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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 17 avril 2020

585-17-04-2020

Nous poursuivons nos conférences de presse à distance, en répondant aux questions qui nous sont envoyées. Je voudrais dire que les relations internationales et la diplomatie restent soumises à l'impact de la pandémie, s'adaptent et s'approprient de nouveaux types de communication. La majeure partie de ces contacts se font par téléphone et en visioconférence. Cela étant, le travail du Ministère russe des Affaires étrangères ne s'arrête pas un instant. Je vais expliquer en détail aujourd'hui sur quoi nous nous focalisons.

Comme je l'ai déjà dit, les entretiens téléphoniques sont la forme principale des contacts de la direction du Ministère dans le contexte actuel. Le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères publie des communiqués de presse évoquant en détail leur contenu. Des contacts en ligne se déroulent également - nous en parlerons également.

 

Sur le discours de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, devant les membres du Fonds Gortchakov

 

Mardi 21 avril, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours et communiquera par visioconférence avec les participants à une table ronde organisée par le Fonds Gortchakov pour le soutien de la diplomatie publique. Cette activité sera diffusée sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères et sur les pages des réseaux sociaux du Ministère. La diffusion sera accessible à tous les utilisateurs.

Elle débutera à 11h heure de Moscou. Nous publierons des informations supplémentaires à ce sujet. Il sera possible de capter un signal de qualité télévisuelle.

 

Sur l'aide au rapatriement des citoyens russes

 

Je commencerai par une question de la chaîne Nastoiachtchee vremia, qui revêt un caractère général sur le fond et le style: "Vous dites souvent que le Ministère des Affaires étrangères contribue aujourd'hui au rapatriement des Russes. Jeudi, nous avons parlé aux touristes en Inde, en Thaïlande et en Arabie saoudite. Certains parmi eux ne peuvent pas rentrer à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans les régions. Ils sont tous dans une situation similaire: ils ont tous acheté des billets retour pour des vols de compagnies aériennes non russes qui étaient prêtes à tenir leurs engagements, mais auxquelles la Russie a fermé son espace aérien. Pourquoi ces gens doivent-ils aujourd'hui acheter des billets avec leur propre argent et combien de temps attendront-ils des vols vers leur région? Que peuvent faire les gens de la République de Touva, par exemple? Il est peu probable qu'un avion soit complet vers cette destination."

Je répondrai à cette question de manière globale et concrète sur les aspects mentionnés.

Nous continuons de contribuer au rapatriement de nos citoyens et à leur soutien sur place. Je voudrais encore une fois expliquer en détail, et compte tenu des nouveaux aspects aujourd'hui, l'algorithme organisationnel commun des activités pour le rapatriement des citoyens russes qui se sont retrouvés dans une situation difficile à l'étranger à cause de l'adoption de restrictions de quarantaine par la plupart des pays du monde. Il a été élaboré et approuvé par le gouvernement de la Fédération de Russie aussi bien compte tenu de la situation sanitaire et épidémiologique à Moscou et dans certaines régions que des capacités d'accueillir les arrivants, notamment en ce qui concerne leur placement en quarantaine ou en confinement. Vous le savez, à l'heure actuelle sont mis en place des "mono-vols" pour rapatrier les Russes jusqu'à leur foyer. Ces vols sont organisés à destination de Moscou, de la région de Moscou, de Saint-Pétersbourg, de Vladivostok, d'Ekaterinbourg, d'Irkoutsk, d'Oufa, de Kazan, de Krasnoïarsk, de Novossibirsk et de Khabarovsk. La géographie sera élargie à court terme, nous y travaillons. Nous notons un rôle actif des régions et la disposition à assurer une interaction entre elles, avec le centre, pour rapatrier leurs habitants. C'est évidemment un élément primordial dans la réalisation de notre tâche. Il existe également des exemples de vols avec escale Moscou-région de Moscou-Saint-Pétersbourg. C'est également une expérience réussie. Cette nuit, un vol complet de Goa devait revenir à Moscou. Plus de 400 Russes rentreront chez eux. Demain dans la journée, des avions transporteront nos citoyens de Bangkok à Ekaterinbourg, à Novossibirsk et à Vladivostok.

Il y a littéralement une heure, il a été annoncé que le vol en provenance de Katmandou ferait une escale dans la ville birmane de Yangon pour y faire embarquer nos citoyens.

Le travail est en cours. Il est très difficile et tient compte de nombreux aspects et des intérêts des citoyens aussi bien à l'étranger que sur le territoire de la Fédération de Russie.

En ce qui concerne les listes de passagers des vols retour, elles sont soumises sous forme définitive à l'approbation du Centre opérationnel par le Ministère russe des Communications. Nos ministères interagissent très étroitement en la matière. Avant tout compte tenu de l'expérience des établissements diplomatiques à l'étranger qui s'orientent sur la spécificité de la situation sur place, qui connaissent personnellement les rapatriés et leur situation. Sur décision du Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, les Ambassadeurs de la Fédération de Russie à l'étranger ont le droit d'inscrire sur les listes des vols retour des cas dits humanitaires, lorsqu'il est question d'un risque pour la vie et la santé des citoyens.

Dans les conditions actuelles le Ministère russe des Affaires étrangères travaille 24h/24, à ce travail participent tous les départements du Ministère sans exception.

En ce qui concerne le paiement des documents pour le retour, il existe actuellement une règle dont nous avons déjà parlé, les décisions ont été publiées sur les sites de Rosaviatsia, du Ministère russe des Transports, il y a des documents appropriés. Les citoyens en possession de billets d'avion de compagnies aériennes russes et qui n'ont pas initié la procédure de remboursement sont transportés gratuitement. Les règlements sont effectués entre les compagnies aériennes. Ceux qui n'ont pas de billets ou s'ils ont été achetés aux compagnies aériennes étrangères achètent le billet en Russie au tarif fixé. Il est également indiqué sur les sites de Rosaviatsia et du Ministère russe des Transports.

Quant à la question concrète que des gens possèdent des billets de compagnies étrangères, mais "la Russie a fermé son ciel pour elles", comme il a été écrit dans la question. Nous répétons que, premièrement, la Russie n'a pas fermé le ciel et, deuxièmement, il existe l'algorithme d'accueil et de répartition de nos citoyens dans les régions, sur le terrain compte tenu de la situation épidémiologique.

En ce qui concerne l'aide matérielle – à ce jour plus de 8.000 ordres d'allocations ont été signés. Près de 28.000 requêtes sont encore à l'étude. Nous recevons un très grand nombre de requêtes individuelles et groupées pour connaître le sort de leur demande. Certains d'entre eux ont rempli les formulaires il y a relativement longtemps, mais n'ont toujours pas reçu d'argent. C'est une question centrale. La procédure d'examen ne s'arrête pas un instant, elle se déroule pratiquement 24h/24. Tout refus à l'issue de l'examen est rapporté au demandeur. Si cela n'a pas encore eu lieu et votre demande n'a pas encore été examinée, je souligne que la procédure prend souvent du temps entre autres parce que les formulaires ne sont pas assez attentivement remplis. L'erreur la plus répandue est le numéro de carte bancaire qui n'est pas correctement indiqué. Quand nous contactons les personnes qui nous posent ces questions et désignent les problèmes, elles-mêmes reconnaissent avoir incorrectement rempli. Que faire dans cette situation? Avec le Ministère russes des Communications le Ministère russe des Affaires étrangères fait tout pour que tous ceux qui ont droit à l'aide et au soutien en bénéficient à part entière. Les spécialistes du Ministère russes des Communications et du Ministère russe des Affaires étrangères travaillent sur ce dossier. Je répète qu'il faut savoir que si les coordonnées bancaires ou le numéro de passeport n'ont pas été correctement remplis, cela rend impossible le virement de fonds parce que les formulaires sont vérifiés par plusieurs organismes. Je répète: en ce qui concerne les formulaires et les requêtes remplis incorrectement de manière non intentionnelle, nous travaillons avec le Ministère russes des Communications pour que ces individus puissent remplir un nouveau formulaire. Cela sera annoncé ultérieurement.

 

Sur la situation des écoliers russes aux Etats-Unis

 

Nous continuons d'exiger des autorités américaines des informations concrètes sur les écoliers russes qui se sont retrouvés dans ce pays dans le cadre de différents programmes éducatifs, ce dont nous avons déjà parlé. Je voudrais souligner de nouveau: il est question d'un départ de Russie d'écoliers mineurs sans parents et sans en informer les organes publics de notre pays.

Les résultats ne sont pas encore significatifs. A présent le Département d'Etat américain cherche simplement à se distancer de la supervision de ce programme Secondary School Student Program, alors que son site contient des liens directs de ce programme et il y a dix jours lui-même a demandé notre Ambassade de rapatrier les enfants en Russie à cause de l'épidémie de coronavirus.

Bien que le Département d'Etat américain ait demandé à notre Ambassade en envoyant une note à ce sujet, il n'a toujours pas fourni les listes que nous avons immédiatement exigées. Ni les noms ni les numéros de téléphone des enfants. Seulement ce matin nous avons reçu la liste des organisations américaines qui devaient s'en occuper directement. A la veille on disait qu'elles étaient neuf, mais la liste comporte seulement sept appellations. Il n'y a pas d'adresses, de numéros ni même d'informations sur les Etats où elles se situent. Notre Ambassade à Washington cherche actuellement à contacter ces organisations au moins à partir d'adresses électroniques pour savoir de quelles organisations il s'agit et comment les contacter.

Nous avons également été informés, mais il y a 10 jours, que dans le cadre de ce programme, depuis l'automne, 74 enfants russes se trouvaient aux Etats-Unis. En ce moment, les informations américaines indiquent qu'ils sont 80, plus qu'on ne le pensait. Il est affirmé que seulement 29 d'entre eux restent aux Etats-Unis, alors que les autres seraient rentrés chez eux. Nous avons officiellement connaissance de seulement six enfants qui sont rentrés en Russie.

On ignore où se trouvent les autres, quand ils sont partis et d'où, et surtout s'ils sont arrivés en Russie. Le Département d'Etat ne peut pas y répondre. C'est notre travail à l'heure actuelle.

Malheureusement, l'incapacité totale de nos partenaires américains de fournir des informations exactes pourrait également s'expliquer par le travail à distance du Département d'Etat, je ne l'exclus pas, mais l'on souhaiterait plus de travail et de coopération étant donné qu'il s'agit de mineurs.

Sachant qu'il est question d'un seul programme sur lequel nous enquêtons, or ils sont nombreux aux Etats-Unis. Le but principal consistait à inculquer des "valeurs américaines", à populariser le "mode de vie américain". La prochaine fois, à terme ce serait bien d'inclure à ces programmes des aspects liés à la sécurité des enfants et d'élaborer un algorithme pour les situations d'urgence.

Il est préférable que nos écoles et, évidemment, les parents des enfants qui acceptent de les envoyer dans de telles tournées douteuses soient conscients des risques éventuels. Que cet incident serve de point de départ pour de telles décisions. Nous partons du principe que la réalisation de projets liés au départ de mineurs russes à l'étranger sans notification des autorités compétentes russes est inadmissible. Car il s'agit de choses primordiales telles que la garantie de la santé et de la sécurité des enfants. La situation actuelle a mis en évidence tous ces problèmes.

Je souligne de nouveau que les diplomates russes font tout pour retrouver les écoliers. Sachant que cela n'annule pas la responsabilité pour le retour de nos enfants des Etats-Unis sur ceux qui les ont fait partir là-bas, en tout cas ils doivent faire preuve d'une coopération à 100%.

 

Sur la coopération entre les États membres de l'OTSC pour la prévention et la lutte contre le coronavirus Covid-19

 

Dans le cadre de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), compte tenu de l'évolution de la situation liée à la propagation du coronavirus, les États parties recherchent des mécanismes efficaces pour surmonter les défis qui voient le jour.

A l'initiative de la Russie, le Centre de réaction de crise de l'OTSC a organisé ce 16 avril des consultations extraordinaires par visioconférence entre les chefs des services médicaux militaires pour la prévention et la lutte contre le coronavirus.

Un dialogue substantiel utile pour toutes les parties s'est déroulé entre les spécialistes militaires dans le domaine de l'épidémiologie, des maladies infectieuses, sur les questions d'anesthésie et de réanimation, avec une présentation des élaborations des meilleurs établissements médicaux militaires russes - de l'Académie de médecine militaire Kirov et de la Clinique militaire générale Bourdenko - notamment concernant la tactique de traitement des malades graves.

Pendant les consultations, les spécialistes russes ont partagé avec leurs partenaires leur expérience en matière de prévention dans les forces armées, d'interaction avec les organes de santé publique, ainsi que l'expérience tirée de l'aide apportée par les militaires russes en Italie et en Serbie.

Une entente a été conclue sur la poursuite des contacts dans ce format pour analyser et échanger les informations sur la situation liée à la propagation du coronavirus Covid-19 dans l'espace de l'OTSC.

Les États parties de l'OTSC ont réaffirmé leur disposition à une coopération étroite et à l'entraide afin de garantir la sécurité commune et de maintenir l'opérationnalité des Forces collectives de l'Organisation.

 

Sur l'aide russe au Belarus dans la lutte contre le nouveau coronavirus

 

La Russie apporte une aide significative au Belarus dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. Nous avons déjà envoyé à Minsk plusieurs chargements gratuits de tests pour dépister le coronavirus et d'autres types de matériel.

En particulier, la compagnie publique Rosatom a envoyé une aide aux hôpitaux du district Ostrovetski de la région de Grodno au Belarus. Nous y construisons une centrale nucléaire. Les équipements et les objets transmis seront utilisés notamment par le personnel médical impliqué dans la sécurité sanitaire et épidémiologique du collectif multinational sur le site de construction de la centrale nucléaire.

Nous étudions la livraison d'autres types de matériel demandés par les autorités biélorusses par une note via les canaux diplomatiques le 1er avril 2020.

Nous aidons également le Belarus via les mécanismes multilatéraux. Ainsi, dans le cadre du Programme des Nations unies pour le développement, la Russie répartit l'argent de sa cotisation prévue pour le projet "Contribution au développement du Belarus lors de l'adhésion à l'OMC", grâce à quoi une certaine somme servira à l'achat de tests rapides et d'autres objets pour Minsk.

 

Sur l'aide russe à l'Ouzbékistan dans la lutte contre le coronavirus

 

Compte tenu de la situation actuelle, afin d'aider l'Ouzbékistan, les autorités russes ont gratuitement envoyé à leurs partenaires des systèmes de dépistage du virus fabriqués par l'entreprise Vektor faisant partie de l'agence Rospotrebnadzor.

Les représentants de l'Agence pour le bien-être sanitaire et épidémiologique du Ministère de la Santé de l'Ouzbékistan ont été invités aux réunions du Conseil des chefs des organismes compétents en matière de bien-être sanitaire et épidémiologique des États membres de l'Union économique eurasiatique concernant la situation liée à la propagation du coronavirus Covid-19 (en visioconférence), qui ont eu lieu le 27 janvier, le 10 février, ainsi que les 2, 16 et 30 mars 2020.

Nous collaborons avec le Belarus et l'Ouzbékistan, mais aussi avec plusieurs autres États voisins. J'en parlerai encore aujourd'hui en répondant aux questions qui nous ont été envoyées. Nous aidons les citoyens de nos pays qui se trouvent à l'étranger et ont besoin d'aide dans le rapatriement, ou d'assistance sur place. Nous travaillons évidemment en collaboration étroite avec les ambassades, les ministères des Affaires étrangères et les associations. Ce travail est très actif.

 

Sur la décision des États-Unis de suspendre le financement de l'Organisation mondiale de la santé

 

Nous jugeons contreproductive et absolument irresponsable la décision de Washington de suspendre sa cotisation au budget de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tout comme les tentatives des autorités américaines de rejeter sur l'OMS la culpabilité de la situation aux États-Unis et de proclamer l'organisation responsable de la pandémie qui se répand.

Les accusations lancées contre l'OMS - de passivité, d'opacité, et de malveillance - sont complètement infondées. Nous avons déjà publié la chronologie des actions de l'OMS, la liste des décisions est disponible sur les pages de notre Ministère sur les réseaux sociaux, et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a également parlé de ces publications. Vous pouvez constater par vous-mêmes qu'après la réception des données primaires, l'Organisation a commencé à agir très activement dans l'espace public en expliquant toutes les démarches qu'elle entreprenait.

A toutes les étapes de l'évolution de la pandémie, l'Organisation a agi dans le cadre de son mandat en parfaite conformité avec les dispositions des États membres et en s'appuyant sur les données scientifiques. Mais il y a un point très important. Washington parle à présent de l'OMS comme en se distançant de cette structure, comme si c'était une ONG, une sorte de communauté d'individus, pas de pays, agissant à leur propre guise.

Revenons aux faits. Les Américains occupent deux postes de conseiller du directeur général, sont largement représentés dans tous les services du Secrétariat de l'OMS, ainsi qu'au sein des comités d'experts, y compris le Comité d'urgence d'experts de l'OMS créé conformément aux règles médicales sanitaires internationales. De plus, comme l'a souligné ce 14 avril le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la déclaration finale du sommet du G20 et la résolution de consensus de l'Assemblée générale des Nations unies reflètent le fait que l'OMS a joué et joue un rôle de coordination important dans la lutte contre la pandémie. Nous partons du principe que c'est aussi la position officielle de l’État.

Bien sûr, à terme, il faudra procéder à une analyse détaillée des actions de l'OMS pour réagir au virus et prendre des décisions à partir de là. L'expérience traversée aujourd'hui par le monde est sans précédent du point de vue de l'impact sur les réalités actuelles. Des pandémies se sont déjà produites auparavant, elles étaient globales avec des conséquences très difficiles, voire catastrophiques pour l'humanité, mais compte tenu de l'impact sur la vie contemporaine de l'homme, sur sa psychologie, l'attitude envers la vie, le milieu socioculturel, c'est probablement une première.

Pour poursuivre sur la décision des États-Unis visant l'OMS, je voudrais dire que rien n'a empêché la délégation américaine, en tant que membre du Comité exécutif de l'OMS, d'initier l'adoption en février d'une résolution spéciale afin de renforcer le potentiel de l'OMS pour que, dans les conditions d'urgence, l'Organisation réalise plus efficacement sa mission principale de coordination du travail international en matière de santé. C'est pourquoi il est assez déplacé de se distancer de l'OMS aujourd’hui, qui plus est de l'accuser tout en oubliant son propre rôle dans son activité.

 

Sur les laboratoires biologiques américains dans d'autres pays

 

Nous avons remarqué le renforcement de la présence biologique américaine à l'étranger. Nous voudrions que Washington porte autant d'attention sur sa propre responsabilité à ce sujet. Notamment dans les anciennes républiques soviétiques, où, sous prétexte de lutte contre le bioterrorisme dans le cadre du programme du Pentagone Cooperative Threat Reduction, sont mis en place des laboratoires biologiques à double usage.

En particulier, sur le territoire géorgien, dans la banlieue de Tbilissi, fonctionne le Centre de santé publique Lugar, nous en avons parlé plusieurs fois. Ce laboratoire fait officiellement partie du système militaire américain de contrôle global de la propagation des maladies infectieuses, avec d'autres structures similaires dans d'autres pays. De plus, selon les informations, de hauts représentants du Pentagone s'y sont rendus récemment en proposant aux autorités géorgiennes d'élargir le spectre des recherches menées.

En même temps, il ne faut pas exclure que dans de tels laboratoires à l'étranger les Américains mènent des travaux pour la création et la modification d'agents pathogènes de maladies dangereuses, notamment à des fins militaires. Bien évidemment, nous ne pouvons pas ignorer le fait que cette infrastructure au potentiel biologique dangereux est mise en place par les Américains à proximité immédiate des frontières russes. Nous avons soulevé ce thème plusieurs fois ces dernières années. Nous n'avons entendu aucune indignation de Washington vis-à-vis de ses propres actes très dangereux, pouvant entraîner des conséquences imprévisibles. Il serait temps.

 

Sur la responsabilité pour la diffusion d'informations notoirement fausses concernant les circonstances représentant une menace pour la vie et la sécurité des citoyens, notamment les épidémies

 

Nous avons remarqué plusieurs commentaires critiques visant la Russie de la part des représentants de structures internationales spécialisées dans la problématique médiatique, notamment du représentant de l'OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir. Des préoccupations sont exprimées concernant l'adoption d'amendements législatifs sur la responsabilité pour la diffusion d'informations notoirement fausses sur les circonstances représentant une menace pour la vie et la sécurité, notamment les épidémies.

Nous voudrions souligner tout de suite que les mots clés sont "notoirement fausses". Les amendements concernent les cas où un individu a conscience du fait que des informations sont fausses, mais qu'il les diffuse sous la forme d'informations dignes de confiance. Le caractère criminel d'une telle pratique dans le cadre de la pandémie de coronavirus est flagrant, car elle risque d'entraîner des conséquences extrêmement néfastes pour la santé et la vie des gens. L'objectif initial des amendements consiste à empêcher la propagation du virus de la désinformation et les victimes éventuelles qu'il pourrait entraîner.

Dans ce contexte, nous sommes totalement solidaires de la position du Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres, qui a annoncé récemment le lancement d'une initiative spéciale de l'Onu dans le cadre de la lutte contre la désinformation, qualifiant cette dernière de "poison qui menace la vie de beaucoup de gens". C'est également l'avis de Guy Berger, directeur de la stratégie et de la politique du secteur de la communication et de l'information de l'Unesco.

L'adoption de ces amendements s'inscrit dans la lignée de la pratique juridique mondiale. Dans leur élaboration, les législateurs russes ont analysé et ont tenu compte de l'expérience de nos partenaires étrangers. Plusieurs pays, notamment qui nous critiquent actuellement, appliquent déjà des normes très strictes de régulation de l'espace de l'information dirigées contre les fakes nocifs. Par exemple, en France, une telle pratique est passible d'une amende jusqu'à 75.000 euros et d'une peine de prison. En 2018, pour lutter contre la désinformation, l'Italie a créé un site public spécial qui permet aux unités de la police locale pour la lutte contre la cybercriminalité de surveiller les commentaires des citoyens sur "l'information indésirable". L'instauration d'une régulation supplémentaire du contenu en ligne dans la lutte contre la désinformation est également à l'étude à la Commission européenne et au Parlement britannique. Des peines de prison sont prévues pour la diffusion de fausses informations en Malaisie, en Thaïlande, et depuis peu à Porto Rico. Les habitants du Kenya, du Vietnam et du Cambodge risquent des amendes élevées pour les fakes. Taïwan, la Chine, ne font pas exception.

Nous soulignons de nouveau que les amendements adoptés en Russie ne restreignent pas le travail des médias ni la liberté d'expression. Ces nouveautés législatives visent uniquement à lutter contre la désinformation qui menace la vie des citoyens. Il n'est donc pas étonnant qu'elles ont été soutenues et approuvées par la société civile et la communauté journalistique professionnelle russes. Ces amendements ont notamment été soutenus par la Chambre sociale et l'Union des journalistes russes, qui notent que depuis l'adoption de ces amendements on constate une brusque réduction des fausses informations sur le Covid-19.

 

Sur la publication, par la Plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes, d'une "notification de menace" adressée par le porte-parole officiel du Ministère russe de la Défense Igor Konachenkov au journaliste italien Jacopo Iacoboni

 

Le 15 avril 2020, la Plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes agissant sous l'égide du Conseil de l'Europe a publié sur sa page une "notification de menace" adressée par le porte-parole officiel du Ministère russe de la Défense Igor Konachenkov au journaliste italien Jacopo Iacoboni, du journal italien La Stampa. Les auteurs de cette notification (l'ONG britannique Article 19 et l'Association belge des journalistes européens) n'ont pas considéré comme une menace le passage sur l'armement russe, ni la nouvelle sur les exercices militaires qui aurait pu être mentionnée par Igor Konachenkov. Non: il est accusé d'"acte d'agression" pour l'usage du proverbe Qui fodit foveam, incidet in eam ("Celui qui creuse une fosse y tombera") dans son discours du 2 avril 2020 concernant la publication de ce journal concernant l'aide russe à la Lombardie italienne afin de combattre le coronavirus.

Il est possible d'inventer beaucoup de choses, d'organiser des débats linguistiques pour comprendre ce proverbe dans le monde contemporain, mais cela n'a rien à voir avec une "intimidation". En revanche, les connaissances et l'éducation rendent la vie plus dangereuse dans la mesure où il est possible d'apprendre ce que l'on ne savait pas encore, par exemple si l'on ne connaissait pas le latin.

Je voudrais parler des structures qui ont accusé le porte-parole du Ministère russe de la Défense de prétendue "rhétorique agressive". Depuis la création de la Plateforme en novembre 2014, la Russie a exprimé de sérieuses craintes quant à la capacité de cette structure à être objective et impartiale. Je voudrais rappeler qu'elle a été créée à partir de 14 ONG occidentales, qui sont souvent directement financées par les gouvernements des pays concernés. Nous aimons toujours répondre à nos partenaires avec des faits. Ainsi, plus de la moitié du budget d'Article 19 (l'ONG britannique qui a eu peur d'Igor Konachenkov) provient des organes publics, notamment du Ministère des Affaires étrangères britannique et du Département d’État américain. De plus, ses publications ne sont pas du tout vérifiées ni rédigées par le Secrétariat du Conseil de l'Europe. C'est pourquoi la Russie a refusé d'étendre l'activité de la Plateforme sur son territoire. Malheureusement, depuis toutes ces années, nous avons pu constater l'engagement et le déséquilibre des informations qu'elle publiait. La nouvelle attaque antirusse n'a fait que confirmer la justesse de notre refus de coopérer avec la Plateforme.

Nous regrettons que la page de cette structure ait trouvé refuge sur le site du Conseil de l'Europe et utilise son emblème. Nous espérons que cet exemple de son travail antirusse poussera la direction du Conseil de l'Europe à comprendre que sous sa forme actuelle la Plateforme ne contribue pas à l'objectif principal de l'Organisation de Strasbourg, qui est le renforcement de la cohésion entre les pays membres, et ne fait que la discréditer.

En ce qui concerne le contenu de l'article politisé du journaliste italien mentionné, suffisamment de choses ont été dites à ce sujet. Rappelons que l'aide russe à l'Italie dans la lutte contre le coronavirus est apportée à la demande directe du premier ministre de ce pays, qu'elle est purement humanitaire et a été grandement appréciée par les autorités et la population de la Lombardie.

 

Sur l'interview de Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de défense, à l'hebdomadaire allemand Die Zeit

 

Notre attention a été retenue par l'interview de Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de défense, à l'hebdomadaire allemand Die Zeit. Il a déclaré que dans le cadre de la lutte contre la pandémie actuelle, l'UE n'oubliait pas sa responsabilité devant le monde. Il a notamment déclaré que Bruxelles comptait reformater sa politique de développement en mettant l'accent sur l'aide aux pays africains dans la lutte contre le coronavirus pour garantir la sécurité européenne.

Je comprends toute la pertinence de l'aide de l'UE, des structures européennes, de Bruxelles au continent africain, mais il serait peut-être utile de commencer par l'Italie, qui a déjà demandé de l'aide sans l'obtenir en période de crise. Car il est très révélateur qu'en faisant une déclaration globale elle cache ce qui devrait être le plus proche pour les institutions européennes. Je trouve qu'avant d'assumer la responsabilité pour le monde entier, avant de critiquer l'aide accordée à ses partenaires de longue date, il serait possible de s'aider soi-même.

 

Sur la version "signalétique" du rapport du Département d’État américain concernant le respect des accords et traités internationaux en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération

 

Ce 15 avril 2020, le Département d’État américain a publié une version "signalétique" du rapport annuel au Congrès sur le respect des accords internationaux en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération.

D'une manière propre aux Américains, d'autres États sont de nouveau accusés de manière infondée. Ce faisant, les États-Unis évitent de mentionner les problèmes réels les plus graves dans le domaine de la maîtrise des armements, notamment l'inaccomplissement de leurs propres engagements. Ainsi, pas un mot n'a été dit sur le retrait unilatéral de Washington du Plan d'action global commun sur le nucléaire iranien, ni sur le fait que la communauté internationale, sur différentes plateformes, y compris le Conseil de sécurité des Nations unies, a résolument pointé plusieurs fois les grossières violations par les États-Unis de leurs engagements internationaux dans le cadre du Plan d'action et de la résolution 2231. Une telle négligence du droit international est un grand défi pour tout le système mondial basé sur le rôle central de l'Onu et les décisions obligatoires de son Conseil de sécurité, auxquelles les États-Unis s'opposent.

Les États-Unis taisent intentionnellement leur refus factuel de ratifier le Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires et le passage de leur polygone d'essai dans le Nevada en mode opérationnel pour la reprise des essais plein format de l'arme nucléaire. Sachant que pour détourner l'attention du public international, les États-Unis propagent leurs insinuations concernant le prétendu irrespect de ses engagements par la Russie en la matière. Nous avons fourni des commentaires détaillés à ce sujet plusieurs fois, et ce 15 avril cela a été fait de nouveau par le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

Malheureusement, le "palmarès" regrettable des actions de Washington pour saper les bases du système international de maîtrise des armements et de non-prolifération ne s'arrête pas là. Pas besoin d'aller trop loin pour trouver des exemples. Ils sont nombreux ces derniers temps: la rupture des traités sur l'ABM et les forces nucléaires à portée intermédiaire, les manipulations des engagements dans le cadre du Traité START et l'atermoiement de sa prolongation, la poursuite des "missions nucléaires conjointes" avec des pays de l'Otan non nucléaires en violation du TNP, des démarches concrètes pour développer des systèmes d'attaque spatiaux, le refus de renforcer la Convention sur l'interdiction des armes biologiques et le déploiement incontrôlé à travers le monde de bio-laboratoires du Pentagone, le refus de remplir ses engagements dans le cadre de la CIAC pour détruire l'arsenal américain d'armes chimiques et l'aspiration à faire de l'OIAC un mécanisme de pression sur les États souverains indésirables pour Washington, le refus de ratifier le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe adopté et l'effondrement consécutif des systèmes de maîtrise des armes conventionnelles en Europe.

Nous publierons par la suite une analyse détaillée du document du Département d’État américain en question.

 

Sur les accusations américaines concernant la prétendue utilisation d'une arme antisatellite par la Russie

 

Notre attention a été retenue par la déclaration de John Raymond, commandant des forces spatiales américaines, concernant le prétendu essai à basse orbite circumterrestre d'un missile antisatellite russe à potentiel d'interception directe le 15 avril.

De toute évidence, nous avons affaire à une campagne initiée par Washington visant à discréditer l'activité spatiale russe et nos initiatives pacifiques pour empêcher la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. De telles accusations ont déjà été avancées par le sous-Secrétaire d’État américain Christopher Ford. Toutes ces attaques antirusses ne sont rien d'autre qu'une tentative des États-Unis de détourner l'attention du public international des menaces réelles dans l'espace, de justifier leurs démarches pour déployer des armes dans l'espace et obtenir un financement supplémentaire à ces fins.

Il est évident que les préoccupations sérieuses, quand elles apparaissent, ne se règlent pas à travers des déclarations de ce genre, des désinformations ou des fuites. Pour cela il faut effectivement utiliser tous les canaux de dialogue disponibles au niveau politique et des experts. Pas besoin de les créer: ils existent, il faut simplement les utiliser. La réticence à le faire témoigne surtout du manque d’arguments de la position des collègues américains.

Il existe des plateformes juridiques internationales où ces questions délicates pourraient être soulevées, car c'est aux experts d'en parler. En particulier, nos collègues américains devraient se référer aux termes du Traité de l'espace de 1967.

L'établissement d'un dialogue russo-américain substantiel sur un large éventail de questions relatives à la sécurité de l'activité spatiale, dont l'organisation a été convenue le 16 janvier 2020 par les vice-ministres des Affaires étrangères de la Russie et des États-Unis, contribuerait à la levée des préoccupations réciproques. Nous réaffirmons notre disposition à évoquer tous les problèmes de l'activité spatiale avec la participation des représentants des institutions et des organisations concernées des deux pays.

Nous avons l'intention d'accorder une attention particulière à l'exploitation non discriminatoire et à l'exploration de l'espace à des fins pacifiques. A cet égard, les initiatives russes pour empêcher le déploiement des armes dans l'espace deviennent déterminantes. Il s'agit de la mise au point d'un accord juridiquement contraignant pour empêcher le déploiement des armes dans l'espace sur la base du projet russo-chinois d'accord pour empêcher le déploiement des armes dans l'espace, l'usage de la force ou la menace d'en faire usage contre des objets spatiaux, ainsi que la mondialisation de l'engagement politique sur le non-déploiement en premier d'armes dans l'espace.

Nous comptons sur une approche professionnelle et responsable des États-Unis afin de renforcer la sécurité internationale et la stabilité stratégique.

 

Sur l'échange de prisonniers entre Kiev et le Donbass

 

Ce 16 avril, en application de l'entente entre Kiev et le Donbass au sein du Groupe de contact, a eu lieu un nouvel échange de prisonniers. Il a été précédé par un travail préparatoire difficile, notamment à cause de la pandémie de coronavirus.

L'échange était initialement prévu au format 20 contre 18, mais à cause de changements au dernier moment Donetsk et Lougansk ont remis à Kiev 20 personnes, et les autorités ukrainiennes ont transmis au Donbass 14 personnes.

Il s'agit du deuxième échange depuis le dernier sommet du Format Normandie à Paris. L'échange précédent avait eu lieu le 29 décembre 2019. 124 personnes étaient revenues dans le Donbass et 76 à Kiev.

Moscou salue la nouvelle étape de libération de détenus pas les belligérants. Malheureusement, les autres décisions de Paris restent inaccomplies. Nous espérons que Kiev fera preuve de volonté politique pour réaliser tous les accords, avant tout dans le domaine politique. Nous sommes certains que le règlement du problème central de l'attribution au Donbass d'un statut particulier à titre permanent garanti par la Constitution conduira à un progrès positif sur tous les axes du processus de paix ukrainien.

 

Sur les plans supposés du futur gouvernement de coalition d'Israël d'annexer des territoires en Cisjordanie et dans la vallée du Jourdain

 

Notre attention a été retenue par les publications de certains médias concernant les plans supposés du futur gouvernement de coalition d'Israël d'annexer dans les mois à venir des territoires en Cisjordanie, notamment dans la vallée du Jourdain.

De telles intentions suscitent des préoccupations logiques et le rejet des autorités palestiniennes. Tout comme les autres pays prônant une solution à deux États pour le règlement du conflit israélo-palestinien, la Russie craint que la mise en œuvre de tels plans fasse obstacle à la création d'un État palestinien indépendant, viable et territorialement continu.

Nous partons du principe qu'il est nécessaire de se tenir à la base juridique internationale reconnue du processus de paix au Proche-Orient, notamment aux résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies. Nous appelons les Israéliens et les Palestiniens à reprendre au plus vite les négociations directes visant à trouver des solutions mutuellement acceptables sur toutes les questions litigieuses.

 

Sur les tentatives des États-Unis de faire avancer le dialogue interafghan

 

Nous remarquons les tentatives des États-Unis d'empêcher la rupture du dialogue interafghan direct, qui se traduisent pas des contacts plus fréquents avec les leaders des groupes sociopolitiques, la direction du bureau politique des talibans à Doha, et la direction militaro-politique du Pakistan. L'objectif de Washington est assez compréhensible: lancer au plus vite les négociations interafghanes pour pouvoir mettre fin à la campagne militaire afghane dont les États-Unis et leurs alliés sont fatigués depuis longtemps.

Cependant, il sera impossible de remplir cet objectif sans régler la crise du pouvoir à Kaboul suite à l'échec cuisant de la présidentielle afghane l'an dernier. De plus, le gouvernement afghan en place retarde ouvertement l'accomplissement de ce qui constitue la condition principale pour le lancement du dialogue interafghan: l'échange de prisonniers avec les talibans.

Nous soulignons que les Américains eux-mêmes ont contribué à l'aggravation de la confrontation politique à Kaboul, après avoir reconnu de facto la victoire de l'un des candidats à l'élection présidentielle. C'est contraire aux accords dans le cadre du format international "3+1" pour l'Afghanistan avec la participation de la Russie, des États-Unis, de la Chine et du Pakistan afin de contribuer à la création d'une large base inclusive d'un nouveau gouvernement en Afghanistan.

La Russie appelle à des actions coordonnées des principaux acteurs internationaux pour sortir de l'impasse actuelle et trouver des solutions politiques au profit de tout le peuple afghan, d'une véritable paix sur le sol afghan, et de la stabilité dans la région.

 

Sur la réunion annuelle de l'Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour Tchernobyl en visioconférence

 

Vendredi 24 avril 2020 à New York, à la date anniversaire de l'accident à la centrale nucléaire de Tchernobyl, se déroulera la réunion annuelle de l'Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour Tchernobyl en visioconférence. L'incendie dans la zone d'exclusion autour de la centrale a montré une nouvelle fois la pertinence de ce travail.

Nous tenons en grande estime l'activité de cette structure. L’Équipe a été instaurée par la résolution 45/190 de l'Assemblée générale des Nations unies en 1990 afin de renforcer la coopération entre les structures du système de l'Onu pour diminuer et surmonter les conséquences de l'accident à la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Depuis 2004, les fonctions de coordinateur du travail de l’Équipe incombent à l'Administrateur du PNUD. A son travail participent plus de 12 organisations internationales qui apportent une contribution conséquente à la minimisation des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, ainsi qu'à la réhabilitation des territoires touchés et de la population touchée.

 

Le PNUD met en œuvre des projets en matière de développement de l'énergie durable, de soutien des entreprises et de protection des intérêts des groupes de population les plus vulnérables. L'AIEA apporte son soutien dans le recyclage des déchets nucléaires. L'Unicef veille à la santé physique et psychologique des enfants et des jeunes, élabore des programmes scolaires dans le domaine de la sécurité de la vie, et surveille la situation en matière de nutrition saine et équilibrée. L'OMS prend en charge l'aide médicale pour les habitants de Tchernobyl et les "liquidateurs" intervenus pour pallier les conséquences de l'accident.

Selon l'Onu, les efforts coordonnés de l’Équipe ont permis de réaliser près de 4.000 projets d'aide technique dont ont pu bénéficier 7 millions de personnes. 18 milliards de dollars d'investissements ont été attirés dans les régions sinistrées.

A cette réunion participeront des représentants du Belarus, de la Russie et de l'Ukraine en tant que principaux pays touchés, ainsi que des principaux pays donateurs de l’Équipe. Les participants évalueront les progrès accomplis en 2019 et début 2020 et planifieront les activités à venir.

Les priorités russes dans la coopération internationale concernant Tchernobyl sont les suivantes: le perfectionnement du système de sécurité radioactive de la population, le développement d'une agriculture durable dans le contexte de la pollution radioactive, la mise en place des conditions pour le retour des territoires pollués à l'activité normale.

Les pays de la "troïka de Tchernobyl" coordonnent sur la plateforme de l'Onu  la coopération sur le dossier de Tchernobyl entre les États touchés par l'accident et jouent un rôle clé dans la détermination des axes de travail de l’Équipe.

Nous sommes prêts à maintenir le format trilatéral de coopération (Russie, Belarus, Ukraine) sur le dossier de Tchernobyl, et sommes notamment ouverts aux contacts avec Kiev. Cependant, cela ne sera possible que si la coopération reste dépolitisée et orientée sur le règlement pratique des problèmes réels des personnes touchées par l'accident.

 

Sur la situation de Paul Whelan accusé d'espionnage

 

Nous avons remarqué les propos de l'Ambassadeur des Etats-Unis à Moscou John Sullivan. Ce 13 avril il a critiqué le procès du citoyen de quatre pays occidentaux Paul Whelan. Ce dernier est entré sur le territoire russe avec un passeport américain et un visa touristique, et le 29 décembre 2018 il a été arrêté en flagrant délit d'espionnage à Moscou.

L'affaire de l'accusé est en cours d'examen par le tribunal municipal de Moscou. Malheureusement, il a lui-même retardé de six mois la prise de connaissance des dossiers de l'affaire – il les lisait en prenant son temps, depuis septembre 2019 jusqu'en mars 2020. Maintenant, le déroulement du procès, qui a commencé le 30 mars, est affecté par l'épidémie de coronavirus. Elle s'est répandue à travers le monde. A cause des restrictions de quarantaine décrétées à Moscou les audiences sont reportées. Néanmoins, le procès est en cours en parfaite conformité avec la législation russe, en respectant toutes les normes procédurales.

En même temps, comme nous l'avons déjà rapporté, Paul Whelan reçoit l'aide médicale compétente nécessaire, aussi bien des médecins du centre de détention que des spécialistes d'autres établissements médicaux de Moscou. Je voudrais rappeler que plus tôt, à la demande de l'accusé, dans un hôpital municipal une visite médicale a été organisée pour lui en prescrivant des médicaments pour soigner sa maladie.

Il lui a même été proposé d'organiser une intervention chirurgicale qui, selon les médecins, lui serait utile, mais il a lui-même refusé.

Je voudrais rappeler que nous accompagnerons de faits toutes ces déclarations des autorités américaines. Et plus il y aura de déclarations concernant Paul Whelan, plus nous fournirons de faits. Et en même temps nous veillerons toujours à ce que chaque déclaration de l'ambassade américaine de Moscou, du Département d'Etat américain et au sujet de Paul Whelan et sur d'autres thèmes similaires soit accompagnée par notre rappel des conditions inhumaines dans lesquelles sont détenus les citoyens russes dans les prisons américaines, qui ne bénéficient absolument de rien. Sans parler de propositions d'opération, de soin ou d'examen dans des cliniques locales, et non pénitentiaires. Pendant des mois ils ne peuvent pas bénéficier d'une visite de médecin alors qu'ils ont de la température et des maladies très graves qui s'aggravent.

 

Sur la déclaration du porte-parole du Service européen pour l'action extérieure concernant l'affaire Dmitriev

 

Une autre déclaration a été faite le 9 avril par le Service européen pour l'action extérieure (SEAE). Il appelle les autorités russes à libérer Iouri Dmitriev et à amnistier d'autres prisonniers eu égard à la pandémie de coronavirus.

Je laisserai entre parenthèses le fait qu'une fois de plus l'UE s'ingère grossièrement dans la compétence des instances judiciaires russes. Je n'entrerai pas non plus dans les détails pour dire que pas un mot n'a été mentionné sur le fond des accusations visant Iouri Dmitriev, or il s'agit de violences sexuelles sur mineur. Nous sommes bien au courant de l'attention sélective de nos partenaires concernant certains sujets.

C'est autre chose qui frappe. Dans le cadre de la crise épidémiologique globale, alors que la nécessité de la solidarité internationale et de l'abandon des approches politisées sont évidents pour tous, les responsables européens jugent acceptable d'aggraver et de politiser ce thème davantage.

Cette moralisation de la Russie pour savoir comment il faut garantir le fonctionnement du système pénitentiaire dans le cadre de la pandémie semble particulièrement déplacée sur fond de situation en ce moment en Europe même. Dans plusieurs pays membres de l'UE le problème de la "surpopulation" des prisons est très grave, alors que très peu tentent de les "alléger" grâce à l'amnistie. En ce sens nous partons du principe que chaque Etat doit gérer ce problème lui-même. Si un Etat a besoin d'aide, il doit le dire. Mais quoi qu'il en soit, nous trouvons déplacé de donner des conseils à d'autres pays quand chez soi-même la situation est extrêmement défavorable. Dans aucun pays de l'UE l'amnistie ou d'autres faveurs ne s'étendent aux individus qui ont commis des crimes graves, dont Iouri Dmitriev est accusé.

Si nos partenaires sont vraiment préoccupés par la détention de prisonniers dans d'autres pays, nous leur suggérons de réorienter leur énergie dans un sens plus constructif. En particulier, se préoccuper par la situation des citoyens russes qui, souvent sous fausses accusations, ont été extradés d'UE aux Etats-Unis. En fait, vous en êtes responsables. Vous les avez délivrés aux Etats-Unis. Demandez alors comment ils y sont détenus. Si vous n'avez pas d'informations, nous vous en fournirons.

Je répète, ils sont détenus dans des prisons américaines dans des conditions terrifiantes. Beaucoup d'entre eux ont de sérieux problèmes de santé, sachant que depuis des années ils ont besoin d'aide médicale qui ne leur est pas apportée. Nous appelons constamment les autorités américaines à prendre au sérieux ce problème, mais nous pensons également que des appels supplémentaires de l'UE adressés aux Etats-Unis à ce sujet seraient les bienvenus.

 

Sur le commentaire du Service européen pour l'action extérieure concernant le début de l'appel militaire du printemps en Crimée et à Sébastopol

 

Le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) s'est distingué par un autre commentaire critique visant la Russie. Cette fois, le prétexte choisi est l'appel militaire du printemps en Crimée et à Sébastopol.

Difficile à dire pourquoi ce thème a attiré l'attention du SEAE. Il est possible que nos collègues européens, qui sont de permanence dans les services diplomatiques de l'UE en cette période difficile, n'aient simplement rien d'autre à faire. C'est très étrange que c'est cette année qu'ils y ont attiré l'attention.

Je rappelle que la base légale du service militaire dans notre pays est la Constitution de la Fédération de Russie. Il est pardonnable pour nos partenaires d'ignorer cette spécificité. L'UE ne s'est toujours pas dotée d'une constitution – ce projet a été rejeté par les électeurs aux référendums aux Pays-Bas et en France en 2005.

Puisqu'il y a des lacunes en la matière, je rappelle que l'Article 59 de la Constitution de notre pays stipule: "la protection de la Patrie est un devoir et une obligation du citoyen de la Fédération de Russie". Les habitants de la Crimée et de Sébastopol, dont la grande majorité a volontairement obtenu en 2014 la citoyenneté russe, ont des obligations militaires au même titre que les autres régions de notre Patrie.

 

Sur l'interpellation dans une "zone protégée" du Spitzberg du navire de pêche russe Boreï

 

Le 2 avril, les gardes côtiers norvégiens ont arrêté le navire de pêche russe Boreï dans une "zone protégée" du Spitzberg. Le Ministère russe des Affaires étrangères a envoyé une note à l'Ambassade de Norvège à Moscou. Elle stipule que ces actions des autorités norvégiennes sont très inquiétantes.

Notre position concernant la non-reconnaissance de ladite "zone protégée" autour du Spitzberg a été exprimée plusieurs fois aux autorités norvégiennes. Nous en avons parlé publiquement à plusieurs reprises. Nous estimons que les interpellations de navires étrangers par la garde côtière norvégienne dans cette "zone protégée" sont dans le cadre de la politique norvégienne visant à élargir illégalement ses droits dans la région de l'archipel contrairement au traité concernant le Spitzberg de 1920. Pour l'année du 100e anniversaire de ce document nous appelons Oslo à respecter rigoureusement la lettre et l'esprit du traité reposant sur l'idée de la coopération internationale et du respect mutuel des droits et des intérêts légitimes des Etats membres du Traité.

Les autorités norvégiennes sont au courant de notre disposition à appliquer les normes nationales par rapport aux navires de pêche russes si les autorités norvégiennes compétentes transmettaient les informations sur les infractions commises.

Nous attendons de la part d'Oslo une approche constructive et une coopération étroite afin de régler de tels incidents, notamment dans le cadre de la Commission mixte russo-norvégienne pour la pêche.

 

Sur l'ouverture d'une exposition consacrée au 75e anniversaire des relations diplomatiques entre la Russie et le Guatemala

 

Ce 19 avril marque le 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et le Guatemala. L'histoire de la coopération bilatérale compte plusieurs pages remarquables et elle est imprégnée de l'esprit de sympathie et de respect mutuel.

En général, à de telles occasions le Ministère organise plusieurs grandes expositions. Mais compte tenu de la situation actuelle avec la pandémie, cette fois l'exposition thématique, qui inclut des documents fondamentaux et de rares images historiques, sera préparée au format numérique et publiée sur le site officiel du Ministère des Affaires étrangères et d'autres pages, notamment sur les pages officielles du Ministère russe des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux.

Nous vous invitons à visionner cette exposition. Nous ferons une annonce supplémentaire ultérieurement.

 

Réponses aux questions:

Question: Que pouvez-vous dire concernant l'appel de députés suédois du Parti du centre Kerstin Lundgren et Magnus Ek à "travailler sur la reprise des sanctions antirusses" à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe?

Réponse: Cet appel suscite la confusion et le regret, pour le dire dans un langage diplomatique.

Le diagnostic précis à cette déclaration a déjà été fixé par notre Représentant permanent auprès du Conseil de l'Europe Ivan Soltanovski, notamment dans une interview accordée à RIA Novosti le 10 avril 2020.

L'aspiration de certains politiciens à affirmer un ordre du jour de confrontation à l'Organisation strasbourgeoise est inadmissible et qui plus est stupide. Surtout aujourd'hui parce que tous les pays européens doivent s'unir pour surmonter les défis liés à la pandémie.

Nous voudrions également noter que les députés mentionnés ne font même pas partie de la délégation suédoise à l'APCE. Kerstin Lundgren a perdu son mandat début 2019, et Magnus Ek n'en a jamais eu. De plus, le Parti du centre, qui a obtenu au Parlement moins de 9% de places, ne possède aucun représentant à l'Assemblée à l'heure actuelle. Au contraire, les membres de la délégation suédoise du Parti social-démocrate des travailleurs au pouvoir, en juin 2019, a voté entièrement pour la réhabilitation des pouvoirs des députés russes. Tout cela prête à penser que les politiciens mentionnés cherchent à utiliser le "thème russe" à des fins politiques et pour attirer l'attention des médias. Ils ont connu leur "minute de gloire", mais c'est une "anti-minute de gloire".

En ce qui concerne la possibilité de "rétablir" les sanctions contre la Russie à l'APCE, je voudrais rappeler que conformément à la Charte seul le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a le droit de limiter la représentation des Etats membres. C'est pourquoi nous nous opposons absolument à la contestation à l'APCE des droits des délégations nationales pour des raisons politiques. Nous le trouvons illégal. Vous le savez, c'est de telles décisions illégales de l'Assemblée contre la délégation russe en 2014-2015 qui ont provoqué une profonde crise du Conseil de l'Europe, ont mis en péril sa nature paneuropéenne. Après la création en février dernier de la procédure trilatérale (Comité des ministres, Assemblée parlementaire, Secrétaire général) pour réagir aux grossières violations par les pays membres de leurs engagements statutaires, nous attendons de l'APCE un abandon définitif des pouvoirs auto-attribués pour restreindre les droits des délégations. Seulement de cette manière le Règlement de l'Assemblée sera parfaitement conforme à la Charte du Conseil de l'Europe, ainsi qu'à la lettre et à l'esprit des accords de la Session ministérielle d'Helsinki du Comité des ministres de mai 2019.

Nous avons déjà souligné à de nombreuses reprises: la Russie est prête à participer au travail de l'APCE uniquement sur une base équitable. Toute tentative de sa discrimination pour des motifs politiques risque d'entraîner une nouvelle crise au Conseil de l'Europe avec des conséquences difficiles à prévoir. C'était assez difficile pour tous de sortir de la crise précédente, et un immense travail a été fait, qui a pris plusieurs années. On ignore pourquoi faut-il plonger cette structure dans une nouvelle crise.

Il est révélateur que le 29 janvier 2020 l'Assemblée a adopté, comme en juin 2019, avec une double avance la résolution confirmant les pouvoirs des députés russes à part entière. La plupart des amendements soumis par des forces russophobes dans le but d'inclure au document des accusations de la Russie de ne pas remplir ses engagements devant le Conseil de l'Europe ont été rejetés. De plus, le chef de la délégation russe, le vice-Président de la Douma d'Etat russe Piotr Tolstoï, a été élu vice-Président de l'APCE. Tout cela confirme que depuis un an une majorité sensée s'est formée et demeure au sein de l'Organisation strasbourgeoise. Elle a conscience de la nécessité du dialogue avec notre pays, elle ne souhaite pas une nouvelle crise systémique au Conseil de l'Europe et n'a pas l'intention de se faire mener par une minorité russophobe.

Nous sommes d'accord avec la Secrétaire générale du Conseil de l'Europe Marija Pejčinović Burić, qui a déclaré le 10 avril 2020 pendant le forum en ligne "Les lois du coronavirus" dans le cadre du forum juridique international de Saint-Pétersbourg que la solidarité entre les pays membres de l'Organisation était d'une nécessité vitale eu égard à la pandémie. Selon elle, la leçon principale de la Grande Victoire contre le nazisme, et elle a accordé à ce thème une attention particulière, a été une meilleure entente et cohésion sur le continent européen en promouvant la coopération et l'entraide afin de régler les problèmes communs. Les Etats membres responsables de l'UE ne doivent pas oublier que c'est l'objectif principal de l'Organisation. Tout cela est juridiquement fixé dans l'article 1 de sa Charte.

Nous pouvons également adhérer à l'appel fait pendant ce forum en ligne par le vice-Président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie Dmitri Medvedev adressé à la communauté internationale concernant la nécessité au vu de la pandémie de prendre pleinement conscience de la responsabilité pour la situation dans le monde, à unir les efforts, à mettre de côté les différends politiques actuels, à renoncer aux sanctions et aux pratiques discriminatoires dans les relations internationales.

Question: Ces derniers jours, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu deux fois par téléphone avec son homologue azerbaïdjanais. Ils ont évoqué les démarches éventuelles pour le processus de paix dans le Haut-Karabakh compte tenu des propositions des représentants de la Russie, des États-Unis et de la France en tant que coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. Peut-on dire qu'ainsi le travail pour le processus de paix dans le Haut-Karabakh se poursuit malgré le coronavirus? Quelles démarches sont envisageables dans cette direction, et quand?

Réponse: En effet, malgré le coronavirus, le travail sur le processus de paix dans le Haut-Karabakh se poursuit. La question mentionne l'entretien téléphonique du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mamediarov. Plus tôt, le 8 avril, s'était déroulé un entretien avec le Ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian. Ils avaient notamment parlé du processus de paix.

Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE (Russie, France, États-Unis), ainsi que l'ambassadeur Andrzej Kasprzyk, représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, entretiennent des contacts réguliers avec les belligérants. Les consultations qui se poursuivent portent sur le thème de l'infection de coronavirus et de son impact sur les négociations, ainsi que certaines questions du processus de paix dans le Haut-Karabakh. Les interlocuteurs abordent la situation à la frontière et le long de la ligne de contact.

Des informations plus détaillées sur l'activité de médiation des coprésidents sont contenues dans leur communiqué conjoint du 19 mars 2020 publié sur le site de l'OSCE.

Question: Les entretiens téléphoniques de Sergueï Lavrov avec son homologue azerbaïdjanais étaient consacrés à la lutte contre le coronavirus. Que pensez-vous de l'efficacité de la coopération sur cette question? Quelles mesures sont prises et quels problèmes doivent être réglés au plus vite?

Réponse: Effectivement, la coordination des efforts entre nos deux pays afin de faire face à la nouvelle infection de coronavirus et à ses conséquences socioéconomiques à l'heure actuelle sont un thème important de l'agenda bilatéral. La Russie et l'Azerbaïdjan coopèrent étroitement dans ce domaine. Ce thème a été évoqué plusieurs fois par les chefs de gouvernement des deux pays, Mikhaïl Michoustine et Ali Asadov, par les ministres des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Elmar Mamediarov. Les autorités compétentes de la Russie et de l'Azerbaïdjan sont en contact.

Depuis début mars, les autorités russes ont transmis à l'Azerbaïdjan 120 kits de systèmes de dépistage (pour 12.000 recherches) pour le diagnostic du virus en laboratoire. Nous sommes prêts à continuer d'apporter l'aide nécessaire à nos partenaires.

Moscou et Bakou coopèrent étroitement pour le rapatriement de nos citoyens. Nous remercions les autorités azerbaïdjanaises pour leur contribution en la matière.

Question: Les incendies de forêt dans la zone de Tchernobyl en Ukraine ont entraîné une situation difficile. Les flammes étaient très proches du sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Selon certaines informations, le bois continue de se consumer. Sommes-nous en contact avec Kiev à ce sujet?

Réponse: Nous surveillons la situation liée aux incendies de forêt. J'ai déjà mentionné ce thème aujourd'hui. Il s'agit de la zone de Tchernobyl. Nous n'avons pas reçu à ce jour de demande de la part des autorités ukrainiennes d'apporter une quelconque contribution. Si les collègues ukrainiens nous le demandaient, nous serions prêts à examiner cette requête selon la pratique diplomatique traditionnelle.

Question: Le Secrétaire général de l'Onu a soutenu l'initiative du Premier ministre pakistanais Imran Khan d'annuler la dette des pays pauvres et émergents au vu de la situation internationale difficile à cause de la pandémie de coronavirus. Que pense la Russie de cette proposition humanitaire?

Réponse: Le problème de l'allègement du fardeau de la dette dans le cadre de la pandémie de coronavirus et de la détérioration générale de la situation de l'économie mondiale est indéniablement au centre de l'attention des principales associations et organisations financières internationales, par conséquent la Russie, qui en est membre à part entière, surveille également ce domaine.

Le 15 avril, à titre de mesure en soutien aux pays à bas revenus, le G20 et le Club de Paris ont approuvé l'initiative sur la suspension provisoire du remboursement des dettes par cette catégorie de pays à tous leurs créanciers bilatéraux officiels. La décision de la suspension des remboursements de dette pour les pays pauvres qui ont demandé des préférences implique l'usage des moyens économisés pour soutenir leur secteur social et la santé.

En tant membre du Fonds monétaire international nous saluons également la facilitation par le FMI  du fardeau de la dette pour 25 pays, dans le cadre de laquelle dans les six mois à venir des fonds seront accordés aux "pays membres les plus pauvres et vulnérables" pour couvrir leurs dettes devant l'institution financière internationale grâce aux ressources des donateurs.

De plus, aujourd'hui se tiendra une réunion du Comité du développement du FMI et de la Banque mondiale à laquelle participera un représentant de la Russie. Il est prévu d'étudier l'appel au Groupe de la Banque mondiale à étudier la possibilité de suspendre les versements de remboursement de la dette pour les pays les plus pauvres.

En lien avec cela, nous pensons que la mise en œuvre de l'initiative exprimée par Imran Khan serait positive pour la situation socioéconomique des pays émergents, où la rapide propagation du nouveau coronavirus Covid-19 s'ajoute aux problèmes économiques traditionnels, notamment liés aux dettes élevées de leurs économies nationales.

Question: La question de l'avis de la Russie concernant la nomination du nouveau Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi commence par le fait que Téhéran a salué la nomination du nouveau Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi. Elle évoque aussi les milieux conservateurs iraniens, qui ont des craintes. Beaucoup de choses sont dites. La question est formulée ainsi:

Est-ce que sous le nouveau Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi, les Américains lanceront leur opération spéciale contre les forces chiites pro-iraniennes en Irak afin de minimiser l'influence iranienne dans ce pays et, en même temps, stopper le retrait de leurs troupes d'Irak, sécuriser leur présence en Syrie et avoir la possibilité d'influencer la situation en Afghanistan?

Réponse: Nous comptons sur la stabilisation de la situation politique en Irak, à laquelle doit contribuer prochainement la constitution du nouveau gouvernement national. Nous partons du principe que le nouveau Premier ministre irakien Mustafa al-Kazemi sera à la hauteur de cette tâche. Selon les informations dont nous disposons, la majorité des fractions du parlement irakien - le Conseil des représentants - sont prêtes à la soutenir.

Nous sommes convaincus que la question relative à la présence de contingents étrangers sur le sol irakien, y compris les troupes américaines, sera réglée par les parties dans le cadre d'un dialogue dans le respect rigoureux de la souveraineté et de l'intégrité de l'Irak.

Nous jugeons inadmissibles les tentatives d'utiliser le territoire irakien en tant qu'arène pour le règlement de comptes entre d'autres pays. Nous pensons que ces actes sont contraires au droit international, violent la souveraineté de l'Irak et nuisent à ses intérêts nationaux.

***

Je vous dis au revoir. Je pense que nous devrions tous ajouter à présent la phrase: "Je vous souhaite une bonne santé".

 

 

 

 

 

 

 

 


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