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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 27 janvier 2023

122-27-01-2023

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov avec Françoise Joly, représentante personnelle du Président de la République du Congo pour la stratégique et les négociations internationales

 

Vendredi 27 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov reçoit Françoise Joly, représentante personnelle du Président de la République du Congo pour la stratégique et les négociations internationales, en visite de travail à Moscou.

Il est prévu d'évoquer un large éventail de questions relatives à la coopération russo-congolaise dans les secteurs politique, commercial, économique, social et autres. Une attention particulière sera accordée aux projets prometteurs de coopération commerciale dans le domaine de la production et de la transformation des hydrocarbures, de l'électricité, de la construction de sites d'infrastructures.

Il est prévu d'échanger les avis sur les thèmes d'actualité régionale et mondiale, notamment le déblocage des situations de crise en Afrique, la lutte contre le terrorisme, l'extrémisme et d'autres risques et défis pour le monde contemporain.

 

Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec Bilawal Bhutto Zardari, Ministre des Affaires étrangères du Pakistan

 

Lundi 30 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec Bilawal Bhutto Zardari, Ministre des Affaires étrangères du Pakistan.

Les deux chefs de diplomatie évoqueront les relations bilatérales et l'agenda régional et international. Une attention particulière sera accordée au développement des relations commerciales et économiques.

 

Sur la crise ukrainienne

 

Le 20 janvier, une huitième réunion du "groupe de contact sur la défense à l'Ukraine" à la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne. Les résultats de cette réunion témoignent clairement de l'irresponsabilité totale de l'Occident et de son aspiration à l'escalade du conflit. Les pays de l'Otan ont confirmé qu'ils renforceraient les livraisons d'armements offensifs lourds modernes à Kiev.

Ils n'ont pitié de personne sur le territoire ukrainien. À présent il est clair qu'ils n'ont pas non plus pitié des leurs. Car les chars ne roulent pas tous seuls. Il fait les manier et entretenir. D'autant plus qu'ils n'avaient jamais été en service en Ukraine. Je peux dire ainsi: le personnel qui accompagnera ces chars, ceux qui partiront au sein de ces bataillons et brigades doivent savoir quel sort leur réservent leurs gouvernements sur l'exemple des citoyens de leurs pays et, malheureusement, de l'Ukraine tués, dont personne n'a pitié en Occident (sans parler du régime Zelenski). On mise sur eux comme de la chair à canon.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a déclaré que l'Otan n'envoyait pas en Ukraine de soldats et d'avions, qu'elle n'avait pas l'intention de devenir "partie au conflit". Nous commentons immédiatement de telles déclarations, donnons des explications et exprimons notre position officielle.

J'ai une question pour Jens Stoltenberg. Vous tenez vraiment les citoyens de l'UE et de l'Otan pour des imbéciles? Vous pensez qu'en envoyant des chars qui doivent être entretenus par des gens, en formant (notamment auprès des ambassades ukrainiennes à l'étranger) des centres de recrutement des citoyens d'autres pays, vous n'êtes toujours pas une partie au conflit? Qui êtes-vous alors? Inventez une nouvelle appellation pour vous-mêmes. Il faut une auto-identification si vous n'êtes pas une partie au conflit.

Autre chose. Travaillez entre vous, mettez-vous d'accord sur les positions, ou l'Allemagne ne fait plus partie de l'Otan? La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré que, s'avère-t-il, les pays européens, et donc l'Allemagne, sont en guerre contre la Russie. Comment peut-on faire la guerre à quelque sans être une partie au conflit? C'est quoi ces nouveaux "subterfuges" politologiques? Qui pouvez-vous tromper ainsi? Vous trompiez le peuple ukrainien pendant des années en l'impliquant dans une confrontation contre la Russie pour l'utiliser comme instrument. Vous trompiez les partenaires de négociations.

Rappelons les récentes révélations d'Angela Merkel, qui a dit qu'ils n'avaient pas l'intention de négocier et avaient besoin de temps pour "rendre l'Ukraine plus forte". Maintenant nous comprenons que non pas "rendre plus forte", mais simplement "gaver" en armes et simplement détruire l'Ukraine. Qui l'Otan veut-elle tromper? Ses citoyens?

Les citoyens de l'Otan doivent savoir: l'Alliance est entièrement impliquée dans une confrontation avec notre pays. Cette confrontation va crescendo. Nous ne l'analyserons pas. C'est du ressors des militaires concernant l'efficacité de ce qui se passe actuellement par rapport aux livraisons de chars, etc. Je trouve qu'au lieu du terme "efficacité" ils sont bien plus préoccupés par le terme "effet". Des termes qui se ressemblent, mais le sens est différent. Oui, il y a un effet: l'Europe a tressailli. Même si on cherche à la rassurer en disant que c'est simplement une "solidarité" ou un "soutien". Et bien évidemment, ils ne sont pas une partie au conflit. Mais les gens qui ont connu différents évènements historiques comprennent de quoi il s'agit et vers quoi on pousse l'Europe. Mais il y a un effet. Et l'efficacité? On elle sera mesurée par le nombre de victimes?

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a tiré un trait sur toutes les déclarations faites par le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. Le 25 janvier, en tentant un discours au Conseil de l'Europe (et non pas dans les médias où son avis aurait pu être perçu comme un point de vue personnel, en représentant officiellement son pays à ce haut niveau), elle a dit les choses telles qu'elles sont: "Nous menons une guerre contre la Russie."

L'implication directe de Washington dans la gestion de l'armée ukrainienne a été également reconnue par le président américain Joe Biden. Je laisse les experts (surtout médicaux) juger dans quelle mesure il était conscient de ses propos. Mais il l'a dit et cela n'a pas été remis en question par la brigade de ses porte-paroles et spécialistes de "communication". Il a dit et même annoncé qu'"à l'approche du printemps une contre-offensive de l'armée ukrainienne se prépare".

Qui prend les décisions de ce qui se passe à Kiev? Nous comprenons que ce n'est pas Vladimir Zelenski. Même s'il fait semblant de prendre ces décisions. Mais non. Le président américain vient de dire ce qui l'attend au printemps. Apparemment, une nouvelle cargaison d'armes américaines pour 2,5 milliards de dollars est appelée à y contribuer. Elle inclut du matériel blindé, de l'artillerie et des munitions.

La réunion de Ramstein a donné le départ à la formation d'une "coalition blindée". Ceux qui ont provoqué toute cette "pagaille" en Ukraine en rêvaient depuis longtemps, sa création était exigée par les faucons les plus enragés et évidemment Kiev. Ils sont ensemble, après tout. Ils ont un véritable complot d'envergure pour se partager l'argent alloué pour "défendre la démocratie". Puis tout a explosé et le monde entier a vu ce terrible réseau. Ce n'est même pas de la corruption, c'est un terrible mélange de partage et de répartition d'immenses sommes d'argent. Si le président américain sait ce que le régime de Kiev fera au printemps ou fans quelques mois, ne savait-il pas où va l'argent et les moyens envoyés au régime de Kiev? Il le savait. C'est un complot de niveau international pour retirer des fonds et les repartir entre les participants à ce "réseau sanglant".

Je rappelle que tout a commencé avec Londres, qui avait promis plus tôt d'allouer à Kiev 14 chars Challenger 2. Son exemple a été suivi le 25 janvier par les États-Unis et l'Allemagne, rapportant leur décision de transférer plusieurs bataillons d'Abrams américains et de Leopard allemands. En même temps, Berlin a autorisé aux partenaires de l'Otan de réexporter des allemands en Ukraine. Et ils ne sont toujours pas parties au conflit? Encore une fois, veuillez formuler un avis commun de l'Otan à ce sujet. Cessez cette cacophonie et de zombifier les gens en substituant les notions et en inventant chaque jour de nouveaux termes. Dites les choses telles qu'elles sont.

Le 26 janvier dernier, Vladimir Zelenski, commentant la livraison imminente de chars, déclarait péremptoirement que Kiev allait maintenant exiger que ses alliés lui remettent des avions de combat et des missiles à longue portée. C'est ce que font généralement les "non-combattants" qui ne participent pas aux hostilités, n'est-ce pas ?

Je souligne que les équipements blindés envoyés en Ukraine sont destinés à des opérations de combat offensives. L'administration présidentielle américaine ne cache pas que ces nouvelles livraisons sont destinées à contribuer à la "libération" des territoires ukrainiens, dont la Crimée. Non, la Crimée n'est pas un territoire ukrainien. C'est un territoire russe. Il l’a été, il l'est et il le sera. Mikhaïlo Podolyak, conseiller du chef du Bureau du président de l'Ukraine, se fait l'écho de ses maîtres américains. Il n'a pas encore été renvoyé, je ne sais pas quels sont leurs intentions. Il a pris sa décision, de quoi a-t-il besoin ? Le laisseront-ils "s’échapper", le "jetteront-ils dehors" ? On l’ignore, on verra. M. Podolyak, qui reste toujours le chef du Bureau, affirme que "l'apparition de 300-400 chars occidentaux au front" permettrait au pays de passer à la "phase finale de la guerre" pour la "désoccupation". Sérieusement ? Je comprends que tout ce que disent les gens autour de Zelenski ne peut être pris au sérieux. Sa maladie est contagieuse. Mais tout n'est pas conçu pour les utilisateurs de TikTok. Il y a des gens qui comprennent vraiment la stratégie, la tactique des opérations de combat. Auparavant, il avait annoncé son intention d'utiliser les armes de l'OTAN pour frapper Moscou, Saint-Pétersbourg, Iekaterinbourg et d'autres villes russes.

Tout ceci est une preuve supplémentaire de l'intention de l'Occident d'augmenter l'enjeu dans le conflit, ce qui conduira à sa prolongation et à l'augmentation du nombre de victimes. Les masques sont tombés. Depuis longtemps, il n'est pas question d'une quelconque défense de l'Ukraine. Kiev et ses manipulateurs de l'OTAN sont prêts à tout pour infliger un maximum de dommages à notre pays.

Nous tenons à vous rappeler une fois de plus que tout armement occidental qui entre en Ukraine devient une cible légitime pour les forces armées russes. Les livraisons de chars ne changeront pas la situation en faveur de Kiev, mais elles amènent les pays occidentaux à un nouveau niveau de confrontation avec la Russie.

L'aide financière, militaire et humanitaire occidentale à l'Ukraine est à l'origine de la corruption qui se propage dans le pays. Mais la corruption est tout autre chose, lisez-le. C'est quand il y a des lois, des organismes de contrôle qui fonctionnent d'une manière ou d'une autre, qui fonctionnent, mal ou bien, de différentes manières, mais ils sont là. Et ils fonctionnent. Au moins, ils sont viables. Lesquels de ces éléments observons-nous en Ukraine ? Des lois ? Ils les réécrivent vingt fois par jour. Les organismes chargés de faire respecter la loi ? Seulement quand ils ont besoin de forcer les gens à se faire envoyer à l'abattoir. Tout le reste, ils ne le contrôlent pas depuis longtemps. Et à bien des égards, ils font le contraire : le vol et le banditisme. Il y a peut-être des institutions spéciales qui ont été créées, qui fonctionnent et qui produisent des résultats dans la lutte contre la corruption. Non, bien sûr que non. Rien n'a été créé.

Qui plus est, c'était l'un des "devoirs" donnés à Vladimir Zelenski par ses supérieurs à l'Ouest. Ils lui ont demandé verbalement à l'époque de faire attention à la corruption. Mais lui, apparemment, l'a compris d'une certaine manière, à sa façon. Apparemment, il pensait que la corruption en Ukraine pouvait être détruite en même temps que l'Ukraine elle-même et qu'il n'y avait pas d'autre moyen. Or, il ne s'agit pas de corruption au sens généralement admis du terme, mais simplement de la création pendant de nombreuses années d'une "centrale de blanchiment d'argent" permettant à l'"Occident collectif" de retirer des ressources, de détourner de l'argent et des opportunités en les virant de comptes en comptes. On en parle depuis des années et il existe des preuves concrètes de cette situation. Certes, le mot "corruption" est prononcé. Mais mettons-le avec un petit astérisque pour ajouter une note en bas de page et disons que dans le contexte de l'Ukraine, c'est du vrai banditisme.

L'aide occidentale est un "système sanguin", un terreau pour un banditisme florissant. L'ampleur de cette corruption défie actuellement toute analyse. C'est tellement hors norme. Il s'agit de dizaines de milliards de dollars, d'euros, de devises diverses. Pas seulement sous la forme d'une "aide" monétaire directe, dont personne ne sait où elle va, où elle se dépose. Il est clair qu'un grand nombre de personnes sont impliquées dans ce stratagème, elles font prendre des vessies pour des lanternes aux gens alors qu’en réalité elles ne font que détourner de l'argent à l'échelle mondiale. C'est pareil avec les équipements. Une chose est écrite, une autre est livrée. Parfois, rien n'est livré du tout. C'est pourquoi les États-Unis, dans leur frénésie préélectorale, ont commencé à soulever la question d'un audit, afin de donner à ce système au moins un peu de transparence, un peu d'ordre, rédiger au moins une sorte de rapport. Après tout, il y a des élections à venir. Les gens vont demander où tout cela est passé.

Cette tendance semble inquiéter Washington, qui a envoyé la semaine dernière le directeur de la CIA, William Burns, à Kiev. Son voyage a conduit à une série de limogeages retentissants non seulement [au siège du gouvernement ukrainien] dans la rue Bankova, mais aussi dans les régions, "sur le terrain". Vladimir Zelenski a licencié Kyrylo Tymoshenko, le chef adjoint de son bureau, plusieurs dirigeants régionaux et des procureurs régionaux. De hauts fonctionnaires des agences républicaines, dont le ministère de la Défense, ont perdu leur poste. Tous sont accusés de détournement de fonds et de fraudes liées aux fonds budgétaires.

Quel détournement de fonds et quelles fraudes, de quoi parlez-vous ? Ces 20 ou 30 personnes, c'est tout ? Ce stratagème avait été élaboré avant qu'ils n'arrivent aux structures du pouvoir. En une semaine, les fonds envoyés par les pays occidentaux se retrouvaient alors dans les banques de départ. L’argent transitait par l'Ukraine et revenait sur des comptes voisins, voire parfois sur les mêmes. Et tout le monde le savait très bien. Et nous avons parlé à plusieurs reprises des hommes d'affaires importants qui vendaient des produits de luxe. Ils consultaient le "calendrier d'aide à l'Ukraine" établi par les institutions financières mondiales. Ils savaient que dès que la prochaine tranche serait allouée à l'Ukraine, ils devaient s'attendre à ce que les représentants du "beau monde" ukrainien, munis de sacs et de filets, se rendent en Europe pour acheter des articles de luxe. Personne ne le cachait. Il est vrai qu'à l'époque, il n'y avait pas le niveau de destruction que le régime de Kiev a infligé à son pays et à son peuple. Maintenant, tout est un peu différent. Parallèlement, l'échelle a augmenté.

Toutefois, ce scandale de corruption (20 à 50 personnes qui empêchaient le régime de Kiev de devenir "propre et transparent" ont été expulsées) n'a pas affecté les plans américains de soutien financier au régime de Kiev. Ce soutien se poursuivra, mais peut-être sous une surveillance plus étroite des Américains, ce qui leur donnera un moyen de pression supplémentaire sur des dirigeants ukrainiens déjà dociles. Encore une fois, cela est plus nécessaire en période pré-électorale pour montrer à quel point ils prennent le "pouls" de la situation. Le pouls n'est pas là, mais ils le prennent bel et bien.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a lancé une nouvelle attaque anti-russe. Dans un récent article pour Politico, il a commencé à argumenter sur les leçons à tirer des pourparlers avec la Russie en se basant sur l'exemple du processus de Minsk. Un vrai miracle des mensonges. Assortis de démagogie et de diverses inventions mesquines que "la Russie ne joue pas franc jeu", "imite la diplomatie" et ne respecte pas ses engagements. C'est un mensonge de la plus pure espèce, à grande échelle. La raison pour laquelle l'ensemble de cette publication n'est pas qualifié de faux délibéré est une grande question. Dmytro Kouleba a appelé à ne pas répéter "les erreurs de Minsk", qui, selon lui, devrait "servir d'exemple de la manière de ne pas négocier avec la Russie". Ceci après que l'ancienne chancelière Angela Merkel ait déclaré que pour eux, les accords de Minsk avaient été une occasion de donner du temps au régime de Kiev pour le renforcer. C'est pareil quand ils fournissent des chars, des instructeurs, ils vont en fournir encore davantage. Et ce faisant, ils disent qu'ils ne sont pas une partie au conflit. Ils ne font qu'aider. C'est la même chose en l’occurrence. Eux-mêmes n'ont pas respecté les accords de Minsk ne serait-ce que sur un seul point, et ils nous en rendent responsables. Pourtant ils ne cachent même pas le fait qu'ils n'allaient pas les mettre en œuvre. Ils se renient immédiatement, ils ne remarquent même pas ce qu'ils ont dit il y a à peine un mois, et ils recommencent tout.

Le ministre ukrainien a alors fait remarquer que tout accord hypothétique avec Moscou n'aurait qu'un seul résultat : "une guerre encore plus sanglante".

De telles maximes ne sont rien d'autre qu'une tentative de renverser la situation une fois de plus. Je vous rappelle que pendant huit ans, Kiev a négocié à Minsk (information pour Dmytro Kouleba) non pas avec la Russie mais avec le Donbass (cela a été écrit et signé, entre autres, par le président Petro Porochenko et transmis au prochain dirigeant ukrainien juste sous cette forme-là) avec la médiation de notre pays et de l'OSCE. Les accords disent exactement cela et rien d'autre. Vladimir Zelenski a commencé à dire que les accords de Minsk, tels qu'il les avait hérités, ne répondaient pas à l’"esprit du temps" et qu'en général, il ne les avait pas signés et qu'en fait, tout devrait être changé.

Dès le début, l'Ukraine n'avait pas l'intention de mettre en œuvre les accords de Minsk, comme l'ancien président Petro Porochenko, l'un de leurs auteurs et signataires, l'a publiquement admis l'année dernière (je le rappelle à Dmytro Kouleba). Selon lui, Kiev avait besoin de ces accords pour préparer la guerre contre la Russie. La même chose a été confirmée en décembre 2022 par les anciens dirigeants allemands et français, Angela Merkel et François Hollande, co-auteurs du paquet de mesures de Minsk et co-sponsors du processus de paix. N'ont-ils plus aucun ascendant sur le gouvernement ukrainien ? Se soucient-il encore de ce que disent ceux qui sont maintenant de mèche avec lui ? Encore une fois, ils devraient formuler leur position, s’écrire des notes, les consulter et se souvenir de ce qui a été dit avant-hier.

C'est pourquoi les mots de Dmytro Kouleba sur l’absence de "franc jeu", sur la "diplomatie d'imitation" et sur le "non-respect des obligations" décrivent le mieux les approches de Kiev, Berlin et Paris dans le processus de négociation. Ils ont été francs à ce sujet.

Pendant huit ans, nous vous avons dit que vous deviez mettre en œuvre les accords de Minsk, car nous en avions besoin accessoirement. C’est l'Ukraine qui en a principalement besoin. C'est cela qui garantit l'intégrité de l'État, la paix dans ce pays et la coexistence de personnes qui ont été divisées pendant de nombreuses années et contraintes de se reconvertir, qu’on a essayé de "reprogrammer" en réajustant leurs "réglages". Nous avons expliqué la nécessité, la pertinence et l'utilité pour l'Ukraine de ces mêmes accords de Minsk. Nous n'avons rien imposé par la force. C'est le résultat d'un processus de négociation avec des compromis de différentes parties. Nous avons couru après tout le monde pendant huit ans pour dire que c'était la chose même qui pouvait être un véritable miracle, qui ne permettrait pas à la situation de se dégrader et qui conduirait véritablement l'Ukraine vers des démocraties libres.

Vous vous rappelez comment ils se sont moqués du mot "fédéralisation" ? Nous nous en souvenons bien. La Suisse n'est pas un exemple pour eux et le Canada n'est pas un exemple pour eux. Ils ont leur propre façon de faire. On leur a chuchoté à Washington qu'ils sont spéciaux, différents, alternatifs, et qu'ils devaient avoir un plan alternatif, pas comme tout le monde. "N'appliquez pas les accords de Minsk", répétaient les Américains. Rappelez-vous que beaucoup ont écrit que les États-Unis s'opposaient aux accords de Minsk du mieux qu'ils pouvaient parce qu'ils ne faisaient pas partie du format Normandie et qu'ils aimeraient bien y être. Et ne prétendez pas qu'il est impossible de négocier avec Moscou.

Permettez-moi de rappeler à Dmytro Kouleba (peut-être que la prochaine fois il se souviendra au moins des éditions qui publient ses "écrits" ou lui posent des questions) le mois d'avril 2022. En avril 2022, c'est lui, un représentant du régime de Kiev et toute la "bande" de la rue Bankova qui ont refusé de poursuivre les négociations dont ils parlaient eux-mêmes.

Je peux vous assurer et vous garantir qu'après un certain temps, ils diront, comme ils l'ont fait pour les accords de Minsk, que c'est Moscou qui a refusé. Pourquoi ne le diraient-ils pas ? Ils peuvent se permettre de mentir. C'est désormais la marque de fabrique de l'"Occident collectif" que de dire des contre-vérités et de prétendre qu'il s'agit de la vérité ultime. Et à toutes les suggestions de se souvenir de ce qu'ils ont dit hier, de leur montrer leurs citations, leurs signatures, ils disent la même chose : "Nous devons penser à l'avenir et regarder devant nous. Il ne faut pas vivre dans le passé". Comme l'inoubliable Liz Truss l’a déclaré. Patientez un peu et nous allons bientôt entendre qu'il s'avère que le régime de Kiev a été trompé une fois de plus. Ils avaient voulu des négociations, mais pour une raison quelconque, on ne les leur a pas "offertes". Je vous assure, avec le temps, il apparaîtra très vite qu'ils étaient "les principaux apôtre de la paix et des négociations".

C'est maintenant, alors qu’on leur a montré des chars, qu'ils disent que certes, tout doit être résolu "sur le champ de bataille". Mais quand le problème sera "résolu", ils expliqueront alors (ceux parmi eux qui seront restés) à leurs générations futures qu'ils ont vraiment voulu la paix, des négociations, qu'ils ont supplié de leur accorder la voie de la diplomatie, mais que cela leur a été refusé. Ce sera le cas, vous le verrez.

Récemment, la population des régions russes de la RPD, de la RPL, de Kherson et de Zaporojie a assisté à une intensification de la propagande de Kiev. Les autorités ukrainiennes se sont soudainement souvenues des millions de personnes qui vivent là-bas et elles tentent de les attirer de leur côté à l'aide des médias. Pendant huit ans, ces personnes ont été des "non-humains", des "spécimens", des [êtres tombant sous la catégorie de] "valise-gare ferroviaire-Russie", et maintenant le gouvernement s’est souvenu de ses citoyens. Rappelez-vous comment Petro Porochenko a dit que ceux qui sont sous la domination du régime de Kiev (respectivement de l'Occident) étudieraient dans des écoles et des universités, recevraient une éducation, tandis que ceux qui sont là-bas, dans les régions énumérées vivraient dans des sous-sols. Comme on dit, les rêves deviennent réalité. Mais un certain "réajustement" s’est opéré. Maintenant la vie dont Porochenko avait tenté d’effrayé le peuple du Donbass est celle des habitants des autres régions de l'Ukraine. Mais c’étaient les rêves du régime de Kiev. C'est cela qu’ils ont voulu. Ils avaient un plan de paix sur la table. Une main amicale et patiente leur a été tendue pour les aider, comme elle l'avait toujours fait. Mais on leur avait dit qu'ils étaient des "penseurs alternatifs" et qu'aucun "plan de Minsk" ne leur convenait. D'autres "plans" en Occident avaient déjà été élaborés pour eux.

Il est à noter que cette "préoccupation" ostensible pour les habitants s'accompagne d'un bombardement incessant des villes et des villages. Ces mêmes habitants sont tués et des civils innocents sont blessés.

Selon les agences compétentes des nouvelles régions russes, depuis février 2022, les territoires de la RPD et de la RPL ont été bombardés par les forces armées ukrainiennes près de 16 000 fois. Est-ce ainsi qu'ils "se préoccupent" de leurs citoyens ? L'armée ukrainienne a tiré 105 000 munitions d'artillerie de gros calibre. Les frappes d'artillerie dans les républiques de Donetsk et de Lougansk et dans les zones libérées des régions de Kherson et de Zaporojie en 2022 ont tué 4 574 civils, dont 153 enfants, tandis que plusieurs milliers de personnes, dont 279 enfants, ont été blessées.

Kiev n'a jamais eu besoin de ces gens. Bien sûr, si seulement ils s'étaient refaits, s'ils avaient juré allégeance à ce qu'ils avaient toujours considéré comme étranger, non seulement nuisible, mais mortel pour eux-mêmes. En tant que "spécimens", obéissant en silence et sans rechigner à la volonté du maître. Depuis des années, vous ne cessez pas de répéter que c'est le régime de Kiev qui mènera l'Ukraine à la liberté. Vous n'avez aucune idée de ce qu'est la liberté. La liberté, c'est de parler sa propre langue, c'est d'être indépendant des opinions qui vous sont imposées de force, vous obligeant à renier vos propres ancêtres. La liberté, ce n'est pas l'anarchie et le meurtre de vos propres journalistes, ce n'est pas l'intimidation des gens, cela ne signifie pas brûler les citoyens de votre propre pays sous les acclamations de la foule. La liberté est la capacité de refuser d'appeler l'un des éléments ci-dessus normal, même si vous vous rendez compte que vous risquez votre vie.

Encore une fois, le régime de Kiev n'a jamais eu besoin de ces personnes en tant que libres et en tant qu'êtres humains en général. Il était important de déstabiliser la situation sociale, de provoquer des sentiments anti-russes. Cependant, ces plans n'étaient pas destinés à se réaliser. En septembre 2022, les habitants de ces régions ont fait un choix conscient et libre en faveur de la Russie (ce n'est pas la première fois !). La première fois, c'était en 2014. Maintenant, cela a été fait à nouveau. Entre 2014 et 2022, ces personnes n'ont pas attendu langoureusement de voir quand tout cela se mettrait en place. C'était une lutte pour des décisions de principe qu'elles ont prises conformément aux normes du droit national ukrainien, du droit international, de la conscience et de l'honneur. En septembre 2022, elles ont fait un choix conscient et libre en faveur de la Russie, qui sera en mesure de les protéger de manière fiable contre les actions des néonazis ukrainiens.

Les gens s’amusent souvent maintenant, en demandant, où sont les nazis là-bas. Quelqu’un a une croix gammée tatouée ? Eh bien, ce sont juste  des erreurs de jeunesse. Nous entendons cela régulièrement. La glorification de certaines personnalités historiques ? C'est parce qu'elles ont, entre autres, "aimé" l'Ukraine de façon particulière.

J'ai récemment lu un article (je vous fournirai plus d'informations) sur la façon dont Lvov avait émis des timbres à la gloire de la division SS Galicie. Si vous ne les avez pas vus, jetez-y un coup d'œil. Des timbres-poste officiels. Il y a un uniforme SS là. Aujourd’hui, en 2023. Maintenant.

Nous en reparlerons dans le contexte du fait que de nombreux pays célèbrent la journée de commémoration de l'Holocauste, établie par une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies. Or à Lvov, des timbres ont été émis sur lesquels figurent des personnalités historiques de la division SS Galice dans ce même uniforme, qui a été maudit, anathématisé non seulement au sens spirituel et moral du terme, mais aussi lors du Tribunal de Nuremberg.

Ces faits confirment que l'"Occident collectif" est déterminé à affronter la Russie et ne voit aucune limite morale à quoi que ce soit. Si le mensonge peut leur être utile, ils vont mentir. S’il faut fournir des armes afin de porter l'escalade à un niveau supérieur, alors ils le feront. Si plus de personnes doivent être sacrifiées, alors ils le feront. De leur point de vue, c'est la bonne chose, la norme. C'est ce que ça devrait être. Parce qu'ils sont le "beau jardin" et que tous les autres sont la "jungle".

Néanmoins, les États-Unis et leurs alliés auront beau essayer d'armer Kiev, de faire durer les combats, de fermer les yeux sur ses crimes odieux, ils n'y parviendront pas.

 

À propos de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste

 

Le 27 janvier, aujourd'hui, mais seulement en 1945 – il y a 78 ans – le camp de concentration nazi d'Auschwitz-Birkenau a été libéré par les troupes soviétiques. Le tristement célèbre Auschwitz. En 2005, par une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, dont notre pays, la Russie, était l'un des co-auteurs, ce jour a été déclaré Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

La Seconde Guerre mondiale est la plus grande tragédie militaire de l'histoire de la civilisation qui a apporté des souffrances sans précédent à l'humanité, et l'Holocauste en est l'une des pages les plus tristes.

Il fait partie de la Seconde Guerre mondiale. Par son ampleur et sa brutalité, l'Holocauste se classe parmi les pires crimes contre l'humanité. Aujourd'hui, 78 ans après la fin de la guerre, nous pleurons encore les millions de personnes qui ont subi l'enfer des camps de concentration et des ghettos nazis : Juifs, Roms, Slaves. La mémoire de ces victimes et de ceux qui ont libéré le monde du fléau du nazisme au prix de leur vie doit rester sacrée et être transmise de génération en génération.

Ces dernières années, nous avons été de plus en plus confrontés à des manifestations d'antisémitisme, d'intolérance raciale et de nationalisme agressif. Nous constatons une propagation plus intense des idées misanthropiques, l'activité accrue de divers types de radicaux et les tentatives de diviser les États et les sociétés selon des lignes ethniques ou confessionnelles. Tout cela menace les principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l'homme dans leur meilleure et véritable essence, la sécurité et la stabilité internationales. Oublier les leçons de l'histoire peut conduire à une répétition des tragédies.

On peut le voir. Les chambres à gaz étaient alors et la Maison des syndicats à Odessa est maintenant. L’idée est la même : détruire les dissidents de la manière la plus brutale qui soit, par des moyens de bord, et s'en réjouir. Puis ne permettre aucun remords. C'est la même chose, c'est juste que 78 ans se sont écoulés depuis que l'Armée rouge avait libéré Auschwitz et que le monde avait vu quelle machine de mort c'était.

Je veux dire que d'humanité a "fabriqué" par la suite beaucoup de thrillers, de films d'horreur, de films d'épouvante. En ce sens, Hollywood a fait preuve de merveilles d'ingéniosité : costumes, effets spéciaux, maquillages – mais rien ne peut être comparé en puissance aux images de ce que les soldats de l'Armée rouge ont vu à Auschwitz. Jetez un coup d'œil. Mettez cela sur la table devant vous, parlez-en à vos familles, à vos enfants, parlez-leur. Après tout, l'État et le gouvernement ne sont pas les seuls à devoir parler de ces sujets. Quelque chose devrait remuer quelque part à l'intérieur, là où on dit que se trouve notre âme. Quelque chose devrait nous émouvoir maintenant, y compris en ce jour. Il y a beaucoup d'autres jours pour cela, mais parlons en simplement et souvenons-nous en d'une manière humaine aujourd’hui. Sans politique. Sans prendre parti pour l'un ou l'autre, mais en se souvenant simplement, comme c'était il y a 78 ans.

Il est de notre devoir commun de tout faire pour que des crimes tels que celui que je viens de mentionner ne se reproduisent plus jamais. Nous devons chérir la mémoire sacrée des événements de la Seconde Guerre mondiale, résister fermement à toute tentative de réécriture de l'histoire (et il y en a), de révision de la contribution de notre pays à la Grande Victoire, et défendre l'honneur, la dignité et la bonne réputation des vivants et des morts.

Je pense sincèrement que la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie au nom de ceux qui ont été bafoués ne mérite pas moins d'être honorée.

Le travail systématique pour contrer la glorification du nazisme doit rester une priorité importante de l'agenda international. La Russie continuera à s'opposer activement à la révision des résultats de la Seconde Guerre mondiale et à s'opposer au néonazisme, à l'extrémisme et à l'intolérance religieuse.

 

À propos des événements de la semaine de commémoration des victimes de l'Holocauste

 

Je voudrais vous parler de certains événements qui se déroulent dans notre pays à l'occasion du 27 janvier.

Du 16 au 31 janvier 2023, un cycle d'événements annuels se déroule à Moscou et dans les régions de Russie pour marquer la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, le 27 janvier, et la libération du camp de la mort d'Auschwitz par l'Armée rouge, le même jour en 1945.

Cette année, l'événement officiel le plus important sera l'ouverture, à la Douma de Moscou, le 27 janvier, de l'exposition documentaire historique "Holocauste : destruction, résistance, salut" préparée par le Centre de l'Holocauste en coopération avec le Congrès juif russe (RJC).

L'événement principal est la soirée commémorative "Le gardien de la mémoire" qui a eu lieu hier, le 26 janvier, au théâtre musical Stanislavski et Nemirovitch-Dantchenko.

L'événement central cinématographique a été la projection et la discussion à la Maison des peuples de Russie, le 25 janvier, du film documentaire d'animation "263 nuits", qui raconte l'histoire des 26 Juifs prisonniers du ghetto de Minsk qui ont miraculeusement échappé à l'Holocauste.

Traditionnellement, les écoles de la plupart des régions russes ont des cours sur ce sujet. Le ministère de l'Education de la Fédération de Russie a rappelé auparavant dans sa lettre adressée au Congrès juif russe que "conformément au concept d'enseignement du cours "Histoire de la Russie" dans les établissements d'enseignement de la Fédération de Russie et au programme de base type pour l'enseignement secondaire général, l'Holocauste est un sujet d'enseignement obligatoire."

Pendant la "Semaine de commémoration", une action internationale "We remember" (Nous nous souvenons) aura également lieu sur les réseaux sociaux, unissant ceux qui s'opposent à toutes les formes de xénophobie.

"La semaine de commémoration est organisée en Russie au niveau fédéral depuis 2015. En 2022, plus d'un millier d'événements commémoratifs, culturels, éducatifs et de sensibilisation ont eu lieu dans 82 régions de notre pays.

 

Sur la demande du ministère néerlandais des Affaires étrangères à l'ambassade de Russie à La Haye de s'abstenir de participer aux événements commémoratifs de l'Holocauste

 

Aujourd'hui, le 27 janvier est la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste et des événements commémoratifs se dérouleront dans de nombreux pays dont les Pays-Bas. Malheureusement, ce pays est le "chef de file" des "innovations" anti-russes et anti-historiques, qui a décidé de reformater la vérité historique.

Le ministère des Affaires étrangères local a exigé que l'ambassade de Russie s'abstienne de participer à la cérémonie commémorative organisée par l'association néerlandaise, Auschwitz-Committee à Amsterdam le 29 janvier de cette année. En outre, la Haye officielle a décidé de faire pression sur les organisateurs de l'événement pour qu'ils retirent l'invitation précédemment adressée aux représentants diplomatiques russes.

Une invitation similaire avait été envoyée à notre ambassade par le Centre culturel juif d'études yiddish de La Haye (CHAJ), mais elle a également été retirée à la suite d'un appel des autorités.

On a beau nous assurer que le rôle décisif de l'Union soviétique dans la défaite de l'Allemagne hitlérienne et la libération de l'Europe du fascisme est rappelé aux Pays-Bas, les faits disent le contraire. Quoi d'autre allez-vous inventer ? Que ce n'est pas l'Armée rouge qui a libéré Auschwitz ? Où cela nous mènera-t-il ? Qu'est-ce que c'était : un débarquement d'intelligence extraterrestre, des représentants d'autres continents qui ont soudainement fait irruption et ont libéré le camp ? Que peut-on imaginer d'autre pour interdire la participation aux événements d'un pays qui s'efforce depuis des décennies de défendre la mémoire des héros qui ont libéré Auschwitz ?

J'ai une question à poser aux Pays-Bas et aux fonctionnaires du ministère néerlandais des Affaires étrangères : dites-moi, si vous avez tant de principes dans vos évaluation, vous êtes-vous prononcés une seule fois, rien qu'une fois, contre la démolition des monuments et la profanation des tombes de ceux qui ont libéré ces camps de concentration ? En avez-vous déjà parlé à vos voisins d'Europe, de l'UE et de l'OTAN – du caractère inacceptable de déformer l'histoire, de se moquer de la mémoire de ceux qui ont libéré ceux qui avaient été torturés là-bas au prix de leur vie ? Jamais. Pas une seule fois. Je pense qu'ils ne savent pas qu'un "ouragan" a balayé l'Europe et a démoli ces monuments. Seulement, ce n'était pas spontané, c'était politique.

Pensez-y. Alors qu'il ne reste presque plus de personnes ayant participé à ces événements et pouvant défendre cette vérité parce qu'elles en étaient des témoins, les Pays-Bas ont jugé "inapproprié" d'honorer les exploits des soldats de l'Armée rouge qui avaient libéré les prisonniers d'Auschwitz et d'autres camps de concentration pour des raisons de la conjoncture politique. Ce n'est pas une simple contre-vérité mais une trahison ou un blasphème. Il s'agit d'une perversion de l'essence de notre civilisation, qui en sape les fondements. Après cela, il est embarrassant de demander : en quoi croyez-vous alors ? Et cette campagne disgracieuse de réécriture de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, qui fait partie de cette bacchanale politique, a déjà impliqué le ministère néerlandais des Affaires étrangères lui-même.

Depuis de nombreuses années, nous avons vu comment, dans plusieurs capitales européennes, la mémoire des libérateurs qui avaient payé de leur vie la libération de l'Europe du fascisme a été salie, comment les criminels hitlériens et leurs complices tels que Bandera et Choukhevytch ont été glorifiés, comment la vérité a été délibérément déformée sur ceux qui avaient ouvert les portes de l'usine de la mort nazie d'Auschwitz et avaient donné au monde une autre chance de survie et comment les 27 millions de vies de citoyens soviétiques perdues pendant la Seconde Guerre mondiale ont été reléguées aux oubliettes.

C'était une négligence historique criminelle qui, à bien des égards, préfigurait les événements d'aujourd'hui. La réécriture de l'histoire a permis d'oublier complètement ses leçons, ses héros et anti-héros.

Notre devoir est de garder la mémoire des victimes de ces terribles événements, d'honorer ceux qui ont libéré le monde de ces horreurs au prix de leur vie. Nous l'avons toujours dit et continuons à le dire. Ce n'est pas la position d'aujourd'hui.

 

Sur la situation liée à l'arrestation en Lettonie de Marat Kasem, rédacteur en chef du portail Sputnik Lietuva

 

Je rappelle que le régime letton l'a soumis (et l’avais soumis pendant de nombreuses années) aux plus sévères persécutions pour ses activités professionnelles. Nous faisons tout notre possible pour le faire sortir du cachot letton. Toute personne qui comprend ce dont nous parlons ne peut se satisfaire d'autre chose que de la libération de M. Kasem et de l'abandon des accusations forgées de toutes pièces à son encontre.

La semaine dernière, l'avocat de M. Kasem a indiqué qu'un tribunal de Riga avait refusé d'accéder à sa demande de libération, qualifiant sa décision de définitive et non susceptible d'appel au niveau national. C'est une nouvelle manifestation de l'arbitraire vindicatif de l'appareil punitif letton qui règle ses comptes avec un journaliste qui ne veut pas trahir ses convictions. Il n'y a pas d'autre mot pour le dire.

La véritable essence de l'État letton est bien décrite par les circonstances dans lesquelles la terrible "vendetta" a eu lieu. Le service de sécurité n'a pas manqué de profiter de l’arrivée de M. Kasem à Riga pour rendre visite à sa grand-mère malade. Elle est morte. Immédiatement après la mort de Taïssia Ilyinitchna, qui n'a pas supporté la nouvelle de son arrestation, les problèmes de santé de Marat [Kasem] se sont aggravés de façon dramatique, ce qui n'a toutefois pas incité la pseudo-justice de Riga à faire preuve... je ne dirais même pas de pitié. La pitié n’a rien à voir là-dedans. Il y a une loi, et il y a des normes dont les pays baltes parlent constamment à tout le monde comme étant leurs principaux buts et objectifs de développement. C'était un bon exemple pour prouver que la démocratie n'est pas une coquille vide, ni une forme de contrôlabilité politique de ces pays depuis Washington. Les conditions de sa détention et le manquement aux obligation [de l’Etat] de fournir des soins médicaux en temps utile qualifient cette attitude d'inhumaine, à la limite de la torture.

Nous exigeons la libération immédiate de M. Kasem et insistons pour que toutes les instances internationales compétentes réagissent à ce manquement flagrant aux obligations en matière de droits de l'homme de la part de Riga.

 

Sur l'anniversaire des événements de 1999 à Račak

 

Un autre sujet "surprenant". Vous voyez comment se sont intensifiées les attaques de l'"Occident collectif" contre le pays qu'ils aiment en paroles, dont ils se soucient et qu'ils veulent inclure dans leurs rangs dès que possible. Mais ils ne l'incluent pas "de peu" et font juste le contraire. Là, je parle de la Serbie.

Nous assistons à une nouvelle vague de propagande anti-serbe dans les médias occidentaux et des Balkans à l'occasion de l'anniversaire des événements qui se sont déroulés au plus fort du conflit du Kosovo dans le village de Račak. La même chose qui se passe actuellement en Ukraine : les mêmes méthodes, les mêmes techniques. Prendre la vérité, la jeter, mettre un mensonge à sa place et dire que c'est la vérité.

Je rappelle, le 15 janvier 1999, alors qu'elle tentait d’appréhender un groupe de terroristes de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK), la police serbe a fait l'objet d'une attaque armée et a riposté, abattants quelques dizaines de combattants terroristes. Cependant, immédiatement, à l'instigation du chef de la mission de vérification de l'OSCE au Kosovo, l'Américain William Walker, une version "créative" de ce qui s'est passé est née, selon laquelle les bandits albanais se sont "soudainement" transformés en civils et les forces de sécurité serbes en "tueurs impitoyables", qui auraient massacré des innocents.

Avec cette falsification, on a commencé à faire des Serbes des criminels de guerre. Tout se ressemble, c'est pareil, sauf que l'échelle et les moyens technologiques sont différents. Sinon, c'est fondamentalement la même chose : trahison et tromperie. Les Serbes sont accusés de crimes de guerre et commencent à faire l'objet d'une condamnation universelle. En quelques heures, cette interprétation perverse, reprise, comme sur un ordre, par les principales agences de presse mondiales, est devenue, comme on dit, universellement acceptée en Occident, et certainement pas sujette à questionnement ou à critique. Un lavage de cerveau actif de l'opinion publique internationale a été lancé pour justifier les plans d'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie, qui a été déclenchée deux mois plus tard. Classique. Ensuite, le même schéma sera copié-collé en Irak. D'abord la fameuse "fiole", puis les bombardements et les années d'occupation. Washington avait désespérément besoin d'une excuse pour une intervention armée et en a créé une elle-même. Comme ils le font toujours partout.

"Le massacre de Račak" est si éloigné (dans sa version de propagande occidentale) de la réalité que même le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), malgré toute son attitude manifestement anti-serbe, n'a pas trouvé de base probante pour tenir quiconque pour responsable de cet épisode. En 2006, la Chambre de première instance du TPIY a interdit toute divulgation de témoignages sur l'incident.

L'histoire de l’équipe médico-légale l'Union Européenne, dirigée par l'expert finlandais Helena Ranta, qui a travaillé à Račak est également révélatrice. Leur rapport final, qui a été envoyé au TPIY, n'a toujours pas été rendu public. Qu'y a-t-il à cacher ?

Apparemment, la même chose que ce qui est dissimulé dans les documents sur l'affaire de l'empoisonnement d’Alexeï Navalny, qui nous est attribué, au "Novitchok" qui est pourtant utilisé partout dans le monde. Pas une seule des questions que nous avons posées n'a reçu de réponse. Il s'agissait bien de documents officiels remis par les forces de l'ordre et nos représentations à l’étranger à divers pays, leur demandant de clarifier ce qui s'est réellement passé. La même chose. Aucune information ne nous est parvenue.

Dois-je vous rappeler les Nord Streams ? Le monde a appris, pratiquement en direct, des explosions visant l'infrastructure civile fournissant de l'énergie au continent européen. Et alors ? Immédiatement, notre pays se voit refuser la participation à une enquête internationale. La vérité doit être trouvée, mais dans les coulisses. Tout le monde ne peut pas être admis.

Et le Boeing malaisien ? N'est-ce pas ce qui s'est passé lorsqu'il a été abattu dans le ciel de l'Ukraine ? Vous vous en souvenez ? Qui n'a pas été invité ? Je ne parle même pas de la Russie. Même la Malaisie n'a pas été invitée. Il a fallu un mois pour qu'elle soit autorisée à enquêter sur ce qui s'est passé là-bas. C'est quand même curieux, le Boeing est malaisien, mais la Malaisie n'est pas admise. Comment est-ce possible ? Alors, en voilà un exemple. Il existe un rapport, un rapport médico-légal rédigé par une structure juridique internationale créé spécifiquement pour enquêter sur ces crimes. Mais il n'est pas rendu public. Où est le problème ? Il ne s'est pas écoulé assez d'années ? Il faut que, comme pour la Seconde Guerre mondiale, les générations de témoins aient disparu et qu'il soit possible de sortir n'importe quel bout de papier et de dire qu'il en était ainsi, alors que les personnes qui ont signé ces documents, les experts médico-légaux eux-mêmes ne seront pas en mesure de répondre à des questions demandant des éclaircissements ? Ils ne seront tout simplement plus en vie. Est-ce que c'est ce qu’ils attendent ? Ce n’est pas neuf non plus, la méthodologie est bien connue.

Pour sa part, la chef l’équipe médico-légale à Račak, après plusieurs années de silence, a avoué que, pendant la préparation du document, elle avait subi des pressions de la part du ministère finlandais des Affaires étrangères et de W. Walker, qui était furieux (littéralement : il a cassé et jeté un crayon sur elle) lorsqu'elle a refusé de mettre les conclusions dénigrant les Serbes dans le rapport sous sa dictée. Voilà pourquoi les conclusions qui nous sommes présentées ne sont pas contenues dans les documents du TPIY ou les rapports médico-légaux. Voilà pourquoi les gens croient les produits d'Hollywood, les matériaux des "enquêtes documentaires" des chaînes de télévision américaines. C'est pourtant très simple : voyons ce qu’il y a dans les documents. Pour ce faire, ils doivent être déclassifiés. Je ne sais pas s'ils portent la mention "confidentiel", mais au moins, publiez-les.

Aujourd'hui, W. Walker est un favori des Albanais, un invité d'honneur à Tirana et à Pristina. En Albanie, il a été décoré d'un ordre, au Kosovo il a été appelé "ambassadeur de la vérité". Il prépare la publication d'un livre sur le "massacre" de Račak, et ceci aux dépens des Kosovars reconnaissants qui lui allouent 70 000 euros du budget. Bien sûr, quelqu'un leur a d'abord donné ces 70 000 euros, la même source, la "citadelle de la vérité", et ensuite ils utilisent cet argent pour sponsoriser de tels matériaux à leur discrétion.

Mais à qui faisons-nous face en réalité ? Un provocateur cynique qui a abusé de son statut de représentant de l'OSCE et s'est arrogé le droit exclusif d'interpréter les événements. Il a affirmé avec arrogance que c’est lui que le monde le croirait de toute façon et non les faits objectifs. Il continue à blanchir publiquement les dirigeants de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK) et à faire porter aux seuls Serbes la responsabilité des crimes de guerre commis au Kosovo.

Non seulement Walker a délibérément et profondément violé le mandat de l'observateur international, mais il a également révélé au monde les méthodes typiquement américaines de falsification des faits et de déformation de la réalité.

Nous pensions tous (je pense, le monde entier) qu'après la guerre froide, après la confrontation des systèmes, lorsque les pays ont déclaré haut et fort qu'ils voulaient entamer une nouvelle ère de paix, de confiance, d'égalité, de non-conflit et de non-provocation, il n'y aurait plus besoin d'une telle méthodologie. Que cela restera comme un vestige de ces hostilités "froides". Le monde s’est cruellement trompé.

Dans les années 1980, il y avait vraiment une chance pour un redémarrage mondial. Il ne s'est produit qu'en paroles. Cela s'est passé en plusieurs étapes avec des poignées de main, des sourires, des boutons. Tout le monde a pensé que lorsque Hillary Clinton a donné à Sergueï Lavrov un bouton qui disait "reset" (tandis qu’en réalité, l’inscription voulait dire "surcharge" en russe), c'était un accident. Il s'avère que c'était une prophétie.

Malheureusement, cette anti-tradition occidentale est bien vivante aujourd'hui : un scénario similaire s'est joué en Ukraine sous nos yeux.

La provocation de Račak restera à jamais une tache honteuse sur la réputation des États-Unis et de leurs alliés, une manifestation de serbophobie pathologique. Ni la Russie, ni la Serbie ne l'oublieront jamais. 

 

Sur la révocation de la réhabilitation des criminels de guerre japonais

 

Sur le délai de prescription. Nous souhaitons apporter quelques éléments d’actualité sur les crimes du militarisme japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, qui, comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, sont imprescriptibles. Les procédures en la matière se poursuivent en vue de punir tous les responsables.

Le Bureau du Procureur général de la Fédération de Russie a officiellement annoncé les décisions rendues en 2022 visant à annuler les réhabilitations judiciaires antérieures des ressortissants japonais suivants : S.Akikusa, R. Soejima et T. Mineki. Ils étaient des chefs du renseignement militaire pendant la guerre et ont participé à des activités subversives contre l'Union soviétique.

Le réexamen des décisions judiciaires en cassation et dans le cadre d’un contrôle judiciaire a permis de constater que les personnes en question n'étaient pas susceptibles de réhabilitation et que leur culpabilité avait été pleinement prouvée.

 

Sur la situation autour de la Maison russe des sciences et de la culture à Berlin

 

Les autorités de la République fédérale d'Allemagne, suivant leur cap antirusse (la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock avait bien déclaré qu'ils étaient en guerre contre nous), ont commencé à prendre des mesures pour restreindre les activités de la Maison russe des sciences et de la culture de Berlin. En décembre 2022, ses comptes dans les banques allemandes ont été gelés. Le 20 janvier, on a appris que le bureau du procureur de Berlin avait initié une certaine procédure de contrôle de la Maison russe.

Ainsi, la partie allemande viole de manière flagrante les dispositions de l'accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement de la République fédérale d'Allemagne sur les activités des centres culturels et d'information du 4 février 2011, qui réglemente notamment les activités de la Maison russe, ainsi que celles du Goethe Institut en Russie.

On comprend bien que maintenant, alors que la ministre de la République fédérale d'Allemagne a annoncé que son pays menait une guerre contre la Russie, ils se soucient très peu des dispositions légales. Les questions culturelles ne sont plus à l’ordre du jour.

La partie allemande doit comprendre que si la situation relative à la Maison russe des sciences et de la culture à Berlin ne se normalise pas, les représailles contre les antennes du Goethe Institut à Moscou, Saint-Pétersbourg et Novossibirsk ne se feront pas attendre.

Il me semble que l'ambassadeur allemand en Russie doit avoir quelque chose à dire aux questions qui surgissent ici et là sur la position du Berlin officiel. Je ne demande pas qui, à Berlin, prend les décisions. Ceci a déjà été annoncé officiellement.

Nous attendons de l'ambassadeur allemand en Russie qu'il donne des explications appropriées sur la position de son pays sur cette question. Hier, le ministère allemand des Affaires étrangères a commencé à publier autre chose. Mais le ministère allemand des Affaires étrangères est une structure qui est placée sous l’autorité directe du ministre allemand des Affaires étrangères. Alors comment est-ce possible ? La ministre parle d'une chose, et le ministère des Affaires étrangères d'une autre. Dans le même temps, nous voyons beaucoup de choses de ce genre en Occident. Aussi il serait souhaitable d'entendre officiellement les explications de la partie allemande par l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne en Russie.

 

Sur les refus d'embarquement de ressortissants russes se rendant dans des pays tiers via les aéroports d'Istanbul

 

Récemment, les citoyens russes se rendant dans des pays tiers via les aéroports d'Istanbul se sont vus de plus en plus souvent refuser l'embarquement sur des vols exploités par Turkish Airlines et des compagnies aériennes européennes (KLM et Lufthansa). Selon les informations reçues par le Consulat général de Russie à Istanbul dans le cadre de l'assistance apportée aux citoyens russes, ces difficultés surviennent malgré la présence de tous les documents nécessaires, principalement en raison des décisions des autorités du pays de transit (le plus souvent il s’agit des aéroports allemands, notamment celui de Francfort-sur-le-Main, et néerlandais, dont celui d'Amsterdam) ou de la destination finale, qui seraient guidées par des instructions et des documents réglementaires internes.

À cet égard, le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie rappelle que les ressortissants russes doivent contacter au préalable, avant leur départ de Russie, la compagnie aérienne afin d'obtenir la confirmation qu'ils seront admis à bord sur l'ensemble du trajet et, si nécessaire, se renseigner auprès des représentations des États (de transit ou de destination finale) en Russie pour savoir s'il n'y a pas d'obstacles aux vols de transit/à l'entrée dans ces pays.

 

Sur le 25e anniversaire de la signature de l'Accord sur la station spatiale internationale

 

Il convient de mentionner une date moins triste. Le 29 janvier de cette année marque le 25e anniversaire de la signature de l'accord intergouvernemental entre la Russie, les États-Unis, les États membres de l'Agence spatiale européenne, le Canada et le Japon pour la création de la Station spatiale internationale (ISS). Quelques mois seulement après cet événement marquant, notre pays a mis sur orbite le bloc "Zaria", premier élément de la station.

Aujourd'hui, un quart de siècle plus tard, l'ISS reste le plus grand projet multinational d'exploration spatiale. Ses capacités en tant que laboratoire scientifique unique permettent de réaliser un large éventail de tâches scientifiques et appliquées dans l'intérêt de l'humanité tout entière. La Russie continue de jouer un rôle clé dans le programme de l'ISS.

L'expérience que nous avons acquise au cours des années d'exploitation réussie de l'ISS constitue une bonne base pour le développement ultérieur d'une coopération mutuellement bénéfique et équitable dans l'espace avec tous les partenaires intéressés.

 

Réunions de politique étrangère à la mémoire de Vitali Tchourkine

 

Le premier forum de la jeunesse "Rencontres de politique étrangère à la mémoire de Vitali Tchourkine", organisé par le Fonds Gortchakov de soutien à la diplomatie publique, se tiendra à Moscou du 20 au 22 février. Le projet vise à préserver la mémoire de Vitali Tchourkine, à mettre en pratique son héritage dans le domaine de la politique étrangère, ainsi qu'à développer les activités de recherche des jeunes scientifiques et à préserver les liens scientifiques entre les universités et les groupes de réflexion.

L'événement rassemblera de jeunes spécialistes internationaux âgés de 18 à 35 ans, originaires de Russie et de l'étranger. Le programme comprendra des rencontres avec des personnalités étatiques et publiques, des conférences, des tables rondes, des débats d'experts et une partie interactive.

Les demandes de participation au Forum seront acceptées jusqu'au 29 janvier.

Et pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de lire les mémoires de Tchourkine, écrites de son vivant et publiées après sa disparition, je leur recommande de le faire. Elles intéresseront ceux qui ont choisi la diplomatie comme leur spécialité, les historiens et le grand public.

 

Sur le 80e anniversaire de la fin de la bataille de Stalingrad

 

Le 2 février 1943, la bataille de Stalingrad prend fin, changeant l'histoire et inversant le cours de la Seconde Guerre mondiale.

Parlant justement des chars. Pas les chars venant du cyber-sport, mais de l'histoire. Des chars allemands.

À la fin du mois de janvier 1943, le groupement allemand de plus de 330 000 personnes, après des combats acharnés, est réduit à un petit territoire dans les ruines de Stalingrad et complètement liquidé le 2 février.

La bataille de Stalingrad a été une démonstration éclatante du courage, de la force d'âme et de la volonté de sacrifice de tous les peuples de l'URSS, qui ont déjoué les plans criminels et haineux des nazis et empêché une catastrophe mondiale. En l'honneur de la défense héroïque de la ville, le gouvernement soviétique a créé, le 22 décembre 1942, une médaille "Pour la défense de Stalingrad", qui a été décernée à plus de 700 000 participants à la bataille. 112 personnes qui se sont le plus distinguées sont devenus des Héros de l'Union soviétique.

L'exploit des soldats soviétiques a provoqué une réaction enthousiaste à l'étranger et a renforcé le prestige international de notre pays. Le 5 février 1943, trois jours après la fin de la bataille de Stalingrad, le président américain Franklin Roosevelt l'a qualifiée de combat épique, dont l'issue décisive est célébrée par tous les Américains. Dans une lettre qu'il a ensuite envoyée à Stalingrad au nom du peuple américain, il a souligné que la "force d'esprit et le dévouement" des vaillants défenseurs de la ville "inspireront à jamais le cœur de tous les hommes libres".

Et je voudrais dire que tous ceux qui se trouveront un jour dans cette ville qui a défendu notre patrie, l'histoire future de notre pays et a inscrit à jamais son nom dans l’éternité (oui, il se trouve que la ville a changé de nom plusieurs fois, mais nous savons tous de quoi nous parlons), qu’ils ne manquent pas de parcourir tous les lieux associés à cette bataille : musées, monuments. Le grand exploit a trouvé un grand écho, immortalisé dans ces monuments, sculptures et mémoriaux fantastiques et inoubliables. Vous comprendrez que l'histoire peut prendre vie de cette façon.

Le 21 février 1943, le roi George VI a envoyé un télégramme à Mikhaïl Kalinine, président du Présidium du Soviet suprême de l'URSS, dans lequel il déclarait : "Aujourd'hui, mes peuples et moi-même nous joignons aux peuples de l'Union soviétique pour rendre un hommage sincère aux qualités héroïques et à la direction remarquable grâce auxquelles l'Armée rouge, dans sa lutte contre nos ennemis communs, a écrit de nouvelles pages de l'histoire avec ses glorieuses victoires. La résistance acharnée de Stalingrad a renversé le cours des événements et a été le signe avant-coureur de coups écrasants qui ont semé la confusion chez les ennemis de la civilisation et de la liberté...".

Le 26 novembre 1943, au cours de la conférence de Téhéran, le Premier ministre britannique Winston Churchill, au nom de George VI, en présence du président américain Franklin Roosevelt, a remis à Joseph Staline une épée honorifique, qui est ensuite devenue l'une des pièces les plus célèbres du musée-réserve historique et commémoratif d'État "La bataille de Stalingrad". Sur la lame à double tranchant, une inscription en russe et en anglais a été gravée, dont le texte a été écrit par Winston Churchill lui-même : "Aux citoyens de Stalingrad, forts comme l'acier, de la part du roi George VI, en marque de profonde admiration du peuple britannique". Franklin Roosevelt, lisant à haute voix l'inscription sur la lame, a déclaré : "En effet, ils ont un cœur d'acier."

Conformément à la loi fédérale n° 32 du 13 mars 1995 "Sur les journées de gloire militaire et les dates commémoratives de la Russie", le 2 février 1943 est célébré comme le Jour de gloire militaire de la Russie – le jour de la défaite des forces allemandes nazies dans la bataille de Stalingrad.

Le 15 juillet 2022, le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a signé le décret "Sur la célébration du 80e anniversaire de la défaite des troupes allemandes nazies dans la bataille de Stalingrad par l'armée soviétique".

Le service diplomatique russe a contribué à l'effort global visant à vaincre l'ennemi le plus rapidement possible. Dès les premiers jours de la guerre, ses activités visaient à former et à renforcer la coalition anti-Hitler et à assurer un approvisionnement ininterrompu en équipements militaires, en nourriture et en autres biens essentiels.

Vous pouvez découvrir tout cela dans l'exposition documentaire mise en ligne sur le site du ministère russe des Affaires étrangères. Nous invitons tous les représentants des médias à se familiariser avec cette exposition et à dire à leurs lecteurs et auditeurs la vérité sur Stalingrad. Vous pourrez voir de vos propres yeux des documents historiques témoignant du courage, de la force d'âme et de la volonté d'abnégation de tous les peuples d'URSS, qui ont déjoué les plans criminels et haineux des nazis. C'est le chemin vers nous-mêmes. La meilleure riposte à la falsification de l'information et de l'histoire.

 

Des réponses aux questions :

Question : Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que l'OTAN n'était pas et ne serait pas partie au conflit en Ukraine et qu'elle n'y enverrait ni troupes ni avions. Que pensez-vous de cette déclaration ?

Réponse : Vous l'avez dit correctement. Nous avons déjà abordé ce sujet aujourd'hui dans la partie introductive de cette réunion d’information. Il est étonnant de voir comment les mêmes personnes peuvent sérieusement dire qu'elles ne sont pas partie prenante au conflit en le justifiant par le fait qu'elles ne vont pas envoyer de l'infanterie et des avions. Mais elles peuvent bien livrer des chars ? J'essaie d’y trouver une logique, quelques bribes de sens basiques. Mais il n’y en a pas et ne peut pas y avoir. Je le répète, les chars ne se conduisent pas tout seuls. Ils sont pilotés, alimentés et entretenus par des personnes. Ils obéissent des ordres, des signaux venant des êtres humains. Les chars ne sont pas une simple boîte en métal.

Tout cela est de l'hypocrisie criminelle pure et simple. Il ne s'agit pas simplement de "détourner" une question ou un sujet inconfortable. C'est un mensonge. Nous entendons ces déclarations depuis le début de la situation actuelle en Ukraine.

Les actions réelles des Occidentaux prouvent le contraire. En fait, l'OTAN et l'"Occident collectif" en général mènent contre nous une guerre par procuration, par les mains du régime nationaliste de Kiev. C'est pourquoi ils instrumentalisent le sujet des négociations de paix. Vous vous souvenez : d’abord c’est la paix, puis on revient au "champ de bataille", puis à nouveau à la paix, puis ce sont les négociations, puis "le temps n’est pas aux négociations ", puis c’est à nouveau le "champ de bataille", puis "les négociations, mais seulement si c'est la Russie qui arrête de se battre", puis jusqu'à la "libération complète des territoires ukrainiens", ceci avec la mention de la Crimée. Tout cela est absurde !

Cette tactique n'est pas nouvelle et, dans l'ensemble, elle n'est même pas géopolitique. En termes simples, elle consiste à faire perdre à son interlocuteur tous ses repères. Pour l'embrouiller, au point qu'il ne comprenne plus rien. Après cela, vous pouvez "planter" n'importe quel point de vue et "inculquer" n'importe quelle pensée.

Je vous donne un exemple simple. Si l'on montre constamment à un homme son reflet dans un miroir tordu (si tous les miroirs à la maison, au travail, sont remplacés par des miroirs tordus), à partir d'un certain moment il perdra complètement le sens de lui-même, s'habituera à son reflet déformé dans les miroirs tordus. Le reflet du soi réel dans un miroir ordinaire sera perçu comme quelque chose de pervers.

Ces déclarations tentent sans cesse d'imposer des modèles inexistants et de déloger les faits, la vérité.

Les pays membres de l'alliance, avec l'aide active et la coordination de l'"Occident collectif", fournissent à Kiev des armes et des équipements militaires, forment les membres des forces armées ukrainiennes et injectent de l'argent en Ukraine, afin que celle-ci puisse poursuivre ses opérations de combat contre notre pays. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré directement qu'"ils menaient une guerre contre la Russie". Il pourrait y avoir des lapsus, des erreurs. Mais alors, la personne qui l’a commise (ou celui qui la représente) non seulement fournit une version "complémentaire", mais déclare clairement que ce qui a été dit la veille est une erreur, un avis personnel et amateur. Mais ce n’est pas cela qui se produit. Nous voyons apparaître des points de discussion supplémentaires, mais personne n'a désavoué la base.

Ce sont les armes de l'OTAN qui tuent les civils et détruisent l'infrastructure civile des nouvelles entités de la Fédération de Russie. Ainsi, les pays du bloc deviennent de facto complices des crimes du régime de Kiev. Ce faisant, ils doivent se rappeler que leur responsabilité est imprescriptible. Tant les déclarations de Mme Merkel que celles de Mme Baerbock sont autant d’éléments de preuve.

En ce qui concerne la question de savoir s’ils sont complices, parties au conflit, agresseurs directs ou indirects. Il existe des faits. Avant 2022, la population russe et russophone de l'Ukraine a reçu un ultimatum : soit elle renonce à son identité (culturelle, historique, traditionnelle, linguistique), alors elle sera épargnée, soit... Il était clair qu’il s’agissait de leur anéantissement. Par ailleurs, je ne saurais pas dire que l'anéantissement moral et idéologique est en quelque sorte inférieur à l'anéantissement physique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs personnes ont été transformées en esclaves, y compris dans des camps de concentration. Combien d'années a-t-il fallu ensuite pour qu'une personne innocente, mais victime de l'expérience nazie, retrouve un sens normal de soi, des autres et de la vie en général ?

Là, nous avons vu la même chose. Les personnes d'une certaine identité culturelle, ethnique, se sont vues dire directement : soit vous vous reconvertissez, vous "réinitialisez", renoncez au passé et choisissez un avenir différent, soit... Ensuite, il y avait des options : partez ou nous allons vous parler différemment – vous serez soumis à des mesures que choisira le régime de Kiev, pleinement soutenu par ses parrains occidentaux. Tout cela s'est accompagné d'une extermination physique sous forme d'un massacre mené pendant huit ans par le régime de Kiev dans le Donbass.

L'Occident a maintenant "donné l’ordre" de l'anéantissement total, ce qu'il ne cache pas – une défaite stratégique qui doit être infligée d'abord à notre pays, puis à la Chine. Ils le disent très clairement. Et c'est écrit dans leurs documents doctrinaux. Tout cela est accompagné de livraisons d'armes.

Il ne s'agit plus seulement d'intimidation et de menaces, mais d'un plan mis en œuvre.

Question : Les autorités moldaves affirment qu'il faut "arrêter" la Russie et aider l'Ukraine. Récemment, le premier lot de véhicules blindés de transport de troupes Piranha allemands est arrivé dans le pays. Les autorités de Chisinau demandent à l'OTAN de fournir des systèmes de défense aérienne. Comment cela affecte-t-il les relations russo-moldaves ?

Réponse : Nous avons commenté ce sujet à de nombreuses reprises. Après le début de l'opération militaire spéciale, les autorités moldaves se sont solidarisées avec le régime de Kiev et ont mis notre dialogue politique en pause. Le Chisinau officiel applique de facto des sanctions antirusses dans la sphère bancaire et dans le domaine de la réexportation de marchandises russes, soutient les initiatives de l'Occident et du régime de Kiev dirigées contre la Russie sur les plateformes internationales. Je ne parle même pas de la rhétorique. Nous sommes constamment obligés de réagir.

La coopération de la république avec l'OTAN s'intensifie. Les autorités discutent activement du statut de neutralité du pays, qui est inscrit dans sa constitution. Le 20 janvier, dans une interview accordée à l'édition "Politico", la présidente Maia Sandu a évoqué une "discussion sérieuse" en Moldavie sur l'opportunité de changer ce statut et de rejoindre "la grande alliance militaire". Quel genre de discussion sérieuse peut-il y avoir, Mme Sandu, quand vous avez fermé tous les médias ? Si les média existent, il peut y avoir une discussion. Vous en fermez par paquets exactement ceux qui osent s'exprimer et avoir leur point de vue. Il ne s'agit pas d'une discussion mais de propagande.

À l'intérieur de la Moldavie, les autorités combattent les forces politiques qui prônent le développement des liens avec la Russie, réduisent la portée de la langue russe, nettoient l'espace d'information des médias russes et russophones et glorifient les collaborateurs roumains et les nazis. Au fond, ils répètent la voie suivie précédemment par les États baltes, puis par l'Ukraine, sous la supervision de l'Occident.

De telles actions du Chisinau officiel suscitent une profonde inquiétude et ont un impact négatif sur nos relations bilatérales. Nous ne cessons d'en parler et d'avertir nos collègues moldaves que l'"aide" des Occidentaux est basée uniquement sur leurs propres intérêts et n'a rien à voir avec les aspirations du peuple moldave. Ils s'en fichent.

L'"Occident collectif" se fiche du peuple moldave, ukrainien et même de son propre peuple, d'après ce que nous voyons. Ils ne l'épargnent pas non plus, en l’envoyant partout sans aucun but ni nécessité, et même, à bien des égards, en dépit de ceux-ci.

Malgré les tendances négatives de la politique étrangère et intérieure moldave, nous ne parlons évidemment pas d'un arrêt complet de l'interaction avec ce pays. Les liens commerciaux et économiques entre nous restent intacts, les contacts humanitaires se poursuivent, les ambassades fonctionnent et les traités et accords bilatéraux conclus dans le cadre de la CEI sont opérationnels.

Je tiens à le souligner une fois de plus : la Russie est ouverte à une coopération constructive et pragmatique avec la Moldavie. Je tiens à le rappeler pour qu’on ne nous dise pas plus tard que nous ne l’avons pas dit. Nous sommes liés aux habitants de ce pays par une riche histoire et culture communes. Non seulement il y a des décennies, mais encore aujourd'hui. Nous pensons que la coopération serait dans l'intérêt de la Moldavie elle-même et de ses citoyens.

Question : Comment Moscou peut-elle commenter la décision américaine d'envoyer 31 chars M1 Abrams en Ukraine ?

Réponse : J'ai fait de nombreux commentaires là-dessus aujourd'hui et je vais le répéter. Les décisions (peu importe qui les prend) de fournir des chars à Kiev montrent que l'"Occident collectif" fait délibérément escalader et augmenter les enjeux du conflit en Ukraine. Il est clair que ni Kiev ni l'Occident ne sont favorables à un règlement diplomatique. Ils bloquent les négociations avec la Russie au niveau législatif, répriment les négociateurs à l'intérieur du pays et exigent (et non plus demandent) que de plus en plus d'armes soient fournies, les diplomates occidentaux affirmant que l'heure est à la solution "sur le champ de bataille" plutôt qu'à la diplomatie.

Les Occidentaux ne cachent pas que leur principal objectif est d'infliger une défaite stratégique à la Russie. Afin d'atteindre cet objectif, les États-Unis et leurs alliés continuent de fournir des armes au régime néonazi de Kiev. Pour cela, ils sont prêts à sacrifier toute l'Ukraine, tous ses habitants, dont les intérêts ne sont pas pris en compte à Washington et à Bruxelles. Zelensky ne se soucie pas du tout de ses gens.

Certains demandent : pourquoi vous pensez ainsi ? Il fait "tout ça" pour le peuple, semblerait-il. Je vais vous répondre. Zelensky n'a jamais fait de politique. Lorsqu'il a décidé de se présenter à la présidence, il a constamment, chaque jour, dit à tout le monde qu'il serait le président de la "paix", la seule chose qu'il voulait, c'était la "paix". A genoux, il a juré. Il est difficile de dire par quels dieux il jurait. D'après ses actions, il semblait d'abord être un non-croyant. Maintenant, il me semble qu'il est croyant, seulement dans des forces du mal et des ténèbres. Tout était là. Ils ont tourné un long métrage. Ils lui ont inventé une image. Cette image a été imposée aux gens, suggérant qu'il serait un homme "du peuple", porteur de sa volonté, qu’il la mettrait en œuvre, etc. Le plus important était de produire un effet. Personne ne faisait attention à ce moment-là, mais ils auraient dû le faire. Avec quel argent tout cela est-il fait ? Qui est derrière tout cela ? Quelle est la technologie ? Il a trompé comme, il me semble, personne n'a jamais trompé personne dans l'histoire moderne.

S'il a trompé à l'époque, peut-on le croire maintenant qu'il a besoin de tous ces chars, de cet argent, de ces capacités militaires matérielles pour l'avenir de l'Ukraine. Il ment de la même façon qu'il a menti quand il était à genoux devant le peuple ukrainien. Tout comme il a menti lorsqu'on lui a demandé directement s'il était accro à la drogue. Il a menti alors, il ment maintenant. Vous allez demander pourquoi ? Pour une raison : il n'a rien à voir avec le peuple ukrainien. Il n'a jamais pensé aux personnes dont la vie est entre ses mains maintenant. Pour lui, ils ne sont même pas des pions. Dans une partie d'échecs, chaque pion a de la valeur. Elle peut devenir une reine. Notamment parce que c'est ton jeu et tes ressources. Pour lui, les gens ne sont même pas des pions. Ils ne sont rien. Seuls l'argent, les discours de bravoure politique et les applaudissements comptent, seule l'ambition personnelle compte. Tout le reste n'est pas seulement secondaire, il n'existe pas dans la logique morbide de l'homme agressif et sanguinaire.

La Russie, pour sa part, est toujours restée ouverte à la possibilité d'utiliser des instruments diplomatiques et de négociation. Cela a été dit à plusieurs reprises. Ces instruments ont été mis en pratique, mais tout a été bloqué par le régime de Kiev sous la dictée de l'Occident.

"L'Occident collectif", l'OTAN, l'UE ont depuis longtemps abandonné la diplomatie, choisi une autre voie et commencé à créer des menaces pour la sécurité en enflammant, incitant, poussant et pressant le continent européen vers une catastrophe mondiale.

Ce qui se passe actuellement ne concerne pas que l'Ukraine, la Russie ou même le continent européen. Il s'agit d'un phénomène beaucoup plus vaste et global.

Vous avez posé une question sur la décision des États-Unis de fournir des chars américains. Pourquoi la distinguer ? Il est clair qu'une telle position est partagée par tous ces pays. Un seul pays se distingue. C'est l'Allemagne. C'est une histoire particulière.

Nous nous souvenons très bien de ce que c’est, les chars allemands. Ce sont des machines qui sont devenues un symbole non seulement de la mort et d'une idéologie mortifère, mais aussi de la haine de l’humanité et d’une menace globale et existentielle pour la planète entière.

Lorsque vous lisez des ouvrages sur le fascisme, le nazisme, l'époque de la Seconde Guerre mondiale, je pense qu'il est évident que les uniformes SS, les chars allemands avec les symboles du Troisième Reich sont devenus un symbole mondial de l'humanité tombant dans un abîme de haine, d'horreur et de meurtre. Nous tous (ceux qui vivaient alors et ceux qui sont nés plus tard) avons été sortis de cet abîme par les combattants de l'Armée rouge et de la coalition anti-Hitler. C’étaient de jeunes gens qui se sont battus au front et tous ceux qui les ont soutenus à l'arrière. Ce sont les chars allemands qui sont devenus l'anti-symbole à jamais "gravé" dans la mémoire de l'humanité. Maintenant, ces chars devraient à nouveau rouler sur notre sol. Du moins, cette tâche leur a été confiée.

A quoi s’attendent-ils en Allemagne ? Que des véhicules blindés de couleur kaki avec des croix de fer – symboles des forces armées allemandes, hier et aujourd'hui, traverseront nos villes et villages ? Nous nous souvenons comment ça s'est terminé alors. Eux, à Berlin, s'en souviennent-ils ? Plus important encore, ils doivent comprendre que les Allemands n'ont aucun droit moral de fournir leurs véhicules blindés pour les hostilités contre la Russie.

Je voudrais attirer votre attention sur ce qui a été dit au parlement allemand le 25 janvier de cette année. Le membre du Bundestag Petr Bystron, s'adressant à Olaf Scholz, a déclaré : "Cher Monsieur le Chancelier, aujourd'hui est un jour historique. Vous venez de détruire tous les fondements de la politique étrangère allemande de l'après-guerre. L'Allemagne porte une responsabilité particulière à l'égard des victimes de la Seconde Guerre mondiale. Elle a longtemps été l'épine dorsale de l'existence de notre pays. Je parle des 6 millions de Juifs, mais aussi des plus de 20 millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui sont morts sur le territoire soviétique. Vos grands sociaux-démocrates – vos prédécesseurs Willy Brandt et Helmut Schmidt – ont notamment fait beaucoup pour la paix et la réconciliation. Willy Brandt a même reçu le prix Nobel de la paix pour cela. Le slogan "Plus jamais !" signifiait le refus de fournir des armes aux zones de conflit. Cela a toujours été le cœur de la politique étrangère allemande. "

Chacun a inscrit son nom dans l'histoire de différentes manières. En Allemagne même, on comprend bien que Berlin n'a aucun droit moral, légal ou éthique de fournir des véhicules blindés et des chars pour tuer des Russes.

Combien de vidéos montrent que même dans les rangs des forces armées de l’Ukraine, les gars (zombifiés par le régime de Kiev ou tout simplement forcés à la ligne de front parce qu'ils ont été traqués à travers toute l’Ukraine par les nazis, qui eux-mêmes, d'ailleurs, ne sortent pas de leurs bunkers) parlent aussi la langue russe. Les peuples, les gens, même les membres d'une même famille ont été poussés les uns contre les autres, dressés les uns contre les autres, ont été transformés en parties belligérantes, comme on dit maintenant. Le cœur d'une mère en est brisé, car l'un de ses fils s’est trouvé d'un côté des barricades, et l'autre – du côté opposé. Parce que tout a été fait, et ce depuis de nombreuses années, pour que l'Ukraine soit "déchirée", compte tenu de son histoire difficile, de sa composition multiethnique et des premières années de son indépendance. L’indépendance était le rêve de beaucoup de gens là-bas. Mais elle devait commencer non pas par la permissivité, mais par la responsabilité.

Les lignes de démarcation sanglantes ont désormais traversé le cœur d'un grand nombre de personnes. Ces régions sentiront encore les chenilles des chars allemands.

Pourtant, Olaf Scholz a finalement obtempéré. Pourquoi ? Soyons honnêtes, parce qu’il y a des personnalités historiques et il y a des "untel". Il y a des gens qui iront jusqu'à la mort pour leurs convictions. Non pas par orgueil ou parce qu'ils pensent être exceptionnels, mais parce qu'ils comprennent que c'est ça, l'humanité. D'autres personnes ont le pouvoir politique, les possibilités financières, le soutien, y compris électoral, mais elles n'ont pas le courage de faire le bon choix, de ne pas répéter les erreurs de leurs ancêtres pour lesquelles le peuple allemand a également payé un prix énorme.

Je veux rappeler à Olaf Scholz (je ne parle même pas d'Analena Baerbock, je pense que c'est inutile) ou peut-être même le raconter. Il ne le sait probablement pas. Lorsque les prisonniers de guerre allemands se trouvaient sur le territoire de l'Union soviétique après notre victoire, ils n'étaient pas torturés et moqués comme l'étaient nos soldats et nos civils dans les camps de concentration allemands. Ils ont été nourris par ceux qui, pendant de nombreuses années, non seulement manquaient, mais n'avaient rien à manger. (Là, je choisis mes mots, en privé, je le dirais différemment).

Ma grand-mère m’en a parlé. Pendant toute sa vie, elle a considéré le pain comme le plus incroyable des repas. Elle m’a raconté, comment ce même pain d'après-guerre, qui était en pénurie, a été partagé par le peuple soviétique, et par elle-même en particulier, une Russe, avec les prisonniers allemands qui avaient brûlé des villages entiers, tué des enfants, les avaient entassés dans des maisons et y avaient mis le feu. Je lui ai demandé : " Grand-mère, mais vous n'en avez pas assez pour vous-mêmes. Comment avez-vous pu, après avoir vécu tout cela, continuer à partager votre pain avec ceux qui vous ont assassinés ?" Savez-vous ce que ma grand-mère m'a dit, M. Scholz ? Elle a dit : "Macha, nous avons eu pitié d'eux." Ce n'est pas le genre de pitié que vous appelez tolérance. La pitié signifie l'amour, elle signifie que vous avez le cœur de partager même avec votre ennemi le nécessaire vital.

Vous, les Occidentaux, avez depuis longtemps perdu toute notion des vraies valeurs, qui sont basées sur l'amour. Il est impossible de croire qu'aujourd'hui l'Occident fournit des chars allemands à des endroits où ils ont déjà apporté tant de misère et de souffrance et tué des dizaines de millions de personnes. Il est tout aussi difficile de s’imagier que vous savez ce qu'est l'amour, la compassion, l'honneur, la conscience, après tout.

Je me souviens bien quand, en 2015, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier est venu à Volgograd dans le cadre d'une délégation officielle. Il s'est repenti et a baissé la tête devant les tombes des soldats soviétiques et allemands restants. Il a dit que cela ne devait plus jamais se reproduire. Vous le répétez maintenant.

Le jour de la décision de fournir des Léopards à l'Ukraine, comme l'a dit le député allemand, est historique aussi parce qu'il a finalement témoigné, cimenté ce dont nous parlions depuis longtemps – la perte absolue de la souveraineté de l'Allemagne. Olaf Scholz a signé pour toujours sa renonciation d'une politique étrangère allemande indépendante. Il a rejeté tout ce que ses prédécesseurs avaient construit pendant des décennies après la Seconde Guerre mondiale, et ceci, d’ailleurs, avec beaucoup de succès.

Il faut dire que maintenant nous ne serons pas surpris si les Léopards allemands dans la Bundeswehr sont remplacés non pas par de nouvelles machines du complexe militaro-industriel allemand, mais par des Abrams américains. Après tout, cela profite avant tout à Washington. Pas besoin de demander l’avis de Berlin maintenant. C’est foutu. Mme Merkel a tenté autant que possible de défendre les intérêts nationaux et de les concilier avec l’énorme pression exercée par l'administration américaine sur elle et le peuple allemand. C'est la façon dont les Américains traitent toujours un pays occupé.

Les objectifs de Washington ont été énoncés lors d'une audience du Congrès en 2022. La sous-secrétaire d'État américaine Victoria Nuland a déclaré qu'il fallait infliger à la Russie une défaite stratégique.

Question : Le vice-premier ministre et ministre des Infrastructures de la Moldavie Andrei Spinu estime que la Russie tenterait de contrôler Chisinau et utiliserait la propagande pour y parvenir. Comment pouvez-vous commenter de telles déclarations du représentant moldave ?

Réponse : Je voudrais demander (je l'ai déjà fait indirectement aujourd'hui, alors maintenant permettez-moi de le demander directement) de quelle propagande parle-t-on lorsque les autorités moldaves imposent de plus en plus d'interdictions et de restrictions à la diffusion des médias russes et russophones dans le pays. Alors ce sont déjà des médias moldaves qu’ils accusent de propagande ? Regardons les choses de manière réaliste. Officiellement, ils sont accusés de propagande, mais en réalité, ils sont persécutés pour leur politique éditoriale indépendante et l'expression d'opinions différentes de celles de l'Occident et de celles qui sont maintenant "prêchées" par Mme Sandu et les personnes de son entourage.

Quant aux déclarations du vice-premier ministre Andrei Spinu sur la volonté de la Russie de "contrôler" Chisinau, elles n'ont aucun fondement. La Russie, contrairement à l'Occident, n'a jamais eu l'intention de s'immiscer dans les affaires intérieures d'autres pays, de la Moldavie en particulier, elle respecte les processus en cours dans ces pays et est favorable au développement, lorsque celui-ci repose sur une base mutuellement bénéfique.

Aujourd'hui, les autorités moldaves sont de plus en plus encadrées et contrôlées par les États-Unis et l'Union européenne. Ces attitudes leur sont brutalement imposées. Non plus en "échange" de quelques avantages, mais sous forme d’exigences, au détriment des relations pragmatiques normales avec la Russie et de l'interaction au sein de la CEI. Est-ce dans l'intérêt des citoyens de la Moldavie ? La réponse est évidemment non.

Après tant de déclarations sur la nocivité des médias russes, sur le fait que les médias russophones font de la propagande, ou encore que les médias moldaves, qui reflètent une position non identique à celle qui prévaut actuellement à Chisinau, sont également "mauvais", je souhaite poser une question spécifique à ceux qui sont maintenant aux commandes en Moldavie. Donnez-moi un exemple d'un média de votre pays qui, de votre point de vue, est exemplaire, ou du moins correct. J'aimerais comprendre de qui le reste d'entre nous devrait s'inspirer. Quel média n'est pas de la propagande, mais "le bon" ? Pointez votre doigt pour que nous puissions comparer.

Question : Quelle est la situation du corridor de Latchine, qui est bloqué depuis presque deux mois maintenant ? Des réunions trilatérales avec Bakou et Erevan sont-elles prévues dans un avenir proche ?

Réponse : En ce qui concerne la situation dans le corridor de Latchine, le ministère russe de la Défense et le commandement du contingent russe de maintien de la paix sont en contact permanent avec toutes les parties concernées, en coopération avec le ministère russe des Affaires étrangères. Des efforts vigoureux visant à normaliser la situation se poursuivent. Contrairement à la majorité des acteurs extérieurs, qui se limitent à des déclarations appelant à la désescalade, la partie russe recherche des solutions réelles et fournit une assistance humanitaire sur le terrain.

Nous demandons le déblocage complet du corridor de Latchine, conformément à la Déclaration des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, qui a été faite le 9 novembre 2020. Nous appelons Bakou et Erevan à faire preuve de la volonté politique pour résoudre leurs différends le plus rapidement possible.

Comme nous l'avons déjà indiqué, la partie russe confirme qu'elle est prête à organiser des entretiens entre les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, Djeyhoun Baïramov et Ararat Mirzoyan, à Moscou, sous les auspices du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Bakou et Erevan en ont été informés. Nous nous sommes exprimés publiquement à plusieurs reprises à ce sujet.

Nous pensons que les complications occasionnelles sur le terrain ne doivent pas devenir un prétexte pour geler le processus de négociation. Il est nécessaire de reprendre dès que possible le travail sur tous les volets de la normalisation des relations arméno-azerbaïdjanaises, y compris le déblocage des communications de transport, la délimitation des frontières, la conclusion d'un traité de paix et les contacts entre les sociétés civiles.

Question : L'Allemagne a effectivement franchi les bornes, en décidant d'envoyer des chars Leopard en Ukraine. Les États-Unis ont déclaré que le sort des Abrams dépendait également du sort des Leopards. C'est-à-dire que ce sont déjà des armements offensifs plutôt que défensifs qui sont ouvertement livrés. Comment cela affectera-t-il les relations avec Berlin et Washington ? Quelle sera notre réponse ?

Réponse : Comment ? Mais vous pensez que ces relations se développent ?

Elles ont longtemps été bloquées de l’autre côté. Il y a simplement de nouvelles raisons pour des complications supplémentaires, une escalade, des conflits, etc. Comment peut-on le percevoir autrement ? Je ne le comprends pas vraiment.

J’y vois une autre "école de pensée" en sciences politiques. Certains journalistes, politologues en exercice se permettent de dire qu'il faut "attendre pour le moment", qu'il ne s'agit pas encore d'un conflit direct. Quel autre conflit doit-il y avoir pour que l'on puisse dire qu'il est bien "direct" ? Tout a été fait pour mutiler politiquement l'Ukraine, alors qu'un régime pro-Washington a été mis en place pour mettre en œuvre l'essentiel, à savoir rompre les relations avec la Russie et créer un avant-poste. Puis, ils sont passés à la phase suivante – la phase militaro-politique. Puis le mot "politique" a été abandonné et ils ont procédé à la partie militaire. Qui ne comprend pas cela, il me semble qu'il n'y a rien à faire dans le métier de politologue ou d'analyste. Sinon, on pourrait penser qu'ils le font à des fins de propagande, afin de justifier quelque chose ou de détourner l'opinion publique. Je ne sais pas qui a besoin de tous ces "degrés" de constatation d’un fait évident. Je pense que tout le monde a bien compris depuis longtemps de quoi il s’agit – d’une confrontation avec notre pays et de la volonté de l'isoler. Aucun moyen économique, politique ou financier n'a été en mesure d'y parvenir auparavant. Même avec des appels à mettre fin aux contrats lucratifs entre opérateurs privés. Les sanctions, les listes rouges, les menaces à la communauté internationale – tout a échoué. Alors ils sont passés à la phase suivante. Comment peut-on l'appeler autrement ? Par conséquent, c’est sur ce genre de considérations que le "développement des relations" sera basé, sur l’état des choses réel sur le terrain et non sur les déclarations secondaires.

J'ai entendu aujourd'hui qu'ils ont dit à Washington que si la Russie fait ça ou ça, alors peut-être que certaines sanctions ou autre chose seront levées. Qui écoute ça de toute façon ? Qui est-ce que cela intéresse ? Qui y prête attention ? Quelqu'un a dit quelque chose, des sanctions. Le problème n’est pas là.

Étant donné que des armes lourdes sont fournies, il est inutile de parler de ce qui se passera si quelqu'un là fait quelque chose. Il existe une situation sur le terrain – c’est de cela qu’on s’occupe. C'est tout.

Si vous avez posé cette question, vous devez également comprendre un autre contexte. C’est la façon effrayante et sanglante dont l'Europe paie pour la faillite des États-Unis.

Question : M. Stoltenberg a déclaré qu'en fournissant des chars à l'Ukraine, l'OTAN ne devenait pas partie au conflit, car l'alliance n'envoyait pas "des avions et des soldats dans le pays".

Joe Biden, pour sa part, tout en annonçant la fourniture de chars Abrams, a souligné que cette assistance militaire "ne constituait pas une menace pour le territoire de la Russie", bien que la même ministre allemande des Affaires étrangères, Mme Baerbock, affirme qu'ils sont en guerre avec la Russie.

Que peut-on donc considérer comme une "menace pour le territoire de la Russie" et quel type de réaction peut-on attendre de la Russie si, disons, des "F-16" sont mis à la disposition de l'Ukraine ?

Réponse : J'y ai répondu. Voulez-vous que je trouve des "nuances" supplémentaires dans ce "tableau" ? Quel genre de réaction devrait-il y avoir ? Toutes les réactions ont déjà eu lieu. Maintenant, ce qui compte, c’est ce qui se passe sur le terrain. C’est ce que la situation exige.

Pour les détails de la réaction sur le terrain, je vous invite à contacter le ministère russe de la Défense.

Question : Des réunions officielles ont-elles été programmées au niveau du ministère des Affaires étrangères et la date de la présentation des lettres de créance de la nouvelle ambassadrice américaine en Russie, Lynn Tracy, est-elle connue ?

Réponse : En effet, la semaine prochaine, nous attendons Mme Tracy au ministère, où elle sera reçue par le vice-ministre Sergueï Riabkov.

C’est une démarche nécessaire qui sous-entend le début des préparatifs en vue de l’exercice des fonctions de l’ambassadrice. Au cours de la réunion, Mme Tracy présentera des copies de ses lettres de créance, après quoi elle pourra commencer à exercer ses fonctions d'ambassadrice des États-Unis en Russie.

Dès que la date sera confirmée pour une éventuelle annonce, je ne manquerai pas de la partager avec vous.

Question : Le Comité international olympique a proposé que les athlètes russes qui ne soutiennent pas les actions de l'armée russe en Ukraine soient autorisés à concourir officiellement. Le CIO a déclaré qu'aucun athlète ne devrait être empêché de concourir "uniquement en raison de son passeport". Que pensez-vous de cette déclaration ? Considérez-vous que ce soit un pas vers la Russie de la part de la commission ?

Réponse : Que c’est bien que, dans le contexte des événements actuels et des livraisons de chars, les médias anglo-saxons s'intéressent au sport pacifique. C'est encourageant.

Votre question comporte plusieurs aspects qui, à mon avis, sont quelque peu contradictoires. Je ne fais pas référence à votre question, je fais référence aux citations. Vous avez exposé la position des représentants du CIO selon laquelle les athlètes qui ne soutiennent pas les actions de l'armée russe peuvent être autorisés à concourir. Dans le même temps, un athlète ne peut être empêché de concourir "uniquement en raison de son passeport". Qu'est-ce que cela veut dire ? Ce sont des approches contradictoires. Soit tous les athlètes sont autorisés à participer sans aucune restriction de la part du mouvement olympique mondial, soit il s’agit déjà d’une certaine gradation. Sinon, c’est encore de la duplicité incroyable. D'une part, il y a la déclaration politique selon laquelle tous les athlètes sont censés être représentés en tant qu'athlètes, conformément aux règlements du CIO concernant la non-propagande de l'agenda politique, etc. D'autre part, il y a une réserve : tous, mais seulement ces "tous" qui se positionnent d’une certaine façon.

Il me semble que toute demande artificielle, surtout de nature politique, faite à nos athlètes, ou à d'autres athlètes comme condition de leur participation à des événements sportifs mondiaux, qui est faite par l'intermédiaire du CIO, surtout sous forme d’ultimatum, est défectueuse et inacceptable.

Je ne suis pas prête à me prononcer sur ce point à titre de notre déclaration finale. A mon avis, il y a des contradictions dans ces fragments que vous avez cités.

Je réponds donc de façon plus générale. Toute rhétorique fallacieuse de ce genre est à double tranchant, défectueuse et sans issue. Une telle approche, accompagnée de manipulations et de violations flagrantes des normes universellement reconnues du droit international dans le domaine du sport, contredit fondamentalement la position de principe de la Fédération de Russie (et pas seulement de notre pays), qui plaide traditionnellement pour un développement égal de la coopération sportive, excluant la politisation et la partialité, pour des compétitions justes et équitables et pour la garantie d'un accès égal de tous les pays, sans exception, à une pleine participation aux mouvements olympique et paralympique.

Cette histoire devrait être examinée sous un angle différent. Actuellement, ils reprochent à nos athlètes le fait qu'ils soutiennent (comme cela a été dit) le mauvais côté du point de vue politique. Mais combien d'années avant, ont-ils été tenus à l'écart ? Pourquoi ? Il y avait le sujet du dopage. Maintenant, ils pourront donc choisir entre ceux qui sont "politiquement bien orientés" et ceux qui sont soupçonnés de dopage ? Lesquels le CIO, va-t-il choisir ? Ceux qui sont politiquement "corrects" mais dopés, ou ceux qui sont "propres" en termes de recours au dopage mais politiquement "mal" orientés ? C'est une voie sans issue. C’est ne connerie. Le sport est le sport. Il ne s'agit pas d'un agenda politique ou autre. Oui, à d'autres moments, en dehors du sport, une personne, un athlète, un entraîneur, une équipe peuvent participer à n'importe quelle activité sociale ou politique en fonction de leur engagement, de leur vision du monde. En dehors du sport. Sur la patinoire, sur le tapis, sur le terrain, il ne devrait y avoir que du sport. C'est-à-dire les réalisations de l'individu, de l'équipe, de l'association qui l'a préparé et guidé. C'est cela qui compte, pas la couleur de la peau, la religion, les opinions sur des questions importantes et fatidiques. Rien de tout cela ne devrait compter ici. Il s'agit de sport.

Nous tenons à souligner une fois de plus que toutes les tentatives visant à évincer notre pays du sport international (et elles sont évidentes, à peine voilées de différentes excuses) sont vouées à l'échec. Ceux qui défendent en paroles les grands principes moraux et l'indépendance du sport par rapport à la politique devraient aussi le comprendre.

Question : Le 23 janvier, une installation appelée "SCHIZO" (cellule disciplinaire) a été installée devant l'ambassade de Russie à Berlin. Selon les militants qui ont participé à l'installation, Navalny est régulièrement emprisonné dans une cellule similaire. Des militants de l'opposition ayant quitté le territoire russe ont participé à cette installation. Comment le ministère des Affaires étrangères pourrait-il commenter cette action ? L'installation a-t-elle affecté le travail de l'ambassade de Russie ?

Réponse : Je peux dire que c'est un cas presque unique (je ne peux pas dire que cela ne s'est jamais produit auparavant, c'est probablement le cas). Vous faites partie du minuscule pourcentage de ceux à qui je dis "merci pour la question".

Mon attitude à l’égard de cette installation correspond parfaitement à son nom – "SCHIZO" [jeu de mots avec un autre mot russe qui signifie "toqué"]. Il ne peut y avoir d'autre attitude à son égard. Une incarnation brillante du diagnostic.

Quant au travail des ambassades, c’est un sujet à part, sans rapport avec des performances et des installations spécifiques. La question devrait être adressée pas à moi, mais à la partie qui donne des garanties et est tenue de veiller à ce que nos institutions étrangères (ou celles de tout autre pays) puissent fonctionner normalement sur la base des obligations internationales respectives.

Par conséquent, si une "action" interfère avec le travail, constitue une menace ou entrave la possibilité de garantir la sécurité des employés, l'ambassade en informe la partie concernée. Il ne devrait pas y avoir de division entre les "bonnes" et les "mauvaises" actions. Il existe certains critères et obligations en matière de sécurité qui sont inscrits dans les accords bilatéraux et dans la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961. Ils doivent être respectés.

Question : Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Grandi, a déclaré que la Russie violerait les droits des enfants en délivrant des passeports russes à des enfants ukrainiens et en les donnant en adoption sur le territoire russe. Pourriez-vous commenter ce sujet ?

Réponse : Nos experts vont étudier cette déclaration de plus près.

En ce qui concerne les droits de l'enfant, je voudrais me tourner vers ledit représentant de l'ONU et lui demander où il était pendant les huit années où le régime de Kiev a tiré des volées d'artillerie sur des sites civils dans le Donbass alors que des enfants étaient tués. Qu'en était-il alors avec les droits de l'enfant ? De telles déclarations ont-elles été faites à l'époque ?

J'aimerais que ces fonctionnaires de l'ONU prennent note de l'énorme aide (aide humanitaire, médicaments, vêtements, infrastructures) que nous avons fournie aux habitants des régions alors ukrainiennes pendant toutes ces années. Je n'ai pas constaté de volonté ou de désir politique particulier de soutenir ces initiatives.

Peut-être y avait-il quelque part dans certains rapports, en petites lettres, en notes de bas de page, entre les parenthèses, des mentions de "besoin", de "possibilité", d’"assistance", etc. Mais je n'ai jamais entendu une voix haute et claire de la part de ces représentants de l'ONU pour attirer l'attention sur la souffrance des enfants dans la région de Donbass.

Pour que ce représentant de l'ONU puisse s'assurer que les enfants ont vraiment souffert pendant ces huit années, notre Mission permanente auprès de l'ONU ne manquera pas de lui envoyer des documents sur l’"Allée des anges".

Question : Le Haut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a déclaré qu’en quelques mois, les pays européens se seraient débarrassés de leur dépendance énergétique à l'égard de la Russie qui s'était créée pendant des années. Comment pouvez-vous commenter cela ?

Réponse : Les personnes souffrant de boulimie croient qu'elles se débarrassent de leur dépendance à la nourriture. Malheureusement, il s'agit d'une maladie grave. Pour beaucoup, cette conviction est fausse et fait partie du processus d'autodestruction du corps. C'est la même chose ici.

Pendant des décennies, l'Europe a reçu des ressources énergétiques de l'Union soviétique et de la Fédération de Russie. Jamais elle n'a entendu parler des problèmes de dépendance énergétique et du désir de s'en débarrasser. Au contraire, le mot "dépendance" a été prononcé pour réaffirmer, pour garantir ces approvisionnements à l'avenir. Sinon, c'est déjà une question de santé mentale. S'ils ont "souffert" de la dépendance énergétique pendant tant d'années, pourquoi ont-ils investi des millions d'argent dans des infrastructures pour la diversification des gazoducs, des pipelines d'approvisionnement en ressources ?

Si l’on considère que leur rythme et leur niveau de développement ne sont pas si avancés et qu'ils ne peuvent pas encore renoncer à la consommation d'énergie à grande échelle, ce n'est pas une question pour nous. C'est à eux et aux Verts de savoir s'ils ont déjà atteint ou non le bon "seuil".

Tout cela, c’est de la politique imposée à l'UE par Washington. Et la réponse (qui est aussi la preuve) est très simple : si la dépendance énergétique était vraiment un problème pour l'Europe, elle ne serait pas tombée dans une dépendance réelle. Après tout, ils sont maintenant totalement dépendants de Washington.

C'est très bien quand il y a différentes sources parmi lesquelles on peut choisir. Le choix, la capacité de choisir, est, sinon une panacée, du moins un bon remède contre la dépendance. C’est le manque de liberté d’action qui est la véritable dépendance. C'est ce que Washington recherche.

Le fait le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, ne comprenne pas cela, ne surprend plus personne – en général, ils ne comprennent pas beaucoup de choses. Ils ont une image déformée de notre monde. Beaucoup d'entre eux croient que nos pays sont éloignés de centaines de milliers de kilomètres les uns des autres, que la mer Baltique et la mer Noire sont une seule et même mer, que pour atteindre la Baltique depuis la Grande-Bretagne, il faut passer par la mer Noire pour une raison quelconque. Beaucoup de choses étranges et absurdes. Après la déclaration de J.Borrell selon laquelle ils sont un "beau jardin" et que tous les autres sont une "jungle", on n’a plus de question sur le niveau de leur analyse.

Question : La nouvelle ambassadrice américaine en Russie, Linn Tracy, est arrivée à Moscou. Qu'attendez-vous de la nouvelle ambassadrice américaine ? Que pensez-vous des perspectives d'amélioration des relations bilatérales entre la Russie et les États-Unis ?

Réponse : J'ai déjà répondu à la question sur l'ambassadrice plus tôt.

Quant à la possibilité d'améliorer les relations russo-américaines sur fond de guerre hybride de fait déclarée par Washington, nous ne trouvons pas ce terme très opportun. Comment peut-il y avoir une quelconque amélioration si les États-Unis décident de fournir des armes lourdes avec lesquelles ils prévoient de tuer nos citoyens ? Une non-détérioration des relations bilatérales serait déjà un progrès. Mais c'est difficile à croire.

Dans ce sens, la nouvelle ambassadrice américaine, compte tenu de la russophobie de l'élite politique américaine, tous partis confondus, n'a pratiquement aucune marge de manœuvre. Nous le comprenons.

Nous espérons que Mme Tracy tiendra compte des erreurs de l'un de ses prédécesseurs, le russophobe désormais patenté M.McFaul. Il n'a pas "très bien" commencé, à peine arrivé à son lieu d'affectation, et a fini encore pire. Il a été "retiré" de Moscou de manière anticipée. L'ingérence dans nos affaires intérieures sous couvert de travail avec la "société civile" a instantanément fait de ce personnage un paria. Nous ne conseillerions pas à la nouvelle ambassadrice de suivre cette voie peu judicieuse.

En guise de recommandations (bien que dans le contexte de la diplomatie américaine, qui perd rapidement son professionnalisme, ce ne soit guère une noble cause), on pourrait conseiller de poser le pied sur la gorge de sa propre chanson, de ne pas commettre les mêmes vieilles erreurs, de ne pas devenir un messianiste et un mentor, ce qui est tout à fait inapproprié. Un bon début serait de respecter l'histoire, la culture et les valeurs du pays où l'on est envoyé pour travailler.

Il est étrange que la visite de Mme Tracy à Moscou coïncide avec la décision de fournir des chars américains. On ne peut imaginer le pire contexte pour un ambassadeur. J’ignore vraiment pourquoi Washington ne l’aime pas à ce point. N'est-ce pas une discrimination fondée sur le sexe ?

Question : L'UE a décidé d'envoyer une nouvelle mission d'observation en Arménie pour deux ans, consolidant ainsi l'influence européenne dans la région ; pendant ce temps, la situation dans le corridor de Latchine reste inchangée et les parties continuent de s'accuser mutuellement de violer les accords. Cela montre qu'il y a encore des contradictions entre Bakou et Erevan. Vous avez dit que le processus est maintenant dans un état "gelé".

Réponse : Je ne l'ai pas dit. J'ai dit qu'il ne fallait pas "geler" ou le conflit ou chercher à le faire.

Question : Moscou comprend-elle clairement où le processus de négociation sur le dossier arméno-azerbaïdjanais est bloqué ? Comment faut-il agir concrètement, selon Moscou, pour que tous les appels et déclarations pacifiques se traduisent par des résultats réels ?

Réponse : A en juger par l'ampleur de la question, vous n'avez pas besoin de réponse. Vous avez démontré une profonde connaissance de la situation.

Je vais rebondir sur votre dernière phrase. Nous avons déjà indiqué que la partie russe avait confirmé sa volonté d'organiser des négociations entre les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan Djeyhoun Baïramov et de l'Arménie Ararat Mirzoyan à Moscou sous les auspices de leur homologue russe Sergueï Lavrov. Nous sommes toujours ouverts à cela. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour qu'elles se terminent de manière productive, si les parties en conviennent.

Question : M. Grossi, le directeur général de l'AIEA, a déclaré qu'il espérait se rendre en Russie en février. Comment Moscou évalue-t-elle ses plans des dirigeants de l'AIEA ? Y a-t-il des discussions concernant la visite de M. Grossi ?

Réponse : Nous entretenons un dialogue avec le directeur général de l'AIEA, Robert Grossi, sur tous les domaines d'activité de l'Agence, ce qui est important pour les deux parties, y compris l'exploitation de la centrale nucléaire de Zaporojié et la création d'une zone de sûreté et de sécurité nucléaires dans cette centrale. Les contacts avec M. Grossi sont également maintenus de manière régulière par l'intermédiaire de la Mission permanente de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne.

Nous n'excluons pas la possibilité qu'une délégation de l'AIEA dirigée par M. Grossi se rende en Russie dans un avenir proche pour discuter des paramètres de notre coopération future. S'il y a des dates spécifiques, nous ne manquerons pas de vous le faire savoir.

Question : La Cour suprême de la Norvège vient d’entamer ses délibérations sur une affaire concernant la question de savoir si le Royaume a des droits exclusifs d'extraction des ressources sur le plateau continental du Svalbard. L'affaire concerne notamment les hydrobiontes, dont le crabe des neiges. Quelle est la position de la Russie sur la question du plateau continental du Svalbard ?

Réponse : Ce n’est pas juste un crabe, mais le crabe des neiges opilio. Je demanderais un plus de respect.

Le 24 janvier dernier, la Cour suprême de Norvège a entamé l'audition de l'affaire concernant la portée géographique du Traité concernant le Spitzberg de 1920 et la réglementation de la pêche du crabe des neiges opilio sur le plateau continental norvégien.

La Fédération de Russie a toujours soutenu que le fondement de la souveraineté du Royaume de Norvège sur l'archipel du Svalbard, c’est le Traité concernant le Spitzberg du 9 février 1920.

La position de la Russie consiste à dire que le plateau continental est une extension naturelle de la terre de l'archipel et forme avec elle un tout inséparable.

La Russie est guidée par le fait que le régime juridique établi par le traité de 1920 s'applique pleinement au plateau continental de l'archipel dans le cadre du traité, avec toutes les conséquences qui en découlent. En conséquence, l'exploitation des ressources du plateau continental de l'archipel, qu'il s'agisse des ressources minérales ou des ressources vivantes, doit être effectuée conformément aux dispositions du traité de 1920.

Question : Le Conseil de l'UE a récemment approuvé l'envoi d'une mission de deux ans en Arménie pour surveiller la totalité de la frontière hypothétique entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'envoi est effectué sans l'accord de l'Azerbaïdjan. Auparavant, la formulation était plus obscure. Aujourd'hui, les mêmes résolutions du Parlement européen critiquent à la fois la Russie et l'Azerbaïdjan. Quel est l'objectif ultime dans la région ? Comment Moscou compte-t-elle réagir à la situation ?

Réponse : Je voudrais attirer votre attention sur notre commentaire d'hier.

Le 23 janvier de cette année, le Conseil de l'UE a décidé d'établir une nouvelle mission civile de l'UE en Arménie pour une période de deux ans. Les paramètres spécifiques de la présence de l'UE seront définis dans un avenir proche. Mais il est déjà clair qu'elle sera plus importante que le mécanisme de surveillance de l'UE qui a fonctionné en Arménie d'octobre à décembre de l'année dernière.

La position de principe de la Russie sur la consolidation d'un facteur extrarégional en Transcaucasie n'a pas changé. Nous ne voyons aucune valeur ajoutée des "experts" de l'UE, censés surveiller ce qui se passe à proximité de la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Si Bruxelles était réellement intéressée par la paix en Transcaucasie, elle aurait convenu les termes de sa mission avec l'Azerbaïdjan.

L'apparition dans les régions frontalières de l'Arménie de représentants de l'Union européenne, qui a dégénéré en un appendice des États-Unis et de l'OTAN et mène une politique de confrontation dans l'espace de la CEI, ne peut qu'apporter une confrontation géopolitique dans la région et exacerber les contradictions existantes. La nature civile déclarée de la mission de l'UE ne doit pas non plus induire en erreur : elle s'inscrit dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l'UE, avec toutes les conséquences qui en découlent.

En fait, le nom "UE" sert de paravent pour dissimuler le véritable rôle manifestement joué par l'OTAN dans diverses affaires mondiales. Ils agissent par l'intermédiaire de l'UE pour masquer le fait les objectifs sont clairement articulés par un bloc militaire. C’est l'Union européenne, allez : des étoiles sur fond bleu, paix, amitié, économie, coopération, développement, etc. Des accords signés, des traités qui conditionnent complètement la politique de l'UE à celle de l'OTAN ; la minimisation du rôle de l'UE elle-même ; des personnes représentant l'Union, ces "jardiniers" arrogants, s’agitant entre le "jardin" et la "jungle", qui ne décident de rien et ne comprennent pas ce qu'ils expriment, car la plupart de ce qui leur est attribué, ce qui est publié en leur nom –  ils ne l’ont même jamais vu – tout cela montre que l'UE en tant qu'instrument politique a été évincée. Il n'y a pas de place dans les structures euro-atlantiques pour la politique sous forme de diplomatie. Il n'y a de place que pour la politique sous forme d'efforts politico-militaires (à effet négatif, dans ce cas de figure).

Les tentatives de l'Union européenne de s'implanter à tout prix en Arménie et d'écraser les efforts de médiation de la Russie pourraient nuire aux intérêts fondamentaux des Arméniens et des Azerbaïdjanais dans leur volonté de revenir à un développement pacifique de la région.

Nous sommes convaincus que le contingent russe de maintien de la paix déployé sur la base de la Déclaration du 9 novembre 2020 des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, ainsi que les gardes-frontières russes aux frontières arméniennes, resteront un facteur clé de la stabilité et de la sécurité de la région dans un avenir prévisible. Ils répondront à la façon d’agir des observateurs de l'UE, en tenant compte des développements sur le terrain.

Nous constatons que Erevan, n’ayant pas donné suite à l’idée de déployer une mission de l'OTSC, a opté pour l'UE. Si nos alliés arméniens restent intéressés à exploiter le potentiel de l'OTSC, sa mission pourrait être rapidement déployée en Arménie. Nous avons entendu de nombreuses déclarations sur la nécessité d'impliquer l'OTSC. Alors impliquez-la. Qu'est-ce qui vous en empêche ?

Nous continuons de croire que la base la plus durable et à long terme pour la normalisation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et l'amélioration générale de la situation dans la région est la mise en œuvre stricte et cohérente des accords trilatéraux entre les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie des 9 novembre 2020, 11 janvier, 26 novembre 2021 et 31 octobre 2022, y compris le déblocage de toutes les liaisons de transport et économiques, la délimitation et la démarcation de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, les négociations sur les paramètres d'un accord de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et le développement des contacts trilatéraux entre le public, les experts et les parlementaires. La Fédération de Russie y contribue de toutes les manières possibles. Beaucoup a déjà été fait.

Question : Beaucoup de gens font attention au fait que la mission de l'UE ne ressemble pas à une mission civile.

Réponse : L'UE ne ressemble pas non plus à une organisation politique depuis longtemps. C’est comme un business qui change de slogan et d'enseigne, alors que les produits restent les mêmes. Ou le contraire – l'enseigne est la même, mais les services sont mis à jour. Ici, nous avons le deuxième scénario. Nous l'appelons toujours l'Union européenne.  En réalité, le "grand frère", le principal partenaire (alliance) a complètement paralysé la volonté de l'UE.

Pour répondre à la question de savoir qui mène la barque, au sein de l'OTAN ce sont les États-Unis. J'ai beaucoup apprécié la déclaration de Washington : ils ne voient pas et ne sont pas prêts à envisager la possibilité que la Finlande et la Suède rejoignent l'OTAN de manière séparée. Elles devraient le faire ensemble, disent-ils. C'est aux États-Unis de décider comment ces pays doivent rejoindre l'alliance. Main dans la main, entrelacés, en marchant, en rampant – ce n’est pas aux pays d’en décider. Ce ne sont même pas eux qui sont en consultation avec les structures qui s'appellent le siège de l'Organisation. Tout est décidé dans un pays particulier qui n'est pas voisin de la Finlande ni de la Suède, qui n'est même pas situé sur leur continent. Ce pays lointain a déjà pris sa décision.

Malheureusement, dans la région euro-atlantique, c'est ce qui arrive, dans la plupart des cas, à ceux qui sont prêts à baisser la tête dans une soumission servile pour accepter un tel concept. Ceux qui ne sont pas prêts, affirment leur souveraineté et leur droit à la vie et à l’avenir.

Question : La nouvelle ambassadrice américaine a dirigé la mission diplomatique américaine en Arménie. Nous savons qu'elle a travaillé de près sur la Russie et l'espace post-soviétique en général. N’y voyez-vous pas de coïncidences ?

Réponse : Je ne saurais pas dire. Il y a beaucoup d'excellents restaurants arméniens à Moscou. Si la cuisine arménienne lui manque, elle pourra rafraîchir ses souvenirs.

Question : La Russie a apporté une énorme contribution au processus de normalisation des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Quelle est la situation actuelle ? Quelles sont les perspectives de négociations ? Convient-il de reconsidérer les approches ?

Réponse : J'ai déjà répondu à cette question.

Question : La demande commune d’admission à l'OTAN de la Finlande et de la Suède reste "suspendue". Du côté turc, la fureur était dirigée en premier lieu vers la Suède, notamment après que le provocateur Rasmus Paludan, qui a la citoyenneté suédoise, a brûlé un Coran devant l'ambassade de Turquie. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a déclaré que les réunions avec la Suède et la Finlande étaient considérées comme inutiles. R.Paludan a déclaré dans une interview qu'il allait brûler trois autres Corans, dont un devant l'ambassade de Turquie à Copenhague et un dans une mosquée. Il n'est même pas censé faire une demande d’autorisation, mais seulement avertir les autorités. Comment évaluez-vous de telles actions ?

Réponse : Nous avons déjà donné notre évaluation à ce qui s'est passé en Suède sous différents formats. Comme l'a souligné le représentant spécial du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie pour la coopération en matière du respect du droit à la liberté de religion, l'ambassadeur itinérant Guénnadi Askaldovitch, la partie russe considère ce qui s'est passé comme un nouvel acte provocateur d'islamophobie.

Ces actes blasphématoires ont, comme on pouvait s'y attendre, provoqué une réaction virulente dans le monde islamique, y compris dans la communauté musulmane russe. En général, cela concerne non seulement toutes les religions du monde, mais aussi tout être humain adéquat. Surtout un Occidental qui professe la liberté de choix de la religion. Et la démocratie en tant qu’une nouvelle forme de religion. Il est temps qu’ils se demandent quelle sorte de métamorphose ils subissent, qui révèle des manifestations aussi sauvages de cette apparente morbidité humaine. Les gens, sans rien créer eux-mêmes (en règle générale, ceux qui organisent de telles manifestations ne se sont pas distingués par rien d’autre), considèrent qu'il est possible de détruire ce que les gens ont créé et préservé pendant des milliers d'années. Cela concerne non seulement le Coran mais aussi les reliques chrétiennes, les valeurs du judaïsme, etc.

Si le monde, qui défend les valeurs traditionnelles, perçoit cela comme un comportement inadéquat, alors les Occidentaux applaudissent et disent que ce n'est pas seulement normal, mais bon. Pourquoi bon ?

Par exemple, le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billström, a déclaré : "De telles provocations sont terribles, mais la liberté d'expression existe en Suède." Mais cela veut dire que c’est une expression terrible. Si on s'exprime ainsi et de telle façon, c'est terrible. Qu'arrive-t-il à la communauté occidentale ? Qu'ont-ils fait aux gens, puisqu'ils sont obligés d'exprimer leur terrible vision du monde de manière aussi barbare ? Je ne comprends pas. Je n'entre pas dans les détails des cultes et des rituels religieux. Cet homme aurait pu brûler quelque chose de sien, et cela aurait été juste. Mais il a pris le Coran. Détruire quelque chose qui appartient à autrui, en le faisant passer pour sa propre liberté, n'est pas juste du tout. Qu’il crée d'abord quelque chose de sien, puis le détruise. Même si je crains que sa liberté puisse lui faire défaut dans ce cas-là.

Les excuses données par les autorités suédoises, qui tentent de se cacher derrière des revendications de "liberté d'expression", sont pour le moins lâches. La police n'aurait donné son autorisation que pour la manifestation devant l'ambassade de Turquie, tandis que la mise à feu du Coran n'aurait été approuvée par personne. Pourtant, l'organisateur de la manifestation, le politicien radical danois-suédois R. Paludan n'a pas caché ses plans et Stockholm a ignoré la demande des autorités turques de retirer l'autorisation de cette manifestation.

De plus, les autorités suédoises n'ont même pas pris de mesures pour enquêter. C'est aussi leur "carte de visite". Grand amateur d’enseigner aux autres le respect des droits de l'homme et des libertés, exigeant le maximum des autres, criant à tout bout de champ sa démocratie et sa tolérance, Stockholm n'a en réalité aucun respect pour les autres peuples, les gouvernements légitimes étrangers, les religions du monde et leurs sanctuaires, ni, d'ailleurs, pour une grande partie de sa propre population.

Où s'arrêtent les limites de la tolérance ? Si l'Occident la proclame comme une nouvelle vision du monde (et il l'a fait), il faut répondre à la question suivante : faut-il respecter la vision du monde d'une seule personne ou d'un seul groupe de personnes ? C'est comme avec les droits de l'homme – il n’y a qu’un seul groupe de personnes qui peut revendiquer ses droits ? Les autres ne peuvent pas ? Tout comme exiger une attitude tolérante à son égard ? Josep Borrel a répondu à cette question pour tous. Il a dit que certaines personnes vivaient dans le "beau jardin" et d'autres dans la "jungle". Leur attitude, c'est exactement ça.

Question : Le New York Times écrit que les États-Unis envisagent de transférer des armes stockées en Israël et destinées à être utilisées au Moyen-Orient vers l'Ukraine. La partie israélienne a exprimé ses préoccupations quant au fait que cette démarche pourrait nuire aux relations avec la Russie. Quelle est votre appréciation sur cette question ?

Réponse : Cette question ne devrait pas être traitée de façon hypothétique. Vous avez besoin d'une réponse pratique. Vous devez demander aux parties américaine et israélienne de dire quels sont leurs plans, leurs intentions et leurs attitudes à ce sujet. Nous ferons alors un commentaire en conséquence.

Question : La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que Berlin ne s'opposerait pas à ce que la Pologne transfère des chars Leopard 2 à l'Ukraine. Pensez-vous que la fourniture de ces chars changera d'une manière ou d'une autre la situation sur le terrain ?

Réponse : J'ai dit tout ce que je pouvais. Ce ne sont pas des suppositions mais notre évaluation de ce qui se passe. Elle est basée sur la situation sur le terrain et sur les déclarations politiques directes des politiciens occidentaux.

Étant donné que toutes les négociations ont été interrompues par l'Ukraine, cette question sera résolue sur le terrain.

Sous pression ou de son propre chef, Kiev s'est légalement interdit toute négociation avec la Russie. C'est ainsi. Le reste est du ressort des experts militaires.

Question : Vous avez parlé du déploiement de la mission civile de l'UE en Arménie. Vous avez dit que le terme "civil" ne devait pas être trompeur, car elle est formée dans le cadre du mécanisme de défense et de sécurité de l'UE, avec toutes les conséquences qui en découlent. Lesquelles ?

Réponse : Les conséquences doivent répondre aux intérêts des peuples des pays où les missions sont envoyées. Elles ne doivent pas servir les intérêts de l’élite politique d'une certaine orientation, mais faciliter la paix dans la région. La diplomatie, la politique, les outils de négociation et le droit international peuvent y contribuer. Lorsque ce sont des blocs militaro-politiques sous couvert d'institutions politiques, dont il ne reste que leurs composantes militaires (et agressives), qui sont à l’œuvre, tout est remis en question.

L'OTSC n'a jamais été un bloc militaire. Les décisions dans l'Organisation ne sont pas prises par un système de commandement et de contrôle. Les pays membres agissent sur la scène internationale avec une politique étrangère indépendante. Quand ils le jugent bon, ils consolident une plateforme publique et politique. Sur d'autres questions, lorsqu'ils jugent nécessaire de maintenir leur vision du monde, ils agissent à titre national.

Les choses ne se passent pas de la même façon à l'OTAN. Les instructions sont formulées à Washington et envoyées pour une mise en œuvre obligatoire. Ceux qui ne s'y conforment pas sont sévèrement punis et disciplinés.

Une telle idéologie peut-elle être constructive ? Non. Elle est surtout destructrice. Et pas seulement parce qu'elle est mauvaise en soi. L'Occident n'a aucune expérience des règlements pacifiques. Où ont-ils réussi ? Nulle part. Ce qu'il faut ici, c'est un programme constructif, des relations pragmatiques, le respect de tous et un engagement en faveur d'une véritable issue pacifique. Cela nécessite des connaissances, des analyses, des ajustements, etc. Lorsque le système de commande et de contrôle descend toutes les décisions d’en haut, ce type de travail n’est pas envisageable.

Question : Vous êtes de retour de votre tournée africaine. Quelle est votre impression de la jungle ? Quelle est l'attitude des gouvernements de ces pays à l'égard de la Russie ? Y compris dans le contexte des sanctions occidentales.

Réponse : On n’a pas été dans la "jungle". Nous sommes allés voir des gens. Des gens comme nous. Avec leurs propres problèmes, réalisations, expériences, sentiments, émotions. Nous avons été chez des gens qui ont parcouru le chemin difficile du développement de leur pays, de la défense de leurs intérêts, avec leur propre vision et qui se souviennent du rôle joué par notre pays pour leur donner une véritable liberté. Ils comprennent ce qu'est la responsabilité de leurs décisions, pour les générations futures.

C’est Josep Borrel qui va dans la "jungle". Nous, nous allons chez les gens. Votre question sarcastique fait écho, entre autres, aux commentaires sauvages et racistes que le ministère des affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne se permet, en essayant de "troller" le ministère russe des Affaires étrangères et Sergueï Lavrov. En réalité, ce sont eux qui agissent comme des racistes et des marchands d'esclaves. Sur ce dernier point, l'Allemagne ne s'est pas très distinguée, par contre elle a une longue histoire avec le nationalisme.

Question : De nombreux pays ont souffert des colonisateurs (Angleterre, France, Espagne). Mais nous ne devons pas oublier les atrocités allemandes en Namibie. Vous avez discuté de la coopération entre la Russie et les pays africains. Ils sont reconnaissants de l'aide soviétique. Comment la relation sera-t-elle structurée aujourd'hui ?

Réponse : Prêtez attention aux conférences de presse du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Elles sont détaillées. Il a répondu à toutes les questions en détail. Toutes les transcriptions sont disponibles sur le site web du ministère russe des Affaires étrangères et sur nos comptes de médias sociaux.

Du 23 au 26 janvier de cette année, une délégation dirigée par Sergueï Lavrov s'est rendue en Afrique du Sud, au Royaume d'Eswatini, à la République d'Angola et à l'État d'Érythrée. Nous ne l'avons pas annoncé en détail, le programme ayant été préparé la veille. Le fait que nous ne puissions pas survoler le territoire de l'UE affecte également la logistique et les trajets.

Je voudrais tout d'abord exprimer mes remerciements à tous nos amis africains pour leur hospitalité et leur attitude sincère pendant les négociations. En effet, les voyages en Afrique, même avec des visites de travail aussi courtes, laissent des impressions positives pour toute la vie.

De nombreuses réunions, tant avec les dirigeants de ces pays qu'avec nos collègues des ministères des Affaires étrangères, d'autres ministères et le public ont permis de discuter en détail des différentes questions relatives au renforcement et à l'élargissement des relations bilatérales, de l'état et des perspectives de développement des relations commerciales, économiques et d'investissement, ainsi que des possibilités de développement de la coopération scientifique et humanitaire.

Une attention particulière a été accordée au sujet de la préparation et de la tenue du sommet Russie-Afrique l'été prochain, compte tenu de l'importance unique de ce forum dans la construction d'un partenariat à long terme avec le continent.

Dans un esprit de confiance, nous avons synchronisé nos approches sur les questions les plus importantes de l'agenda mondial et régional. Nous avons présenté notre évaluation de la situation en Ukraine et réaffirmé notre engagement à fournir des produits essentiels pour faire face à l’insécurité alimentaire. Nous avons abordé le règlement des conflits chauds sur le continent et la lutte contre le terrorisme. Nous avons convenu de coordonner nos actions au sein de diverses organisations internationales, principalement l'ONU, les BRICS et d'autres forums multilatéraux.

Nous pouvons confirmer le cap général sur le développement du dialogue russo-africain, la volonté de mettre en œuvre nos plans bilatéraux et de résoudre les problèmes communs dans le format Russie-Afrique.

Question : De nombreux pays africains sont reconnaissants de l'aide apportée par l'Union soviétique. L'aide russe sera-t-elle différente de celle de l'Union soviétique à l'avenir ?

Réponse : Il y a beaucoup de choses à dire. Je vais essayer d'être brève. La principale différence est que l'interaction soviétique avec les pays de la région était fondée sur l'idéologie. Ceux qui ont souscrit à l'idéologie communiste et ont construit leurs propres formes d'ordre socialiste et de système politique, ont été choisis par l'URSS comme partenaires. Ceux qui ont choisi d'autres voies ou qui avaient leur propre vision du développement n'ont pas été inclus dans le cercle des partenaires et alliés proches. C'est la principale différence fondamentale.

Aujourd’hui, il n'y a pas d'approche idéologisée. Nous respectons les différents systèmes, les différents points de vue, les nuances politiques existant dans les pays. Nous construisons nos relations sur une base juridique internationale, pragmatique et mutuellement respectueuse.

Question : Quelles sont les perspectives des tentatives américaines d'entraver la coopération objective Russie-Afrique ?

Réponse : Ces tentatives de nous limiter constamment d'une manière ou d'une autre ou de limiter les autres dans leur communication avec nous sont évidentes. Personne aux Etats-Unis ne les cache. Ils ont proclamé que c'était leur stratégie. Je pense que la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, s'est brillamment exprimée sur ce sujet lors d'une conférence de presse conjointe avec Sergueï Lavrov. Elle a également publié un certain nombre d'articles, de publications et d'interviews à la veille des pourparlers, dans lesquels elle a fait de nombreuses déclarations adressées aux États-Unis, affirmant que l'Afrique décidera elle-même de ses relations avec ses partenaires. Mme Pandor a souligné que le continent africain savait de première main ce qu'est le "monde occidental", son désir permanent de provocations, d'affrontements de peuples, de nations et de pays dans l'intérêt de ce même monde occidental. Ce sont des évaluations intéressantes et perspicaces. Je ne dirais même pas "correctes", car elles sont tellement analytiques qu'elles ne sont pas soumises à mon évaluation. Elles sont intéressantes à étudier. Jetez un coup d'œil à ces déclarations de la ministre sud-africain des Affaires étrangères.

Nous constatons une solidarité continentale. Elle est fondée sur la prise de conscience que, sous les pressions politiques et économiques actuelles de l'"Occident collectif" et de ses politiques prédatrices et largement néocoloniales, personne ne peut espérer un avenir radieux (s'il compte sur les manipulateurs occidentaux). Cela vaut pour le continent africain comme pour tous les autres.

Il est nécessaire de réaffirmer sa souveraineté, de se battre pour les intérêts de son pays, tant individuellement que collectivement, y compris avec la Russie.

Tout le monde comprend que les États-Unis peuvent y faire obstacle et le font déjà. Comment font-ils ? Je ne vais pas fantasmer, regardons les faits. Ils ont déjà adopté des lois sur les activités de la Russie en Afrique, des sanctions sans fin, des listes d'exclusion, des menaces. Les ambitions impérialistes ont de nouvelles formes techniques de mise en œuvre, mais l'essence reste la même. Nous devons contrer cela par une coopération mutuellement bénéfique et respectueuse.

Question : Des extrémistes de droite ont brûlé un exemplaire du Saint Coran lors d'une manifestation à Stockholm contre la Turquie, qui s'est opposée à l'entrée de la Suède dans l'OTAN, provoquant ainsi beaucoup de chagrin et de colère dans le monde musulman. Que pensez-vous de cela ?

Réponse : Littéralement juste après que cela se soit produit, un commentaire officiel du ministère a été publié. Je voudrais dire une fois de plus que nous avons été témoins de la façon dont la turpitude et la permissivité politiques, couvertes par de fausses paroles sur la "liberté de parole et d'expression", se transforment en incitation à la haine religieuse et en une insulte aux sentiments des croyants – cette fois-ci des musulmans. Mais cela s'applique également aux représentants de différents peuples et religions.

Nous condamnons et rejetons ces actions criminelles. Nous les qualifions précisément de criminelles et de contraires aux engagements pris par la Suède, y compris au sein des organisations internationales. Les radicaux doivent être traités, faire l'objet d'une enquête et être punis.

Question (traduction de l’anglais) : Les négociations sur la fourniture de pétrole bon marché entre le Pakistan et la Russie sont presque entrées dans leur phase finale. L'offre de la Russie est la bienvenue, car le Pakistan peut payer l'achat de pétrole dans n'importe quelle devise. La Russie peut-elle offrir d'autres avantages au Pakistan dans cette situation ?

Réponse : Des entreprises russes et pakistanaises sont en pourparlers commerciaux pour fournir de l'énergie au Pakistan. Ils ne sont pas encore achevés. Nos spécialistes travaillent activement à la résolution des problèmes restants. Pour la Russie, il est préférable que les paiements futurs soient effectués en monnaie locale ou en devises de pays tiers, qui sont protégées des risques de sanctions. Beaucoup ont peur et ne peuvent pas en parler, mais la monnaie américaine est une bulle, de l'argent non garanti qui est imprimé même malgré l'énorme dette nationale de l'Amérique.

La coopération énergétique russo-pakistanaise ne se limite pas à la fourniture d'hydrocarbures. Lors de la réunion de la Commission intergouvernementale pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, qui s'est tenue à Islamabad du 18 au 20 janvier de cette année, il a été décidé de discuter d'un plan global de coopération énergétique comprenant à la fois la construction d'infrastructures et la fourniture de vecteurs énergétiques. S'il est mis en œuvre, ce plan assurera le développement durable de l'industrie du gaz en République islamique du Pakistan.

Pour plus d'informations, nous vous recommandons de contacter le ministère russe de l'Énergie.

Question : Dans son rapport, la British Broadcasting Corporation a tenu le Premier ministre indien N. Modi pour responsable du massacre de Gujarat en 2002. Le rapport a été interdit. Quelle est l'opinion de la Russie sur ce rapport et sur l'oppression des minorités en Inde ?

Réponse : Je ne suis pas sûr que ce soit à nous que cette question devrait être adressée. Avant tout, elle doit être commentée par Delhi.

Nos amis indiens ont déjà commenté la situation. Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu'il s'agit d'une nouvelle preuve de la guerre de l'information menée par la British Broadcasting Corporation sur différents fronts – non seulement contre la Fédération de Russie, mais aussi contre d'autres centres de pouvoir mondiaux qui mènent des politiques indépendantes. Après un certain nombre d'années, il apparaît que la BBC se bat même au sein de l'establishment britannique, étant un instrument des intérêts de certains groupes contre d'autres. Nous devons la traiter en conséquence. Ce n'est pas un radiodiffuseur indépendant, mais un radiodiffuseur dépendant qui néglige souvent les exigences de base du métier de journaliste.

Question : Vous avez dit aujourd'hui qu'il n'était pas encore question de rompre les relations avec la Moldavie. Aujourd'hui, on parle de plus en plus de la probabilité que la Moldavie quitte la CEI, abandonnant sa neutralité. Existe-t-il un scénario dans lequel une rupture complète des relations est possible à l'avenir ? Envisagez-vous une telle éventualité ?

Réponse : Me suggérez-vous d'écrire un scénario pour un blockbuster ? Mettre du côté ce que je fais et me lancer dans la rédaction d’un roman de fiction ? Cela veut dire quoi – envisager un scénario ? Les ministères, les départements, les diplomates, les analystes, les analystes politiques analysent différents scénarios. Il y en a un très grand nombre. Des scénarios possibles sont prévus, élaborés, etc.

Nous commentons publiquement nos démarches. Nous expliquons nos actions.

Objectivement, la sortie de la CEI et des 285 accords dont elle fait partie serait défavorable à la Moldavie. Il s'agit des accords auxquels la Moldavie n'a pas été entraînée par la force, mais auxquels elle a adhéré de son plein gré. C'était intéressant, rentable et nécessaire pour eux.

C'est pourquoi, comme nous pouvons le constater, ses autorités ne se précipitent pas dans des décisions hâtives, réalisant les avantages socio-économiques réels de l'adhésion à la CEI. Cela implique un certain nombre de bonus. Regardez le régime de Kiev. Avec tout ce qu’ils ont dit à notre égard, avec toutes leurs caprices – les accords qui leur sont bénéfiques, continuent de fonctionner. C'est ça, le vrai indicateur.

Tout d'abord, il s’agit de l'exemption de visa, de la zone de libre-échange, des préférences de travail, sociales et autres pour les travailleurs migrants. Il ne faut pas oublier qu'environ 25 % du chiffre d'affaires de la Moldavie est réalisé avec les pays de la CEI et que l'exportation de la production moldave sur les marchés des pays de la CEI dépasse 90 %.

Quant aux relations diplomatiques entre la Russie et la Moldavie, il n'y a aucune raison de changer leur niveau et d'ailleurs, comme vous le dites, de les rompre. Nous sommes certains qu'une telle évolution ne serait pas dans l'intérêt de nos pays et de leurs citoyens.

Pour savoir comment le beau monde actuel de Chisinau va se comporter – c’est une question à leur poser. Qu’ils parlent eux-mêmes de leurs projets.

Question : Considérez-vous comme probable une implication directe de la Moldavie dans le conflit en Ukraine, compte tenu des événements récents : une autre épave de missile, une demande de fournitures des systèmes de défense aérienne, la possibilité d'un rejet de la neutralité ?

Réponse : Les représentants du pouvoir moldave, même en dépit de leur attitude largement antirusse, ont admis à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas de menace de la part de la Russie. Ce sont des faits. N’allons pas envisager des scénarios hypothétiques. Il n'y a aucune raison de parler de la participation de la Moldavie au conflit pour le moment.

Quant aux discussions sur le refus de la neutralité et les livraisons d'armements occidentaux, nous avons répété que de telles mesures ne renforceraient pas la sécurité de la Moldavie elle-même. Mais c'est également une question à poser à ceux qui utilisent la République à leurs fins malhonnêtes.

Question : Une question sur le bombardement de la centrale nucléaire de Zaporojié et le stockage de munitions dans d'autres centrales nucléaires en Ukraine. Selon vous, tous les éléments qui se sont accumulés au cours de l'année écoulée dans le domaine de la sûreté nucléaire justifieraient-ils une réunion formelle spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies sur la sûreté des centrales nucléaires qui se sont retrouvées dans des zones de guerre ? De telles réunions ont peut-être déjà eu lieu ?

Réponse : La déclaration du directeur du Service de renseignement extérieur Sergueï Narychkine selon laquelle l'Ukraine stocke des armes et des munitions qu'elle reçoit des pays occidentaux sur le territoire des centrales nucléaires, devrait provoquer auprès de la communauté internationale, comme le disent les diplomates, de profondes préoccupations, car Kiev instrumentalise ses installations nucléaires afin d'accumuler l'aide militaire occidentale et de ne pas l'exposer à la destruction. Nous avons déjà vu des actions similaires auparavant et nous avons parlé de la façon dont ils font du chantage nucléaire en bombardant la centrale, en la mettant en danger.

Les informations publiées par le Service de renseignement extérieur ne sont pas "tombées du ciel" mais sont étayées par des sources pertinentes.

À cet égard, nous jugeons nécessaire que la direction du Secrétariat de l'AIEA examine attentivement ces informations et ne se fie pas au rapport hâtif de ses inspecteurs selon lequel ils ne remarquent aucune activité de ce type dans la centrale nucléaire. Il est tout à fait évident que les forces armées ukrainiennes n'en font pas la publicité. Aucun "tweet" n'a encore été publié. Mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'informations. De toute évidence, le personnel de l'AIEA doit faire preuve de vigilance et de la volonté de faire la lumière sur la vérité. D'autant plus que les centrales nucléaires sont d'énormes complexes, qui ne peuvent être surveillés par deux ou trois inspecteurs.

Il est donc impossible d'affirmer qu'ils n'en ont pas connaissance ou qu'ils n'y ont rien vu de tel, étant donné le nombre très limité de personnes venues inspecter telle ou telle installation qu'ils n'entretiennent et qu’ils n’ont pas construite. Vous ne pouvez tirer de telles conclusions que si vous avez effectué un travail approfondi et si vous disposez d'informations. Dès que nous l'avons reçue, nous l'avons immédiatement diffusée par les canaux appropriés.

Il en va de même pour les déclarations concernant les prétendues explosions puissantes près de la centrale nucléaire de Zaporojié, qui ne sont pas vraies et que nous avons déjà réfutées. Les hostilités se déroulent à une distance de l'usine.

Nous demandons instamment au Secrétariat de l'AIEA de ne pas se précipiter dans ses conclusions et ses évaluations de la situation actuelle, et d'examiner de plus près ce qui se passe actuellement dans les centrales nucléaires ukrainiennes.

En ce qui concerne le Conseil de sécurité. Ces informations sont régulièrement portées à l'attention des membres du Conseil de sécurité et du Secrétariat des Nations Unies par le représentant permanent de la Russie auprès de l'Organisation, Vassili Nebenzia. Lorsque des informations et du matériel pertinents sont accumulés sur un sujet ou qu'un événement urgent se produit, des mesures sont prises ou des discussions spéciales sont initiées. Si nous entreprenons quelque chose de ce genre ou s'il y a un besoin, nous vous en informerons immédiatement.

Question : Un collègue d'Azerbaïdjan a déclaré que les institutions européennes avaient récemment commencé à mentionner la Russie et l'Azerbaïdjan ensemble. Hier, à l'APCE, un vote a eu lieu sur la création d'un tribunal pour les hauts dirigeants de la Russie et du Bélarus. Deux députés azerbaïdjanais ont voté pour sa création. L'un d'eux a même condamné la Russie pour son agression, en terminant par "Gloire à l'Ukraine". J'aimerais connaître l'attitude du prétendu État ami de la Russie face à de telles actions ?

Réponse : Pouvez-vous imaginer le nombre de personnes, de forces politiques qui pratiquent ce genre de rhétorique ? Nous parlons de tendances, de personnes qui ont certains pouvoirs et qui mettent en œuvre la politique étrangère. Allons-nous maintenant passer en revue tout le monde pour examiner ce qu’ils ont dit ou comment ils ont soupiré ? On va s’épuiser.

Question : En ce qui concerne la politique étrangère, à propos de la déclaration faite hier par le ministère russe des Affaires étrangères sur la mission civile de l'UE. Deux points ont suscité de nombreuses discussions. Premièrement - pour une raison quelconque, l'Europe doit concerter sa mission en Arménie avec l'Azerbaïdjan, bien que le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères ait déjà donné son avis, disant qu'il a pris note et exprimé ses souhaits aux structures européennes sur les modalités du fonctionnement. En général, l'UE coopère bien avec l'Azerbaïdjan dans le secteur de l'énergie pour remplacer les ressources énergétiques russes. J'aimerais comprendre ce que l'UE serait censée négocier encore avec l'Azerbaïdjan concernant sa mission en Arménie ?

Réponse : Mais posez cette question à l'Azerbaïdjan.

Question : Non, vous, le ministère russe des Affaires étrangères, vous avez dit que nous devions convenir des conditions de travail avec l'Azerbaïdjan.

Réponse : Je n'ai pas vu ce genre de concertations.

Question : Le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a fait une déclaration il y a deux jours.

Réponse : Est-ce que quelqu'un a convenu de quelque chose avec le ministère ?

Question : Ils ont noté qu'ils avaient exprimé leurs souhaits et qu'ils avaient pris note de la mission. Il n'y a pas eu de condamnation de la mission de l'UE par Bakou.

Réponse : Nous ne sommes pas le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, nous sommes le ministère russe des Affaires étrangères. Je parle de notre position. Le résultat final de ce qui doit se produire est un règlement pacifique, la résolution du problème. Pour cela, il faut adopter une attitude respectueuse envers toutes les parties – avec leur lecture, avec leur propre évaluation quant à savoir qui a raison et qui a tort dans chaque situation particulière. Avant que de telles démarches ne soient faites, elles font l'objet d'un accord. Parce que selon les lois de la physique, il n'y a pas qu’une, mais plusieurs parties qui sont impliquées dans ce processus. Vous devez le comprendre. S'il y a deux parties et une mission est sur le point d’être lancée, pensez-vous que le fait de notifier l’autre partie puisse avoir une valeur ajoutée ? Personne n'en a convenu avec elle. Sinon, qu’est-ce que la mission est censée faire là-bas ? Si son rôle est d’accueillir des extraterrestres, d'observer les étoiles, alors bien sûr, pas besoin de se coordonner avec l'autre partie au conflit. Mais si son objectif déclaré est d'aider d'une manière ou d'une autre le règlement, alors elle ne peut pas ignorer la deuxième partie. Tout cet équilibrisme verbal pour expliquer à quoi bon se mettre d’accord avec la deuxième partie, si c’est la première qui vous a invités. Parce que sinon, le résultat inchangé, voire pire. Vous devez comprendre les "lois du genre".

Question : Il a été déclaré que les gardiens de la paix et les gardes-frontières russes réagiraient au comportement des observateurs de l'UE en tenant compte de l'évolution de la situation "sur le terrain". Qu'est-ce que ça veut dire, ils ne les laisseront pas passer ?

Réponse : C'est simple, il ne faut pas fantasmer. S'il y a des actions, il y aura une réaction. S'il n'y a pas d'action, il n'y aura pas de réaction. Tout est clair.

Question : Revenons au couloir de Latchine.

Réponse : J'ai déjà tout dit sur cette question. Ne répétons pas la même chose. Il y a des choses qui nécessitent une analyse plus approfondie. Et il y a celles que vous commentez en fonction de la situation du moment. Tout ce que je pouvais dire sur le sujet a été dit. Il n'y a pas d'autres informations.

Si vous m'envoyez des questions, je les transmettrai à des experts qui donneront des évaluations plus approfondies.

Question : Lors de sa conférence de presse de la semaine dernière, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a évoqué les déclarations de la partie azerbaïdjanaise concernant le transport de mines, bien que les soldats de la paix russes y soient en charge. Il a dit une phrase très intéressante qui a été beaucoup discutée en Arménie, à savoir que la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020. "stipulait expressément qu'aucune cargaison militaire ne devait être envoyée par cette route". Or, la déclaration ne contient rien de tel. Certaines déclarations des parties russe, azerbaïdjanaise et même arménienne font penser au citoyen lambda qu’il existe des clauses secrètes à la déclaration trilatérale ou des accords verbaux supplémentaires.

Réponse : Vous pensez mal du citoyen lambda. Il ne s'intéresse pas à ce qu'il ne voit pas, à ce qui n'est pas là, mais à ce qui pourrait être. Je pense que le citoyen lambda a une question spécifique, substantielle et simple. Comme celle-ci que vous m'avez posée et je vous ai adressée, concernant la position de l'Erevan officielle sur la question fatidique du Haut-Karabakh et de son statut pour le pays. C'est cela, la question que le citoyen lambda pourrait avoir. Il souhaite depuis longtemps connaître la position officielle des autorités arméniennes sur cette question. Il s'avère qu'elle n'a pas été formulée. Et vous essayez de prédire une question hypothétiquement d’un citoyen lambda sur quelque chose qui n'existe pas, mais qui pourrait exister, parce que c'est un "secret" et qu'on ne peut pas le voir. Il y a ce qui est visible et ce qui nécessite de formuler réellement une position de base. Alors, de nombreuses questions, je ne dis pas qu’elles se résoudront d'elles-mêmes, mais gagneront une certaine clarté.

Question : Dans ce cas-là, les mots de Sergueï Lavrov indiquent qu'il y a certains arrangements qui ne figurent pas dans le texte de l'accord trilatéral. J'aimerais le comprendre.

Réponse : Je vais préciser ce que l'on peut dire sur ce point.

Encore une fois, ne cherchons pas de nuances dans quelque chose qui n'existe pas mais qui "pourrait être".

Je n'insiste pas, mais étant donné votre question (ce sujet a été soulevé à plusieurs reprises), attendons la formulation d'une position fondamentale sur la question la plus importante, lorsque tout le monde comprendra (en premier lieu, le citoyen lambda dont vous parlez, et tous ceux qui sont impliqués dans cette histoire) quelle est la position fondamentale des dirigeants arméniens sur cette question. Alors beaucoup de choses deviendront automatiquement claires pour tout le monde. Jusqu'à présent, ce sujet a été interprété de différentes manières, avec différentes références à différents documents. Une définition de base de la position sur cette question cruciale conduira automatiquement à la clarification de nombreux autres points. Nous devrions commencer par là.

Question : Je voudrais poser une question de l'ONG italienne "L'humanité dans la guerre". La question a été posée par son président, le professeur P. Pasculo. Il est le fils d'un soldat italien à Donetsk qui est devenu plus tard un antifasciste, il a été sauvé par une femme russe. L'orthographe et le style d'écriture ont été conservés :

"Nous savons que les Russes ont payé la plus grande dette de sang pendant la Seconde Guerre mondiale, et ils n' avaient aucune haine pour les soldats qui, malgré eux, ont été envoyés en Russie par des gouvernements malfaisants.

L'OTAN est agressive. Que peut faire la Russie, quels sacrifices ou reniements est-elle prête à faire pour sauver le monde et apporter la paix, tout en sachant que l'Occident ne l'appréciera pas ?"

Réponse : Aujourd'hui, j’ai partiellement répondu à cette question. Si vous pensez que les temps changent, que l'humanité progresse, cela reste un sujet discutable. En général, aucune avancée scientifique ou technologique ne change la nature humaine. Les problèmes de l'humanité restent les mêmes : qu'est-ce que le bien et qu'est-ce que le mal ? Qu'est-ce qui est le plus important : l'amour, la compassion, l'entraide, le respect, le soutien ou le profit, l'intérêt personnel, le confort, etc.

La question de savoir ce que notre pays peut faire, quels sacrifices ou reniements il est prêt à faire pour sauver et ramener la paix, la Russie y répond en ce moment, chaque jour. Elle n'a pas commencé le 24 février 2022, mais bien avant. Dans notre histoire, nous avons toujours répondu aux mêmes questions.

Au XXe siècle, nous avons répondu de manière globale. Nous avons pensé que cette réponse allait durer longtemps pour l'humanité. Mais vous voyez, la mémoire semble se raccourcir. Probablement parce qu'il y a beaucoup de moyens de stockage d'informations, les gens n'ont pas besoin de garder autant de choses dans leur tête, ils oublient ce qui s’est passé il y a 50, 60 ou 70 ans. Malheureusement, le souvenir de ces moments s'évapore. Disparus sont les gens, les membres de la famille qui se souvenaient. Lire un livre ou consulter une encyclopédie, aller à la bibliothèque ne fait pas partie de notre vie aujourd'hui. Il y a beaucoup de fausses informations sur internet, la propagande est bien en marche.

Il se trouve qu'une fois de plus, dans son histoire et dans celle du monde, la Russie est obligée de répondre aux mêmes questions. Elle a fait son choix. Le peuple russe l'a fait aussi pour préserver les valeurs civilisationnelles qui sont le véritable patrimoine de notre planète, de l'humanité, ce dont nous venons de parler : l'amour, le respect mutuel, le respect des ancêtres, la glorification des vrais héros, l'anathème pour les traîtres et les ennemis qui détruisent les peuples. Le facteur le plus important est le désir et la capacité de défendre ceux qui, sans aucune raison, ont été torturés et tourmentés sans scrupules pendant des années. La Russie répond désormais à toutes ces questions non seulement à la communauté internationale, mais aussi, dans une large mesure, à elle-même.

Question : Les ONG italiennes souhaiteraient participer aux briefings. Y aura-t-il une langue italienne ? Pour l'instant, les briefings sont en russe et il existe une traduction en anglais.

Réponse : En ce qui concerne les briefings. Cet événement s'adresse aux médias, aux journalistes et aux personnes dont le métier principal est l'information.

Nous sommes prêts à coopérer avec les ONG pour communiquer notre position et nos informations. Nous avons cette pratique. Présentez-nous, envoyez-nous des contacts. Je pense que notre ambassade en Italie les connaît probablement. En plus de la réponse que je viens de donner, nous vous donnerons une fiche d'information à leur intention.

Question : Lors de la réunion de notre Président avec les étudiants, une étudiante de l’Université russe de l’Amitié des peuples a raconté comment elle a été expulsée d'une université à Vienne pour avoir refusé d'adopter une position russophobe.

Dans quels pays les étudiants de nos compatriotes ont-ils été soumis à des procédures similaires, et savons-nous, même approximativement, combien de nos jeunes compatriotes ont été expulsés des universités étrangères et si tous ceux qui sont rentrés en Russie ont pu poursuivre leurs études dans les établissements d'enseignement supérieur russes ?

Réponse : Il ne s'agit pas d'une histoire isolée. Au cours de l'année dernière, nous avons reçu de nombreuses lettres de nos compatriotes affirmant que de nombreux étudiants russes étaient victimes de discrimination. Ils ont subi des pressions, ont été contraints de signer des documents condamnant les actions de la Russie, les obligeant de fait à s'opposer à leur patrie en échange de la possibilité d'étudier, ont été harcelés et soumis à de terribles épreuves.

Nos opposants occidentaux ont une fois de plus montré leur vrai visage, ne se couvrant plus de slogans sur la liberté et la démocratie, passant à des actions répressives actives contre des personnes qui ne sont coupables de rien, et ont continué à combattre tout ce qui est russe – la culture et l'éducation.

L'année dernière, quelque deux mille étudiants se trouvant à l’étranger ont demandé à être transférés dans des établissements d'enseignement nationaux parce qu'ils ne pouvaient pas poursuivre leurs études dans le pays d'accueil pour une raison ou une autre. Ils ont vu leurs cartes émises par les banques russes bloquées (il était impossible de payer les frais de scolarité, de séjour, de repas, de voyage, etc.) Les banques elles-mêmes refusent souvent à nos citoyens d'ouvrir des comptes et de nouvelles cartes, expliquant cela par le fait qu'ils sont des citoyens russes ou par certaines "raisons politiques". Il est extrêmement difficile d'obtenir un visa pour un certain nombre de pays, même si une personne y étudie déjà ou envisage d'y étudier.

Environ 800 étudiants parmi ceux ont déposé cette demande faisaient leurs études en Ukraine. Sans surprise, hormis l'Ukraine, la plupart des cas ont été enregistrés dans des États européens, en tête desquels figurent la République tchèque (environ 400 personnes), la Pologne, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie, la France, l'Autriche, l'Espagne et la Lettonie. Parmi les pays du Nouveau Monde figurent les États-Unis et le Canada.

Grâce aux efforts conjoints des agences russes, deux tiers du nombre total d'étudiants ayant déposé leur demande ont été inscrits dans des universités russes.

Nous recevons un très grand nombre de demandes de la part des étudiants. Pour certaines raisons, ils ne peuvent pas toujours changer de lieu de résidence et d'études, mais sont soumis à toutes les choses susmentionnées. Nous essayons de les aider à trouver une solution.

***

Je voudrais terminer le briefing d'aujourd'hui par une annonce.

Le 2 février à 10h30 (heure de Moscou), Russia 24 diffusera une interview en direct du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, avec le directeur général de l'agence de presse Russia Today, auteur et présentateur du programme Vesti Nedeli, Dmitri Kisselev, sur les questions actuelles de politique étrangère et l'agenda international en cours.

Nous reproduirons également cette diffusion en direct sur les plateformes officielles du ministère russe des Affaires étrangères (sur le site web et sur les comptes de médias sociaux du ministère).

 

 

 

 


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