16:21

Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 10 mars 2017

461-10-03-2017

 

Sur l'entretien du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov

avec Jean-Claude Gakosso, Ministre des Affaires étrangères,

de la Coopération et des Congolais de l'étranger

 

Jean-Claude Gakosso, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Congolais de l'étranger, est attendu à Moscou du 13 au 15 mars.

Mardi 14 mars, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il est prévu d'évoquer les questions d'actualité relatives au développement de la coopération russo-congolaise dans le domaine politique, commercial, économique et social. Une attention particulière sera accordée à la promotion de secteurs concrets de la coopération bilatérale, notamment la mise en œuvre du projet pilote de construction au Congo d'un oléoduc entre Pointe-Noire et Ouesso.

Les ministres échangeront leurs avis sur les thèmes internationaux d'intérêt mutuel, notamment la nécessité de constituer un large front pour combattre le terrorisme et de débloquer les situations de crise sur le continent africain.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov

avec le conseiller à la sécurité nationale du Président afghan Hanif Atmar

 

Vendredi 17 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov accueillera à Moscou le conseiller à la sécurité nationale du Président afghan Hanif Atmar.

Il est prévu d'évoquer la situation relative à la sécurité et les perspectives du processus de réconciliation nationale en Afghanistan, ainsi que les modalités de mise au point d'une coopération multilatérale dans le cadre du format de Moscou des consultations régionales sur l'Afghanistan.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov

avec les représentants d'ONG russes

 

Vendredi 17 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera les représentants de différentes ONG russes. Cette réunion se déroulera avec la participation des responsables de plus de cent ONG tournées vers l'international qui mettent en œuvre des projets scientifiques, éducatifs, culturels, de jeunesse et dans le domaine des droits de l'homme avec des partenaires étrangers.

Ce rendez-vous organisé annuellement depuis 2004 a fait ses preuves en tant que mécanisme efficace pour échanger les points de vue et déterminer les domaines prometteurs pour poursuivre le travail conjoint du Ministère russe des Affaires étrangères et de la société civile russe.

Nous espérons que ce rendez-vous se déroulera de manière positive et permettra d'"accorder nos violons" avec les représentants du secteur non gouvernemental sur les principales questions de l'agenda international.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov

aux consultations russo-japonaises à Tokyo au format 2+2

 

Lundi 20 mars, Tokyo accueillera le second cycle de consultations russo-japonaises au format 2+2 avec la participation des ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Ce mécanisme de dialogue a été relancé à l'issue de la visite officielle du Président russe Vladimir Poutine au Japon en décembre 2016. Je rappelle que le premier cycle avait eu lieu en novembre 2013 à Tokyo.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

La Russie continue de déployer des efforts pour accélérer le règlement politique du conflit en Syrie et pour créer des possibilités supplémentaires de combat décisif contre les terroristes internationaux et leurs complices locaux sur le territoire syrien.

La Réunion internationale sur la Syrie est prévue à Astana les 14 et 15 mars avec la participation des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition armée qui ont soutenu le cessez-le-feu. Dans l'ensemble, nous sommes satisfaits par le déroulement du processus d'Astana dont la force motrice est assurée par les trois garants du cessez-le-feu: la Russie, la Turquie et l'Iran. Les accords conclus dans ce format ont permis de réduire réellement le niveau de violence en Syrie et de contribuer à l'amélioration de la situation humanitaire. On a réussi à élargir significativement la zone d'action et à renforcer le cessez-le-feu, ainsi qu'à faire adhérer au processus de paix d'autres groupes armés basés dans le sud de la Syrie. Nous partons du fait que la nouvelle réunion d'Astana apportera une importante contribution à l'organisation du cinquième cycle de négociations intersyriennes sous l'égide de l'Onu à Genève, dont le lancement est prévu pour le 23 mars.

Nous espérons que, pendant cette préparation des nouveaux contacts à Genève, un nouveau pas sera franchi vers la formation d'une large délégation représentative de l'opposition syrienne qui tiendrait compte de la vision et du point de vue de tous les groupes ethno-confessionnels de la société syrienne, dont la disposition à s'entendre ne serait pas remise en question.

Par ailleurs, la situation militaro-politique reste tendue en Syrie. Les forces gouvernementales gagnent du terrain sur les fronts de la lutte contre les groupes terroristes Daech et le Front al-Nosra. Les opérations menées ont permis de libérer un grand territoire à l'est de la province d'Alep. Après avoir surmonté la forte résistance de Daech, l'armée syrienne a atteint le réservoir d'eau d'Assad sur l'Euphrate. Deux stations d'eau ont été reprises dans le village de Hafsa, qui alimentent en eau potable Alep et ses environs. Je voudrais rappeler que Alep pendant presque deux mois avait été coupée de sa principale source d'eau potable.

Avec la participation active du Centre russe pour la réconciliation des belligérants un accord a pu être conclu sur une trêve dans la Ghouta orientale près de Damas. Elle est entrée en vigueur le 6 mars. Dans le même temps, les terroristes et les groupes complices dits "irréconciliables" qui restent sur le territoire de l'enclave ne soutiennent pas cet accord. Ils ont lancé un appel public à renoncer à toute réconciliation avec le gouvernement syrien et à relancer les attaques contre les positions de l'armée gouvernementale.

 

Sur la déclaration de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)

concernant les cas d'utilisation de produits toxiques à Mossoul

 

La Fédération de Russie partage entièrement la profonde préoccupation de l'OIAC et de l'Onu quant à l'usage de l'arme chimique dans la ville irakienne de Mossoul.

Nous suivons de près la situation depuis mars 2013, quand avait été constaté l'un des premiers incidents avec l'usage de sarin contre l'armée gouvernementale syrienne et la population civile à Khan al-Assal. Dans ce contexte, il faut rappeler que les experts occidentaux avaient constaté qu'après la prise de Mossoul par les terroristes de Daech pendant l'été 2014 - qui avaient obtenu un accès au fonds de la bibliothèque scientifique et à la base de laboratoire de l'université locale - les capacités technologiques et de production de djihadistes en termes de synthèse de produits toxiques avaient considérablement augmenté. Dans leurs rangs, on retrouve également d'anciens officiers irakiens qui étaient liés au programme militaire chimique à l'époque de Saddam Hussein, ainsi que des chimistes diplômés à l'étranger. En ce qui concerne les "usines" de fabrication d'armes chimiques de Daech en Irak, la découverte de tels sites a été annoncée par les Irakiens et par les représentants de la coalition menée par les États-Unis.

A cet égard, nous vous invitons à demander des informations plus détaillées aux autorités irakiennes et au commandement de la coalition qui, à l'époque, avaient annoncé publiquement la neutralisation de Souleymane Daoud al-Baqara et Abou Malik – d'anciens militaires irakiens ayant rejoint Daech en qualité de chimistes. L'an dernier, la coalition a annoncé la prise d'un site de Daech qui servait à la production de munitions chimiques dans la ville irakienne de Khit, et la destruction par l'aviation d'une autre "entreprise chimique".

Les récidives de terrorisme "chimique" qui ne cessent pas au Moyen-Orient, notamment en Syrie et en Irak, suscitent de sérieuses préoccupations. Il est question de la possession par les terroristes de Daech et du Front al-Nosra et d'autres groupes extrémistes affiliés non seulement de produits chimiques industriels comme le chlore, mais également de véritables produits toxiques militaires comme l'ypérite et le sarin. L'usage de produits chimiques est évidemment contraire au droit international. Tout cela confirme ce que nous disions: à savoir que les terroristes ont acquis un véritable potentiel en matière de fabrication et d'usage d'armes chimiques.

Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu'aujourd'hui, dans les plus grands pays d'Europe, aux USA et dans le monde en général, on parle des différentes menaces à la sécurité nationale. C'est normal, de tels débats ont lieu dans tous les pays. Mais malheureusement les menaces réelles en matière d'usage et de production des armes chimiques par les terroristes, qui ne sont pas seulement régionales, mais également internationales ne sont pas mises au premier plan. De cette manière, l'activité terroriste des entités non gouvernementales en Syrie et en Irak est devenue encore plus vaste, systémique et transfrontalière. Malheureusement, nos pires craintes évoquées à maintes reprises deviennent réalité, à savoir que le terrorisme "chimique" peut se répandre à travers tout le Moyen-Orient. Bien que cela puisse paraître ironique (même si c'est une ironie très triste), dans ce cas on peut également mettre un hashtag #onlesavait. Tout cela risque de se propager au-delà de la région.

C'est un problème réel et grave qui doit être traité. Nous comptons sur l'activité des autorités irakiennes à ce sujet. Bien sûr, nous soutenons entièrement l'intention de l'OIAC d'apporter toute la contribution nécessaire à Bagdad pour mener une enquête nationale appropriée.

De plus, nous sommes convaincus que l'activité du Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-ONU sur l'usage des armes chimiques en Syrie, dont le mandat a été prolongé d'un an par la résolution 2319 du Conseil de sécurité des Nations unies, doit s'étendre au-delà de la Syrie sur les territoires où la menace du terrorisme chimique est la plus flagrante.

Nous sommes également certains que les coupables de tous ces crimes impliquant l'arme chimique doivent être identifiés et traduits en justice.

Sur un plan plus large, l'usage de plus en plus fréquent de l'arme chimique par des entités non gouvernementales à des fins militaires et terroristes confirme la pertinence de l'initiative avancée il y a un an par la Russie à la Conférence de Genève sur le désarmement de rédiger une convention internationale sur la lutte contre les attentats chimiques et biologiques. Nous espérons que les pays participant à la Conférence de Genève soutiendront notre initiative.

 

Sur l'interpellation d'un navire avec un équipage russe près des côtes libyennes

 

Selon les informations rapportées, la garde côtière de la ville de Zaouïa, à l'ouest de la Libye, a arrêté le 5 mars dans les eaux libyennes le navire cargo russe Merle qui a été reconduit au port de Tripoli. La compagnie propriétaire est MT-Group, de Saint-Pétersbourg. L'équipage était composé de 7 hommes, tous citoyens russes.

A l'heure actuelle l'Ambassade de Russie en Libye qui, comme vous le savez, est temporairement basée en Tunisie, étudie les circonstances des faits. Bien sûr, toutes les démarches seront entreprises pour régler au plus vite cette nouvelle situation de crise touchant nos citoyens dans ce pays.

Dans le même temps, compte tenu de la situation militaro-politique difficile dont nous avons averti plusieurs fois par le biais des services consulaires et des missions diplomatiques, et eu égard aux menaces à la sécurité et à d'autres risques pour les organisations et les citoyens russes, nous voudrions rappeler nos insistantes recommandations inchangées envers les opérateurs russes qui assurent le transport routier, aérien et maritime international, ainsi qu'aux citoyens russes qui font partie des équipages russes et étrangers d'avions et de navires russes de s'abstenir de voyages en Libye jusqu'à la normalisation de la situation dans ce pays, pour des raisons de sécurité. Nous partons du fait qu'après ce nouvel incident avec nos marins en Libye les compagnies russes en tireront les conclusions appropriées.

 

Sur les activités organisées au Parlement européen pour le troisième anniversaire des événements tragiques à Odessa

 

Le Parlement européen a organisé le 28 février une table ronde à l'occasion du troisième anniversaire des événements tragiques à Kiev et à Odessa. Pendant la réunion se sont exprimés plusieurs députés européens, le journaliste et blogueur d'opposition Rouslan Kotsaba récemment libéré de prison, l'ex-ministre de l'Intérieur et l'ancien directeur du comité antimonopole de l'Ukraine, l'un des leaders du parti socialiste Vassili Tsouchko, le chef adjoint de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE Alexander Hug, les proches des victimes de la tragédie d'Odessa, ainsi que des représentants des médias et des ONG. Les diplomates ukrainiens ont ignoré de manière ostentatoire les invitations envoyées par les organisateurs.

Les participants à la table ronde ont exigé une nouvelle fois des autorités ukrainiennes qu'elles cessent de repousser l'enquête sur ces tragédies et fassent enfin la lumière sur les circonstances de ce drame. Il a été souligné que les radicaux qui ont ouvertement reconnu avoir tué des policiers à Kiev et des personnes non armées à Odessa se promènent tranquillement en liberté, alors que les partisans de l'Antimaïdan à Odessa et leurs proches sont persécutés par les pouvoirs publics d'Ukraine et sont intimidés par les nationalistes ukrainiens.

A cet égard, il est très regrettable qu'une grande partie des députés du Parlement européen, de la structure européenne en général et les principaux médias de l'UE, qui dans d'autres cas font preuve d'une sensibilité accrue en ce qui concerne le respect des droits de l'homme et la lutte contre l'impunité, ferment obstinément les yeux sur l'atermoiement intentionnel des enquêtes sur ces tragédies, ainsi que sur d'autres crimes des autorités actuelles de Kiev.

Nous appelons à nouveau la communauté internationale, y compris les structures et les ONG chargées des droits de l'homme, à exiger résolument de la partie ukrainienne une enquête rigoureuse, objective et évidemment impartiale, ainsi qu'à traduire en justice les coupables des tragédies de Kiev et d'Odessa.

 

Sur la décision du Canada de prolonger sa mission d'instruction militaire en Ukraine

 

Nous sommes très préoccupés par la décision du Canada de prolonger de deux ans sa mission militaire en Ukraine. Dans ce cadre, les instructeurs canadiens entraînent les militaires ukrainiens sur les polygones du pays avant de les envoyer dans le Donbass.

Nous considérons ces décisions et actions du gouvernement canadien comme très dangereuses. Elles empêchent le règlement pacifique de ce conflit qui continue par la faute des autorités ukrainiennes. De plus, selon nos informations, la question ne se limite pas aux instructeurs: les Canadiens ont commencé à fournir des munitions aux forces ukrainiennes qui se retrouveront sans doute dans la zone du conflit.

Au lieu d'exercer une pression sur Kiev pour le pousser à remplir entièrement ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk, Ottawa encourage franchement les partisans du recours à la force dans le Donbass, et contribue à la poursuite de l'effusion de sang. Le Canada doit comprendre qu'il aura sur la conscience les conséquences de cette politique et de ces actions.

 

Sur le passage concernant la Fédération de Russie dans le dernier rapport du Département

d’État américain sur les drogues dans le monde

 

Nous avons étudié attentivement le chapitre de ce rapport de 2016 concernant la Russie.

Il est regrettable de constater, dans ce document en grande partie technique, des insinuations sur la responsabilité supposée de la Russie dans la fermeture de notre coopération antidrogue qui avait évolué de manière très fructueuse avant d'être interrompue. Hormis le format bilatéral, nous collaborions également de manière étroite avec Washington sur les plateformes antidrogue internationales, y compris dans le contexte de la préparation et de l'organisation de l'événement très marquant que fut la session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies sur les drogues à New York l'an dernier. Nous sommes également disposés à coopérer avec la délégation américaine pendant la 60e session de la Commission des stupéfiants qui s'ouvre le 13 mars à Vienne.

Nous avons noté que, dans son discours devant le Congrès américain le 1er mars, le Président américain Donald Trump avait évoqué à plusieurs reprises le thème de la lutte contre la drogue comme l'une des priorités de l'activité de son Administration. Nous pensons que les préoccupations exprimées concernant la situation actuelle très dramatique liée à la propagation et à la consommation de drogues sur le territoire américain créent des prémisses pour une implication plus active des USA dans le dialogue antidrogue global.

Nous sommes convaincus qu'il faut développer la coopération dans le but de promouvoir un monde sans drogues. Cela correspond aux intérêts fondamentaux de la Fédération de Russie et d'autres membres responsables de la coopération internationale.

 

Sur les déclarations du général Paul Selva, vice-chef d'État-Major des armées des États-Unis

 

Nous avons pris note des déclarations du général Paul Selva, vice-chef d'État-Major des armées des États-Unis, pendant les activités du Congrès américain: il a affirmé que la Russie aurait déployé un missile de croisière terrestre en violant "l'esprit et l'objectif" du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).

De telles déclarations sont décevantes. Comme vous le comprenez, ce n'est pas nouveau. De la part d'un individu aussi informé qui représente la direction militaire d'un grand pays, on pourrait s'attendre à mieux que cela. En particulier, il pourrait enfin expliquer où les Américains ont vu nos "infractions" et pourquoi ils ont tiré de telles conclusions.

Ces nouvelles déclarations publiques de représentants officiels américains accusant la Russie de ne pas respecter le Traité FNI n'étaient, une fois de plus, appuyées par aucune preuve. On a utilisé un stratagème devenu habituel: avancer des accusations tout en évitant de trop rentrer dans le concret.

Nous avons réaffirmé plusieurs fois notre attachement au Traité FNI. Nous avons expliqué que tous les essais de missiles qui se déroulaient en Russie correspondaient au Traité. Dans le cadre de différentes négociations, consultations et réunions nous avons demandé quelles actions concrètes de la Russie préoccupaient Washington: nous nous voyions alors proposer de deviner nous-mêmes. Bien évidemment, cela n'a rien à voir avec une approche sérieuse.

Ce n'est pas tout: en réponse aux "violations" mythiques de la Russie, les Américains menacent d'engager des démarches militaires. Le fait que les représentants américains maintiennent cette rhétorique sans prendre la peine de citer la moindre preuve ou un exemple concret soulève la question des véritables objectifs de ces actes de désinformation.

Les Américains refusent aussi obstinément d'évoquer nos revendications, parfaitement fondées, concernant le respect du Traité par les USA: je veux parler des systèmes de lancement Mk-41 sur les complexes antimissiles terrestres Aegis Ashore déployés par les USA en Roumanie et qu'ils comptent installer en Pologne - qui peuvent être considérés à juste titre comme des vecteurs de missiles de croisière. De nombreuses questions sont également soulevées par le vaste programme de création, aux USA, de missiles-cibles pour les systèmes antimissiles identiques aux caractéristiques de missiles terrestres de courte et de moyenne portée. De plus, les USA produisent et utilisent des drones d'attaque qui tombent sous la définition des missiles de croisière terrestres contenue dans le Traité FNI.

Nous suggérons une fois de plus de renoncer à la rhétorique sans preuves et aux accusations publiques sans exemples concrets pour nous pencher sur le fond afin de remédier aux préoccupations existantes et aux éventuels litiges. Tous les mécanismes sont présents. Nous sommes ouverts à un tel dialogue par les canaux appropriés.

 

Sur les jeux de hackers aux USA

 

Comme vous le savez, un nouveau scandale d'écoute a éclaté aux États-Unis. J'ai apprécié la publication du journal britannique Financial Times qui, après une réplique du Président américain Donald Trump, a pratiquement exigé de rendre publiques au plus vite les preuves de la présence de telles accusations dans le but d'éviter un "préjudice irréparable à l'image du système politique américain". Autrement dit, toutes les autres déclarations sur les hackers, sur l'ingérence dans les élections, sur l'agression russe et sur les chars russes, sur les plans pour diviser les pays occidentaux faites tous les jours par les représentants de l'establishment politique américain et les représentants officiels de l'ancienne équipe (qui s'enivrait de ces accusations) peuvent rester, d'après le Financial Times, absolument sans preuves. Ils l'ont dit et c'est normal. Il y a probablement quelque chose, nous ne vérifierons pas. Mais il s'avère qu'une seule déclaration du Président américain Donald Trump exige des preuves pour éviter un préjudice irréparable à l'image du système politique américain.

Si je comprends bien, il est question d'un article de la rédaction et non d'un blog ou d'un avis personnel. Il est dit qu'en l'absence de preuves ou de démentis à court terme cela risquait de provoquer la "corrosion de la foi dans les institutions publiques sans lesquelles le pays ne peut pas fonctionner". Et la fiole de poudre présentée au Conseil de sécurité des Nations unies par le Secrétaire d’État américain, c'était quoi? Une corrosion ou une "fatigue" du métal?

En suivant la logique du Financial Times, le terme de "failed state" pourrait s'appliquer depuis longtemps aux USA, au Royaume-Uni et à bien d'autres pays qui répètent la même logique, parce qu'à ce jour aucune preuve claire et tangible n'a été présentée que ce soit par rapport aux prétendus attaques de hackers ou au dopage de sportifs russes, aux assassinats de la population civile en Syrie par la machine de guerre sanguinaire de la Russie, ni à beaucoup d'autres questions. Nous constatons seulement de plus en plus de démentis modestes et permanents d'une information présentée comme solide et fiable.

 

Sur la situation actuelle du processus de paix dans le Haut Karabagh

 

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a évoqué en détail la situation du processus de paix dans le Haut Karabagh pendant la conférence de presse organisée à l'issue de son entretien avec son homologue Elmar Mamediarov. Son allocution a été publiée sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères: vous pouvez la consulter.

Je voudrais simplement ajouter que la Russie a l'intention de poursuivre sa mission de médiation en collaboration avec d'autres pays coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et en s'appuyant sur les dispositions évoquées dans cinq déclarations conjointes des présidents de la Russie, des USA et de la France, qui mentionnent notamment le caractère inadmissible du recours à la force pour résoudre le problème du Haut Karabagh et contiennent un appel aux dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à régler les litiges sur la base des principes de non usage de la force ou de menaces d'utiliser la force, de l'intégrité territoriale des États, d'équité et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

En parallèle, dans le cadre des approches convenues par le "trio", la Russie poursuivra ses efforts compte tenu de ses relations très proches avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan - relations renforcées par une profonde histoire qui permet un échange de vues sincère sur les questions centrales.

Je voudrais citer quelques exemples. En mai 1994, avec la contribution directe de la Russie, a été signé l'accord de cessez-le-feu qui reste à ce jour la base de la trêve.

Une étape importante des efforts de médiation de notre pays a été l'adoption, en 2008, de la déclaration moscovite qui stipule du règlement du conflit dans le Haut Karabagh par la voie politique, en poursuivant un dialogue direct entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. C'est le premier et pour l'instant l'unique document sur le processus de paix dans le Haut Karabagh signé par les présidents de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie.

Pendant la réunion trilatérale de 2011 a été prise la décision, avec la médiation russe, de mener une enquête sur les incidents armés.

Comme vous le savez, c'est la Russie qui a joué un rôle décisif pour stopper les opérations militaires d'envergure début avril 2016 en invitant à Moscou les chefs des états-majors de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie.

Le respect de tous ces accords est une condition importante pour la poursuite du processus de paix visant à instaurer une paix durable dans la région.

 

Sur l'interdiction d'entrer en Allemagne faite aux députés de la Douma d’État

de l'Assemblée fédérale russe Igor Lebedev et Mikhaïl Degtiarev

 

Hier, pendant l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec Sigmar Gabriel, Vice-chancelier et Ministre allemand des Affaires étrangères, a été évoquée l'interdiction d'entrer en Allemagne faite aux députés de la Douma d’État. Comme vous le savez, Berlin a refusé le droit d'entrer en Allemagne aux députés russes inscrits dans les listes de sanction de l'UE – le Vice-président de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale russe Igor Lebedev et le Président de la Commission pour la culture, le sport, le tourisme et la jeunesse à la Douma d’État de l'Assemblée fédérale russe Mikhaïl Degtiarev - malgré l'invitation des députés russes par le directeur exécutif du Comité international paralympique Xavier Gonzalez pour participer à une réunion prévue le 10 mars à Bonn afin d'évoquer la participation du Comité paralympique russe à cette organisation.

L'Allemagne a motivé sa décision par l'absence de raisons d'exclure provisoirement ces députés russes de la liste de sanctions.

Nous trouvons ces explications peu convaincantes. Ce n'est pas la première fois que Berlin refuse le droit d'entrée aux représentants russes qui se rendent en Allemagne pour participer à des activités dans le cadre des organisations internationales ou à des forums multilatéraux. Nous pensons qu'une telle approche est contraire au bon sens et qu'elle est contre-productive du point de vue de la cause. Nous en tiendrons compte dans nos relations bilatérales.

 

Sur l'entrée en vigueur du Protocole entre la Russie et l'Afrique du Sud

sur l'établissement d'un régime sans visas pour les citoyens russes et sud-africains

 

Le Protocole entre la Russie et l'Afrique du Sud sur l'établissement d'un régime sans visas pour les détenteurs de passeports internationaux entrera en vigueur le 30 mars.

Nous rappelons que ce Protocole stipule que les citoyens russes et sud-africains qui n'ont pas l'intention d'exercer une activité professionnelle, d'étudier ou de résider sur le territoire de l'autre État n'ont pas besoin de visa et bénéficient d'un droit d'entrée, de séjour et de transit sans visa jusqu'à 90 jours.

Nous sommes certains que cet accord destiné à réunir les conditions les plus favorables pour développer l'ensemble des liens entre nos pays permettra d'apporter une impulsion notable au développement de la coopération dans le domaine commercial, économique et social, et qu'il contribuera à l'intensification des contacts entre les citoyens de la Russie et de l'Afrique du Sud.

Cette année, la Russie et l'Afrique du Sud fêtent le 25e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Dans ce contexte, l'entrée en vigueur de ce Protocole est un signe important du fait que nos pays ont significativement avancé aussi bien dans la construction de relations bilatérales de partenariat que dans la promotion de la coopération sur la scène internationale, notamment dans le cadre du groupe des Brics.

 

Réponses aux questions:

Question: Que pouvez-vous dire de l'information parue dans la presse sur une éventuelle nomination de Jon Huntsman au poste d'Ambassadeur des États-Unis en Russie?

Réponse: Nous ne jugeons pas nécessaire de commenter les articles de presse car une procédure spécifique est lancée quand un pays veut remplacer un ambassadeur. La pratique diplomatique est là pour ça. Bien sûr, cette décision doit être prise par l'Administration de Washington. Puis on lance la procédure par la voie appropriée.

Question: Que pouvez-vous dire de la non-participation de la Russie à la réunion des pays membres de la coalition anti-Daech à Washington le 22 mars?

Réponse: Comme vous le savez, il existe un grand nombre de formats autour du processus de paix syrien. Il y a ceux auxquels nous participons traditionnellement et dont la création a été le résultat des efforts, entre autres, de la Fédération de Russie. Il existe également des formats auxquels nous ne participons pas - de manière tout aussi traditionnelle. Vous faites ici référence à un format auquel nous n'avons jamais participé: ce n'est donc pas du tout un scoop. Simplement, nous n'avons jamais participé à de telles réunions. Je viens de parler de nos efforts pour le processus de paix syrien. C'est sur ces efforts que nous nous concentrons.

Question: Quelles questions pourraient être soulevées pendant la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Norvège pendant le forum "Arctique, territoire de dialogue"?

Réponse: Quand la date de cette réunion approchera nous vous donnerons plus de détails. Comme vous le comprenez, pendant les réunions bilatérales on évoque l'agenda bilatéral, les questions internationales et les questions de coopération régionale compte tenu des particularités de la situation géographique des deux pays.

Quand la date approchera nous vous fournirons des informations sur notre participation au forum et sur les activités qui se dérouleront à sa marge.

Question: Envisage-t-on une réunion à part du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue turc dans le cadre de la visite du Président turc Recep Tayyip Erdogan à Moscou? Si oui, vont-ils évoquer le processus de paix du Haut Karabagh?

Réponse: Comme vous le savez, le format des sommets ne relève pas de nos compétences. Je vous ai déjà parlé de toutes les activités du Ministre prévues prochainement.

Question: Peut-on parler d'une compréhension mutuelle entre les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE par rapport au processus de paix du Haut Karabagh, ou y a-t-il des différends?

Réponse: Tout travail est un processus impliquant une coordination des positions et leur réduction à un dénominateur commun pour pouvoir prendre des décisions. Comme dans tout processus, il existe des questions sur lesquelles nos positions coïncident entièrement, mais sur d'autres il faut chercher une entente. Votre question est assez générale, c'est pourquoi ma réponse l'est aussi.

Question: Chisinau a suggéré hier aux représentants moldaves de s'abstenir de voyages en Russie. Les autorités moldaves se sont indignées et ont même envoyé une note officielle concernant les interrogatoires et les fouilles que subissaient tous les représentants moldaves à la frontière russe. D'après vous, comment peut-on sortir de cette situation?

Réponse: Je sais qu'un tel document a été envoyé au Ministère russe des Affaires étrangères. Il est question d'une note au sujet de votre question envoyée par le Ministère des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne de la Moldavie. Je dirai franchement que ce document n'est pas simple. Nous l'étudions et essayons de comprendre concrètement les questions posées par la partie moldave. Nous sommes prêts à coopérer et à régler les questions difficiles, ce pourquoi il existe des canaux appropriés. Toutes les questions peuvent être réglées dans l'ordre prévu. Actuellement nous étudions cette note.

Je voudrais répéter que nous avons reçu un document difficile à comprendre.

Question: Avez-vous insinué, dans un de vos commentaires pendant la conférence de presse du 27 décembre 2016, que dans les articles des auteurs biélorusses Iouri Pavlovets, Dmitri Alimkine et Sergueï Cheptenko publiés par l'agence de presse Regnum avait été utilisé le terme de "sous-peuple"?

Réponse: Ni l'Ambassadeur de Russie en Biélorussie Alexandre Sourikov, ni le Ministère russe des Affaires étrangères ou le porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères n'ont jamais affirmé que le terme de "sous-peuple" avait été utilisé dans les articles publiés par l'agence de presse Regnum.

Question: Que pouvez-vous dire du lancement de quatre missiles par la Corée du Nord le 6 mars?

Réponse: Nous partons du fait que nous avons déjà fourni nos commentaires sur ces lancements. Vous connaissez notre position de principe fondée, au niveau du droit international, sur les documents adoptés par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Question: Les relations entre la Corée du Nord et la Malaisie se sont détériorées à cause de la mort à Kuala Lumpur du demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-nam. Cette semaine, la Malaisie a expulsé  de son territoire l'ambassadeur de Corée du Nord. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de ces événements du point de vue de la stabilisation de la situation en Asie du Nord-Est?

Réponse: Il est question de relations bilatérales. Nous partons du fait que deux États utilisent tous les moyens à leur disposition pour régler ces questions difficiles.

Question: WikiLeaks a publié récemment de nouveaux documents. Sergueï Lavrov a indirectement parlé de la capacité des hackers de la CIA à s'introduire dans les téléphones portables et dans d'autres appareils électroniques. A cet égard, quelles mesures seront prises par le Ministère russe des Affaires étrangères pour empêcher l'expansion des intrusions de hackers et les possibilités d'espionnage?

Réponse: Sergueï Lavrov n'a pas tellement parlé de l'influence des hackers, des individus disposant de technologies élaborées sous l'égide des services américains ou de l'impact de ces processus sur la communication mobile et via d'autres appareils de communication: ce sont les informations publiées par WikiLeaks qui l'indiquaient. Ce sont ces informations qui ont révélé la grande plausibilité de telles attaques. Si elles s'avéraient exactes, il serait effrayant de voir ce que font et à quoi "s'amusent" les services américains. Périodiquement de telles informations nous parviennent, et jusqu'ici elles ont toujours été confirmées. Toutefois, des tentatives étaient constamment entreprises pour empêcher qu'elles paraissent à la une, pour les retoucher, pour réduire leur impact, mais pratiquement à chaque fois, cette information se confirmait.

C'est très dangereux, premièrement, du point de vue de l'atteinte au système actuel des relations internationales basées sur les principes fixés dans la Charte de l'Onu. Il est question de la non-ingérence dans les affaires intérieures et de ce qui en découle. Il existe de nombreux documents dans le domaine de la sécurité informatique et numérique signés également par des représentants américains. Par conséquent, de tels agissements (s'ils étaient confirmés, comme on l'a vu par le passé dans d'autres cas) sapent effectivement la confiance qui a été si difficilement construite entre les pays. Bien sûr, il s'agit aussi en grande partie d'une atteinte aux relations entre les États au format bilatéral et multilatéral.

Mais je ne pense pas que c'est le plus terrible car aussi paradoxal que cela puisse paraître, de nombreux pays qui ont été victimes des écoutes américaines ont pris cette information, disons, "avec un certain plaisir". Honnêtement, c'était très inattendu. Car tout État qui a de la dignité et des intérêts nationaux doit être sans équivoque dans sa réaction. Je pense que le plus terrible est que ces technologies, qui sont devenues de notoriété publique, peuvent être utilisées (ou ont déjà été utilisées, on l'ignore) par des organisations terroristes dont nous parlons et contre lesquelles nous nous efforçons de lutter collectivement. Si auparavant le terme "terrorisme" sous-entendait un véhicule piégé, une ceinture d'explosifs ou des kamikazes, aujourd'hui la notion de terrorisme international est bien plus large et désigne le cyberterrorisme, le recrutement d'adeptes sur internet, l'impact sur la conscience de masse, notamment sur la jeunesse et les enfants. Il est terrible que précisément de cette manière, si cette information était réellement confirmée (et on voudrait enfin que les services de Washington répondent pleinement et à part entière aux documents publiés avec des faits concrets en main), tout cela représenterait une très grande menace pour le monde entier et pour la sécurité internationale. L'élément informatique des agissements du terrorisme international et des terroristes reste prioritaire aujourd'hui. Bien sûr, il existe des exemples d'utilisation de l'arme chimique, mais les terroristes usent de tout l'éventail technologique pour promouvoir leur idéologie et appuyer leurs actions, et c'est terrifiant.

Question: Peut-on dire qu'avec l'apparition d'informations sur les agissements des USA dans le cyberespace, il vaut mieux terminer la guerre médiatique menée contre la Russie?

Réponse: Un tel scénario serait possible si les médias mondiaux étaient réellement objectifs – ces mêmes monstres et corporations médiatiques qui "mènent la danse médiatique" dans le monde entier. On ne peut pas parler de leur objectivité en principe. Vous voyez parfaitement ce qui se passe actuellement aux États-Unis. Les médias sont déjà devenus un instrument de lutte politique qui travaille inconsciemment, et même un sujet des événements. Ce sont des choses foncièrement différentes. De telles informations ne seront probablement pas utilisées pour une analyse objective des processus en cours. Nous avons parlé de la très dangereuse tendance que constitue l'atteinte à la confiance du public dans les médias mondiaux quand il existe des informations objectives qui nécessitent de l'attention et une investigation. Malheureusement, nous avons souvent connu des situations quand elles étaient tues, qu'elles ne bénéficiaient pas de l'attention nécessaire alors que les fakes sur les hackers, l'influence prétendue sur les élections et l'implication supposée dans les processus politiques intérieurs faisaient la une.

Le Vice-chancelier et Ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel était hier en visite à Moscou. Il a clairement déclaré que le gouvernement fédéral allemand et ses représentants n'avaient jamais accusé la Russie, n'avaient jamais émis de réclamations concernant la fabrication de fake news ou l'ingérence dans les processus électoraux. Il a dit que tout cela était l'œuvre des médias allemands. Il a souligné qu'il le déclarait au nom du gouvernement fédéral.

Question: Une question sur la réunion à venir à Tokyo au format 2+2: que pensez-vous du rétablissement de ce format après une longue interruption? Quels thèmes est-il prévu d'aborder?

Réponse: Je pensais que vous vouliez vérifier mes connaissances en mathématiques. Bien sûr, nous considérons cet événement comme une démarche très constructive destinée à développer nos relations bilatérales dans tous les domaines, et pouvant y contribuer. Nous avons des sujets à aborder en matière de politique étrangère, de défense, de politique de défense et de coopération militaire. Vous avez noté à juste titre que, malheureusement, ce format avait été interrompu pendant longtemps - ce dont la Russie n'est pas responsable. Nous partons du fait qu'il n'est jamais trop tard pour comprendre que la cessation de la coopération, de l'interaction et surtout du dialogue n'apporte aucun résultat positif. Nous avons toujours prôné la reprise d'un dialogue à part entière. Nous nous y préparerons activement et partons du fait qu'il devra être fructueux et donner des résultats.

En ce qui concerne les thèmes: chaque ministère évoquera les siens. Pour ce qui touche à la défense, vous pouvez vous adresser au Ministère russe de la Défense. Dans le cadre de l'interaction des ministères des Affaires étrangères seront évoquées des questions relatives aux relations bilatérales, à la situation internationale, à la coopération et à la sécurité régionales. La situation dans la région sera analysée dans le cadre de l'agenda de la réunion. Des rendez-vous médiatiques sont prévus. Quoi qu'il en soit, nous vous informerons des résultats des négociations  à leur issue.

Question: Il a été annoncé récemment que les USA envoyaient  de l'artillerie d'infanterie de marine vers la Syrie – cela ne ressemble pas à la promesse de l'ancienne Administration selon laquelle il n'y aurait aucune opération terrestre. Comment Moscou va réagir?

Réponse: Quelle ancienne Administration? De quoi parlez-vous? En huit ans il n'y a eu aucune stratégie commune vis-à-vis de la Syrie: on bombarde puis on ne bombarde plus, on retire les troupes puis on ne retire plus, on renverse puis on coopère. On constatait ces hésitations chaque mois. Une branche du pouvoir ne comprenait pas ce qui se passait dans l'autre. Il n'y avait simplement pas de position qui aurait dû être mise en œuvre sur la scène internationale en tant qu'approche consolidée des USA (or la communauté internationale devait comprendre cette politique car il était précisément question des actions sur la scène internationale). Il y avait d'abord un concept, puis il a changé. Les six derniers mois avant l'élection, nous avons assisté à une sorte d'agonie de la politique syrienne de Washington, avec d'un côté l'exacerbation et l'intensification de l'activité en politique étrangère, et de l'autre une activité absolument pas appuyée par les actions sur le terrain et pas les efforts des militaires américains. Vous vous souvenez de la différence entre la position de certaines forces du Département d’État et d'autres militaires américains? Puis un mystérieux événement s'est produit: ils ont simplement abandonné toute la politique syrienne sans la mener jusqu'à sa fin logique. Puis tout s'est concentré sur Alep, pas sur le règlement de cette situation mais uniquement sur l'exacerbation de l'hystérie et de la campagne médiatique qui était orientée uniquement sur l'élection américaine. De quoi parle-t-on quand on évoque "l'approche de l'ancienne administration"?

Je propose de laisser tout cela aux historiens et aux politiciens et de ne pas en parler sérieusement car nous nous souvenons parfaitement de ces changements continuels, de la lutte "en coulisses" entre les ministères et les départements américains. C'était simplement un combat politique. Malheureusement, ce combat politique des "élites" continue. C'est évident. Tous les moyens sont bons.

Nous avons entamé un dialogue avec le Département d’État. La première réunion entre les deux ministres a eu lieu. Nous partons du fait que nous sommes prêts à coopérer avec les USA, y compris sur le processus de paix syrien. Vous savez que des représentants américains ont été invités à la réunion d'Astana et qu'ils y ont assisté au niveau qu'ils jugeaient nécessaire. C'est pourquoi nous sommes prêts à la coopération car il est important qu'un concept soit formé. Je répète qu'on a le sentiment que cette bataille postélectorale ne permet pas de formuler les approches américaines dans un domaine aussi important pour la politique étrangère de ce pays qu'est la politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. C'est pourquoi je répète que nous sommes prêts à coopérer.

Question: Les partenaires américains entreprennent-ils des tentatives non publiques et informelles de construire des relations avec la Russie ou tout se limite-t-il aux activités officielles telles que la dernière réunion à Bonn? 

Réponse: Pouvez-vous être plus concret?

Question: Est-ce que les représentants de l'Administration et du Département d’État des USA entreprennent des tentatives de rétablir les relations avec la Russie en agissant en dehors du champ public?

Réponse: Qu'entendez-vous par "champ non public"? La politique étrangère implique une certaine part de publicité. Vous voulez demander si on mène des négociations cachées? Nous menons un travail diplomatique normal aussi bien avec les USA qu'avec d'autres pays. Nous ne pouvons pas tout changer à cause des hésitations de Washington et nous adapter aux fluides qui en émanent. Nous partons du Concept de la politique étrangère russe qui a été adopté. Nous utilisons dans notre travail les méthodes et les traditions qui ont été fixées par l'histoire de la politique étrangère russe, basées sur le droit international et sur les principes fondamentaux des relations internationales. Nous cherchons à mener un travail constructif normal. Je répète que les méthodes de ce travail sont transparentes et claires: c'est la diplomatie de négociation, les réunions, les contacts et ainsi de suite.

Question: Que pouvez-vous dire de la destitution de la Présidente sud-coréenne Park Geun-Hye par la Cour constitutionnelle? Vous avez déjà commenté très fermement le déploiement de l'ABM en Europe. Il a été rapporté que des détails du complexe antimissile THAAD avaient été livrés en Corée du Sud. Il est prévu de terminer en mai 2017 les travaux pour le déploiement de ce système. A cet égard, la Chine critique activement le gouvernement sud-coréen et décrète des sanctions. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: Nous suivons attentivement la situation en Corée du Sud où, le 10 mars, la Cour constitutionnelle a approuvé la décision de l'Assemblée nationale de destituer la chef de l’État. Nous espérons que la crise politique dans ce pays sera rapidement surmontée. Nous sommes certains qu'elle n'affectera pas le niveau qu'ont atteint les relations entre la Russie et la Corée du Sud.

En ce qui concerne le déploiement des éléments de l'ABM américain à travers le monde, notre position est connue. Récemment nous avons fourni un commentaire supplémentaire à ce sujet. Bien sûr, tout cela sape la stabilité régionale et internationale. Notre position en la matière a été clairement définie, nous en faisons part à nos partenaires, à ceux qui s'entretiennent avec le chef de la diplomatie russe, nous l'exprimons publiquement. Notre position est claire et elle n'a pas changé.