15:53

Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 8 septembre 2016

1558-08-09-2016

Sur l'ouverture des Jeux paralympiques de Rio

 

Je voudrais commencer par faire quelques remarques non pas en tant que porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères mais en tant que personne ordinaire, pour moi et mes collègues qui travaillent au Ministère des Affaires étrangères.

Nous avons un héros aujourd'hui. Parfois les héros sont des gens qui sauvent quelqu'un, qui font des choses importantes et utiles, qui reçoivent des récompenses pour leur acte. Notre héros aujourd'hui est l'homme qui portait le drapeau russe lors de l'ouverture des Jeux paralympiques de Rio au nom de l'équipe paralympique de Russie, qui a exprimé sa solidarité avec ceux qui ont été honteusement, de manière inhumaine et parfaitement infondée écartés des JO. Nous sommes fiers de savoir que de tels individus existent, loin de la politique. Nous pensons que cet acte est au-dessus de la politique. C'est un acte humain qui a une importance cruciale aujourd'hui pour nos sportifs paralympiques et pour nous tous. Merci beaucoup. J'espère que nous connaîtrons le nom de cet homme qui est un héros pour nous. Un grand merci à nos amis biélorusses et concrètement à cet homme d'avoir agi ainsi. De telles choses ne s'oublient pas. C'est un véritable acte humain.

Nous disons souvent que l'art, la musique et la culture n'ont pas de frontières. Chez les hommes normaux, le malheur n'a pas non plus de frontières - ni politiques ni géographiques. C'est une grande qualité humaine de comprendre que quelqu'un souffre. Il s'agit de comprendre ce que sont les personnes handicapées, ce qu'est le mouvement paralympique et qui sont les sportifs paralympiques. Nous parlons d'individus qui ont surmonté leur propre douleur, des obstacles infranchissables, et contre qui on engage des mesures aussi inhumaines que de les écarter de leur raison d'être. Un malheur aussi grand n'a pas de frontières. Certains ont ressenti cette douleur comme si c'était la leur. C'est une douleur générale pour les citoyens russes. Aujourd'hui nous savons qu'en Biélorussie, la population a également ressenti cette douleur comme la sienne.

Malheureusement, je dois encore ajouter quelques mots à ce sujet. Je me dois de mentionner la réaction du journal britannique The Guardian, qui, après l'apparition du drapeau russe sur le stade, a écrit que les Biélorusses avaient "gâché l'humeur de la cérémonie d'ouverture vive, bruyante et bienveillante des Jeux paralympiques". Ces lignes sont écrites par la publication d'un pays qui s'estime civilisé, des hommes qui se prennent pour des journalistes! Cet homme sera poursuivi. De tels articles et les déclarations déjà faites sur l'inévitabilité d'une punition – c'est un véritable fascisme camouflé en quelque chose de civilisé et qui concernerait le droit et la juridiction. Les propos du Guardian sont terrifiants.

Pour revenir à mes fonctions de porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères et de Directrice du Département de l'information et de la presse, je voudrais officiellement inviter des représentants du Guardian en Russie pour qu'ils rencontrent les sportifs russes paralympiques. Si vous arrivez à écrire de telles choses dans vos bureaux confortables, vous devriez avoir suffisamment de force, de courage et de conscience - si vous en avez - pour regarder ces gens dans les yeux. Même si certains sont non-voyants, nous vous organiserons une rencontre avec ceux que vous pourrez regarder dans les yeux si vous avez suffisamment de force pour cela.

Pardon pour cet écart, mais je devais le dire.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue luxembourgeois Jean Asselborn

 

Mardi 13 septembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec son homologue luxembourgeois Jean Asselborn en visite de travail dans notre pays.

Les deux ministres évoqueront le développement du dialogue politique bilatéral et l'intensification des contacts entre la Russie et le Luxembourg au niveau ministériel et présidentiel. Un échange de points de vue est prévu sur les questions clés de la coopération bilatérale économique, commerciale, financière et d'investissement. Cet entretien se déroulera dans le contexte du 125e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et le Luxembourg.

Concernant l'agenda international, les ministres aborderont le processus de paix en Syrie et les perspectives du processus de paix israélo-palestinien. Une attention particulière sera accordée à l'Ukraine. Les questions relatives à la coopération de la Russie avec l'UE, l'Otan et l'OSCE seront également à l'ordre du jour tout comme, bien sûr, la lutte contre le terrorisme international.

 

Sur la soirée solennelle consacrée au 90e anniversaire du leader de la révolution cubaine Fidel Castro

 

Mardi 13 septembre, la résidence du Ministère russe des Affaires étrangères organisera une soirée solennelle consacrée au 90e anniversaire du leader de la révolution cubaine Fidel Castro.

Une présentation du livre Les invincibles compilant les photos des archives personnelles de la famille Castro, des Archives de la politique étrangère de la Fédération de Russie et des bases d'agences de presse est prévue, ainsi que du livre édité en Russie et consacré à Fidel Castro intitulé Fidel Castro Ruz. Soldat d'une époque. Conversations avec le leader de la révolution cubaine.

Des invitations ont été envoyées aux chefs de missions diplomatiques accréditées à Moscou, aux personnalités officielles russes et étrangères ainsi qu'aux personnalités publiques. La direction du Ministère sera présente. La présence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est également prévue à cette soirée.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Communauté des États indépendants

 

Vendredi 16 septembre à Bichkek, la capitale du Kirghizstan, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE) de la Communauté des États indépendants (CEI). Les participants évoqueront plusieurs aspects du développement de leur collaboration à différents niveaux et l'approfondissement de la coopération en politique étrangère dans le cadre de la CEI. Il est également prévu qu'ils échangent leurs points de vue sur les problèmes régionaux et internationaux d'actualité.

Parmi les principales questions à l'ordre du jour de la réunion du CMAE de la CEI: l'approbation d'un projet de déclaration des chefs d’État de la Communauté à l'occasion du 25e anniversaire de la CEI, les efforts communs pour combattre le terrorisme international, le 70e anniversaire de la fin du travail du tribunal de Nuremberg et le problème mondial des drogues. Il est également prévu de dresser le bilan du travail effectué depuis un an pour mettre en œuvre les décisions prises en octobre 2015 sur l'optimisation et l'adaptation de l'activité de la Communauté aux réalités contemporaines.

Une attention particulière sera accordée à la coopération humanitaire, au renforcement des relations dans le domaine économique, ainsi qu'entre les services policiers et frontaliers. Les documents approuvés à l'issue de la réunion du CMAE de la CEI seront soumis à l'approbation du Conseil des chefs d’État de la CEI (le 16 octobre à Bichkek) et du Conseil des chefs de gouvernement de la CEI (le 28 octobre à Minsk).

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Secrétaire d’État américain John Kerry

 

Je voudrais également vous informer de l'entretien prévu entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État américain John Kerry. Nous avons publié hier un communiqué sur l'entretien téléphonique entre les deux chefs de diplomatie, pendant lequel ils ont convenu d'organiser des contacts les 8 et 9 septembre à Genève. Les détails de cette rencontre sont en train d'être mis au point, mais nous partons du fait qu'elle a été convenue. Nous vous informerons par la suite de l'heure et de l'organisation de la discussion.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

La situation en Syrie évolue dans plusieurs directions. Le cessez-le-feu en vigueur depuis février 2016 s'est positivement reflété sur le terrain: on constate une diminution de la violence armée dans le pays en général, notamment dans la région de Damas, à Lattaquié, dans la partie occidentale de la province d'Homs et au sud de la Syrie. Cela a permis d'intensifier les efforts visant à régler la crise notamment sous la forme de trêves locales - dont nous vous avons parlé régulièrement - et d'accords facilitant la vie des civils. L'accès de l'aide humanitaire s'est considérablement élargi, même si nous comprenons qu'il reste des failles et des cas de violation.

Cependant, à notre grand regret, il est difficile de parler d'une tendance stable car les terroristes s'efforcent de réduire le cessez-le-feu à néant. Selon nous, leur objectif consiste à plonger le pays dans le chaos et le conflit total, et, dans l'ensemble, à priver tous les Syriens – indépendamment de leur identité ethnique et confessionnelle – du droit à une vie pacifique et décente.

On constate que plus la perspective d'un accord russo-américain approche - qui permettrait d'instaurer une étroite collaboration entre la Russie et les USA dans la lutte déterminée contre Daech et le Front al-Nosra sous toutes leurs formes ainsi que contre leurs structures affiliées dans la région, en Syrie - plus les incursions des terroristes deviennent notables et audacieuses car ils comprennent que si le cessez-le-feu se renforçait et se mettait sur les rails politiques et pacifiques, leur sort serait scellé et leurs jours seraient comptés.

En organisant des attaques kamikazes, des bombardements contre des quartiers civils et des postes de contrôle, les terroristes provoquent la riposte des militaires syriens. Grâce à une propagande active, à la corruption et aux menaces, les extrémistes font passer de leur côté des combattants ou des groupes de combattants qui déclaraient auparavant soutenir le cessez-le-feu, forment des sections de choc et passent à l'offensive à Alep, au nord de la province de Gama et dans la Ghouta orientale.

Le Front al-Nosra a réussi à instaurer des échanges d'informations, d'armements et d'équipements avec d'autres bandes criminelles. Ils planifient également une coopération lors des opérations. De telles manœuvres ont pour effet d'effacer l'infime frontière, déjà peu visible, entre les formations armées illégales et les terroristes. C'est manifestement ce que cherchent à faire les opposants au règlement pacifique du conflit.

L'existence de liens entre plusieurs formations illégales et les terroristes avérés est également flagrante pour les extrémistes eux-mêmes. Récemment, Ahrar al-Sham a accusé Jund al-Aqsa de coopérer avec Daech et elle a même engagé des confrontations violentes avec Aqsa près d'Arikha.

Nous sommes inquiets du prétendu accord entre al-Nosra (son nouveau nom Jabhat Fath al-Sham), Ahrar al-Sham et bien d'autres groupes armés de l'opposition syrienne concernant la création d'un commandement militaro-politique commun. En analysant ces déclarations parues dans la presse, al-Nosra serait désormais responsable uniquement du secteur militaire et les organismes unifiés remplaceraient toutes les structures de "pouvoir" actuelles de l'opposition aussi bien en Syrie qu'en dehors.

Nous soulignons une nouvelle fois l'urgence de distinguer les terroristes et ceux qui voudraient continuer de profiter de la protection offerte aux participants au cessez-le-feu. En pratique, cela implique une séparation entre ceux qui veulent vivre en paix en Syrie et ceux qui souhaitent poursuivre une guerre sanglante.

L'activité terroriste criminelle incessante en Syrie et au Moyen-Orient nécessite des appréciations claires et des décisions responsables de la part de ceux qui souhaitent la paix en Syrie, la stabilité de la région et l'élimination de la menace terroriste globale qui en émane.

 

Sur le bilan du 2e Forum économique oriental

 

Le 2e Forum économique oriental s'est déroulé les 2 et 3 septembre à Vladivostok en Russie.

Cette deuxième réunion annuelle a confirmé que les initiatives - notamment russes - visant à unir les efforts pour faire face aux défis actuels en Asie-Pacifique et réaliser de grands projets mutuellement bénéfiques étaient fortement sollicitées.

Je voudrais citer quelques chiffres concernant ce forum dont les principaux invités étaient le Président sud-coréen et le Premier ministre japonais: il a accueilli 3 500 représentants officiels, experts et entrepreneurs de 56 pays d'Asie-Pacifique et d'autres régions – de Chine, d'Inde, du Vietnam, de Singapour, de Malaisie, de Thaïlande, des USA, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de Finlande ou encore de Suède -, près de 400 journalistes étrangers et a permis de conclure plus de 200 accords pour un total de 1 850 milliards de roubles (25,5 milliards d'euros).

Ces résultats, qui dépassent largement ceux de l'année dernière, montrent clairement l'intérêt des partenaires du Forum à accroître la coopération avec l'Extrême-Orient russe.

Nous avons l'intention de poursuivre un travail systémique pour renforcer cette région russe sur la carte de l'Asie-Pacifique comme un point important de croissance économique.

 

Communiqué conjoint du Ministère russe des Affaires étrangères et de la Commission électorale centrale russe sur la sécurité du vote des électeurs russes à l'Ambassade et dans les établissements consulaires de Russie sur le territoire ukrainien le 18 septembre 2016

 

Je voudrais relayer le communiqué conjoint du Ministère russe des Affaires étrangères et de la Commission électorale centrale russe sur la sécurité du vote des électeurs russes à l'Ambassade et dans les établissements consulaires de Russie sur le territoire ukrainien le 18 septembre 2016, qui sera diffusé sur le site du Ministère.

Conformément au décret du Président russe Vladimir Poutine du 17 juin 2016, les prochaines élections législatives russes sont fixées au dimanche 18 septembre. Comme le veut la pratique électorale internationale et la législation russe, des bureaux de vote seront mis en place dans les représentations diplomatiques et auprès des établissements consulaires de Russie à l'étranger. Les droits démocratiques au vote libre des citoyens qui résident à titre permanent ou temporairement hors du pays seront ainsi garantis le jour du vote.

Des bureaux de vote seront installés à l'Ambassade de Russie à Kiev et dans les consulats généraux de Russie à Odessa, à Lvov et à Kharkov.

A cet égard, le Ministère russe des Affaires étrangères et la Commission électorale centrale russe appellent les autorités ukrainiennes à assurer la sécurité des établissements russes sur le territoire ukrainien le jour du vote, c'est-à-dire dimanche 18 septembre 2016. Conformément à la Convention de Genève sur les relations diplomatiques de 1961, à la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963 et à la Convention consulaire entre la Russie et l'Ukraine de 1993, les autorités ukrainiennes doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des locaux de l'Ambassade et des établissements consulaires russes contre toute provocation éventuelle, y compris l'intrusion et les dommages, ainsi que pour prévenir tout trouble à l'ordre public ou atteinte à la dignité.

Nous attirons votre attention sur le fait que la Russie a toujours et pleinement garanti la sécurité du vote des électeurs ukrainiens sur le territoire russe, y compris lors de la présidentielle ukrainienne anticipée du 25 mai 2014 et des élections législatives du 26 octobre 2014.

Le Ministère russe des Affaires étrangères et la Commission électorale centrale invitent les institutions internationales compétentes, les ONG et les médias à organiser le 18 septembre 2016 une observation objective et impartiale de la situation autour des bureaux de vote à l'Ambassade et dans les établissements consulaires de Russie sur le territoire ukrainien, ainsi qu'à surveiller l'accomplissement par les autorités ukrainiennes de leur engagement à assurer leur sécurité et le calme.

La Russie s'adresse à l'OSCE et à sa Mission spéciale d'observation en Ukraine - dont le mandat vise à contribuer à faire baisser la tension et suivre la situation dans le domaine de la sécurité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales - pour lui demander instamment d'organiser un suivi de la situation autour des établissements diplomatiques russes sur le territoire ukrainien où se tiendra le vote.

 

Sur l'examen d'une nouvelle série de programmes du FMI pour l'Ukraine

 

Mercredi 14 septembre, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) compte évoquer à Washington le déroulement de la mise en œuvre du programme de prêt élargi du Fonds pour l'Ukraine, notamment la possibilité d'accorder la troisième tranche d'aide à l'Ukraine à hauteur de 1 milliard de dollars.

Cette question est inscrite à l'agenda du Conseil d'administration du FMI pour la première fois depuis an, après l'approbation de la tranche précédente dans le cadre du programme fin juillet 2015.

Il est prévu d'évoquer, entre autres, l'accomplissement par l'Ukraine de ses engagements pour rembourser sa dette aux créanciers officiels et commerciaux.

Le Ministre russe des Finances Anton Silouanov a l'intention d'organiser en début de semaine prochaine une conférence de presse officielle à ce sujet en prévision de la réunion du Conseil d'administration du FMI.

Considérez-le comme une annonce et une invitation à cet événement médiatique.

 

Sur la situation concernant la chaîne russe Inter

 

Nous recevons d'innombrables appels, lettres et demandes de commentaires sur la situation liée à la chaîne russe Inter en Ukraine. Nous avons déjà partagé notre vision de la situation dans un communiqué publié sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères, des interviews et des commentaires à la presse. Je voudrais m'arrêter une nouvelle fois sur ce sujet pour dire que les événements se rapportant à la chaîne Inter à Kiev ont fait beaucoup de bruit dans les milieux politiques, parmi les experts et les journalistes internationaux. Une limite a été dépassée. Si, jusqu'à présent, on pouvait passer à côté des crimes perpétrés vis-à-vis des journalistes en Ukraine, cette fois la méthode et la forme des persécutions et des pressions contre les journalistes ont atteint un point de non-retour. Les images de la rédaction en feu ont suscité chez certains un sentiment de déjà-vu, par analogie avec l'incendie de la Maison syndicale d'Odessa.

Nous nous réjouissons de voir qu'après le commentaire ferme du Ministère russe des Affaires étrangères, les organisations internationales compétentes et même les "partenaires" politiques de Kiev se sont joints à la condamnation de cette grossière violation des droits des journalistes et de médias, soulignant notamment que les autorités locales avaient ignoré leurs engagements en matière de droits de l'homme.

Cette fois, la communauté internationale est unanime quant à la nécessité d'empêcher la violence envers les médias dans un pays qui se dit démocratique, tout comme dans son appel aux forces de l'ordre ukrainiennes à mener une enquête immédiate et objective sur ce crime.

Que faut-il d'autre à Kiev pour entreprendre des mesures efficaces et cesser la propagande visant à ce que ceux qui n'apprécient pas les déclarations d'un journaliste s'estiment théoriquement capables et passent en pratique à une pression directe sur les médias? Il faut probablement commencer par créer une atmosphère de rejet de la violence contre les journalistes au sein de la société. Certes, tout le reste est tout aussi nécessaire mais le plus important est de commencer la prévention d'une telle attitude envers les journalistes, envers ceux qui pensent différemment. Ne pas crier "attaquez-le", ne pas appeler, au niveau des membres du gouvernement, aux représailles et aux persécutions pour dissidence, y compris dans les médias, mais créer une atmosphère réellement démocratique.

Nous espérons que les institutions internationales ne se limiteront pas à la condamnation verbale de cette nouvelle violation grossière du droit des journalistes et de la liberté d'expression en Ukraine, et qu'elles surveilleront cette affaire et les résultats de l'enquête pour que de tels cas ne se reproduisent plus.

 

Sur les récentes déclarations du président ukrainien Petro Porochenko

 

Je n'ai pas pu passer à côté de la déclaration du Président ukrainien Petro Porochenko, qui a récemment accusé la Russie de "fermer agressivement son marché aux produits ukrainiens", tout en citant de nombreux chiffres et faits sur l'état déplorable de l'Ukraine et de son économie à cause de cette "fermeture du marché russe".

Sur les réseaux sociaux et les différents profils du Ministère et de son personnel, nous avons publié des citations extraites des interviews et des articles de représentants du Ministère russe des Affaires étrangères bien avant les événements de 2013-2014 à Kiev, avant le Maïdan, avant le report de la signature de l'Accord d'intégration européenne. Nous avons publié l'analyse d'experts russes, notamment de représentants du Ministère, concernant l'évolution de la situation en formulant la question "l'un ou l'autre": soit l'intégration européenne, soit le maintien des liens établis avec l'Ukraine depuis ses 20 années de souveraineté. Nous avons tout prévu.

Voici une citation: "Au vu de l'évolution de la situation en Ukraine et d'une poursuite aussi irréfléchie des fins d'intégration européenne, l'Ukraine n'a tout simplement pas besoin d'un accord d'association. On nous impose quelque chose qui va nous faire souffrir. Aujourd'hui on parle d'un accord d'association avec l'UE. Oui, il sera signé, mais vous verrez la crise qui surviendra, vous subirez d'immenses pertes suite à l'association avec l'UE, tout augmentera chez vous, notamment les charges de logement, les tarifs du gaz. Tel sera le résultat de l'association avec l'UE. Comprenez le lien de cause à effet: l'augmentation actuelle du prix des billets de train est strictement liée à ce qu'on appelle la "marche vers l'Europe". De toute façon, vous ne recevrez pas de visas librement – c'est un processus très lent et laborieux. Nous perdrons définitivement une partie de nos secteurs industriels. L'association sera suivie d'une crise. J'en suis convaincu". Le journaliste Oles Bouzina écrivait cela en octobre 2013.

 

Sur l'élargissement des sanctions antirusses par les États-Unis

 

Nous avons déjà parlé de ce sujet mais je voudrais y revenir plus en détail. Vous avez déjà pu prendre connaissance des nombreux commentaires de représentants russes officiels au sujet des nouvelles sanctions d'une ampleur sans précédent décrétées contre la Russie par les États-Unis les 1er et 6 septembre sous prétexte de la crise ukrainienne: elles frappent 11 de nos citoyens et 107 personnes morales. Avec une obstination qui aurait été plus utile si elle avait été dirigée vers un vrai sujet de l'ordre du jour, l'administration américaine continue de détruire nos relations bilatérales en prenant pour prétexte les événements autour de la Crimée et du Donbass.

Cela tourne au ridicule: l'an denier, les USA ont décrété des restrictions contre une usine d'alcool criméenne qui ne fonctionne plus depuis longtemps, comme nous l'avons déjà dit. Cette fois ils vont encore plus loin. Il est question aujourd'hui (je suis sérieuse) de la fameuse piscine moscovite Tchaïka. J'ai longtemps cherché à comprendre quel rapport il y avait entre la Crimée et la piscine Tchaïka. S'agissait-il d'Anton Tchekhov, qui a écrit La Mouette (Tchaïka en russe) et qu'un membre de l'administration n'apprécierait pas, le poussant à fermer tout ce qui porte le nom de Tchaïka? Je ne sais pas. Puis j'ai pensé que c'était pour une autre raison. Peut-être parce qu'elle se situe à proximité de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères et qu'elle est visitée par des diplomates russes? Je ne sais pas. Je ne vois aucune autre raison possible.

Quel sera l'effet de ces sanctions? Aucun. Il me semble que même la Maison blanche en est consciente et le reconnaît. Les représentants politiques américains n'ont pas réussi à briser notre économie, à nous isoler sur le plan politique. Il est simplement absurde d'organiser de nouvelles réunions, d'appeler tous les jours Moscou, à contribuer au règlement des crises internationales, puis de parler d'isolement. Je voudrais noter que nous ne nous adressons pas aux Américains pour demander leur contribution, alors qu'eux nous demandent constamment de l'aide, nous appellent à nous joindre au règlement de conflits régionaux et internationaux. Le plus intéressant - et amusant si l'on peut s'exprimer ainsi - est qu'ils nous demandent de participer au règlement de conflits qu'ils ont eux-mêmes provoqués. Voilà en ce qui concerne l'administration sortante, qui n'a plus besoin ou ne peut plus avouer l'échec de la politique qu'elle a élaborée. C'est pourquoi il faut trouver de nouvelles actions pour souligner sa pertinence et son intelligence. Nous comprenons que tout cela recèle manifestement une tentative de sauver la face devant la population américaine, de rassurer les alliés qui se plaignent des pertes subies à cause d'une telle politique.

Malheureusement, même si nous sommes conscients de toute l'absurdité des démarches entreprises actuellement par la Maison blanche, personne n'a encore annulé en politique étrangère le principe de réciprocité, y compris en matière de listes noires. Nul ne doit nourrir l'illusion qu'il est possible de faire pression sur la Fédération de Russie, y compris l'Administration de Barack Obama et ceux qui arriveront prochainement à la Maison blanche. On espère qu'ils seront plus intelligents.

 

Sur la situation actuelle en Afghanistan

 

Nous constatons le maintien d'une situation sécuritaire difficile en Afghanistan, qui se caractérise par une activité militaire et terroriste accrue de l'opposition. Les attaques armées de grandes unités de talibans contre les sites publics et les postes de sécurité ont été relevées dernièrement dans les provinces de Badakhshan, Ghazni, Helmand, Kunduz, Logar, Nangarhar, Sar-e-Pul et Uruzgan. On compte de nombreuses victimes parmi les militaires afghans et les civils.

Le 5 septembre, les talibans ont perpétré un attentat au centre de Kaboul à proximité immédiate des bâtiments du Ministère afghan de la Défense. Le même jour a été visé le bureau de l'ONG CARE International dans la capitale afghane. Selon les informations préliminaires, les trois attentats ont fait près de 40 morts et plus de 100 blessés.

Nous condamnons fermement ces violents attentats. Nous espérons que ceux qui les ont organisés et ceux qui les ont exécutés seront sévèrement sanctionnés et que les autorités afghanes prendront les mesures nécessaires pour assurer la sécurité aussi bien dans la capitale que dans d'autres régions du pays. Nous exprimons nos sincères condoléances aux proches des victimes et souhaitons un rapide rétablissement aux blessés.

 

Sur la situation au Gabon

 

La situation politique au Gabon se stabilise peu à peu après une brusque détérioration constatée le 31 août après l'annonce des résultats de l'élection présidentielle. Les principales institutions publiques ont repris leur travail le 5 septembre, tout comme de nombreuses entreprises publiques et privées.

Les forces de l'ordre poursuivent leurs opérations de nettoyage ponctuel des quartiers précaires de la capitale gabonaise, Libreville. Des enquêtes pénales ont été ouvertes contre les organisateurs des troubles. Selon le Ministère gabonais de l'Intérieur, les affrontements entre les opposants et les forces de l'ordre ont fait 3 morts et 105 blessés.

Nous confirmons notre position de principe, qui consiste en un rejet de toute tentative d'ingérence extérieure dans les affaires intérieures de ce pays d'Afrique. Nous partons du fait que le règlement de la crise post-électorale ne concerne que les citoyens de ce pays. Nous appelons toutes les parties impliquées à cesser rapidement et complètement la violence et à respecter rigoureusement la législation gabonaise.

 

Sur la situation au Congo

 

La situation reste difficile dans les régions de l'est du Congo. Les affrontements ne cessent pas entre les forces gouvernementales et les nombreux groupes armés clandestins, qui se battent également entre eux. Malheureusement, le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration dans la société congolaise des anciens combattants avance difficilement. L'une des raisons de ces turbulences est l'exploitation illégale et l'exportation incontrôlée des ressources minières congolaises.

Nous sommes convaincus qu'il est impossible de parvenir à une stabilisation durable de la situation dans ce pays par la seule force militaire. Il convient d'assurer une mise en œuvre inconditionnelle de l'accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération dans l'est du Congo et dans la région des Grands lacs par toutes les parties qui l'ont signé à Addis-Abeba. Nous considérons cet accord comme un pilier du règlement de la situation dans la région des Grands lacs.

En combinant les efforts des États de la région, il faut contribuer au renforcement des institutions publiques et au rétablissement des institutions sociales sur les territoires congolais libérés des rebelles, ainsi qu'assurer une normalisation durable de la situation des anciens combattants dans le cadre du programme "désarmement-démobilisation-réintégration", notamment par le financement approprié des programmes de l’État en la matière.

 

Sur la rencontre des dirigeants israélien et palestinien avec la médiation de la Russie

 

Nous sommes particulièrement préoccupés par l'impasse du processus de paix israélo-palestinien. Cette situation mène inéluctablement à la détérioration de la situation sur les territoires concernés. Nous pensons que cette tendance risque de provoquer des explosions de violence et des récidives de conflit. Nous en parlons régulièrement.

Malheureusement, après l'échec des efforts de médiation entrepris par les USA en 2013-2014, le dialogue direct a pratiquement cessé entre les belligérants pendant une longue période. Nous sommes convaincus qu'il est nécessaire de relancer les négociations comme un facteur visant à normaliser la situation dans le conflit israélo-palestinien et à trouver des compromis sur la base du droit international.

A cet égard, en réagissant au message des Palestiniens et des Israéliens, nous avons réaffirmé notre disposition à organiser une réunion à Moscou entre le Président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Nous sommes satisfaits par la sollicitation du rôle d'initiative de la Russie dans le processus de paix au Proche-Orient, ainsi que par l'accord public des dirigeants de la Palestine et d'Israël à se rencontrer en Russie. Le plus important aujourd'hui est de trouver le moment approprié. Les contacts actifs se poursuivent à ce sujet.

 

Sur la réunion du Club diplomatique

 

La réunion du Club diplomatique se tiendra le 12 septembre. Nous vous en avons parlé et beaucoup ont assisté à son ouverture. La prochaine réunion sera consacrée à la diplomatie, à l'art et à l'"art de la diplomatie". Ce rendez-vous est organisé par l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères et se tiendra à l'espace d'exposition "Centre des arts. Moscou" (rue Volkhonka 15, sur le territoire du complexe de la cathédrale du Christ-Sauveur).

Nous invitons les journalistes russes et étrangers à participer à la réunion du club.

L'accréditation sera possible jusqu'au 12 septembre à 13h00 par téléphone (+7-499-246-47-56) ou par e-mail (press-protocol@dipacademy.ru)

 

Sur le traitement des réfugiés mineurs en Europe

 

Nous abordons régulièrement ce sujet. Malheureusement, le problème ne fait que s'aggraver.

Ce mois-ci marque le premier anniversaire du décès d'Aylan Kurdi, garçon syrien de 3 ans qui s'était noyé avec son frère et sa mère alors qu'il tentait de traverser la Méditerranée. Vous vous souvenez de la photo de son corps échoué sur la plage et de l'émotion qu'elle avait suscitée. Comme si aucun enfant n'était mort avant. Malheureusement, nos collègues politiques abusent souvent des méthodes d'information. Ce fut précisément le cas en l'occurrence. La photo a été utilisée par tous. L'enfant était devenu, pour certains, un outil pour arriver à des fins politiques.

Une année s'est écoulée. Beaucoup d'enfants sont morts depuis. Parfois je me demande ce qui est pire: quand les enfants meurent ou quand ils deviennent des esclaves, y compris sexuels. Ce ne sont pas des cas isolés. Il est question de milliers de destins brisés d'enfants réfugiés venus dans les pays de l'UE, fuyant la guerre car ils comprenaient qu'il n'y avait pas de perspectives de vivre normalement ni même de survivre dans leur pays. Beaucoup fuyaient sans en avoir conscience, simplement parce que leurs parents les avaient pris avec eux. Je le répète, beaucoup sont morts. Et beaucoup d'autres ne sont pas morts mais sont devenus des esclaves du XXIe siècle.

Je rappelle que la photo d'Aylan Kudri a été utilisée par tout le monde, y compris par le Premier ministre britannique de l'époque, David Cameron, qui avait promis de revoir la politique vis-à-vis des réfugiés. Après une année, force est de constater que la situation n'a pas bougé d'un pouce.

Récemment, le journal britannique The Independent a publié un article pour annoncer, selon des informations du Ministère britannique de l'Intérieur, que des centaines d'enfants arrivés au Royaume-Uni en tant que réfugiés sans être accompagnés par un adulte "s'étaient perdus" sur le territoire du pays. Il n'est pas question de quelques enfants mais de centaines. En prenant tous les pays de l'UE, il s'agit de milliers d'enfants. Selon les statistiques d'Europol, plus de 10 000 enfants réfugiés ont disparu dans les pays de l'UE après avoir été enregistrés par les autorités de leur pays d'accueil.

Nous avons parlé plusieurs fois du caractère inadmissible d'un traitement inhumain des réfugiés mineurs - pratique qui, malheureusement, est constatée tout le long de leur itinéraire de déplacement. Il est question d'une violente exploitation de travail et de violences sexuelles, d'utilisation d'organes, d'absence d'éducation et de nutrition correcte. En comparaison avec la violence sexuelle et le trafic d'organes, l'éducation et la nutrition passent au second plan. Mais tout cela est révoltant.

Nous voudrions de nouveau attirer l'attention de nos partenaires occidentaux sur le fait que les "visiteurs non invités venus du sud" (comme on les appelle souvent) sont venus en Europe à la recherche d'une protection et d'une vie meilleure, pour fuir les conflits sanglants qui ont été essentiellement provoqués par la politique irréfléchie, absurde et criminelle de ces mêmes pays.

Dans ce contexte on ne peut que qualifier de cynique la critique londonienne de l'Onu pour la coopération de ses agences humanitaires avec le "régime d'Assad", comme l'ont fait certaines "investigations" journalistiques dans les médias britanniques dont The Guardian et The Times. La thèse centrale étant qu'on ne peut pas coopérer avec le "régime d'Assad" dans le secteur humanitaire. Des centaines d'enfants disparaissent aujourd'hui sous le nez du Guardian et du Times. Je comprends que les journaux britanniques s'intéressent à tout. Mais ils pourraient alors s'occuper aussi de ce problème et dire à la communauté internationale ce qui se passe avec les enfants qui arrivent sur le territoire britannique pour sauver leur vie et trouver la possibilité de survivre.

Je voudrais rappeler que le fameux "régime d'Assad", qui serait responsable de tous les maux à en croire la partie britannique, est l'unique pouvoir légitime qui représente les intérêts du peuple syrien à l'étape actuelle. La Syrie existe toujours en tant qu’État et son gouvernement reste un organisme exécutif légitime. Personne d'autre que le peuple syrien n'est en droit de juger le caractère légitime du pouvoir.

C'est un immense problème. Nous espérons vraiment qu'hormis nos conférences de presse il intéressera quelqu'un d'autre, notamment les médias britanniques.

Cette même photo qui était publiée sur le profil de nombreux hommes politiques et était montrée dans leurs bureaux pour tenir des discours pourrait devenir un symbole des investigations journalistiques sur ce qui arrive aux enfants, notamment au Royaume-Uni, pour qu'elle rappelle chaque jour que quelque part des enfants meurent, qu'on utilise des enfants pour trafiquer leurs organes, ce qui est au-delà de toute loi. C'est terrifiant.

 

Sur les auteurs du profil @fake_midrf

 

Une enquête a été menée sur internet pour découvrir qui se trouvait derrière plusieurs faux profils, notamment du Ministère russe des Affaires étrangères et de certains hommes politiques russes.

Les médias viennent de révéler que le faux profil du Ministère russe des Affaires étrangères était administré par le directeur du bureau de Kiev de la Fondation Heinrich Böll. Étant donné que de tels profils s'inscrivent dans un "mouvement d'opposition médiatique contre la propagande du Kremlin", nous pouvons déduire que la partie allemande, notamment le parti des Verts, est impliquée dans les attaques personnelles contre les autorités de la Fédération de Russie et le Ministère des Affaires étrangères. Tout cela se déroule sur fond de vastes campagnes médiatiques, en Occident, visant à faire croire que la Russie influencerait d'une manière quelconque les processus électoraux, la vie politique intérieure ou certaines tendances et courants politiques dans les pays occidentaux, voire chercherait pratiquement à entraîner des changements de régime dans ces États.

Bien sûr, on ne voudrait pas penser que la fondation d'un important parti allemand puisse être exploitée à des fins antirusses malhonnêtes avec l'argent des contribuables allemands. Je voudrais noter que le budget de la Fondation Heinrich Böll, de la même manière que d'autres fondations de parti en Allemagne, est alimenté en majeure partie par les ministères fédéraux, dont le Ministère allemand des Affaires étrangères si je ne m'abuse. De telles fondations sont un sous-traitant "non gouvernemental" très pratique dans la réalisation de projets allemands en matière de soft power ("puissance douce").

Premièrement, il serait très intéressant d'entendre la position officielle du représentant de la fondation à Moscou - nous l'attendons. Deuxièmement, je pense que c'est l'occasion pour nos collègues allemands de songer au fait que leurs accusations concernant une prétendue propagande russe paraissent simplement absurdes après de telles révélations et investigations.

Je le répète, il ne s'agit pas de l'initiative privée d'un citoyen mais de l'usage de moyens en provenance de ministères fédéraux allemands à de telles fins, pour la création de faux profils.

 

Sur la Journée internationale de solidarité des journalistes

 

Je voudrais féliciter tous les professionnels des médias pour la Journée internationale de solidarité des journalistes, une fête de la liberté d'expression, d'un journalisme honnête, professionnel et responsable.

Malheureusement, la sécurité des journalistes reste un problème aussi grave aujourd'hui qu'à l'époque de Jules Fucik, dont la mort tragique a suscité le lancement de cette Journée de solidarité.

Le journalisme est toujours l'un des métiers les plus dangereux du monde. Cette année seulement, 37 journalistes ont été tués selon l'ONG internationale Reporters sans frontières. Cela concerne également les journalistes russes. Comme vous le savez, Pavel Cheremet a été récemment tué en Ukraine et il s'agit de la cinquième mort d'un journaliste russe en deux ans dans ce pays. Ces crimes atroces restent impunis. Notre devoir est de faire en sorte qu'ils fassent l'objet d'une enquête et d'honorer la mémoire des journalistes qui ont donné leur vie pour accomplir leur devoir professionnel.

En cette journée symbolique pour les journalistes, en tant que porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, je voudrais vous faire part à tous de ma solidarité et de la disposition du Ministère des Affaires étrangères et de nos établissements à l'étranger à continuer de se battre pour vos droits, votre liberté et votre sécurité par tous les moyens dont nous disposons.

 

Réponses aux questions:

Question: Pouvez-vous commenter la participation des États-Unis au Forum économique oriental? Nous avons reçu des informations contradictoires à ce sujet…

Réponse: C'est un thème très intéressant. Les USA ont pris part aux travaux du forum alors que paradoxalement, ils avaient eux-même tenté de dissuader les autres de coopérer avec la Russie et introduit des sanctions contre des personnes morales et des acteurs économiques russes. D'après mes informations, Nathan Halat, responsable des affaires politiques et économiques du Consulat général américain à Vladivostok, a été officiellement accrédité. Ils dissuadent donc les autres mais participent eux-mêmes. C'est une approche originale de la part de l'administration américaine. 

Question: Jeudi 25 août, le Président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec le Premier Ministre slovaque Robert Fico, qui a émis certains doutes concernant l'efficacité de la politique de sanctions de l'UE envers la Russie. Le lendemain, le chef de la diplomatie néerlandaise a qualifié les propos de Robert Fico "d'intempestifs" et appelé à parler au nom de tous les pays de l'UE. Comment pouvez-vous commenter cette situation?  

Réponse: C'est pratiquement le même paradoxe que celui que je viens d'évoquer au sujet de la position de Washington: dissuader les autres de coopérer tout en collaborant soi-même avec Moscou.

Je suis au courant de ces propos du Ministre néerlandais des Affaires étrangères Bert Koenders. Je ne vais pas commenter le fait qu'il s'est permis de réprimander publiquement le chef de gouvernement d'un État étranger - ce qui est étrange et peu diplomatique, notamment pour un diplomate. Je voudrais seulement attirer votre attention sur le fait que ses critiques mettaient en avant le caractère inadmissible d'une position autonome de la Slovaquie. Bert Koenders a indiqué qu'il n'était pas en accord avec cette façon de faire.    

J'ai été frappé par ses propos: "Il est inadmissible que la Slovaquie se permette une position indépendante". Toutes les questions sont importantes. Toutes les déclarations stipulant qu'un État souverain - je le souligne - n'est pas en droit d'adopter sa propre position et d'avoir son propre point de vue, contredit les textes fondamentaux de droit international, notamment la Charte de l'Onu. C'est le cas si l'on analyse la situation du point de vue des normes universelles. Je voudrais rappeler que les Pays-Bas se permettent une position très indépendante en ce qui concerne la consommation de drogues. D'un côté, j'estime qu'il n'y a rien d'anormal dans une position indépendante. De l'autre, de tels propos montrent que tout n'est pas si simple dans ce domaine.  

A notre avis, quand un acteur étranger souligne à un autre pays le caractère inacceptable de son opinion personnelle sur des questions d'actualité internationale, cela contredit les fondements du monde actuel et notamment du droit international. 

Question: Comment, selon vous, le dernier sommet du G20 à Hangzhou va-t-il influer sur l'économie mondiale? Quels résultats de cette rencontre sont les plus intéressants pour la Russie? Dans quels domaines le développement de la coopération russo-chinoise correspond-il le plus à la mise en œuvre des objectifs fixés au cours du sommet du G20?

Réponse: Je voudrais vous rappeler que le Président russe Vladimir Poutine a évoqué en détail le bilan de la participation russe au sommet et la position russe sur ce dernier, ainsi que le succès indéniable de la Chine dans son organisation. Je vous recommande de consulter encore une fois le texte de son discours. Le Président russe Vladimir Poutine était le chef de la délégation russe, a représenté la Fédération de Russie lors de cet événement international et a naturellement partagé sa vision à ce sujet.

Je voudrais souligner que nous apprécions grandement l'organisation du sommet par la Chine et ses résultats, mais que nous jugeons tout aussi important de le dire publiquement car il s'agit d'un accomplissement considérable du point de vue de l'économie, de la stabilité internationale et du développement du monde actuel.

Encore une fois, vous pourrez prendre connaissance de la position russe en consultant les propos du Président russe Vladimir Poutine.

Question: Le Washington Post a indiqué aujourd'hui que les USA auraient transmis à la Russie leur "dernière proposition" sur le cessez-le-feu en Syrie. Est-ce que vous avez reçu une offre de ce genre de la partie américaine? Si oui, quel est son contenu? 

Réponse: Vous parlez visiblement de fuites publiées dans des médias sur le texte qu'on élabore actuellement entre la Russie et les États-Unis.

Je peux confirmer qu'il y a beaucoup de fuites, mais je ne peux pas les commenter toutes. De ce que j'ai lu, ces publications sont dénuées de compréhension profonde, d'une estimation réelle et d'une vraie analyse du travail des experts russes et américains car elles se basent notamment sur des fuites.

Il est possible que ces fuites visent spécialement à favoriser certains processus ou à atteindre des objectifs politiques. Je peux constater que les négociations se déroulent à huis clos et que ce document a été élaboré de manière privée. Nous avons plus d'une fois répété que la pierre d'achoppement sur ce dossier était, selon nous, la distinction nécessaire entre l'opposition modérée et les terroristes. Cette question est actuellement le problème principal.

Je ne peux pas évoquer les détails. Je vous prie encore une fois de faire preuve de prudence concernant ces fuites qui sont apparemment suscitées non sans certaines intentions douteuses.

Question: Je voudrais poser une question sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Secrétaire d’État américain John Kerry sur la Syrie qui devrait avoir lieu le 8 - 9 septembre. Les deux ministres se sont déjà entretenus le 4 et le 5 septembre en Chine sans arriver à un accord. Quelles sont les difficultés principales du processus de négociations?

Réponse: Il faut bien comprendre le processus actuel. Des experts russes et américains - diplomates et militaires - travaillent sur un mécanisme, élaborent un accord pour un travail antiterroriste conjoint en Syrie. Il s'agit non seulement d'un échange de vues mais aussi de l'élaboration de formules, de la recherche de solutions et de compromis, de l'atténuation de divergences. Si nous faisons face à une accumulation de certaines questions qu'il est impossible de résoudre au niveau des experts et qu'il faut examiner à un niveau plus élevé pour faire progresser leur résolution, on établit des contacts au niveau plus élevé par des entretiens téléphoniques ou des rencontres personnelles lors desquelles les chefs de diplomatie, qui ont des pouvoirs plus larges, tentent de trouver des solutions. 

De telles rencontres suscitent toujours beaucoup d'attentes. On organise des conférences de presse. On voit des fuites indiquant que cette entrevue-là sera certainement décisive ou même la dernière sur un ton de "maintenant ou jamais". Je vous prie de ne pas vous fier à ces fuites. Le travail est très méticuleux. Il faut écouter les déclarations officielles des parties.

Nous avons déjà parcouru un chemin très important. Comme vous le savez, cette question a été évoquée au niveau présidentiel et examinée en détail lors de deux entretiens entre le Président russe Vladimir Poutine et le Secrétaire d’État américain John Kerry. Nous voulons obtenir des résultats et on n'arrive pas toujours à le faire dans les délais désirés, bien que nous comprenions que plus tôt nous l'atteignons, plus rapidement la Syrie aura la chance de voir aboutir le processus de paix et la lutte contre le terrorisme. 

Question: Hier, le Ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a encore une fois déclaré que la Russie était une menace pour les "pays carpatiques". Il a tenu ces propos lors du forum économique international à Krynica-Zdrój: "La question qui nous lie est malheureusement négative, il s'agit du révisionnisme russe qui est actuellement une source de menaces".  

Réponse: On pourrait déjà rédiger un recueil de ses citations. J'ai particulièrement "aimé" sa déclaration récente selon laquelle la Seconde Guerre mondiale aurait été impossible sans le pacte Molotov-Ribbentrop. Je voudrais donner une suite à cette pensée "sage". Sans ce pacte, Witold Waszczykowski n'aurait peut-être pas vu le jour. Peut-être que l'histoire globale de la Pologne aurait été très différente.

Ces propos sont stupides - pardonnez-moi pour cet adjectif peu diplomatique. C'est pourquoi ils sont dangereux. La stupidité est dangereuse, notamment dans la bouche d'un homme possédant de tels pouvoirs, dont la fonction est liée aux questions de sécurité et dont l'opinion doit susciter de l'attention. A mon avis, il faudrait cesser de commenter cette stupidité et cette idiotie absolues. Nous comprenons parfaitement qu'il s'agit d'une campagne d'information sur une prétendue "menace russe". Ainsi, le Président ukrainien Petro Porochenko a déclaré que la Russie allait "attaquer l'Ukraine". L'Otan lui a tout de suite répondu qu'elle agirait en conséquence pour prévenir cette offensive. Ils se parlent donc assez aimablement. Dans ce contexte, des responsables polonais ont annoncé que leur pays serait l'ambassadeur de l'Ukraine en Europe... Il s'agit en réalité d'un mauvais spectacle. Quand il n'y a plus rien à faire, nous entendons des déclarations de ce genre sur une prétendue menace russe alors qu'il existe des menaces tout à fait réelles, y compris pour des pays tels que la Pologne: le terrorisme international, le trafic de drogues, le crime organisé. Les responsables polonais, notamment le Ministre de la Défense Antoni Macierewicz, ne font que détourner l'attention de l'opinion publique des problèmes urgents qu'il faut résoudre. Ils le font de manière parfaitement consciente, car il faut résoudre des problèmes concrets et le rapporter. Si l'on crée un problème fictif, on peut aussi facilement imaginer sa victoire dans cette guerre illusoire, s'attribuer des exploits prétendus.       

Question: Certains médias arabes informent régulièrement que Moscou accueillera du 18 au 25 septembre une rencontre entre le Président russe Vladimir Poutine et ses homologues syrien Bachar al-Assad et turc Recep Tayyip Erdogan. C'est ce qui expliquerait pourquoi Ali Mamlouk, chef des services secrets syriens, serait déjà dans la capitale russe. Ces informations sont-elles confirmées?

Réponse: Dmitri Peskov, porte-parole du Président russe, a déjà commenté cette question et renié les informations que vous indiquez. Je n'ai plus rien à ajouter.

Question: Ma question concerne le premier sujet de votre conférence: la situation injuste touchant les sportifs paralympiques russes. La veille, le Ministère azerbaïdjanais de la Jeunesse et des Sports avait annoncé son refus officiel des licences libres à cause de la disqualification des sportifs russes. Qu'en pensez-vous? D'autres pays ont-ils suivi l'exemple de Bakou?

Réponse: Je ne sais pas s'il existe d'autres cas de ce genre. Nous sommes reconnaissants envers Bakou, nos collègues azéris et les citoyens du pays qui ont réagi à l'injustice de la situation des athlètes paralympiques russes. Ce soutien est très important pour nous. Je voudrais répéter qu'on fait actuellement du mal à des personnes qui ont lutté toute leur vie contre le malheur, qui ont tenté de prouver par leur parcours qu'il était possible de surmonter la douleur. C'est pourquoi nous remercions tout ceux qui nous ont soutenu et notamment nos collègues azéris.

Question: Ma question concerne les futures relations entre la Russie et les USA après l'élection du nouveau président américain. Le candidat républicain Donald Trump a évoqué les qualités de leader de Vladimir Poutine lors de son dernier discours. Il a considéré le Président russe comme "un leader très fort" et s'est prononcé pour de bonnes relations avec la Russie. Comment pouvez-vous commenter ces propos? Faut-il s'attendre à une amélioration des rapports bilatéraux? Actuellement ces derniers sont "gelés" selon le Président russe Vladimir Poutine.      

Réponse: J'observe la campagne électorale américaine et je voudrais dire qu'il s'agit d'une danse pour deux et pas trois personnes. C'est tout. C'est une danse de couple. Et nous la respectons au lieu de pratiquer un "tango à trois".

Question: Pouvez-vous donner des détails concernant les consultations sur le Haut-Karabagh entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Groupe de Minsk de l'OSCE?

Réponse: Les consultations entre les co-présidents du Groupe de Minsk de l'OSCE - la Russie y est représentée par l'ambassadeur spécial Igor Popov - suivent le calendrier fixé. Nous vous informerons des résultats.


Additional materials

  • Photos

Photo album

1 of 1 photos in album

Incorrect dates
Advanced settings