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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, le 10 septembre 2015

1689-10-09-2015

 

Sur la visite de travail du ministre mongol des Affaires étrangères Lundeg Purevsuren en Fédération de Russie

 

Le ministre mongol des Affaires étrangères, Lundeg Purevsuren, se rendra en Fédération de Russie du 10 au 12 septembre pour une visite de travail. Dans le cadre de cette visite sont prévus des entretiens entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Les parties évoqueront l'état et les perspectives de développement des relations russo-mongoles dans le contexte de la mise en œuvre des accords conclus au plus haut niveau lors de la visite du président russe Vladimir Poutine à Oulan-Bator en septembre 2014 et lors de la visite du président mongol Tsakhiagiyn Elbegdorj à Moscou en mai 2015. Les ministres se pencheront également sur les défis régionaux et globaux les plus urgents, ainsi que les principales questions de l'interaction russo-mongole dans les différents formats internationaux et régionaux.

Le programme de la visite prévoit également des consultations entre Lundeg Purevsuren et Sergueï Donskoï, président de la Partie russe de la Commission intergouvernementale russo-mongole sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique et ministre russe des Ressources naturelles et de l'Écologie, ainsi qu'avec Alexandre Tkatchev, ministre russe de l'Agriculture, qui porteront sur l'élargissement de la coopération russo-mongole dans les domaines pratiques.

 

Sur la réunion conjointe du Conseil des ministres des Affaires étrangères, du Conseil des ministres de la Défense et du Comité des secrétaires des Conseils de sécurité de l'OTSC

 

Dans le cadre de la préparation de la prochaine session du Conseil de sécurité collective (CSC) de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) le 15 septembre 2015, Douchanbé accueillera une réunion conjointe du Conseil des ministres des Affaires étrangères, du Conseil des ministres de la Défense et du Comité des secrétaires des Conseils de sécurité de l'OTSC, à laquelle participera le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Les participants à la réunion évoqueront l'amélioration du système de sécurité collective, le développement de la coopération militaire et de l'interaction alliée au sein de l'Organisation.

Comme la présidence des organes statuaires de l'OTSC va être transmise de la République du Tadjikistan à la République d'Arménie, une attention particulière sera accordée aux priorités de la présidence arménienne à l'OTSC.

On examinera le projet de déclaration des chefs d'État, ainsi qu'un certain nombre de documents préparés pour la session du Conseil de sécurité collective de l'OTSC.

Les participants à la réunion évoqueront également certains aspects organisationnels, administratifs et financiers de l'activité de l'Organisation.

 

Sur la situation en Ukraine

 

Le cessez-le-feu, aujourd'hui globalement respecté, est un pas important vers la désescalade de la situation actuelle dans le Sud-Est de l'Ukraine. Ces deux dernières semaines, la situation générale dans le Donbass, dont les villes avaient été régulièrement pilonnées jusqu'à très récemment, est restée relativement calme. Ce constat est confirmé tant par les représentants russes et ukrainiens du Centre commun de suivi et de coordination (CCSC) que par les observateurs de l'OSCE.

La réduction progressive des tensions dans la région et la création des conditions nécessaires à l'établissement réel d'une trêve à long terme seraient facilitées par la signature du complément à l'Ensemble de mesures - pour la mise en œuvre des accords de Minsk du 12 février 2015 pour le retrait des chars, des mortiers d'un calibre jusqu'à 120 mm et des pièces d'artillerie d'un calibre inférieur à 100 mm - ainsi que de son annexe sur les mesures de vérification. Malheureusement, la réunion du Groupe de contact du 8 septembre à Minsk n'a pas permis de parvenir à ces signatures. Nous espérons que le travail qui se poursuit dans cette direction au sein du sous-groupe spécial sera couronné de succès et que ces documents seront signés par tous les acteurs des négociations de Minsk.

Malheureusement, pour l'instant, nous ne pouvons pas parler de développements positifs concernant la levée du blocus financier et économique du Donbass. Au contraire, il ne fait que se resserrer davantage, conduisant à une nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans la région. Ce fait est également reconnu par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu à Kiev. Pendant une récente conférence de presse tenue dans la capitale ukrainienne, la chef du Bureau, Barbara Manzi, a constaté une importante pénurie de nourriture et de médicaments dans le Sud-Est du pays et a déclaré que "la population de la région menait une misérable existence, au bord de la survie". Les experts onusiens notent aussi l'absence de volonté, de la part de Kiev, de surmonter les conséquences de la grave crise humanitaire dans le Donbass, ainsi que son refus obstiné d'aider ses propres citoyens ayant besoin d'une aide d'urgence.

Cette politique des autorités ukrainiennes, fondée sur l'ignorance des droits et des exigences légaux de la population du Donbass et sur l'absence de dialogue direct avec Donetsk et Lougansk, ne fait qu'accroître l'isolement de la région. L'établissement d'un dialogue direct joue justement un rôle primordial pour la paix et la stabilité dans le Sud-Est de l'Ukraine. Avant tout sur les questions fondamentales explicitement mentionnées dans l'Ensemble de mesures comme celles qui devraient être convenues avec les représentants de Donetsk et de Lougansk. Il s'agit de fixer de façon permanente le statut juridique du Donbass, de définir les modalités des élections locales sur ce territoire et de prendre en considération les intérêts constitutionnels du Sud-Est.

Dans ce contexte, nous tenons également à rappeler qu'en février 2015 à Minsk, les représentants de Kiev, de Donetsk et de Lougansk ont convenu non seulement de la trêve, mais aussi du développement du Donbass après l'apaisement des tensions. Notamment, les accords de Minsk précités ont confirmé la nécessité de prendre des mesures pour le redressement économique, la reconstruction de la vie de la région et l'amélioration de la situation humanitaire. Aujourd'hui, à la veille de l'hiver, il est important de se pencher au plus vite sur la résolution des problèmes les plus urgents liés au ravitaillement de la population civile du Sud-Est de l'Ukraine en biens de première nécessité – l'eau, l'électricité, la nourriture, l'assistance médicale et les communications.

 

Sur la dégradation de la situation humanitaire dans le Sud-Est de l'Ukraine

 

À l'approche de l'hiver, les représentants des organisations du système onusien craignent que la situation humanitaire dans le Sud-Est de l'Ukraine puisse considérablement s'aggraver. 

En raison du blocus de ces territoires par les autorités de Kiev depuis juin dernier, la fenêtre d'opportunité pour les préparer à la saison hivernale est en train de se fermer. Les risques de perturbation de l'approvisionnement en gaz du Donbass restent élevés. Le gouvernement ukrainien n'a pas non plus garanti qu'il paierait les fournitures de gaz dans cette partie du pays.

La chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu à Kiev, Barbara Manzi, a souligné que 2 millions de personnes vivant dans la zone tampon, ainsi que des deux côtés de la ligne de démarcation, avaient toujours un accès limité à l'aide humanitaire à cause des questions non résolues de la sécurité du personnel des agences, ainsi que des obstacles bureaucratiques de nature logistique et juridique.

Le Programme alimentaire mondial de l'Onu souligne que la situation relative à la sécurité alimentaire dans la zone du conflit s'est considérablement dégradée et continuera de s'aggraver dans les mois à venir en raison de la hausse globale des prix des produits alimentaires et de la réduction des possibilités de revenus de la population. L'introduction par le gouvernement ukrainien du blocus sur les approvisionnements en nourriture et en médicaments du Sud-Est du pays ne fait qu'aggraver la situation déjà difficile dans ce domaine.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, les systèmes d'eau détruits ont compromis l'accès aux sources sûres d'eau potable pour 1,3 million de personnes dans la région.

Le plan d'intervention humanitaire de l'Onu en Ukraine pour 2015 est chroniquement sous-financé. À la fin du mois d'août, le déficit atteignait 200 millions de dollars américains (des 316 millions de dollars américains prévus par le document). Les principaux bailleurs de fonds du plan restent les États-Unis (25 millions de dollars américains), la Commission européenne (19 millions de dollars américains), le Canada (10 millions de dollars américains), l'Allemagne (8 millions de dollars américains), la Russie et le Japon (5 millions de dollars américains chacun).

Notre pays continue également de fournir régulièrement une aide humanitaire directe aux populations nécessiteuses dans le Sud-Est de l'Ukraine. Depuis le mois d'août 2014, la Fédération de Russie a envoyé 37 convois humanitaires pour un total de 45 432 tonnes. Les principaux biens expédiés sont des vivres, des médicaments, des matériaux de construction, des moyens matériels pour l'approvisionnement en énergie et pour les besoins agricoles, et des livres scolaires. 

En outre, nous attirons l'attention sur le fait que, selon les données du Service fédéral des migrations de Russie du 4 septembre de l'année en cours,  le nombre total de citoyens ukrainiens séjournant sur le territoire de la Fédération de Russie s'élève à 2,6 millions de personnes, dont environ 1,1 million sont des réfugiés du Sud-Est de l'Ukraine. Par rapport au début de l'année, l'augmentation est de plus de 300 000 personnes.

Dans le cadre du processus de placement professionnel, plus de 433 000 d'entre eux ont déposé une demande de brevet de travail, et plus de 174 000 une demande de permis de travail. La délivrance des polices d'assurance-santé est mise en place. À la fin de l'année 2014, le gouvernement de la Russie a alloué 912,5 millions de roubles aux régions russes pour l'assistance médicale aux citoyens ukrainiens déplacés.

 

Sur la visite des experts hollandais en Ukraine, annoncée par l'Ambassadeur des Pays-Bas à Kiev, pour une nouvelle collecte des débris du Boeing malaisien

 

Les informations concernant une nouvelle visite des représentants hollandais dans la zone du crash de l'avion de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, abattu dans le ciel de l'Ukraine le 17 juillet 2014, pour une collecte de ses débris plus d'un an après la tragédie, nous laissent franchement perplexes.  Un mois avant la publication prévue du rapport final de l'enquête sur les circonstances et les causes de l'accident, il s'avère soudainement que les fragments qui sont déjà à la disposition des enquêteurs ne suffisent apparemment pas pour assurer la bonne conclusion du travail.

Dès le départ, pourtant, les spécialistes russes avaient fait remarquer à plusieurs reprises à leurs collègues néerlandais qu'il était prioritaire d'emporter depuis le site du crash tous les débris trouvés de la coque de l'avion pour leur examen minutieux et une modélisation de l'aéronef en trois dimensions. Ce sont des procédures standard dans des cas pareils, qui sont décrites en détails dans le Manuel de l'OACI sur les Enquêtes sur les accidents et incidents d'aviation. Il est étrange que ce fait doive être rappelé aux experts chargés de mener une enquête approfondie et exhaustive sur les causes de la catastrophe du vol MH-17 conformément à la Résolution 2166 du Conseil de sécurité de l'Onu.

Or la totalité des débris n'a pas été collectée à l'époque, et les experts hollandais nous répondaient catégoriquement que tout le nécessaire pour un examen efficace avait été emmené vers le territoire des Pays-Bas. Une telle attitude suscite des doutes quant à la compétence des enquêteurs et à la qualité de l'enquête en général.

On a l'impression que le Conseil néerlandais pour la sécurité, chargé de l'enquête, ainsi que les membres du Groupe commun d'enquête menant l'enquête criminelle, se sont concentrés sur la seule version des événements satisfaisante pour eux et refusent obstinément d'écouter des avis d'experts alternatifs. Il est impossible d'expliquer autrement leur réticence à prendre en compte les données objectives fournies par le fabricant de systèmes antiaériens "Bouk", l'entreprise Almaz-Antey, et d'autres remarques des experts russes. Nous sommes également étonnées par le fait que la partie néerlandaise n'a toujours pas répondu à notre volonté d'accueillir les experts des Pays-Bas en Russie pour les familiariser avec les matériaux dont nous disposons et avec nos développements sur cette question, qui pourraient porter la lumière sur ce qui s'est vraiment passé dans le ciel de l'Ukraine en juillet 2014.

 

Sur la situation en Syrie

 

Ces derniers jours, on a constaté une certaine baisse d'intensité des affrontements entre l'armée syrienne et les groupes armés illégaux. Malheureusement, cela n'est pas dû à l'élargissement de la pratique de la pacification "locale" ou à d'autres facteurs encourageants, mais à des raisons purement naturelles: la Syrie s'est trouvée à l'épicentre d'une tempête de sable intense qui a touché le territoire de plusieurs pays du Moyen-Orient.

Cependant, les informations reçues font état de la poursuite de l'opération des forces gouvernementales, avec le soutien du Hezbollah libanais, pour la libération de la ville de Zabadani, située près de la frontière libanaise et actuellement occupée par les terroristes. Contrairement aux rapports diffusés sur les réseaux sociaux par ledit État islamique, qui prétend avoir occupé le grand champ pétrolier de Jazal dans la province de Homs, celui-ci reste sous le contrôle de l'armée syrienne. Les terroristes ont mené une nouvelle attaque au mortier contre Damas, qui a fait 1 mort et 12 blessés dans le quartier chrétien de Bab Touma.

En ce qui concerne la prétendue présence de troupes russes sur le territoire syrien et les fournitures d'armes russes, devenues un sujet très populaire, nous tenons à souligner les choses suivantes: comme nous l'avons déjà déclaré, notre intervention militaire en Syrie n'est pas à l'ordre du jour. Quant aux fournitures de certains types d'armes de Russie en Syrie, elles s'effectuent en pleine conformité avec les contrats bilatéraux conclus avec le Gouvernement légitime de la Syrie, et ne violent en rien les normes du droit international. Le maintien du niveau nécessaire de la capacité de combat de l'armée syrienne est, avant tout, notre contribution à la lutte contre les terroristes et les extrémistes qui veulent détruire ce pays. Nos relations avec Damas dans le domaine de la coopération militaro-technique n'a jamais été tenu secret, et par conséquent nous considérons toutes les tentatives de doter ce fait d'un certain aspect sensationnel comme résultant de la conjoncture politique.

À cet égard, nous déclarons très clairement une fois de plus qu'il ne faut pas rejeter la faute des problèmes réels sur un autre. Ce n'est pas la Russie, ni le gouvernement syrien légitime, qui porte la responsabilité du chaos au Moyen-Orient, de la croissance du danger terroriste et des flux de réfugiés se dirigeant vers l'Europe prospère, mais ceux qui ont pris les décisions irresponsables à courte vue de reformater la région selon les principes de l'ingénierie sociale, ceux qui, par leur refus obstiné de reconnaître leurs erreurs, ont en fait ouvert la voie aux combattants de l'EI, du Front al-Nosra et de leurs semblables vers les portes de Damas et de Bagdad et leur ont donné Mossoul, Ramadi et la moitié d'Alep, ceux qui ne jugent pas nécessaire de répondre de façon appropriée aux attaques chimiques des terroristes, aux massacres de milliers et de milliers de citoyens syriens, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées, à la profanation des sanctuaires religieux et à la destruction des monuments uniques de la civilisation mondiale.

Nous resterons toujours du côté du peuple syrien et d'autres peuples de la région qui ne veulent pas voir de terroristes internationaux sur leurs terres, qui aspirent à la paix, à l'unité nationale, à la concorde et à la prospérité, qui sont prêts à accepter une aide de leurs amis, mais ne veulent pas que leur pays se transforme, contre leur volonté, en terrain d'essai d'expériences sociales douteuses ni en objet de la dictature extérieure.

 

Sur le refus des autorités bulgares d'accorder aux avions russes la permission de survoler l'espace aérien du pays pour livrer des approvisionnements humanitaires en Syrie

 

La récente interdiction formulée par les autorités de la Bulgarie de survoler l'espace aérien du pays pour les avions russes transportant de l'aide humanitaire destinée à la population civile de la Syrie jusqu'à la fin du mois de septembre 2015 nous a naturellement plongés dans une profonde perplexité.

Pour justifier cette interdiction, la partie bulgare déclare de façon non fondée que les avions russes transportaient "des produits militaires, des matériaux et des armes destinés au ministère syrien de la Défense", ce qui est contraire, selon l'interprétation officielle de Sofia, à la législation nationale, au droit international et à un certain nombre de décisions du Conseil européen.

Nous tenons à attirer l'attention sur la responsabilité morale et politique des autorités bulgares actuelles pour les conséquences d'une telle démarche inamicale envers la Russie et envers le peuple syrien. L'interdiction de l'aide à la population civile aggravera la situation humanitaire catastrophique en Syrie et augmentera la vague de réfugiés vers l'Europe.

Afin de clarifier cette question, l'Ambassade de Russie à Sofia a exigé du ministère bulgare des Affaires étrangères qu'il présente des faits à l'appui de cette position de la Bulgarie.

 

Sur la crise des réfugiés en UE

 

La crise migratoire qui touche l'Union européenne continue de s'aggraver en l'absence de position commune des États membres sur la stratégie à adopter pour la surmonter. La Russie est intéressée à ce que les pays européens élaborent rapidement une approche commune face à cet enjeu, notamment en tenant compte de la nécessité de respecter les obligations internationales envers les réfugiés.

Nous notons avec satisfaction la prise de conscience progressive au sein de l'UE du fait qu'il est essentiel non seulement de convenir d'une politique commune de l'Union à l'égard des réfugiés, mais aussi d'éliminer les causes fondamentales de la crise migratoire actuelle. Ceci a été notamment souligné lors de la réunion informelle du Conseil européen les 4 et 5 septembre 2015 à Luxembourg, ainsi qu'au Sommet de Prague du Groupe de Visegrad le 4 septembre.

Dans le même temps, nous saluons les évaluations lucides qui se font de plus en plus entendre dans les milieux politiques des États de l'UE, soulignant que c'est la politique occidentale à courte vue de soutien inconditionnel au "printemps arabe" et l'intervention musclée de l'Occident qui ont, finalement, conduit à la déstabilisation de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ouvrant la voie à la vague migratoire actuelle qui déferle sur l'Europe. En outre, certains représentants politiques et experts disent ouvertement que pour remédier à la situation, il est nécessaire d'établir une coopération constructive avec la Russie.

Moscou plaide pour l'intensification et la coordination des efforts de la communauté internationale afin de trouver des solutions politiques aux conflits qui persistent dans la région et de contrer le terrorisme international, avant tout l'État islamique. En même temps, nous tenons à mettre en garde nos partenaires occidentaux contre la répétition de leurs erreurs passées qui ont, en fait, conduit à un exode massif de réfugiés vers l'Europe.

La Russie confirme également sa volonté de coopérer efficacement avec l'UE dans le domaine migratoire. Nous tenons à rappeler que notre pays a accueilli sur son territoire des centaines de personnes venant d'Ukraine. Si nos partenaires européens étaient intéressés, nous serions prêts à partager notre expérience dans ce domaine.

 

Sur l'activité du Quartet pour le Moyen-Orient

 

Le Quartet pour le Moyen-Orient (la Russie, les États-Unis, l'UE, l'Onu) reste le principal mécanisme international pour faciliter les efforts visant à parvenir au règlement palestino-israélien, sanctionné par le Conseil de sécurité de l'Onu. Une réunion ministérielle du Quartet est prévue le 30 septembre 2015 à New York, en marge de la 70e session de l'Assemblée générale de l'Onu. Les ministres des Affaires étrangères de certains pays arabes – l'Égypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite – et le Secrétaire général de la Ligue des États arabes (LEA) y seront également invités.

L'un des objectifs principaux de la réunion du Quartet sera de dresser un bilan préliminaire des mesures qu'il avait prises pour établir une interaction plus étroite avec les principaux acteurs régionaux. Comme on le sait, cette ligne politique a été approuvée lors de la précédente réunion ministérielle du Quartet à Munich en février 2015.

Dans le développement de cette politique, les représentants spéciaux du Quartet ont multiplié leurs contacts avec les représentants de certains pays arabes. Notamment, en juin 2015, ils se sont rendus au Caire en visite conjointe afin de discuter du règlement du problème proche-oriental avec la partie égyptienne et avec les dirigeants de la Ligue des États arabes. En juillet, une visite similaire a été rendue en Jordanie. Il y a quelques jours, les 8-9 septembre, à l'initiative de la Russie, une délégation de représentants spéciaux s'est rendue à Riyad pour s'entretenir avec le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Joubeir, et avec le Secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, Abdellatif al-Zayani.

 

Sur les débats, en Suède, concernant son adhésion à l'Otan

 

Nous avons remarqué une nouvelle intensification des débats en Suède portant sur l'adhésion du pays à l'Otan.

Nous notons l'imposition systématique à l'opinion publique suédoise de l'idée d'une absence d'alternative à l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique pour sa sécurité nationale. Les instigateurs de cette campagne sont certaines personnalités politiques suédoises, ainsi que les émissaires de l'Otan qui se rendent souvent dans le pays et les experts dans le domaine de la politique de sécurité.

Notre attitude à cet égard est bien connue. Nous avons déclaré à plusieurs reprises que le choix de la stratégie de défense et de sécurité nationale était une affaire intérieure souveraine de chaque État. Mais nous continuons à considérer la politique de non-participation de la Suède aux blocus militaires comme un facteur important de la stabilité en Europe du Nord. Il est évident que l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique aurait des implications militaro-politiques et des conséquences en politique étrangère, qui demanderaient des mesures réciproques de la part de la Russie.

 

Réponses aux questions:

Question: Si, à votre avis, le problème de la Syrie est uniquement le terrorisme, alors avec qui mène-t-on le processus politique?

Réponse: Nous n'avons jamais dit qu'en Syrie il n'y avait pas de problèmes. Si vous le croyez, cela signifie que vous n'avez jamais écouté les déclarations du ministère des Affaires étrangères et des dirigeants de notre pays. Nous avons toujours reconnu que la Syrie avait des problèmes internes et n'avons jamais dit que le gouvernement actuel de la République arabe syrienne était le meilleur au monde ou un gouvernement exemplaire. Notre thèse principale est que les Syriens doivent résoudre eux-mêmes leurs problèmes internes, sans pression de l'extérieur, et d'autant plus sans l'instigation, l'armement et le financement des combattants afin de résoudre les problèmes syriens internes par leurs mains.

Question: La Russie dispose-t-elle de garanties selon lesquelles les armes fournies à la Syrie seront utilisées aux fins prévues, pour la lutte contre le terrorisme et non contre son propre peuple?

Réponse: De telles garanties sont fournies et prévues par les contrats, les accords et les engagements bilatéraux conclus entre nos deux États. Avec Damas, nous avons convenu que la Russie fournirait des armes pour la lutte contre les terroristes. Le seul problème est que depuis de nombreuses années, personne, sauf nous, ne voit de terroristes en Syrie. Je peux vous assurer qu'en accordant une assistance militaro-technique à Damas, nous ne poursuivons pas d'autre but que la lutte contre le terrorisme international. C'est notre objectif principal.

Nous avons commencé à développer notre coopération militaro-technique avec Damas avant que le problème du terrorisme n'y surgisse. Nous avons le droit de le faire, la Syrie étant un État membre de l'Onu, un pays avec un gouvernement légitime. L'une des principales thèses adressées contre la Russie se résumait par le fait que le gouvernement syrien était illégitime: "Vous n'avez pas le droit de fournir des armes, même pour un objectif noble comme la lutte contre le terrorisme, car le pays est dirigé par les autorités illégitimes".  Lorsque tout récemment, sous les yeux de toute la communauté internationale, la Syrie signait la convention sur l'interdiction des armes chimiques, c'était par le même gouvernement qui dirigeait le pays il y a trois ans et qui le dirige encore aujourd'hui.  Pourquoi ce gouvernement est-il reconnu légitime par tout le monde lorsqu'il s'agit du refus de Damas d'utiliser les armes chimiques, mais que quand il vient à la lutte contre le terrorisme ces mêmes pays le considèrent comme illégal? L'Organisation sur l'interdiction des armes chimiques a accepté les signatures des autorités officielles de la République arabe syrienne comme légitimes. Pourquoi le même gouvernement est-il alors considéré tantôt comme légitime, tantôt comme illégitime? Là, il faut se décider, et ce n'est pas à nous de le faire. Nous l'avons fait il y a longtemps et suivons sans défaillance cette politique. Nous avons une question pour tous les autres pays : si vous ne considérez pas ce gouvernement comme légitime, comment négociez-vous avec lui sur la démilitarisation chimique?

Question: Aujourd'hui, après la Bulgarie, l'Ukraine a annoncé la fermeture de son espace aérien au passage des avions russes. Il est clair que tout cela est orchestré sous la houlette de Washington. Comment ces décisions s'accordent-elles aux déclarations des politiciens occidentaux sur leur désir de coopérer avec la Russie pour résoudre la question syrienne? Est-ce de l'hypocrisie?

Réponse: Je suis absolument d'accord avec vous. Malheureusement, le terme d'"hypocrisie" est fermement entré dans le lexique diplomatique et y reste. C'est juste, on ne peut pas le dire autrement. L'exemple susmentionné de Damas, qui est tantôt reconnu comme un gouvernement officiel, tantôt comme illégitime, est une manifestation classique d'hypocrisie.

En ce qui concerne les déclarations de Kiev sur le fait que l'Ukraine suivra le déplacement des avions russes transportant des cargaisons qui se dirigent vers la Syrie, apparemment les autorités de Kiev le considèrent comme une "sérieuse prétention" à la participation au règlement syrien.  On ne peut pas le qualifier autrement. Cela serait, en effet, très drôle si la situation n'était pas si triste.

Question: Est-ce que la Russie est prête à aider plus activement les réfugiés syriens et à accueillir au moins une partie d'entre eux sur le territoire du pays?

Réponse: C'était notre point de départ. Je vous ai conseillé d'aller sur le site du Service fédéral des migrations (FMS) où sont affichées les données sur le nombre de réfugiés syriens accueillis par la Russie. Si je ne me trompe pas, il s'agit de 2 000 personnes. Dans ce sens, il n'y a pas discrimination. Suivez les statistiques publiées par le FMS.

Les histoires selon lesquelles nous n'accepterions pas les réfugiés syriens viennent d'une ignorance des faits. Le site du Service fédéral des migrations indique les pays d'origine et le nombre de réfugiés accueillis, ainsi que leur statut. Encore une fois, je crois qu'il s'agit de 2 000 personnes.

Question: Est-ce que la Russie a commencé la préparation de la rencontre possible entre le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre japonais Shinzo Abe en  marge de l'Assemblée générale de l'Onu à New York?

Réponse: J'ai l'impression que la presse japonaise croit que si je n'ai pas répondu trois fois, je vais craquer la quatrième. Encore une fois, le calendrier du président de la Russie Vladimir Poutine est commenté par le service de presse du président.

Question: Comment pouvez-vous commenter la récente réaction du ministère japonais des Affaires étrangères à la visite du ministre russe des Transports, Maxime Sokolov, sur les îles Kouriles du Sud?

Réponse: Notre réaction concernant la visite aux îles Kouriles des responsables, des hauts fonctionnaires et des ministres russes, ainsi que des membres du gouvernement de la Fédération de Russie est bien connue et publiée sur le site du ministère russe des Affaires étrangères. Je vous conseille d'en prendre connaissance. Il n'y rien de nouveau, elle n'a pas subi de modifications.

Question: Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré aujourd'hui que les militaires russes étaient présents en Syrie depuis longtemps. Pouvez-vous préciser le nombre de militaires russes qui se trouvent actuellement en Syrie et le types de forces auxquelles ils appartiennent?

Réponse: C'est une question à poser au ministère de la Défense de la Russie. Au ministère des Affaires étrangères, nous confirmons les tendances politiques et parlons des relations bilatérales. Les chiffres exacts et les données liées aux subdivisions des forces armées relèvent de la compétence du ministère de la Défense.

Question: Pouvez-vous commenter l'activité du Parti des travailleurs du Kurdistan en Turquie?

Réponse: À présent, je n'ai pas de commentaires, mais je vais me pencher sur cette question.

Question: Ces derniers temps, la Turquie a également subi des attaques de l'État islamique. Comment évaluez-vous la lutte de la Turquie contre ce groupe terroriste? Quelles doivent être les démarches de la Turquie?

Réponse: Aujourd'hui l'État islamique représente une menace énorme tant au niveau régional que global. Malgré le fait qu'il s'agit, avant tout, du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, les terroristes ont déjà dépassé les limites de cette région. Si l'on considère la lutte contre l'État islamique spécifiquement dans le contexte des efforts de la Turquie, cette question relève de la compétence de nos experts. Quant aux démarches que nous attendons de la communauté internationale dans ce domaine, la Russie a proposé une nouvelle vision de la façon de résoudre la crise. Nous proposons de lancer une coordination des actions de tous ceux qui luttent contre le terrorisme (y compris la Turquie) et d'unir les efforts déployés pour que cette lutte soit le plus efficace.

En effet, si l'on frappe le même objectif à tour de rôle, l'effet sera moins significatif que si l'on frappe tous ensemble au même moment. Pour que le deuxième scénario se réalise, il faut unir nos efforts, commencer à partager les informations et élaborer une stratégie commune de lutte. À notre avis, c'est le seul mécanisme efficace et accessible à n'avoir pas encore été essayé. Les frappes aériennes, l'implication des forces terrestres, le soutien de certains groupes et la mise sur des participants précis du conflit – tous ces moyens ont déjà été épuisés. L'initiative proposée par la Russie aujourd'hui est assez simple. Mais en même temps, elle exige la coordination des efforts et le rejet des ambitions non pertinentes.

Nous espérons que notre proposition obtiendra une réaction et fonctionnera vraiment.

 

 


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