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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 27 octobre 2016

1991-27-10-2016

Sur la rencontre des ministres russe et syrien des Affaires étrangères

 

Le Vice-président du Conseil des ministres et Ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem effectuera un déplacement de travail en Russie du 27 au 29 octobre à l'invitation de son homologue russe Sergueï Lavrov.

Pendant leur entretien du 28 octobre, les ministres évoqueront la situation militaro-technique et humanitaire en Syrie.

Ils se concentreront sur la dynamique d'évolution des événements à Alep, les efforts des militaires russes et syriens qui continuent de combattre les terroristes de Daech et du Front al-Nosra, ainsi que la livraison d'aide humanitaire à la population.

 

Sur la visite à Moscou du Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif

 

Le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif est attendu à Moscou le 28 octobre. Il s'entretiendra le jour même avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Les deux ministres mettront l'accent sur l'état et les perspectives des relations russo-iraniennes, notamment dans le contexte de la mise en œuvre des accords conclus entre le Président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Hassan Rohani le 8 août à Bakou.

L'Iran joue un rôle majeur dans les processus à l’œuvre au Proche- et Moyen-Orient. Nous estimons que cette visite est très opportune et importante, notamment car il est nécessaire d'évoquer la situation internationale, y compris les conflits en Syrie, en Irak, au Yémen et en Afghanistan.

 

Sur la rencontre trilatérale entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov,

le Vice-président du Conseil des ministres et Ministre syrien des Affaires étrangères

Walid Mouallem et le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif

 

Une réunion trilatérale se déroulera à Moscou le 28 octobre avec la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, du Vice-président du Conseil des ministres et Ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem et du Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

Les chefs de diplomatie évoqueront la situation en Syrie compte tenu de l'attachement des trois pays à une lutte sans compromis contre les terroristes, à l'arrêt des activités militaires, à la fin des souffrances de la population, au règlement des problèmes humanitaires et à l'initiation du processus de paix sur la base du droit international.

Il est également prévu d'aborder la situation militaro-politique en Irak, notamment la lutte contre les terroristes de Daech.

 

Sur la réunion des ministres russe et chypriote des Affaires étrangères

 

Le futur Président du Comité des ministres du Conseil de l'Europe et Ministre chypriote des Affaires étrangères Ioannis Kasoulides est attendu à Moscou le 31 octobre, où il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les diplomates évoqueront le développement des relations bilatérales et aborderont différents sujets internationaux d'actualité, notamment au vu de la présidence chypriote du Comité des ministres du Conseil de l'Europe à partir de novembre.

 

Sur la Conférence mondiale des compatriotes russes "Ensemble avec la Russie"

 

Du 1er au 2 novembre, Moscou accueillera la Conférence mondiale thématique des compatriotes russes résidant à l'étranger, "Ensemble avec la Russie". Elle sera ouverte par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, président de la Commission gouvernementale pour les affaires des compatriotes à l'étranger.

Sont attendus les dirigeants des institutions fédérales, les représentants de différentes régions russes, de grandes structures publiques et des experts de la question des compatriotes. Cet événement se déroulera avec la participation de plus de 150 délégués de 90 pays, de dirigeants et de membres d'associations de compatriotes russes.

Le principal objectif de la conférence sera d'évoquer les questions les plus pertinentes de l'interaction avec la diaspora russe, ainsi que la protection des droits et des intérêts légitimes de nos compatriotes résidant à l'étranger. Le principal accent sera mis sur le développement des liens économiques entre les sociétés des compatriotes russes à l'étranger et les entrepreneurs basés en Russie. Il est prévu d'étudier les questions qui unissent la communauté russe étrangère comme la langue russe, la culture, l'histoire et les traditions. Une nouvelle impulsion sera donnée au développement de l'espace médiatique pour promouvoir une image objective de la Russie.

 

Sur le déplacement du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Grèce

 

Les 1er et 2 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera en déplacement en Grèce.

Il y rencontrera le Président Prokópis Pavlópoulos, le Premier ministre Alexis Tsipras et le Ministre des Affaires étrangères Nikos Kotzias. Dans le cadre de ces entretiens, il est prévu d'évoquer un large éventail de questions relatives à la coopération bilatérale, à la coopération commerciale et économique ainsi que dans le domaine des investissements et de l'énergie.

A l'ordre du jour: les problèmes internationaux, la situation des relations entre la Russie et l'UE et d'autres questions internationales d'actualité.

On attend également la signature du Plan de consultations entre les Ministères des Affaires étrangères de la Russie et de la Grèce pour 2017-2019.

Dans le cadre des Années croisées Russie-Grèce, Sergueï Lavrov et son homologue Nikos Kotzias ouvriront le 4e Forum des sociétés civiles de nos pays, ainsi qu'une exposition de documents d'archives.

Une cérémonie solennelle se tiendra à l'université du Pirée pour l'attribution à Sergueï Lavrov du titre de docteur honoris causa de cette université.

 

Sur la venue à Moscou du Ministre des Affaires étrangères de l'Abkhazie Daour Kove

 

Le Ministre des Affaires étrangères de l'Abkhazie Daour Kove est attendu à Moscou du 2 au 4 novembre à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Pendant leur entretien du 3 novembre, les deux diplomates échangeront leurs points de vue sur les questions centrales de l'agenda des relations bilatérales, ainsi que sur le renforcement des positions internationales de l'Abkhazie. Une attention particulière sera accordée à l'amélioration de la coopération en politique étrangère dans le cadre des discussions de Genève sur la sécurité et la stabilité en Transcaucasie.

 

Sur le choix de Saint-Pétersbourg pour accueillir la 137e Assemblée de l'Union interparlementaire

 

Nous venons de recevoir une information de Genève, où se déroule actuellement la 135e Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) avec la participation de la délégation russe menée par la Présidente du Conseil de la Fédération Valentina Matvienko. Le conseil dirigeant de l'UIP a choisi Saint-Pétersbourg pour organiser la 137e Assemblée en octobre 2017. Cela confirme la notoriété et le rôle de la Russie et de son parlement dans les affaires internationales. L'UIP est l'une des organisations les plus représentatives et prestigieuses de la coopération interparlementaire, qui réunit 170 Etats et qu'on appelle également la "dimension parlementaire" de l'Onu.

Nous considérons cette décision comme un succès indéniable de la diplomatie parlementaire russe. Les députés de notre pays ont accompli un grand travail lors des contacts bilatéraux et multilatéraux dans le cadre de l'UIP, sur d'autres plateformes internationales et sur le plan bilatéral.

La décision d'organiser la 137e Assemblée de l'Union interparlementaire à Saint-Pétersbourg confirme l'aspiration d'une grande majorité de pays à bâtir les relations internationales sur les principes d'équité, de démocratie, de respect et de prise en compte des intérêts mutuels.

La Russie a informé la direction de l'UIP qu'elle avait l'intention de créer à Saint-Pétersbourg une atmosphère de dialogue ouvert, de coopération constructive, de prise en compte et de respect de toutes les positions et de tous les points de vue. Nous contribuerons à la recherche active d'un agenda unificateur pour la coopération internationale.

 

Sur l'attentat en Syrie

 

Des nouvelles tragiques sont arrivées du village de Haas, dans la province d'Idleb en Syrie. Plus de 20 écoliers ont été tués dans une attaque. Cette terrible tragédie nécessite une contribution immédiate de toutes les institutions internationales à l'enquête. Malheureusement - cela n'est pas étonnant et ne tient pas la route - plusieurs médias internationaux, notamment The Independent, Al Jazeera et d'autres, ont immédiatement lancée une attaque médiatique directe contre la Russie, accusant l'aviation russe et les forces armées syriennes d'être à l'origine du bombardement. C'est un mensonge. La Russie n'a rien à voir dans cette terrible tragédie, dans cette attaque. Nous exigeons de prêter une attention maximale à ce cas et d'ouvrir immédiatement une enquête. A l'heure actuelle, le Ministère russe de la Défense étudie les données de contrôle objectif. Il publiera prochainement un communiqué à ce sujet.

Je voudrais noter que les articles de presse que j'ai mentionnés ne sont pas uniques. The Independent affirme qu'il est question de bombardements russes en s'appuyant sur les témoignages d'activistes et d'habitants anonymes. C'est ainsi que ces accusations sont formulées. Contre toute éthique professionnelle, ces accusations ne sont pas mises entre guillemets, elles ne sont pas présentées sous la forme de citations appartenant à des individus concrets, et dès le début des articles elles sont présentées comme les affirmations de ces médias.

Je répète que prochainement, le Ministère russe de la Défense publiera un communiqué approprié.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Nous sommes toujours préoccupés par l'évolution de la situation en Syrie, où des foyers d'instabilité persistent à cause de l'activité criminelle des organisations terroristes Daech, Jabhat Fatah al-Sham (connue comme le Front al-Nosra) et des groupes qui leur sont affiliés.

Nous regrettons que les agissements de la coalition menée par les USA - dite "anti-Daech" - sur le territoire syrien représentent de plus en plus un facteur de déstabilisation et ne font que compliquer la situation militaro-politique et humanitaire déjà difficile en Syrie. Ces forces continuent de mener leurs opérations sans l'approbation officielle du gouvernement syrien, violant ainsi la souveraineté de ce pays et les normes du droit international. Voilà en ce qui concerne le respect du droit international par les parties.

Ces derniers temps, les forces aériennes russes sont sous le feu des critiques. On entend des accusations de prétendues "violations du droit humanitaire international", qui sont absolument infondées et ne s'appuient sur aucune preuve. On continue d'ignorer les démentis russes, notamment la présentation par nos militaires de photos et de vidéos qui mettent en évidence les mensonges et les erreurs dans les déclarations des médias engagés. A cet égard on voudrait répéter à nos opposants que les militaires russes ne sont pas présents en Syrie pour "exterminer" des civils mais pour combattre les organisations terroristes internationales.

Nous avons noté la déclaration du représentant du bureau d'Amnesty International à Beyrouth, selon qui les États-Unis ne tiennent pas compte des éventuelles pertes parmi les civils en Syrie quand ils attaquent Daech. Je cite. "Nous craignons que la coalition menée par les USA sous-estime sérieusement la nuisance qu'elle porte à la population civile. L'analyse d'informations vérifiées indique que la coalition n'a pas pris les mesures de précaution appropriées pour minimiser les pertes parmi les civils et les destructions de sites civils". Je rappelle à cet égard que conformément aux informations rendues publiques par cette organisation, depuis septembre 2014 11 raids aériens de la coalition américaine en Syrie ont fait au moins 300 morts parmi les civils. "Il est temps pour les autorités américaines de reconnaître pleinement le préjudice infligé à la population civile par les frappes de la coalition", indique le communiqué d'Amnesty International.

Dans le même temps, la Russie, en collaboration avec les autorités syriennes, continue de prendre des mesures pour surmonter les conséquences de la profonde crise humanitaire qui frappe ce pays. Je voudrais rappeler qu'il y a quelques jours une trêve humanitaire a été instaurée à Alep afin de réduire l'ampleur du conflit et de permettre aux civils de quitter les zones des opérations. Néanmoins les terroristes ont tout fait pour empêcher la sortie des civils et des membres de bandes armées  de l'Est d'Alep. De plus, les djihadistes d'Alep continuent de recevoir des armes et des munitions. On voudrait qu'enfin The Independent et Al Jazzera écrivent directement qui soutient les djihadistes dans l'Est d'Alep, qui leur fournit des munitions et les ravive.

Nous avons appris la remise aux terroristes de complexes antichars et de lance-roquettes antiaériens d'origine américaine. Nous sommes préoccupés par l'absence de mesures de la part de l'équipe du coordinateur de l'Onu pour l'aide humanitaire à Damas afin d'organiser une évacuation médicale des malades et des blessés. Sur les 200 personnes ayant besoin d'aide médicale urgente initialement annoncées, au 21 octobre il ne restait plus sur la liste que 2 combattants qui ont également refusé d'être transportés. Je rappelle qu'il y a 10 jours la communauté internationale avait exigé d'utiliser pour cela toutes les ressources, de cesser les bombardements des terroristes à Alep pour laisser les malades et les blessés quitter ce territoire.

Pendant ce temps, dans différentes régions syriennes, les postes militaires russes distribuent des produits alimentaires, des médicaments et des produits de première nécessité. Nous apprécions l'importante contribution d'autres pays. Ainsi, la semaine dernière, un avion de transport militaire russe a livré de Serbie en Syrie un premier fret humanitaire pour aider les civils dans le besoin. Il est question de plus de 40 tonnes de conserves de nourriture, de farine, d'huile, de vêtements et de médicaments. Cette aide sera livrée par les militaires russes dans les villes les plus touchées.

 

Sur les éventuelles livraisons américaines d'armements lourds pour l'opposition syrienne

 

Le porte-parole de la Maison blanche Josh Earnest a déclaré hier que "la Russie compliquait la recherche par Washington d'une solution pacifique au conflit syrien". C'est une citation, vous pouvez la vérifier. Seul une personne incompétente ou un individu ignorant les faits peut s'exprimer ainsi. Nous sommes en mesure d'y remédier.

Nous avons pris connaissance d'un article publié dans le Washington Post du 23 octobre (ce qui n'est visiblement pas le cas de Josh Earnest) indiquant que l'Administration américaine étudiait la possibilité de livrer des armements lourds à l'opposition dite "modérée" en Syrie. Les auteurs de l'article affirment que le Président américain Barack Obama, en dépit de la pression de la CIA et du Pentagone, préfère laisser à la nouvelle équipe qui arrivera à la Maison blanche après l'élection du 8 novembre le soin de régler cette question. Ce n'est pas une information confirmée, nous ne savons pas quelle est la décision de l'Administration de la Maison blanche et comment elle est étudiée. Nous avons puisé cette information dans les médias.

Nous espérons sincèrement qu'un calcul raisonnable et lucide prévaudra, au sein du gouvernement américain, sur les aventures qui peuvent entraîner des conséquences politiques et militaires imprévisibles. Nous continuerons de suivre attentivement les actions réelles de Washington où, pour la satisfaction d'ambitions géopolitiques personnelles, on a pris l'habitude de jouer avec les destins de nations entières. Certains semblent oublier les moyens utilisés pour renverser des gouvernements considérés comme "indésirables".

Je rappelle à nos partenaires américains qu'ils ont voté pour la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies prévoyant un règlement politique du conflit syrien et qu'ils ont approuvé les décisions appropriées du Groupe international de soutien à la Syrie dont les USA et la Russie sont coprésidents. L'absence d'alternative au processus de paix pacifique n'apparaît que dans les discours de Washington, mais pas dans les actes. Et on accuse la Russie de gêner les USA et l'Administration Obama dans le choix des options du règlement pacifique. Nous voyons comment sont réellement choisies les versions, dont certaines vont jusqu'à la complicité directe avec les terroristes. L'option d'une agression directe a été publiquement évoquée en 2013, vous vous en souvenez. Aujourd'hui, comme nous le voyons selon de nombreux témoignages, on parle de livrer des armes aux terroristes.

Nous nous souvenons encore des résultats de la coûteuse opération américaine "Entraîne et équipe" (Train and Equip) dont Josh Earnest ne parle pas. Cette opération consistait à former des combattants pour l'opposition en 2015. Pendant les audiences au congrès américain, les représentants du Pentagone ont déclaré eux-mêmes que sur les 54 premiers hommes formés dans le cadre de ce programme, seulement 4 ou 5 combattaient vraiment. Cela nous aurait amusé si nous ne savions pas que les 50 autres n'avaient pas seulement fui mais étaient passés du côté des terroristes – équipés, entraînés et possédant des armes américaines. De plus, selon nos informations, beaucoup d'entre eux ont rejoint Daech et le Front al-Nosra. Je répète: dans les rangs de ces organisations terroristes, ils utilisent les acquis reçus et validés durant cette formation américaine. Je ne pense pas qu'on leur enseignait l'activité terroriste dans le cadre de ce programme, mais le résultat est clair: ils ont été entraînés à combattre et aujourd'hui ces compétences sont utilisées au sein des organisations terroristes. Il y a fort à parier, à en juger par cette expérience, que l'armement lourd que la CIA pourrait fournir aux forces "modérées" se retrouvera rapidement entre les mains des djihadistes.

Malheureusement, la triste expérience du soutien militaire et financier des moudjahidines en Afghanistan, qui se sont finalement retournés contre les USA en formant Al-Qaïda, n'a pas servi de leçon à Washington - du moins parmi ceux qui prennent des décisions. La population civile s'en souvient parfaitement, comprend et ne souhaite pas que cela se reproduise, mais les hommes qui prennent les décisions et font du lobbyisme sont prêts une fois de plus à prendre le risque.

 

Sur le rapport du Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu sur l'utilisation de l'arme chimique en Syrie 

 

Nous avons étudié très scrupuleusement le quatrième rapport final du Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu sur l'utilisation de l'arme chimique en Syrie, dans lequel les forces armées syriennes sont accusées d'un nouvel incident impliquant l'usage de chlore à Kmenas.

Dans l'ensemble, ce texte présente peu de différences par rapport au troisième rapport: du point de vue factuel et méthodologique, il est toujours aussi peu convaincant selon nous. Les conclusions du Mécanisme ne contiennent toujours pas les nombreux paramètres techniques nécessaires et présentent des incohérences et des contradictions. Nous exposerons en détail notre vision aux États membres du Conseil de sécurité des Nations unies et présenterons notre approche de ce document à l'issue de son analyse au Conseil exécutif de l'Organisation pour l'interdiction de l'arme chimique (OIAC).

Dans le même temps, il serait incorrect de ne pas noter les points positifs qui sont, cette fois, bien reflétés dans les conclusions de cette structure. Il est notamment question de la nécessité d'étudier rigoureusement l'activité criminelle relative à l'usage de produits toxiques en Syrie non seulement par Daech, mais également par de nombreux autres groupes terroristes et extrémistes - avant tout le Front al-Nosra. Nous sommes convaincus que ces derniers, avec leurs superviseurs et sponsors étrangers, sont derrière les provocations sans fin impliquant l'usage de l'arme chimique pour discréditer le gouvernement syrien.

Beaucoup de points restent encore à étudier en détail, notamment dans le cadre du plan d'action prévu par la Convention sur l'interdiction de l'arme chimique qui prévoit l'organisation par la Syrie, en coopération avec l'OIAC, d'une enquête nationale pour vérifier les faits exposés dans les rapports du Mécanisme d'enquête conjoint.

A l'approche du débat sur le quatrième rapport du Mécanisme d'enquête conjoint au Conseil de sécurité des Nations unies prévu aujourd'hui, jeudi 27 octobre, je voudrais noter un fait clairement fixé dans ce document: les conclusions du Mécanisme n'ont aucune force juridique et ne peuvent servir de conclusions accusatrices ou de justifications pour prendre des décisions de nature juridique. Nous rejetons également les tentatives d'utiliser les conclusions du Mécanisme pour appuyer l'aspiration de certains "pseudo-amis de la Syrie" de tirer un profit politique et géopolitique de la situation.

 

Sur la pétition de 80 ONG pour exclure la Russie du Conseil des droits de l'homme (CDH)

 

La nouvelle campagne antirusse déployée par certains pays fédère de plus en plus d'acteurs. Elle ne se déroule pas uniquement dans les médias mais aussi parmi les organisations humanitaires. Cette campagne connaît un nouvel élan. On apprend que près de 80 organisations non gouvernementales chargées de l'aide humanitaire et des droits de l'homme se sont adressées cette semaine au CDH des Nations unies pour ne pas autoriser la Russie à rejoindre cette organisation en raison de ses activités en Syrie. Le titre de cette lettre est très intrigant: "Onu - Le rôle de la Russie en Syrie suscite des questions en rapport à sa requête d'adhésion au CDH". Vous pouvez prendre connaissance de ce document vous-mêmes.

Aujourd'hui, peu se souviennent qu'il y a quelques années ces mêmes organisations non gouvernementales, dont certaines ont signé ce document concernant la Russie, avaient signé un autre texte: une pétition intitulée "Société civile - L'Assemblée générale des Nations unies doit suspendre le statut de membre de la Libye au CDH". Elle avait été initiée par la Ligue libyenne des droits de l'homme dont le dirigeant a récemment tourné dans le documentaire de Julien Teil "Le mensonge de la guerre humanitaire en Libye" et a reconnu que dans son argumentation de l'époque il s'était appuyé sur des informations fausses et non vérifiées (comme vous avez pu le voir ensuite). Les ONG en question se connaissaient toutes entre elles, autrement dit elles obéissaient à un centre commun.

Est-ce que l'une de ces ONG qui ont signé le document sur la Libye il y a quelques années - devenu l'un des catalyseurs des décisions ayant entraîné la tragédie que l'on sait - a été traduite en justice ou sanctionnée? Ont-elles reconnu publiquement avoir eu tort ou se sont-elles dissoutes après l'horreur dont elles ont été complices? Pas du tout.

Chaque conflit démarre, premièrement, par le lancement d'une campagne médiatique de certains médias, puis arrivent les ONG qui écrivent des pétitions que les gens croient car ces organisations sont non gouvernementales, et ensuite on initie des décisions à remplir obligatoirement. Je veux simplement expliquer ce mécanisme. Aujourd'hui 80 ONG se sont exprimées sur la Syrie, il y en avait 70 sur la Libye. Vous pouvez retrouver les noms de ces organisations, elles travaillent et se portent à merveille. Surtout, regardez qui les finance. Vous comprendrez tout.

 

Sur la liste des crimes de guerre des États-Unis et de leurs alliés en Syrie

 

Pour conclure sur le thème syrien, je voudrais souligner qu'on nous accuse en permanence, y compris publiquement, de ne pas remplir nos engagements concernant les accords russo-américains conclus dans le cadre du Plan de règlement pacifique en Syrie. On nous accuse de ne pas appliquer ces engagements, de les violer, etc. Pour mettre fin à toutes les insinuations de ce genre, la Fédération de Russie a décidé de distribuer au Conseil de sécurité de l'Onu ainsi qu'aux organes et structures compétents de l'organisation à New York et à Genève un texte officiel détaillant, fait par fait, l'application par la partie russe de ses obligations dans le cadre des accords russo-américains et le non-respect de ces engagements par la partie américaine. Ce document présente des faits, des dates et des chiffres. Ce texte détaillé a déjà été distribué à Genève par notre représentation permanente et le sera aujourd'hui par notre représentation auprès de l'Onu à New York. Je voudrais souligner que nous avons plus d'une fois soulevé la question de l'utilisation de photos et d'autres matériaux audiovisuels confirmant les événements en Syrie. Nous avons déjà constaté l'approche de nos collègues et des médias américains quant à l'utilisation de ces matériaux. Dans un contexte où l'on constate l'apparition de photos truquées et de vidéos falsifiées fabriquées il y a longtemps, tout le monde ignore la masse colossale d'informations présentées par la Fédération de Russie et disponibles tout à fait librement, notamment sur les réseaux sociaux dont nous parlent tant nos partenaires américains et d'autres pays.      

Aujourd'hui, je voudrais attirer votre attention sur une sélection de faits confirmés par des images. Ils concernent les actions de la coalition menée par les USA qui se sont soldées par des morts des civils et des destructions d'infrastructure civile en Syrie. Ils parlent également des actions de Daech et du Front al-Nosra qui ont provoqué des morts de civils et des destructions d'infrastructure civile en Syrie.

Je vais commenter ces photos. Le 29 juillet 2015, les forces aériennes de la coalition menée par les États-Unis ont frappé le village d'al Gandura, à 23 kilomètres de la ville syrienne de Manbij. Ces attaques ont tué 77 civils et détruit plusieurs maisons.

Le 15 février 2016, des frappes de la coalition menée par les États-Unis ont ciblé l'hôpital de Médecins sans frontières près de la localité de Maarat al-Numaan, tuant 7 personnes et en blessant plus de 10.

Le 19 juillet 2016, les frappes de la coalition menée par les États-Unis ont tué 125 civils et détruit plusieurs maisons à Tavkhar, au nord de la ville de Manbij (province d'Alep).

Le 17 septembre 2016 à 17h00, deux avions F-16, deux avions A-10 et un drone d'assaut des forces aériennes de la coalition menée par les États-Unis ont frappé les positions des forces gouvernementales syriennes à 6 kilomètres au sud de l'aérodrome de la ville de Deir-ez-Zor. Ces frappes se sont soldées par 62 morts et plus de 100 blessés parmi les militaires syriens. Qui plus est, elles ont permis aux combattants de Daech de prendre les montagnes stratégiques de Tardeh.

Voilà deux images montrant le temple de Bêl avant l'explosion et dans son état actuel.

Passons aux crimes des terroristes de Daech et d'autres groupes djihadistes. Le 28 août 2014 a été publiée une vidéo présentant des combattants de Daech conduisant 250 hommes pratiquement nus, visiblement des soldats syriens, vers leur exécution. Vous voyez partout les drapeaux du mouvement. Les djihadistes ont mené leurs prisonniers vers un terrain découvert et leur ont tiré dans le dos, un par un. Ils ont laissé les corps se décomposer sous les rayons du soleil et publié cette vidéo humiliante. 

Nous avons aussi vu des images de l'exécution d'enfants par des combattants de Daech. A l'attention de Christiane Amanpour (collaboratrice de la CNN).

Le 24 mai 2015, les djihadistes ont tué plus de 400 personnes - dont la plupart étaient des femmes et des enfants - dans la ville syrienne de Palmyre. Les islamistes les accusaient de "liens avec le gouvernement syrien".  

Je voudrais montrer l'image suivante pour Samantha Power, ambassadrice américaine auprès de l'Onu qui a participé il n'y a pas longtemps aux commémorations à Babi Yar. Oui, ces événements tragiques à Babi Yar ont en effet eu lieu. Mais pourquoi ignorez-vous tout ce qui se passe aujourd'hui? Pourquoi faut-il tellement d'années pour que la délégation américaine à l'Onu fasse attention à ce qui se passe sous son nez ou cesse d'encourager des tendances dont ces images témoignent? Le 14 septembre 2016, les terroristes ont tué plus de 20 civils syriens que les djihadistes accusaient de collaborer avec des services secrets étrangers. Les victimes ont été exécutées dans la ville de Deir-ez-Zor au nord-est de la Syrie.

Il ne s'agit que d'images isolées qui font partie des brochures qui seront aujourd'hui transmises à nos représentants à New York et à Genève pour être distribuées au sein du secrétariat de l'Onu et parmi les pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu. 

 

Sur l'évolution de la situation en Irak

 

L'opération de libération de la ville de Mossoul des terroristes de Daech, lancée le 17 octobre dernier,  est toujours en cours en Irak. Les dix premiers jours ont permis la prise d'un territoire de près de 800 kilomètres carrés et de dizaines de localités aux alentours de Mossoul. En certains endroits, l'avant-garde de l'armée irakienne, soutenue par des milices locales et des unités d'autodéfense kurdes, a pu se rapprocher fortement de la ville. L'opération utilise activement l'aviation et l'artillerie, y compris celles des alliés de Bagdad au sein de la coalition anti-Daech menée par les États-Unis.

Les combattants de Daech ont, quant à eux, lancé des opérations de diversion dans d'autres villes irakiennes: à Kirkouk (260 kilomètres au nord de Bagdad) et à Routba (425 kilomètres à l'ouest de la capitale). Ces deux initiatives ont été bloquées par les forces irakiennes.

Les habitants de Mossoul fuient toujours la ville mais les djihadistes tentent de les bloquer pour les utiliser comme bouclier humain - cette pratique est largement appliquée en Irak et en Syrie. Nous avons reçu des informations sur des exécutions massives de personnes désobéissantes, de militaires irakiens et de miliciens kurdes capturés par les combattants de Daech.

Nous soutenons les initiatives décisives des autorités irakiennes visant à rétablir l'ordre constitutionnel sur tout le territoire du pays et éliminer le foyer de terrorisme international que représente Daech.      

Dans le même temps, nous constatons avec une préoccupation grandissante la dégradation de la situation humanitaire résultant de l'exode massif de la population civile de Mossoul et de ses banlieues, qui fuit les répressions des extrémistes ainsi que les frappes aériennes de la coalition anti-Daech menée par les USA. Dans ce contexte, nous appelons ses membres à faire tout leur possible pour éviter les souffrances des civils irakiens, déjà épuisés par la violence et le terrorisme dans leur pays qui, comme on le sait, résultent directement d'une ingérence extérieure musclée en Irak. 

 

Sur la hausse des pertes civiles à cause des combats en Afghanistan

 

Nous sommes de plus en plus préoccupés par la hausse du nombre de victimes parmi la population civile lors des combats incessants sur le territoire afghan. Dans ce contexte, nous avons étudié le nouveau rapport de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan répertoriant les pertes civiles à cause des hostilités au cours des neufs premiers mois de l'année.

Les experts de la Mission ont enregistré au total 8 397 victimes civiles (2 562 morts et 5 835 blessés) pendant cette période. Je voudrais donc encore une fois attirer votre attention sur l'attitude des journalistes de CNN qui prennent une photo d’un enfant et en font un véritable show sans parler de ces 2 562 personnes tuées sur un territoire dont leurs chefs d’État sont responsables.

Nous sommes particulièrement préoccupés par la mortalité infantile, qui ne cesse de croître et dont nous parlons régulièrement. Cette tendance a été identifiée dès 2013. Au cours des 9 premiers mois de 2016, on a enregistré 639 cas de mort et 1 822 cas de blessure d'enfants, ce qui constitue une augmentation de 15% en glissement annuel. Mais personne n'y fait attention. Ni Al Jazeera, ni l'Independent, ni CNN. Ils s'en fichent. Ils ne font que remplir la commande politique pour octobre 2016.

Nous avons constaté que 1 897 civils (23% du nombre total de victimes) avaient souffert à cause des actions des forces gouvernementales soutenues par la mission de l'Otan en Afghanistan. Il s'agit d'une hausse de 42% par rapport à 2015. Ce nombre important de victimes s'explique notamment par le fait que les combats se déroulent dans la plupart des cas en milieu urbain avec usage de l'aviation.

Nous appelons tous les belligérants et notamment les dirigeants des Talibans à renoncer à la violence pour entreprendre toutes les mesures nécessaires afin de lancer le plus rapidement possible un réel processus de réconciliation nationale.

 

Sur l'attentat dans la ville pakistanaise de Quetta

 

Une attaque terroriste contre une école de police de la ville de Quetta commise dans la nuit du 25 octobre 2016 a tué 60 personnes et en a blessé plus de 120. La plupart des victimes sont les étudiants de l'école. Selon les autorités pakistanaises, l'attentat a été organisé par le groupe djihadiste Lashkar-e-Jhangvi.

Nous présentons nos condoléances sincères aux proches et aux familles des défunts, et souhaitons un rétablissement rapide aux blessés.

Nous condamnons résolument ces actions barbares des terroristes, qui n'ont aucune justification. Nous espérons que les organisateurs et les auteurs de ce crime seront trouvés et punis de manière appropriée.

Nous sommes sûrs que cet événement renforcera la résolution des autorités pakistanaises à poursuivre leur lutte sans compromis contre le terrorisme et l'extrémisme religieux. La Russie continuera quant à elle de soutenir concrètement les efforts antiterroristes du gouvernement pakistanais.  

 

Sur la situation au Venezuela

 

Nous constatons une nouvelle aggravation de la situation politique intérieure au Venezuela. L'Assemblée nationale, contrôlée par l'opposition, a fixé la date d'une séance portant sur la "responsabilité politique" du Président Nicolás Maduro. Les députés utilisent comme prétexte la décision du Conseil national électoral du pays - sur le fond de nombreuses violations avérées - sur la poursuite de la collecte de signatures en faveur de l'organisation d'un référendum sur la révocation des pouvoirs du chef d’État actuel. Le pays fait face à une escalade de manifestations qui pourraient se solder par une perte de contrôle de la situation.

Nous voudrions confirmer encore une fois notre conviction ferme: le seul fondement possible de la résolution des problèmes de politique intérieure du Venezuela ou de n'importe quel autre pays est le respect de la législation nationale et notamment de la Constitution. 

Ces derniers temps, le Ministre russe des Affaires étrangères et d'autres dirigeants du Ministère ont eu beaucoup de contacts et de rencontres avec leurs collègues latino-américains, qui ont montré que personne dans la région n'avait intérêt à faire escalader la confrontation car une telle déstabilisation de la situation pourrait se solder par des répercussions considérables pour le Venezuela, ainsi que pour ses voisins et l'Amérique latine en général.

Les Vénézuéliens doivent résoudre leurs problèmes eux-mêmes par le dialogue. Les forces extérieures doivent seulement les aider sans jouer en faveur d'une partie ni accuser l'autre sans fondement. Dans ce contexte, nous saluons la volonté du Vatican de concourir à l'organisation de rencontres entre le gouvernement et l'opposition afin de lancer un dialogue national pour régler les divergences existantes dans le cadre constitutionnel. 

 

Sur l'adoption, par l'Assemblée générale de l'Onu, de la résolution

"Nécessité de lever le blocus économique,

commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d'Amérique"

 

Nous saluons l'adoption par l'Assemblée générale de l'Onu de la résolution "Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d'Amérique" le 26 octobre dernier. Le résultat de ce vote est sans précédent car le texte a été soutenu par 191 États sur 193. Les États-Unis et Israël se sont abstenus pour la première fois depuis 25 ans au lieu de voter contre. Il faut bien comprendre le sens de ce vote: les États-Unis se sont abstenus lors du vote sur la résolution appelant à lever le blocus économique imposé par Washington à Cuba. Il s'agit d'un précédent très intéressant pour les juristes spécialisés dans les affaires internationales.

Nous considérons ce résultat comme une expression de la volonté unanime et solidaire de la communauté internationale de supprimer le plus rapidement possible cette relique odieuse de la Guerre froide et comme une preuve du rejet de la pratique non-constructive et illégale des sanctions unilatérales visant à faire pression et à imposer une volonté étrangère.

Je voudrais rappeler que la Russie tient fermement à cette position de principe. Nous nous prononçons résolument pour une élimination complète du blocus, qui est un anachronisme contradictoire avec les exigences du monde contemporain, en nous basant sur les principes fondamentaux de la Charte de l'Onu stipulant le caractère inacceptable de toute mesure discriminatoire et de toute ingérence dans les affaires intérieures d'autres États.

Nous espérons que l'administration et le Congrès américains entendront enfin cet appel international clair et ouvert pour prendre toutes les mesures imposées par la réalité afin de lever le plus rapidement possible l'embargo anti-cubain, notamment dans la logique de la normalisation actuelle des relations entre la Havane et Washington. 

 

Sur les 25 ans de l'institution de la non-citoyenneté en Lettonie

 

La création en Lettonie "indépendante et démocratique" de la "non-citoyenneté", statut honteux et sans précédent pour l'Europe contemporaine, fête ses 25 ans en octobre.

Cette expérience lancée par Riga il y a un quart de siècle a transformé des centaines de milliers de citoyens en marginaux de l’État, où ils sont nés et habitent toujours.

Aujourd'hui, environ 250 000 habitants ou plus de 11% de la population du pays restent complètement privés d'un nombre important de droits fondamentaux, y compris électoraux, sociaux et économiques. La même situation est constatée en Estonie voisine où plus de 80 000 personnes subissent ce statut humiliant de "non-citoyens".

Nous appelons de nouveau la communauté internationale et les ONG à porter leur attention sur la situation misérable dans le domaine des droits de l'homme chez nos voisins baltes, à faire enfin avancer cette question en forçant Riga et Tallin à mettre en œuvre leurs engagements internationaux et à adopter des mesures concrètes visant à éliminer cette non-citoyenneté massive.   

 

Sur l'inauguration en Estonie d'un buste en bronze du nazi Harald Nugiseks, ancien légionnaire de la Waffen-SS

 

Le 22 octobre, l'Estonie a encore commis un acte honteux d'héroïsation du nazisme: une école de Laupa, au centre du pays, a inauguré un buste en bronze du nazi Harald Nugiseks, ancien légionnaire de la Waffen-SS. Les auteurs de cette initiative ont souligné que la commémoration de ce "héros" permettrait de favoriser le patriotisme des élèves et renforcer leur amour pour la patrie.  

Nous voudrions rappeler que Harald Nugiseks est notamment connu pour ses "exploits" dans la cadre de la 20e division estonienne de la Waffen-SS qui lui ont valu d'être décoré de la croix de chevalier de la croix de fer. Cette décoration a été remise à seulement 43 combattants étrangers des forces hitlériennes. Je le dis pour que vous compreniez l'ampleur de la situation.

En 2014, les funérailles de ce "militaire estonien légendaire", comme le considère Urmas Reinsalu, ancien ministre de la Défense et actuel ministre de la Justice, se sont déroulées dans une ambiance solennelle avec les honneurs militaires et en présence de personnalités politiques et publiques connues. Des écoliers ont formé une haie d'honneur près du cercueil et les décorations nazies du défunt reposaient à proximité du drapeau de la République d'Estonie. Vous pouvez facilement trouver ces images. Ce n'est pas une vision facile à digérer.

Dans ce contexte, nous voudrions appeler les structures de défense des droits de l'homme et la direction de l'Onu, de l'OSCE et du Conseil de l'Europe à s'exprimer sur cet événement scandaleux. Ne voyez-vous pas ce qui se passe? N'avez-vous pas accès à ces photos? Nous pouvons présenter ces matériaux encore une fois.

Cette glorification d'anciens criminels nazis souligne la nécessité de l'initiative traditionnelle russe à l'Assemblée générale de l'Onu qu'est la résolution thématique contre la glorification du nazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance. Les négociations sur cette résolution débuteront dans les jours à venir dans le cadre du 3e comité de la 71e session de l'Assemblée générale.  

 

Sur la démolition du monument aux soldats soviétiques et de la plaque commémorative consacrée

à l'exploit du sergent Karim Soultanov dans la ville polonaise de Goleniów

 

Nous sommes révoltés par la campagne polonaise incessante de démolition de monuments en l'honneur des soldats soviétiques qui ont libéré l'Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette fois, les actions illégales des autorités - qui vont à l'encontre des engagements internationaux de la Pologne - ont visé un monument aux combattants soviétiques et une plaque commémorative de l'exploit de Karim Soultanov, qui avait couvert par son propre corps l'embrasure d'une casemate nazie.

Nous constatons une nouvelle violation évidente par Varsovie des normes de comportement d'une société civilisée, sans parler du non-respect de ses engagements internationaux - ce que nous avons déjà indiqué plus d'une fois dans de nombreux cas similaires.

Autrement dit, la Pologne continue de profaner l'histoire russe et les monuments célébrant notre histoire commune. Nous sommes bien sût indignés par ces faits. 

 

Sur la visite de Jerzy Tyc, président de la société polonaise militaire et patriotique Kursk, à Moscou

 

Jerzy Tyc, président de la société polonaise militaire et patriotique Kursk, se rendra à Moscou du 30 octobre au 2 novembre à l'invitation de l'organisation de vétérans "Fraternité d'armes". Comme vous le savez, nous avons eu des débats publics avec lui. Il arrivera en Russie avec trois autres membres de son organisation. Je voudrais rappeler que cette association dirigée par des citoyens polonais s'occupe notamment de la reconstruction et de l'entretien de monuments et de cimetières militaires soviétiques.

Sa visite prévoit plusieurs événements à Moscou et dans sa région. Elle débutera officiellement le 30 octobre dans le district de Solnetchnogorsk de la région de Moscou. Le premier point de son agenda sera une visite du musée historique de Solnetchnogorsk.

Le 31 octobre, nos amis polonais s'entretiendront avec Vladislav Konov, directeur de la Société russe d'histoire militaire, au siège de l'organisation.

L'événement-clé de cette journée sera la table ronde intitulée "La lutte contre la falsification de l'histoire: l'expérience internationale, la commémoration des héros de la Seconde Guerre mondiale" qui aura lieu à la Chambre sociale russe et réunira des représentants de l'association Kursk et de mouvements de vétérans russes.

Le Ministère russe des Affaires étrangères présentera les matériaux nécessaires pour que les journalistes puissent s'accréditer afin de couvrir ces points du programme.

J'ai également reçu une demande de rencontre de Jerzy Tyc, qui avait été annoncée publiquement. Cet entretien aura lieu et nous vous en informerons.

 

Sur l'interpellation d'un citoyen russe aux Philippines

 

Juste avant cette conférence de presse, nous avons reçu une question de la chaîne Dojd qui nous demandait de commenter l'interpellation d'un citoyen russe aux Philippines.

Iouri Kirdiouchkine a été arrêté le 5 octobre dernier à l'aéroport international de Manille car il était soupçonné de transporter des stupéfiants.

La justice philippine poursuit actuellement l'enquête sur cette affaire.

L'ambassade russe à Manille fournit à Iouri Kirdiouchkine l'aide consulaire nécessaire et coopère étroitement avec les forces de l'ordre locales afin d'assurer le respect des droits et des intérêts légaux du ressortissant russe. Elle a également contacté son avocat et l'aide à assembler tous les matériaux nécessaires pour sa défense.

Des employés de l'ambassade ont plus d'une fois rendu visite à Iouri Kirdiouchkine dans le centre de détention provisoire où il est enfermé. 

 

Réponses aux questions:

Question: Aujourd'hui, le président syrien Bachar al-Assad a promulgué un décret prolongeant la période d'amnistie de trois mois à l'égard des personnes armées qui souhaiteraient déposer leurs armes et arrêter de se battre contre le peuple syrien. La Russie et la Syrie étendent une fois de plus les pauses humanitaires à Alep, tandis que les pays occidentaux et leurs alliés régionaux continuent de verser des "larmes de crocodile" sur la situation humanitaire en Syrie. Que pensez-vous de tout cela?

Réponse: Aujourd'hui, nous allons présenter aux membres du Conseil de sécurité de l'Onu des documents prouvant le respect par les parties russe et syrienne de leurs engagements dans le cadre des accords russo-américains. Toutes ces mesures – couloirs et pauses humanitaires – sont une contribution pratique immédiate au règlement pacifique du conflit et à l'amélioration de la situation humanitaire de la population en détresse. Vous savez très bien ce que nous observons de la part de l'autre partie. Nous lançons des appels, nous négocions, nous fournissons des faits et des chiffres.

On ne parle même plus de doubles standards car aujourd'hui ce terme ne s'applique plus à la situation en Syrie: on observe une tentative de soutien direct aux combattants islamistes et aux terroristes. Cette politique, si nous comprenons bien, vise à conduire à un changement de régime en dépit du fait que le temps est déjà perdu. Des groupes terroristes stables se sont formés, il y a d'énormes pertes civiles.

Alors qui est le plus chanceux: ceux qui sont déjà morts ou bien ceux qui souffrent encore? Difficile de répondre. Quand on voit la photo d'un enfant tué, on saisit la véritable horreur de ce qui se passe. Mais on est envahi par une horreur encore plus grande quand on comprend que tous ces enfants sans bras, sans jambes, profondément traumatisés, ont été privés d'enfance et n'ont aucune idée de ce qu'est une vie pacifique – ces cinq dernières années, toute une génération d'enfants a grandi comme ça. Ou encore quand on pense à ces 10 000 enfants qui ont pu s'échapper de cet enfer et venir en Europe mais qui ont simplement disparu et sont maintenant violés, utilisés comme des conteneurs pour transporter des drogues ou comme de la main d'œuvre gratuite, on se sent vraiment écœuré. Voilà de quoi il s'agit.

Question: Comment pouvez-vous commenter la déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan selon laquelle les troupes turques vont lancer une offensive visant Manbij et Raqqa en Syrie?

Réponse: Nous l'avons déjà commentée plusieurs fois. Nos experts militaires ont également donné leur vision de cette initiative. Je ne veux donc pas revenir sur cette question.

Question: Ce mois-ci, la Russie préside le Conseil de sécurité de l'Onu. L'Irak appelle à convoquer une réunion d'urgence du Conseil en raison de la présence turque dans le pays et de l'ingérence de la Turquie dans les affaires irakiennes. La Russie va-t-elle appuyer l'initiative irakienne?

Réponse: Les modalités de convocation du Conseil de sécurité de l'Onu sur n'importe quel sujet sont fixées par la Charte de l'Onu, par les règles et les procédures du Conseil conformément à son mode de fonctionnement. Selon les informations disponibles, pour l'instant aucune initiative visant à soumettre à l'examen du Conseil l'état des relations entre Bagdad et Ankara - et qui serait conforme à toutes les modalités - n'a été reçue.

Comme vous le savez, il existe des procédures et des mécanismes spéciaux auxquels on peut légalement avoir recours pour que cette question, comme toutes les autres, puisse figurer à l'ordre du jour du Conseil de sécurité de l'Onu conformément aux dispositions prévues à cet égard.

Question: Récemment, dans une interview à la télévision russe, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a pris l'initiative de dire que si les parties en conflit dans le Haut-Karabakh arrivaient à se mettre d'accord, on pourrait envisager la possibilité d'accorder au Haut-Karabakh le statut de république autonome. À votre avis, quels effets cette initiative pourra-t-elle avoir sur le règlement de ce dossier?

Réponse: Le point crucial dans cette phrase est "si les parties arrivent à se mettre d'accord". Les parties doivent d'abord se mettre d'accord.

Question: Hier, nous avons appris que les navires de la Flotte du Nord russe n'avaient pas pu faire escale au port espagnol de Ceuta. Quelle est votre réaction? Est-ce que cette décision est susceptible d'affecter les relations entre l'Espagne et la Russie?

Réponse: Cette situation a déjà été commentée par le ministère russe de la Défense. Je n'ai rien à ajouter. Tous les itinéraires, escales et ravitaillements relèvent de leurs compétences.

Question: Les ministres iranien et syrien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et Walid Mouallem sont attendus demain à Moscou. Quels sont les principaux sujets et entretiens prévus au programme des trois ministres?

Réponse: Le vice-Premier ministre et le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem se rendra en Russie pour une visite officielle à l'invitation du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ils examineront les questions figurant à l'agenda bilatéral, ainsi que la situation en Syrie dans le contexte de la promotion du règlement pacifique du conflit.

Le 28 octobre, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif se rendra également à Moscou pour s'entretenir avec Sergueï Lavrov. J'ai déjà commenté l'ordre du jour de cet entretien.

La présence des deux ministres des Affaires étrangères à Moscou sera également une bonne occasion d'organiser une réunion trilatérale étant donné que l'Iran, la Russie et la Syrie sont directement impliqués dans le règlement du dossier syrien.

Question: Vous avez évoqué l'effet déstabilisateur de la coalition internationale menée par les USA en Syrie et son rôle destructeur dans la promotion du processus politique dans le pays. Comment évaluez-vous les actions de la Turquie dans cette situation étant donné que, selon la déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan, près de 150 000 kilomètres carrés sont déjà occupés?

Réponse: Nous avons une vision globale des mesures à prendre dans le cadre du règlement syrien et de la lutte anti-terroriste menée, notamment, en Irak. Premièrement, ces mesures doivent être prises sur la base du droit international conformément aux standards internationalement reconnus, soit en se fondant sur une décision du Conseil de sécurité de l'Onu (qui n'existe pas pour l'instant), soit lors des contacts directs avec Damas ou Bagdad. Si nous comprenons bien, certains pays menant cette lutte anti-terroriste entretiennent de tels contacts avec Bagdad mais pas avec Damas, ce qui représente, à notre avis, une violation du droit international.

Deuxièmement, les objectifs doivent être clairs et précis. Si l'on déclare la lutte contre le terrorisme international, c'est dans cet esprit qu'il faut travailler, en coordination et en coopération avec les autorités officielles des pays concernés, sans dévier de cet objectif en le remplaçant par d'autres contribuant à déstabiliser davantage la situation.

Question: Comment pouvez-vous commenter les informations des médias selon lesquelles une école privée russophone en Lettonie a vu sa licence révoquée sous prétexte de la participation de ses représentants au défilé du "Régiment immortel"?

Réponse: J'ai vu ces informations. Il ne peut pas y avoir d'autres réactions que de l'indignation et de l'incompréhension face à l'absence de réaction de la part des structures compétentes, y compris internationales. En Lettonie, la tendance à faire pression dans le domaine de l'éducation linguistique au nom de la création d'une société docile et de l'élimination de toute dissidence prend déjà des formes très sophistiquées. Il est inacceptable que les enfants soient victimes de cette lutte de plus en plus acharnée menée par Riga contre la mémoire historique.

Cet incident scandaleux doit faire l'objet d'un examen rigoureux par les organisations internationales compétentes et les institutions des droits de l'homme, car il constitue un nouveau témoignage de violation systématique  des droits des représentants des minorités linguistiques résidant dans ce pays.

Question: Cette semaine, les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE se sont rendus dans la zone du conflit dans le Haut-Karabakh pour s'entretenir avec les présidents et les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie. Une réunion des deux présidents a été convenue pour l'année prochaine. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, dans quelle mesure peut-on dire qu'après six mois de combats dans la zone du conflit on a enfin réussi à remettre le règlement dans le Haut-Karabakh sur la voie diplomatique et éviter le danger d'une reprise des hostilités?

Réponse: Aucun recours à la force ne peut faciliter le règlement pacifique d'un conflit. Cela est vrai pour la situation dans le Haut-Karabakh mais aussi pour la théorie et la pratique des relations internationales et du règlement politico-diplomatique en général.

Question: L'Ukraine a présenté une note de protestation sur la visite du président russe Vladimir Poutine en Crimée. Comment, à votre avis, pourrait-on mettre fin à de telles démarches de la partie ukrainienne?

Réponse: En tant que diplomate, j'ai du mal à répondre à cette question tout en faisant en sorte que ma réponse soit conforme à l'éthique professionnelle. Cette situation a déjà été commentée par le Kremlin, je n'ai rien à ajouter.

Question: Que pensez-vous de la perspective d'une séparation des forces dans le Donbass, et quelle est la position du ministère russe des Affaires étrangères sur le déploiement de la "mission policière" dans la région? La "mission militaire" dans le Donbass ne risque-t-elle pas de jouer un rôle destructeur?

Réponse: Merci de poser la dernière question sur ce sujet. Il y a beaucoup d'interprétations erronées, notamment basées sur les fausses informations présentées par la partie ukrainienne. Tout est confus, il y a peu de gens qui comprennent vraiment quelque chose à la situation.

Je voudrais faire la lumière sur cette question et partager avec vous non seulement notre interprétation, mais aussi notre vision plus large de la situation. Je comprends que Kiev va insister sur son interprétation et sa vision. La déclaration des politiciens ukrainiens sur le prétendu accord de déploiement de la "mission policière armée" dans le Donbass est tout simplement fausse.

Il s'agit d'assurer une surveillance renforcée permanente pour contrôler la séparation des forces et des moyens des parties sur la ligne de démarcation par les forces de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE. Voilà ce qui a été dit au sommet du Format Normandie à Berlin le 19 octobre. Vous le savez très bien.

La séparation des parties dans le Donbass s'effectue sur la base de la décision-cadre du Groupe de contact du 21 septembre. Aujourd'hui, la séparation a été achevée dans les villages de Zolotoïe et Petrovskoïe. Nous espérons que prochainement ce sera le cas à Stanitsa Louganskaïa puis dans d'autres zones qui seront convenues par les parties.

Ce processus est contrôlé par la Mission spéciale d'observation de l'OSCE, présente en Ukraine depuis mars 2014, y compris dans le Donbass. La Mission a un caractère civil. Ses observateurs ne sont pas armés. La question de leur accorder le droit de porter des armes de service, seulement dans les zones de séparation et seulement pour la protection personnelle, a été examinée par l'OSCE cet été, qui ne lui a pas donné suite faute de consensus. Dans cette discussion, la Russie ne s'opposait pas au port d'armes de service par les observateurs de l'OSCE dans les zones de séparation.

J'espère que cela apportera de la clarté dans la discussion de ces questions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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