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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 3 février 2017

177-03-02-2017

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue vénézuélienne Delcy Rodriguez

 

Lundi 6 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec la Ministre vénézuélienne des Affaires étrangères Delcy Rodriguez à l'occasion du déplacement de cette dernière en Russie.

Les deux ministres évoqueront les questions bilatérales d'actualité en tenant compte des résultats de la récente réunion de la Commission intergouvernementale russo-vénézuélienne de haut niveau. Il est prévu d'aborder d'éventuels projets conjoints dans le domaine énergétique, agricole et industriel.

Les deux diplomates évoqueront la coopération russo-vénézuélienne et la coordination des approches des deux pays à l'Onu et sur d'autres plateformes internationales. Ils échangeront enfin leurs points de vue sur la situation dans différentes régions du monde et l'agenda international.

 

Sur la visite en Russie de Madina Jarbussynova, représentante spéciale et coordinatrice de l'OSCE pour la lutte contre la traite des êtres humains

 

Madina Jarbussynova, représentante spéciale et coordinatrice de l'OSCE pour la lutte contre la traite des êtres humains, est attendue en Russie du 6 au 11 février pour une visite officielle - la première dans notre pays depuis sa prise de fonctions.

Le programme du séjour de Madina Jarbussynova en Russie comprend des réunions dans les institutions fédérales à Moscou ainsi qu'une visite au Tatarstan, notamment à Kazan.

Elle rencontrera le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la direction du Parquet russe, du Comité d'enquête russe, du Ministère russe de l'Intérieur, du Ministère russe du Travail, de la Chambre sociale russe et le délégué aux droits de l'homme en Russie, ainsi que les autorités régionales du Tatarstan. D'autres entretiens sont également prévus.

Le programme couvrira un large éventail de questions relatives à la coopération internationale pour la lutte contre la traite des êtres humains et la protection des victimes de ce type de criminalité.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue afghan Salahuddin Rabbani

 

Mardi 7 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov recevra à Moscou son homologue afghan Salahuddin Rabbani.

Ils évoqueront la situation en matière de sécurité en Afghanistan, ainsi que les perspectives du processus de réconciliation nationale dans ce pays.

Les ministres échangeront leur avis sur différents aspects de la coopération bilatérale tels que le soutien russe à l'Afghanistan dans la lutte contre la menace terroriste et le narcotrafic, ainsi que la coopération dans le domaine militaro-technique, économique et humanitaire.

 

Sur l'éventuel entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue américain Rex Tillerson

 

Étant donné que Rex Tillerson a été nommé Secrétaire d’État américain hier, il nous a été demandé de commenter l'éventualité d'un entretien entre les chefs de la diplomatie russe et américaine. Je voudrais vous rapporter les informations disponibles à ce jour.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a envoyé à son nouvel homologue américain Rex Tillerson un télégramme de félicitations pour sa nomination, où il indique notamment que "les relations russo-américaines continuent de jouer un rôle particulier dans le monde contemporain, restant un facteur clef pour garantir la stabilité et la sécurité stratégiques. Je compte sur un dialogue constructif avec vous sur l'ensemble des questions de l'agenda bilatéral et international. Je suis convaincu qu'en travaillant sur la base des principes d'équité et d'équilibre des intérêts, nos pays seront capables de relancer une coopération pragmatique dans différents domaines, d'apporter une contribution commune significative au règlement des problèmes régionaux et internationaux sérieux."

Je voudrais préciser qu'aucun contact n'est encore prévu. Nous vous informerons évidemment quand nous disposerons de telles informations. La possibilité de contacts entre les deux ministres en marge de différentes activités internationales prévues en février n'est pas à exclure. Nous partagerons avec vous des informations concrètes à ce sujet dès que possible.

 

Sur la Journée du diplomate

 

Vendredi 10 février, le service diplomatique russe fêtera la Journée du diplomate (fixée par le Décret présidentiel n° 1279 le 31.10.2002). Cette date est célébrée par le personnel de l'Appareil central du Ministère des Affaires étrangères, des établissements diplomatiques russes à l'étranger et de ses représentations dans les sujets de la Fédération de Russie. Les diplomates russes remplissent chaque jour des missions visant à garantir les intérêts de notre pays et de ses citoyens sur la scène internationale, à régler des conflits et des situations de crise, ainsi qu'à parer les défis globaux de notre époque.

Les diplomates russes célèbrent leur fête professionnelle sur leur lieu de travail en dressant un bilan intermédiaire de leur activité et en analysant les tâches fixées par la direction. Malheureusement, les relations internationales se complexifient et les défis globaux sont de plus en plus sérieux. A cette étape charnière du développement mondial, la concurrence se durcit dans tous les secteurs. Les foyers de conflits fusionnent pour former de vastes zones d'instabilité. L'écart entre les niveaux de vie de différents pays et régions se creuse, les antagonismes culturels et civilisationnels s'approfondissent.

En dépit de toutes les difficultés, les positions de notre pays se renforcent sur la scène internationale. La Russie participe efficacement à la rédaction de l'agenda mondial et s'affirme comme l'un des principaux garants de la stabilité et de la sécurité du monde contemporain. La ligne fondamentale russe, qui soutient la primauté du droit, de la justice et des approches collectives pour régler les problèmes internationaux d'actualité, reçoit de plus en plus de soutien.

Le Ministère des Affaires étrangères contribue pleinement à la réalisation d'une ligne indépendante de notre pays en politique étrangère en parfaite conformité avec ses traditions historiques et avec son rôle culturel et civilisationnel. Le travail de tous les établissements du système du ministère des Affaires étrangères s'intensifie. La diplomatie russe devient de plus en plus ouverte sur le plan médiatique et de l'innovation, perfectionnant constamment le modèle d'activité du service diplomatique.

Notre fête professionnelle est également un symbole de la continuité des époques dans l'histoire du service diplomatique national, d'un lien indissociable entre les générations. Par tradition, des fleurs seront déposées dans le hall du Ministère des Affaires étrangères devant les plaques commémoratives en hommage à nos collègues et camarades – diplomates et coursiers diplomatiques - qui ont donné leur vie sur les champs de bataille de la Grande Guerre patriotique, ont été victimes des répressions ou ont été tués en exerçant leur mission professionnelle. Malheureusement, en 2016, le nom de l'Ambassadeur de Russie en Turquie Andreï Karlov, lâchement tué dans un attentat, est venu s'ajouter à cette liste. Des gerbes seront également déposées sur les tombes de diplomates russes éminents enterrés en Russie et à l'étranger.

Des activités solennelles à l'occasion de la Journée du diplomate se dérouleront dans les établissements diplomatiques russes à l'étranger.

Une réunion traditionnelle se tiendra sur la place Smolenskaïa.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la présentation du 26e tome de l'édition du Ministère des Affaires étrangères Les documents de la politique étrangère de l'URSS

 

Mercredi 8 février, dans le cadre des préparatifs et à l'approche de la Journée du diplomate, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la présentation du 26e tome de l'édition du Ministère des Affaires étrangères Les documents de la politique étrangère de l'URSS pour l'année 1943.

Ce tome contient des documents reflétant le renversement de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale, qui a été avant tout possible grâce aux succès militaires stratégiques de l'Armée rouge. Les documents publiés traitent de l'activité de la diplomatie soviétique visant à renforcer la coalition antihitlérienne et à élargir la coopération militaro-politique avec les alliés.

Des représentants du corps diplomatique, des sociétés russes d'histoire et d'histoire militaire, des Archives de Russie, des archives fédérales et des institutions académiques, des représentants publics et médiatiques, ainsi que des vétérans du Ministère des Affaires étrangères ont été invités à cette présentation.

Nous vous inviterons à toutes les activités qui seront ouvertes à la presse dans le cadre de la préparation et du déroulement de la Journée du diplomate.

 

Sur la situation dans le Donbass

 

L'armée ukrainienne a massivement bombardé la ville de Donetsk dans la nuit du 2 au 3 février. Des dizaines de pièces d'artillerie de grand calibre, dont des lance-roquettes multiples (LRM) Ouragan et Grad, ont visé des quartiers civils. Plusieurs civils ont été tués et il y a des blessés, dont des enfants. Bien sûr, des destructions ont été causées. Cette attaque barbare n'a aucune justification. Kiev a violé non seulement la Convention de Genève du 12 août 1949 sur la protection de la population civile en temps de guerre, mais également toutes les normes morales. Seuls des criminels peuvent bombarder une ville qui dort et tuer des innocents. Nous n'avons pas d'autre qualificatif pour désigner les individus qui ont commis cette exaction nocturne.

Pour comprendre toute l'horreur qu'ont vécue cette nuit les habitants de cette région, il suffit de regarder les informations matinales - toutes sauf celles des médias ukrainiens car ils ont un lien très net avec les autorités de Kiev et utilisent des méthodes propagandistes comme une arme et un moyen de mener une lutte armée contre des civils. Kiev pense-t-il vraiment pouvoir prouver l'unité de son pays et de son peuple en bombardant les villes et la population civile avec de l'artillerie lourde?

Aujourd'hui, les autorités ukrainiennes n'ont pas seulement refusé d'exprimer leur préoccupation face à cette nouvelle aggravation de la crise et ses conséquences humanitaires: refusant d'endosser la moindre responsabilité pour ces faits, elles nient sans aucun remord les actions des forces armées officielles dans le Donbass à la tribune du Conseil de sécurité des Nations unies - que l'Ukraine préside depuis le 1er février. Je voudrais noter également que l'Ambassadeur ukrainien à l'Onu Vladimir Eltchenko a déclaré que les événements à Avdeevka avaient "mis en évidence la force et les capacités de l'armée ukrainienne". Ose-t-il se vanter de la capacité de l'armée à bombarder des civils qui dorment, des enfants? Inutile de démontrer quoi que ce soit: tout le monde connaît déjà l'existence de ces exactions. Un conseil: mettez plutôt vos capacités à profit pour établir un contact avec les gens que vous continuez d'appeler vos citoyens. Pour ne rien arranger, tout cela a lieu sur fond d'accusations permanentes contre les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk par Kiev. A en juger par la déclaration de l'Ambassadeur ukrainien à l'Onu Vladimir Eltchenko, Kiev parle ouvertement des "succès de son armée". C'est, de facto, l'aveu de celui qui est derrière la nouvelle escalade de tension dans le Donbass, de celui qui viole les Accords de Minsk. Ce n'est plus une violation: c'est un outrage aux Accords de Minsk. Je répète que les armements utilisés par Kiev sont totalement interdits par les accords en vigueur.

Cette semaine, nous avons déjà exprimé notre inquiétude concernant la brusque aggravation de la situation dans le Donbass. Le Ministère russe des Affaires étrangères a fait une déclaration à ce sujet le 31 janvier et les autorités russes se sont également exprimées.

Je voudrais rappeler que l'escalade du conflit a eu lieu au niveau de la ligne de démarcation au nord de Donetsk, ainsi que dans la région de Marioupol. Les forces ukrainiennes ont de nouveau tenté de percer la ligne de contact et de s'emparer des "zones grises" et d'autres territoires dans le Donbass. Ces tentatives ont été contrées par les opposants au régime.

Hormis le fait que les médias l'ont annoncé et l'Ambassadeur ukrainien à l'Onu Vladimir Eltchenko s'en est ouvertement vanté, la Mission spéciale d'observation (MSO) de l'OSCE en Ukraine a également constaté que les forces ukrainiennes étaient à l'origine de l'aggravation de la situation. Ses caméras ont enregistré que les premiers bombardements massifs étaient partis du nord-ouest et de l'ouest, c'est-à-dire depuis les positions de l'armée ukrainienne. L'attaque a été menée par les chars, l'artillerie et les LRM - armements qui je le répète sont interdits par les Accords de Minsk. Le rapport de la MSO publié le 1er février stipule que le nombre total d'explosions enregistrées le jour précédent constituait un record depuis le début du travail de la Mission: il y a eu plus de 10 000 explosions, dont plus de 9 000 près d'Avdeevka et d'Iassinovataïa au nord de Donetsk.

La Mission de l'OSCE a constaté des victimes parmi les civils dans les banlieues de Donetsk. Les observateurs de l'OSCE ont également été en danger durant ces événements.

Nous appelons la MSO à mener une observation objective et impartiale de la situation dans le Donbass et dans d'autres régions ukrainiennes conformément à son mandat. Les observations de la MSO ne sont pas un "art pour l'art" ou un "travail pour un travail". Ces données doivent mener à des conclusions concrètes. Toute la communauté internationale doit agir d'après les informations fournies. Combien de temps faudra-t-il encore pour prouver l'évidence? Combien de fois faudra-t-il répéter ce que nous cherchons à expliquer depuis des années? Il faut que Kiev arrête de tuer ses propres citoyens. Ça suffit. Nous nous adressons aux autorités ukrainiennes et à toute la communauté internationale: vous êtes si préoccupés par le sort des civils partout dans des régions qui ne sont pas associées à l'Europe, séparées par des mers et à des kilomètres de vos capitales, que vous ne voyez pas ce qui se passe en Europe même. Cela fait deux ans que des Européens tuent des Européens, et tout cela avec l'approbation des Européens eux-mêmes. C'est une honte pour l'Europe contemporaine. Comment n'arrivez-vous pas à le comprendre? Vous avez patronné l'Ukraine pendant tant d'années, vous en êtes directement responsables. Où êtes-vous? Où êtes-vous cachés? Les images de la BBC nous montrent une situation consternante où des chars et des armements lourds sont stationnés près des sites civils. Regardez la fin de ces images: des militaires ukrainiens sont en train de rire et discutent visiblement de la préparation des bombardements de nuit. Les dernières images de cette vidéo dépassent la notion du bien et du mal: leur représentant est penché sur un représentant de l'OSCE et lui dit quelque chose. Que peut-on dire alors qu'on voit clairement des chars cachés derrière la population civile. Va-t-on entendre ensuite que des civils ukrainiens meurent" de l'autre côté"? Que faites-vous? Vous ne le voyez pas? On fait comme si personne ne voyait rien et on répète que la Russie "enfreint les Accords de Minsk". N'avez-vous aucune conscience? Les enfants du Donbass n'existent-ils pas pour les Européens? Après tout ce que nous avons entendu de la part des représentants occidentaux sur la situation en Syrie et à Alep? Le Donbass est plus près de vous mais vous ne voyez pas ce qui s'y passe? Ou ce ne sont pas des enfants? En général, c'est d'autres enfants qui vous font de la peine? Le monde entier a suivi le profil de la fillette d'Alep. En effet, les enfants du Donbass n'ont pas de profils sur les réseaux sociaux parce qu'ils ne font pas de propagande: ils vivent et souffrent, tandis que l'Europe ne trouve pas en elle-même la force de regarder ce qui se passe sur son territoire. Vous avez dit tellement de fois que "l'Ukraine, c'est l'Europe", que l'Ukraine était "tellement proche de la communauté européenne". Ne tournez pas le dos à ceux que vous avez apprivoisés pendant si longtemps.

 

Sur les journalistes touchés par les bombardements à Donetsk

 

Nous sommes sérieusement préoccupés par la sécurité des journalistes dans cette région.

Les frappes de l'artillerie ukrainienne du 31 janvier contre le quartier Kievski de Donetsk ont touché le groupe de tournage de la chaîne russe NTV, le pigiste de RT Viktor Mirochnikov, l'opérateur de Lifenews Pavel Tchouprina et le correspondant de l'Agence d'information de Donetsk. Je pense que cette liste n'est pas exhaustive. Deux journalistes ont été blessés. Le Comité d'enquête russe établit actuellement les circonstances des faits dans le cadre de l'affaire pénale sur les méthodes de guerre interdites.

Nous considérons cet incident comme une grossière violation des normes du droit humanitaire international. Je rappelle que nos collègues occidentaux placent les journalistes dans une catégorie à part, soulignent la nécessité de leur accorder davantage de droits et d'instaurer un outil juridique pour protéger leur sécurité personnelle. Personne n'aurait remarqué, cette fois, que des journalistes ont été victimes d'un bombardement? Savez-vous ce qui est le plus cynique? Kiev a organisé précisément une conférence thématique avec la participation d'un représentant de l'OSCE pour la liberté des médias. Je suis curieuse de savoir si cette fois non plus, personne n'a remarqué que des journalistes - russes et d'autres nationalités - avaient été bombardés? Je le répète: nous considérons cet incident comme une grossière violation des normes du droit humanitaire international qui stipule que les journalistes présents dans une zone de conflit armé sont considérés comme des civils et bénéficient du plus haut niveau de protection juridique.

Une fois de plus, nous constatons avec regret l'absence de réaction des organisations interétatiques compétentes face au non-respect des engagements d'assurer la sécurité des journalistes. La représentante de l'OSCE pour la liberté des médias Dunja Mijatovic n'a pas jugé nécessaire de condamner publiquement cet incident. Et je ne parle pas d'autres représentants d'organisations internationales qui sont toujours "sur le coup" en ce qui concerne d'autres conflits. Les informations sur les bombardements n'ont pas non plus été publiées sur le site du Conseil de l'Europe pour la protection des journalistes et la sécurité des journalistes. Manifestement, ils cherchent encore des hackers russes...

Nous sommes convaincus que les structures internationales compétentes ne doivent pas passer sous silence de telles violations scandaleuses des droits de journalistes, notamment dans les zones de conflits armés. Je répète qu'aujourd'hui nous attendons une appréciation objective des faits sur la plateforme de la conférence organisée par un terrible concours de circonstances à Kiev sous l'égide de l'OSCE.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Le cessez-le-feu instauré en Syrie le 30 décembre 2016 avec la médiation de la Russie et de la Turquie est toujours en vigueur. On relève des cas isolés de violations, mais elles ne sont pas systémiques et constituent plutôt une exception qu'une règle.

Nous répétons que le cessez-le-feu ne s'applique pas à Daech, à Jabhat Fatah al-Sham (anciennement Front al-Nosra) et à d'autres groupes terroristes contre lesquels les activités militaires continuent.

Les forces gouvernementales syriennes ont rétabli le 28 janvier le contrôle sur l'unique source d'eau potable près de Damas, à Ayn al-Fiji. Le 29 janvier, le commandement militaire a annoncé la fin de l'opération dans le quartier Wadi Barada où se situe Ayn al-Fiji. Selon les informations rapportées, un accord de trêve a été conclu avec les rebelles sur place. Ceux qui souhaitent déposer les armes bénéficieront d'une amnistie, alors que les "irréconciliables" partiront avec leur famille à Idleb. Le génie militaire a commencé le déminage de la conduite d'eau et des territoires adjacents. Les brigades de réparation ont constaté des destructions à hauteur de 85% de l'infrastructure de la station d'eau d'Ayn al-Fiji et des équipements. L'approvisionnement en eau douce de Damas devrait être entièrement rétabli d'ici quelques jours.

L'armée syrienne et la milice populaire continuent de libérer les zones d'habitation contrôlées par Daech. Les terroristes ont été récemment expulsés de huit villes: Bijan, Tell Bijaniya, Sarda, al-Qlea, Hirbet al-Tuba et Qsir dans la province d'Alep, ainsi que Murhatan et Tudmoriya dans la province de Homs. Selon le Ministère russe de la Défense, depuis le 1er janvier les forces gouvernementales syriennes ont libéré 29 villes au total. D'après le Centre pour la réconciliation, 913,1 km² de territoire syrien ont été libérés depuis le 1er janvier .

Après la réunion internationale sur la Syrie à Astana, les groupes armés illégaux antigouvernementaux se sont divisés. Les terroristes de Jabhat Fatah al-Sham (anciennement Front al-Nosra) ont lancé des attaques massives contre les groupes de l'opposition armée qui avaient envoyé leurs représentants au forum d'Astana. Dans ces conditions, une partie des "modérés" a demandé la protection d'Ahrar al-Sham - le groupe le plus fort prétendant à la neutralité dans le conflit entre Nosra et les "pro-Astana".

Dans le même temps, les bandes dont les leaders souhaitaient poursuivre la lutte armée contre le gouvernement ont commencé à prêter activement allégeance à Jabhat Fatah al-Sham. Pour unir ses adeptes, Nosra a créé une nouvelle structure: l'"Union de libération du Levant" dont les combattants se sont affrontés avec Ahrar al-Sham pour expulser ce dernier des régions à proximité immédiate de la frontière turco-syrienne. Ceux qui se considéraient jusqu'à récemment comme des frères d'armes sont désormais des adversaires qui se battent désespérément pour les sources et les canaux d'approvisionnement en armes et en ressources diverses.

La situation reste tendue autour de la ville de Deir ez-Zor encerclée par Daech. Les terroristes lancent des attaques contre l'aérodrome militaire, coupé de la ville. L'armée syrienne projette à Deir ez-Zor des renforts par la voie aérienne. L'aviation russe et syrienne attaque massivement les positions de Daech.

Nous avons relevé les déclarations des représentants des groupes de l'opposition syrienne politique et armée, qui cherchent à devancer les résultats possibles des négociations intersyriennes à Genève sous l'égide de l'Onu dont la reprise est prévue le 20 février. Les représentants de l'opposition avancent à nouveau des conditions préalables sous la forme d'ultimatums - sans quoi ils refusent de se rendre à Genève. On soulignera notamment l'exigence adressée au représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, qu'il présente des excuses pour s'être dit prêt à constituer lui-même la délégation de l'opposition si les opposants ne le faisaient pas d'ici le 8 février. De notre côté, nous soutenons entièrement la disposition déterminée de Staffan de Mistura à relancer au plus vite les contacts intersyriens à Genève. Nous jugeons inadmissibles les tentatives de les retarder.

 

Sur la situation humanitaire au Yémen

 

La situation humanitaire au Yémen reste extrêmement difficile, pour ne pas dire catastrophique - ce qui refléterait plus exactement la réalité sur le terrain dans les conditions actuelles. Les activités militaires entre les belligérants yéménites - avec la participation directe de la coalition menée par l'Arabie saoudite depuis mars 2015 - ont causé, selon les estimations les plus modestes, au moins 7 500 morts et plus de 40 000 blessés. Plus de 80% de la population a besoin d'aide humanitaire, soit environ 19 millions de personnes. Deux millions de Yéménites sont des personnes déplacées, sans compter les dizaines de milliers de réfugiés causés par le conflit.

On déplore une famine de masse. 97% des enfants souffrent de sous-alimentation. Selon les témoignages des agences humanitaires de l'Onu, on constate de plus en plus de cas (et ce, au début du XXIe siècle!) quand les parents des familles nombreuses, dans l'impossibilité de nourrir toute leur progéniture, doivent littéralement choisir un enfant en condamnant les autres à mourir de faim.

L'infrastructure civile du Yémen a subi des dommages conséquents suite aux bombardements aériens. Des écoles, des hôpitaux et des sites de transport ont été détruits. Il est impossible d'importer dans le pays de la nourriture ou du carburant à cause du blocus aérien illégal et des obstacles intentionnels au transport maritime. Le fonctionnement du port d'Al Hudaydah – principal portail maritime du Yémen - est paralysé. L'aéroport de Sanaa ne peut pas non plus fonctionner. Les médicaments manquent cruellement et de nombreux Yéménites meurent de maladies pourtant parfaitement curables aujourd'hui.

Dans ce contexte nous constatons, plus exactement nous sommes extrêmement indignés par l'absence de réaction et d'attention adéquate à la tragédie yéménite sans précédent de la part de la communauté internationale humanitaire et des droits de l'homme, notamment compte tenu de l'hystérie organisée par rapport à la situation en Syrie. Malheureusement, pour le mainstream occidental actuel, cette situation devient normale. Voir là où c'est avantageux et où il faut couvrir ses propres efforts dirigés pendant si longtemps pour miner la sécurité et la stabilité, et ne pas voir des individus qui souffrent autant ou davantage - et en l'occurrence bien plus - là où il n'y a pas d'intérêt à tirer. Il est beau, le droit international! Nous sommes convaincus que dans ces situations la politisation et le deux poids deux mesures sont inadmissibles. Ce n'est même pas du deux poids deux mesures: il est impossible de ne pas voir ces chiffres quand il est question de millions de personnes.

De notre côté, nous continuerons de suivre attentivement la situation au Yémen et de contribuer par tous les moyens au travail des agences internationales et avant tout de l'Onu dans ce pays. Il faut empêcher que la tragédie yéménite soit "oubliée" sur fond d'autres conflits qui secouent le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

 

Sur la situation en Libye

 

Il y a quelques jours, le Ministère russe des Affaires étrangères a reçu des questions de la revue Politico sur la politique étrangère russe concernant la Libye. Voici les questions qui nous ont été posées: "Compte tenu du leadership global de la Russie dans le processus de paix en Syrie, la Russie compte-elle jouer un rôle de leader en Libye? La Russie soutient-elle les ambitions de leadership du général Khalifa Haftar? Comme voit-elle son rôle dans le règlement libyen – politique ou militaire? Comment la Russie voit-elle le plan pour stabiliser la situation en Libye? La Russie continue-t-elle de soutenir le gouvernement de Tripoli internationalement reconnu?" Nous avons rapidement donné des réponses détaillées à Politico. Nous n'espérions pas vraiment que notre position soit présentée à part entière mais nous ne nous attendions pas non plus à ce qui a été publié. Évidemment, l'article peut être qualifié de thématique dans le sens du mainstream principal. Je pourrais l'appeler "C'est les Russes qui l'ont fait". Compte tenu du préjudice médiatique que cette publication a eu pour nous, sachant que nous avons cherché à respecter tous les aspects professionnels et éthiques dans la communication avec ce média, je voudrais lire nos réponses aux questions de la revue pour que la position de la Russie sur la situation en Libye soit apportée aux médias et au public directement de notre part, et non via ce média qui a totalement déformé ce qui se passe dans la politique étrangère russe par rapport à la Libye.

Nous suivons attentivement les événements en Libye, comme vous le savez probablement. Nous avons évoqué tant de fois la Libye en répondant à vos questions et à notre initiative. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en a également beaucoup parlé. Des commentaires très détaillés ont été publiés sur nos sites... Malgré tout, Politico ne le voit pas. Pourquoi? Ils n'ont même pas vu les réponses qui ont été spécialement préparées pour eux.

Nous sommes évidemment préoccupés de voir que la confrontation qui continue entre Tripoli et Tobrouk a provoqué une paralysie de l'ensemble du système d'administration, ce qui ne fait qu'aggraver les problèmes socioéconomiques du pays. Dans cette situation de vide du pouvoir, la présence de l’État islamique et d'Al-Qaïda se maintient dans certaines régions, tout comme l'activité des groupes extrémistes affiliés.

Nous ne sommes pas indifférents quant au sort de la Libye. Notre priorité inconditionnelle est la préservation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce pays. Nous souhaitons que la Libye sorte le plus rapidement possible de cette longue crise, redevienne un État prospère basé sur des institutions publiques solides, une armée et des forces de l'ordre opérationnelles, et retrouve son statut d'acteur important sur la scène régionale.

Nous avons donc évidemment salué la signature à Skhirat (Maroc) le 17 décembre 2015 de l'Accord politique sur les paramètres de la réconciliation nationale. Nous avons soutenu l'adoption de la résolution 2259 du Conseil de sécurité des Nations unies qui a fixé les accords de Skhirat comme élément clef du règlement de la crise libyenne. Et je voudrais rappeler que c'est à notre initiative qu'ont été soumises les propositions assurant la nature inclusive du processus de paix.

Plus d'une année s'est écoulée depuis mais la situation ne s'est pas améliorée. Le Conseil présidentiel et le Gouvernement d'entente nationale créés sur la base de l'accord de Skhirat n'ont pas pu commencer à travailler à part entière. Les principales tâches de la période de transition fixées par la feuille de route de Skhirat n'ont pas non plus été remplies: le travail sur le texte de la Constitution n'est pas terminé et aucune élection pour former les organismes de pouvoir permanents n'a été organisée.

Nous partons du principe que c'est aux Libyens de décider du sort de leur pays. Nous considérons les tentatives de leur imposer des décisions déjà prêtes comme contreproductives. C'est notre position fondamentale et pas seulement parce qu'elle est bonne en théorie: simplement, rien d'autre ne fonctionne en principe. Nous le disons constamment à nos partenaires occidentaux, ainsi qu'au représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye Martin Kobler.

Dans le même temps nous sommes convaincus que les nouveaux organismes de pouvoir nationaux devront représenter les intérêts de toutes les forces sociopolitiques et des groupes tribaux. Sans cela, il sera impossible de sortir le processus de l'impasse. Sachant qu'indépendamment de l'évolution de la situation, toutes les parties impliquées devront prendre pour base du processus de paix l'abandon des solutions de force pour régler la crise. Il faut chercher des solutions conjointement à la table des négociations. Nous ne voyons pas d'alternative au règlement politique de cette crise.

Guidés par cette approche, nous menons un travail systémique avec les deux centres de force en Libye – Tripoli et leurs opposants à Tobrouk. Nous essayons de les pousser à surmonter leurs différends internes pour trouver des solutions de compromis sur toutes les questions litigieuses. Nous avons mis l'accent sur l'importance d'instaurer un dialogue lors des entretiens avec le Président de la chambre des députés (parlement à Tobrouk) Aguila Saleh et le chef de l'Armée nationale libyenne Khalifa Haftar pendant leur visite à Moscou en novembre-décembre 2016. Dans le même sens, nous travaillons avec le Gouvernement d'entente nationale. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré le premier ministre Fayez el-Sarraj à New York en septembre 2016. Il est prévu de le recevoir ce mois-ci à Moscou.

Les contacts de la Russie avec Khalifa Haftar suscitent un intérêt accru et une agitation dans les médias étrangers comme chez les commentateurs internationaux. Plusieurs fois, les efforts et les contacts russes ont été tirés du contexte général de ce que nous faisions sur la piste libyenne pour être présentés à part, sans relation avec le reste de nos démarches et actions pour régler la situation dans ce pays. Cela déforme évidemment l'image objective. Moscou estime que Khalifa Haftar est l'un des "poids lourds" politiques qui exerce une influence réelle sur la répartition des forces politiques dans la Libye contemporaine. De plus, Khalifa Haftar a beaucoup fait et continue de combattre les terroristes de l’État islamique. Grâce à lui, le pays a relancé les exportations de produits pétroliers et commencé à recevoir les ressources nécessaires pour régler les problèmes socioéconomiques primordiaux auxquels est confrontée la Libye. Je voudrais rappeler que nous coopérons avec différentes forces, ce dont nous vous informons en comprenant quels sont, d'après nous, les principes à la base d'un éventuel règlement de la crise libyenne. L'armée nationale libyenne pourrait constituer le noyau des futures forces armées du pays. Dans l'ensemble, elle représente des unités bien armées et organisées qui ont prouvé leur capacité à organiser de vastes opérations militaires. En témoigne la campagne réussie pour chasser les extrémistes de Benghazi, de Derna et d'autres villes à l'Est de la Libye. Sa principale fonction doit précisément se résumer à combattre la clandestinité terroriste et à soutenir l'ordre dans le pays.

Voici les réponses que nous avons données. Je vous appelle sincèrement à lire l'article de Politico pour comparer notre position à ce qui y est écrit. Tout ce qui concerne la couverture des approches russes par cette revue possède la même allure, ce qui est regrettable évidemment.

 

Sur la déclaration des Pays-Bas selon laquelle le format des données initiales de radar transmises par la Russie ne serait "pas conforme aux normes internationales"

 

Ces derniers mois nous avons reçu de nombreuses questions auxquelles nous ne pouvions pas répondre car nous attendions une réaction des Pays-Bas, notamment concernant leur déclaration selon laquelle le format des données initiales de radar transmises par la Russie n'aurait pas été conforme aux normes internationales. Nous vous avions annoncé que de telles données avaient été transmises aux Pays-Bas, nous attendions leur réaction et pour cette raison nous ne faisions pas de commentaires. Puis La Haye a annoncé que le format des données initiales de radar transmises par la Russie n'était selon elle "pas conforme aux normes internationales". Nous avons encore attendu en pensant que cette déclaration serait suivie d'une correspondance ou d'une réponse officielle, car toutes les données fournies avaient été transmises par les canaux officiels. Mais aujourd'hui, eu égard au grand nombre de questions à ce sujet, je suis prête à faire un commentaire sur la question.

Je voudrais commencer par dire que nos collègues néerlandais ont choisi un moyen très étrange de faire part de leur problème: via les médias. C'est visiblement une sorte de nouvelle mode néerlandaise que de communiquer avec les structures officielles russes par le biais des médias. Il existe pourtant une notion d'"interaction juridique" dans le cadre de laquelle est fixée la confidentialité de certains aspects de la communication car une enquête est en cours. Cette interaction juridique est en vigueur dans le cadre de l'investigation actuelle. Il existe également la diplomatie et les voies d'interaction diplomatiques. Il est étrange que les Pays-Bas l'oublient.

Autre point qui surprend et auquel nous nous devons de réagir: comment peut-on expliquer le délai qui a été nécessaire aux Pays-Bas pour constater la prétendue "non-conformité aux normes internationales"? Par exemple, ils ont mis trois mois pour comprendre que le disque n'était pas lisible. Tout cela est très douteux.

En réalité, d'après nous, la réponse est très simple: les enquêteurs officiels ne se pressent pas. Cet été, les proches des victimes commémoreront le troisième anniversaire de cette terrible tragédie sans avoir de réponse claire à la question des causes et des coupables.

Au lieu de signes d'opérationnalité et de transparence, nous assistons encore à des tentatives d'accuser la Russie sans fondement et sans preuves. Cette fois, elles visent probablement à détourner l'attention des familles des défunts qui exigent de relancer les recherches et accusent les autorités néerlandaises d'indifférence et de négligence. Tout cela n'est pas favorable à nos collègues occidentaux qui ne sont pas disposés à trouver des réponses à ce qui s'est réellement produit.

Je voudrais également parler des normes internationales auxquelles ne correspond pas le format de nos données radar initiales. Comme l'expliquait récemment le directeur adjoint de Rossaviatsia Oleg Stortchevoï, les normes internationales de l'aviation civile ne fixent aucune exigence quant à la liste des paramètres ou au format d'enregistrement et de sauvegarde des données radar. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), lors des enquêtes sur les incidents d'aviation, recommande d'assurer une coopération étroite avec les entreprises disposant de spécialistes, d'équipements et de logiciels pour décoder de telles informations.

La Russie se fera une joie de mettre à disposition des spécialistes et des équipements. Le seul problème est que personne ne s'empresse d'envoyer une telle requête à la Russie.

 

Sur la décision du Comité exécutif du Comité international paralympique d'interdire aux athlètes russes de participer aux qualifications pour les Jeux paralympiques d'hiver 2018

 

Nous sommes extrêmement déçus par la décision du Comité exécutif du Comité international paralympique, qui a décliné la demande du Comité paralympique russe de présenter les sportifs aux qualifications pour les Jeux paralympiques de 2018 à Pyeongchang. De fait, cette décision dresse un sérieux obstacle à la participation de sportifs russes aux JO en Corée du Sud.

Après la fameuse décision inhumaine par rapport aux récents jeux à Rio de Janeiro, nous constatons une nouvelle fois une punition collective visant un grand nombre de nos sportifs pour des crimes non prouvés.

Les représentants russes ont exprimé plusieurs fois et de manière parfaitement convaincante leur position concernant la lutte contre le dopage. Je voudrais répéter ce qui a été dit à tous les niveaux: le dopage n'a pas sa place dans le sport. Dans notre pays, le dopage est considéré comme une menace à la santé et à la vie des athlètes et comme une discréditation de la compétition sportive honnête.

Nous sommes convaincus que dans le contexte de la lutte contre le dopage dans le sport, il faut partir du principe que les sportifs qui n'ont pas été pris sur le fait de consommer des produits interdits ne doivent pas être privés du droit de participer aux jeux olympiques, paralympiques, aux championnats du monde et à d'autres événements sportifs.

 

Sur l'instauration d'un régime d'entrée simplifié aux Émirats arabes unis pour les citoyens russes munis d'un passeport international

 

Le 1er février sont entrées en vigueur les nouvelles règles en matière de visa pour les Émirats arabes unis, qui établissent un régime d'entrée simplifié pour les citoyens russes dans ce pays.

Les nouvelles règles impliquent qu'à compter du 1er février, les citoyens russes détenteurs d'un passeport international peuvent obtenir un visa simple leur permettant de se rendre aux Émirats arabes unis pour une durée maximale de 30 jours à tous les postes-frontière du pays. Le visa est délivré gratuitement et peut être prolongé jusqu'à 30 jours moyennant une certaine redevance.

Cette démarche illustre la nature avancée des relations russo-émiraties et la ferme disposition de nos partenaires à accroître la coopération bilatérale mutuellement bénéfique dans différents domaines, ainsi qu'à développer les contacts sociaux. De notre côté, nous voudrions souligner que nous partageons cette disposition et sommes prêts à avancer ensemble vers la libéralisation du régime de voyages  pour les citoyens des deux pays. Étant donné que la loi russe prévoit la possibilité d'instaurer pour des citoyens étrangers des règles de séjour en Russie différentes de la loi fédérale sur les règles de sortie et d'entrée en Fédération de Russie uniquement sur la base d'un accord international, nous sommes prêts à entamer prochainement les consultations avec les Émirats arabes unis sur des accords à ce sujet.

 

Sur les accusations de l'agence Reuters visant la Fédération de Russie

 

Nous avons pris connaissance de la lettre envoyée au personnel de l'agence de presse Reuters par son rédacteur en chef Steve Adler concernant l'organisation du travail pour promouvoir l'activité du nouveau Président américain et de son administration. Notre attention n'aurait pas été attirée si l'agence elle-même ne l'avait pas voulu. La lettre a été publiée sur le site de Reuters. Je répète que l'organisation du travail de cet organe de presse ne nous concerne pas, et que la couverture de l'activité du Président américain Donald Trump par Reuters ne relève pas de la compétence du Ministère russe des Affaires étrangères. Ce document est une circulaire interne. Sa publication ouverte l'a transformée en une sorte de manifeste accessible à des millions de lecteurs. Nous sommes convaincus que Reuters l'a fait intentionnellement. Je voudrais souligner encore une fois qu'il n'est pas dans nos usages de commenter les directives internes d'une rédaction, mais nous ne pouvions pas passer à côté de l'extrait suivant.

D'après ce texte, la Russie est classée par l'agence dans la catégorie des pays où Reuters "doit parfois lutter à la fois contre la censure, les poursuites pénales, le refus de visa et même des menaces de violence visant des journalistes". Comment pouvait-on passer à côté d'une telle remarque? Selon Steve Adler, tout cela s'applique aux correspondants de Reuters qui travaillent en Fédération de Russie. Vous n'avez pas honte? Répondez-moi: quand avez-vous subi à la fois ou à part quoi que ce soit de ce qui est mentionné dans cette lettre?

Nous avons contacté l'agence Reuters. Personne n'a pu nous expliquer ce que cela voulait dire. Nous avons demandé si le personnel de l'agence rencontrait des problèmes. Vous assistez à nos conférences de presses, vous participez à toutes les activités dans le cadre du Ministère des Affaires étrangères et d'autres institutions publiques. Nous avons récemment organisé un accueil pour les journalistes étrangers où les dirigeants de l'agence étaient en contact direct avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et lui ont posé différentes questions qui les préoccupaient. Alors pourquoi vous vous cachez ici, si vous avez tant de mal à travailler? Si on exerce tellement pression sur vous, si tout ce qui a été mentionné a vraiment eu lieu, alors pourquoi nous ne le savons pas? Vous êtes maso?

Je voudrais également dévoiler un secret que certains d'entre vous connaissent et dont quelques uns sont mêmes complices. Tous les mercredis matins, le Centre de presse du Ministère russe des Affaires étrangères organise des rencontres avec des journalistes étrangers où nous invitons tous les journalistes accrédités à Moscou sans exception. A ces réunions participent tous les employés du Centre de presse qui s'occupent de garantir l'activité des journalistes, y compris étrangers, qui travaillent en Fédération de Russie. En un an et demi nous n'avons jamais entendu de la part des journalistes de Reuters qu'ils avaient autant de mal à travailler dans notre pays. Qui ment? Le rédacteur en chef? Le rédacteur en chef ment au monde entier que le personnel de l'agence subit tout ce qui a été mentionné en Russie? Ou vous lui cachez des informations, vous le désinformez? Il est impossible d'admettre que l'agence Reuters mente. C'est à vous de poursuivre la pensée.

Nous voulons souligner à nouveau - et nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises - que nous ne séparons jamais les journalistes en bons et mauvais. Si nous avons des reproches, par exemple envers les politiciens, nous le disons ouvertement. Nous n'annulons pas les visas, nous ne refusons pas de les délivrer, nous ne privons pas d'accréditation ceux qui nous paraissent non objectifs. Le Décret du gouvernement russe n° 1055 du 13 septembre 1994 établit les règles d'accréditation et de séjour de journalistes des médias étrangers en Russie. Le Ministère des Affaires étrangères joue un rôle de coordination. C'est pourquoi j'en parle aujourd'hui. Dans nos relations avec les journalistes étrangers nous nous référons exclusivement à cette loi. J'attends de l'agence Reuters des explications détaillées à ce sujet. Je le répète: dans ce cas précis vous proférez un mensonge. Nous avons une coopération de travail étroite avec Reuters, tel que c'est prescrit par l'éthique professionnelle et les lois russes. Le chef de la représentation de l'agence peut le dire. Si Reuters a des questions requérant que nous commentions un sujet, nous le faisons toujours. Je sais qu'il y a environ six mois nous avons reçu une lettre de l'agence concernant un incident impliquant un employé de Reuters qui ne concernait pas le Ministère des Affaires étrangères. Nous l'avons examinée et fourni toutes les informations à ce sujet. Nous ne comprenons pas pour quelle raison Steve Adler déclare de telles choses au monde entier. C'est faux.

Nous cherchons à contribuer au maximum à l'exercice de votre activité professionnelle et à appliquer nos engagements fonctionnels indépendamment de l'appréciation de vos publications. Si nous avons des questions concernant des articles nous les posons ouvertement, nous publions un démenti ou au contraire nous soulignons ce que nous jugeons important ou pertinent indépendamment des préférences politiques.

Je voudrais attirer votre attention sur un autre point également: tout cela est dit par le rédacteur en chef d'une agence de presse du Royaume-Uni, le pays où la persécution de journalistes russes a commencé. Regardez ce qu'on fait à Russia Today: des reproches de la part des institutions appropriées tous les mois, des menaces de fermeture. Ces derniers mois tout le monde faisait tout pour que leurs comptes ne soient pas bloqués. Je demande encore une fois à Steve Adler: n'avez-vous pas honte? Regardez ce que fait votre pays à l'égard des médias russes uniquement pour des motifs politiques. Ils ne violent pas la législation nationale, ils se comportent comme des journalistes ordinaires dans le monde entier, or vous les persécutez. Il peut toujours y avoir des problèmes avec les visas et les accréditations, mais il s'agit d'incidents techniques. J'attends de Steve Adler un exemple de censure dont Reuters a fait l'objet de la part de Moscou. Citez ne serait-ce qu'un exemple. Je n'arrive pas à comprendre comment en principe Moscou peu exercer une censure sur les articles de Reuters.

 

Réponses aux questions:

Question: Le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura a déclaré qu'il formerait la délégation de représentants syriens à Genève si les opposants n'arrivaient à le faire eux-mêmes.

Réponse: Il n'a pas dit qu'il formerait la délégation mais qu'il était prêt à le faire pour que le processus ne soit pas ralenti. On peut le comprendre: il subit la pression dont nous avons parlé, y compris de la Fédération de Russie, sur le plan politique. Nous l'exerçons sans exagération pour faire pression sur tous ceux qui sont impliqués dans ce processus afin d'entamer les négociations sur la plateforme genevoise. Staffan de Mistura, en tant que représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie, doit justement tout faire pour lancer ce processus d'une manière ou d'une autre. Il est important de ne pas manquer aujourd'hui le moment de la trêve et les résultats très fructueux de la réunion d'Astana.

Nous constatons les premiers signes montrant que, sous la pression d'une série d'acteurs, beaucoup de forces d'opposition tentent d'entraver ce processus pour le retarder ou le reporter, certains ont même l'idée de l'empêcher totalement. C'est pourquoi nous faisons tout, par tous les moyens disponibles, pour inciter nos collègues de l'Onu à intensifier ce processus. Nous sommes ravis que notre signal politique insistant soit passé. L'intensification de l'activité sur la plateforme genevoise est évidente. Il est important que tout cela ne soit pas reporté et qu'on n'invente pas de nouvelles justifications pour expliquer que quelque chose gêne encore le processus.

Question: Sergueï Lavrov a dit que la présence de plus d'une délégation de l'opposition ne serait pas une mauvaise chose. Comment envisagez-vous la mise en œuvre de cette idée?

Réponse: Cette question s'adresse davantage aux représentants de l'Onu qui devront organiser ce processus car ils ont les contacts et les pouvoirs pour cela. Je le répète: son organisation incombe à l'Onu et au représentant spécial pour le processus de paix syrien. En l'occurrence, c'est le résultat qui est important. Les nuances et les aspects de la préparation de cette rencontre doivent se fonder sur le résultat que nous voulons obtenir.

Question: Que pensez-vous du travail des observateurs de l'OSCE dans le Donbass ukrainien après les événements qui y ont eu lieu?

Réponse: Nous pouvons donner différents degrés d'appréciations. Il y a des choses objectives que les observateurs font, mais il y en a d'autres choses qui témoignent d'une flagrante insuffisance de leur travail. La question centrale ne concerne pas l'appréciation mais le fait que, selon nous, toutes leurs actions doivent être objectives, opportunes, pas engagées sous la pression des médias de telle ou telle partie mais directement par les observateurs (tout cela revient à la notion d'objectivité). Bien sûr, les résultats des données qu'ils fournissent doivent motiver Kiev à mettre en œuvre les Accords de Minsk. Le processus ne consiste pas à observer pour observer. Aujourd'hui, nous sommes en quelque sorte otages d'une situation où les données sont nombreuses, tout le monde comprend ce qui se passe, mais malheureusement cela ne se reflète aucunement ou très peu sur la position des pays ayant la possibilité d'exercer une pression politique sur Kiev afin de le pousser à remplir les Accords de Minsk.

D'après nous, toutes les données de l'OSCE doivent être objectives, opportunes et utilisées pour parvenir au plus important: que Kiev mette en œuvre les Accords de Minsk.

Question: En décembre 2016 a été initié à Bakou le projet d'initiative civile "Plateforme pour la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan", auquel se sont joints des représentants publics arméniens, azerbaïdjanais, des politiciens et des représentants d'autres pays. Quelle appréciation peut donner le Ministère russe des Affaires étrangères à une telle forme de diplomatie populaire? Pourrait-elle contribuer au processus de paix du Haut Karabagh? Que pouvez-vous dire de la déclaration du secrétaire d’État américain Rex Tillerson selon qui ce "conflit menace les intérêts de la sécurité nationale des USA"? Dans quelle mesure la coopération entre la Russie et les USA à ce sujet pourrait être efficace?

Réponse: En ce qui concerne la création de la Plateforme pour la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, je voudrais répondre globalement. De telles plateformes et initiatives existent. Nous apprécions grandement le rôle de la diplomatie populaire dans la contribution au règlement des conflits. Sa mission primordiale consiste à enraciner dans les milieux publics des belligérants la conscience de l'absence d'alternative à la recherche pacifique de compromis.

Nous partons du fait que cela doit être la priorité de toutes les initiatives. Nous saluons toute initiative publique qui se fixe un tel objectif.

En ce qui concerne les déclarations du Secrétaire d’État américain Rex Tillerson par rapport au Haut Karabagh, il s'agit de sa propre appréciation en tant que représentant des Etats-Unis. Sans commenter la position des USA, qui sont en droit d'évaluer eux-mêmes les menaces pour leur propre sécurité, je voudrais dire qu'en soi le conflit est une menace directe à la sécurité, à la stabilité et au développement essentiellement de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.

Comme je l'ai déjà dit, les contacts avec les USA restent à venir. Attendons qu'ils aient lieu - les parties pourront alors évoquer toutes les questions et il y aura matière à commenter.

Question: En dépit de la position russe exprimée plusieurs fois, y compris par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Minsk continue de maintenir en détention le blogueur russe Alexandre Lapchine. L'Azerbaïdjan a demandé l'extradition d'Alexandre Lapchine à Bakou, qui a été validée mais n'a pas eu lieu. Si la Biélorussie extradait Alexandre Lapchine en Azerbaïdjan, la Russie chercherait-elle à l'en faire extrader à son tour? Comment réagirait la diplomatie russe à une telle démarche de la Biélorussie?

Réponse: Nous insistons en permanence sur le fait que l'extradition de nos citoyens vers des pays tiers est inadmissible. Pour faire comprendre notre position, nous sommes en contact intensif avec le Ministère des Affaires étrangères de la Biélorussie et avec les autorités compétentes de ce pays. Nous avons publié récemment le communiqué du Délégué aux droits de l'homme de Russie, qui parle de la dimension humanitaire de la question mais fournit également des appréciations juridiques. Je ne peux le commenter aujourd'hui que dans ce cadre.

Question: Une telle extradition du citoyen russe serait-elle suivie d'une réaction de la Russie?

Réponse: Si j'avais la possibilité de commenter des événements qui ne se sont pas produits, nos conférences de presse dureraient des jours entiers.

Question: Le Ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a déclaré que la Pologne avait l'intention de porter plainte contre la Russie à la Cour de La Haye pour l'atermoiement de l'enquête sur la catastrophe de Smolensk. A cause de cette enquête, la Russie ne rend pas à la Pologne les débris de l'avion qui s'est écrasé en 2010.

Quand les étrangers pourront-ils traverser normalement la frontière russo-biélorusse? La situation actuelle n'est pas très normale. Comment cette situation se reflète-elle sur les chauffeurs de camions?

Réponse: Je demanderai des précisions sur la seconde question car elle ne relève pas uniquement de la compétence du Ministère des Affaires étrangères. Nous vous enverrons ces informations.

Quant au déroulement de l'enquête sur la catastrophe de Smolensk, nous constatons malheureusement que la position de la Pologne est divisée sur le sujet. Certains veulent mener une enquête effective et nous sommes ouverts à cela. Nous avons parlé plusieurs fois en conférence de presse de notre disposition à coopérer avec la Pologne si des questions se posaient. Nous avons dit que si nous recevions des requêtes de nos collègues polonais nous serions prêts à recevoir et à fournir toutes les informations nécessaires, y compris pour qu'ils puissent travailler sur les débris de l'avion. Malheureusement, tout le monde à Varsovie n'adopte pas cette approche. Une aile professant des opinions complètement différentes s'est formée, qui aspire à politiser de plus en plus cette situation. Cela n'a rien à voir avec l'enquête, c'est la transformation du thème de la catastrophe de Smolensk en facteur politique permanent, en une carte dans la politique nationale (ce qui inexplicable) et étrangère (ce qui s'explique, malheureusement, davantage d'après notre histoire). D'après nous, l'instrumentalisation de cette tragédie dans la politique nationale et étrangère est absolument destructrice.

En ce qui concerne les déclarations sur les tribunaux, la révision des affaires et les appels ou les plaintes, tout cela s'inscrit dans cette politisation du processus. Nous n'avons reçu aucune requête polonaise, par exemple, sur le travail avec les débris qui se trouvent en Russie qui serait restée sans réponse. Bien sûr, dans le cas présent nous ne sommes pas l'autorité principale, mais je ne me souviens d'aucun refus à de telles requêtes. Malheureusement, nous constatons une politisation rapide, voire une fixation. Autrement dit, ce ne sont pas des élans temporaires mais le passage de la tragédie dans un cadre clairement politique pour l'instrumentaliser à des fins de politique nationale et étrangère.

Question: Si une telle plainte était déposée, que ferait la Russie?

Réponse: Je répète, nous ne pouvons pas commenter ce qui n'existe pas. Quelles sont les formulations? Nous partons du fait que ce n'est pas une volonté concrète de savoir ce qui s'est produit et comment (selon moi, tout a été fait pour cela), mais un désir de politiser cette stratégie pour posséder une carte permanente à des fins de politique nationale et étrangère.

Question: Une délégation du parlement norvégien était attendue à Moscou mais la Russie a refusé de délivrer un visa à deux diplomates: la visite a finalement été annulée. Le Ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende a alors déclaré qu'il songeait à renoncer à son déplacement en Russie pour participer au Forum international "Arctique, territoire de dialogue" à Arkhangelsk. Que pouvez-vous dire de l'état des relations entre la Russie et la Norvège après ces événements? Combien de Norvégiens sont inscrits sur la "liste noire" russe?

Réponse: Je voudrais attirer votre attention sur le commentaire de l'Ambassade de Russie en Norvège à ce sujet, si vous n'en avez pas encore pris connaissance. Je vais le lire. L'Ambassade de Russie en Norvège regrette que la visite retour de la délégation de la commission Politique étrangère et Défense de parlement norvégien, invitée à Moscou avec sa présidente Anniken Huitfeldt par le Président de la commission Affaires internationales du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe Konstantin Kossatchev, soit reportée sur décision de la partie norvégienne car deux membres de la délégation ne peuvent pas obtenir un visa d'entrée en Fédération de Russie. Mme Trine Skei Grande et M Bård Vegar Solhjell sont inscrits sur la liste des personnes interdites d'entrée en Russie à titre de mesure de rétorsion à l'adhésion de la Norvège à la liste de sanctions de l'Union européenne et au caractère discriminatoire depuis le 1er septembre 2016 à l'ordre d'entrée sur l'archipel Svalbard pour les citoyens russes conformément à la directive n° 96 du 3 février 1995 sur la déportation et l'expulsion de l'archipel Svalbard. L'information sur la préparation de telles listes a été transmise à Bruxelles et à la Norvège pour que tous les fonctionnaires parlementaires, politiques et publics des États concernés de l'UE et d'autres pays d'Europe comptant se rendre en Russie puissent préalablement demander à un établissement consulaire, dans leurs pays respectifs, s'ils pouvaient utiliser leur document - à savoir le passeport diplomatique - pour franchir la frontière russe. Les listes des personnes interdites de séjour en Russie ont été transmises le 29 novembre 2016, c'est-à-dire bien avant la formation de la délégation parlementaire norvégienne, au Ministère des Affaires étrangères de la Norvège par les voies diplomatiques. Le Ministère norvégien des Affaires étrangères savait ce qui allait arriver aux deux représentants norvégiens bien avant l'incident.

Nous soulignons que la liste noire russe a été établie de manière légitime en réaction aux actions inamicales et non provoquées de l'UE et d'autres pays membres, dont la Norvège.

Je voudrais noter également (l'Ambassade a fourni des explications à ce sujet) qu'au sein de la délégation de la commission Affaires internationales du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe dirigée par Konstantin Kossatchev, qui s'est rendue en Norvège du 16 au 17 juin 2016, il n'y avait pas de personnes inscrites sur les listes noires de l'UE et de la Norvège. C'est un élément important à prendre en compte.

L'Ambassade de Russie a expliqué que les démarches de Moscou étaient une réaction aux actions de la Norvège. La Russie n'avait pas l'intention et ne compte pas promouvoir à l'avenir cette "guerre de listes". Ce n'est pas nous qui les avons décrétées et nous n'avons pas l'intention de poursuivre l'escalade à ce sujet. Nous avons averti plusieurs fois que le recours à de tels outils de sanctions pourrait affecter en retour ceux qui en étaient à l'origine. Nous l'avons dit continuellement et constamment, nous avons mis en garde nos partenaires. En reportant leur visite en Russie, les députés norvégiens sont pris en otage d'une décision vieille de plus de deux ans. Je le répète: ce n'était pas une surprise pour eux car toutes les listes ont été préalablement transmises au Ministère des Affaires étrangères de ce pays. Nous souhaitons des relations équitables et mutuellement bénéfique avec la Norvège, y compris au niveau parlementaire. Pendant de longues années, notre coopération se distinguait par le respect et la prise en compte réciproque des intérêts. C'est ainsi et sur cette base que nous sommes prêts à poursuivre son développement. Honnêtement, nous pensons qu'il est temps pour les partenaires norvégiens de songer à la productivité réelle de la participation à différentes sanctions et listes antirusses.

En ce qui concerne le nombre et les noms concrets figurant sur ces listes, vous pouvez vous adresser à la Norvège. Si son Ministère des Affaires étrangères jugeait utile et possible de vous dévoiler ces listes, ce serait de leur plein gré. Nous nous référons à la pratique diplomatique. Nous avons tout fait pour ne pas compliquer la situation que la Norvège a provoquée, pas nous. Nous avons tout fait pour que les Norvégiens, les représentants de la délégation du Royaume, ne se retrouvent pas dans une situation difficile et avons préalablement transmis ces listes. Si le Ministère norvégien des Affaires étrangères souhaite les dévoiler, c'est son affaire.

Question: Combien de personnes sont inscrites sur ces listes?

Réponse: Je ne le dirai pas. Vous voulez l'apprendre de notre part?

Nous voulons coopérer normalement avec tout le monde. Dès qu'apparaît une information indiquant que, par exemple, la Norvège souhaite instaurer ou élabore une liste noire, nous avertissons qu'une telle démarche ne restera pas sans réaction symétrique de la Russie. On ne nous écoute pas et on ne nous entend pas: ces listes sont décrétées et par conséquent nous adoptons des listes de rétorsion. Puis vous demandez combien de personnes sont concernées. Nos méthodes concernant les listes de sanctions sont identiques et symétriques.

Question: Pourquoi ces individus précis ont-ils été inscrits sur cette liste noire?

Réponse: Et pourquoi des Russes précis se sont vu interdire de séjour en Norvège? Comment peut-on répondre à cette question? Quand cette folie des listes de sanctions commence, il n'y a qu'une seule logique: la symétrie. On ne peut pas chercher le bon sens ou une autre logique. Nous avons dit dès le départ que ce n'était pas logique, que c'était inutile et nuisible, que cela n'apporterait aucun résultat - mais la Norvège l'a fait quand même. Nous avons pris des mesures de rétorsion. Il n'y a rien à commenter, à ajouter ou à retirer. Malheureusement ou heureusement, la diplomatie ne dispose pas d'autres outils dans de telles circonstances. Les diplomates sont quelque part au-dessus des lois du pays de séjour, par conséquent il existe des règles pour réguler l'activité des diplomates et des personnes munies de passeports diplomatiques. On ne peut pas porter plainte contre eux. Il existe une règle qui exclut ces individus de la juridiction de la législation intérieure. Au cours des années et des siècles a été inventée et introduite la règle des mesures de rétorsion, car parfois il n'existe pas d'autres formes de réaction.

La pratique des mesures de rétorsion - à notre regret je le répète - est utilisée parce qu'il est impossible de donner une autre réponse. C'est un signal indiquant que si les méthodes destructives dans les affaires et les relations entre nos pays se poursuivaient, malheureusement vous seriez tout aussi affectés que nous. Ce n'est pas notre choix mais le vôtre. C'est simple.

Question: La Russie et le Kazakhstan sont des alliés et des partenaires stratégiques. Malgré cela, de temps en temps certains politiciens russes avancent des revendications territoriales envers le Kazakhstan.

Réponse: Qui se permet de le faire?

Question: Je peux citer quelques exemple: le Président du Conseil suprême de Khakassie Vladimir Chtygachev, le chef du parti LDPR Vladimir Jirinovski et récemment, le 27 janvier, le député de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale russe Pavel Chperov. Que font les autorités russes pour que de telles déclarations ne se reproduisent pas? Quelles mesures sont prises?

Réponse: Les autorités russes définissent toujours une position officielle claire dans les relations avec leurs partenaires, et évidemment le Kazakhstan est l'un de nos partenaires les plus proches. Vous savez à quel point nous apprécions les relations avec ce pays et ce qui est fait par les autorités de nos États pour développer ces relations. Il y a une position officielle très claire à ce sujet. Mais nous vivons à une époque de "tendances démocratiques" où la démocratie est une forme universelle, voire optimale de structure étatique. Ainsi les individus, notamment les politiciens, ont la possibilité d'exprimer leur point de vue personnel et l'avis de leurs électeurs, leur opinion qui sera ensuite soutenue par l'électorat, concernant les processus internationaux, les processus nationaux et les événements historiques. Nous avons toujours souligné la différence entre les opinions politiques personnelles et la position officielle. Je pense que du point de vue de la position officielle, le Kazakhstan et surtout la population de ce pays ne doivent avoir aucun doute quant à la politique menée par la Fédération de Russie.

Nous-mêmes nous sommes souvent critiqués par Vladimir Jirinovski que vous avez cité.

Question: En visite dans la région de Donetsk, le nouveau Ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen a déclaré que la Russie endossait la principale responsabilité de la mise en œuvre des Accords de Minsk.

Réponse: C'est le Ministre danois des Affaires étrangères qui l'a dit?

Question: Oui.

Réponse: Visiblement, c'est surtout à lui que cela semble clair.

 

Question: Que peut faire de plus la Russie dans le cadre de ses engagements pour empêcher l'aggravation du conflit syrien?

L'opposition syrienne, notamment les représentants des groupes de Moscou et du Caire, a déclaré à plusieurs reprises qu'il était nécessaire de créer une coalition commune pour un dialogue direct. Néanmoins la coalition commune n'a pas été formée. D'après vous, qu'est-ce qui empêche l'union de l'opposition syrienne?

Réponse: Je pense que la représentante de l'agence syrienne Sana assise à côté de vous pourra vous expliquer les contradictions qui "hantent" l'opposition syrienne.

C'est précisent l'objet de la crise syrienne: il y a des gens avec des opinions politiques différentes, et qui voient différemment la possibilité de les réaliser. Si l'opposition avait une position commune, de nombreuses questions ne se poseraient pas. C'est bien le problème. J'en ai beaucoup parlé aujourd'hui. Même ceux qui se battaient encore hier coude à coude contre Damas ont commencé aujourd'hui à se battre entre eux. L'opposition est divisée. En grande partie - et cela ne vaut pas seulement pour l'opposition - elle est composée de représentants qui changent d'avis tous les jours en parlant tantôt d'activité terroriste, tantôt confessent des opinions modérées, tantôt se joignent aux rebelles. Voilà le problème. Il n'y a d'unité ni sur les signes formels, ni extérieurs, ni idéologiques, ni sur la forme de la mise en œuvre des idées. C'est précisément le grand problème. Ces gens qui, avant le début du conflit armé, étaient déjà des représentants de mouvements d'opposition en Syrie, estiment impossible de mener un dialogue avec l'aile armée car ils les considèrent comme des traîtres, même s'ils n'ont jamais manifesté de sympathie envers les autorités officielles de la Syrie et le Président syrien Bachar al-Assad. Plus cette crise s'approfondit, plus l'opposition est divisée.

Le mainstream occidental estime qu'il existe une séparation nette entre Damas d'une part et l'opposition d'autre part, mais qu'il n'y pas d'autres contradictions. C'est une énorme aberration dont nous avons constamment parlé à nos partenaires. Vous avez mentionné le Ministre danois des Affaires étrangères - il lui serait utile de le savoir également. S'il s'occupe des questions ukrainiennes, il pourrait se faire un avis sur cette question tout comme les autres ministres des Affaires étrangères qui, pendant des années, n'ont pas remarqué les problèmes - comme ils ne remarquent pas les problèmes objectifs en Ukraine, les analysant selon une seule perspective en déclarant que la Russie "ne remplit pas les Accords de Minsk". Ils adoptent la même attitude envers la crise syrienne sans voir ses réels problèmes, courants, formes et prémisses.

L'opposition n'a pas de plateforme commune pour s'exprimer. Il est très difficile de la réunir. Il était difficile de lancer ce processus la première fois à Genève. J'espère que vous vous souvenez qu'après le lancement, l'an dernier sur la plateforme genevoise, du processus de contact politique indirect entre Damas et l'opposition, il a malheureusement été stoppé sous la pression de co-sponsors de certains pays. Il était très important de l'activer. Nous avons vu que certains tentaient de réduire à néant ces efforts. C'est pourquoi, aujourd'hui, il est important de ne pas manquer l'occasion de relancer la plateforme genevoise. Personne ne possède une baguette magique pour régler de telles questions. C'est précisément une question d'interaction avec l'opposition. C'est pourquoi nous disons tout le temps que ceux qui ont de l'influence sur telle ou telle force d'opposition doivent l'exercer pour que les parties se réunissent autour de la table des négociations. Nous le disons depuis plusieurs années. Soit on ne nous entendait pas, soit on ne voulait pas nous entendre. C'est le point clef pour inciter toutes les forces d'opposition à commencer de coopérer.

Certains demandent pourquoi la Russie a soumis à l'opposition syrienne un projet de Constitution. Ne serait-ce pas une pression ou une volonté de dicter ses conditions? Non, ce n'est pas une volonté de dicter ses conditions ou d'exercer une pression mais une tentative d'unir  l'opposition - entre autres - sur la question de la Constitution. C'est-à-dire ne pas les forcer à accepter un certain scénario, mais les unir par une tâche commune. Pour l'instant ils sont très divisés, même dans la guerre. Notre objectif consiste à faire en sorte de placer entre leurs mains la Constitution au lieu des armes et de les réunir pour qu'ils évoquent l'avenir de leur pays. C'est une mission très difficile. C'est pourquoi elle est à l'ordre du jour. Vous savez parfaitement tout ce que nos partenaires ont fait pour empêcher le rapprochement, y compris des groupes d'opposition et de différents pays qui ont de l'influence sur le processus.

En ce qui concerne les déclarations du Ministre danois des Affaires étrangères sur la mise en œuvre des Accords de Minsk et sur ce que la Russie pourrait encore faire, je n'ai qu'un seul commentaire: que peut faire le Danemark pour pousser Kiev à remplir les Accords de Minsk? Je pense qu'on sait très bien ce que fait la Fédération de Russie - ses efforts politiques et humanitaires, l'assistance humanitaire qu'elle fournit. Si cette question a été posée par le chef de la diplomatie danoise, j'ai également une question: que fait le Danemark pour que Kiev cesse de tuer ses propres citoyens? Il aurait au moins été possible de faire une déclaration pour dire que les agissements de Kiev visant à bombarder des civils étaient inacceptables. Car concernant ce que fait la Russie: nous en parlons déjà ouvertement à tout le monde.

Question: La Russie envisage-t-elle de livrer des armements russes au général Khalifa Haftar dans l'Est de la Libye?

Réponse: Vous savez à qui il faut adresser les questions concernant les fournitures d'armes. C'est le Ministère russe de la Défense qui s'en occupe.

Question: Quelle réaction la Russie attend-elle de l'opposition, de Damas et du représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura concernant la nouvelle Constitution syrienne? Pensez-vous qu'ils l'accepteront?

Réponse: Je voudrais noter qu'il est convenu de dire "projet" pour désigner ce qui a été transmis à l'opposition syrienne. En réalité, ce n'est pas un projet de Constitution qu'il faut approuver ou rejeter. C'est un ensemble d'idées variées qui ont été évoquées d'une manière ou d'une autre avec les représentants de l'opposition ou de Damas. C'est un ensemble d'idées à évoquer lors de la préparation du processus global de mise au point de la Constitution. Ce n'est pas un document concrètement rédigé qu'il faut accepter ou non. Son but consistait uniquement à lancer le processus de débat, y compris pour que l'opposition décide de ce qui était acceptable pour elle, ce qui en faisait partie, ce qu'il fallait y inscrire, ce qui était clairement impossible et ce qui paraissait au contraire constructif. Je le répète: le principal objectif était de lancer le débat sur la question car on a tant parlé de la Constitution mais personne n'avait encore de projet concret ou d'ébauche. C'était donc notre idée pour que le processus démarre en principe. Il ne faut pas voir ce texte comme un document soumis à un vote pour être accepté ou rejeté. Je pense que l'opposition même la plus extrémiste ne l'a pas perçu comme un document supposé être rejeté ou accepté. C'est un ensemble d'idées sur lesquelles, d'après nous, un débat doit commencer. Si certains trouvaient important d'y ajouter quelque chose: qu'ils le fassent, qu'ils ajoutent ou rayent des choses. Ce qui est important, c'est de lancer ce projet.

Question (traduite de l'anglais): Vous attendez-vous à une position différente de la nouvelle Ambassadrice américaine à l'Onu par rapport à celle exprimée hier, quand elle a accusé la Russie d'agression dans le Donbass en déclarant que les sanctions ne seraient pas levées tant que la Russie ne rendait pas la Crimée à l'Ukraine?

Réponse: En ce qui concerne les déclarations d'hier de l'Ambassadrice américaine à l'Onu sur la situation dans le Donbass, l'Ambassadeur russe à l'Onu Vitali Tchourkine a répondu à votre question. Je n'ai rien à ajouter, il a déjà fait un commentaire sur cette déclaration.

Question: Que pouvez-vous dire de l'évolution de la situation concernant l'agence Sputnik en Lituanie?

Réponse: Nous avons effectivement pris connaissance de cette situation il y a quelque temps. Nous suivons son évolution. Il est question de la rupture anticipée par l'agence de presse balte Baltic News Service du contrat pour la fourniture d'informations à Sputnik Lituanie. En effet, nous avons reçu des questions de Sputnik et d'autres médias. Il nous semble que le média russe remplissait dans les délais et à part entière ses engagements dans le cadre du contrat, et que les informations de la BNS publiées sur le site n'étaient pas déformées - comme l'ont reconnu les partenaires lituaniens. Malgré cela, il a été unilatéralement décidé de suspendre la prestation de service à Sputnik.

Selon les informations rapportées, la situation évolue. A ce que l'on sache, l'agence Rossiya Segodnya a déjà envoyé une lettre appropriée à l'agence de presse balte en demandant de continuer d'honorer le contrat jusqu'à sa date butoir, soit août 2017.

Bien que la décision de la BNS soit difficilement qualifiable autrement que de "politiquement motivée", notamment eu égard aux déclarations de la direction de ce média sur de prétendus "communiqués imprécis et propagandistes" de l'agence russe, nous comptons sur la raison des partenaires lituaniens et sur le règlement de la situation de manière extrajudiciaire dans les plus brefs délais. Nous voudrions qu'il n'y ait pas de politisation, et que les médias de différents pays trouvent des possibilités d'interagir, d'autant que selon les partenaires lituaniens eux-mêmes cette interaction se déroulait de manière parfaitement correcte jusqu'à cet épisode.

Question: Il y a littéralement 20 minutes, il a été annoncé qu'un humoriste avait téléphoné au Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg en se faisant passer pour le Président ukrainien Petro Porochenko.

Réponse: Pourrait-on s'arrêter là aujourd'hui?

Question: Je voulais juste parler des propos de Jens Stoltenberg dans cette conversation. Je cite: "La question d'adhésion de l'Ukraine à l'Otan est un malentendu, l'Ukraine ne nous convient pas en matière de standards". Que pouvez-vous dire au sujet de cette déclaration?

Réponse: Comme si, sans ce canular, personne ne le savait.

Question: Il y a quelques jours, des médias afghans ont rapporté que le Pakistan, la Russie et la Chine auraient trouvé un accord sur l'ouverture d'une représentation des talibans à Islamabad. Pouvez-vous confirmer cette information?

Réponse: Je ne dispose pas de telles informations.

Question: Une réunion s'est déroulée aujourd'hui à Séoul entre les ministres de la Défense des USA et de la Corée du Sud, où a été confirmé la disposition à installer un complexe antimissile THAAD sur le territoire sud-coréen bien que la Russie et la Chine s'y opposent. Que pouvez-vous dire au sujet de cette réunion? Que fera la Russie si ce plan se réalisait d'ici la fin de l'année?

Réponse: Je ne commenterai pas cette réunion parce qu'elle s'est déroulée au niveau des ministres de la Défense des deux pays.

En ce qui concerne le déploiement de l'ABM, notre position a été exprimée à plusieurs reprises et reste d'actualité aujourd'hui.

Question: Quelle est la position du Ministère russe des Affaires étrangères concernant le décret migratoire du nouveau Président américain Donald Trump interdisant aux citoyens de certains pays de séjourner aux États-Unis? Quel pourrait être l'impact de ce décret sur le problème que représente globalement le terrorisme international?

Réponse: Nous avons déclaré à plusieurs reprises que nous partions de la nécessité de coopérer avec les USA dans la lutte antiterroriste. C'était et cela reste notre position générale indépendamment du changement d'administration américaine. Nous avons pris note des intentions des nouvelles autorités américaines de rendre prioritaire cet aspect des relations internationales, tout comme la coopération avec leurs partenaires sur ce sujet. Nous ne pouvons que le saluer et, de notre part, faire tout pour que cette coopération avec les USA, notamment vis-à-vis de la Russie, soit rétablie.

C'est n'est pas par notre faute mais par la volonté délibérée de l'ancienne administration Obama que la coopération dans le domaine antiterroriste et la lutte contre le terrorisme international a été interrompue. Dans les formats existants - entre les ministères, au sein des institutions bilatérales spécialisées (je veux parler de la commission présidentielle), ou encore sur la plateforme des organisations internationales - elle s'est réduite au minimum absolu, voir à zéro.

Nous pensons qu'il est crucial de coopérer dans ce sens, d'autant que nous avions beaucoup avancé en la matière en créant toute l'infrastructure de coopération avec les États-Unis.

En ce qui concerne votre première question, c'est la décision des USA. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que la délégation russe présidée par Sergueï Lavrov était présente au Moyen-Orient, notamment pour participer aux négociations avec les Émirats arabes unis. Je trouve qu'il est important d'entendre à ce sujet la position des pays de la région car cela les concerne directement. Une conférence de presse a été organisée avec la présence du Secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit et du Ministre émirati des Affaires étrangères Abdallah Al Nahyane qui ont répondu à cette question en disant qu'ils considéraient cette démarche comme une mesure provisoire visant à régler les problèmes en cours. Tout le reste a été dit précisément dans ce sens.

Question: Le Ministère russe des Affaires étrangères a constaté une sérieuse aggravation de la crise politique en Macédoine. Dans ce contexte, quelle est la probabilité d'affrontements interethniques entre les Macédoniens et les Albanais? Quelles mesures pourraient être prises par la communauté internationale?

Réponse: Nous avons publié un commentaire détaillé sur ce sujet. Je n'ai rien à ajouter.

Question: L'Ambassadeur de Turquie en Russie Huseyin Dirioz a annoncé aujourd'hui que les diplomates turcs avaient l'intention de s'adresser à notre Ministère des Affaires étrangères pour proposer d'annuler les visas d'entrée en Russie pour les hommes d'affaires et politiciens turcs. Quelle est la position du Ministère des Affaires étrangères concernant la levée des visas pour les citoyens turcs de telle ou telle catégorie?

Réponse: Si cette requête était formulée, nous l'étudierions.

Question: Cette année marque le 515e anniversaire des relations diplomatiques entre la Russie et l'Iran. Quelles tendances seront déterminantes cette année?

Réponse: Merci de le rappeler. Nous préparerons un communiqué détaillé sur les relations bilatérales et le publierons car ce thème est plus large que le cadre de la conférence de presse. Nous vous fournirons prochainement ces informations.

Question: Compte tenu de la sérieuse aggravation de la situation dans le Donbass, quels efforts entreprend la Russie pour une éventuelle amélioration de la situation? Entretient-elle certains contacts?

Réponse: La réunion du Conseil de sécurité des Nations unies au niveau des ministres des Affaires étrangères vient de se terminer. Nous entretenons évidemment des contacts avec nos collègues étrangers, notamment sur les plateformes des organisations internationales. J'attire votre attention sur l'allocution de Vitali Tchourkine qui a déjà été publiée. Nous travaillons très sérieusement avec nos collègues de l'OSCE, avec les pays et avec l'organisation même sur l'objectivité et l'opportunité des informations que les observateurs envoient pour qu'elles servent de base à des actions réelles, et pas à former une simple réalité virtuelle.

Pendant tout ce temps nous continuons d'apporter une aide à la population civile du Donbass. Vous êtes au courant des quantités, de l'ampleur et des formes de cette aide. Son acheminement ne cesse jamais aussi bien au niveau des établissements publics que des associations. Il est question de tout à commencer par la nourriture, les médicaments et les produits de première nécessité. Tout cela est rassemblé et envoyé. Vous rappelez-vous comment tout a commencé? Nous avons été pratiquement accusés d'invasion quand les premiers convois ont été envoyés. Malheureusement, nous n'avons plus constaté de telle attention pour notre aide humanitaire de la part de la communauté internationale depuis, même si nous aurions bien aimé que les convois bénéficient d'une telle couverture - cette fois objective.

Bien sûr, les contacts sur ce dossier se poursuivront au niveau bilatéral et dans le cadre des organisations internationales.


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