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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 15 novembre 2018

2176-15-11-2018

Sur la réunion du Conseil d'affaires auprès du Ministre russe des Affaires étrangères

 

Vendredi 16 novembre, Sergueï Lavrov présidera la réunion du Conseil d'affaires auprès du Ministre russe des Affaires étrangères. Cette activité, initialement prévue le 30 octobre, avait dû être reportée. Il est prévu d'y développer les discussions sur les questions économiques qui avaient commencé pendant la réunion des ambassadeurs et des représentants permanents de la Fédération de Russie en juillet dernier. Les participants se focaliseront sur les questions relatives à l'amélioration de l'efficacité de l'accompagnement politico-diplomatique des projets des entreprises russes visant à augmenter les exportations de hautes technologies. Il est également prévu d'aborder les moyens permettant de renforcer les positions des producteurs nationaux sur les marchés extérieurs.

Des représentants du Ministère russe des Affaires étrangères, d'autres ministères intéressés, ainsi que des dirigeants des principales associations d'affaires et des plus grandes entreprises russes participeront à la réunion.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion générale des membres du Conseil russe pour les affaires internationales (RSMD)

 

Mardi 20 novembre se déroulera la réunion générale du partenariat à but non lucratif "Conseil russe pour les affaires internationales", pendant laquelle ses membres feront le bilan de l'activité du RSMD en 2018 et approuveront le plan de travail pour l'année prochaine.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à cette réunion. Selon la tradition établie, le chef de la diplomatie russe exprimera dans son discours son appréciation de la situation internationale et décrira brièvement les priorités actuelles de la politique étrangère russe.

Le Ministère russe des Affaires étrangères tient en grande estime les formats établis de collaboration avec le Conseil russe pour les affaires internationales – l'une des principales organisations russes spécialisée dans le recueil d'informations et la préparation de recommandations sur les questions d'actualité de la politique étrangère et des relations internationales. Un tel travail est particulièrement demandé dans un contexte où, comme aujourd'hui, les affaires régionales et internationales sont en perpétuelle évolution.

 

Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Belarus

 

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov effectuera une visite de travail en République du Belarus du 20 au 21 novembre pour participer à la réunion conjointe des collèges du Ministère russe des Affaires étrangères et du Ministère biélorusse des Affaires étrangères. Le programme de son séjour prévoit un entretien avec le Ministre biélorusse des Affaires étrangères Vladimir Makeï.

Les pourparlers permettront d'aborder un large éventail de questions relatives à la coopération russo-biélorusse en politique étrangère avec un accent sur la mise en œuvre des termes de la Déclaration conjointe des Présidents de la Russie et du Belarus du 19 juin. Les interlocuteurs accorderont une attention particulière à la coopération d'intégration dans le cadre de l'Union économique eurasiatique (UEE) et de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), à la coordination des actions au sein des organisations internationales - notamment la préparation de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE à Milan les 6 et 7 décembre -, et échangeront leurs avis sur les principaux problèmes régionaux et mondiaux.

De plus, les interlocuteurs aborderont la lutte contre la falsification de l'histoire de la Grande Guerre patriotique et les tentatives de réviser le bilan de la Seconde Guerre mondiale, la coopération pour la complémentarité des processus d'intégration en Eurasie afin de combiner la construction de l'Union économique eurasiatique (UEE) et l'initiative "La Ceinture et la Route", ainsi que la formation du Grand partenariat eurasiatique avec la participation de l'UEE, de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et de l'Associations des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). Les collèges des Ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Belarus évoqueront la coopération sur les plateformes de négociations internationales pour garantir la sécurité informatique internationale et le rôle des ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Belarus dans la promotion de la coopération culturelle et du patrimoine culturel commun dans les pays étrangers.

 

Sur l'entretien prévu le 21 novembre entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu

 

Du 20 au 22 novembre, la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu sera présente à Moscou pour participer à la 15e réunion de la Commission russo-sud-africaine mixte pour la coopération commerciale et économique qu'elle copréside.

Mercredi 21 novembre est prévu un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et la Ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération Lindiwe Sisulu. Les deux chefs de diplomatie évoqueront l'état et les perspectives du partenariat stratégique bilatéral en mettant l'accent sur le renforcement de la coopération d'investissement, dans le secteur scientifique, technique, social et d'autres domaines d'activité. Les deux interlocuteurs "remettront les pendules à l'heure" sur les questions d'actualité internationale compte tenu des résultats du sommet des Brics qui s'est tenu à Johannesburg du 25 au 27 juillet, et de l'élection de l'Afrique du Sud en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour 2019-2020.

 

Sur la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Italie

 

Les 22 et 23 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov effectuera une visite de travail en Italie. Il s'entretiendra avec son homologue italien le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Enzo Moavero Milanesi. Une brève rencontre avec le Premier ministre italien Giuseppe Conte est également prévue. Le Ministre prononcera un discours pendant la conférence "MED - Mediteranean Dialogues" et participera à plusieurs rencontres bilatérales en marge de cet événement.

L'Italie est l'un des principaux partenaires politiques et économiques de la Russie en Europe occidentale. Malgré une conjoncture extérieure défavorable, les liens russo-italiens restent stables. Un dialogue politique intensif est mené à haut niveau et au sommet, nous développons une interaction diversifiée entre les parlements, les autorités judiciaires, les ministères et les départements, les régions, les établissements scientifiques, les universités et les établissements scolaires, les organisations culturelles et les sociétés civiles des deux pays.

Dans le secteur commercial et économique, nous notons des tendances positives – après la division par 2,5 des échanges entre 2014 et 2016 (de 53,8 milliards de dollars en 2013 à 19,8 milliards de dollars en 2016), depuis deux ans ces derniers ne cessent d'augmenter. Au cours des huit premiers mois de 2018, les échanges ont augmenté de 14,8% pour atteindre 17,4 milliards de dollars. Dans ce domaine, un rôle important est imparti aux mécanismes du Conseil russo-italien pour la coopération économique, industrielle et financière. Sa prochaine réunion et le Forum pour le soutien aux petites et moyennes entreprises sous la présidence du Ministre russe de l'Industrie et du Commerce Denis Mantourov et du Ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Enzo Moavero Milanesi, sont prévus pour les 17 et 18 décembre à Rome.

Durant leur entretien, les deux chefs de diplomatie (le précédent a eu lieu ce 8 octobre à Moscou) échangeront substantiellement leurs avis sur un large éventail de questions bilatérales d'actualité, notamment dans le contexte des résultats de la visite du Premier ministre italien Giuseppe Conte à Moscou (23-24 octobre).

Une attention particulière devrait également être accordée à l'agenda international, notamment à la sécurité européenne, au règlement des crises régionales en Syrie, en Libye, à la mise en œuvre des Accords de Minsk en Ukraine, et à la situation autour du programme nucléaire iranien. Il est également prévu d'aborder l'agenda de l'OSCE compte tenu de la présidence italienne de cette organisation jusque fin 2018.

Les deux interlocuteurs soulèveront enfin les perspectives de renforcement de la coopération culturelle et sociale, notamment compte tenu des Saisons russes qui se déroulent cette année en Italie, dans le cadre desquelles plus de 380 activités organisées par des musées russes, ou encore des collectifs théâtraux et musicaux, ont eu lieu en Italie.

 

Sur la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Portugal

 

Samedi 24 novembre, à l'invitation des autorités portugaises, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite à Lisbonne. Il s'entretiendra avec le Ministre portugais des Affaires étrangères Augusto Santos Silva, et séparément avec le Président portugais Marcelo Rebelo de Sousa.

Les relations russo-portugaises reposent traditionnellement sur un partenariat dans le respect réciproque et sur une coopération constructive. Un  dialogue politique régulier est entretenu à haut niveau et au sommet. En juin, le Président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec le Président portugais Marcelo Rebelo de Sousa venu dans notre pays pour assister à la Coupe du monde de football. En deux ans, le Ministre portugais des Affaires étrangères Augusto Santos Silva s'est rendu à deux reprises à Moscou.

Durant leur prochain entretien, les deux chefs de diplomatie évoqueront en détail l'ensemble des relations bilatérales, ainsi que la coopération entre les deux pays sur la scène internationale autour des problèmes politiques d'actualité. Afin d'intensifier le dialogue politique et d'élargir le spectre des questions abordées, les interlocuteurs comptent signer un Mémorandum d'entente sur les consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays.

Les deux ministres évoqueront également l'intensification de la coopération économique, qui affiche ces derniers temps une dynamique positive. En 2017, les échanges bilatéraux ont atteint 1,44 milliard de dollars - et la croissance s'est poursuivie cette année.

La Commission russo-portugaise intergouvernementale conjointe pour la coopération économique et technique travaille de manière active. Côté russe, la commission est présidée par le Ministre du Développement économique Maxime Orechkine. Sa prochaine réunion est prévue à Lisbonne les 6 et 7 décembre. Pendant cette session de la Commission intergouvernementale, une attention particulière sera accordée aux projets communs dans le secteur des hautes technologies et des innovations, ainsi qu'à la mise en œuvre du nouvel accord intergouvernemental russo-portugais sur la coopération économique et technique entré en vigueur en 2017.

En ce qui concerne la politique étrangère, les deux interlocuteurs analyseront l'état actuel des relations de la Russie avec l'UE et l'Otan. Un échange de points de vue est également prévu sur la situation en Ukraine, en Syrie, en Libye, sur le processus de paix au Proche-Orient, ainsi que sur certains problèmes latino-américains et africains.

Compte tenu de l'expérience de coopération avec le Portugal dans le cadre des élections au sein des organes de l'Onu, les ministres évoqueront la coopération pour soutenir les candidatures de nos pays et représentants lors des élections dans les organisations internationales.

Une place importante sera impartie aux liens sociaux et culturels lors de ces pourparlers. Nos pays organisent régulièrement des activités culturelles et éducatives, des festivals, des concerts de groupes de musique. Le nombre d'établissements enseignant le russe grandit au Portugal. En Russie, on constate également un intérêt accru pour le portugais et la culture de ce pays.

 

Sur la situation autour de Maria Boutina

 

Nous poursuivons le travail pour faire libérer et rapatrier Maria Boutina, arrêtée par les autorités américaines sous un prétexte fallacieux, et qui est donc une prisonnière politique.

Nous notons avec satisfaction que les efforts ciblés de l'Ambassade de Russie à Washington se sont positivement reflétés sur les conditions de détention de notre citoyenne dans la prison américaine où elle se trouve. Elle peut à présent suivre des cours de réhabilitation, rencontrer des visiteurs, et téléphoner à ses proches. Nous allons continuer de suivre l'évolution de la situation.

Néanmoins, notre compatriote reste emprisonnée. Elle a dû célébrer son anniversaire le 10 novembre dans une prison américaine loin de ses proches et de ses parents. Les collaborateurs de l'Ambassade russe ont essayé de soutenir Maria en lui rendant visite ce jour-là et en lui transmettant les vœux les plus chaleureux. Des félicitations ont également été publiées sur les pages du Ministère des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux.

Nous continuerons d'apporter toute notre aide à Maria Boutina. Nous exigeons des autorités américaines qu'elles cessent leurs poursuites pénales infondées et libèrent la citoyenne russe.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Cette semaine, la situation était relativement stable en Syrie.

Des affrontements sporadiques ont encore été constatés dans les régions où persiste une présence résiduelle de terroristes, notamment à Idleb où les forces armées syriennes ont empêché plusieurs tentatives de percée d'al-Nosra et d'autres groupes affiliés à Alep. Les terroristes ont continué de bombarder l'ouest d'Alep. Il est préoccupant que dans les situations où les forces gouvernementales ripostaient aux provocations d'al-Nosra, des groupes armés illégaux se positionnant comme "modérés" venaient en aide aux terroristes. Force est de constater qu'en dépit des efforts des autorités turques pour remplir leurs engagements dans le cadre du Mémorandum russo-turc du 17 septembre, la délimitation réelle à Idleb n'a pas encore eu lieu.

Les Américains ont relancé les frappes aériennes intensives contre les terroristes contrôlant les villages situés sur la rive Est de l'Euphrate, en utilisant notamment, selon les habitants des environs, des munitions au phosphore. Sachant que d'après l'agence de presse Sana, ces frappes non sélectives ont tué ou blessé plus de 60 civils dans la commune de Chaafa au sud de Hajin. A cet égard, le Ministère des Affaires étrangères de la Syrie a envoyé deux lettres au Secrétaire général de l'Onu et au président du Conseil de sécurité pour exiger de "cesser de telles attaques, d'enquêter sur ces crimes, de les condamner et de sanctionner les coupables".

En ce qui concerne l'aspect humanitaire, la mise en œuvre de l'initiative russe pour contribuer au retour des réfugiés et des déplacés internes syriens s'est poursuivie. Rien que ce 13 novembre, plus de mille personnes sont revenues en Syrie de Jordanie et du Liban voisins (et le nombre de rapatriés de Jordanie continue de grandir – plus de 9.000 personnes sont entrées en Syrie par le poste de contrôle de Nassyb depuis que son fonctionnement normal a été rétabli). De plus, cette même journée, plus de 200 déplacés internes sont revenus dans leur foyer.

Le 13 novembre également, la Russie a organisé une action humanitaire dans la province d'Alep pour distribuer aux habitants 450 lots alimentaires d'un poids total de 1,9 tonne. En tout, à ce jour, le Centre de réconciliation des belligérants a organisé 1 991 actions de ce genre, et le volume total de produits livrés dépasse les 3 100 tonnes.

Nous ne pouvons pas passer à côté de la grave situation humanitaire qui perdure dans le camp de déplacés internes de Roukban, situé dans la zone "exclusive" de 55 km créée par les Américains autour de leur base militaire illégale d'al-Tanf. L'accès au camp du convoi humanitaire de l'Onu tant attendu le 3 novembre a certainement facilité le sort de la population locale, mais il n'a pas réglé le problème dans l'ensemble.

Nous trouvons complètement inadmissible le fait que malgré les accords préalables, les Américains ont tout de même fait appel à la bande Maghaweir al-Thawrah ("les commandos de la révolution") pour assurer la sécurité du convoi à l'intérieur de la "zone exclusive". Le refus des Américains et des combattants qu'ils contrôlent de laisser entrer dans le camp des représentants du Croissant-Rouge arabe syrien soulève aussi des questions – auraient-ils des choses à cacher?

Il est évident que les convois humanitaires ne régleront pas le problème de Roukban, déjà peuplé de 60 000 habitants. Comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, la situation dans la zone d'al-Tanf exige un règlement radical.

La rencontre trilatérale des représentants de la Russie, des USA et de l'Onu récemment à Genève visait justement à analyser en détail la situation dans le camp.

 

Sur la situation au Yémen

 

La situation reste extrêmement préoccupante au Yémen, où l'on constate une escalade du conflit armé.

Ces derniers jours, son épicentre se situait dans la zone contrôlée par le mouvement houthi Ansar Allah dans le port d'Hodeïda sur la mer Rouge, qui est aujourd'hui l'"artère" principale des livraisons humanitaires au Yémen. Selon les informations disponibles, pendant l'assaut de cette ville par les forces yéménites loyales au Président en exercice de la République yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, avec le soutien de la "coalition arabe", plus de 400 personnes ont été tuées des deux côtés. Les combats de rue se poursuivent dans la ville, ce qui se reflète très négativement sur la situation de la population civile. En particulier, les médias ont rapporté le blocage de 54 enfants à l'hôpital central d'Hodeïda.

La situation n'est pas meilleure dans les provinces de Saada, de Ta'izz, d'Al Jawf (nord-ouest et nord), ainsi que dans la région de la capitale yéménite. Les affrontements de position s'y accompagnent d'intenses raids aériens de la "coalition", qui visent les positions d'Ansar Allah dont certaines sont situées dans des quartiers civils.

Moscou juge nécessaire de rappeler tous les acteurs de la guerre civile yéménite au respect inconditionnel des normes du droit humanitaire international. Il faut empêcher la hausse du nombre de victimes parmi les civils yéménites, et la détérioration de la situation humanitaire dans ce pays qui se trouve déjà au seuil d'une catastrophe irréversible. Il est primordial de garantir une évacuation sans obstacles des réfugiés et des blessés depuis les régions aux prises avec des combats, ainsi qu'un accès régulier de l'aide humanitaire à toutes les personnes dans le besoin.

Il faut également créer les conditions pour poursuivre le travail de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour le Yémen Martin Griffiths visant à contribuer à la reprise des négociations interyéménites directes pour régler au plus vite le conflit qui perdure. Nous sommes fermement convaincus qu'un large dialogue dans le respect réciproque, tenant compte des avis de toutes les principales forces politiques du Yémen, est l'unique solution aujourd'hui qui pourra permettre de rétablir la paix et la stabilité sur le sol yéménite déchiré, ainsi que de parvenir à un règlement juste et durable de la situation. De notre côté, nous sommes prêts à continuer de contribuer à la mise en œuvre de cette tâche prioritaire.

 

Sur les nouvelles accusations visant la Russie concernant la prétendue "ingérence" de Moscou dans les élections américaines

 

Historiquement, les élections de mi-mandat au Congrès américain suscitent bien moins d'agitation dans le monde que la course présidentielle. Ce qui est logique: même compte tenu du système actuel de freins et de contrepoids, la politique étrangère reste aux USA une prérogative du chef de l’État.

Cette année, nous avons observé une situation complètement différente. Une partie de l'establishment politique et des médias du pays - à leur initiative - ont indiqué que cette confrontation à première vue routinière entre les démocrates et les républicains était menacée par la prétendue "ingérence russe". Je crois que nous allons bientôt être accusés d'ingérence dans l'élection des leaders des sections locales des scouts.

 Mais passons des suppositions aux faits, et plus exactement aux analyses des politologues américains.

Les contremesures préventives ont été réfléchies et même appliquées de manière très scrupuleuse et substantielle.

Le jour même du vote, le 6 novembre, Facebook a reçu un "tuyau" du FBI concernant une centaine de comptes sur les réseaux sociaux qui diffuseraient des désinformations sur les élections. Facebook a allègrement rendu compte de leur blocage.

Les USA n'ont pas pris la peine de mener la moindre enquête. A quoi bon? Après tout, le mythe des "trolls pro-Kremlin" avait fonctionné avec succès jusqu'à présent. Se référant à des "analystes indépendants", des dizaines de médias citent des chiffres selon lesquels plus de 400 sites diffuseraient une "propagande russe" dans le segment américain de l'internet. Parmi eux, plus de cent seraient, évidemment, contrôlés par Moscou. Comme toujours, ces affirmations sont avancées sans la moindre preuve.

Cette approche n'a rien de nouveau. En revanche, ce processus prend un aspect de plus en plus étrange aux yeux des Américains à la lumière des faits réels. Malgré les efforts pour attiser le thème de l'"influence pro-Kremlin" les gens sont venus voter, et ils ont vu ce qui se passait pendant la campagne électorale et ce qui se passait directement dans les bureaux de vote. Je pense que peu de citoyens américains ont entendu les déclarations des responsables américains supervisant le déroulement des élections sur place. Or ils affirment tous que des tentatives de piratage, si elles ont eu lieu, se sont bel et bien produites aux USA-mêmes! Voici des exemples concrets.

Le Secrétaire d’État du Massachussetts William Galvin a déclaré que son bureau avait enregistré une attaque de hackers contre un site contenant des informations sur l'emplacement des bureaux de vote locaux et les bulletins du vote par anticipation, mais que ces attaques avaient été menées depuis les USA. Cette trace intérieure a également été constatée en Géorgie. Le Secrétaire d’État de la Géorgie Brian Kemp a ouvert une enquête visant des partisans locaux du Parti démocrate soupçonnés d'avoir piraté la base de données électorale de l’État. A noter également l'aveu révélateur du responsable de la cybersécurité du Parti démocrate Raffi Krikorian, selon qui il n'y a pas d'informations sur d'éventuelles attaques contre les systèmes du parti pendant les élections.

Tout aussi symptomatique: de plus en plus de commentateurs remarquent que les principaux générateurs de haine et d'intolérance sur internet, les auteurs des déclarations provocantes, sont des Américains. D'après les experts de l'Atlantic Council (or il est impossible de soupçonner cette institution de positions prorusses), l'envergure de la désinformation "interne" aux USA est bien plus importante que toute campagne étrangère d'"influence". La même conclusion a été tirée par les chercheurs de Harvard qui ont constaté une intensification de la rhétorique antimigratoire sur internet.

Il est impossible de trouver une explication raisonnable à ce retour interminable au thème de l'ingérence russe dans tous les types d'élections aux USA. Mais si la voix de la raison garde le silence, il est peut-être temps d'écouter la voix des Américains eux-mêmes?

 

Sur les déclarations des représentants officiels américains concernant le gazoduc Nord Stream 2

 

Ces derniers jours, nous remarquons une activité notable des représentants officiels américains concernant le gazoduc Nord Stream 2. Les déclarations des ambassadeurs américains en UE Gordon Sondland (https://themoscowtimes.com/news/sanctions-still-an-option-against-nord-stream-2-us-envoy-warns-63481, https://ria.ru/economy/20181113/1532678965.html) et aux Pays-Bas Pete Hoekstra (https://nltimes.nl/2018/11/08/dutch-companies-involved-nord-stream-2-may-face-sanctions-us-ambassador-says, https://nos.nl/artikel/2258269-amerikaanse-ambassadeur-sluit-sancties-tegen-nederlandse-bedrijven-niet-uit.html) sont un exemple classique d'intrusion des USA dans les affaires des pays de l'UE. Elles se résument au fait que Washington a l'intention de tout faire pour empêcher la construction du gazoduc Nord Stream 2. Ils utilisent à présent des menaces directes et non dissimulées visant les capitales européennes. Gordon Sondland a littéralement déclaré ceci: "Si l'UE ne comprenait pas cette logique, le président américain pourrait utiliser une multitude d'autres outils à sa disposition (je ne vais pas les énumérer) pour stopper ce projet." Son collègue de La Haye a promis qu'aucune exception ne serait faite pour ceux qui pourraient être potentiellement concernés par les sanctions – or il est question des plus grandes compagnies telles que Shell, Van Oord et Boskalis. La logique des autorités américaines est aussi simple ("avec ou contre nous") qu'elle est préjudiciable.

Que faut-il y voir si ce n'est une ingérence directe et non dissimulée dans les affaires d'autres États basée non seulement sur la volonté d'influencer, mais également sur l'aspiration à intimider?

D'ailleurs, en parlant de logique. Dans le sens inverse de tout ce flux négatif visible de Washington est envoyé avec succès le gaz naturel liquéfié russe - aussi étrange que cela puisse paraître. Dernièrement, au moins trois cargos remplis de GNL du gisement Yamal LNG ont atteint la côte américaine (terminal Everett).

 

Sur l'activité militaire des USA et de l'Otan près des frontières russes

 

Pendant la dernière conférence de presse, nous avons cité une publication du Département d’État américain sur Twitter affirmant qu'il ne fallait pas croire ceux qui disaient que l'Otan encerclait la Russie. Nous avons rétorqué que c'était le cas, avons montré une présentation visuelle et avons promis de donner des informations factuelles à ce sujet.

Nous surveillons attentivement le renforcement du contingent de l'Otan à proximité de nos frontières – contrairement au Département d’État américain, qui ne suit pas ce processus voire estime qu'il n'existe pas.

Le commandement de l'Alliance, sous la direction des USA, ne cache pas ses plans de renforcer considérablement ses capacités militaires en Europe, notamment en créant de nouveaux QG, systèmes logistiques, et l'infrastructure correspondante. Grâce à un système de rotation, la présence de militaires américains dans les pays frontaliers de la Russie est de facto permanente.

L'activité d'entraînement militaire se renforce continuellement près de nos frontières. Depuis octobre, dans la région Baltique et au nord de l'Europe, se concentrent de nombreuses forces et moyens participant à une série d'exercices militaires de grande ampleur. Ils s'ajoutent aux unités de l'Otan déjà déployées dans les pays du flanc Est de l'Europe. De tels agissements des pays de l'Alliance mènent objectivement à la militarisation de la région, génèrent de nouveaux risques et font monter le degré de confrontation militaro-politique.

Les exercices d'envergure United Trident viennent de se terminer. Il a été ouvertement annoncé que l'objectif de ces manœuvres était de montrer à Moscou que les forces en présence étaient prêtes à mettre en place une défense collective "en cas de menace de l'Est", qui est évidemment absolument fictive (je vais expliquer en détail où une menace est réellement présente). La même logique antirusse repose également à la base des grands exercices des USA et de l'Otan Anakonda, qui ont commencé le 7 novembre en Pologne et dans les pays baltes. Ces derniers ont un caractère manifestement offensif. La région n'avait pas connu d'invasion de troupes aussi importante depuis la Seconde Guerre mondiale.

En particulier, nous avons noté un nouvel élément fondamental: sur exigence du Pentagone, ces exercices viseront notamment à travailler l'évacuation des habitants de la "zone de conflit", c'est-à-dire des communes frontalières de la Russie et du Belarus. L'Europe avait connu les mêmes manœuvres il y a plusieurs décennies. Je pense qu'il est inutile de rappeler l'histoire.

L'Otan et certains de ses membres renforcent leur présence militaire tout le long de l'axe entre la mer Baltique et la mer Noire.

4 bataillons multinationaux de l'Otan ont été déployés en Pologne et dans les pays baltes, ainsi qu'une brigade multinationale en Roumanie. La formation d'un groupe permanent de forces navales des pays de l'Otan en mer Noire est toujours à l'ordre du jour. De plus, les USA envoient des contingents et du matériel supplémentaires en Europe. L'activité d'entraînement et de reconnaissance multinationale s'intensifie. Ainsi, une coalition de 10-12 000 hommes a été déployée en rotation "ininterrompue", de facto permanente, dans les régions voisines de la Russie. Sans oublier les militaires américains présents en permanence dans la région européenne, ainsi que les forces armées nationales des pays d'Europe centrale et de l'Est. En particulier, la Pologne met en œuvre ses plans d'augmenter le nombre d'officiers et de soldats des forces de défense territoriale jusqu'à 200 000 hommes ces prochaines années.

L'infrastructure militaire et civile est activement modernisée pour accroître rapidement ce contingent, et un système logistique est mis en place, notamment des entrepôts avancés d'armement et de matériel dans les pays comme la Lituanie, la Pologne, la Bulgarie, et la Roumanie. Des anciennes structures de commandement sont adaptées et de nouvelles sont créées.

Presque trente après la fin de la Guerre froide, nous voyons que l'Alliance avance continuellement ses limites renforcées vers l'Est, justifiant cette évolution par la nécessité de mettre en place des moyens d'autodéfense.

 

Les principaux sites militaires utilisés dans l'intérêt des pays membres de l'Otan dans les régions frontalières de la Russie

 

Les informations regroupées ci-dessous prennent en compte les éléments de structure de commandement de l'Otan et des USA, les sites officiellement certifiés pour être utilisés dans le cadre de l'activité de l'Otan, ainsi que ceux servant dans l'intérêt des contingents de deux pays de l'Alliance ou plus mais qui ne sont pas considérés directement comme des "bases de l'Otan". Les sites militaires des forces armées nationales des pays membres sur leur propre territoire ne sont pas prises en compte.

Lettonie: Riga (une "unité d'intégration des forces Otan"); Adazi (un bataillon multinational de l'Otan de 1293 hommes; une unité rotationnelle d'une brigade blindée des forces armées américaines); la base aérienne de Lielvarde (un détachement d'une brigade rotationnelle de l'aviation militaire des USA). On reconstruit actuellement la base militaire de Luznava, ainsi que des polygones à Skrunda, dans les régions d'Aluksne et de Daugavpils.

Lituanie: Vilnius (une "unité d'intégration des forces Otan"); Rukla (un bataillon multinational de l'Otan de 1100 hommes, une unité rotationnelle d'une brigade blindée des forces armées américaines); la base aérienne de Zokniai à Siauliai (qui accueille 4 chasseurs de l'armée de l'air belge dans le cadre de la mission de l'Otan pour patrouiller dans l'espace aérien de la région Baltique); Mumaiciai (un entrepôt d'armement et de matériel militaire des USA); des polygones à Pabrade, Kairiai, Kazlu Ruda, Rokai.

Estonie: Tallinn (une "unité d'intégration des forces Otan"); Tapa (un bataillon multinational de l'Otan de 987 hommes; une unité rotationnelle d'une brigade blindée des forces armées américaines); la base aérienne d'Amari (qui accueille 4 chasseurs de l'armée de l'air allemande dans le cadre de la mission de l'Otan pour patrouiller dans l'espace aérien de la région Baltique).

Pologne: Szczecin (QG du corps multinational de réaction rapide Nord-Est), Elblag (un état-major multinational de niveau divisionnaire Nord-Est), Bydgoszcz (une "unité d'intégration des forces Otan" et un centre unifié de formation des Forces armées unifiées de l'Otan); Poznan (Commandement divisionnaire de l'armée de terre américaine en Europe); Lublin (QG de la brigade lituanienne-polonaise-ukrainienne LITPOLUKRBRIG); Zagan, Drawsko Pomorskie, Torun, Swietoszów, Skwierzyna, Bolesławiec (QG et des unités rotationnelles d'une brigade blindée des forces armées américaines); Orzysz et Bemowo Piskie (un bataillon multinational de l'Otan de 1093 hommes); Powidz (un hub logistique en cours de mise en place de l'armée de l'air américaine en Europe, une unité d'une brigade rotationnelle de l'aviation militaire américaine); Redzikowo (un site de défense antimissile (ABM) des USA/Otan Aegis Ashore, en construction); des polygones d'entraînement à Biedrusko, Giżycko et Wędrzyn.

Des bases aériennes sont modernisées dans les villes de Lask, Malbork, Mińsk Mazowiecki, Mirosławiec, Swidwin et Poznan (Krzesiny). Des travaux d'ingénierie sont menés dans les bases navales de Gdynia et de Swinoujscie, ainsi qu'au port de Gdansk.

Le contingent américain avoisine ainsi les 3 000 hommes en Pologne (si l'on prend en compte les unités au sein du bataillon multinational de l'Otan).

Bulgarie: Le polygone de Novo Selo (Sliven, une unité de brigade blindée rotationnelle, des entrepôts d'armement et de matériel des USA); le polygone de Koren (Haskovo) en cours de modernisation; les bases aériennes de Graf Ignatievo (pour le déploiement périodique de l'aviation afin de patrouiller dans l'espace aérien de la Bulgarie) et Krumovo, l'aérodrome de Bezmer, la base militaire d'Aitos (entrepôts d'armement et de matériel des USA). L'infrastructure de la base navale de Varna et du site de stationnement de la Marine bulgare de Bugas est actuellement élargie au profit des forces navales de l'Otan.

Hongrie: Székesfehérvár  (une "unité d'intégration des forces Otan"); les bases aériennes de Papa (groupe de transport aérien de l'Otan, création d'un hub logistique) et de Kecskemet; le polygone de Varpalota (une unité de brigade blindée rotationnelle des USA); le centre d'entraînement de Bakony en reconstruction.

Roumanie: Bucarest (QG multinational de niveau divisionnaire Sud-Est); la base aérienne de Mihail Kogalniceanu (des unités rotationnelles de la brigade blindée, de la brigade d'aviation militaire, du corps d'infanterie de marine, le Centre de transit de passagers des forces armées, des entrepôts d'armement et de matériel des USA; déploiement périodique de l'aviation pour patrouiller dans l'espace aérien de la Roumanie – 5 chasseurs de l'armée de l'air canadienne); Craiova (brigade-"cadre" (d'entraînement) multinationale de l'Otan, la formation se poursuit, environ 2 500 hommes); la base aérienne de Deveselu (Caracal, site ABM des USA/Otan Aegis Ashore); les bases aériennes de Fetesti, Campia Turzii, un aérodrome à Otopeni; le port de Constanta; l'entrepôt d'armement et de matériel de Medgidia; la modernisation des polygones de Babadag, de Melina (Smardan) et de Cincu.

Slovaquie: Bratislava (une "unité d'intégration des forces Otan"); les bases aériennes de Sliac, de Muchyna et de Malacky modernisées au profit des pays de l'Otan; un polygone à Lest.

République Tchèque: Des bases aériennes à Caslav et Namest nad Oslavou, un aérodrome à Pardubice.

Norvège: La base aérienne de Sola à Stavanger; la base militaire "Vaernes" dans la ville de Trondheim (une unité rotationnelle d'infanterie de marine américaine) et celle de Bardufoss (préparation pour le déploiement d'unités d'infanterie de marine américaine); ainsi que des entrepôts d'armement et de matériel de l'infanterie de marine américaine à Trondheim.

Turquie: Izmir (QG des forces terrestres de l'Otan); la base aérienne d'Incirlik; les provinces de Kahramanmaras et d'Adana (mission de l'Otan "Barrière active" pour protéger le territoire turc contre la menace des missiles de Syrie).

Serbie (Kosovo): La base militaire américaine Camp Bondsteel; le contingent multinational dans le cadre de la mission KFOR de l'Otan (3 900 hommes).

Les effectifs du contingent américain au sein de la KFOR sont d'environ 670 hommes.

Géorgie: Krtsanisi (centre conjoint d'entraînement et d'évaluation Otan-Géorgie); Sachkhere (École de préparation en montagne).

Ukraine: Iavorov (centre international de maintien de la paix et de la sécurité).

Le contingent américain est d'environ 300 hommes.

Moldavie: Chisinau (centre de formation de l'Académie militaire Alexandru cel Bun).

Allemagne: Stuttgart-Vaihingen (des QG de commandement des forces et des forces des opérations spéciales des USA en Europe et en Afrique); Wiesbaden (des QG de commandement des forces terrestres des USA en Europe et de la 7e armée américaine); la base aérienne de Ramstein, Ramstein Miesenbach (des QG de commandements des forces aériennes conjointes de l'Otan, de l'armée de l'air américaine en Europe, de la 3e armée de l'air américaine, un poste de commandement des forces et des moyens de l'ABM du commandement unifié des USA en Europe); Ulm (le commandement conjoint de l'Otan pour la logistique en Europe, en cours de création), Uedem (le centre des opérations aériennes communes de l'Otan); Filseck (2e régiment de cavalerie des USA); Grafenwoehr (un détachement de la 173e brigade aéroportée, un centre d'entraînement et un site d'entreposage préalable d'armement et de matériel des USA); Hohenfels (un centre d'entraînement multinational conjoint); Kaiserslautern (une division de défense antiaérienne Patriot des USA); Illesheim (un QG et des unités de la brigade aérienne rotationnelle des USA); Boeblingen (un QG des forces d'infanterie de marine des USA en Europe et en Afrique); Duelmen, Manheim et Miesau (des postes d'entreposage préalable d'armement et de matériel des USA); les bases aériennes de Heilenkirchen (qui accueille l'aviation de détection et de commandement aéroporté AWACS de l'Otan) et de Spangdahlem; des QG de commandement des garnisons dans les villes d'Ansbach, de Wiesbaden, de Kaiserslautern, de Garmisch-Partenkirchen et de Stuttgart-Vaihingen.

Le contingent américain avoisine les 38 000 hommes.

Italie: Naples (le commandement unifié des forces armées conjointes de l'Otan Naples; le centre analytique d'information de l'Otan "Hub pour le Sud", des QG de commandement de la marine américaine en Europe et en Afrique et de la 6e flotte opérationnelle de la marine américaine); Vicence (un QG de l'armée de terre américaine en Afrique; la 173e brigade aéroportée des USA); les bases aériennes de Sigonella, de l'île de Sicile (unité spéciale rotationnelle d'infanterie de marine des USA), et d'Aviano; Livourne (entrepôt d'armement et de matériel des USA).

Les effectifs du contingent américain avoisinent les 12 000 hommes dans ce pays.

Pays-Bas: Brunssum (le commandement allié des forces conjointes "Brunssum"); la base aérienne de Leeuwarden; Eygelshoven (entrepôt d'armement et de matériel des USA).

Belgique: Mons (le commandement stratégique des opérations des forces armées conjointes, le commandement des forces des opérations spéciales; le centre des cyberopérations de l'Otan en cours de création); Bruxelles (le commandement de la garnison de l'armée de terre américaine du Benelux); la base aérienne de Chièvres; Zutendaal (entrepôts d'armement et de matériel des USA).

Royaume-Uni: Les bases aériennes de Lakenheath, de Mildenhall, d'Alconbury et de Fairford (notamment pour le déploiement périodique de bombardiers stratégiques américains), de Crowton, de Menwith Hill, de Feltwell, Molesworth, de Welford et de Waddington (qui accueille l'aviation de détection et de commandement aéroporté AWACS de l'Otan).

Islande: La base aérienne de Keflavik (déploiement périodique de l'aviation militaire des pays de l'Otan).

Espagne: La base aérienne de Moron (une unité spéciale rotationnelle d'infanterie de marine des USA), la base navale de Rota (stationnement permanent de navires avec des missiles guidés de la marine américaine); Torrejon (un centre des opérations aériennes conjointes de l'Otan).

Portugal: La base aérienne de Lajes (archipel des Açores).

Grèce: La baie de Souda (base navale, base aérienne, entrepôts d'armement et de matériel); la base aérienne d'Héraklion; la base militaire de Makri.

Chypre: Les bases militaires souveraines des forces armées britanniques d'Akrotiri (la base aérienne d'Akrotiri et la garnison militaire d'Episkopi) et de Dhekelia.

Les effectifs du contingent britannique avoisinent les 3 500 hommes dans ce pays.

Afghanistan: Kaboul, Mazar-i-Sharif, Herat, Kandahar, Laghman (la mission d'entraînement de l'Otan Resolute Support, 16 300 hommes); l'opération des forces armées américaines Freedom's Sentinel (8 000 hommes).

En mer Baltique et dans l'Atlantique travaille le 1er groupe naval permanent et le 1er groupe antidéminage permanent sous le commandement des structures de l'Otan, et en Méditerranée le 2e  groupe naval permanent et le 2e groupe antidéminage permanent (5 à 8 navires des pays de l'Alliance chacun). Les forces alliées de l'Otan mènent une opération baptisée "Sea Guardian" pour assurer la sécurité en Méditerranée , ainsi que des actions en mer d’Égée pour observer et recueillir des informations sur la migration clandestine.

 

Sur les méthodes de travail avec les détenus dans les prisons secrètes de la CIA

 

Mardi, un tribunal américain a déclassifié plusieurs dossiers faisant la lumière sur les méthodes violentes d'interrogatoire des individus soupçonnés de terrorisme dans les prisons secrètes de la CIA. Ces documents ont été rendus publics à la demande de l'ONG Union américaine pour les libertés civiles sur son site officiel www.aclu.org.

Ces notes de rapport dévoilent la participation d'experts médicaux à la mise en œuvre du programme spécial "Interpellation et interrogatoire" de la CIA. Elles décrivent les méthodes utilisées pour faire parler les membres d'Al-Qaïda. En 2007, 97 personnes soupçonnées de terrorisme ont été soumises à ce traitement, dont la plupart étaient ensuite détenues à la prison de Guantanamo.

Ces informations révèlent que les méthodes d'interrogatoire étaient en partie "expérimentales", sur la base du programme de formation des militaires américains SERE ("survie, évasion, résistance et fuite"). La combinaison des "méthodes d'interrogatoire" était choisie en fonction des particularités individuelles des détenus: il était important de ne pas mener le "sujet" jusqu'à un état où l'obtention d'informations véridiques "devenait impossible". A cet effet étaient utilisées la "privation sensorielle" (de l'ouïe, de la vue, etc.), la privation de sommeil, l'irritation artificielle créant le sentiment d'une mort imminente, l'immobilisation, ou encore les nuisances sonores. Selon les résultats de nombreuses "expériences", une préférence était accordée à la simulation de la noyade comme étant le moyen le plus efficace d'obtenir des informations.

Outre l'impact psychologique de ces interrogatoires sur les détenus était également analysée la possibilité de recourir à des produits psychotropes. La CIA a ainsi mis au point des substances poussant les individus interrogés à dévoiler plus facilement les informations dont ils disposaient. Le produit Midazolam, aussi connu sous le nom de Versed, a été reconnu comme le plus efficace. Mais il a fallu y renoncer à cause des effets secondaires: il provoquait ensuite une amnésie faisant obstacle à l'enquête. Au lieu du "sérum de vérité", on utilisait donc des méthodes physiques violentes. Dès qu'il devenait évident que le détenu refusait "de coopérer", on choisissait immédiatement une "punition individuelle efficace".

Pour justifier juridiquement ses pratiques d'interrogatoire, la CIA s'est référée aux conclusions du ministère de la Justice indiquant que la torture ne désignait que les actions "entraînant une longue nuisance morale ou créant le risque d'une mort imminente". Au final, aucune des méthodes de la CIA n'a été catégorisée comme "torture" en conformité avec la législation et les engagements juridiques internationaux des USA, à l'exception de la simulation de l'inhumation (par la suite exclue de la liste des méthodes admissibles). De plus, le ministre de la Justice n'a perçu aucun obstacle juridique à l'usage de "méthodes d'interrogatoire particulières" dans les prisons de la CIA situées en dehors des USA.

 

Sur l'adoption de la loi "sur la zone contiguë de l'Ukraine" au Parlement ukrainien

 

Ce 8 novembre, le Parlement ukrainien a adopté en première lecture la loi "sur la zone contiguë de l'Ukraine". L'adoption d'une législation sur la zone contiguë est le droit d'un État conformément aux termes de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982. Dans notre pays, par exemple, est en vigueur la loi fédérale du 31 juillet 1998 n°155-FZ "sur les eaux maritimes intérieures, la mer territoriale et la zone contiguë de la Fédération de Russie". Dans le même temps, il est important que les normes de la législation nationale et leur application pratique n'entrent pas en contradiction avec le droit international.

En particulier, les questions de délimitation des zones contiguës de la Russie et de l'Ukraine en mer Noire doivent être réglées sur accord des parties comme le prévoit le droit international, y compris les accords bilatéraux en vigueur.

Nous voudrions également noter deux choses importantes concernant les particularités du statut du détroit de Kertch et de la mer d'Azov.

Ce premier se trouve à l'heure actuelle entièrement sous la souveraineté de la Russie, seul État bordant ses eaux. Quant à la mer d'Azov, ce sont des eaux intérieures communes à la Russie et à l'Ukraine aussi bien conformément aux accords bilatéraux en vigueur que dans le cadre du droit international. Son statut est notamment fixé par le Traité de coopération pour l'utilisation de la mer d'Azov et du détroit de Kertch de 2003, qui est illimité dans le temps et ne permet pas de rupture unilatérale.

Par conséquent, la législation ukrainienne sur la zone contiguë ne s'applique pas à ces espaces maritimes.

 

Sur la situation autour du site Mirotvorets

 

Le Ministère des Affaires étrangères allemand s'est exprimé au sujet de l'inscription de l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder dans la base de données du site Mirotvorets.

Vous le savez, l'Allemagne a enfin déclaré au niveau officiel et publiquement que quelque chose n'allait pas avec ce site et qu'il serait préférable qu'il cesse de fonctionner. Berlin n'a commencé à s'exprimer que quand Gerhard Schröder s'est retrouvé sur la liste des personnalités dont les données personnelles avaient été dévoilées sur le site.

Cela me rappelle l'histoire - même si je sais qu'en Occident tout le monde ne connaît pas ce personnage de la littérature russe pour enfants - de Neznaïka, qui pensait avoir appris à dessiner et avait représenté tous ses amis. Chacun d'entre eux appréciait les portraits des autres, mais en voyant le leur ils exigeaient qu'il soit retiré de l'exposition parce qu'ils le jugeaient raté.

Nous assistons à une situation similaire. Il y a encore peu de temps, selon la majorité des pays occidentaux, tout allait bien avec le site Mirotvorets - qui existe depuis plusieurs années. Mais nous constatons une réaction inverse dès que s'y retrouvent des politiciens, des journalistes, des associations ou leurs représentants, des pays qui encore hier soutenaient cette structure.

Nous voudrions souligner que la Russie a soulevé à de nombreuses reprises sur les plateformes internationales concernées la nécessité de fermer ce site qui exerce, selon nous, une activité illégale. Nous avons également appelé les pays occidentaux à exercer la pression appropriée sur les autorités de Kiev afin qu'elles cessent leurs actions illégales vis-à-vis des médias.

Mais comme le montre la pratique, nos partenaires occidentaux ferment souvent les yeux sur les répressions perpétrées par Kiev envers les médias "indésirables", tout comme sur la lutte contre la dissidence. Une réaction n'est constatée que quand ils deviennent eux-mêmes la cible de cette lutte et quand leurs propres intérêts sont affectés.

Que dire? Nous réjouissons-nous que Berlin se soit exprimé à ce sujet? Oui. Nous réjouissons-nous que cela soit fait pour des raisons conjoncturelles? Non. Après tout, dans ce genre de cas, les principes doivent prendre le dessus sur la conjoncture. Puisque l'Occident, notamment les ONG allemandes, les médias et les représentants officiels, scandent leur attachement total à la liberté d'expression, à l'inadmissibilité de la pression sur les médias et la société civile, qui plus est en utilisant des méthodes répressives, il est impossible qu'ils n'aient pas remarqué plus tôt des "projets" tels que Mirotvorets.

Bien évidemment, nous voudrions voir de la part de la communauté internationale des efforts réels, cohérents et non conjoncturels visant à mettre la politique du régime ukrainien en conformité avec les normes du droit international et les engagements qui ont été signés par l'Ukraine.

 

Sur la saisie des passeports des correspondants de RT au Nigeria

 

Ce 7 novembre au Nigeria, dans la ville de Yenagoa (État de Bayelsa), le service migratoire du pays a saisi les passeports des correspondants de RT Natalia Karatchkova et Dmitri Tararako, qui préparaient un reportage sur le thème environnemental. Le seul reproche qui a été formulé par les autorités du Nigeria est que les visas des journalistes n'étaient pas de la bonne catégorie et que ces derniers n'auraient pas disposé de l'autorisation nécessaire pour filmer. Les correspondants ont pourtant fourni les originaux de tous les documents nécessaires, notamment l'autorisation de filmer délivrée par le Ministère de l'Information du Nigeria. Toutes les formalités et exigences par rapport à l'accréditation des journalistes sur le territoire du Nigeria, qui sont en libre accès, avaient donc été respectées par les journalistes russes.

C'est une situation inadmissible. Il n'est pas question de cette vérification planifiée ni de la tentative d'indiquer des infractions dans la délivrance des documents, mais du fait que les documents ont été saisis pour une longue période.

L'Ambassade de Russie au Nigeria s'efforce de régler la situation. Une note à ce sujet a été envoyée au Ministère des Affaires étrangères du Nigeria. Nous surveillons cette question en permanence. Si aucune dynamique positive ne s'enclenche autour des correspondants de RT, une présentation appropriée sera faite à l'Ambassadeur du Nigeria en Russie.

 

 

Sur l'organisation du premier Forum panturc "Faction de la mémoire" à Ankara

 

Vous le savez, nous faisons beaucoup d'efforts pour lutter contre la falsification de l'histoire, pour préserver la mémoire historique de la Grande Guerre patriotique. Aujourd'hui, ce travail est particulièrement d'actualité face à l'ampleur sans précédent des falsifications.

Les organisations de compatriotes russes apportent traditionnellement une importante contribution à la préservation de la mémoire des événements héroïques ayant marqué l'histoire nationale, notamment grâce à des actions telles que le "Ruban de Saint-Georges" et le "Régiment immortel". Ces bénévoles mènent un travail militaro-commémoratif - ils prennent soin des monuments et des tombes, aident les vétérans. Ce travail est mené en permanence. Nous sommes souvent contactés pour apporter notre aide et notre contribution à ces efforts.

Dans ce contexte, nous voudrions mettre en lumière le travail des membres du Conseil de coordination des organisations des compatriotes russes en Turquie, ainsi que du Conseil mondial de coordination des compatriotes russes, pour organiser à Ankara le premier Forum panturc "Faction de la mémoire: Leningrad immortelle" du 11 au 13 novembre. Ce forum a été organisé dans l'enceinte de l'Ambassade de Russie à Ankara grâce aux efforts de la mission diplomatique russe et des ONG locales de compatriotes (l'Association de la culture russe et l'Association de la jeunesse russophone) avec le soutien de la fondation Rousski mir (Monde russe). Les historiens saint-pétersbourgeois Igor Pykhalov et Elena Lelina invités à l'événement ont parlé au public de l'histoire de défense de Leningrad, ainsi que des monuments contemporains consacrés au siège. Des rapports sur l'exploit immortel de Leningrad ont également été présentés par des compatriotes d'Ankara, d'Istanbul, de Manisa et d'Antalya.

A l'issue du forum a été adoptée une résolution où les participants ont exprimé leur intention de perpétuer la tradition d'organiser de telles activités patriotiques avec la participation de spécialistes venus de Russie (le thème des forums suivants sera "La défense héroïque de Sébastopol", "La bataille de Stalingrad", et "La bataille de Koursk").

Au total, plus de 70 personnes ont participé au forum – des compatriotes de huit ONG et de cinq villes turques, des enseignants et des élèves de l'école du Héros de Russie Andreï Karlov auprès de l'Ambassade, des auditeurs des cours de russe et des étudiants du département russe de l'Université d'Ankara.

 

Sur le 7e Forum culturel international de Saint-Pétersbourg

 

Le 7e Forum culturel international de Saint-Pétersbourg, un événement de niveau international, se tiendra à Saint-Pétersbourg du 15 au 17 novembre. Chaque année, il réunit des milliers d'experts culturels du monde entier – des célébrités du théâtre, de l'opéra et du ballet, des réalisateurs et des musiciens éminents, des personnalités publiques, des représentants du gouvernement et du monde des affaires, ainsi que de la communauté académique.

Cette année sera traditionnellement proposé un vaste programme d'activités incluant la présentation de plusieurs premières russes et mondiales – des spectacles, des concerts, des expositions et d'autres événements nombreux pour le grand public.

Des informations plus détaillées sont disponibles sur le site officiel du Forum, dont le lien sera mentionné dans le compte-rendu de la conférence de presse (https://culturalforum.ru).

 

Sur l'état actuel de la coopération entre les pays de la mer Caspienne

 

Nous constatons avec satisfaction le développement dynamique de la coopération entre les cinq États de la région Caspienne. Cette tendance s'explique notamment par les importants résultats du 5e Sommet de la mer Caspienne à Aktau le 12 août dernier, dans le cadre duquel a été signée la Convention sur le statut juridique de la mer Caspienne ainsi que plusieurs accords et protocoles intergouvernementaux.

Les décisions prises par les dirigeants des pays de la mer Caspienne à l'issue du sommet d'Aktau sont mises en œuvre progressivement. Dans les capitales des États de la mer Caspienne, les procédures de ratification de la Convention ont été lancées. La réunion du Groupe de travail de haut niveau au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères des États de la mer Caspienne, créé pour suivre l'évolution des différents aspects de la coopération en mer Caspienne, est en cours de préparation. La première réunion dans ce format devrait se dérouler prochainement à Bakou.

La coopération intersectorielle a également reçu une impulsion positive. Depuis le sommet, la Russie a terminé les procédures nationales nécessaires pour l'entrée en vigueur des accords intergouvernementaux signés au sommet sur l'économie, le transport et la prévention des incidents. Ce travail en est également à un stade avancé dans d'autres pays de la mer Caspienne.

Nous notons le progrès significatif effectué lors des négociations d'octobre sur le projet de protocole des cinq pays sur la lutte contre le braconnage dans la région (la consigne sur sa mise au point a été donnée dans le Communiqué sur le 5e Sommet de la mer Caspienne). La 3e session du Comité pour l'hydrométéorologie de la mer Caspienne s'est déroulée professionnellement au Turkménistan au niveau intergouvernemental fin octobre. D'ici la fin de l'année en Azerbaïdjan est attendue la 2e réunion de la commission intergouvernementale pour la préservation et l'usage rationnel des ressources biologiques aquatiques de la mer Caspienne.

On constate également un intérêt accru pour le thème de la mer Caspienne au sein de la communauté scientifique. Hier (14.11.2018), le 11e Forum économique international Dialogue caspien 2018 s'est déroulé avec succès dans l'enceinte du MGIMO. Fin novembre, l'Institut d'océanologie Chirchov organisera une Table ronde internationale intitulée "L'avenir de la mer Caspienne. Les projets scientifiques et les recherches".

 

Sur les approches de la Russie concernant la construction des relations avec le nouveau gouvernement du Kurdistan irakien

 

Des élections législatives régionales ont eu lieu le 30 septembre dans la Région autonome kurde de l'Irak, dont les résultats définitifs ont été annoncés le 20 octobre. Comme attendu, la victoire a été remportée par les plus anciens partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan et l'Union patriotique du Kurdistan, qui ont obtenu 45 et 21 sièges respectivement. Actuellement, le processus de constitution du nouveau cabinet est en cours dans l'autonomie.

Moscou entretient traditionnellement des liens historiques amicaux solides avec le Kurdistan irakien. Nous avons des contacts politiques directs réguliers avec les autorités de l'autonomie et ses structures. Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial du Président russe pour le Moyen-Orient et l'Afrique, Vice-ministre des Affaires étrangères, a reçu récemment à Moscou une délégation du Parti démocratique du Kurdistan pour évoquer les perspectives de la coopération russo-kurde.

Nous espérons que tous les partis kurdes uniront leurs efforts afin de constituer au plus vite un nouveau gouvernement efficace et viable qui pourra surmonter les différends entre Erbil et Bagdad avec les autorités fédérales irakiennes.

Dans le même temps, nous voudrions noter une nouvelle fois que Moscou a toujours prôné l'entente nationale en Irak au profit de tous les citoyens indépendamment de leur ethnie et confession, ainsi que la préservation de l'unité, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays.

 

Sur l'ouverture d'une Représentation du Ministère russe des Affaires étrangères à Masterslavl, la Ville des métiers

 

Ce 12 novembre, le complexe Moscow-city a accueilli l'inauguration solennelle de la Représentation du Ministère russe des Affaires étrangères à Masterslavl, la Ville des métiers.

Ses visiteurs auront l'occasion non seulement de se familiariser de manière ludique avec l'histoire du service diplomatique, mais également de s'essayer au métier de vrais diplomates, ainsi que de prendre place à la tête de la représentation diplomatique.

Les enfants se familiariseront avec les aspects techniques du métier tels que la préparation du courrier diplomatique (ils trouveront dans la Représentation des valises et de la vraie cire à cacheter) et la délivrance de visas, mais aussi avec les subtilités de l'art et de l'étiquette diplomatiques, ainsi qu'avec l'art de mener les négociations. Ils apprendront à régler des problèmes d'envergure internationale, à répondre aux questions épineuses des journalistes pendant les conférences de presse (un mini-centre de presse a été créé) qu'il est possible de suivre en direct sur un écran spécial -  tout comme chez les adultes.

Beaucoup d'autres choses passionnantes attendent les enfants et les adolescents: des ateliers, l'essai de la tenue d'ambassadeur, des photos d'archives, des numéros récents de Mejdounarodnaïa Jizn ("Vie internationale") et de Diplomatitcheski Vestnik ("Messager diplomatique").

Nous serons ravis d'accueillir dans notre Représentation les jeunes diplomates et futurs ambassadeurs.

 

Réponses aux questions:

Question: Au nom de nos lecteurs, je voudrais remercier le Ministère russe des Affaires étrangères pour son activité héroïque de maintien de la paix, qui renforce la souveraineté de la Russie.

Le 6 novembre, le Président français Emmanuel Macron a déclaré en direct sur Europe 1 qu'il fallait créer une armée européenne. Puis il a appuyé ce message sur TF1 en affirmant que les pays de l'UE n'étaient pas des vassaux et devaient disposer d'une armée européenne. La même chose a été dite par la Chancelière allemande Angela Merkel. Le Président russe Vladimir Poutine a noté que dans les conditions d'un monde multipolaire, cette volonté de l'UE était normale. Dans le même temps, votre collègue Heather Nauert a déclaré que les USA ne permettraient pas l'affaiblissement des positions de l'Otan en Europe. La Russie peut-elle aider l'Europe à renforcer sa souveraineté militaire? Après tout, cela renforcerait la paix.

Réponse: Je pense qu'il doit y avoir un autre lien. Je me permettrai de philosopher un peu. Ce n'est pas l'activité de maintien de la paix qui contribue au renforcement de la souveraineté, mais la souveraineté de la Russie qui contribue au maintien de la paix et, dans l'ensemble, à l'activité orientée sur la paix et la coopération dans le monde entier. Je pense que la logique doit plutôt être celle-là.

En ce qui concerne les déclarations faites par les dirigeants européens concernant la volonté de créer une armée européenne, comme vous l'avez si bien noté il est question du droit souverain des États de décider de la manière d'organiser leur politique de défense. Les États et les associations d’États possèdent ce droit souverain. Bien évidemment, dans le même temps, nous partons du principe qu'il s'agit bien d'une politique de défense.

En ce qui concerne la réaction de Washington, j'ai parlé aujourd'hui pendant une vingtaine de minutes du stationnement des forces et de l'infrastructure otaniennes utilisées par l'Otan - c'est-à-dire des USA, un État occupant une position de leader au sein de cette organisation qu'il contrôle entièrement - ainsi que de la présence, du nombre et du déploiement de forces américaines directement sur le continent européen. D'après vous, qui dans ce pays, qui ne fait que renforcer sa présence en Europe, appréciera les déclarations de l'Europe affirmant que ses États ne sont pas des vassaux? Je ne pense pas qu'une telle quantité d'armement, de matériel et de personnel militaire soit un indicateur de coopération et d'interaction. Ils remplissent précisément une fonction de contrôle de l'Europe. C'est un rappel permanent visant à montrer qui est le chef, qui est responsable de leur avenir. De nombreux analystes le disent. Les déclarations faites dans les capitales européennes ne peuvent pas plaire aux USA. Parce que les USA ont leur propre agenda et leurs propres plans par rapport à l'Europe.

Quant à la coopération militaire et de défense entre la Russie et l'UE, nous y sommes toujours ouverts avec ses États membres et d'autres pays du continent européen sur le plan bilatéral. Je pense que ce sont nos experts militaires qui en parleront le mieux, mais nous vous en informons régulièrement aussi. Voici quelques exemples: nous organisons des exercices conjoints, nous sommes prêts à l'ouverture et à la coopération en ce sens, nous informons nos partenaires des manœuvres à venir, même ceux qui ne répondent pas par la réciproque. Nous le faisons pour pallier aux préoccupations de plusieurs pays. Nous appelons à développer activement la coopération entre les services spéciaux, les ministères de la Défense, dans la lutte contre le terrorisme aussi bien de manière bilatérale que dans le cadre des structures internationales dont nous faisons partie. De nombreuses fois, nous avons proposé de faire participer activement l'OTSC et l'OCS au règlement des problèmes, par exemple au niveau de l'Otan. Vous savez parfaitement que nous avons mené avec succès  une telle coopération dans le cadre de notre dialogue bilatéral Otan-Russie, avant que l'Alliance elle-même ne bloque ce dialogue.

Question: Le Ministère des Affaires étrangères participe-t-il à la mise en œuvre des projets Opep+ et Nord Stream?

Réponse: Bien sûr, il y participe. Malheureusement, les projets qui doivent être et rester d'infrastructure, financiers et économiques, notamment dans le secteur énergétique, s'accompagnent d'un grand nombre d'"épluchures" et d'intrigues politiques, voire d'altercations à un niveau plus élevé. Ces dernières années, cela est devenu évident pas seulement pour les spécialistes. J'ai cité aujourd'hui un exemple de pression politique ouverte exercée par un pays sur d'autres. Bien sûr, la logique voudrait que les projets mentionnés soient réalisés sans la participation du ministère des Affaires étrangères, et que notre participation se limite à une aide pour délivrer les documents, les légaliser et chercher des partenaires.

Mais, hélas, ce n'est pas le cas. Nous voyons les débats enflammés que suscitent ces dernières années les projets énergétiques à participation russe ou ceux qui ont été directement initiés par la Russie, avec l'implication des structures internationales, pour défendre ses propres intérêts.

Ce thème est régulièrement soulevé sur la plateforme des organisations internationales et durant nos entretiens bilatéraux. La Russie explique à ses partenaires qu'il faut revenir dans le cadre des négociations financières et économiques. Nous dévoilons le fond des implications politiques, nous expliquons, nous essayons, faits en mains, de désavouer les déclarations faites par nos partenaires selon lesquelles ces projets énergétiques ne feraient que placer l'Europe dans une situation difficile ou menaceraient la sécurité énergétique de certains pays. Nous sommes contraints de faire ce travail explicatif et diplomatique au niveau de la direction du Ministère, de nos ambassades et de l'Appareil central du Ministère des Affaires étrangères. Il est question de discours publics et directement du travail diplomatique. Dans notre activité diplomatique, il n'occupe pas la dernière place.

Évidemment, il y a aussi le travail directement lié à l'aide pour réaliser ces projets, à savoir ce dont j'ai parlé: la délivrance de documents, l'accueil de délégations, l'organisation de pourparlers entre les structures gouvernementales et les représentants des grandes entreprises, la recherche d'investisseurs, l'implication des organisations dans différents aspects. Notre ambassade s'occupe également de tout cela.

Question: Vous avez évoqué le thème de la cybersécurité. Le Service fédéral antimonopole a annoncé aujourd'hui que son site avait fait l'objet d'une puissante attaque de piratage. Différents représentants du gouvernement russe affirment que de telles attaques sont dirigées depuis d'autres pays.

Réponse: Notre direction et le Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères reçoivent mensuellement des informations sur le nombre d'attaques commises contre les ressources informatiques, notamment du Ministère des Affaires étrangères. Il n'est pas questions de dizaines, de centaines ou de milliers, mais de centaines de milliers d'attaques. Leur géographie est traçable. Nous avons attiré plusieurs fois l'attention de nos partenaires occidentaux sur cette information, nous avons indiqué depuis quels pays étaient lancées les attaques. Ce n'est pas un cas isolé, malheureusement: c'est devenu une routine. Dans certains cas, nos sites informatiques devenaient inaccessibles. C'est pourquoi nous devons nous défendre et renforcer notre sécurité informatique.

Question: Ce matin, le Ministre britannique pour le Brexit Dominic Raab a annoncé qu'il démissionnait et qu'il ne pourrait pas soutenir les idées de la Première ministre britannique Theresa May concernant la sortie de l'UE. Dans le projet de Theresa May, il était notamment question de la politique de sanctions commune de Londres et de Bruxelles. Que pouvez-vous dire de cette situation?

Réponse: Nous avons déjà déclaré à plusieurs reprises que le Brexit était une affaire intérieure du Royaume-Uni, tout comme les relations de ce pays avec l'UE. Cette question relève de la manière dont les politiciens, les représentants de l'élite dirigeante et du paysage politique du Royaume-Uni voient les actions de leur gouvernement.

Question: Pouvez-vous commenter la déclaration du président kosovar Hashim Thaçi aux médias de son pays, selon laquelle Moscou devrait "changer de position par rapport au Kosovo"? Dans quelles circonstances la Russie pourrait-elle revoir sa position?

Réponse: Je n'ai pas vu cette déclaration concrètement. En l'occurrence, tout s'inscrit dans le droit international. A l'heure actuelle, il existe la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies que personne n'a annulée. Elle détermine la position russe vis-à-vis du problème kosovar. Naturellement, nous comprenons que des négociations sont menées entre les parties.

Les décisions qui peuvent être prises doivent l'être dans l'intérêt du peuple serbe. La formule est assez universelle. Je ne pense pas qu'il vaille la peine de chercher d'autres recettes pour que la Russie change d'approche.

Question: Selon les récentes informations du Service fédéral des douanes, les échanges entre l'Iran et la Russie s'élevaient à 950 millions de dollars au premier semestre 2018. On dit que plusieurs compagnies russes quittent l'Iran. Nos pays ont-ils un plan d'action pour maintenir la tendance à la croissance, au développement des échanges?

Réponse: Toutes les appréciations politiques des relations économiques bilatérales ont été faites. La Russie est disposée à la coopération avec l'Iran, elle n'adopte pas les sanctions unilatérales qui ont été décrétées et sont durcies par les USA. Les estimations des perspectives de la coopération russo-iranienne sont positives. Il y a un potentiel de progrès. La position de la Russie à ce sujet a été exprimée de manière très claire.

En ce qui concerne les opérateurs économiques concrets, je pense qu'il vaut mieux leur poser la question directement.

Question: Les présidents de la Russie et de la Turquie sont convenus à Sotchi que la zone de désescalade d'Idleb devait commencer à fonctionner, mais la Turquie ne remplit pas ses engagements. Des dates ont-elles été fixées pour le début de travail de cette zone?

Réponse: Les dates avaient été fixées mais, comme je l'ai dit aujourd'hui, malheureusement, ce qui était prévu par la partie turque n'a pas été accompli à part entière. Nous le constatons et travaillons dans ce sens.

Question: Le rédacteur en chef du site USA Really Alexandre Malkevitch a été arrêté à Washington le 9 novembre. Il a été interrogé pendant plusieurs heures par des agents. Il a reçu une notification sur la nécessité d'enregistrer sa publication en tant qu'agent étranger, mais aucune accusation concrète n'a été avancée. D'après vous, d'où vient l'intérêt accru des autorités américaines pour les médias russes? Pourquoi permet-on un tel arbitraire?

Réponse: Il faut préciser avant tout qu'il s'agit de l'interpellation du premier vice-président de la commission de la Chambre civile de Russie pour le développement de la communauté médiatique, des médias et des communications. Vous le savez, nous défendons tous les journalistes faisant l'objet de reproches infondés, cependant, en l'occurrence, nos partenaires devraient se rappeler qu'il s'agit d'un représentant de la Chambre civile de Russie.

Nous avons déjà exprimé une sérieuse préoccupation à ce sujet. Un commentaire approprié a été publié ce 11 novembre sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères. L'interrogatoire de plusieurs heures organisé par des agents du FBI concernant l'activité journalistique d'Alexandre Malkevitch illustre de nouveau la campagne de pression des autorités américaines sur la presse russe et, dans l'ensemble, sur tout avis indépendant au sujet des USA ou d'autres pays.

Le nombre de personnes ayant mené l'interrogatoire est décourageant. On a le sentiment qu'il est question d'un membre d'une structure terroriste ou d'une bande. Les exigences avancées à notre journaliste et personnalité publique, je le souligne, par la force, pratiquement avec le pistolet sur la tempe, d'enregistrer l'agence de presse qu'il dirige en tant qu'agent étranger, sont du même ordre.

Aux USA, l'information déviant du mainstream a de moins en moins voix au chapitre. On a l'impression que les gens sont intentionnellement intimidés sur l'exemple des autres, comme si les autorités montraient ce qui arriverait s'ils poursuivaient leur activité de chefs d'agences de presse, de journalistes qui ne soutiennent par les idées dominantes aux USA.

Tout ce qui a été reproché durant cet interrogatoire s'inscrit dans le concept de la russophobie et de la fameuse "influence russe sur les élections aux USA". Rien qu'aujourd'hui, j'ai cité des exemples montrant comment les représentants américains officiels intimidaient d'autres pays en fonction de la conjoncture politique, financière, économique et stratégique à Washington.

Nous suggérons aux autorités américaines de réfléchir et d'analyser leurs actions notamment vis-à-vis des médias russes, des représentants de la société civile, des structures publiques et des ONG. Nous exigeons de cesser cette pratique des interrogatoires, de la pression par la force, de l'usage de mécanismes de force contre les individus qui, selon les structures de force américaines, ont un point de vue alternatif. Nous pensons que c'est inadmissible.

Question: Le fils du Premier ministre tchèque Andrej Babis affirme qu'il a été envoyé de Tchéquie par un employé de la société de son père, ressortissant russe, d'abord à Moscou, puis en Crimée. Le Ministère russe des Affaires étrangères possède-t-il des informations qui permettraient de confirmer ou d'infirmer le fait que ce dernier a traversé la frontière russe? Les services russes s'en occupent-ils? Y a-t-il des informations concernant sa visite à Moscou, son séjour en Crimée?

Réponse: J'ai vu les publications à ce sujet. Selon notre analyse préliminaire, cela ressemble beaucoup à une intox, une provocation inventée manifestement à des fins politiques intérieures.

Nous avons également vu les commentaires faits par le Premier ministre tchèque Andrej Babis lui-même, qui a nié en bloc. Je n'ai pas d'informations supplémentaires. Nous vous informerons des suites de l'affaire si elle évolue. Mais notre avis actuel est qu'il s'agit tout simplement une intox.

Question: Mardi, le centre de presse de l'agence Rossiya Segodnya a organisé une conférence de presse intitulée "Les femmes et les enfants russes dans les prisons et les camps au Moyen-Orient: quelle situation et quelles solutions?". Il y était question des femmes ayant fait partie de Daech. Il a été dit que leur retour se déroulait au niveau du Ministère des Affaires étrangères. A quels défis ou difficultés est confronté le Ministère dans ce travail?

Réponse: C'est un travail très compliqué. Si je vous ai bien compris, il est question des enfants et des femmes arrêtés dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord sur des soupçons de terrorisme.

Nous avons beaucoup parlé à ce sujet et avons analysé en détail plusieurs cas concrets, décisions de justice, etc. La première difficulté est de déterminer leur citoyenneté russe (sans entrer dans le déroulement de l'enquête, parce qu'en l'occurrence cela ne relève pas des compétences du pouvoir exécutif ou de la Russie). Parfois, les passeports ou tous les documents ont été perdus. Dans certains cas, ils ont été intentionnellement détruits. Il est très difficile de confirmer la présence ou l'absence de citoyenneté russe. Mais cela se fait.

Ensuite: les liens parentaux. Ces citoyens sont-ils les membres d'une même famille ou non? Ont-ils des proches sur le territoire russe? Ont-ils reçu la citoyenneté russe dans le cadre de ces liens familiaux? C'est la deuxième partie des questions que nous traitons.

Le troisième grand bloc concerne directement la communication et la coopération avec ces gens. Beaucoup d'entre eux refusent de communiquer avec les autorités russes malgré la confirmation de leur citoyenneté russe. Certains, au contraire, veulent revenir ou récupérer leurs enfants.

Voilà les trois blocs de questions les plus difficiles que nous devons régler.

Question: Je voudrais poser une question concernant la pose de la première pierre d'un centre culturel russe intégrant une église orthodoxe à Singapour. D'après vous, quelle signification accorde la Russie aujourd'hui au soutien de sa culture à l'étranger? Quel écho reçoit-elle de cette activité dans d'autres pays?

Réponse: En ce qui concerne l'événement mentionné, je voudrais souligner que le site du Ministère des Affaires étrangères a publié l'allocution du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui partage toutes nos appréciations au sujet de cet événement.

Pour ce qui est de la promotion - c'est une question très générale. Nous lui donnons une immense signification pour plusieurs raisons. Il est difficile de déterminer ce qui est prioritaire ou secondaire. Je vais citer quelques aspects de cette activité et les raisons pour lesquelles c'est important.

Premièrement: le très grand nombre de nos compatriotes qui, pour différentes raisons, se sont retrouvés à l'étranger. Ils s'identifient à un espace culturel commun avec la Russie, ils veulent qu'on ne les oublie pas, ils veulent apprendre la langue, et notamment que leurs enfants et petits-enfants apprennent le russe. Ils cherchent à contribuer activement à l'espace culturel commun et être impliqués dans tout ce qui se passe en Russie, par exemple en termes de développement et de préservation de la culture.

Il existe de très nombreuses associations, fondations et ONG qui s'occupent à l'étranger (c'est le deuxième bloc de réponse à votre question) de l'entretien des liens culturels bilatéraux. Parfois des compatriotes sont derrière ces initiatives. Parfois ce sont des gens qui n'ont aucun lien du sang avec la Russie ou avec les habitants de notre pays, mais qui ressentent la nécessité de développer les relations culturelles.

Très récemment, une délégation russe dirigée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est rendue à Madrid. Le chef de la diplomatie russe y a remis une récompense à Dolores Tomas Silvestre, une collectionneuse espagnole qui a soutenu des peintres soviétiques et russes, exposé les tableaux de sa propre collection, puis a renvoyé une partie des œuvres en Russie. Elle ne ressentait pas simplement un intérêt: elle pensait et continue de penser que cela fait partie de sa vie, de sa vocation.

Enfin, la culture, les projets éducatifs, la science et le sport - le secteur social dans son ensemble - permettent de parler de son pays, de trouver et de construire des ponts entre les hommes, entre les nations. C'est l'essence des relations internationales. Car elles ne se limitent pas à la prévention des crises. La plus importante tâche, qui est malheureusement oubliée aujourd'hui, est précisément d'entretenir les contacts entre les hommes, les nations, les habitants des différents pays et régions. La culture est une excellente base pour développer de tels contacts.

Question: Ma question est liée à la nouvelle accusation proférée par les représentants des autorités ukrainiennes actuelles à l'encontre de la Russie. Après les propos du Président russe Vladimir Poutine, qui a commenté de manière détaillée la réaction occidentale à l'organisation des élections dans le Donbass, Irina Guerachtchenko, vice-présidente de la Rada (parlement ukrainien), a publié un message accusant la Russie de vouloir déstabiliser la situation en Ukraine et reliant cela au refus de convoquer une réunion extraordinaire du Groupe de contact tripartite en raison des élections en Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. La politicienne ukrainienne affirme que la Russie assumait toute la responsabilité des "pseudo-élections" dans le Donbass et de leurs répercussions destructrices, misait sur le torpillage des négociations de paix et montrait ostensiblement qu'il n'y aurait aucun progrès dans les négociations de paix avant les élections présidentielles en Ukraine, desquelles elle préférerait voir sortir un autre vainqueur que Petro Porochenko. Comment peut-on répondre à une telle accusation?

Réponse: Comme vous l'avez justement souligné, nos estimations ont déjà été présentées. Elles l'ont été avant les élections dans le Donbass car des interrogations existaient et que le scrutin avait été fixé. La Russie ne dissimulait pas son attitude et expliquait ouvertement sa position. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a présenté sa position à plusieurs reprises et ouvertement.

Vous avez mentionné les propos ukrainiens affirmant que la Russie assumait complètement la responsabilité des élections dans le Donbass. Je voudrais corriger les Ukrainiens et indiquer qu'il faut être honnête et dire que la Russie a assumé la responsabilité du sort des personnes que beaucoup de gens à Kiev voudraient tout simplement éliminer. Les chars de l'armée ukrainienne ont été envoyés dans le Donbass afin de réprimer la dissidence et d'éliminer les habitants qui s'opposaient au coup d'État anticonstitutionnel à Kiev. La Russie a en effet assumé la responsabilité du sort de ces personnes, leur a envoyé des aliments, des médicaments, des produits de première nécessité et une aide humanitaire que Kiev a présenté comme des chars désassemblés transportés par camion sous couvert de mission humanitaire. Ensuite, tout s'est calmé. Plus d'une centaine de convois humanitaires ont été envoyés dans le Donbass.

Il faut aller jusqu'au bout et reconnaître que cette responsabilité concernait des personnes qui étaient appelées à être éliminées. Je ne vois aucune autre raison qui aurait pu pousser la capitale et les autorités publiques présentes dans cette capitale à envoyer des chars dans certaines régions et à ouvrir le feu sur les habitants et les civils. La seule raison était de réprimer ces personnes de manière morale et psychologique, de les empêcher de suivre des lois qu'aucun représentant des autorités légales n'avait annulées, et de les éliminer tout simplement. Je pense que vous le savez mieux que moi. Beaucoup de personnes parmi vous se sont personnellement rendues dans la région et ont vu de leurs propres yeux les conditions de vie de ses habitants. On ne peut même pas s'imaginer quelle aurait été leur existence actuelle sans l'implication de la Russie.

Je voudrais également mentionner que Kiev refuse de se rappeler, voire tout simplement de savoir, combien de personnes ont été accueillies par la Fédération de Russie et son peuple à cette époque et quel soutien ils ont accordé à ces gens au moment où le régime de Kiev croyait acceptable de tirer sur les civils. Certains sont restés sur le territoire russe. D'autres sont revenus dans leur patrie en espérant le rétablissement d'une vie paisible, notamment suite à la signature des accords de Minsk. Si Kiev tient des propos en ce sens, il faut trouver du courage et analyser véritablement ce qui se passe dans le Donbass depuis toutes ces années.

Passons au vote des habitants du Donbass et aux motivations russes concernant l'analyse de ces élections. Les élections des chefs de certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk se sont déroulées le 11 novembre dernier. Elles ont prolongé les mandats des leaders actuels: Denis Pouchiline (Donetsk) et Leonid Pasetchnik (Lougansk). Le taux de participation a été spectaculairement élevé: près de 80%.

Les élections ont été organisées conformément au droit de vote universel et égalitaire des citoyens garanti par l'article 7.3 du Document de la réunion de Copenhague de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe de 1990, et en conformité avec tous les standards démocratiques. Kiev ne veut pas le savoir, mais nous lui rappelons qu'il s'agit de l'opinion unanime des observateurs de plus de 20 pays, notamment des États membres de l'OSCE.

Le vote s'est déroulé dans un climat globalement calme et sans violations. L'absence de dérives a également été confirmée par la Mission spéciale d'observation de l'OSCE, dont les collaborateurs n'observaient pas le déroulement des élections mais continuaient de suivre la situation dans les républiques autoproclamées dans le cadre de leur mandat.

Parlons enfin des motivations. Suite à l'assassinat d'Alexandre Zakhartchenko, dans la perspective d'une éventuelle vacance du pouvoir, il existait un risque réel de déstabilisation totale de la situation dans le sud-est de l'Ukraine, ce qui - compte tenu du blocus commercial et économique introduit par Kiev et des menaces de recours à la force évoquées régulièrement par des responsables ukrainiens - aurait pu influer de manière négative sur la vie du Donbass et sur le processus de règlement en général. Les élections ont pourtant permis d'éviter ce scénario. Ainsi, les élus ont reçu le mandat nécessaire pour mener à son terme le travail concret visant à maintenir une vie normale dans les régions en question et à assurer les fonctions sociales auxquelles les autorités ukrainiennes renoncent obstinément.

Compte tenu de tous ces facteurs, les résultats du vote des habitants du Donbass méritent la compréhension et le respect. Nous estimons que ce scrutin n'est pas concerné par les accords de Minsk dont l'article 12 évoque uniquement les élections locales. Nous espérons que les élus de Donetsk et de Lougansk poursuivront leur dialogue avec Kiev dans le cadre du Groupe de contact afin de régler la crise dans le sud-est de l'Ukraine conformément aux accords de Minsk.


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