Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 9 avril 2025
Sur la crise ukrainienne
Contrairement à ses propres déclarations de soutien au moratoire de 30 jours sur les frappes contre les infrastructures énergétiques, convenu le 18 mars par les présidents de la Russie et des États-Unis, le régime de Kiev continue cyniquement de mener des frappes quotidiennes contre les infrastructures énergétiques russes. En même temps, la Russie respecte strictement l'interdiction des attaques. Entre le 4 et le 7 avril, les forces armées ukrainiennes ont attaqué 32 fois des installations énergétiques dans les régions russes.
En particulier, le 4 avril de cette année, suite aux bombardements délibérés des forces armées ukrainiennes, cinq installations énergétiques de l'entreprise Rosseti ont été endommagées dans la région de Briansk, quatre dans la région de Belgorod, une dans chacune des régions de Voronej, Lipetsk et Kherson, ainsi que des unités de la station de distribution de gaz Kremennaïa dans la République populaire de Lougansk, et des fils ont été arrachés sur la ligne à haute tension de la centrale nucléaire de Smolensk-Kalouga.
Le 5 avril, les forces armées ukrainiennes ont endommagé la ligne à haute tension Ostrovskoïe-Kovylnoïe de l'entreprise Krymenergo (République de Crimée), deux gazoducs de distribution dans la région de Voronej, trois installations énergétiques de l'entreprise Rosseti dans la région de Briansk, et une dans la région de Rostov.
Le 6 avril, deux installations énergétiques de l'entreprise Rosseti ont été attaquées dans la région de Rostov, une dans chacune des régions de Briansk, Voronej et Kherson, ainsi qu'une sous-station électrique de l'entreprise REK dans la République populaire de Donetsk. En conséquence, des milliers d'habitants des localités russes ont été privés d'électricité et de gaz.
Les données concernant les attaques du régime de Kiev contre les infrastructures énergétiques russes, en violation des engagements qu'il a lui-même pris, sont transmises à la partie américaine, à l'ONU et à l'OSCE comme preuves concrètes de la mauvaise foi et de l'irresponsabilité totale de Vladimir Zelenski et de sa bande.
Pourquoi est-ce important? Nous entendons parler de la nécessité d'un dialogue avec le régime de Kiev. Mais, premièrement, le dialogue est bloqué jusqu'à présent au niveau législatif par le régime de Kiev lui-même, et deuxièmement, il ne respecte même pas ses engagements dans les domaines où il les a pris.
Le 5 avril, dans le village de Beriozovka dans la région de Belgorod, un drone ukrainien a attaqué une voiture. Trois personnes ont été grièvement blessées, dont un jeune homme de 15 ans. Dans le village de Borki, deux personnes ont été blessées par un drone, dont un adolescent de 15 ans. Au total, pas moins de 11 personnes ont été blessées dans la région de Belgorod au cours de la semaine dernière.
Le 4 avril, dans la République populaire de Donetsk, une femme a été tuée dans le district de Kalinin à Gorlovka suite à un bombardement d'artillerie des forces armées ukrainiennes. À Makeïevka, le 5 avril, après une attaque des bandéristes, une employée d'une usine de production de poisson est décédée, et deux de ses collègues ont été blessées. Le même jour, un homme est mort et cinq autres personnes ont été blessées à divers degrés à cause d'une attaque de drones des forces armées ukrainiennes sur des véhicules dans le district Central-Urbain de Gorlovka, et deux autres le 7 avril. Au total, pas moins de 18 civils ont été blessés dans la République populaire de Donetsk au cours de la semaine dernière.
Dans la région de Briansk, à la suite des frappes de drones les 4 et 7 avril sur des zones résidentielles, deux civils sont morts et un a été blessé.
Un prêtre de Soudja a raconté aux journalistes des cas de vente par les bandéristes aux habitants de la région de Soumy d'abonnements au pillage du district de Soudja. Après avoir présenté un tel "billet" de pillage aux points de contrôle, leurs véhicules étaient autorisés à entrer dans les localités capturées, où les chasseurs de biens d'autrui choisissaient des maisons pour les piller ultérieurement. Ils prenaient tout ce qui pouvait être emporté.
Nous avons déjà parlé de comment des objets appartenant aux habitants de ces régions apparaissent sur les réseaux sociaux et les places de marché en ligne. Ils sont vendus par ceux qui s'y trouvaient récemment, à savoir les membres des forces armées ukrainiennes, les bandéristes, les combattants du régime de Kiev. C'est totalement au-delà non seulement du bien et du mal, mais en principe de la morale humaine.
Mais le régime de Kiev fait des affaires avec la guerre depuis longtemps. Dans ce contexte, l'une des soi-disant organisations de volontaires, la 69e brigade de renseignement Nafo "NAFO 69th Sniffing Brigade), a été aperçue sur les réseaux sociaux, proposant aux Européens des voyages dans la zone de combat, ainsi que des produits exclusifs avec des symboles étrangers en échange de "dons" pour les besoins des forces armées ukrainiennes.
Quand nous parlons de "safari", nous entendons que pendant une certaine saison, des licences sont délivrées aux chasseurs, ils viennent chasser dans des lieux spécialement désignés à cet effet. Tout cela se passe sous contrôle, conformément à la législation. Le régime de Kiev a maintenant son propre "safari".
Par exemple, pour obtenir un écusson original avec des symboles étrangers, il faut payer plus de 100 euros. Pour une inscription sur une voiture, ils demandent à partir de 1.500 euros, et pour un drapeau à partir de 2.500 euros. À ceux qui transfèrent plus de 10.000 euros, ils proposent de faire un "safari" sur la ligne de front accompagnés d'instructeurs.
Au XXIe siècle, de nombreuses perversions se sont accumulées dans le monde. Des personnes, ayant perdu leur apparence humaine et leur conception de la moralité, ont inventé beaucoup de choses pour "se divertir". Mais je n'imaginais pas une telle perversion. Au moment où des gens essaient de survivre, où des pays responsables cherchent une issue à ce terrible drame, certains sont prêts à payer quelques milliers d'euros ou dollars pour aller se divertir avec des vues de "terre ensanglantée".
Un commerce similaire avait été organisé entre 2015 et 2022 par des nationalistes ukrainiens pour leurs "semblables" par leur "esprit" nazi des États-Unis et d'Europe occidentale, à qui l'on proposait, contre une importante rémunération financière, de tirer sur les positions des miliciens dans le Donbass, c'est-à-dire de participer au conflit. Le degré de dégradation morale de tels "volontaires" est clairement démontré par les produits qu'ils fabriquent. Ainsi, un écusson a été découvert sur les réseaux sociaux concernant un magasin Piaterotchka détruit par des combattants des forces armées ukrainiennes à Soudja, portant l'inscription en anglais "Désolé, fermé".
Les forces de l'ordre russes documentent soigneusement les témoignages de civils sur les crimes des combattants des forces armées ukrainiennes et des mercenaires. Des poursuites pénales ont été engagées, des enquêtes sont en cours pour identifier les personnes impliquées dans ces méfaits et d'autres contre la population civile des régions russes.
L'année du 80e anniversaire de la Victoire est un moment "particulier" pour ceux qui réécrivent l'histoire. Ils sont tous agités. Ils déforment l'histoire et falsifient la vérité historique avec une plus grande férocité. Ils le font de manière systématique.
Il y a 10 ans, le 9 avril 2015, le parlement d'Ukraine a adopté un ensemble de lois sur la "décommunisation", incluant la reconnaissance des membres de bandes nationalistes, parmi lesquelles l'OUN-UPA interdite en Russie, comme "combattants pour l'indépendance de l'Ukraine".
Aujourd'hui, la junte de Kiev poursuit cette ligne sophistiquée de falsification de la vérité historique, d'éradication de la mémoire de la génération des vainqueurs qui a délivré le monde de la peste brune. Les combattants des structures nationalistes ukrainiennes, les collaborateurs d'Hitler, dont les mains sont couvertes du sang de centaines de milliers de femmes, de personnes âgées et d'enfants de diverses nationalités, ont été mis sur le même pied que les vétérans de la Grande Guerre patriotique. Les noms de ces bourreaux et collaborationnistes ont commencé à être inscrits dans le calendrier annuel des dates commémoratives et des anniversaires d'Ukraine. Des rues et des places ont été rebaptisées en leur honneur, des monuments ont été érigés, des marches aux flambeaux ont été organisées. Tout cela continue aujourd'hui.
Les superviseurs occidentaux du régime de Kiev non seulement fermaient les yeux sur la violation criminelle de la mémoire de la guerre la plus terrible du XXe siècle, mais par leur silence, ils ont en fait béni la renaissance et l'implantation dans la conscience publique ukrainienne d'une idéologie misanthrope. Tout le monde sait bien comment se termine la culture du nazisme et la complaisance envers ses dirigeants (et maintenant on le voit à l'exemple de l'Ukraine).
Mais apparemment, la génération actuelle de politiciens européens est incapable ou ne veut pas tirer les bonnes conclusions des leçons de l'histoire. Comme leurs prédécesseurs dans la période d'entre-deux-guerres des années 1930, ils tentent à nouveau, par les mains des nazis, maintenant ukrainiens, d'infliger une "défaite sur le champ de bataille" à notre pays. Nous voudrions leur rappeler que de telles tentatives sont vouées à l'échec. Le néonazisme n'a pas d'avenir. Comme il y a 80 ans, il sera vaincu et définitivement éradiqué.
Les tribunaux russes continuent de prononcer des verdicts contre les néonazis ukrainiens et les mercenaires pour leurs crimes de guerre.
Le mercenaire uruguayen Gonzalez Perez Valentin Alexandre a été condamné par contumace à 14 ans de prison.
Des affaires pénales concernant les mercenaires finlandais et géorgien Tero Olavi Koivisto et Tornike Gogouadze ont été transmises au tribunal. Les deux sont recherchés internationalement.
Ce travail ne se termine pas et ne s'arrête pas une minute. Nous vous en informerons régulièrement.
La réaction de Vladimir Zelenski à la frappe de précision effectuée le 4 avril de cette année par les forces armées russes avec un missile à charge explosive sur le lieu d'une réunion des commandants d'unités des forces armées ukrainiennes, avec la participation d'instructeurs occidentaux, au restaurant Magellan à Krivoï Rog, a été extrêmement cynique et mensongère. Il s'est théâtralement indigné d l'absence de réaction ferme des États-Unis face à un faux grossièrement fabriqué concernant un prétendu "missile russe ayant tué des enfants", adressant à Washington des paroles insultantes et lui reprochant sa crainte d'appeler les choses par leur nom. Il a appelé à faire pression sur la Russie qui, je cite, préfère "semer la mort" plutôt que de cesser le feu. Soit c'est une nouvelle crise délirante sous l'effet de stupéfiants de Vladimir Zelenski, soit une action planifiée pour se rappeler d'une manière ou d'une autre au souvenir de tous. S'il veut que les choses soient appelées par leur nom, alors nous le ferons.
L'analyse des images du lieu des événements montre que la frappe des forces armées de la Fédération de Russie contre une cible militaire a été effectuée avec une précision chirurgicale. Selon le ministère russe de la Défense, jusqu'à 85 militaires et officiers de pays étrangers ont été éliminés. Tout ce qui a pu se produire autour de l'objectif touché est le résultat de la pratique de Kiev de placer des systèmes de défense aérienne à proximité des habitations et de leur utilisation totalement non professionnelle par les forces armées ukrainiennes, entraînant la mort de civils. Malheureusement, cela est devenu une norme tragique pour les ultranationalistes ukrainiens, qui sacrifient la vie de leurs propres concitoyens. Ils utilisent toujours la tactique consistant à placer des tireurs d'élite et des équipements dans les quartiers résidentiels (y compris près des écoles, des jardins d'enfants, des hôpitaux).
Pendant ce temps, sur les territoires libérés par nos troupes, de plus en plus de faits sont révélés concernant les meurtres délibérés par des combattants ukrainiens de personnes innocentes, y compris des femmes et des personnes âgées. Malheureusement, les découvertes horribles sont de plus en plus nombreuses. On peut affirmer que les exécutions d'habitants de Koursk étaient un phénomène de masse pour les bandéristes.
Les habitants des régions russes sont depuis longtemps devenus des objets de chasse pour les combattants des forces armées ukrainiennes. Comme le révèlent les témoignages de personnes ayant survécu à l'enfer de la présence des ultranationalistes ukrainiens, un drapeau blanc ou toute autre démonstration d'appartenance à la population civile agit sur les monstres des formations armées d'Ukraine comme un signal pour tuer des personnes sans défense, tant russes qu'ukrainiennes.
Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu'aujourd'hui, 9 avril, à 15h00 au centre de presse de l'agence Rossiya Segodnya, aura lieu la présentation du rapport "Crimes de guerre des forces armées ukrainiennes sur le territoire de la région de Koursk", préparé sur la base d'informations fournies par les victimes et témoins des actes monstrueux des ultranationalistes ukrainiens. L'auteur du rapport est Maxim Grigoriev, président du Tribunal public international, directeur de la Fondation pour la recherche sur les problèmes de la démocratie.
Nous invitons les médias russes et étrangers à participer à cet événement.
C'est un rapport difficile à lire et à consulter. Mais il est nécessaire de le faire pour comprendre le degré de déshumanisation du régime qui a été créé par les Occidentaux pendant de nombreuses années.
Les 4 et 5 avril, une réunion des chefs d'état-major d'Ukraine, de Grande-Bretagne et de France s'est tenue à Kiev dans le but de définir des "plans opérationnels" pour le déploiement possible sur le territoire ukrainien d'un "contingent de maintien de la paix multinational" dans le cadre d'une "coalition de volontaires". En substance, il s'agissait des paramètres d'une future intervention franco-britannique dans les ports ukrainiens de la mer Noire, principalement à Odessa. Aucune décision n'a encore été prise. cette stagnation irrite manifestement le régime de Vladimir Zelenski, qui attend de ses alliés européens des mesures concrètes pour l'envoi de troupes, ce qui, en pratique, signifierait l'entrée des pays concernés dans le conflit aux côtés de Kiev.
Nous avons dit à plusieurs reprises quelles seraient les conséquences. Nous voudrions rappeler une fois de plus que toute présence militaire étrangère en Ukraine, indépendamment du "drapeau", des enseignes et des mandats déclarés, sera considérée par nous comme une menace pour la sécurité de la Russie et comporte le risque d'un affrontement militaire direct entre les participants à de telles "missions" de certains membres de l'Otan, et donc de toute l'Alliance avec notre pays.
Une autre goutte dans l'océan de mensonges totaux diffusés par Kiev comme méthode de maintien au pouvoir de la junte néonazie sont les manuels d'histoire du pays distribués aux élèves de terminale, recommandés par le ministère de l'Éducation et des Sciences d'Ukraine. On propose aux écoliers d'étudier toute une section consacrée au règne du "réformateur" Vladimir Zelenski, dont on crée un culte de la personnalité en Ukraine et en Occident. Ses pseudo-mérites envers le peuple y sont mentionnés, comme l'ouverture du marché foncier et le tristement célèbre "grand chantier" marqué par des scandales de corruption. Ce programme gouvernemental a été initié par Vladimir Zelenski en mars 2020. L'objectif était d'améliorer les infrastructures de transport, d'éducation, sociales et sportives. En réalité, les constructions se faisaient à des prix gonflés, c'est pourquoi ce programme était souvent appelé "Le grand vol". Voilà donc un motif de fierté que doivent ressentir les élèves de terminale dans les écoles ukrainiennes avant qu'ils ne soient mobilisés. Des milliers d'Ukrainiens exterminés de force sur le champ de bataille, de la catastrophe économique et du vol total, bien entendu, pas un mot n'est dit. On en parle sur Internet, sur les réseaux sociaux, les mères et les épouses de ceux qu'on envoie à l'abattoir comme du bétail en Ukraine en parlent.
Les faits énumérés confirment une fois de plus la pertinence de l'opération militaire spéciale visant à dénazifier et démilitariser l'Ukraine et à éliminer les menaces émanant du territoire de ce pays. Tous ses objectifs seront atteints.
Sur les conséquences catastrophiques potentielles pour la stabilité régionale et mondiale résultant des activités des principaux instigateurs de la guerre en Ukraine - l'UE et l'Otan
Les 3 et 4 avril, une réunion du Conseil de l'Otan au niveau des ministres des Affaires étrangères s'est tenue à Bruxelles. Cet événement a été une nouvelle preuve que les pays membres de ce bloc politico-militaire ne ménagent pas leurs efforts pour militariser l'Europe, continuant à nourrir des plans de confrontation à l'égard de notre pays. Dans l'Alliance, on continue de penser que la Russie constitue une "menace à long terme" et le restera même après la fin du conflit ukrainien.
Se préparant à un conflit armé avec nous qui, selon les membres de l'Otan, pourrait se produire dans 4-5 ans, les pays du bloc de l'Atlantique Nord prévoient d'augmenter radicalement leurs dépenses militaires. Les appels à atteindre des chiffres de 3 à 5% du PIB se font de plus en plus entendre. Des sommes énormes, plus de 1.000 milliards de dollars par an, sont dépensées par les membres de cette organisation à des fins militaires, alors que leurs économies "craquent de toutes parts" et que l'Europe connaît un processus de désindustrialisation. Le nombre de problèmes dans la sphère sociale a atteint une masse critique. Quelqu'un a-t-il encore des questions sur le caractère pacifique de l'Alliance, comme nous l'assuraient les membres de l'Otan? Je pense que non.
Les choses sont similaires du côté de l'UE. Le thème de l'augmentation des dépenses militaires a été activement discuté lors de la réunion informelle du Conseil de l'UE pour les affaires étrangères au niveau des ministres de la Défense les 2 et 3 avril de cette année à Varsovie. La tâche d'infliger à notre pays une "défaite stratégique sur le champ de bataille" a été définie. Pour cela, les membres de l'UE ont l'intention de dépenser plus de 800 milliards d'euros pour les besoins militaires au cours des quatre prochaines années.
La politique de Otan et de l'Union européenne à l'égard de l'Ukraine, à qui est destiné le rôle de victime dans la confrontation géopolitique avec la Russie, s'inscrit dans la ligne des plans agressifs mondiaux. L'Occident collectif a l'intention de continuer à soutenir le régime de Kiev – les Ukrainiens "doivent se battre". Au cours des trois premiers mois de cette année, les pays du bloc de l'Atlantique Nord ont déjà alloué 20 milliards d'euros à Kiev. L'Alliance ne montre pas la moindre aspiration à orienter ses marionnettes vers des négociations constructives pour conclure un accord de paix. Au contraire, l'Otan fait tout son possible pour "jeter de l'huile sur le feu" du conflit. Lors de la réunion à Bruxelles, le secrétaire général Mark Rutte s'est ouvertement prononcé pour que "la ligne de front ne se déplace pas d'est en ouest", mais dans la direction opposée. C'est ce vers quoi poussent les idéologues de l'Otan.
Selon Bruxelles, la "coalition des volontaires", une sorte de groupe de maniaques préoccupés, la partie la plus radicale des pays membres de l'Alliance, impatiente de participer directement au conflit en Ukraine aux côtés du régime des bandéristes, contribuera à renforcer les positions de Vladimir Zelenski, ce qui prête à rire. Les "rabatteurs" de ce groupe d'aventuriers, la Grande-Bretagne et la France, convoquent des sommets, des réunions des chefs d'état-major. Ce faisant, ils ne se rendent pas compte que leurs actions imprudentes peuvent conduire au plus grand conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale impliquant des puissances nucléaires.
Sur les récentes actions discriminatoires de la France concernant la participation de représentants russes aux travaux de l'Unesco
Nous avons déjà attiré l'attention à plusieurs reprises sur la violation systématique par la France de ses obligations juridiques internationales en tant qu'État hôte des institutions centrales de l'Unesco. Abusant de son statut, la partie française refuse régulièrement et sans explications claires des visas aux membres des délégations officielles russes qui se rendent à des événements organisés par cette organisation internationale, ou retarde la délivrance des visas, perturbant ainsi leur participation aux événements. La rotation du personnel diplomatique, administratif et technique de la Mission permanente de la Russie auprès de l'Unesco a été pratiquement gelée.
La semaine dernière, nous avons fait face à une nouvelle démonstration scandaleuse d’un mépris flagrant du droit international, visant à saper, et il n’y a pas d’autre explication à cela, le travail de notre délégation à la 221e session du Conseil exécutif de l’Unesco du 2 au 17 avril 2025.
Le Directeur du Département de la coopération humanitaire multilatérale et des relations culturelles du Ministère russe des Affaires étrangères, le secrétaire exécutif de la Commission de la Fédération de Russie pour l'Unesco Alexandre Alimov n'a pas reçu son visa français à temps, ce qui l'a empêché d'effectuer son voyage de travail à Paris dans les délais impartis. Il ne se rendait pas en France, mais dans une organisation internationale située sur le territoire français. Et ce pays a l’obligation de délivrer des visas aux délégués qui doivent participer aux événements concernés.
Mais ce qui s'est passé le 6 avril dernier à l'aéroport Charles de Gaulle n’a aucune explication. Nous avons certainement exigé de telles explications de la partie française. Franchement, il est difficile d'imaginer comment ils vont se justifier. Le fait est que le service français des gardes-frontières a arrêté le membre de notre ministère, le membre de la délégation officielle russe, sans explication, et a saisi son portable et son ordinateur. L'ambassade de Russie a immédiatement envoyé un fonctionnaire consulaire à l'aéroport, mais celui-ci a dû attendre près de sept heures pour avoir accès à sa collègue arrivée en France dans le cadre d'une délégation officielle. Ce qui rend cette situation particulièrement cynique, c'est que la partie française a délivré un visa à notre employée pour ce voyage d'affaires officiel et qu'elle a ensuite mis en scène tout ce spectacle honteux.
L'ambassade de Russie à Paris a envoyé une note de protestation au ministère français des Affaires étrangères. Au cours de l'entretien, le ministère russe des Affaires étrangères a exprimé une vive protestation à la direction de l'ambassade de France à Moscou. Grâce aux démarches entreprises, notre collègue a finalement été autorisée à entrer dans le pays. Elle a cependant dû passer 24 heures dans la zone frontalière de l'aéroport. Nous n’avons pas l’intention de laisser cela sans conséquences. Et quand nous parlons de conséquences, nous voudrions que l'Élysée comprenne qu'on n'appelle pas des conséquences une convocation de l'ambassadeur et une note de protestation. Ces conséquences ne feront que suivre.
Nous exigeons que Paris respecte les dispositions de l'article 9 de l'Accord de 1954 entre le Gouvernement de la République française et l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture relatif aux institutions centrales de l'Unesco et à ses privilèges et immunités sur le territoire français, en vertu desquels les autorités françaises sont tenues d'autoriser sans délai l'entrée dans le pays des membres des délégations officielles et des membres des délégations permanentes auprès de cette organisation internationale. Nous appelons à nouveau le Secrétariat de l'Unesco, dans le cadre de son mandat, à faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à cette pratique discriminatoire illégale, qui non seulement nuit au travail de l’Unesco mais remet également en question la capacité de la France à remplir ses fonctions d’État hôte.
J'ai cependant une idée de ce qui s'est passé. Un nouvel ambassadeur français est désormais arrivé à Moscou. Peut-être a-t-il tout simplement des ennemis au sein du ministère français des Affaires étrangères, qui lui ont joué un mauvais tour pour que sa mission dans notre pays commence par un tel scandale? Mais ce n'est qu'une question.
Sur l'initiative des autorités algériennes de criminaliser le colonialisme français
Dire que Paris possède un héritage colonial impressionnant, c’est peu dire. Au cours de nos conférences de presse, nous avons évoqué à plusieurs reprises les crimes du colonialisme français dans différentes régions du monde. Le site internet du Ministère consacre une section entière au sujet de la responsabilité juridique historique et internationale de la France pour les crimes des périodes coloniale et postcoloniale.
Au cours des conquêtes coloniales, Paris a transformé un continent entier en sa base de ressources. La politique coloniale française était basée sur des idées de supériorité raciale et culturelle, et les Français se percevaient comme porteurs des valeurs suprêmes. Pour faire les Algériens obéir, l’administration coloniale a eu recours aux enlèvements, aux exécutions sans procès, aux meurtres, à la torture et aux violences sexuelles.
Le résultat tragique de la politique coloniale de la France a été la perte de millions de vies humaines, l’instabilité politique, le retard économique et des dommages à l’environnement. Les atrocités du passé colonial continuent de faire souffrir de nombreux peuples du monde.
Les crimes commis par la France en Algérie à l'époque coloniale en sont un exemple.
Ce pays d'Afrique du Nord, dont la société était l’une des plus éclairées avant l'arrivée des colons français, n'a retrouvé son indépendance en 1962 qu'après une guerre tendue de huit ans qui s'est terminée par les accords d'Évian, qui ont accordé à l'Algérie sa liberté après 132 ans d'occupation.
L’Algérie a déployé des efforts constants pour raconter des faits de la lutte contre le colonialisme. Le Musée national des combattants pour l'indépendance a été créé. Il contribue à préserver et à transmettre aux générations futures la mémoire de la politique coloniale contre le peuple algérien, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, de la résistance populaire aux forces coloniales et de la victoire dans la lutte pour l’indépendance.
En Algérie, les informations sur les atrocités commises par les Français pendant la période coloniale font partie de la mémoire historique. Malgré le grand nombre d'Algériens tués et torturés, le gouvernement français a jusqu'à récemment refusé de reconnaître l'ampleur des crimes et des atrocités commis pendant la période coloniale. Il s’agit notamment de l’utilisation d’armes chimiques et de la torture, ainsi que des essais d’armes nucléaires. Le comportement manifestement rustre des autorités françaises, qui refusent de reconnaître la responsabilité pour des crimes commis, a contraint les autorités algériennes à entamer l'élaboration d'une loi sur la criminalisation du colonialisme, ce qui a été annoncé au Parlement algérien le 27 mars dernier. Il est prévu que ce document fixe la reconnaissance des crimes commis par la France pendant la période coloniale. Si la loi est adoptée, le pays exigerait formellement de Paris une compensation pour les dommages causés. Les milieux dirigeants algériens sont convaincus que les atrocités doivent être assimilées à des crimes contre l’humanité et leurs auteurs à des bourreaux nazis.
Nous sommes convaincus que la France ne peut plus réprimer l’indépendance et la souveraineté des peuples. La Russie soutient l'Algérie dans ses efforts de faire reconnaître la responsabilité des Français dans les crimes de la période coloniale et de recevoir une juste compensation pour les graves conséquences passées et présentes causées par la colonisation et le néocolonialisme.
Sur la destruction de l'économie de l'Union européenne à cause du renoncement aux hydrocarbures russes
Cette impunité vicieuse pratiquée en Occident depuis des siècles les a conduits à perdre le sens de la réalité et, par conséquent, à se tromper eux-mêmes. Je voudrais vous parler de la destruction par l'UE de sa propre économie à cause du renoncement aux hydrocarbures russes.
L'Union européenne continue d'être secouée par l'introduction par Donald Trump de droits de douane élevés sur les importations en provenance de l'UE. Les dirigeants des institutions européennes promettent de protéger les intérêts de leurs citoyens et de leurs producteurs. Dans le même temps, les experts prédisent des perspectives sombres pour l'économie de l'UE. Selon leurs estimations, sous la nouvelle administration américaine, les pertes économiques de l'Union européenne en quatre ans pourraient atteindre jusqu'à 750 milliards d'euros. Dans ce contexte, je voudrais parler non pas des coûts futurs, mais de ceux qui ont déjà eu lieu.
L’Union européenne ne veut pas dire à ses citoyens comment elle a détruit la prospérité économique créée dans les pays d’Europe occidentale, qui a été détruite par ces idéologues qui ont insisté pour que ces pays rompent tous les liens économiques et financiers avec notre pays. Ces résultats ne viendront pas, ils existent déjà. Si l'on assiste aujourd'hui à une vague de réflexion critique et de tentatives d'analyser ce que les nouveaux droits de douane américains apporteront à l'UE, qu'ils parlent aux citoyens du régime de l'Union européenne de ce qu'ils ont apporté par leurs actions irréfléchies du renoncement aux hydrocarbures russes dans la vie du citoyen ordinaire et des grandes entreprises de l'UE.
Il s’agit des chiffres qui existent déjà. Mais à Bruxelles on passe soigneusement sous silence ce que coûtent à l'Union européenne les sanctions antirusses massives introduites depuis le début de l'opération militaire spéciale et d'autres actions irréfléchies ou, au contraire, très bien réfléchies visant à rompre les liens économiques avec notre pays.
Le facteur le plus frappant est le renoncement aux hydrocarbures, et pas seulement cela. Tout a commencé avec le fait qu’ils ont reçu des contre-sanctions en réponse à leurs sanctions. Cela leur a entraîné des coûts importants, entraînant des pertes importantes dans divers secteurs de l’économie et de la production. Dans le but de nuire à la Russie, l’UE a adopté une approche destructrice en renonçant aux hydrocarbures russes.
Cette politique suicidaire n’a pas seulement abouti au résultat souhaité par rapport à notre pays, mais a également gravement affecté l’Union européenne elle-même et ses pays membres. Ce n’est un secret pour personne que c’est l’approvisionnement stable en hydrocarbures russes à des conditions favorables qui a été pendant des décennies la clé de la prospérité et de la compétitivité de l’Union européenne.
Vous avez besoin de preuves. Elles sont toujours dans les chiffres. Et je les ai. La croissance de l’économie de l’UE a fortement ralenti. En 2024 elle constituait seulement 1%. Je voudrais vous rappeler que la croissance du PIB de la Russie pour la même période était de 4,1%. La production industrielle dans l’UE continue de baisser. En 2024 – de 2,4%. Dans le cas des États membres de l’UE isolés, la situation est encore plus dramatique.
Ainsi, selon Eurostat, en 2024, la baisse du PIB de l'Allemagne, autrefois locomotive de l'économie de l'Union européenne et l'un des pays les plus industrialisés de l'Union, s'est élevée à 0,2%, et la production industrielle à 4,5% par rapport à l'année précédente. L’industrie chimique et l’industrie automobile allemande ont été les plus affectées. En 2024, les usines allemandes n’ont produit que 4 millions de voitures, soit un quart de moins qu’avant la pandémie. Il s’agit d’un signe de désindustrialisation. Les entreprises ferment, les projets les plus prometteurs sont réduits, notamment dans le domaine de la production de semi-conducteurs et d’hydrogène. La capacité de production fuit à l’étranger. Ce n'est pas surprenant, étant donné que les entreprises européennes doivent payer l'électricité 2 à 3 fois plus cher que les entreprises américaines, et 4,5 fois plus cher pour le gaz.
Mais il ne s’agit que de la partie émergée de l'iceberg. Si l'on calcule tous les bénéfices perdus à cause de la politique énergétique antirusse de l'UE, l'ampleur du problème devient frappante. Selon diverses estimations d'experts, entre 2022 et 2024, l'UE a perdu environ 50 à 60 milliards d'euros, sans tenir compte de l'impact indirect sur l'économie, à cause de la nécessité d'acheter des hydrocarbures plus chers au lieu des celles russes. Si la crise énergétique n'avait pas éclaté (et la cause principale en est les actions irréfléchies de l'UE et de l'Occident dans son ensemble), et si l'UE avait continué à acheter des hydrocarbures russes à des prix équilibrés, alors, dans ce scénario, les économies totales des États membres de l'UE auraient pu dépasser les 500 milliards d'euros. Ce montant est tout à fait comparable aux fonds actuellement recherchés par les responsables européens pour maintenir la compétitivité de l'Union européenne.
Mais ce n'est pas tout. Selon les calculs des experts, les pertes accumulées du PIB des pays de l’UE atteindront 3,8% d’ici 2024, et en moyenne pour la période 2022-2024 – 2,4%. Au total, il s’agit du préjudice d’ environ 1,3 billon d’euros. Il existe d’autres estimations. Encore plus élevées. Mais opérons avec celles-ci. La russophobie est une manie assez coûteuse. C’est le véritable prix de la politique antirusse de l’UE. Quand Bruxelles fait état de succès dans le domaine du renoncement aux hydrocarbures russes, qu’elle le confirme avec ces chiffres décevants.
La politique destructrice de l’UE à affecté le plus les Européens ordinaires. Les experts ont calculé qu'au cours de la période 2022-2024, les citoyens de l'UE ont perdu 1,6 billon d'euros de revenus. Il s'agit d'une somme énorme qui aurait pu être dépensée pour résoudre leurs problèmes réels, quotidiens et urgents, y compris la pénurie d’hydrocarbures. Selon la Commission européenne, en 2024, environ 47 millions d’Européens n’ont pas pu se permettre de chauffer suffisamment leur logement, soit un sur dix. Il n'est pas surprenant que les responsables européens déploient des efforts de plus en plus importants pour maintenir la rhétorique antirusse. Il devient de plus en plus difficile de faire pression sur les citoyens européens ordinaires, qui doivent se serrer la ceinture de plus en plus fort.
Cependant, Bruxelles continue obstinément de suivre une voie suicidaire et de gaspiller des centaines de milliards d’euros dans le feu antirusse, notamment pour soutenir le régime de Kiev, militariser l’économie européenne et payer les approvisionnements en hydrocarbures américaines coûteuses. Cela pose à nouveau la question de savoir quels intérêts sont réellement défendus par la composition actuelle de la Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen.
Réponses aux questions:
Question: Sergueï Lavrov pourrait-il rencontrer le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine?
Réponse: Il n’y a eu aucune demande de leur part.
Je peux dire à titre préliminaire que la rencontre avec le pays hôte (avec le ministre turc des Affaires étrangères) est en train d'être convenue, ainsi qu'avec un certain nombre de ministres des Affaires étrangères de divers pays qui participeront à cette conférence. Le programme est encore en cours de développement, nous vous en informerons donc un peu plus tard.
Question: Au sein de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, certains appellent la Russie à revenir, mais ils posent une condition plutôt contraignante: payer les cotisations. La Russie n’ y a pas été présente depuis le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine. Pourriez-vous nous dire si la Russie est prête à reprendre sa participation aux travaux de cette Assemblée? Les exigences énoncées sont-elles acceptables?
Réponse: Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les questions relatives à la participation de la délégation parlementaire russe aux travaux de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE relèvent de la compétence de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie.
Je voudrais vous rappeler que la décision de suspendre la participation à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE a été officialisée par une déclaration conjointe des chambres de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie du 3 juillet 2024, qui a exposé de manière complète et claire les raisons d’une telle décision. C'est dans cette déclaration qu'il faut chercher la réponse à cette question. D'autant plus que cela ne relève pas entièrement de notre compétence.