Extrait de la conférence de presse d'Ivan Netchaïev, directeur adjoint du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 27 juillet 2022
Point de situation dans le Donbass et en Ukraine
L'opération militaire spéciale se poursuit en Ukraine. Elle a permis de libérer tout le territoire de la République populaire de Lougansk (RPL), une grande partie de la République populaire de Donetsk (RPD), la région de Kherson et une grande partie des régions de Kharkov et de Zaporojie ont été démilitarisées.
La vie pacifique s'installe sur les territoires libérés des néonazis avec le rétablissement de l'industrie, de l'agriculture et de l'infrastructure, de nouveaux immeubles résidentiels sont construits, des entreprises commencent leur travail, des écoles, des maternelles et des hôpitaux s'ouvrent, la communication ferroviaire de fret et de passagers est rétablie entre la Crimée et Melitopol. Les ports de Marioupol et de Berdiansk fonctionnent.
Dans le cadre de l'opération, les forces armées russes continuent de frapper uniquement les sites militaires et seulement avec des armes de haute précision. Des couloirs humanitaires s'ouvrent pour évacuer des civils des zones dangereuses. Près de 3 millions de personnes, dont plus de 450.000 enfants, sont entrées en Russie depuis le début de l'opération.
Malheureusement, Kiev, qui suit les directives de ses parrains occidentaux, ne cesse pas l'agression contre son propre peuple. L'armée ukrainienne bombarde les villes et villages pacifiques de la RPD, de la RPL, des régions de Kherson, de Zaporojie et de Kharkov avec de l'artillerie de longue portée et de gros calibre livrée par des pays de l'Otan. Pendant la première moitié de juillet, des frappes massives ont été portées à partir de lance-roquettes multiples (LRM) américains HIMARS contre Donetsk et ses banlieues, Novaïa Kakhovka, Lougansk, Stakhanov et d'autres communes.
L'armée ukrainienne bombarde obsessionnellement la plus grande centrale nucléaire de Zaporojie en Europe sans se préoccuper de son intégrité et violant les résolutions et les décisions de la Conférence générale de l'AIEA. Apparemment Kiev n'est pas offusqué par la pratique de bombardement de sites nucléaires. Il est évident que la partie ukrainienne mène intentionnellement les choses vers une grande catastrophe technologique.
Nous voyons que cela convient parfaitement aux États-Unis et à leurs alliés européens. Comme le confirme la décision de la Maison Blanche d'allouer à Kiev 270 millions de dollars d'aide militaire supplémentaire, qui a déjà dépassé 8,2 milliards de dollars depuis le début de la présidence de Joe Biden. De plus, il a été décidé de livrer en Ukraine quatre LRM HIMARS supplémentaires, dont le nombre total s'élève désormais à seize unités. Washington aide directement les néonazis ukrainiens en fournissant des renseignements et aidant à désigner les cibles. Cette aide tactique de l'Occident à l'Ukraine conduit à une hausse significative de victimes parmi la population civile, c'est un soutien direct à la politique inhumaine du régime de Kiev envers les citoyens russes en RPL et RPD et sur les territoires libérés de l'Ukraine.
Il est honteux que les organisations internationales compétentes appelées à défendre la démocratie et les droits de l'homme ferment les yeux sur les crimes des nazis ukrainiens: la torture, le traitement violant et portant atteinte à la dignité humaine des citoyens de la Russie, de l'Ukraine, de la RPD et de la RPL. Les multiples appels de la Déléguée aux droits de l'homme en Russie Tatiana Moskalkova adressés au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, au Comité international de la Croix-Rouge, au BIDDH de l'OSCE, au Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT), à influencer le régime de Kiev et à empêcher les nombreuses violations des droits de l'homme restent sans réaction. Kiev continue d'ignorer les principes et les normes universels du droit international. Il semblerait que l'Occident reste fidèle au principe formulé par le Président américain Franklin Roosevelt envers le dictateur nicaraguayen Anastasio Somoza Garcia: "Somoza est peut-être un fils de pute, mais c'est notre fils de pute."
Persuadés de leur impunité, les nationalistes ukrainiens ne reculent devant rien. Ils persécutent systématiquement par téléphone les femmes et les parents des militaires russes capturés avec des invectives et des propositions provocatrices de venir chercher le corps de leur proche. Les citoyens russes qui se sont retrouvés en Ukraine sont retenus en otage. Nous avons reçu un grand nombre de plaintes des conducteurs de camion, des marins et des employés d'entreprise. Les vidéos de meurtres et de torture de militaires russes diffusées sur Internet ont provoqué un grand écho. La cruauté monstrueuse envers des personnes désarmées est terrifiante.
De tels crimes du régime de Vladimir Zelenski ne peuvent pas rester impunis. À cet égard, nous saluons le travail du Tribunal public international créé le 1er mars à l'initiative des militaires des droits de l'homme et des journalistes russes et étrangers de plus de 20 pays. Ce tribunal fonctionne sur les territoires libérés de l'Ukraine, en RPD et RPL. Depuis le début de son travail, il a interrogé plus de 400 victimes et témoins de crimes de guerre commis par l'armée ukrainienne et les nationalistes ukrainiens, dont des meurtres de civils, l'utilisation de gens comme bouclier humain, des attaques contre des hôpitaux et des bâtiments civils.
Le Comité d'enquête de Russie en coopération avec des structures compétentes des RPD et RPL œuvre également à recenser les crimes des unités militaires ukrainiennes. Plus de 220 personnes ont été identifiées, dont des représentants du haut commandement de l'armée ukrainienne, impliquées dans les bombardements du Donbass. 92 commandants et leurs subordonnés ont déjà été inculpés. Le Président du Comité d'enquête Alexandre Bastrykine a avancé une initiative opportune de créer avec des partenaires de la CEI, de l'OTSC, des Brics et de l'OCS d'un tribunal international sur les criminels ukrainiens. Malheureusement, une partie de la communauté internationale s'est déjà discréditée à tel point par un financement ouvert du nationalisme ukrainien et le suivi des directives de Washington que la création d'un tel tribunal sous l'égide de l'ONU est devenue pratiquement impossible. Il est possible de faire participer au travail du tribunal seulement les pays qui ont conservé leur souveraineté politique et capacité à évaluer objectivement les évènements dans le monde.
La volonté de Kiev de punir les habitants de l'Ukraine pour avoir choisi la citoyenneté russe, annoncée récemment par la vice-première ministre Irina Verechtchouk, va à l'encontre du bon sens. Si l'Ukraine adoptait effectivement une responsabilité pénale (jusqu'à 15 ans de prison) pour la possession du passeport russe, cela confirmerait une fois de plus à quel point les autorités ukrainiennes sont loin de respecter les droits de l'homme et les principes démocratiques fondamentaux.
Malheureusement, les récentes décisions et actions de Kiev ne permettent pas de douter que le régime de Vladimir Zelenski poursuivra son activité criminelle. Cela prouve une fois de plus que l'opération militaire spéciale est juste et opportune, cela confirme la nécessité de remplir au plus vite les objectifs de démilitarisation et de dénazification de l'Ukraine, d'éradication des menaces pour ses citoyens ainsi que pour les républiques du Donbass et la Russie. Tous les objectifs seront remplis.
Sur la cérémonie d'hommage aux enfants victimes de la guerre dans le Donbass
Une visioconférence en hommage aux enfants victimes de la guerre dans le Donbass se déroule aujourd'hui dans la République populaire de Donetsk. Des représentants de la Biélorussie, de l'Italie, des législateurs russes, des régions, des commissaires aux droits de l'enfant, des organisations de défense des droits de l'homme et d'autres organisations publiques ont été invités à participer à cet événement. En outre, avec notre aide, une invitation à participer a été adressée à la Représentant spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, qui, cependant, n'a pas pu assister à l'événement pour des raisons d'agenda.
Une manifestation à la mémoire des enfants du Donbass tués a également eu lieu sur la place de la République populaire de Donetsk (RPD) à Moscou, avec la participation de représentants de l'ambassade de la RPD, des représentants officiels russes et du public.
Nous partageons les sentiments de chagrin de la population du Donbass. Les responsables des crimes contre les enfants commis par le régime de Kiev doivent être punis comme ils le méritent.
Sur le 65e anniversaire de la fondation de l'AIEA
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) célèbre son 65e anniversaire le 29 juillet.
L'Agence est une organisation internationale indépendante appartenant au système de l'ONU. Sa Charte a pour but d'accélérer et de développer l'utilisation de l'énergie nucléaire afin de contribuer à la paix, à la santé et à la prospérité dans le monde. Au cours de six décennies et demie, l'Agence a fait la preuve de son importance et de son efficacité.
L'URSS a été parmi les auteurs de la création de l'Agence; elle a été l'une des premières à ratifier son statut et a fourni un soutien politique, scientifique, technique et matériel à l'organisation. Aujourd'hui, la Fédération de Russie poursuit et encourage cette tradition.
Nous apprécions les efforts déployés par l'Agence pour son aide à tous les États afin qu'ils aient accès aux bénéfices de l'énergie nucléaire pacifique, liés à la fois à l'énergie ainsi qu'aux technologies nucléaires appliquées en médecine, en agriculture, dans l'industrie et dans d'autres domaines.
Nous constatons les efforts déployés par l'AIEA pour renforcer la coopération internationale dans le domaine de la sécurité nucléaire. L'Agence est la seule organisation internationale disposant, conformément à son statut, du pouvoir et des compétences nécessaires pour assurer la vérification des programmes nucléaires nationaux à titre strictement pacifique.
Nous estimons que l'AIEA poursuivra sa contribution remarquable à la coopération internationale dans le domaine des utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire et au maintien de la confiance et de la sécurité dans le monde entier.
Sur un autre anniversaire de la signature de l'Acte final d'Helsinki
Le 1er août marque l'anniversaire de la signature de l'Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), également connu sous le nom d'Acte final d'Helsinki. En 1975, une nouvelle base, plus civilisée et plus sécurisée, a été créée dans la capitale finlandaise afin de permettre la coexistence d'États divisés en deux camps politico-militaires antagonistes, ainsi que de pays neutres cherchant des moyens pour stabiliser la situation sur le continent, dans la région euro-atlantique. Cette étape est par la suite devenue un repère pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l'OSCE, fondée sur le modèle de la CSCE.
Pour être franc, il n'y a pas d'ambiance festive, compte tenu de la situation géopolitique actuelle. La plateforme de Vienne, conçue par les auteurs fondateurs en tant que forum de négociation et de discussion sur la coopération et la consolidation de la paix, s'est transformée, grâce aux efforts de certains États au cours de ces dernières années, en une plateforme de confrontation, désormais accompagnée des atours d'une bouffonnerie qui n'a presque rien à voir avec le travail diplomatique normal. L'aspiration de l'Occident collectif à dicter sans vergogne son idéologie, à monopoliser l'OSCE et à l'utiliser comme un outil contre ceux qui ne souhaitent pas suivre son chemin n'aurait pas pu aboutir à un résultat différent – l'Organisation traverse une crise profonde. Reste à savoir si elle survivra ou non. Beaucoup dépend de la volonté politique des États participants et de leur volonté de corriger les défaillances structurelles de l'OSCE et de revenir à "l'esprit d'Helsinki".
Réponses aux questions:
Question: Comment Moscou perçoit-il les déclarations du chef de l'USAID, Samantha Power, selon lesquelles les États-Unis élaborent un "plan B" ayant pour but d'exporter les céréales d'Ukraine parce qu'ils ne font pas confiance à la détermination de Moscou de respecter l'accord d'Istanbul?
Réponse: Nous tenons à vous rappeler que le 22 juillet dernier, deux documents ont été signés à Istanbul: le Mémorandum d'accord entre la Fédération de Russie et le Secrétariat de l'ONU sur la promotion des produits alimentaires et des engrais russes sur les marchés mondiaux et l'Initiative pour la sécurité du transport des céréales et des produits alimentaires depuis les ports ukrainiens.
Il est encore trop tôt pour parler de la mise en œuvre pratique du Mémorandum et de l'Initiative, seulement quelques jours après. Actuellement, les parties se mettent d'accord sur tous les mécanismes nécessaires pour la mise en œuvre des objectifs fixés.
Nous nous engageons à respecter nos obligations et nous sommes déterminés à mettre en œuvre les accords d'Istanbul de manière efficace. Les efforts constructifs déployés par d'autres pays, y compris une assistance honnête de la part de l'ONU et une approche de bonne foi de la part de la communauté internationale, notamment des pays occidentaux, sont indispensables.
En ce qui concerne le "plan B" des représentants des États-Unis et de l'Ukraine, il s'agit des itinéraires alternatifs déjà existants pour l'exportation des céréales ukrainiennes par voie ferroviaire et fluviale. Selon les informations disponibles, 2,7 millions de tonnes de céréales auraient déjà été exportées d'Ukraine de cette manière. Cependant, les possibilités de ces solutions sont limitées, et l'exportation de la nouvelle récolte par ce moyen posera des problèmes.
Nous ne sommes pas non plus surpris par une énième déclaration négative des officiels américains. Il est assez révélateur que ce soit les Américains qui, l'autre jour, ont bloqué le travail sur un document du Conseil de sécurité de l'ONU qui saluait les accords d'Istanbul. Ça se passe de commentaires, comme on dit.
Question: Le ministre des Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, achève sa tournée de quatre jours en Afrique. Quels sont les résultats de ce voyage? La tournée de Sergueï Lavrov a quasiment coïncidé avec le déplacement sur le continent du représentant spécial des États-Unis, Mike Hammer. Pouvez-vous appeler cela une simple coïncidence? Lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a souligné le caractère inapproprié de la volonté des États-Unis de dissuader les États africains de coopérer avec la Russie. Comment évaluez-vous les actions de la partie américaine?
Réponse: Nous estimons que les résultats de la visite du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, dans les pays du continent africain (qui est désormais achevée, le ministre est en route pour l'Ouzbékistan) sont positifs. Ils témoignent de l'échec des efforts de l'Occident collectif déployés pour isoler la Russie. La Russie est respectée en Afrique en tant que bon ami et partenaire fiable. Les dirigeants des pays africains se sont déclarés prêts à dialoguer avec Moscou, y compris au plus haut niveau. Le deuxième sommet Russie-Afrique, prévu en 2023, devrait favoriser davantage ce dialogue.
De notre côté, nous visons à poursuivre le développement global des relations tant avec les pays du continent qu'avec les organisations régionales, et surtout avec l'Union africaine. Afin de renforcer l'efficacité de nos relations commerciales et économiques, à ce stade, nous nous penchons activement sur l'ajustement de notre système de commerce extérieur.
Il est évident que le rôle croissant de la Russie en Afrique provoque une réaction hostile de la part des États-Unis et de leurs satellites, qui envisagent la région comme une zone de leur influence traditionnelle, qu'ils croient par erreur immuable et éternelle. Étant incapable de modifier ses ambitions coloniales, Washington tente de discréditer au maximum le partenariat russo-africain qui repose sur les principes fondamentaux d'égalité et de respect mutuel. Comme d'habitude, les méthodes de propagande sans scrupule sont utilisées, notamment la publication de fausses informations antirusses par des médias sous contrôle et la diffusion à grande échelle de publications délibérément fausses et commandées sur Internet.
Les diplomates américains travaillant en Afrique n'hésitent pas à se livrer à un chantage direct auprès des dirigeants africains, en leur imposant de manière ultimative de refuser de coopérer avec la Russie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est exprimé de manière brève et succincte: leurs actions sont inconvenantes. On pourrait ajouter que les tentatives intrusives des Américains visant à empêcher le développement des relations russo-africaines rencontrent de moins en moins de compréhension et de soutien de la part des Africains.
Quant à la visite du représentant spécial américain Mike Hammer sur le continent en même temps que le ministre russe, qu'il s'agisse d'une coïncidence ou non, cela ne nous intéresse pas vraiment.
Question: Le chancelier allemand Olaf Scholz a récemment fait une déclaration sur le présumé "manque de fiabilité" de la Russie en tant que fournisseur de gaz. La ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a critiqué la photo des dirigeants (de la Russie, de l'Iran et de la Türkiye) prise lors du sommet de la "troïka" à Téhéran, qu'elle a qualifiée de "défi pour l'Otan". Quel est votre avis sur les perspectives de relations avec le gouvernement de coalition dirigé par Olaf Scholz?
Réponse: Malheureusement, de telles déclarations absurdes et accusations injustifiées à l'encontre de la Russie de la part de représentants de la coalition au pouvoir en Allemagne ne nous surprennent pas, car elles sont exprimées quotidiennement. C'est comme si ce n'était pas l'Allemagne qui détruisait de manière systématique et intentionnelle avec ses alliés de l'UE les principes de base de la coopération énergétique avec la Russie. Nos antagonistes de longue date du parti des Verts sont particulièrement enthousiastes à ce propos.
Pourtant, le gouvernement d'Olaf Scholz ne se limite pas à une rhétorique antirusse agressive. Berlin continue d'approvisionner les forces armées ukrainiennes en armes létales de fabrication allemande et soviétique, soit directement, soit par le biais de programmes d'"échange circulaire" avec les alliés de l'UE et de l'Otan. Ces armes sont notamment utilisées par les néonazis ukrainiens lorsqu'ils bombardent des quartiers résidentiels paisibles et des installations civiles dans la zone de l'opération militaire spéciale et sur le territoire de la Russie. C'est le gouvernement allemand qui appartient aux auteurs et aux ardents défenseurs de l'introduction, de la mise en œuvre rigoureuse et de la multiplication des sanctions illégales contre la Russie au sein de l'UE ainsi que du G7. Nous considérons ces démarches comme une activité hostile visant directement la Fédération de Russie et ayant pour but de lui infliger un maximum de dommages. Non seulement Berlin ne le cache pas, mais il se prononce aussi ouvertement pour la défaite de la Russie sur tous les fronts du conflit entre notre pays et l'Occident collectif.
Selon nous, un tel comportement de la coalition au pouvoir en Allemagne ne révèle qu'une seule chose: le refus total de Berlin d'entamer un dialogue constructif avec Moscou. Nous tenons à rappeler que dans les jours qui ont suivi le lancement de l'opération militaire spéciale, le cabinet dirigé par Olaf Scholz a sacrifié au nom de ses intérêts géopolitiques et de la solidarité transatlantique les relations avec la Russie non seulement sur le plan politique, mais aussi dans les domaines commercial et économique, scientifique, éducatif, culturel et humanitaire, bâties au fil des décennies pendant toute la période d'après-guerre. Cette position a provoqué un exode des entreprises allemandes de Russie, y compris de la coopération vitale pour l'Allemagne dans le secteur de l'énergie. La partie allemande a "gelé" à son initiative les contacts au niveau régional et intermunicipal. La coopération au niveau de la société civile a été arrêtée. Les plateformes de dialogue et tous les formats de coopération interdépartementale sans exception ont été supprimés.
De notre côté, nous restons ouverts aux contacts avec l'Allemagne. Nous voudrions croire que tôt ou tard le bon sens triomphera à Berlin sur ce point puisque nos pays et nos peuples ont toujours été, sont aujourd'hui et continueront d'être non seulement des voisins proches sur le plan géographique en Europe, quelle que soit la conjoncture actuelle et future. Ils sont liés par leur histoire millénaire, qui n'est pas simple du tout et qui a connu des hauts et des bas.