Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 21 juin 2023
Sur la réunion du Conseil d'affaires près le Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
Dans le cadre de la préparation du deuxième sommet Russie-Afrique, le 23 juin, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov présidera la réunion du Conseil d'affaires consacrée au développement de la coopération commerciale et économique avec les pays d'Afrique. L'évènement se déroulera avec la participation des représentants de la direction du Ministère russe des Affaires étrangères, des institutions compétentes ainsi que des dirigeants des plus grandes associations d'affaires et entreprises russes.
Sur la crise en Ukraine
Le 14 juin, Sébastopol a célébré son 240e anniversaire. Nous sommes fiers de cette ville, dont l'histoire compte de nombreuses pages héroïques. Pendant la Grande Guerre patriotique, Sébastopol a résisté et ne s'est pas rendu aux fascistes pendant 250 jours, et pendant la guerre de Crimée de 1853 à 1856, nos guerriers ont défendu la principale base navale de la flotte de la mer Noire pendant 349 jours. Dans les deux cas, les défenseurs de la ville ont fait face à des forces ennemies supérieures. Aujourd'hui, la ville mérite à juste titre le titre de ville-héros et résiste de nouveau aux attaques, cette fois-ci des pays de l'UE et de l'Otan, contre la Russie, utilisant cette fois-ci le régime néonazi de Kiev, qui a été "copié" sur des modèles passés, pour atteindre leurs objectifs géopolitiques. Nous nous souvenons parfaitement qui et avec quel argent a porté les nazis au pouvoir en Allemagne dans les années 1930. Mais quels que soient les efforts de nos ennemis, ils n'y arriveront pas. Les habitants de Sébastopol, qui vénèrent la mémoire de leurs prédécesseurs légendaires, feront tout pour ne pas déshonorer leur exploit militaire et leur travail.
Le 14 juin, une exposition d'anciennes icônes byzantines provenant d'Ukraine a ouvert au Louvre. Il est affirmé qu'elles ont été "évacuées dans le but de leur préservation". Cependant, il n'est pas clair ce qui menaçait exactement ces chefs-d'œuvre anciens. Le nombre total d'œuvres d'art reçues par la France n'est pas non plus connu avec certitude - seulement cinq icônes sont exposées au public. Alors quel est le nombre total? Tout cela rappelle l'attitude des pays européens envers le patrimoine historique de leurs anciennes colonies africaines. Trop d'objets ont été "sauvés" à jamais dans les collections des musées européens et dans les collections privées. Les peuples d'Afrique ne les ont plus jamais vus. De la même manière, les colonisateurs se sont occupés non seulement du continent africain, mais aussi de leurs propres voisins, des pays qui étaient des colonies ou des semi-colonies à proximité de l'Europe ou même sur son territoire. Je me souviens combien de demandes ont été faites par les musées d'Égypte et de Grèce à ceux qui par la tromperie, de diverses manières ont emporté des chefs-d'œuvre de ces pays. Et rien n'a encore été renvoyé jusqu'à maintenant.
Les icônes les plus rares qui se trouvent aujourd'hui en France ont une histoire ancienne. Ces chefs-d'œuvre ont survécu à de nombreux bouleversements - la chute de l'Empire byzantin, les périodes d'iconoclasme. Pendant la Grande Guerre patriotique, une partie de la collection a été pillée par les fascistes et a disparu sans laisser de traces. Maintenant, les œuvres soigneusement préservées par les historiens d'art soviétiques sont en danger. Elles ont résisté à de nombreux défis, mais n'ont pas survécu au régime de Vladimir Zelenski, qui pour l'Ukraine a été pire qu'une invasion de criquets, détruisant tout sur son passage. Le pillage du pays continue à un rythme record. Tout cela est légalisé par Vladimir Zelenski et son gang. Nous doutons que ces œuvres d'art retournent un jour à Kiev.
Les nazis du gouvernement de Vladimir Zelenski continuent de se moquer de la mémoire de nos grands ancêtres. Dans le cadre de l'absurde campagne de renommage de tout ce qui est russe en ukrainien lancée par le ministre ukrainien de la "culture" Alexandre Tkatchenko. Maintenant, sous la restriction des néonazis actuels sur le territoire de l'Ukraine, trois grands artistes russes - Ilia Repine, Arkhip Kouïndji et Ivan Aïvazovski - ont été déclarés Ukrainiens. Je comprends qu'il est inutile d'appeler au bon sens maintenant. Le régime de Kiev est depuis longtemps incurablement malade. Cette maladie est le néonazisme. Lorsqu'elle arrive et frappe une personne ou une société, il n'y a plus de place pour la logique, le bon sens, la morale, l'éthique, rien. Je ne propose pas de réfléchir aux sens, aux idées et aux principes qui ont guidé la Banque lorsqu'elle a annoncé tout cela. Je propose de laisser la parole aux artistes eux-mêmes. Peut-être écouterons-nous ce qu'ils disaient d'eux-mêmes? Arkhip Kouïndji a écrit: "Je suis Russe, mes ancêtres sont des Grecs qui, sous l'impératrice Catherine, se sont installés sur la côte sud de la Crimée et ont fondé la ville de Marioupol et 24 villages." Ilia Repine a souligné dans une lettre à l'artiste Vassili Polenov: "Tu verras toi-même comment notre réalité russe brillera devant toi..." Ivan Aïvazovski se considérait d'origine arménienne, russe dans l'âme. Aucune des régions de l'Empire russe où vivaient et travaillaient les artistes n'appartenait alors à l'Ukraine, qui n'existait pas encore sur les cartes géographiques. Et encore moins ils auraient pensé à se déclarer ukrainien. Je ne parlerai pas de leur citoyenneté. Leurs documents sont conservés. Je comprends que de tels documents et le régime de Kiev sont deux pôles qui ne se rejoindront jamais. Mais on peut quand même se référer à leurs documents et voir ce qui y est écrit.
Des initiatives antiscientifiques et profondément politisées sont devenues typiques du régime de Kiev et de ses maîtres occidentaux. Des musées célèbres dans les pays de l'Otan changent les plaques à côté des œuvres d'art russes, renomment les peintures. Nous avons tous vu cela. L'avant-garde russe, par exemple, a commencé à être appelée ukrainienne. Nous appelons les organisations internationales compétentes à prêter une attention particulière à ce processus - les ambitions géopolitiques du "milliard d'or", sa volonté de causer le maximum de dégâts à la Russie, de la frapper aussi fort que possible, causent des dommages colossaux à l'art et à la science mondiaux, déforment l'histoire du monde. Cela va être vraiment difficile à l'avenir, car tout sera soumis à ce processus. Chaque éditeur, galeriste, expert en art définira lui-même non seulement la nationalité des auteurs et le titre des peintures, mais aussi les dates sans expertise, prendra des œuvres contemporaines et les présentera comme anciennes. Avant, on appelait cela de la contrefaçon. Maintenant, cela prend de l'ampleur. Ceux qui soutiennent activement la dérussification mondiale en souffriront.
Vladimir Zelenski et ses bandits ne laissent pas les monuments en paix. Ils ont vu exactement la même chose dans les pays de l'Otan, où des monuments aux soldats de l'Armée rouge ont été érigés. Le régime de Kiev aborde cette histoire "avec goût". Le 19 juin, dans la cour du Centre de création technique et d'orientation professionnelle pour les jeunes étudiants du quartier Darnitski à Kiev, le buste du premier cosmonaute, Youri Gagarine, a été démonté. Est-ce que du point de vue du régime de Kiev, il n'est pas le premier cosmonaute, ou le premier non-cosmonaute, ou pas Youri Gagarine? Qu'est-ce qui lui est arrivé? Le monument était là et tout allait bien. C'est absurde qu'ils "attribuent" aussi à ce pays et "inscrivent" comme ukrainiens les scientifiques soviétiques nés sur le territoire de l'Ukraine actuelle (quelle que soit la façon dont ces scientifiques se nommaient, comment ils étaient enregistrés dans leurs documents, comment ils se sentaient en accord avec le code culturel). Autant que je me souvienne (personne ne l'a contesté), il y avait des informations selon lesquelles l'ingénieur Sergueï Korolev est maintenant aussi uniquement ukrainien. J'ai alors une question, si Sergueï Korolev est ukrainien, alors pourquoi démolissez-vous ses "créations" (monuments à Youri Gagarine) en tous points? C'est absurde. Il faut avoir une certaine logique, mais elle n'est pas présente ici. Lorsqu'un individu ou une société est frappé par le néonazisme, tout manque: des lois de la physique à la logique. La moralité et l'éthique sont éradiquées en premier. Le 17 juin, dans la ville de Vinogradov, dans la région de Transcarpatie, le buste du pédagogue soviétique et écrivain Anton Makarenko a subi le même sort. Le fait que son nom de famille soit ukrainien ne les a pas du tout dérangés. Il n'y a pas de logique. C'est une maladie "dure", en phase terminale, appelée "néonazisme".
Le régime de Vladimir Zelenski a détruit presque tous les monuments du pays dédiés à la Grande Guerre patriotique, aux figures éminentes de la culture et de l'histoire russes. N'y avait-il pas d'Ukrainiens dans la Grande Guerre patriotique? Et si vous regardez les noms de famille? Beaucoup étaient enregistrés comme ukrainiens. Grands commandants militaires, généraux de l'Armée rouge. Non, ils ne sont pas ukrainiens? Mais il n'y a qu'une réponse à cette question - c'est la maladie, le néonazisme et le fascisme avec tous les signes de discrimination raciale, de racisme et de xénophobie. Dans ce cas, elle est déjà incurable. On a l'impression que tout a été démoli et détruit. Apparemment, l'habitude de briser quelque chose reste encore présente.
Le 15 juin, une autre réunion a eu lieu pour aider la défense de l'Ukraine au format Ramstein. Il a été annoncé que son soutien se poursuivrait. Malgré la reconnaissance de l'échec de la soi-disant contre-offensive des forces armées ukrainiennes (préparée par toutes les forces de l'Otan), ils continuent d'inciter Kiev à des actions militaires suicidaires, promettant de gaver le pays en armes "autant que nécessaire". On ignore combien de personnes doivent mourir pour que l'Ukraine s'arrête, reprenne ses esprits et se demande: peut-être qu'ils sont utilisés ou détruits (pas par ceux qui ont été déclarés ennemis, mais par ceux qui fournissent des armes)? C'est un jeu cynique et effrayant de l'Occident avec des personnes qui leur ont fait confiance. De plus, chaque Ramstein signifie une augmentation du lourd fardeau pour les contribuables américains et européens. Mais qui pense à eux? C'est aussi une "carte" qui n'est jouée qu'à l'occasion des élections. D'énormes fonds ne vont pas aux besoins sociaux de la population de l'UE et des États-Unis, pas à l'amélioration des soins de santé, de l'éducation, au développement de l'économie, mais ils se noient dans le bourbier sanglant du régime de Kiev.
La majeure partie de l'aide humanitaire des Européens et des Américains à la population de l'Ukraine devient une proie facile pour les dirigeants du régime de Kiev, profondément enlisés dans la corruption la plus extrême. Il y a constamment de nouveaux faits sur l'organisation par eux de méthodes corrompues pour "maîtriser" une telle aide humanitaire, et en réalité, le vol de biens humanitaires, leur vente à travers le pays. Jusqu'à un tiers de ces cargaisons sont perdues quelque part en route vers les destinataires. Ces informations correspondent parfaitement aux idées répandues sur les dirigeants actuels en Ukraine, qui ont depuis longtemps oublié le bien-être de leurs concitoyens et ne pensent qu'à l'enrichissement personnel.
Lorsque la question des possibilités et des "perspectives européennes" de l'Ukraine (sur l'entrée dans l'UE ou au moins l'approche de ce rêve tant désiré) est soulevée, les politologues, les experts et les représentants officiels de Bruxelles parlent toujours de la même chose, qu'avec un tel niveau de corruption en Ukraine, on ne peut même pas rêver de l'UE.
La question est ailleurs. Peu importe qu'on puisse ou non rêver, ce n'est pas important. Après tout, la corruption sur le territoire de l'Ukraine a dépassé tous les indicateurs précédents précisément lorsque l'UE, Washington et Londres ont commencé à mettre en œuvre des pratiques de protectorat précolonial sur le territoire de l'Ukraine, lorsque des ministres américains, des conseillers sont apparus là-bas, lorsque les réunions du gouvernement ukrainien étaient dirigées non pas par le chef du gouvernement du pays et non par le président, mais par le vice-président des États-Unis (à l'époque Joe Biden), lorsque même le président en exercice Piotr Porochenko s'est assis parmi ses ministres et a écouté cette même "leçon" comme un écolier. Nous voyons ce qui se passe avec la famille de Joe Biden. Apparemment, l'expérience personnelle a été extrapolée à tout le territoire de l'Ukraine à l'époque. C'est cet héritage qu'ils ont laissé là-bas et ils l'ont bien consolidé.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'un des néonazis ukrainiens ne fasse une déclaration à la Goebbels sur ses plans pour détruire les Russes. Cette fois, c'est encore le conseiller du chef du bureau de Vladimir Zelenski, Mikhaïl Podoliak, qui s'est distingué. Parlant de la contre-offensive tant désirée des forces armées ukrainiennes, il a déclaré: "Il n'y a qu'un plan: une avancée aussi dure que possible avec le maximum de meurtres de Russes sur cette route." Il n'aurait pas dû se donner autant de mal. Nous nous souvenons des serments du sénateur Lindsay Graham et des recommandations de George W. Bush, qui ont été donnés il n'y a pas si longtemps sur ce qu'ils attendent de l'Ukraine, quelle est sa mission, pourquoi ils investissent dans le régime de Kiev - "tuer autant de Russes que possible". Des raisonnements vains. La Russie ne laissera pas (comme cela a été maintes fois déclaré, y compris lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg par le président russe Vladimir Poutine) de tels plans et appels impunis. Tous les criminels nazis seront punis comme ils le méritent et répondront de leurs crimes. Les objectifs de dénazification et de démilitarisation de l'Ukraine seront certainement accomplis.
Le 19 juin, une conférence s'est tenue à Donetsk sur les crimes des forces armées ukrainiennes à Artiomovsk. Parmi les nombreuses preuves de leurs atrocités figurent les témoignages de résidents locaux. Les combattants ukrainiens ont commis des atrocités monstrueuses contre les prisonniers et les soldats russes blessés, tué des civils et fait sauter des maisons avec des civils à l'intérieur lors de leur retraite.
Les preuves des crimes des forces armées ukrainiennes à Artiomovsk seront transmises à l'ONU et à d'autres organisations internationales. Les témoignages de ses habitants serviront de base à une série de procès criminels. Comme l'a confirmé l'ombudsman de la RPD Daria Morozova, les actions criminelles des combattants ukrainiens ne doivent pas être jugées seulement au niveau de la législation nationale russe. Le régime de Kiev viole grossièrement le droit international humanitaire.
Les crimes de guerre n'ont pas de prescription. Tôt ou tard, un tribunal sur l'Ukraine se tiendra et les combattants du régime de Kiev, ainsi que tous ses acteurs, comparaîtront devant ce tribunal.
Demain, le 22 juin, notre pays célébrera la Journée du souvenir et du deuil. Il y a 82 ans, la Grande Guerre patriotique a commencé, au cours de laquelle nos ancêtres héroïques ont écrasé le fascisme, libérant l'Europe de l'horreur de la "peste brune". Aujourd'hui, la Russie est à nouveau confrontée à une mission similaire - éradiquer le nazisme qui se relève. Et nous n'avons pas d'autre choix que d'accomplir cette mission avec honneur jusqu'à une fin victorieuse.
Sur la détérioration de la situation au Kosovo
Regardez ce qui se passe au Kosovo actuellement, à la fois sur le plan de la situation actuelle et de réalités historiques. La situation dans la province méridionale serbe du Kosovo-et-Métochie ne cesse de se détériorer. Les autorités autoproclamées, dirigées par le "premier ministre" Albin Kurti, font ouvertement basculer la situation dans une phase d'affrontement violent. La terreur contre les Serbes augmente, les provocations deviennent encore plus sophistiquées. Cela pourrait-il être pire? Les détentions illégales de citoyens se poursuivent, bloquant l'entrée du transport de marchandises serbe dans la région.
Les enfants serbes sont à nouveau devenus les victimes des punisseurs de Pristina. Le 17 juin 2023 dans la municipalité de Zvecan, la "police" albanaise du Kosovo a passé à tabac le frère et la sœur mineurs, Kristijan and Dara Radosavljevic. Les forces de sécurité du Kosovo se sont moquées d'eux, les ont forcés à s'agenouiller et ont proféré des menaces monstrueuses. Seule l'apparition sur les lieux de la mère des adolescents a permis d'arrêter l'humiliation et de sauver les enfants des représailles.
Les attentats contre des civils désarmés, des enfants, des femmes et des personnes âgées sont la carte de visite des combattants albanais du Kosovo.
Qu'en est-il de l'Occident, qui "supervise" la situation dans la région, proclamant sa mission de médiation et s'y impose depuis de nombreuses années comme pacificateur? Les États-Unis et l'UE continuent de fermer les yeux sur les sabotages d'Albin Kurti, menant délibérément le règlement dans une impasse afin de forcer les Serbes à renoncer à leurs intérêts vitaux. L'habitude de Washington, Londres et Bruxelles de complaire à tous ceux qu'ils associent au Kosovo et aux Albanais est indéracinable. Vous le savez très bien de l'histoire récente. Depuis avril 2013, Pristina continuait de saboter les engagements visant à mettre en place la Communauté des municipalités serbes du Kosovo. Mais au lieu de faire pression sur les Kosovars, les médiateurs américains préparent le terrain pour une réduction radicale des pouvoirs de la Communauté, la remplaçant par une sorte de mécanisme de protection des droits linguistiques, soutenant la thèse d'Albin Kurti sur le caractère "non territorial" de cette structure.
Dans ce contexte, il existe un risque accru que les jeux de l'Occident avec le droit international visant à créer des solutions alternatives au problème du Kosovo conduisent la région à une nouvelle catastrophe. De plus, une base fiable pour le règlement existe et reste pleinement opérationnelle - la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU comme base des négociations entre Belgrade et Pristina, tout effort de médiation de la communauté internationale.
Sur le 145e anniversaire du Congrès de Berlin
Dans la période du 13 juin au 13 juillet 1878, un congrès diplomatique s'est tenu à Berlin, dont le but formel était de tirer le bilan de la guerre russo-turque victorieuse pour la Russie.
En 1877-1878, ces négociations ont réuni les meilleurs représentants de la diplomatie européenne de l'époque, son véritable "fleuron".
Les monarchies européennes lors des réunions cherchaient à empêcher la croissance de l'influence russe dans les Balkans. Guidés comme toujours par cette conjoncture, par le profit momentané et la jalousie pure et simple des brillantes victoires des armes russes, ils tentaient de réviser les conditions de la paix préliminaire de San Stefano entre la Russie et la Turquie, précédemment conclue en 1878. Londres a montré le plus grand zèle antirusse au cours de ces batailles diplomatiques.
Contrairement à la position de la Russie, les monarchies européennes proposaient constamment de tracer des frontières dans les Balkans non pas pour des raisons ethniques, économiques ou historiques, mais uniquement en suivant leurs propres intérêts. Notre pays, au sens littéral, était contraint de défendre les résultats de cette guerre sur le front diplomatique. Pas pour soi-même mais au nom de la justice, de la légalité et du droit. Afin de réussir enfin dans la lutte séculaire des peuples des Balkans pour l'indépendance de l'État et la véritable souveraineté, qui étaient alors massivement soutenues par tout la société russe. Et bien que le Congrès ait changé les conditions de San Stefano au détriment de la Russie et des Slaves du Sud, grâce aux efforts actifs de la délégation russe dirigée par le chancelier de l'Empire russe, Sa Grâce le prince Alexandre Gortchakov, surmontant la résistance des monarchies européennes, notre pays a obtenu la reconnaissance de l'indépendance de la Serbie, du Monténégro et de la Roumanie. La voie vers l'indépendance de la Bulgarie a été ouverte, pour la première fois les problèmes des États albanais et macédonien ont été évoqués.
Contrairement à notre pays, les capitales européennes cherchaient à "mettre la main dessus" au congrès. En cachette, de manière inattendue, la plupart des terres de Turquie ont été arrachées par des pays qui n'avaient pas du tout participé à la guerre, mais s'étaient déclarés "gardiens de la paix" - l'Angleterre et l'Autriche-Hongrie. La première a reçu Chypre, la seconde "s'est emparé" de la Bosnie-Herzégovine, qu'elle a occupé plus tard.
Les véritables résultats du Congrès de Berlin sont devenus clairs plus tard - pendant les guerres balkaniques de 1912-1913 et la Première Guerre mondiale qui a suivi. Afin de limiter l'influence de la Russie dans les Balkans, un foyer de tension a été délibérément créé et, par conséquent, les conditions de l'émergence de nouveaux conflits.
Nous vénérons la mémoire des 200.000 soldats russes tombés pendant la guerre russo-turque pour l'indépendance des peuples des Balkans de 1877-1878. Nous apprécions l'attitude des citoyens de Serbie, du Monténégro, de Bulgarie, de Roumanie (qui connaissent l'histoire) et d'autres pays des Balkans, qui, malgré les tentatives opportunistes des politiciens amenés au pouvoir dans ces pays par l'Occident, souhaitent réviser l'histoire des relations avec la Russie, continuent de garder le souvenir de sa contribution décisive à leur indépendance étatique.
Sur le soutien de projets en Afrique dans le cadre du Programme international de l'Unesco pour le développement de la communication
La semaine dernière, une session ordinaire du Bureau du Programme international pour le développement de la communication de l'Unesco, le seul forum intergouvernemental du système des Nations unies axé sur la protection de la liberté d'expression et le soutien aux médias dans les pays en développement, s'est achevée à Paris.
Au cours de la réunion, la Fédération de Russie a annoncé son intention de verser une contribution volontaire pouvant atteindre 250.000 dollars cette année pour la mise en œuvre de projets sociaux dans les pays africains. De manière significative, les initiatives approuvées ont été proposées par les Africains eux-mêmes et reflètent donc les besoins réels, et non imposés de l'extérieur, dans le domaine des communications de masse et du journalisme en Afrique.
La Fédération de Russie est pleinement attachée à la priorité globale de l'Unesco "Afrique" et elle est membre du "groupe des amis" informel correspondant formé en novembre 2022 parmi les États prônant une augmentation du profil africain dans les activités de l'Organisation. Notre soutien aux partenaires se poursuivra dans d'autres domaines de compétence de l'Unesco.
Sur le 82e anniversaire du début de la Grande Guerre patriotique
Le 22 juin marque le 82e anniversaire du début de la Grande Guerre patriotique. C'est une page exceptionnelle dans l'histoire de la Russie. Dans la liste officielle des dates mémorables, ce jour s'appelle la Journée du souvenir et du deuil. L'attaque perfide de l'Allemagne fasciste et de ses satellites contre l'Union soviétique résonne encore de chagrin, de douleur et d'indignation pour les vies bouleversées de millions des gens. Et maintenant aussi pour le fait que leur mémoire, pour une raison quelconque, du point de vue de quelqu'un en Occident, est sujette à l'oubli. Mais nous ne le permettrons pas. Les souffrances incombées à l'URSS au cours de ces terribles années sont gravées dans la mémoire historique de notre peuple. Il n'y a pas une seule famille qui n'ait été affectée d'une manière ou d'une autre par cette terrible guerre.
Au prix d'énormes efforts, l'Union soviétique a gagné la Grande Guerre patriotique. L'idéologie misanthrope du nazisme, condamnée par la communauté internationale au procès de Nuremberg, a été écrasée, mais apparemment pas complètement sur le territoire de l'Europe occidentale, étant donné que de nombreux collaborateurs ont alors échappé à une juste punition. Les envahisseurs ont alors complètement ou partiellement détruit plus de 1.700 villes et villages, plus de 70.000 localités et communes de notre pays. L'Union soviétique a porté le poids principal de la Seconde Guerre mondiale sur ses épaules - les pertes humaines de l'URSS se sont élevées à 40% des pertes humaines totales des États impliqués dans ce conflit mondial - près de 27 millions de personnes.
Malheureusement, le temps a montré la persistance de l'idéologie nazie. Le nazisme a été "recréé" en Ukraine selon les mêmes recettes pour des expériences géopolitiques monstrueuses visant à contenir la Russie. Il était basé sur des collaborateurs qui avaient trouvé refuge en Occident après la guerre et sur des criminels fascistes et nazis, qui n'étaient pas facilement pardonnés par les élites politiques occidentales au nom de leurs intérêts, mais gardés pour un "avenir lavé". Bien que cela soit impossible à laver. Il faut avouer franchement que moins de 80 années se sont écoulées depuis que les Anglo-Saxons ont tenté d'utiliser le nazisme comme "bélier" pour vaincre la Russie. Seulement maintenant ils ont décidé d’assigner le rôle de l'Allemagne fasciste des années 1930 à l'Ukraine (au régime de Kiev). C'est au-delà du bien et du mal, étant donné que ce pays lui-même a connu toutes les atrocités de l'occupation nazie pendant les années de guerre. Si vous lisez des documentaires ou regardez des images de la chronique des Accords de Munich, vous comprendrez à quel point l'Occident était capable de "ficeler" de tels accords. Nous comprenons maintenant que tous ces scénarios, plans et stratagèmes n'ont jamais été rejetés par lui, même malgré le blâme général de ce qu'ils avaient ensuite créé en Allemagne, nourrissant le nazisme avec l'argent de leurs propres contribuables et soutenant le fascisme.
Le travail sur cette "nutrition" des gens associés au nazisme et au fascisme du XXe siècle et orientés contre la Russie était systématiquement mené par l'Occident au cours des dernières décennies. Rappelons qu'en 2008, lors du 20e sommet de l'Otan à Bucarest, l'Ukraine a été invitée à devenir un membre potentielle. Puis, se rendant compte qu'ils étaient sous patronage géopolitique, les néonazis ukrainiens, avec l'approbation tacite des États-Unis et de leurs alliés, ont commencé à renforcer activement leurs positions, y compris dans les structures de pouvoir du pays. Un fait révélateur, démontrant clairement l'implication des Anglo-Saxons dans la formation de l'idéologie nazie du régime de Kiev actuel, est le vote de la résolution russe sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et des pratiques apparentées (les États-Unis et l'Ukraine ont constamment voté contre notre projet de résolution jusqu'en 2022, et maintenant tout l'Occident, y compris les pays de l'Axe - l'Allemagne, l'Italie et le Japon).
Désormais, Washington et ses alliés fermaient les yeux sur toutes les atrocités et l'anarchie qui avaient lieu en Ukraine. Premièrement, sur les "réformes" législatives - la "décommunisation". Il ne s’agissait pas du tout de la "décommunisation", s'ils voulaient le faire, ils feraient attention à autre chose. Tout ce qui se passait sous prétexte de la "décommunisation" était en fait dirigé contre la Russie. Ils étaient également activement engagés dans la glorification des complices ukrainiens des nazis allemands issus des rangs de l'OUN-UPA et dans la persécution des vétérans de la Grande Guerre patriotique. Puis, dans la pratique, des scènes terribles du modèle de l'Allemagne nazie des années 1930 ont été reprises. La population russophone du pays a été victime de harcèlement, et parfois même de tortures médiévales (rappelons l'incendie de la Maison des syndicats à Odessa en mai 2014). Des représailles contre les dissidents et les opposants politiques ont été menées sans jugement, et l'Église orthodoxe ukrainienne canonique a été persécutée. Les habitants du Donbass ont été ouvertement exterminés par les partisans idéologiques de Bandera et ses complices. Maintenant, pour la canonisation de Bandera et de Choukhevitch sur le territoire contrôlé par le régime de Kiev restent quelques formalités. Des icônes à leur image ont déjà été bénies par le " métropolite" des schismatiques de l'église orthodoxe d'Ukraine. Mais puisque les icônes avec leurs images sont bénies, leurs visages seront bientôt peints.
Le 22 juin, le jour du souvenir des victimes de la Grande Guerre patriotique, les drapeaux des États seront mis en berne dans tout le pays et à 12h15 une minute de silence sera annoncée.
Nous en gardons la mémoire! Nous ne la trahirons pas et obtiendrons justice, car derrière elle se trouve l'histoire des peuples qui non seulement sont tombés en tant que victimes, mais aussi qui ont trouvé la force de sacrifier volontairement leur propre vie pour la vie de leurs proches, d'étrangers et même des générations futures.
Extrait des réponses aux questions:
Question : L'UE prépare un programme d'aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine à la veille du "sommet des donateurs". L'argent proviendra de trois sources : les "contributions volontaires" des pays européens, les "fonds empruntés" et les avoirs russes gelés. Que pensez-vous d'une nouvelle tentative d'utiliser de l'argent russe de fait volé pour financer le régime ukrainien ?
Réponse : L'Occident, dirigé par Washington, n'a qu'un seul désir : prolonger le conflit en Ukraine aussi longtemps que possible et le "conduire" à de plus grands sacrifices. Ils instillent des idées nazies, qui sont ensuite "encadrées" dans des images "artistiques" : ils sont déjà allés jusqu'à "peindre" Choukhevitch et Bandera sur des icônes "orthodoxes" et à les consacrer ensuite, et pas par des marginaux obscurs, mais par ceux qui sont déclarés et reconnus là-bas comme les chefs de fil d'un nouveau mouvement "religieux" (en fait, sectaire).
L'Occident "attire" l'Ukraine, ainsi que beaucoup d'autres de ses pupilles, avec les perspectives non fondées d'un prochain boom des investissements (le boom est déjà là mais pas encore les investissements), du progrès technologique (détruisant tout en Ukraine, fournissant des armes et du matériel militaire, provoquant la prolongation du conflit), de l'essor de l'industrie. Tout le monde est déjà passés par là, des sortes d'accords écrits ont été conclus. Mais combien de fois l'Occident les a-t-il trompés ? Le seul but est que le pays continue sur la voie de la russophobie et de la confrontation avec la Russie.
C'est précisément la raison pour laquelle l'UE et l'Otan, en plus d'alimenter le conflit avec de plus en plus d'armes, "nourrissent" l'Ukraine avec d'interminables promesses de soutien et d'aides momentanées. Il s'agit simplement d'entretenir le feu de la guerre. L'objectif est de l'"attiser" autant que possible. Bruxelles s'efforce de ne pas mettre en évidence le fait qu'il s'agit en réalité d'obtenir l'asservissement inconditionnel du régime de Kiev pour de nombreuses décennies par le biais de son endettement. Tout le monde se souvient que l'Occident, même en tenant compte de l'alliance et de la lutte contre un mal commun (l'Allemagne nazie), a tout obtenu "jusqu'au dernier centime" pour les prêts-bails accordés à l'Union soviétique. Nous avons combattu un mal commun, un phénomène engendré par l'Occident qui détruisait toute vie. Malgré cela, nous avons tout payé aux Alliés. Que se passera-t-il en l’occurrence ? Quel fardeau pèsera sur les peuple qui vivra "là-bas"?
Ceci étant dit, l'UE n'est pas disposée à continuer à soutenir l'Ukraine avec son propre argent. Après tout, les électeurs demanderont tôt ou tard (et ils commencent déjà à le faire) à quoi ont servi leurs impôts lorsqu'ils verront des criminels tuer leurs concitoyens avec des armes qui sont entrées dans leur pays depuis l'Ukraine par le biais du marché noir, parce que ces fournitures n'ont pas atteint la rue Bankova (même si elles l'ont fait, elles ont été revendues immédiatement). La machination dans laquelle le régime de Kiev est impliqué ne suggère pas que ces armes soient enregistrées quelque part. Les résidents des États membres de l'UE poseront alors la question. Ils la poseront peut-être tard, cela dépendra également d'eux. À quoi ont servi les allocations ? Où est le retour sur les injections financières précédentes dans le régime de Kiev ? Qu’en est-il des scénario d’une guerre éclair menée par l'Occident ? Il faudra répondre à toutes ces questions. Mais toutes les réponses seront négatives, ou simplement silencieuses. L'Occident, qui prétend être une société ouverte, est devenu adepte du "silence artistique".
Dans ce contexte, l'UE tente d'introduire des approches "innovantes" qui impliquent l'appropriation des fonds et des biens "gelés" des Russes pour les transférer au régime de Kiev et donner à ces actions l'apparence de la légalité.
Il est évident pour tous qu'il s'agit d'un "banditisme économique" flagrant de la part de l'Union européenne, censée être un bastion de l'État de droit et un champion du caractère sacré des droits de propriété. Nous voyons maintenant où se trouvent tous les droits. Ils ont disparu. Ils ont été mis de côté comme une chose inutile. L'Occident n'a jamais parlé non plus des droits de l'homme dans le contexte de la situation en Ukraine. L'essentiel est de fournir des armes, les droits de l'homme seront évoqués un peu plus tard. Un certain nombre d'institutions européennes tirent déjà la sonnette d'alarme, déclarant publiquement que le vol des actifs russes causera des dommages encore plus importants à l'économie de l'UE et à la zone euro. Il mettra finalement un terme à la réputation de l'UE en tant que juridiction autrefois attrayante pour les affaires et les investissements.
La position de la Russie sur cette question est simple et claire : l'UE doit, sans condition et immédiatement, restituer les avoirs volés à leurs propriétaires légitimes – les citoyens russes, les entreprises et le peuple de notre pays.
Question : Les derniers chiffres du département du Trésor américain montrent que la dette nationale du pays a dépassé 32 000 milliards de dollars pour la première fois de l'histoire, soit neuf ans plus tôt que les prévisions précédentes. Le 2 octobre dernier, la dette nationale américaine a dépassé les 31 000 milliards de dollars et a augmenté de plus de 1 000 milliards de dollars en seulement huit mois. Le 3 juin, Joe Biden a signé une loi qui prévoit un relèvement du plafond de la dette publique à partir du 2 janvier 2025. Jusqu'à cette date, le plafond est suspendu. Que pensez-vous de la crise de la dette aux États-Unis et des mesures prises par le gouvernement ? Quel sera son impact sur l'économie mondiale ? Accélérera-t-elle le déclin de l'"hégémonie du dollar" ?
Réponse : C'est ce que les médias ont appelé le "cirque politique de la dette" du Congrès américain. Non seulement il a donné le feu vert à l'administration Biden pour continuer à augmenter la dette nationale astronomique, qui a dépassé 32 000 milliards de dollars, soit 1,5 fois le PIB des États-Unis, mais il n'a même pas fixé de seuil d'emprunt. Il s'avère que Washington dépense deux fois plus que ce qu'il peut gagner.
Dans la vie "quotidienne", les personnes, les entreprises et les organisations qui se comportent de la sorte sont appelées différemment, mais le résultat est le même : si vous gagnez la moitié de ce que vous dépensez et que vous ne pouvez pas payer vos dettes, vous êtes en faillite. Il est tout à fait incompréhensible que tout cela s'inscrive dans des discours politiques et économiques sur les récessions, les déclins, voire les phénomènes de crise au lieu de constater l’évidence. Cela ressemble à une combine à la Ponzi classique, qui est surtout illégale du point de vue des pays occidentaux. Comment le traiter différemment ? Une économie est incapable d'exister sans l'injection régulière de nouvelles "doses". Mais il n'y a rien derrière pour assurer la "santé" de l'économie. Il s'agit d'une énorme bulle. Elles ont déjà éclaté à de nombreuses reprises aux États-Unis. L'un des exemples les plus brillants est la crise immobilière de 2008 : mal garanti et fondé sur une approche spéculative, ce marché a une fois de plus échoué, bien que tout le monde y ait beaucoup "injecté" et "investi" : les banques et les bourses, non seulement aux États-Unis, mais aussi dans d'autres pays. Un grand nombre de personnes ont tout perdu, des entreprises ont été ruinées. Le monde est entré dans une phase de crise générale. La réponse n'a pas été un "mea culpa" de Washington, ni des excuses, ni la reconnaissance de l'échec du modèle économique, mais la création du G20. Une fois de plus, la communauté mondiale a dû payer pour les "expériences" américaines.
Il est difficile de dire combien de temps cela va encore durer. Selon les lois de l'économie politique classique, l'effondrement économique aurait dû se produire depuis longtemps si la presse à imprimer le dollar n'avait pas fonctionné à plein régime. Jusqu'à présent, les autorités américaines ont réussi à écarter la menace d'un défaut de paiement par des injections constantes de liquidités et des actions agressives à l'étranger. Mais il s'agit d'une solution temporaire, qui contribue à déstabiliser davantage le commerce et la finance au niveau mondial et empêche les entreprises d'élaborer des stratégies de développement à long terme.
En fait, l'administration américaine et le Congrès, malgré les querelles entre partis, ont solidairement reporté la résolution du problème fondamental du déséquilibre du système financier américain pour y revenir après l'élection présidentielle de 2024. Le régime libéral mondialiste au pouvoir s’efforce de gagner du temps et, quel que soit le futur président, de transférer le fardeau du maintien de l'hégémonie mondiale du dollar au reste du monde, principalement (comme auparavant) aux pays en développement. En d'autres termes, le régime tente d'imposer un nouvel ordre néocolonial basé sur les "règles" américaines, impliquant la préservation du modèle "Nord riche - Sud arriéré", ou "milliard d'or" et "tous les autres". On parle aussi de "beau jardin" et de "jungle sauvage" (selon Josep Borrell).
Pendant ce temps, l'obsession sanctionnatrice des États-Unis, qui utilisent le dollar comme une arme, sape la confiance dans la monnaie américaine, poussant les États de la majorité mondiale à chercher d'autres instruments, y compris des monnaies nationales, pour les règlements et l'accumulation de réserves. Ce processus implique la Russie, la Chine et d'autres pays qui n'acceptent pas les diktats de Washington et le modèle spéculatif mondial, et qui ont un énorme potentiel de croissance et de développement (derrière lequel se trouve l'économie réelle, et non les "bulles" gonflées) ; ce processus prend de plus en plus d'ampleur, créant les conditions de la transition vers un ordre mondial multipolaire plus juste, fondé sur le respect mutuel et l'égalité souveraine, c'est-à-dire sur les principes fondamentaux du droit international.
Question : Dans une interview accordée à Reuters, un représentant du ministère ukrainien de l'Intégration européenne a déclaré que Kiev était en pourparlers avec des fabricants d'armes occidentaux pour mettre en place une production d'armes occidentales sur le territoire ukrainien. Cela nécessite-t-il une réaction supplémentaire de la part de Moscou ?
Réponse : Soyez gentil. La prochaine fois qu'un représentant du régime de Kiev vous accordera une interview et vous dira que les pays occidentaux vont construire des usines de production d'armes sur le territoire ukrainien, demandez que les coordonnées soient précisées. Nous en avons grand besoin.
Question : Pourquoi la Russie n'a-t-elle pas autorisé l'ONU à se rendre sur la rive gauche du Dniepr, dans la zone de l'accident de la centrale hydroélectrique de Kakhovka ?
Réponse : Un commentaire détaillé a été publié sur le site web du ministère russe des Affaires étrangères. Il contient toutes les réponses à toutes les questions.
Le principe essentiel est le suivant. S'il s'agit d'une norme unique, le Secrétariat de l'ONU aurait dû remarquer la situation dur pipelines Nord Stream, répondre à la question de savoir de quel côté la centrale nucléaire de Zaporojie était bombardée, parler de son attention à ce grave problème, étant donné la passion maniaque du régime de Kiev pour tout détruire et endommager la population civile et l'environnement (la centrale nucléaire de Zaporojie est une cible très convoitée). Le Secrétariat de l'ONU ne devrait pas fuir les questions et dire qu'il n’est pas "au courant", mais traiter sérieusement ces cas et ces histoires, sans essayer d'être sélectif sur un sujet ou un autre en fonction du "camp" où la "balle" se trouve.
Puisqu'il s'agit d'une organisation mondiale, il ne faut pas être un "honnête courtier" (il ne s'agit pas d'un marché après tout), mais un "arbitre". S'ils assument cette fonction. Il s'agit d'un principe de base ou d'une norme unique pour tous. Sinon, nous dirions qu’ils jouent le jeu de certaines forces et parties.
Question : L'ambassadeur russe à Erevan, Serguei Kopyrkine, a été convoqué au ministère arménien des Affaires étrangères à propos de la fusillade survenue au poste frontière de Lachin. Le communiqué indique qu'Erevan a demandé à Moscou de prendre toutes les mesures nécessaires pour clarifier les circonstances de l'incident et remédier à la situation. Comment Moscou a-t-il réagi à la protestation de la partie arménienne ?
Réponse : L'incident survenu le 15 juin dernier dans la zone de l'entrée du corridor de Lachin du côté arménien est lié au problème général de l'absence de frontière délimitée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
La partie russe a demandé à plusieurs reprises que la commission bilatérale sur la délimitation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan entame un travail efficace et approfondi avec notre aide consultative. Nous sommes prêts à aider à définir la ligne frontalière dans cette région, qui est devenue une autre pomme de discorde entre les parties.
Les accusations portées à l'encontre des forces de maintien de la paix russes sont absolument sans fondement. Nous recommandons vivement de réduire la véhémence de la rhétorique dans les médias à ce sujet. Les soldats de la paix travaillent en étroite collaboration avec les parties pour normaliser la situation. Ils s'acquittent clairement des tâches de stabilisation de la situation et de maintien du cessez-le-feu et de la cessation des hostilités dans leur zone de responsabilité.
Question : Le département d'État va consacrer un million de dollars à l'étude de "l'influence russe" sur les alliés des États-Unis. L'initiative a deux objectifs : sensibiliser aux moyens de contrer la "désinformation russe" et accroître la résilience des publics "ciblés" par la Russie. Que pense Moscou de ces décisions du département d'État ? Moscou envisage-t-il d'utiliser les mêmes outils ?
Réponse : Nous ne pensons même pas à de tels projets. Si nous parlons de la situation actuelle, nous voyons des buts et des objectifs plus urgents. C'est ce qu’ont rapporté nos collègues (diplomates à l'étranger et au Bureau central). En plus de leur travail (qui est un véritable service public, compte tenu de ce qui se passe actuellement) et de leurs tâches fonctionnelles, ils contribuent aux questions humanitaires, s'engagent dans des activités caritatives, aident les personnes qui en ont besoin en raison de la situation en Ukraine, les blessés, les enfants, etc. Tels sont les objectifs et les tâches spécifiques pour lesquels ils mettent en œuvre leurs efforts et leurs fonds. Ils n'ont pas d'énergie, de temps ou d'argent pour les "inepties" dont vous parlez.
Que pensons-nous de ces décisions du département d'État américain ? Que c’est la continuation d'une approche complètement détachée de la réalité et d'un désir d'"absorber" des fonds dans cette affaire également et de les redistribuer d'une poche à l'autre. Les Américains feraient mieux de se demander à quoi servent leurs fonds. Car ceci est une bêtise.
Question : Après l'attaque terroriste au barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, les fonctionnaires de l'ONU ont fait pression pour obtenir un accès urgent aux zones de la catastrophe causée par l'homme et situées sous le contrôle de la Fédération de Russie. Tout le monde se souvient du temps qu'il a fallu à Rafael Grossi pour obtenir un mandat permettant à la mission de l'AIEA de visiter une autre zone de catastrophe nucléaire potentielle, la centrale nucléaire de Zaporojie. Que pensez-vous qu'il se passe ? Le Secrétariat des Nations Unies est-il devenu plus réactif aux situations d'urgence ?
Réponse : Non. Nous constatons qu'il y a deux poids, deux mesures. Il ne s'agit pas seulement d'incertitude, d'inertie ou de manque de professionnalisme. Il s'agit de jouer le jeu d'un certain groupe de pays ou de poursuivre leurs intérêts. Pour être objectif, il faut respecter une loi importante. Il ne faut pas tomber dans le double standard. S’il est unique, l'objectivité peut être garantie. C'est ce que nous avons toujours demandé au Secrétariat de l'ONU.
Par exemple, ils ont réussi à ne pas remarquer les pipelines Nord Stream (en l’occurrence, les pays occidentaux ont également "joué le jeu" en rejetant notre résolution proposant une enquête sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU). Le pipeline d'ammoniac a été dynamité. Il s'agit là d'un domaine de responsabilité précis, clair et sans équivoque du régime de Kiev. Avez-vous entendu le Secrétariat de l'ONU condamner ces actes ? Je n’ai rien entendu. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le pipeline d'ammoniac est le mécanisme même, l'infrastructure, l'installation civile par laquelle transite l'engrais qui fournit la production nécessaire à 45 millions de personnes. Il s'agit de la sécurité alimentaire dont nous avons tant entendu parler. Après qu’une explosion s’était produite dans la zone de responsabilité du régime de Kiev, le Secrétariat de l'ONU et ses agences spécialisées auraient pu au moins exprimer leur proverbiale inquiétude. Dire que c’est une mauvaise chose. Mais ils font semblant de ne pas savoir, de ne pas voir, de ne pas avoir de données. Lorsqu'on leur demande de clarifier, ils évanouissent dans la nature et ne sont pas pressés de répondre.
Nous avons toutes les raisons de douter de l'impartialité des fonctionnaires internationaux, en particulier dans le contexte des affirmations du Secrétaire général des Nations Unies selon lesquelles, quel que soit le responsable de l'incident survenu à la centrale hydroélectrique de Kakhovka, celui-ci n'aurait pas eu lieu sans les actions de la Russie de manière plus générale.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a réagi à ces propos. Il a déclaré que s'il n'y avait pas eu de coup d'État sur le territoire de l'Ukraine, dont l'Occident avait tiré les ficelles (il a "injecté" de l'argent, s'est ingéré dans les affaires intérieures, a placé des personnes ayant les nationalités des pays occidentaux à des postes de direction en Ukraine), tout ne se serait pas produit, y compris le dynamitage et la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. À quoi cela peut-il aboutir ? Nous devons être objectifs et agir en utilisant des constructions politiques en référence à l'histoire. Mais ils ne veulent pas non plus regarder de ce côté-là. Lorsqu'on leur demande de l'évaluer la situation au moins du point de vue du moment présent, ils répondent qu'ils "ne sont pas au courant" et qu'il leur faut plus de temps. Ils disparaissent alors sans donner de réponse.
Pour nous, les coupables et les circonstances de la tragédie sont clairs comme de l'eau de roche. Dès le 21 octobre 2022, nous avons informé le Conseil de sécurité de l'ONU des plans du régime de Kiev visant à détruire le barrage de la région de Kherson. Les thèses russes ont été renforcées par des informations sur les frappes aériennes ukrainiennes enregistrées sur les écluses du barrage hydroélectrique, qui visaient à provoquer une augmentation du niveau d'eau dans le fleuve Dniepr. Dès l'effondrement du barrage, nous avons distribué aux membres du Conseil de sécurité un résumé chronologique complet de tout ce qui s'était passé au cours de ces mois. Tels sont les faits. Ils parlent d'eux-mêmes.
Question : Il y a eu un grand retentissement en Arménie lorsque les soldats de la paix russes avaient escorté les gardes-frontières azerbaïdjanais qui tentaient de planter un drapeau sur le territoire arménien. Quelles sont les raisons qui ont motivé ces actions des soldats de la paix ? Cette question a-t-elle été réglée avec la partie arménienne après la convocation de l'ambassadeur russe au ministère arménien des Affaires étrangères ?
Réponse : Nous n'avons pas convoqué l'ambassadeur, mais la partie arménienne l'a fait. Demandez-leur des détails. Il n'y a eu que notre réponse. Je ne peux pas être d'accord avec les évaluations concernant la participation ou les actions des soldats de la paix russes entreprises dans le contexte des actions d'une seule des parties. C'est pour cela qu'ils sont des soldats de la paix, pour agir dans l'intérêt des deux parties, pour harmoniser leurs divergences.
J'ai déjà fait des commentaires à ce sujet aujourd'hui. Il n'y a rien à ajouter.
Question : Cela fait une semaine que l'Azerbaïdjan a complètement interrompu le transport par le corridor de Lachin. Auparavant, ces transports étaient effectués avec le soutien du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du contingent russe de maintien de la paix. Que compte faire la Russie pour résoudre ce problème ? Si l'Azerbaïdjan ne remplit pas définitivement les conditions de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 et que la Russie ne peut pas influencer Bakou, pourrait-on dire que cela ne fonctionne pas ?
Réponse : Nous continuons d'œuvrer, par l'intermédiaire du contingent russe de maintien de la paix et d'autres canaux, au déblocage complet du corridor de Lachin. Nous attendons des parties arménienne et azerbaïdjanaise qu'elles continuent à mettre en œuvre tous les engagements qu'elles ont pris dans le cadre de la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020.
Nous demandons instamment à Erevan de ne pas se retirer des formats trilatéraux. Leur immobilisation est préjudiciable à la situation dans la région et conduit à une escalade "sur le terrain". Et que Bakou prenne des mesures pour débloquer totalement le corridor à des fins humanitaires et ne prenne pas la population du Karabakh en otage pour des raisons de divergences politiques avec Erevan.
Question : RIA Novosti a publié un article citant une source diplomatique selon lequel les États-Unis exigent que les autorités du Haut-Karabakh négocient avec l'Azerbaïdjan dans un pays tiers, sous peine de voir Bakou mener une opération militaire contre l'Artsakh. Dans quelle mesure une opération des forces de maintien de la paix russes serait-elles alors réalisable ? Ces derniers jours, nous avons assisté à des violations constantes du cessez-le-feu au Karabakh. Quelle sera la position de la Russie face à de tels développements ?
Réponse : Les informations citées par plusieurs médias sont crédibles.
La Russie est prête à soutenir le dialogue entre Bakou et Stepanakert sur la garantie des droits et de la sécurité de la population du Karabakh, ce dont nous avons informé à plusieurs reprises les parties intéressées.
Le contingent russe de maintien de la paix est déployé dans la région conformément à la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, qui définit le cadre de base de ses activités. Je le répète : la tâche principale des soldats de la paix russes est de maintenir le cessez-le-feu dans leur zone de responsabilité.
J'ai déjà dit dans quelle mesure une opération était réalisable. Il y a des raisons de croire qu'il existe une telle "école de pensée". Par ailleurs, tout dépendra si l'approche consolidée et légale de ces déclarations l'emportera ou que l'on tente de mettre en œuvre un plan destructeur sur la base de ce dont les médias ont parlé. Nous avons lu à plusieurs reprises que l'on souhaitait éloigner les parties de la voie convenue, légale et légitime pour les ramener à des développements chaotiques et imprévisibles.
Nous sommes pour la première solution. Pour que tout ce sur quoi nous nous sommes mis d'accord soit respecté. Nous avons fourni suffisamment d'efforts. Nous avons tout prouvé à tout le monde. Nous sommes prêts à travailler pas à pas sur toutes les pistes (de la situation "sur le terrain" à l'économie). Ce chemin n'est pas "parsemé de roses". C'est un travail quotidien difficile qui demande des efforts colossaux. Nous l'avons fait et nous sommes prêts à continuer.
Question : Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré le 20 juin, lors de la réunion de la commission d'enquête du Parlement arménien sur les circonstances de la guerre de 44 jours, que la Russie n'avait pas réussi à obtenir un cessez-le-feu, y compris le 19 octobre, en raison des exigences de l'Azerbaïdjan qui se multipliaient. Auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que c'était la partie arménienne qui avait refusé de signer. Que s'est-il passé en réalité ?
Réponse : La réunion de la commission parlementaire arménienne mentionnée ci-dessus est liée à la poursuite des processus politiques internes en Arménie même. Je ne suis pas sûre qu'il faille commenter ce débat. Les détails des discussions confidentielles au plus haut niveau ne relèvent pas non plus de ma compétence. Cela ne fait pas partie de nos traditions ni de nos fonctions.
Quelle que soit l'intensité des débats politiques internes, il y a une vérité étayée par des faits.
C'est la Russie qui a réussi à obtenir un cessez-le-feu dans le Haut-Karabakh à l'automne 2020 et à rétablir la paix dans la région. C'est ce qui a été consigné dans la déclaration des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. Comment peut-on l’évaluer différemment ? Ou quelqu'un veut-il retirer sa signature ? Je ne le pense pas.
Nous avons entendu toutes sortes de choses figurant sur l'agenda national des différents pays à différentes occasions. Nous partons de la position officiellement exprimée au nom de l'État par les dirigeants de l'un ou l'autre pays souverain. C'est ce qui nous guide.
Il est nécessaire de se concentrer non pas sur la recherche des coupables (laissons au moins cette question aux historiens), mais sur la mise en œuvre de l'ensemble des accords trilatéraux conclus au plus haut niveau entre 2020 et 2022 (1, 2, 3, 4). Ceux-ci constituent une feuille de route fondamentale et sans alternative pour le processus de normalisation arméno-azerbaïdjanais.
Question : Quand la Russie lancera-t-elle une procédure juridique pour mettre fin au traité bilatéral avec l'Ukraine sur sa souveraineté ?
Réponse : Le lancement de la procédure de dénonciation du traité bilatéral avec l'Ukraine sur sa souveraineté est entravé par l'absence de ce traité. Dans l'article 1 du Traité sur les fondements des relations entre la RSFSR et la RSSU, signé le 19 novembre 1990, les deux républiques se reconnaissaient mutuellement comme des "États souverains". Le traité de 1990 a été remplacé par le Traité d'amitié, de coopération et de partenariat entre la Fédération de Russie et l'Ukraine du 31 mai 1997 (article 39), qui a été dénoncé par l'Ukraine et a expiré le 1er avril 2019.
Question : Des informations ont fait état de menaces, voire de sanctions personnelles, à l'encontre de délégations africaines, asiatiques et latino-américaines participant au Forum économique de Saint-Pétersbourg, en Russie. Pourriez-vous nous en parler plus précisément, y compris en tant que phénomène de la diplomatie occidentale ?
Que sait le ministère russe des Affaires étrangères du scandale (ou incident) diplomatique impliquant la délégation sud-africaine à l'aéroport de Varsovie, lorsque des membres de la garde rapprochée du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, et des journalistes n'ont pas été autorisés à quitter l'avion pendant 24 heures. Ils se sont également vu refuser "l'accès à l'espace aérien hongrois" et n'ont donc pas pu entrer dans la Fédération de Russie dans le cadre d'une mission de paix.
Réponse : Ce n'est pas la première fois que nous assistons à une telle attitude de la part des États-Unis et de l'"Occident collectif". De nombreux exemples ont été donnés de la manière dont, même pour les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies (et non du Conseil de sécurité), qui sont par nature des recommandations, ils se sont livrés à un chantage à l'égard de ceux qui avaient voté, en utilisant les outils d'engagement des pays disponibles comme éléments d'intimidation, en menaçant ceux qui avaient voté "sur le champ".
Nous avons toujours compté sur la méthode politico-diplomatique, y compris la négociation, comme moyen de résoudre les différences et les contradictions existantes. Nous avons une riche tradition diplomatique ainsi qu'une expérience tragique de guerres défensives sur notre propre territoire. Le peuple russe pluriethnique ne recherche pas la confrontation. Mais en même temps, nous comprenons que nous devons assurer notre propre sécurité, en tenant compte de cette expérience historique. En matière de politique étrangère, nous respectons fidèlement les engagements que nous avons pris. Dans cette logique, nous cherchons à développer nos relations avec tous nos partenaires. Sur la base du bon voisinage et du respect mutuel (conformément aux principes fondamentaux énoncés dans la Charte des Nations Unies), nous établissons constamment des contacts au sein de l'OTSC, de l'UEEA, de la CEI, des BRICS, de l'OCS, avec des collègues d'Eurasie, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique latine.
Dans leur travail diplomatique, les représentants russes ne recourent pas au chantage ou à d'autres formes de pression politique, économique ou psychologique pour atteindre leurs objectifs. Même si l'Occident obtient des résultats à court terme, cela finit par se retourner contre lui. Nous engageons un dialogue honnête et ouvert avec nos interlocuteurs, nous leur apportons nos arguments fondés sur des faits et nous donnons à nos partenaires la possibilité de décider librement de leur attitude à l'égard de tout ce qui se passe. Le mot clé est ici "librement".
Nous entendons tellement de paroles de l'Occident sur un principe aussi fondamental que la liberté que lorsque nous voyons leurs actes dans la réalité, il y a un sentiment d'incohérence totale entre les approches déclarées et celles qui sont mises en œuvre dans la pratique. Nous partons du principe de la liberté dans nos relations avec nos partenaires, avec ceux avec qui nous entretenons des relations d'alliance, d'amitié et de bon voisinage, ou simplement avec ceux avec qui nous faisons des affaires. Cette approche est dans la plupart des cas pleinement acceptée par nos partenaires. Elle constitue à bien des égards un élément essentiel pour trouver un terrain d'entente lorsque la situation ne s'y prête pas.
Il n'est pas rare d'entendre des interlocuteurs en provenance du Sud global, par exemple, dire que les Américains, au contraire, pratiquent ce qu'ils appellent une "diplomatie coercitive". En d'autres termes, ils brandissent la menace de sanctions et d'autres mesures "punitives". Et ce, non seulement contre les négociateurs eux-mêmes, mais aussi contre les membres de leur famille qui ont acheté des biens immobiliers, vivent ou étudient en Occident. Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, en a parlé à plusieurs reprises. Ses propres collègues et partenaires lui ont honnêtement dit, au cours des négociations, qu'ils voyaient cette attitude de l'Occident à leur égard.
De nombreux votes à l'Assemblée générale des Nations Unies ces dernières années ont été fondés sur ce principe, à savoir la coercition. M. Lavrov se souvient souvent d'un cas très révélateur de sa propre pratique. Lorsqu'un collègue d'un pays en développement s'est plaint des pressions exercées par les Américains sur sa capitale pour qu'elle renonce à s'engager avec Moscou, M. Lavrov lui a demandé ce que les Américains offraient en échange. La réponse a été surprenante : ils ont promis de ne pas imposer de sanctions. Ils ne donnent pas de bonus, mais promettent de ne pas aggraver la situation. Telle est la réponse à la question de savoir ce qui se cache derrière les pensées ou les stratagèmes qui les animent.
Qui pourrait aimer cela ? Personne. C'est juste que certains peuvent y résister, et malheureusement d'autres n’en ont pas les moyens. Laissons-les gérer leurs propres approches. Nous en avons une autre. Je suis sûre que d'une manière ou d'une autre, comme cela s'est déjà produit auparavant, ils seront victimes de leur propre politique.
Nous parlons d'une perte de diplomatie, d'une incapacité à s'engager dans un dialogue professionnel. Cela vient d'un sentiment morbide d'exceptionnalisme, d'une arrogance démesurée, de l'imposition d'une image déformée du monde à tous sans exception, de l'utilisation de méthodes peu scrupuleuses pour lutter contre la Russie, du financement de moyens illégitimes pour "jouer le jeu international". L'intrusion flagrante de pays centrés sur l'Otan dans les affaires intérieures d'autres États se poursuit. Il s'agit d'une situation douloureuse qui nuit à tout le monde.
Nous savons pertinemment que des "manipulateurs" des États-Unis, du Royaume-Uni et de l'Union européenne ont "soumis" des fonctionnaires et des représentants d'entreprises d'autres pays "à un traitement" pour qu'ils refusent de participer au SPIEF 2023. Des lettres ont été envoyées, des négociations ont eu lieu, et le chantage et les menaces ont été utilisés, allant jusqu'à l'influence manipulatrice. Les Américains se sont rendus délibérément dans des États faisant preuve d’une attitude constructive envers la Russie pour saper les accords antérieurs avec celle-ci. Ils ont dit : "Nous savons que vous avez signé tels et tels accords avec la Russie, maintenant vous devez les résilier". Et que se passera-t-il en retour ? Il a été dit qu'ils ne rendraient pas les choses pires qu'elles ne le sont aujourd'hui. Telle est leur logique. Ces astuces sont bien connues. Les preuves et les faits abondent. Je voudrais souligner qu'ils seront eux-mêmes victimes de cette mentalité, de cette approche, comme cela s'est produit à maintes reprises. Notre position est totalement différente.