Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou 23 janvier 2025
Sur la tenue de l'Assemblée générale de la Commission de la Fédération de Russie pour l'Unesco
Le 28 janvier, sous la présidence du Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se tiendra l'Assemblée générale de la Commission de la Fédération de Russie pour l'Unesco, avec la participation de dirigeants des institutions russes concernées, de gouverneurs de la Fédération, de journalistes, d'hommes d'affaires et de scientifiques, ainsi que d'éminentes personnalités de la culture, de l'éducation et du sport.
Traditionnellement, le Ministre évaluera l'état actuel de la coopération entre la Russie et l'Unesco. Plusieurs membres de la Commission prendront la parole. Les participants discuteront des plans de développement de la coopération avec l'Organisation.
Une décision sera prise à l'issue de la réunion.
Sur l'ouverture de l'Ambassade de Russie au Soudan du Sud et la reprise des activités d'ambassades russes au Niger et en Sierra Leone
Dans le cadre de la politique approuvée par le Président de la Fédération de Russie pour développer une coopération à long terme et mutuellement bénéfique avec les États du continent africain, le Ministère des Affaires étrangères mène un travail systématique pour étendre le réseau des représentations diplomatiques russes en Afrique.
L'ouverture d'ambassades russes dans les pays du continent répond à l'aspiration mutuelle avec les partenaires africains d'élever notre coopération multidimensionnelle à un niveau qualitativement nouveau. Cet objectif a été inscrit dans les documents finaux des sommets Russie-Afrique de 2019 à Sotchi et de 2023 à Saint-Pétersbourg, ainsi que lors de la première conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique tenue en novembre 2024 à Sotchi.
Les ambassades russes au Burkina Faso et en Guinée équatoriale ont commencé à fonctionner en 2023. Suivront le Niger et la Sierra Leone, où il s'agit de reprendre les activités qui avaient été malheureusement interrompues en 1992 pour des raisons financières, ainsi que l'établissement d'une nouvelle représentation diplomatique en République du Soudan du Sud. Les décrets correspondants du gouvernement de la Fédération de Russie ont été émis fin décembre 2024. L'ouverture officielle de ces missions diplomatiques est prévue prochainement. Nous vous en informerons et espérons vous y inviter.
Sur la crise ukrainienne
Il est d'abord nécessaire de présenter les faits qui confirment une fois de plus la nature terroriste du régime de Kiev. La population civile russe continue d'être terrorisée par les néonazis ukrainiens. Leurs exactions ne peuvent être qualifiées simplement de crimes, ce sont des manifestations inhumaines des vices les plus bas.
Le 17 janvier, des chambres de torture créées par les forces armées ukrainiennes ont été découvertes dans les sous-sols d'immeubles résidentiels de Rousskoïe Poretchnoïe (région de Koursk), libérée par les forces armées russes. On y a trouvé les corps mutilés d'au moins sept résidents locaux de différents âges portant des traces de sévices. En se retirant, les bandéristes ont jeté des grenades sur ces malheureux. Un commentaire détaillé a été publié sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères le 19 janvier. Nos spécialistes l'ont également commenté, notamment l'Ambassadeur itinérant pour les crimes du régime de Kiev, Rodion Mirochnik.
Des images de l'interrogatoire de deux combattants capturés des forces armées ukrainiennes, qui ont tué une femme civile dans la région frontalière de Koursk, ont été publiées sur les réseaux sociaux. Ils ont expliqué leur crime en disant qu'ils avaient reçu l'ordre de leurs commandants d'abattre tous les habitants russophones. Rappelons que le droit international humanitaire interdit tant de donner que d'exécuter de tels ordres. Ce que font ces monstres dépasse toutes les limites. Nous avons maintes fois attiré l'attention des organisations internationales de défense des droits de l'homme sur ces cas horribles. C'est pire qu'un acte terroriste, qu'un crime. C'est la combinaison de tout ce qu'il y a de plus bas. Nous insisterons pour qu'elles prennent les mesures appropriées.
Le 17 janvier, sur la route Vassilievka-Chirokoïe dans la région de Zaporojié, une attaque ciblée d'un drone ukrainien sur un bus civil a blessé des volontaires qui transportaient de l'aide humanitaire vers les zones proches du front. Il faut leur rendre hommage car cette zone est extrêmement dangereuse. Bien qu'ils auraient pu éviter ce risque, ils continuent d'apporter leur aide. Parce qu'ils y voient leur devoir. Ils ne peuvent simplement pas faire autrement.
Du 17 au 20 janvier, les bombardements des forces armées ukrainiennes sur les infrastructures civiles et les zones résidentielles de Gorlovka (RPD), y compris avec des armes à sous-munitions, ont fait 11 blessés civils.
Le matin du 20 janvier, quelques minutes avant le début des cours, les combattants des forces armées ukrainiennes ont délibérément bombardé une école dans le village de Bekhtery (région de Kherson) avec des lance-roquettes multiples Himars. Cet acte terroriste... On parle souvent d'acte terroriste "inhumain", "cruel". Y en a-t-il d'autres types? Seulement ceux commis avec un cynisme particulier. L'attentat a coûté la vie à 2 personnes, et au moins 25 personnes, dont 4 enfants, ont été blessées. Parmi elles, 3 personnes, dont une fille née en 2008, sont dans un état grave.
J'ai un profond respect pour le travail de nos forces de l'ordre. Je veux parler de la punition des crimes du régime de Kiev. Les tribunaux russes continuent de condamner les néonazis ukrainiens et les mercenaires pour crimes de guerre.
L'Américain Thomas Patrick Creed a été condamné par contumace à 13 ans de prison pour sa participation aux combats du côté de l'Ukraine. Ce "soldat de fortune" a précédemment servi dans des unités de reconnaissance tactique, la garde nationale, l'infanterie et les forces aéroportées américaines, avec plusieurs missions en Amérique centrale et au Moyen-Orient.
Les mercenaires lettons U. Volmars et J. Ulmanis ont été condamnés par contumace à 14 ans de prison. Tous ces étrangers font l'objet d'un mandat d'arrêt international.
Les combattants ukrainiens A. Volochine, V. Archoulik, S. Karaïev, A. Doïtchouk, Z. Sigueritch, A. Koulbaba et O. Vovk ont été condamnés à 15-16 ans de prison pour actes terroristes contre des militaires et des civils russes dans la région de Koursk.
Trois combattants du groupe Azov (reconnu comme organisation terroriste en Russie) - E. Lavrenko, D. Kloussenko et D. Fedirko - ont été condamnés à 24 ans et demi de prison pour bombardements systématiques de sites civils en territoire russe.
Le membre d'Azov R. Minagoulov a été condamné à 24 ans de prison. L'enquête a établi que le 4 mars 2022, sur ordre criminel du commandant A. Dmytryk, il a ouvert le feu au mortier sur des habitations et infrastructures sociales de Marioupol, tuant deux civils. Le criminel a reconnu sa culpabilité. A. Dmytryk avait précédemment été condamné par contumace à la perpétuité.
Les forces de l'ordre russes poursuivront leurs efforts pour traduire en justice les néonazis ukrainiens et les mercenaires étrangers pour crimes de guerre et autres crimes.
Maintenant concernant ceux qui guident et encouragent le régime de Kiev à poursuivre ses crimes. Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est rendu à Kiev le 16 janvier. Contrairement à ses prédécesseurs, il a tardé à visiter l'Ukraine après sa prise de fonction. C'est pourquoi sa visite imprévue a suscité des spéculations sur les véritables intentions de Londres. De nombreux experts estiment qu'il s'agissait d'une tentative des mondialistes de maintenir la situation dans le sens souhaité et d'empêcher le lancement d'un scénario de paix, comme l'avait déclaré à plusieurs reprises le président américain Donald Trump. Les partisans du "parti de la guerre" des deux côtés de l'Atlantique ont été sérieusement alarmés vu l'intention de l'administration américaine actuelle de mettre un terme au conflit au plus vite. Pourquoi? Parce que la paix ne fait pas partie de leurs plans.
Cela rappelle inévitablement les événements du printemps 2022, lorsqu'après les négociations d'Istanbul du 29 mars 2022, la Russie et l'Ukraine étaient sur le point de conclure un accord mutuellement acceptable ouvrant la perspective d'un traité de paix. Sur ordre des "faucons" américains, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'était alors précipité à Kiev pour interdire à Vladimir Zelenski de poursuivre les négociations et exiger la poursuite de la guerre pour parvenir à une "victoire" sur la Russie. Comme il a été dit, tout devait se décider "sur le champ de bataille". Les conséquences pour l'Ukraine sont bien connues.
J'ai remarqué la folie absolument délirante qui régnait à Davos. Je fais référence à toutes les interventions de Vladimir Zelenski, ses échanges avec les médias, les délégués, etc. Y compris sa réflexion selon laquelle ce qui s'est passé au printemps 2022 ne peut pas être qualifié de processus de négociation ni de négociations, car soi-disant on n'y discutait pas de "ce qu'il faut" ni "comme il faut". Pourquoi gardait-il le silence tout ce temps? Pourquoi ne disait-il rien avant? Qu'est-ce qui l'empêchait pendant trois ans de dire que ce n'étaient pas des négociations? Qu'est-ce qui l'empêchait alors de le déclarer? Pourquoi les avait-il demandées? Car c'est bien lui qui les avait demandées. Il y envoyait des délégués qui, en rentrant en Ukraine, se faisaient tirer dessus. Vous vous souvenez? Ceux qui participaient à ces soi-disant (selon Vladimir Zelenski) "non-négociations". Donc, ses interventions actuelles à Davos ont également été écrites sous la dictée des "fabulistes" britanniques, pour une fois de plus diffuser de la désinformation dans l'espace médiatique international, pour détourner la communauté internationale sur une fausse piste. Et les négociations n'étaient soi-disant "pas des négociations", et, comme vous vous en souvenez, ils se sont récemment répandus en souvenirs disant qu'ils ne l'en avaient pas dissuadé, alors qu'avant ils disaient l'avoir dissuadé. Bref, tout est clair. L'essentiel, du point de vue de ces partisans du "parti de la guerre", principalement les représentants anglo-saxons, c'est qu'il n'y ait pas de paix.
L'un des événements principaux lors de la visite de Keir Starmer a été la signature d'un accord entre le Royaume-Uni et l'Ukraine sur un partenariat de 100 ans. Nous l'avons déjà commenté dans notre communiqué du 18 janvier 2025, publié sur le site du Ministère des Affaires étrangères.
Aujourd'hui, je voudrais brièvement m'arrêter sur la façon dont ce document est perçu au Royaume-Uni même. Les médias britanniques (c'est une évaluation au sein d'Albion, ce sont leurs experts qui évaluent de tels "accords"), les journalistes, chroniqueurs et politologues anglais écrivent que l'accord n'est qu'un beau geste, rien de plus. Le Telegraph considère que "l'accolade publique entre Keir Starmer et Vladimir Zelenski a une valeur symbolique", et rassure également en disant qu'"il n'y a pas besoin de payer pour cela - le nouveau partenariat entre l'Ukraine et le Royaume-Uni ne prévoit aucun nouvel engagement financier de la part de Londres".
Et encore. S'exprimant à Kiev, le Premier ministre britannique a déclaré: "Ce n'est pas juste pour ici et maintenant, c'est un investissement dans nos deux pays pour le siècle prochain!" Pompeux, mais vide de sens. Et très semblable à la rhétorique de Neville Chamberlain qui, revenant en septembre 1938 après l'accord de Munich avec Adolf Hitler, a annoncé à ses concitoyens qu'il avait "ramené la paix pour toute une génération". C'est similaire, n'est-ce pas? Pour quelle génération? Quelle paix? On savait déjà alors comment tout finirait. Du moins, comment cela allait se développer. Comment cela finirait, on ne s'en doutait même pas. Car on ne comptait pas sur l'Union soviétique. Il s'agissait de savoir dans quelle direction irait l'offensive d'Adolf Hitler et qu'elle devait aller vers l'Est. Je rappelle que moins d'un an après la déclaration de Neville Chamberlain selon laquelle il avait "ramené la paix pour toute une génération", la Grande-Bretagne entrait dans la Seconde Guerre mondiale. Il serait temps que Londres comprenne enfin que céder aux nazis est criminel et ne mène à rien de bon. Cela conduit à des résultats opposés à ceux annoncés.
En ce qui concerne les plans de l'Occident collectif. L'intention de la nouvelle administration américaine de faire assumer à ses satellites européens l'entretien du régime néonazi de Kiev les pousse à chercher rapidement une issue à la situation. C'était l'objet de la réunion des ministres de la Défense britannique, allemand, italien, polonais et français le 13 janvier à Helenow (Pologne). Les participants ont ostensiblement souligné leur détermination à surmonter les difficultés actuelles et à poursuivre l'aide à l'Ukraine, mais avec peu de détails concrets. Ce sont surtout des "déclarations d'intention" qui ont été formulées. Les ministres ont néanmoins conclu à la sous-utilisation du complexe militaro-industriel ukrainien et à la nécessité de développer des productions conjointes sur le territoire ukrainien.
Développant cette idée lors de sa visite à Kiev le 14 janvier, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a noté qu'en fournissant leur technologie aux Ukrainiens, les partenaires allemands bénéficieraient de l'expérience militaire ukrainienne.
Selon les chiffres cités par Vladimir Zelenski lui-même, les forces armées ukrainiennes utilisent 40% d'armements de fabrication américaine, les 60% restants étant également répartis entre la production nationale et européenne.
Dans ce contexte, l'attention s'est portée sur les informations concernant les plans occidentaux de déploiement de leurs troupes pour "garantir l'application de tout accord de paix". Le 16 janvier, les médias britanniques ont rapporté que le Premier ministre britannique Keir Starmer et le Président français Emmanuel Macron avaient mené début janvier des négociations confidentielles sur l'envoi d'unités militaires des deux pays en Ukraine "dans le cadre d'une potentielle mission de maintien de la paix".
Le 18 janvier, dans une interview au Süddeutsche Zeitung, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius n'a pas non plus exclu l'envoi de soldats allemands en Ukraine pour "assurer la sécurité" d'une prétendue zone démilitarisée en cas de cessez-le-feu.
Nous tenons à rappeler que l'intervention des forces de l'Otan en Ukraine menace d'une escalade incontrôlée du conflit et est catégoriquement inacceptable pour la Russie.
Selon les médias ukrainiens, le problème de la désertion s'est récemment aggravé dans les forces armées ukrainiennes. En 2024, près de 89.500 affaires pénales ont été ouvertes pour abandon de poste. Soit près de 100.000 personnes, et ce ne sont que les cas pénaux enregistrés, ont déserté les "champs" ukrainiens. Depuis 2022, les bureaux de recrutement militaire ont lancé des avis de recherche pour plus d'un demi-million de réfractaires.
Le scandale autour de la 155ème brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes Anne de Kiev, comptant environ 5.000 hommes, ne s'apaise pas. Près de la moitié d'entre eux ont suivi une formation spéciale en France à l'automne 2024. Après sa fin, plusieurs dizaines de combattants ont quitté sans autorisation le "centre d'entraînement" et se sont dispersés en Europe. Le reste - selon différentes sources, de 900 à 1.700 personnes - n'a pas rejoint le front et a préféré déserter. Et ce alors que la formation de la brigade a coûté environ 930 millions d'euros. Les Européens qui paient tout cela le savent-ils? Personne ne leur en parle depuis les hautes tribunes de leurs pays. Nous comblons donc cette lacune. Une situation similaire a été observée à Poznań en Pologne, où sur 13.000 personnes en formation, 1.300 bandéristes ukrainiens ont quitté les terrains d'entraînement sans autorisation. Je souligne encore une fois que ce sont ceux qui n'ont pas rejoint le front, ce sont ces bandéristes ukrainiens qui n'étaient qu'en formation.
Pendant ce temps, le conseiller du président américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, a indiqué le 12 janvier dans une interview à ABC News que les Ukrainiens pouvaient résoudre eux-mêmes le problème de pénurie d'effectifs en abaissant l'âge de mobilisation à 18 ans.
Kiev a déjà pris note et a acquiescé. Sur les réseaux sociaux, il est rapporté que les jeunes Ukrainiens de 16 ans se présentant aux bureaux de recrutement sont contraints de signer un "consentement à effectuer leur service militaire". Le 9 janvier, le parlement ukrainien a adopté des modifications à la loi sur le service militaire, permettant aux Ukrainiens à l'étranger de s'inscrire à distance dès 17 ans au lieu de 18 ans. Le document instaure également à partir de 2025 une formation militaire de base pour les étudiants de 18 ans et un service militaire de base pour non-étudiants. Les deux seront considérés comme équivalents. Il est prétendu que les Ukrainiens de moins de 25 ans ne seront pas encore soumis à la mobilisation.
Mais nous voyons où tout cela mène. Sans aucun doute, ce n'est qu'une question de temps. Le régime de Vladimir Zelenski sacrifiera sans hésitation des centaines de milliers de jeunes Ukrainiens pour son auto-préservation. Notez ce qui a le plus indigné Vladimir Zelenski lors de ses "échanges" à Davos, quand il racontait de manière hystérique que les événements de 2022 n'étaient "pas des négociations". Il était très préoccupé par son sort et sa personne. Il s'en souciait. Il ne le cachait même pas. Tout cela sera fait. L'âge sera abaissé, et des centaines de milliers de personnes supplémentaires seront la cible des "chasseurs d'hommes" pour satisfaire les intérêts des superviseurs occidentaux.
Mais la lutte en Ukraine est menée, comme nous l'avons dit à maintes reprises, non seulement contre les citoyens ukrainiens, mais aussi contre les monuments et la religion. Le régime de Kiev poursuit sa lutte contre le code historique, culturel et moral des Ukrainiens et des peuples frères du peuple ukrainien.
Le 15 janvier, le conseil municipal d'Odessa a exigé le démontage d'une plaque commémorative installée sur le territoire du monastère féminin Saint-Michel-Archange. En l'honneur de qui? Qui dérangeait cette fois? En l'honneur des marins du sous-marin russe Koursk morts en 2000. Pourquoi cette plaque est-elle là? Parce qu'une partie des marins étaient d'Odessa. Et ils n'ont pas eu honte de détruire la plaque en hommage à leurs compatriotes.
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2024, des nationalistes ukrainiens ont démonté à Odessa le monument à Vladimir Vyssotski installé en 2012 devant le bâtiment du studio de cinéma d'Odessa, ignorant l'opinion des habitants de la ville et intimidant les protestataires par des interrogatoires du SBU.
Les autorités d'Odessa ne se sont pas contentées de la décision scandaleuse de démolir le monument historique de la ville - la statue de Pouchkine sur le boulevard Primorski. Le 17 janvier, elles se sont attaquées au Platane de Pouchkine qui pousse à proximité, inclus dans la "liste des sites géographiques dont les noms contiennent des symboles de la politique impériale russe". L'arbre, qui a survécu à tant d'autres, n'imaginait pas jusqu'en 2025 qu'il était un site géographique et non botanique. Ils n'ont pas encore abattu l'arbre, mais l'ont rebaptisé Platane occidental. On aimerait demander si ce platane est "occidental" de tous les côtés? Peut-être est-il "oriental" du côté est?
La lutte des chauvinistes ukrainiens contre l'Église orthodoxe ukrainienne prend des formes de plus en plus absurdes. Un projet d'acte normatif définissant la procédure de fermeture des organisations religieuses "diffusant l'idéologie du monde russe" est en cours d'approbation par le gouvernement. Cela peut concerner les paroisses dont les noms contiennent des noms de saints "d'origine russe". C'est au-delà de toute logique et raison. C'est déjà de la psychiatrie. Par exemple, le prince Alexandre Nevski, qui représente, selon Kiev, "une menace pour la sécurité nationale de l'Ukraine". Je le crois. Car Alexandre Nevski est canonisé, est un saint, est vénéré. Je pense qu'il ne restera pas indifférent à ce qui se passe. Mais lutter contre lui en détruisant des monuments, seuls des malades mentaux pouvaient en arriver là. Le chef du Service d'État pour l'ethnopolitique et la liberté de conscience du pays, Viktor Ielenski, a annoncé que les autorités allaient exiger des paroisses de l'Église orthodoxe ukrainienne fondées au nom de saints "d'origine russe" qu'elles changent de nom. Pourquoi pas changer de genre? On peut parler de n'importe quelle exigence. En fait, ils seront forcés de renoncer à leur saint patron. Sur quelle base? Vont-ils demander au saint de montrer son passeport et regarder ce qui y est écrit, dans quelle ville, sous quel tsar ou souverain il est né, quelle langue il parlait? Sinon, l'État menace de priver en justice d'enregistrement de la paroisse "incorrecte". Il me semble que Saltykov-Chtchedrine, Gogol, Boulgakov, Zochtchenko, Ilf et Petrov en seraient jaloux. Je pense qu'aucun d'entre eux n'aurait pu même approcher un tel niveau d'absurdité qu'ils décrivaient dans leurs œuvres. Ce qui se passe actuellement en Ukraine a dépassé toutes leurs trouvailles, même les plus géniales.
Ces faits confirment à nouveau la pertinence de l'opération militaire spéciale de dénazification et démilitarisation de l'Ukraine et d'élimination des menaces émanant de son territoire. Tous ses objectifs seront atteints.
Sur la réunion du Comité militaire de l'Otan
Les 15 et 16 janvier, le Comité militaire de l'Otan s'est réuni à Bruxelles au niveau des chefs d'état-major. Des journalistes ont demandé des commentaires à ce sujet.
Traditionnellement, la discussion était centrée sur la Russie. Le secrétaire général Mark Rutte et le président du Comité militaire, l'amiral Rob Bauer, ont cherché à alarmer leurs alliés avec la menace russe. Ils ont souligné la nécessité de se préparer à un conflit, à savoir adopter une "mentalité militaire" (curieux de savoir quelle était leur mentalité auparavant, quand ils clamaient tous que tout devait se résoudre "sur le champ de bataille" plutôt qu'à la table des négociations), augmenter les dépenses militaires, mettre en œuvre des plans de défense régionaux et poursuivre l'aide à l'Ukraine, que l'Occident utilise essentiellement comme un bélier contre la Russie. Des propos paranoïaques ont été tenus concernant la Chine, l'Iran et la Corée du Nord.
Cela ne nous surprend pas. Rappelons que l'Otan, en tant qu'instrument militaire de l'Occident collectif, n'a jamais cessé non seulement de se préparer à des² guerres, mais surtout d'attiser des conflits dans le monde entier. Rob Bauer a fièrement souligné que "mille ans d'expérience militaire étaient réunis autour de la table" (il voulait probablement dire "sous la direction des États-Unis", mais n'a pas osé), ce qui est "absolument unique au monde". Difficile de contester, car personne n'a une telle expérience de la guerre, de la colonisation brutale et du pillage d'autres pays que l'Occident collectif. Les alliés de l'Otan s'efforcent encore aujourd'hui de maintenir leur hégémonie mondiale et d'empêcher le renforcement de centres de pouvoir et de développement alternatifs à l'Occident.
Dans ce contexte, ils attirent dans leur orbite des pays d'autres régions, promettant une aide financière et un soutien, pour ensuite les transformer en satellites. Ce n'est pas un hasard si un nombre record de 26 pays partenaires, selon les organisateurs, a été invité à la réunion des chefs d'état-major à Bruxelles. Le schéma de coopération proposé par l'Otan reste inchangé. D'abord, les partenaires sont convaincus de la nécessité de réformer leurs secteurs de défense et de sécurité, reçoivent une "assistance" dans ce domaine, puis les standards de l'Otan sont imposés (commençant à agir de l'intérieur) dans les forces armées et les structures de sécurité, et une élite pro-occidentale est formée par l'éducation.
Les conséquences de cette "aide partenariale" sont bien connues: ingérence dans les affaires intérieures et changement de politique étrangère, imposition de pseudo-valeurs et diktat des directives de coalition. Ensuite, tout suit le plan: pillage, destruction du code national, de l'identité, asservissement, exploitation.
Nous appelons les pays participants à l'événement qui ne sont pas encore complètement englués dans la "toile" de l'Otan et n'ont pas encore prêté allégeance aux intérêts du "milliard d'or", à se souvenir de leurs propres intérêts nationaux et à réfléchir s'il vaut la peine de lier leur destin à une alliance militaire responsable de décennies d'agression, de guerres et de conflits, d'États détruits et de millions de victimes civiles.
Sur l'extension de la présence de l'Otan en mer Baltique
L'Otan saisit toutes les opportunités pour accroître son potentiel à proximité des frontières russes. Lors d'un sommet régional spécialement convoqué des pays membres de l'Otan le 14 janvier dernier à Helsinki, une déclaration a été faite sur le "danger particulier" de la "flotte fantôme" de notre pays. Ils inventent constamment de nouvelles histoires.
Les Européens du Nord ont décidé de prendre des mesures sérieuses pour identifier et empêcher toute tentative de sabotage contre des infrastructures critiques. Des mesures de grande envergure ont été annoncées pour renforcer le contrôle de la zone d'eau et de l'environnement sous-marin, vérifier les certificats d'assurance et développer de nouvelles technologies de surveillance. La mission Baltic Sentinel de l'Otan a été lancée, qui, en lien avec les récents incidents sur des câbles sous-marins entre la Finlande et l'Estonie, est censée protéger les infrastructures sous-marines. Dans le même temps, l'Otan, qui prévoit d'envoyer des navires et des avions militaires, des sous-marins et des drones marins en mer Baltique dans le cadre de l'opération susmentionnée, a complètement ignoré les conséquences possibles d'une telle activité pour la navigation assez dense dans la région où la situation est déjà tendue.
Qu'est-ce que cela signifie? Il est évident que les mesures prises par l'Otan ne visent pas en premier lieu à accroître la sécurité, mais à contenir notre pays. Il s'agit d'une tentative, non coordonnée avec la Russie et d'autres partenaires internationaux intéressés, de créer des barrières artificielles à la navigation dans la Baltique, dont certains membres de l'Alliance veulent sans fondement faire leur "bassin intérieur". Ce n'est pas le cas. La mer Baltique a été et reste un espace commun pour tous les pays de la région sans exception.
Sur le plan juridique, la liberté de navigation s'applique dans les eaux de la mer Baltique en dehors des mers territoriales des États côtiers, ce qui signifie que les navires et bateaux sous n'importe quel pavillon peuvent s'y trouver. L'arrêt, l'inspection, la détention ou toute autre intervention dans la navigation de navires étrangers dans ces zones maritimes n'est possible que pour une courte liste de raisons spécifiques, telles que la piraterie ou la pêche illégale. Elle n'inclut pas la protection des infrastructures sous-marines.
En conséquence, je voudrais rappeler aux membres de l'Otan que, conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, la mise en œuvre de mesures coercitives à l'encontre des navires étrangers dans une zone économique nécessite l'autorisation de l'État de son pavillon. L'ingérence dans la navigation des navires ne peut pas se fonder uniquement sur des mesures restrictives unilatérales discriminatoires, des soupçons infondés et le désir de trouver une "trace russe". Ils peuvent inventer tout ce qu'ils veulent. Nous parlons de droit maintenant.
Nous suivrons de près la situation en mer Baltique, nous réagirons de manière appropriée aux abus commis par les navires des États membres de l'Alliance et commenterons tout cela.
Réponses aux questions:
Question: Comment la Russie évalue-t-elle les déclarations de Donald Trump sur l'Ukraine? Lors d'une conversation avec des journalistes, il a souligné que la Russie serait confrontée à de gros problèmes si elle ne parvenait pas à un accord. Faut-il rappeler au dirigeant américain que Moscou parle constamment d'être ouvert aux négociations?
Réponse: Des déclarations fortes sont faites tous les jours. Avant cela, elles avaient été faites par le président élu Donald Trump et ses conseillers. Maintenant le président Donald Trump et ses conseillers. Il s'agit d'une tactique. Elle est bien connue. Ils ont tous déclaré à plusieurs reprises et publiquement que l'administration américaine précédente, le département d'État et Joe Biden personnellement avaient commis "de graves erreurs en Ukraine". Outre ces déclarations (bien que dans de nombreux domaines, ce que l'administration Biden a fait pour soutenir le régime terroriste de Kiev soit qualifié de crime), il convient de noter que même si nous parlons des erreurs de l'administration sortante, elles n'ont pas été commises par eux personnellement , mais à titre national. Joe Biden – en tant que chef d'État, son administration – en tant qu'autorité au pouvoir, les responsables américains – en tant que représentants des États-Unis. Qu'advient-il des erreurs commises au nom du pays ou dans le cadre de la gouvernance du pays? On les corrige. Etant donné que l'administration actuelle du président Donald Trump a déclaré, reconnu et fourni à plusieurs reprises des arguments en faveur du fait que la situation en Ukraine était le résultat des erreurs de l'administration précédente, ces erreurs doivent être corrigées.
Il s'agit de la logique des déclarations faites par les États-Unis. Il est peu probable que répéter ce que Joe Biden et son régime ont fait soit une correction des erreurs.
Question: Le président français Emmanuel Macron envisage de mobiliser de jeunes volontaires pour renforcer l'armée du pays en cas de danger. Comment pourriez-vous évaluer telles intentions? Quels sont les objectifs réels du président français?
Réponse: Au fil des années, nous avons vu Paris prendre des mesures essayant de renforcer l'armée française et son potentiel militaro-technique. En 2022, Emmanuel Macron avait annoncé son intention de préparer les forces armées à une "guerre de haute intensité" et de mettre l'économie "sur le pied de guerre". Une nouvelle loi de programmation militaire votée peu après prévoyait de doubler le budget militaire de la France en dix ans. Le développement de nouveaux types d'armes se poursuit, dont beaucoup sont testées en Ukraine et sur les Ukrainiens, qui a été transformée par l'Occident collectif non seulement en un instrument de sa guerre hybride avec la Russie, mais aussi en un véritable terrain d'essai.
Rappelons la déclaration de Vladimir Zelenski et des membres de son régime, des militaires ukrainiens de haut rang, qui ont appelé l'Occident à tester de nouveaux types d'armes en Ukraine. Voilà ce qui se passe. La France ne fait pas exception. Il est prévu d'augmenter les effectifs du personnel d'active et de réserve des forces armées. Ainsi, les plans annoncés par le président français d'attirer les jeunes vers le service militaire s'inscrivent pleinement dans cette politique militariste.
Vous demandez quels objectifs poursuit Emmanuel Macron. La réponse à cette question est évidente et a été une fois de plus donnée par le dirigeant français lui-même dans un récent discours aux forces armées. Je cite: "Notre ligne de sécurité traverse nos frontières en Europe et en Ukraine. Ne nous trompons pas, le conflit en Ukraine ne se terminera pas demain ou après-demain". Il est évident que Paris se prépare à une nouvelle confrontation avec notre pays. Un autre élément en faveur de cette affirmation (bien que préjudiciable) est qu'il n'y a eu aucune autre déclaration de l'Élysée concernant des négociations, une initiative de paix ou un plan de paix. La jeunesse française est aussi préparée à cette confrontation. Pour l'instant, en France, il s'agit d'une mesure basée sur le volontariat. Mais en Ukraine, au début, tout était aussi de bonne volonté, puis des "chasseurs d'hommes" sont apparus.
Outre le fait qu'Emmanuel Macron déclare cela à titre national, il retransmet également les récits du parti de la guerre, qui comprend des représentants de divers pays de l'Atlantique Nord. Elle se caractérise par un manque de volonté et de compréhension qu'il faut respecter les intérêts légitimes de la Russie en matière de sécurité, une volonté de prolonger la crise ukrainienne et d'utiliser l'Ukraine et les Ukrainiens comme un instrument de lutte, d'endiguement et d'infliger une "défaite stratégique" à notre pays. C'est une autre preuve que la France et personnellement Emmanuel Macron ont été parmi les principaux protecteurs et instigateurs du régime de Kiev toutes ces années, élevant constamment le niveau de leur rhétorique et d'escalade en général.
Nous entendons régulièrement des déclarations irresponsables de la part d'officiels français sur un éventuel envoi de contingents de l'Otan en Ukraine, soit en tant qu'"instructeurs", soit pour fournir une assistance militaire aux forces armées ukrainiennes, soit sous couvert de "casques bleus". Avec ses nouvelles déclarations belliqueuses, le président français tente clairement d'envoyer un signal à Vladimir Zelenski, de qui on exige d'abaisser l'âge de mobilisation à 18 ans (on en a déjà parlé aujourd'hui), et de "faire de l'ombre" aux déclarations pacifistes d'un certain nombre de responsables politiques européens et de personnalités politiques américaines.
Récemment, les médias ont fait état d'exercices des forces spéciales françaises qui ont eu lieu dans une zone dont la topographie est similaire à celle du coude du Dniepr au nord de Kiev. Pour notre part, nous conseillons d'ajuster l'emplacement pour des manœuvres futures et de choisir un cours d'eau similaire à la Bérézina, afin de perfectionner les compétences de retraite. Cette rivière et son paysage, qui peuvent être reconstruits, conviendraient tout à fait.
Question: Dans l'ordre du jour de la réunion du Comité des représentants permanents des pays de l'UE du 24 janvier il y a un point sur l'approbation par le Conseil de l'Union européenne d'une résolution sur la prolongation des sanctions économiques contre la Russie, qui expirent en janvier. Dans le même temps, en décembre 2024, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé aux dirigeants de l'UE sa volonté de mettre un veto sur la prolongation des sanctions, à la suite de quoi celles-ci expireront le 31 janvier. Il a expliqué que si Donald Trump décide d'assouplir les sanctions, il insistera également pour que l'UE prenne une mesure similaire. À cet égard, le Financial Times a publié l'information selon laquelle l'UE est en train d'élaborer des mesures qui permettront d'ignorer l'éventuel veto de la Hongrie sur la prolongation des mesures restrictives contre la Russie dans le domaine économique, qui expirent en janvier 2025. Comment évaluez-vous cette politique de l'UE?
Réponse: Il ne peut s'agir que de nouvelles péripéties dans le processus bureaucratique au sein de l'UE autour de l'approbation ou de la prolongation de mesures restrictives antirusses. Si l'Union européenne se permet de ne pas respecter les normes du droit international, en les transformant de manière sélective à sa guise, alors que peut-on dire de sa propre législation? Ils ont déjà fait tout ce qui était possible avec leurs lois. Ils les ont tout simplement bafouées. D'autant que les sanctions unilatérales de l'UE sont une mesure qui, du point de vue du droit international, est absolument illégitime.
Ce n'est plus un secret pour personne que les sanctions antirusses régulièrement renforcées et prolongées par l'Union européenne sont le résultat de la créativité commune des élites libérales de l'UE, qui font leur carrière politique sur le mythe de la menace russe et des milieux politiques et financiers et économiques américains qui les soutiennent. Pour les autres, le résultat de cette coopération est simplement imposé.
Il est désormais évident pour beaucoup de ceux qui ne voulaient pas croire et comprendre cela que les sanctions ne fonctionnent pas dans le format dans lequel elles ont été conçues contre notre pays. Elles frappent en premier lieu ces pays eux-mêmes et leurs économies.
Les restrictions promues par Bruxelles visaient à couper les entreprises nationales des marchés mondiaux et du système financier, à les priver de l'accès aux technologies avancées et à provoquer une déstabilisation économique dans notre pays. Ça n'a pas marché. La Russie développe avec succès son économie dans de nouvelles réalités géopolitiques et géoéconomiques.
Nous étions prêts à développer avec eux des relations sur une base d'égalité, au nom de notre prospérité, de celle de leurs pays et, en principe, de l'humanité. Mais ils ont décidé autrement. C'est étrange qu'ils aient pensé que nous ne serions pas capables de nous mobiliser, de leur répondre et de trouver une issue. Nous construisons des partenariats égalitaires, mutuellement bénéfiques et respectueux avec les pays de la majorité mondiale. C'est la réalité.
Et les statistiques européennes enregistrent régulièrement une baisse de production dans les pays membres de l'UE. Ainsi, en novembre 2024, l'indice de production industrielle dans l'UE a baissé de 1,7% par rapport au chiffre de l'année précédente. Une chute de production industrielle a été enregistrée dans 17 des 27 États membres de l'UE. En Allemagne, autrefois locomotive de l'économie européenne, une baisse mensuelle moyenne de 4% a été enregistrée au cours du second semestre de l'année dernière.
Il ne s'agit plus de nous, mais d'eux: doivent-ils emprunter une voie illégitime pour nuire à la Russie et ainsi aggraver leur propre situation économique?
Notre position sur cette question est toujours claire. Quand et si l'UE met fin à cette folie, alors nous déciderons. Pendant qu'ils agissent de manière destructrice, nous nous protégerons. S'ils agissent contre nous, nous leur répondrons de la même manière, en fonction de nos intérêts.
Je voudrais souligner encore une fois (pour qu'ils ne disent pas plus tard que nous ne leur avons pas dit cela) que ce n'était pas notre choix. C'est ce que l'Occident collectif a choisi pour lui-même, pour le monde entier.
Question: Le président américain Donald Trump répète sans cesse que le président russe Vladimir Poutine doit accepter de mettre fin au conflit ukrainien. Pourriez-vous nous dire quelles sont les lignes rouges de la Russie dans d'éventuelles discussions à venir? Comment faire en sorte que tout accord éventuel ne soit pas seulement un cessez-le-feu temporaire dans un conflit qui dure depuis des années, voire des décennies, mais devienne la base d'une paix durable?
Réponse: Cette expression – lignes rouges – est utilisée si souvent et parfois de manière inappropriée qu'on a l'impression que nous parlons d'une peinture (Le bain du cheval rouge, par exemple). Et vous me demandez de montrer où sont ces lignes rouges.
Je vais répéter ce que les autorités russes ont dit à plusieurs reprises. Ce n'est pas difficile pour moi.
Les approches russes ont été formulées et présentées par le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine dans cette salle du centre de presse du Ministère russe des Affaires étrangères le 14 juin 2024. Elles sont disponibles et peuvent et doivent être utilisées par ceux qui ne sont pas obsédés par l'agression et leurs propres ambitions douloureuses, mais cherchent un moyen de sortir de la situation.
La situation concernant l'Ukraine est difficile. Il s'agit d'un pays détruit du point de vue de la structure politique et étatique. L'État est détruit de l'intérieur par les expériences sans fin de l'Occident. Un pays qui sacrifie chaque jour ses citoyens, les poussant au massacre; exigeant du monde un soutien toujours plus important pour ses activités terroristes; s'étant lui-même mis (je veux dire le régime de Kiev) dans une impasse. C'est une chose à laquelle il vaut la peine de réfléchir.
Des approches russes ont été formulées. La Russie ne se contredit pas dans ses déclarations, affirmant clairement qu'elle a répondu aux négociations, qu'elle était prête et qu'elle a montré une position appropriée au cours du processus de négociation. Il a été dit à plusieurs reprises que pour ceux qui voient un règlement politique et diplomatique pacifique, il existe un moyen de faire pression sur ceux qui ont interdit à Vladimir Zelenski de mener des négociations. Nous avons parlé de la nécessité pour l'Ukraine de débloquer la loi sur l'impossibilité de mener des négociations, qu'elle s'est imposée à elle-même (naturellement, sous la pression de l'Occident). Il n'existe aucune contradiction dans notre position pour revenir maintenant sur la question des lignes rouges. Nous abordons cette question de manière systémique. Nous avons tout déclaré et présenté, nous commentons régulièrement la situation concernant le conflit et nos appréciations, nous appelons les choses par leur nom. Pourquoi devrions-nous revenir encore une fois à des caractéristiques simplifiées de cette situation?
Question: Après notre victoire en Ukraine et la fin de l'opération militaire spéciale, qui et comment remboursera les dettes, les crédits reçus pour les armes, pour le soutien de l'économie?
Réponse: Vous voulez à nouveau que je parle à la place de quelqu'un. Parlez-vous du régime de Kiev?
Je pense que cette question devrait préoccuper davantage non pas le régime de Kiev (il est déjà asphyxié, rien ne dérange personne là-bas sans la dose appropriée) ni les pseudo-élites des pays occidentaux (parce qu'elles savent comment manœuvrer), mais les citoyens de ces pays, qui émettent les emprunts appropriés pour tout cela. Maintenant, il faudra encore plus d'argent pour cela, en cas de réalisation du plan préparé par les Anglo-Saxons, dans le sens que maintenant c'est aux pays de l'UE de payer pour tout cela. Qu'ils réfléchissent. C'est une question pour eux.
Le fait que l'Occident doute de récupérer son argent est confirmé par le plan absolument frauduleux convenu par le G7 pour utiliser les revenus des actifs souverains russes illégalement bloqués dans les juridictions occidentales pour mettre en œuvre des accords visant à allouer un prêt de 45 milliards d'euros à Ukraine. Dans ce cadre, l'UE a promis de fournir au régime de Kiev plus de 18 milliards d'euros en 2025.
Bruxelles envisage une période maximale de 45 ans pour le remboursement des prêts, aux dépens des revenus des actifs de l'État russe. Ce plan de financement du régime de Kiev comprend déjà une perspective temporelle dans laquelle il n'y aura rien à demander aux responsables actuels en Occident et à Kiev. À quoi cela ressemble-t-il?
Cela ressemble à une décision de l'administration sortante de Joe Biden. Sa décision personnelle, en tant que président des États-Unis, de gracier ses proches, contre lesquels il n'y avait aucune affaire criminelle ni accusation. De gracier immédiatement, en comprenant que tout le monde n'a pas les mains propres. C'est à peu près la même chose ici.
Sur qui pèsera le fardeau du crédit? Sur les contribuables des pays de l'UE et des futures générations d'Ukrainiens ordinaires, qui sont poussés dans ce gouffre de la dette.
Ceux qui prennent aujourd'hui des décisions sur l'octroi de prêts à Kiev sont guidés par des raisons compréhensibles. Grâce à la dépendance financière préserver un régime nazi en Ukraine obéissant à l'Occident dans un avenir prévisible et s'assurer l'opportunité de piller librement les ressources restantes de ce pays, ce qu'ils font depuis tout ce temps. En raison du fait que les citoyens ukrainiens, qui sont des traîtres de leur peuple, ils ont été autorisés à faire cela en adoptant des lois monstrueuses, en recevant des prêts, en les volant instantanément, en signant des obligations de dette à droite et à gauche, en achetant des biens immobiliers à l'étranger avec de l'argent volé à leurs propres citoyens, en se reposant et en donnant des ordres. Il y a plus qu'assez d'informations sur Internet.
Il est étonnant que les citoyens ukrainiens qui sont encore là-bas et qui soutiennent Vladimir Zelenski (ou ne le soutiennent plus, mais sont solidaires de ce qui se passe là-bas) sont encore surpris lorsque des vidéos apparaissent sur Internet racontant des vacances de luxe de leurs élites à l'étranger. Pour une raison quelconque, cela les surprend.
Nous en parlons depuis de nombreuses années, expliquant que l'allocation de fonds pour aider l'Ukraine de la part de l'Union européenne ou de l'Occident est liée à l'émergence d'acheteurs en gros de produits de luxe dans ces mêmes magasins et salons de l'UE. Une semaine à dix jours se sont écoulés à partir du moment où le prêt a été émis. L'argent passait par les banques, les structures et les services de Kiev, puis arrivait aux citoyens et responsables concernés en Ukraine, qui l'ont partagé, détourné et encaissé. Ces citoyens partaient dans des villes européennes, tout d'abord pour faire des achats ou déposer l'argent dans des banques, puis sont rentrés chez eux. Nous en avons parlé à maintes reprises.
Question: Quelle situation prévoit-t-on sur le marché du gaz de l'UE après l'arrêt du transit par l'Ukraine?
Réponse: Les actions du régime de Kiev auront des conséquences négatives non seulement sur le marché du gaz, mais aussi sur les économies des pays de l'UE dans leur ensemble. En effet, l'arrêt du transit du gaz russe par l'Ukraine est considéré à Bruxelles exclusivement sous l'angle de la résolution de la tâche politique consistant à refuser de fournir des hydrocarbures russes à l'UE. En d'autres termes, la sécurité énergétique des États membres de l'UE, leur choix souverain en faveur de l'une ou l'autre forme d'équilibre énergétique et les conséquences économiques négatives évidentes pour eux ne sont pas réellement pris en compte. Je ne sais pas à quel point ils parviennent à rendre les choses dichotomiques. Apparemment, c'est leur objectif.
Les responsables européens tentent (et font preuve de beaucoup de zèle) de rassurer tout le monde que cet événement a été soigneusement préparé et qu'aucun préjudice n'est à craindre pour l'unification. Mais ils l'ont déjà dit avant. De plus, ils assuraient qu'ils pourraient accroître leur avantage s'ils parvenaient à "apprivoiser la Russie" en utilisant l'Ukraine.
Bruxelles propose de résoudre le problème de la perte des approvisionnements en gaz russe en transit par le territoire ukrainien en utilisant des méthodes simples qui ont déjà été testées sur les consommateurs de l'UE: en augmentant les approvisionnements en gaz naturel liquéfié américain nettement plus cher et en augmentant des mesures d'économie. A quoi cela a-t-il déjà mené? Ils ont dit: vous voyez, on n'est pas mort de froid après tout. Une désindustrialisation s'est produite, de nombreux liens économiques ont été rompus et des entreprises et sociétés européennes ont été expulsées du continent européen. Des dizaines, voire des centaines de grandes entreprises ont déménagé aux États-Unis. Cela a porté atteinte au développement de l'UE. Il ne s'agit pas de savoir qui a chaud ou froid. Le problème est que les plans de développement des pays de l'UE ne sont plus pertinents.
Tout cela a conduit à une vague de désindustrialisation sur le continent européen et à une baisse du niveau de vie. Je le dis sans méchanceté ni jubilation. Il s'agit juste d'un constat. Et nous avions prévenus. Ils le savaient.
La Commission européenne n'envisage pas de s'arrêter là et œuvre activement à la destruction définitive de la sécurité énergétique de l'UE. D'ici fin février 2025, elle prévoit de présenter une feuille de route sur l'abandon complet des hydrocarbures russes.
Nous avons vu beaucoup de bêtises de leur part. De la même manière, à toute vapeur, les États-Unis ont forcé toute l'Europe à saluer le multigenre ou la diversité, à arborer des drapeaux, à participer à des défilés, à aligner la législation dans une seule et même direction. Partout, ils imposaient de force la clause de genre dans des documents qui n'ont jamais appartenu à la dimension humanitaire. L'Union européenne et ses alliés, qui se sont associés à la politique européenne en tant que cobayes, ont tout changé docilement, tout perverti à l'extrême, en s'adaptant aux États-Unis. En une seconde, les États-Unis, en publiant l'ordre du département d'État concerné, se sont mis hors jeu. En une seconde. Ils ont dit: nous ne déploierons pas de drapeaux, nous ne défilerons pas à l'étranger et nous punirons les employés des ambassades américaines ou des agences gouvernementales aux États-Unis. Il en va de même pour le secteur de l'énergie. Tout est pareil. Ils ont aligné tous les pays de l'UE dans des files d'attente et les mènent au bord du gouffre. Or ces gens ne se réveillent pas. C'est pourquoi, en février 2025, il est prévu de présenter une feuille de route pour se débarrasser complètement des hydrocarbures russes. Il me semble que les prochaines feuilles de route consisteront à se débarrasser de la nourriture et à se débarrasser de leur esprit. Ils agiront dans cette lignée.
Nous voyons ainsi en temps réel comment l'Union européenne détruit de ses propres mains les fondements sur lesquels sa prospérité repose depuis des décennies. Dans le même temps, ils ne souhaitent pas ou nient l'existence d'autres pôles et l'émergence d'autres centres de croissance économique. Comment pourraient-ils ne pas apparaître s'ils prennent les ressources russes sur la base d'une interaction égale et les utilisent selon les schémas que l'UE utilisait auparavant au profit de leur industrie. C'est ainsi que ces nouveaux centres sont créés.
La politique énergétique imposée par Bruxelles ressemble de plus en plus à un mélange explosif d'une expérience désespérée de réduction accélérée de la consommation d'hydrocarbures et d'une volonté manifeste du sommet de la bureaucratie européenne de parvenir à une redistribution complète du marché énergétique de l'UE dans l'intérêt de Washington.
De telles mesures des responsables européens ne peuvent que surprendre. La Russie, pour sa part, prône systématiquement l'absence d'alternative à une interaction constructive entre toutes les parties intéressées fondée sur le respect mutuel et le droit international.
Nos activités sur les marchés mondiaux de l'énergie visent traditionnellement à maintenir la sécurité énergétique mondiale, à fournir aux consommateurs des sources d'énergie fiables et modernes et à maintenir un équilibre des intérêts entre les acheteurs et les producteurs de matières premières.
La Russie reste un fournisseur fiable d'hydrocarbures, remplissant consciencieusement ses obligations contractuelles. Nous souhaitons élargir progressivement la coopération bilatérale et multilatérale avec tous les partenaires. Nous avions déjà dit que nous espérions que l'opportunité économique prévaudrait là-bas. Il me semble qu'une certaine intelligence doit s'éveiller là. Je suppose que c'est leur problème.
Question: Quelle serait la réaction de la Fédération de Russie à un hypothétique changement de statut du Canada, en particulier dans le cas d'un scénario d'intégration avec les États-Unis?
Réponse: Vous avez raison de dire qu'il s'agit d'un scénario hypothétique. Voulez-vous dire que le Canada devrait organiser un référendum sur l'adhésion? C'est une question qui s'adresse à eux, leur réaction aux déclarations américaines, leur vision de leur souveraineté et de leur indépendance. Je ne pense donc pas que ce soit une question pour nous.
Si nous ne parlons pas de manière hypothétique mais de manière très concrète et spécifique, alors la Russie, comme nous l'avons dit à plusieurs reprises, respecte les principes d'égalité, le respect des droits des peuples à l'autodétermination, d'égalité souveraine des États et la garantie de l'intégrité territoriale inscrits dans la Charte des Nations unies. Les États dont les gouvernements se comportent décemment, comme l'a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, respectent les droits de toutes les nations habitant un pays donné et représentent donc l'ensemble de la population vivant sur leur territoire. C'est la base que Sergueï Lavrov a une nouvelle fois rappelée lors de sa conférence de presse sur le bilan de la diplomatie russe en 2024.