Réponse d'A.A.Nestérenko, porte-parole du MAE de la Russie, à la question des médias à propos des contacts russo-américains
Question: Le porte-parole du Département d'Etat des USA S.McCormack a proposé à Moscou de différer tous problèmes, pour lesquels les USA et la Russie ont des différends, et de travailler dans les domaines, où nos pays peuvent coopérer, par exemple, pour l'Iran. Comment commenteriez-vous cette approche ?
Réponse: Nous nous sommes toujours prononcés contre le fait de faire nos rapports l'otage des différends sur certains problèmes. Mais on y a besoin de clarification de la position de la partie américaine. Que comprend-elle par «autres problèmes» ? Nous sommes prêts à travailler pour l'Afghanistan, mais Washington a insisté de geler l'activité du Conseil Russie-OTAN, où le problème afghan figure parmi les plus importants. Comment doit-on comprendre le blocage par Washington de la tenue de plusieurs manifestations du G8, prévues par la présidence japonaise, y compris la rencontre du groupe de Rome/Lyon de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, du groupe d'experts de la non-prolifération, des ministres de l'agriculture pour la sécurité alimentaire et une série de rencontres dans le cadre du processus de Heiligendamm, où le G8 coopère avec ses partenaires traditionnels de dialogue – la Chine, l'Inde, le Brésil, le Mexique et la RSA ? Le large le cercle de ce genre de sujets, où l'on est en présence d'un fort degré de la communauté des intérêts, y compris, à propos, le programme nucléaire iranien, sert traditionnellement d'objet de l'examen aux rencontres des ministres des affaires étrangères du G8, menées chaque année «en marge» des sessions de l'Assemblée Générale de l'ONU à New-York. Cette rencontre n'aura pas lieu cette année, toujours, si nous comprenons bien, sur l'insistance des USA. Sont aussi durement politisées par la partie américaine les questions comme l'adhésion de la Russie à l'O.M.C. et à l'OCDE, ce qu'a déclaré à très haute voix la Secrétaire d'Etat C.Rice dans son «discours presque de Fulton» le 18 septembre à Washington.
En suspendant le travail de plusieurs forums multipartites sur un vaste ordre du jour, les USA cherchent parallèlement à obtenir la rencontre extraordinaire des «six» sur le problème iranien.
Certes, nous aspirons à tous les accords existants pour l'Iran et poursuivrons le travail d'obtention des objectifs communs, bien que nous ayons des différends de caractère tactique. Rappelons les paroles du Président D.A.Medvédev à la rencontre avec les participants du Forum de Valdaï le 12 septembre sur l'inopportunité de l'instauration de nouvelles sanctions contre l'Iran. Il existe actuellement une réelle chance pour le travail diplomatique ultérieur, ce que confirme l'AIEA, à laquelle appartient le mot décisif dans les «affaires nucléaires». Donc, nous ne voyons aucun «feu», qui exigerait en pleine semaine fournie au maximum de l'Assemblée Générale de l'ONU, de «laisser tomber» tout le reste et se rencontrer d'urgence pour discuter le programme nucléaire iranien. Au contraire, il existe des problèmes bien plus urgents – par exemple, la situation en Afghanistan et à la frontière afghano-pakistanaise, mais nos partenaires occidentaux ne se hâtent pas de discuter ce problème en commun.
On aimerait beaucoup, que Washington définisse enfin, ce qu'il attend des relations avec Moscou. S'ils veulent «punir» la Russie, c'est une chose. S'ils sont d'accord avec le fait que nous ayons des intérêts qui coïncident, qu'il faut promouvoir par les efforts conjoints, c'en est une autre. Mais, reprenant les paroles de C.Rice, on ne peut pas «avoir l'un et l'autre».
Le 23 septembre 2008