes un ou deux jours avant de partir à l'étranger, puis démissionnaient dès qu'ils étaient à l'étranger. Naturellement, aucun d'eux n'est revenu en Ukraine. Le fameux Tribunal pénal international est-il au courant de cela? Le régime de Kiev l'a-t-il informé de ses méfaits? Pourquoi le régime de Kiev? Parce que cela ne peut être organisé que sous la couverture d'une structure étatique.
Cette fraude illustre parfaitement la nature pourrie et cynique du régime de Kiev, dont les représentants se lamentent sur les scènes internationales au sujet des enfants prétendument kidnappés par la Russie. Pourtant, ils sont incapables de fournir les listes de ces enfants, tout comme ils n'ont pu présenter les listes des victimes de Boutcha, malgré nos demandes répétées et publiques. La réalité est qu'il n'y a pas d'enfants "volés par la Russie", ni de personnes "tuées par la Russie" à Boutcha. Tout cela est un mensonge monstrueux, digne des pires traditions de la propagande selon Goebbels. Cependant, la junte de Kiev n'hésite pas à utiliser les méthodes les plus sordides, car les États-Unis les rémunèrent bien pour cela. Il s'agit d'intérêts égoïstes des deux côtés. La vérité est que les Ukrainiens ordinaires sont forcés d'aller au front pour mourir pour les intérêts de l'Occident, tandis que les représentants du régime corrompu emmènent leurs proches à l'étranger de manière frauduleuse.
Hier, le 11 juillet, le sommet de l'Otan s'est terminé à Washington. Vladimir Zelenski a été invité aux festivités, avec la consigne de ne pas gâcher l'ambiance en quémandant sans cesse l'adhésion de l'Ukraine à l'Alliance et une augmentation de l'aide militaire et financière pour les forces armées ukrainiennes.
Les rêves de Kiev d'intégrer prochainement la "famille nord-atlantique" se sont à nouveau avérés illusoires. Chaque année depuis le sommet de Bucarest en 2008, où l'Ukraine avait entrevu une possibilité d'adhésion à l'Otan, les dirigeants des pays membres, notamment les États-Unis, inventent des formulations derrière lesquelles se cache l'absence de perspectives d'adhésion à l'Otan. Cette fois encore, dans la déclaration finale du sommet de Washington, il est question de "l'avenir irréversible de l'Ukraine dans l'Otan" et de l'intention de l'Alliance de lui envoyer une invitation à rejoindre le bloc, mais seulement au moment où "les alliés conviendront que Kiev a rempli toutes les conditions nécessaires".
On peut établir un parallèle avec un ordre mondial fondé sur des règles. Personne n'a jamais vu ces règles. Il en va de même pour ces conditions nécessaires. Quelles sont-elles? Éradiquer la corruption en Ukraine tout en envoyant des milliards de dollars et en fournissant des armes de manière incontrôlée? De telles conditions? Elles sont d'emblée irréalisables. Cela permet de manipuler constamment ce sujet, de pousser le régime de Kiev à mobiliser de plus en plus de citoyens, à abaisser l'âge de conscription et à faire couler le sang à flots.
Dans ce contexte, nous avons noté la publication dans le Guardian d'une lettre ouverte signée par plus de 60 universités et instituts de recherche occidentaux, s'opposant à l'invitation de l'Ukraine dans l'Otan. Parmi eux figuraient des opposants notoires à notre pays, tels que des représentants de Carnegie Endowment for International Peace et des universités de Washington, Toronto, Miami, Los Angeles et d'autres.
Ainsi, la junte de Kiev a une fois de plus échoué à réaliser sa principale tâche: obtenir l'adhésion tant convoitée à l'Alliance. Elle a dû se contenter de "prix de consolation" sous forme de montants de soutien annoncés et de promesses que, inévitablement, "par le pont" ou "par la route", ils rejoindraient l'Otan, sans savoir quand ni comment, une fois qu'ils auront rempli toutes les conditions non divulguées.
En outre, il a été décidé à Wiesbaden, en Allemagne, de créer un nouveau centre de soutien et de formation en matière de sécurité pour l'Ukraine (NATO Security Assistance and Training for Ukraine – NSATU) et d'envoyer à Kiev un représentant permanent de l'Alliance pour renforcer les liens avec l'Ukraine. Tout cela indique que l'Otan devient le principal coordinateur de l'aide militaire au régime de Vladimir Zelenski. Auparavant, ces questions étaient exclusivement gérées par le groupe de contact pour l'aide à la défense de l'Ukraine (au format Ramstein) dirigé par les États-Unis.
La délégation ukrainienne a déployé des efforts considérables lors du sommet, tentant en vain d'obtenir les quantités "si nécessaires à la victoire" de matériel militaire et de munitions. Vladimir Zelenski a exigé le déploiement rapide d'un maximum de chasseurs F-16 sur le front. Le ministre des Affaires étrangères, Dmitri Kouleba, n'était pas en reste, cherchant à obtenir l'accord de Washington pour l'utilisation de missiles américains afin de frapper des aérodromes russes. Cependant, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a seulement laissé entendre, le 10 juillet, qu'une expédition de F-16 en provenance du Danemark et des Pays-Bas vers l'Ukraine avait déjà commencé, sans fournir de détails. Les déclarations ultérieures du président américain Joe Biden à la presse ont semblé contredire cette annonce.
Le sommet a globalement révélé le maintien d'une attitude agressivement russophobe au sein de l'Otan, ainsi que des ambitions cyniques de poursuivre une guerre hybride contre notre pays par procuration, en utilisant les Ukrainiens et aux dépens de leur vie. Kiev se voit contraint de poursuivre les hostilités, sans égard aux pertes. L'objectif principal est d'empêcher une victoire de la Russie.
Le 10 juillet marquait le 315e anniversaire de la victoire des troupes russes dirigées par Pierre Ier sur l'armée suédoise dans la bataille de Poltava. Par son importance historique, cette bataille se classe aux côtés de celles de Koulikovo, Borodino et Stalingrad. La victoire de Poltava et celle de la Grande guerre du Nord dans son ensemble ont sauvé notre peuple de l'asservissement et créé les conditions pour la restitution des terres russes précédemment conquises par les Suédois.
À Poltava, la Russie a accompli un objectif stratégique majeur: l'armée suédoise, réputée invincible, a été défaite, éliminant ainsi une grave menace à la sécurité du pays depuis le nord et le nord-ouest. La Suède n'a jamais pu recréer une telle armée et a perdu définitivement sa supériorité d'antan, renonçant à ses plans expansionnistes. Dans le même temps, le prestige international de la Russie a considérablement augmenté. Cette victoire a renforcé son pouvoir et confirmé son rôle en tant que l'une des plus grandes puissances mondiales.
Aujourd'hui, Stockholm semble avoir oublié les leçons du passé et cherche à nouveau la guerre. La neutralité séculaire de la Suède, qui a été instaurée après Poltava et dont plusieurs générations de Suédois étaient fières, a été échangée contre une adhésion marionnettiste à l'Otan avec des perspectives douteuses en matière de sécurité nationale. La Suède devient l'un des leaders de l'aide militaire au régime de Kiev et prépare sa population à une "défense totale", craignant naïvement une "guerre possible avec la Russie". Peut-être entendent-ils des discussions au sein de l'Otan sur de tels plans. Ils devraient alors être honnêtes avec leur population au lieu d'inventer des histoires sur notre pays. Cependant, il est peu probable que les Suédois ordinaires souhaitent revivre la bataille de Poltava contre les troupes russes. Espérons qu'ils se souviennent de la leçon historique de Pierre Ier, ainsi que de l'expérience tragique de Charles XII, Napoléon et Hitler.
Kiev n'aime pas non plus se souvenir de la bataille de Poltava. Et pour cause, il est impossible de falsifier ses résultats, qui sont bien connus de tous. Cependant, il est possible de déformer grossièrement le rôle réel de l'hetman Mazepa, en le présentant presque comme le "premier combattant pour l'indépendance de l'Ukraine", alors que cette notion n'existait même pas à l'époque. Même dans le contexte du délire actuel qui règne à Kiev, c'est difficile à imaginer. En échange de sa trahison, il devait recevoir du roi suédois une petite possession sur le territoire de l'actuelle région de Vitebsk en Biélorussie. Bien entendu, ce fait est passé sous silence. Les documents historiques montrent que ce noble ukrainien a changé de camp plusieurs fois au cours de sa carrière.
On affirme que la "trahison" de l'hetman était un "choix ukrainien complexe". Cependant, les forces alliées de Charles XII et de Mazepa brûlaient les villes de la Petite Russie qui ne s'ouvraient pas aux envahisseurs et aux traîtres, exterminant complètement leur population. Un tel "choix" a toujours été appelé trahison, et le destin des traîtres se terminait souvent à la potence ou sous l'échafaud.
La junte de Vladimir Zelenski suit le chemin de Mazepa. Ils ont trahi des millions d'Ukrainiens, ils sont prêts à sacrifier sans regret leurs vies et leurs destins pour leur propre survie et pour préserver ce qu'ils ont volé.
Ces faits confirment la pertinence des objectifs de l'opération militaire spéciale visant à dénazifier et démilitariser l'Ukraine, ainsi qu'à éliminer les menaces provenant de son territoire. Tous ces objectifs seront certainement atteints.
Sur les publications dans la presse occidentale sur les meurtres de prisonniers de guerre russes par des combattants des forces armées ukrainiennes
Depuis plus de deux ans, depuis le début de l'opération militaire spéciale, les informations sur des cas flagrants de meurtres, de tortures et d'humiliations subies par les soldats russes en captivité ukrainienne restent sans une attention et une réaction appropriées de la part des structures internationales de défense des droits de l'homme.
Bien que les preuves de ces crimes soient plus que suffisantes, les responsables internationaux manquent toujours de quelque chose. Ils doutent de "la crédibilité des informations fournies" et parlent de la nécessité de "vérifications supplémentaires", ou d'autres "circonstances imprévues" surgissent.
En revanche, dans le cas de la mise en scène sanglante de Boutcha, aucun argument ou vérification supplémentaire ne leur était nécessaire. Ils se sont empressés d'accuser la Russie sans aucune preuve ni information fiable. Et il n'y a pas de liste des morts parce que personne n'a été tué là-bas. Les représentants du régime de Kiev ont rassemblé des corps, les ont laissés là et ont filmé. Personne ne sait encore s'il s'agissait de personnes tuées ou d'acteurs engagés. Mais cela n'a aucun rapport avec les actions des forces armées russes. De la même manière, pendant huit ans, depuis 2014, ces responsables internationaux étaient aveugles et sourds aux faits évidents de tortures commises par des combattants des forces armées ukrainiennes et des formations nationalistes sur des miliciens capturés de la RPD et de la RPL, ainsi qu'aux faits des meurtres de civils du Donbass, y compris des enfants.
En même temps, dans l'espace public, les témoignages de traitement monstrueux des prisonniers de guerre russes en Ukraine se multiplient. Ce dont nous parlons depuis le début de l'opération militaire spéciale lors de nos conférences de presse, ce que montrent les médias russes, ce pourquoi nos correspondants de guerre meurent en travaillant en première ligne, commence enfin à être vu par les médias "libres" et "démocratiques". Récemment, le journal The New York Times a fait une découverte et a publié un article avec des révélations de mercenaires étrangers ayant combattu dans une unité des forces armées ukrainiennes, The Chosen Company. Ils ont parlé des meurtres de soldats russes blessés et désarmés, affirmant qu'ils avaient observé ces exécutions à plusieurs reprises.
De plus, les médias ont rapporté qu'en République tchèque était jugé un mercenaire ayant combattu notamment à Boutcha et Irpen au sein du bataillon Karpatska Sich des forces armées ukrainiennes. Il est accusé de service illégal dans l'armée ukrainienne et de pillage. Lors de son interrogatoire, il a avoué avoir pris des objets de valeur aux soldats et civils morts, car cela faisait partie des normes de comportement, c'était la norme, c'est-à-dire que tout le monde faisait ainsi. Il a également parlé d'exécutions arbitraires pratiquées par son unité, déclarant: "Nous étions la police, nous étions le tribunal, nous étions aussi l'escadron d'exécution, après tout."
Si l'on ajoute à cette information les témoignages vidéo apparus en libre accès en 2022 et 2023 sur les exécutions de soldats russes désarmés, un tableau clair se dessine. Ce sont de nombreuses violations flagrantes par le régime de Kiev des obligations de la Convention de Genève de 1949 relative au traitement des prisonniers de guerre, y compris des meurtres intentionnels de prisonniers, des tortures, des traitements inhumains, des souffrances morales graves et des dommages irréparables à la santé. Malheureusement, ces faits choquants sont depuis longtemps devenus la routine dans les forces armées ukrainiennes, où combattent de véritables tueurs parmi les bandéristes et les mercenaires étrangers. Ces faits sont devenus une découverte pour la presse occidentale, à qui il a été permis de faire une telle découverte.
Nous constatons des tentatives de Kiev de cacher la véritable ampleur des violations du droit international humanitaire. Pour détourner l'attention et "effacer les traces" des crimes déjà commis, le régime de Vladimir Zelenski permettait occasionnellement aux représentants des organisations internationales et aux médias loyaux un accès limité aux personnes détenues.
Nous appelons la communauté internationale, les organisations, les ONG spécialisées à ne pas se laisser berner par la propagande de Kiev. Derrière les slogans faisant de l'Ukraine un "bastion de la démocratie occidentale" et un "garant de la protection des droits de l'homme" se cache une vérité effroyable sur la manière dont les militaires ukrainiens, les agents des forces de l'ordre et des services de renseignement appliquent systématiquement des formes sophistiquées de violence physique et psychologique contre les soldats russes en détention.
Le niveau de dégradation morale des criminels de guerre ukrainiens n'est comparable qu'aux périodes sombres du passé, lorsque les chroniques historiques nous rapportaient des informations sur des tortures de masse, notamment l'extermination des prisonniers soviétiques et des civils innocents, ou sur les membres de l'unité 731 japonaise qui menaient des expériences inhumaines sur des prisonniers de guerre et des détenus chinois en Mandchourie. Il ne fait aucun doute que les néonazis ukrainiens actuels subiront le même sort que leurs prédécesseurs du Troisième Reich et de l'armée du Guandong: ils seront traduits en justice et punis sévèrement. Les autorités judiciaires russes travaillent à cet effet.
Nous rappelons une fois de plus aux patrons occidentaux de Vladimir Zelenski, qui envoient leurs "soldats de fortune" dans la zone de conflit, qu'ils partagent la responsabilité des crimes de guerre commis contre les militaires russes et les civils.
De notre côté, nous tenons à souligner que malgré les actions criminelles du régime de Kiev, la partie russe reste attachée à ses obligations en vertu du droit international humanitaire, y compris en ce qui concerne le traitement approprié des prisonniers. Les militaires ukrainiens détenus en Russie sont maintenus dans des conditions dignes, ils reçoivent une alimentation de qualité et des soins médicaux en temps opportun.
Sur la création de la Confédération de l'Alliance des États du Sahel
Le 6 juillet 2024, à Niamey s'est tenu le premier sommet de l'Alliance des États du Sahel, auquel ont participé le Président du Burkina Faso Ibrahim Traoré, le Président de la période de transition de la République du Mali Assimi Goïta, et le Président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie de la République du Niger Abdourahamane Tchiani. Les dirigeants des trois pays ont adopté la déclaration de Niamey, dans laquelle ils ont officiellement annoncé la création de la Confédération Alliance des États du Sahel. Les objectifs sont définis: consolider les efforts pour assurer la sécurité et résoudre les problèmes socio-économiques des membres de cette union.
Les domaines prioritaires de coopération au sein de l'Alliance sont la création de forces armées collectives des États de Sahel pour lutter contre les formations terroristes, la réalisation de grands projets communs dans les secteurs de l'agriculture, de l'industrie, du commerce et des finances, y compris la création d'une Banque d'investissement et d'un Fonds de stabilisation, la mise en œuvre de mesures coordonnées dans le domaine de la politique étrangère et la garantie de la libre circulation des personnes, des marchandises et des services.
Nous considérons la création de la Confédération comme une étape importante vers la recherche de solutions efficaces aux problèmes communs de lutte contre les groupes islamistes dans la zone Sahara-Sahel, ainsi que vers la réalisation d'un développement durable. Conformément à notre principe fondamental "des solutions africaines aux problèmes africains", nous estimons que cette initiative des dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger correspond pleinement aux intérêts des peuples de ces États. Nous sommes convaincus que la création de la Confédération Alliance des États du Sahel aura un impact positif sur l'émergence d'une nouvelle architecture de sécurité régionale.
La Russie réaffirme son intention de continuer à apporter le soutien nécessaire aux pays de l'Alliance des États du Sahel, y compris l'aide à l'amélioration de la capacité opérationnelle des forces armées nationales, la formation des militaires et des agents des forces de l'ordre, ainsi que le développement d'une coopération commerciale et économique mutuellement bénéfique avec ces États.
Réponses aux questions:
Question: Des élections parlementaires ont eu lieu en France. Comment pourriez-vous commenter leurs résultats? Faut-il s’attendre à des changements dans la politique étrangère de ce pays, notamment à l’égard de la Russie?
Réponse: Nous avons déjà répondu aux questions des médias à la suite du premier tour de scrutin et nous ne pouvons que répéter ce qui a été dit. Il revient aux Français de décider dans quelle mesure la nouvelle répartition des forces à l’Assemblée nationale ainsi que la nouvelle composition du gouvernement reflètent les véritables sentiments et attentes de la société. Le système électoral français est particulier: certains partis politiques peuvent obtenir la majorité des voix, tandis que d’autres obtiennent la majorité des sièges au parlement.
Quoi qu'il en soit, il est incontestable que la grande majorité des citoyens français, qu'ils aient soutenu l'opposition de gauche ou de droite, ont exprimé leur opinion sur la politique des autorités actuelles, sur leur ligne socio-économique et étrangère. Le palais de l'Élysée devra tenir compte de cette vague de mécontentement populaire.
Cependant, nous ne nous faisons pas d'illusions quant à la possibilité de changements significatifs dans la politique étrangère française, qui a perdu ses anciennes traditions gaullistes et sert les intérêts de Washington et de Bruxelles. D'autant plus que dans la Cinquième République, les questions de politique étrangère et de défense relèvent de la compétence du chef de l'État, et tout est claire quant à lui. Nous partons du principe que la politique de confrontation menée par Paris à l’égard de notre pays restera inchangée. Nous continuerons à suivre notre propre voie, indépendamment des menaces et des insultes qui émanent de Paris.
Question: Récemment, on entend de plus en plus de déclarations de l'Occident, principalement des pays baltes et d'Europe de l'Est, et maintenant au sommet de l'Otan, selon lesquelles la Russie attaquera inévitablement l'Otan après avoir gagné en Ukraine. Ces déclarations deviennent de plus en plus fréquentes. Elles justifient les investissements dans l'industrie militaire, les livraisons d'armes à l'Ukraine, etc. Comment le Ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il ces déclarations?
Réponse: Je rappelle que le Président de la Russie Vladimir Poutine s'est exprimé de manière très claire sur ce sujet lors de sa rencontre avec des journalistes étrangers au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, soulignant que cette rhétorique est lancée "pour tromper sa propre population et maintenir une position impériale".
Dans la déclaration finale adoptée lors du sommet de l'Otan qui s'est tenu du 9 au 11 juillet à Washington, la Russie est une fois de plus qualifiée de menace pour le bloc "dans tous les environnements opérationnels à long terme". Ce n'est pas vrai. La Russie ne se prépare pas à attaquer l'Otan, mais l'Alliance de l'Atlantique Nord poursuit la voie de l'escalade constante des tensions. Ce sont eux qui aggravent la situation, qui mentionnent la Russie dans ce contexte dans leurs documents. Cela est fait pour justifier leur existence, remplir leurs budgets, alimenter idéologiquement leurs campagnes électorales, et actuellement pour renforcer le contrôle de Washington sur ses satellites européens et soutenir Joe Biden dans ses "ambitions" vouées à l'échec (c'est devenu évident après le sommet de Washington).
Je rappelle les mesures agressives prises par les membres de l'Otan menés par les États-Unis. Elles montrent que l'agression ne vient pas de la Russie, mais de l'Occident collectif. Un coup d'œil sur la carte du monde permet de voir comment les pays occidentaux ont étendu leurs capacités militaires et se sont rapprochés des frontières russes. Ils avaient promis de ne pas s'étendre "d'un pouce" vers l'Est. Regardez ce qu'il en est advenu.
D'abord, les représentants des pays membres de l'Otan ont nié l'existence même de telles promesses, affirmant qu'elles n'étaient pas consignées par écrit, que ce sujet n'avait pas été abordé sérieusement lors des négociations, et que tout ce qui avait été dit en coulisses avait été mal interprété par notre pays. Ensuite, les mémoires des participants à ces événements, des souvenirs et des publications des négociateurs et des responsables officiels ont commencé à apparaître. Soudain, ils ont cessé de nier et d'affirmer qu'il n'y avait pas eu de telles promesses. Ils ont commencé à dire que des garanties orales avaient peut-être été données, mais qu'il n'y avait pas de documents officiels écrits. Cependant, même cela, ils ont cessé de le dire par la suite. Des transcriptions des négociations officielles ont commencé à apparaître. Cette étonnante "amnésie collective" en dit long. Après une publication du magazine Der Spiegel, il s'est avéré que tout cela ne correspondait pas à la réalité.
Selon les documents d'archives déclassifiés, à l'issue des négociations à Washington le 2 février 1990, le Ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier de la RFA Hans-Dietrich Genscher et le Secrétaire d'État américain James Baker ont déclaré: "Nous sommes convenus qu'il n'y avait pas d'intention d'élargir la zone de défense de l'Otan vers l'Est. Cela ne concerne pas seulement la RDA, que nous ne voulons pas inclure, mais dans l'ensemble." Lors des négociations au format 2+4 (négociations avec la RDA, la RFA, la France, l'URSS, le Royaume-Uni et les États-Unis), le représentant de la RFA Jürgen Chrobog a déclaré: "Nous avons clairement fait comprendre que nous n'allions pas étendre l'Otan au-delà de la rivière Elbe. Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer l'adhésion à l'Otan à la Pologne et à d'autres pays." Cette réunion s'est tenue à Bonn le 6 mars 1991.
Depuis lors, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie ont été admises dans l'Alliance en 1999, en 2004 y ont adhéré la Bulgarie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie, en 2009 l'Albanie et la Croatie, en 2017 le Monténégro, en 2020 la Macédoine du Nord, la Finlande a rejoint l'Alliance en 2023, et la Suède un an plus tard.
Quant aux États-Unis, en 2003, Washington a unilatéralement mis fin au Traité soviéto-américain sur la défense antimissile. En 2019, ce sont les États-Unis qui ont quitté le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Ce n'est pas la Russie qui l'a fait unilatéralement, mais les États-Unis. La politique de Washington visant à démanteler le Traité sur le ciel ouvert s'est terminée par le retrait unilatéral des États-Unis en 2020. En ce qui concerne les accords internationaux sur la non-prolifération des armes de destruction massive, je rappelle que les États-Unis ont refusé de ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE).
Ces faits témoignent de la véritable attitude envers les engagements, l'agenda de la paix, la stabilité internationale et la sécurité. Ils montrent qui adopte réellement une approche agressive et qui ne le fait pas.
En ce qui concerne la Russie, je le répète encore une fois: il ne faut pas inventer de plans agressifs à l'égard de l'Otan et de ses membres. Si de tels plans existent au sein de l'Otan, il faut le dire honnêtement.