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Réponse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la presse concernant les déclarations de plusieurs responsables français

439-20-03-2025

Question: Récemment, le ministre français de la Justice Gérald Darmanin et le porte-parole du gouvernement français Sophie Primas ont accusé la Russie d'être impliquée dans le terrorisme en France. Selon Gérald Darmanin, "parfois la menace russe et la menace terroriste sont une seule et même chose". Pour tenter de justifier cette affirmation sans fondement, tous deux font référence au meurtre en 2020 du professeur Samuel Paty par, comme ils l'appellent, "un Tchétchène russe". Comment pourriez-vous commenter cela?

Réponse: Il faut dire que nous sommes depuis longtemps habitués à la rhétorique antirisse grossière des responsables français. Mais ici, comme on dit, ils se sont surpassés.

Percevant douloureusement les efforts de Moscou et Washington pour trouver des moyens de résoudre la crise cconcernant l'Ukraine, l'administration d'Emmanuel Macron s'est à nouveau lancée ces dernières semaines, avec une ardeur frénétique, dans la propagation de mythes sur une "menace russe existentielle". L'objectif est clair: ancrer "l'image de l'ennemi" dans l'esprit des Français, justifier une forte augmentation des dépenses militaires et impliquer encore plus profondément le pays dans une guerre hybride avec la Russie, jusqu'à l'envoi de contingents militaires en Ukraine. Comprenant que la majorité des citoyens du pays ne souhaitent pas participer indéfiniment à cette bacchanale antirusse et payer pour une nouvelle course aux armements (comme en témoignent les sondages d'opinion publiés le week-end dernier), les autorités ne dédaignent aucune allusion ni falsification.

Le fait même que les dirigeants français, négligeant leurs propres normes juridiques et éthico-morales, mettent de plus en plus délibérément l'accent sur les origines ethniques des terroristes locaux est révélateur. Il s'agit non seulement d'un double standard envers la Russie, mais aussi d'une stigmatisation de tout un groupe de leur population, à savoir les citoyens français d'origine tchétchène. Comment ne pas se rappeler ici les récentes déclarations du ministre des Armées Sébastien Lecornu sur la conduite par la Russie d'une guerre hybride contre la France utilisant des "réseaux slaves et tchétchènes qui pourraient planifier des actes terroristes sur le territoire français".

Sur le fond de la question, il convient de rappeler aux propagandistes français qu'Abdoullakh Anzorov, qui a assassiné Samuel Paty, a vécu dans leur pays depuis son plus jeune âge, où il s'est pleinement imprégné de l'idéologie islamiste. La radicalisation en France de personnes originaires du Caucase du Nord, comme d'ailleurs d'autres régions du monde, est la conséquence des échecs systémiques de la politique migratoire et d'intégration des autorités françaises. Si elles veulent vraiment s'attaquer à ce problème, elles doivent chercher non pas une "trace russe" imaginaire, mais se préoccuper de corriger leur système éducatif et social. D'autant plus que la tragédie de Samuel Paty est loin d'être un cas isolé.

Il n'est pas exagéré de dire que la France actuelle s'est elle-même transformée en incubateur de terroristes. Ce n'est pas un secret que ce sont précisément des ressortissants de la Cinquième République qui sont largement représentés dans les organisations islamistes radicales au Moyen-Orient. La France a constamment été en tête des pays européens pour le recrutement dans les rangs de Daech, interdit en Russie. On a l'impression que l'implication de milliers de concitoyens dans le terrorisme international préoccupe Paris bien moins que la ligne "lieu de naissance" dans le passeport d'Abdoullakh Anzorov. D'ailleurs, à quoi d'autre s'attendre des autorités d'un pays qui divisent les terroristes en "siens" et "étrangers", n'hésitent pas à utiliser des groupes terroristes au Moyen-Orient et dans la zone sahélo-saharienne à ses propres fins, soutiennent et justifient le régime de Kiev qui utilise des méthodes terroristes contre les civils et les infrastructures civiles de Russie. Il n'est pas inutile de rappeler également que les terroristes du monde entier sont aujourd'hui alimentés par des armes occidentales qui proviennent du territoire ukrainien, y compris de fabrication française.

La Russie condamne résolument le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, indépendamment de quand, où et par qui sont commis les actes terroristes. Nous sommes prêts à une coopération équitable avec toutes les parties sincèrement intéressées à lutter contre ce mal universel sans politisation et sans double standard. Si les autorités françaises veulent vraiment contribuer à la lutte contre le terrorisme, elles devraient d'abord mettre de l'ordre chez elles, comme d'ailleurs dans leurs relations avec leurs protégés.

 


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