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Conférence de presse de la porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, Moscou, le 23 mai 2018

992-23-05-2018

Sur la visite en Russie du Ministre mozambicain des Affaires étrangères et de la Coopération José Pacheco

 

José Pacheco, Ministre mozambicain des Affaires étrangères et de la Coopération, se rendra en Russie pour une visite du 24 au 29 mai. Il devrait notamment diriger la délégation mozambicaine au XXIIe Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Le 28 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov devrait s'entretenir à Moscou avec son homologue mozambicain. Ils envisagent d'évoquer l'état et les perspectives du développement des relations bilatérales en mettant l'accent sur l'élargissement du partenariat économique suite à la première séance de la Commission intergouvernementale russo-mozambicaine pour la coopération économique, scientifique et technique qui a eu lieu en avril dernier à Maputo. Nous envisageons également un échange d'opinion concernant un large éventail de questions relatives à l'agenda africain et international.   

 

Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en République de Biélorussie

 

Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères, se rendra le 29 mai à Minsk pour une visite de travail. Il devrait s'entretenir avec son homologue biélorusse Vladimir Makeï et intervenir à l'Académie de gestion auprès du Président biélorusse.

L'agenda des négociations comprend un large éventail de questions relatives à la coopération bilatérale, notamment dans le contexte de la mise en œuvre du Programme des actions concertées dans le domaine de la politique étrangère des pays membres du Traité de création de l'Union pour la période de 2018 à 2019. Une attention spéciale sera accordée à la garantie des droits égaux des citoyens russes et biélorusses, à la formation d'un espace migratoire uni et à l'élargissement de la base juridique des relations russo-biélorusses.

Les deux ministres évoqueront le développement de la coopération dans le cadre de l'Union, de l'UEEA, de l'OTSC et de la CEI, ainsi que la concertation des efforts au sein de l'Onu, de l'OSCE et d'autres formats internationaux. Ils examineront également des problèmes globaux et régionaux relatifs aux intérêts communs.

La Russie et la Biélorussie sont partenaires stratégiques qui se prononcent pour la construction d'un système multipolaire et juste des relations internationales. Leur dialogue constructif se base sur leurs positions similaires ou concordantes concernant un large éventail de problèmes d'actualité de l'agenda international.    

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux "Lectures Primakov"

 

Le 30 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prendra part aux travaux du Forum international scientifique et d'experts "Lectures Primakov", consacré à la mémoire d'Evguéni Primakov, académicien russe et homme d'État éminent.

Les Lectures prévoient traditionnellement des interventions des scientifiques, des politiciens, des diplomates et des journalistes reconnus russes et étrangers. Le thème du forum actuel - "Les risques d'un ordre mondial instable" - est encore plus pertinent dans le contexte actuel de la transformation des relations internationales.

Les "Lectures Primakov" se dérouleront pendant deux jours au Centre du commerce international de Moscou. L'allocution du Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov présentera sa vision des processus-clés dans l'arène internationale et les positions de la diplomatie russe sur les questions cruciales de l'agenda international.   

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères des BRICS

 

Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères, participera le 4 juin à la rencontre des chefs des diplomaties des pays des BRICS à Pretoria.

Le Conseil des ministres des Affaires étrangères des BRICS se penchera sur un large éventail de problèmes d'actualité relatifs au maintien de la paix et de la sécurité internationales, à l'économie mondiale, à la coopération et à la concertation des approches des pays membres du groupe dans le contexte compliqué de la turbulence politique globale. Les ministres examineront en détail la situation des "points chauds", les objectifs généraux concernant la lutte contre les nouveaux défis et menaces - notamment la lutte contre le terrorisme international - et le maintien de la sécurité d'information internationale. Ils accorderont une attention particulière aux préparatifs du Xe sommet du groupe qui se déroulera du 25 au 27 juillet à Johannesburg.

L'approfondissement du partenariat stratégique au sein des BRICS est l'une des priorités de la politique étrangère de la Russie. Depuis quelques années, cet ensemble des cinq grand pays émergents a cessé d'être un "club" pour se transformer en mécanisme à part entière de partenariat stratégique diversifié. On organise annuellement deux sommets des leaders du groupe - une réunion principale et une rencontre en marge du sommet du G20 - ainsi que près de 100 éventements officiels, dont environ 20 se déroulent au niveau des ministres. Il existe un large réseau de partenariat entre les cinq pays, ainsi que de contacts et de coopération entre les hommes d'affaires, les scientifiques et les représentants de la société civile.

Le groupe reste attaché au principe de sécurité indivisible, au renforcement de la stabilité internationale dans tous les domaines, aux méthodes collectives de règlement des crises par des moyens politiques et diplomatiques, à la multilatéralité, au rejet des interventions militaires, des mesures économiques coercitives et unilatérales, du protectionnisme et de la concurrence malhonnête. Les pays des BRICS défendent conjointement le maintien du système commercial multilatéral et du rôle de l'OMC qui constitue son fondement et l'unique plateforme universelle permettant d'élaborer les règles du commerce mondial.

Le groupe recherche conjointement de nouvelles sources de croissance. Il a joué un rôle important dans la promotion de la réforme du FMI. Il a créé la Nouvelle banque de développement et le Fonds commun de réserve de change visant à favoriser la modernisation de l'architecture globale de gestion et de sécurité financière. Le groupe souligne la nécessité de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'Accord de Paris sur le climat.

Le groupe se penche sur la consolidation et la diversification des mécanismes de coopération diversifiée, ainsi que sur la recherche novatrice de nouveaux domaines du partenariat. Les BRICS sont ouverts au monde extérieur, développement de manière cohérente leur coopération avec les ensembles d'intégration et les pays intéressés. 

 

Sur le bilan de la rencontre ministérielle du G20

 

Buenos Aires a accueilli le 21 mai une rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du G20 dans le cadre des événements relatifs à la présidence argentine du groupe. La Russie a été représentée par le Vice-Ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Pankine.

La rencontre a souligné l'unité d'opinions concernant le caractère crucial des approches multilatérales de la résolution des problèmes globaux. Les participants ont souligné la pertinence de ces débats dans le contexte de l'affaiblissement des institutions internationales qu'il était nécessaire d'adapter aux nouvelles exigences de la modernité. Ils ont attiré une attention particulière sur le fait que les actions unilatérales n'avaient aucune perspective, et sur les dégâts subis par la croissance globale à cause de la hausse du protectionnisme. Ils ont également souligné l'importance des aspects sociaux de l'agenda économique et le rôle du consensus international, fixés clairement parmi les priorités de la présidence argentine et similaires aux approches russes de la coopération dans le cadre du G20.

Ils ont évoqué d'autres questions d'actualité internationale, notamment le règlement des conflits, la lutte contre le terrorisme et la corruption, la sécurité d'information internationale et la migration forcée.

Des rencontres à part entière des ministres des Affaires étrangères des pays du G20 ont été organisées par les présidences mexicaine (en 2012) et allemande (en 2017). L'échange de vues des ministres des Affaires étrangères, organisé cette année en Argentine, a également confirmé que ce forum continuait de fonctionner en tant que plateforme importante - en complément des efforts de l'Onu - de dialogue ouvert, constructif et respectueux sur un large éventail de questions économiques et politiques. L'attention accordée par le G20 aux sujets politiques et aux conséquences des actions économiques témoigne de la hausse de l'autorité du forum et de l'importance du maintien de son potentiel de coordination.

Le Japon qui reprendra la présidence du G20 à la fin de l'année 2018, a annoncé sa volonté d'organiser la prochaine rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du groupe du 22 au 23 novembre 2019 à Nagoya.

 

Sur la situation en Syrie

 

Au cours de la semaine dernière, la situation en Syrie a poursuit une évolution dynamique. On a constaté certains changements positifs sur le terrain.

Les autorités syriennes ont obtenu des résultats considérables dans l'élimination des foyers terroristes dans les banlieues de Damas qui avaient lancé des tirs de missiles et de mortier causant des morts parmi les civils. On constate depuis 19 mai une accalmie dans le camp des réfugiés palestiniens de Yarmouk. Les forces syriennes finalisent l'opération antiterroriste dans la banlieue voisine d'Al-Khajr Al-Asvad. Les djihadistes restants sont coincés dans un terrain de moins d'un km2, mais le grand nombre de bâtiments dans cette zone leur permet de repousser les attaques de l'armée syrienne à l'aide des tireurs d'élite et des mines.

Les autorités syriennes rapportent le progrès des travaux de reconstruction lancés dans les quartiers de Yalda, de Babila et de Beit-Sahm - adjacents à Yarmouk - qui se trouvent complètement sous le contrôle des forces gouvernementales depuis la semaine dernière. On y rétablit rapidement l'infrastructure vitale, les postes médicaux, les écoles et les magasins en attendant le retour des civils.     

La situation militaire a été stabilisée dans toute la région de Damas. Grâce aux efforts de l'armée syrienne, près de 90% de la population se trouvent actuellement sur le territoire contrôlé par le Gouvernement du pays.

On constate la reprise de l'activité des établissements publics et municipaux dans les régions récemment "pacifiées" au nord et au nord-ouest de la province de Homs. Là-bas, dans l'ancienne zone de désescalade, on reconstruit activement les lignes à haute tension grâce aux fonds importants octroyés par le budget du pays. Les habitants ont reçu le 20 mai dernier la livraison la plus importante de l'aide humanitaire envoyée par le Ministère syrien du Commerce intérieur et de la Protection des consommateurs. Certaines localités accueillent les centres de régularisation des combattants "repentis" qui veulent profiter de l'amnistie présidentielle. Plus de 3 000 personnes ont déjà bénéficié de cette procédure depuis le début du mois de mai.

A l'est de la province de Homs, on a enregistré des affrontements sporadiques entre les forces gouvernementales et les troupes de l'EI à ouest de Palmyre. Qui plus est, les témoins soulignent la présence constante des avions de la prétendue coalition antiterroriste menée par les États-Unis dans le ciel au-dessus des combats.          

 

Sur les verdicts de la Cour pénale supérieure de l'Irak contre les citoyens russes

 

La Cour pénale supérieure de l'Irak a examiné le 16 mai l'affaire du citoyen russe H.Taguirov, né le 25 mai 1986, accusé de participation aux activités terroristes de l'EI. L'accusé a été condamné à la peine capitale.

Le 20 mai, la même cour a condamné à cinq ans de prison les citoyennes russes mineures M. Volkhina, née le 3 mars 2000, et Z. Arsanoukaïeva, née le 8 mars 2002, (M. Volkhina avait été mineure au moment de l'accusation), accusées de participation aux activités de l'EI. La justice prendra pourtant en considération le temps qu'elles ont déjà servi dans les établissements pénitentiaires irakiens.

Je voudrais souligner que les citoyennes russes ont été condamnées à la peine minimale établie par la législation irakienne: la punition maximale atteint 15 ans de prison.

Une autre citoyenne russe F. Davletchina, née le 30 septembre 2003, a été accusée du franchissement illégal de la frontière irakienne et du séjour sur le territoire du pays sans autorisation nécessaire. Elle a été condamnée à 9 mois de prison, compte tenu des 8 mois qu'elle avait déjà passés en détention.

Selon la législation irakienne, tous ces verdicts ne sont pas finaux avant l'examen des dossiers par le tribunal d'appel au cours des six mois après l'adoption des décisions des juges.

Nous voudrions souligner que les collaborateurs de l'Ambassade russe à Bagdad ont assisté aux séances de la cour concernant les affaires des citoyens russes mentionnés et continueront de surveiller la situation afin d'assurer la protection de leurs droits et de leurs intérêts légitimes, ainsi que de prendre les mesures nécessaires dans le cadre de l'aide juridique consulaire en conformité avec les lois russes et irakiennes.

 

Sur la réunion de la session spéciale de la Conférence des Etats parties de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques

 

Nous sommes bien informés que les USA et le Royaume-Uni, ainsi que la France, l'Allemagne, le Canada et l'Australie qui les ont rejoints, préparent une nouvelle aventure antisyrienne, y compris antirusse, au détriment de l'intégrité de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC) et de l'autorité de l'organisation internationale compétente qu'est l'OIAC.

Les "amis de la Syrie" énumérés ont lancé notamment une grande campagne dans les capitales dans le but de réunir une session spéciale de la Conférence des Etats parties (CEP) de la CIAC étant l'organe dirigeant suprême de l'OIAC. A cet égard je voudrais rappeler qu'une seule fois les Etats parties ont recouru à cette démarche extraordinaire – en 2002, quand à l'initiative des USA et de leurs alliés proches cette activité a été organisée pour renvoyer de son poste le Directeur général du Secrétariat technique de l'OIAC indésirable pour Washington, le Brésilien José Bustani.

Cette fois, pour justifier cette démarche nuisible pour la CIAC et l'OIAC, qui plus est quand durant l'année de déroulement à La Haye de la CEP et de la 4e Conférence d'examen de la CIAC (novembre), sont invoquées des préoccupations qui semblent plus nobles, à savoir: le régime global de désarmement chimique et de non-prolifération des armes chimiques est soi-disant en danger et qu'il faut le sauver d'urgence. En réalité le sens est toujours le même, sauf qu'en l'occurrence l'attaque est dirigée contre le gouvernement de Bachar al-Assad indésirable pour Washington et ses "partisans des mêmes idées" et contre la Russie qui couvrirait ses "crimes chimiques", qui du point de vue des auteurs de cette idée assume une prétendue responsabilité, selon la version "unanime" de l'Otan et de l'UE, pour l'usage d'un prétendu "Novitchok" dans l'"affaire Skripal" inspirée par Londres. La réalisation propre à l'Occident dans le style d'un thriller géopolitique rappelle également comme un refrain le terrorisme chimique de Daech, ainsi que l'empoisonnement du demi-frère du dirigeant nord-coréen à l'aéroport de Kuala Lumpur. En un mot, le sens de la future mise en scène sur la plateforme de l'OIAC est si évident qu'on se demande – est-ce que les initiateurs de cette aventure ont vraiment cru à leur exclusivité, infaillibilité et permissivité qu'ils ne comprennent plus toute la nuisibilité de leurs actions pour les mécanismes existants dans le secteur de l'interdiction des armes chimiques? Ou l'aspiration à stopper à tout prix le processus objectif de formation de l'ordre mondial multipolaire ne laisse simplement pas la possibilité pour une approche analytique et les Etats mentionnés ont perdu leur orientation dans l'espace géopolitique évolutif?

Nous sommes convaincus que la grande majorité d'Etats parties de la CIAC savent parfaitement le fond des idées de ces six pays qui ont pour but d'attribuer à la mission spéciale de l'OIAC pour l'établissement des faits d'utilisation des armes chimiques en Syrie des fonctions attributives imprévues par la Convention pour déterminer les coupables de ce genre de crimes. En d'autres termes, pour "cloner" dans le cadre de la nature purement technique de l'OIAC l'ancien Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu qui s'est, malheureusement, discrédité. A notre plus grand regret, jusqu'en novembre 2017 ce mécanisme remplissait avec obéissance la commande politique de l'Occident pour diaboliser le gouvernement de Bachar al-Assad en l'accusant sans preuves d'être responsable des provocations interminables avec l'usage de produits chimiques toxiques et d'armes chimiques mises en scène par l'opposition armée syrienne et les ONG affiliées comme les fameux Casques blancs.

Nous espérons qu'en dépit de la pression sans précédent (nous avons des preuves de cela) et le chantage flagrant les Etats parties de la CIAC se distanceront de ce projet politique "novateur" en termes d'approche de la Convention et de l'OIAC lourd de conséquences irréversibles pour le régime global de désarmement chimique et de non-prolifération des armes chimiques qui s'est établi et fonctionnait avec succès pendant plusieurs décennies en dépit des turbulences politiques.

 

Sur l'évolution de la situation au Venezuela

 

On nous demande de commenter l'évolution de la situation au Venezuela après l'élection présidentielle du 20 mai qui a été remportée par le chef de l'Etat sortant Nicolas Maduro.

Nous avons déjà publié un commentaire à ce sujet. Je voudrais reprendre les thèses principales de notre approche et répondre à nouveau aux questions reçues.

Nous partons du fait que l'élection a eu lieu. Telle était la volonté des Vénézuéliens qui, montrant leur attachement à la procédure démocratique du vote, sont venus dans les bureaux de vote. Il faut respecter cette volonté exprimée conformément à la loi. C'est la démocratie.

Bien sûr, l'élection en soi n'est pas une solution aux problèmes auxquels le Venezuela fait face. La situation socioéconomique a besoin d'être radicalement redressée. Pour parvenir au progrès dans ce domaine il faut unir les efforts de toutes les couches constructives de la société vénézuélienne, y compris ceux qui ne partagent pas la ligne politique du gouvernement actuel. La situation a atteint un stade où l'on ne peut plus séparer le peuple en "bons" et "mauvais". Il faut relancer le dialogue national.

Sur ce fond les déclarations publiques officielles de plusieurs pays concernant la "démocratie" du processus électoral au Venezuela, le refus de reconnaître le vote et leurs démarches pour fermer les contacts diplomatiques sont contreproductifs et mènent vers une impasse.

Les décisions de Washington de décréter des sanctions unilatérales contre le Venezuela et son système financier paraissent absolument hypocrites: car en prétendant de "sanctionner" certains politiciens les mesures prises visent à bloquer les canaux et les sources de financement extérieur en provoquant ainsi l'aggravation de la situation économique déjà difficile du pays dans l'ensemble et les conditions de vie des Vénézuéliens ordinaires.

La Russie s'oppose absolument aux mesures de restriction arbitraires et illégales, à l'embargo et aux sanctions décrétées contre les Etats souverains en contournant la Charte de l'Onu. En ce qui concerne le Venezuela nous analyserons dans quelle mesure elles pourraient se refléter sur la réalisation de projets économiques concrets avec ce pays.

Par ailleurs, nous voudrions clairement mettre en garde contre le danger de formation autour du Venezuela de la situation de "forteresse assiégée". Nous pensons que c'est impossible dans cette situation. Caracas est un membre respecté de la communauté internationale et leader du Mouvement des non-alignés.

Pour ma part je peux rappeler les propos du Président russe Vladimir Poutine qui a noté dans son télégramme adressé à Nicolas Maduro la disposition de la Russie à poursuivre le travail conjoint sur l'agenda bilatéral et international pour développer les relations de partenariat stratégique qui existent entre la Russie et le Venezuela.

 

Sur la déclaration du Président ukrainien Petro Porochenko concernant la cessation de la participation de l'Ukraine aux travaux des organes statuaires de la CEI

 

Nous avons constaté les propos du Président ukrainien Petro Porochenko concernant la cessation de la participation de Kiev aux travaux des organes statuaires de la Communauté des États indépendants et la fermeture de l'ambassade ukrainienne auprès de l'Organisation.

Dans ce contexte, nous voudrions souligner la chose suivante. La participation des États aux activités de la Communauté est volontaire: chacun définit lui-même sa position sur cette question. Comme la coopération dans le cadre de la CEI est mutuellement avantageuse, tous les partenaires ont intérêt à conserver les liens de l'Ukraine avec cet ensemble d'intégration.  

Dans tous les cas, Kiev a pratiquement arrêté sa participation aux travaux de la Communauté il y a quelques années. Suite au coup d'État de 2014, l'Ukraine a renoncé aux fonctions de la présidence de l'organisation, a rappelé son ambassadeur auprès de la CEI, n'a signé aucune décision des organes suprêmes de la CEI et a réduit au minimum sa participation aux séances. Qui plus, depuis le début de la présidence russe en 2017, elle a tout simplement cessé d'envoyer ses représentants aux sommets et aux réunions du haut niveau. Qui plus est, l'Ukraine n'a pas depuis un peu plus de quatre ans versé un sou au budget uni des organes de la CEI ce qui a provoqué des difficultés financières considérables dans le travail de l'Organisation. Aujourd'hui, le volume total des fonds impayés par l'Ukraine se chiffre à plus de 300 millions de roubles.

C'est pourquoi, on ne peut pas depuis longtemps parler de la "participation de Kiev aux travaux des organes statutaires de la CEI" que le Président ukrainien Petro Porochenko envisage de cesser. La décision mentionnée des autorités ukrainiennes se limite en pratique à la fermeture de l'ambassade du pays auprès du siège de la CEI à Minsk et au rappel des deux diplomates assurant le travail de cette mission.

Quant à la volonté annoncée de Kiev de lancer la procédure formelle de sa sortie de la CEI, en cas d'approche civilisée, ce processus devrait prendre du temps, environ un an.

Nous considérons les propos du Président ukrainien comme un nouvel acte ostentatoire visant à impressionner ses tuteurs occidentaux. C'est dommage que ces actions manifestement politisées de Kiev fassent souffrir les Ukrainiens ordinaires à qui on présente la sortie de la CEI comme le seul moyen de progresser vers l'objectif si désiré: l'intégration à l'Union européenne. Il est à noter que la CEI n'a en aucune façon empêché l'Ukraine de le faire. Juste au contraire, les ressources de la coopération régionale dans le cadre de l'Organisation non seulement renforceraient, selon nous, le potentiel intérieur du pays, mais aussi consolideraient son économie et favoriseraient la lutte contre la corruption. Les autorités ukrainiennes actuelles ignorent visiblement ce fait et se laissent guider par le dessein géopolitique des stratèges qui avaient été derrière les événements en Ukraine: couper les liens du pays avec la Russie et la CEI.    

 

Sur la visite en Ukraine de l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Ukraine Kurt Volker

 

Kurt Volker, envoyé spécial des États-Unis pour l'Ukraine, s'est récemment rendu encore une fois en Ukraine. Il a mené une nouvelle "inspection" du Donbass pour, selon lui, "observer la situation sur le terrain et examiner la crise humanitaire dans le Donbass".

Malheureusement, au lieu d'exiger que Kiev cesse l'escalade des tensions militaires et de rappeler aux autorités ukrainiennes la nécessité d'accomplir leurs engagements dans le cadre des accords de Minsk, Kurt Volker a, comme d'habitude, tenu plusieurs propos odieux. Cela concerne notamment le refus de l'envoyé américain de reconnaître l'existence-même des républiques du Donbass: cela signifie soit qu'il n'a pas lu les accords de Minsk, soit qu'il refuse d'accepter une évidence, c'est-à-dire les signatures des représentants de Donetsk et de Lougansk sous ce texte. Sans dialogue direct avec ces derniers il est tout simplement impossible d'obtenir des progrès dans le règlement du conflit, fût-ce une initiative politique et sécuritaire ou une discussion concernant la présence des forces de l'Onu dans la région.  

En encourageant les positions militaristes de Kiev et en promouvant ouvertement l'idée des livraisons d'armes létales en Ukraine - cela ne favorisera en aucune façon une résolution pacifique de la situation - Kurt Volker non seulement jette de l'huile sur le feu, mais aussi s'associe à un des belligérants. Cela met en cause son prétendu rôle d'intermédiaire dans le règlement de la crise ukrainienne. Ce n'est pas visiblement par hasard que le départ de l'hôte américain a été suivi par l'intensification des provocations militaires de l'armée ukrainienne près de la station d'épuration de Donetsk, à Gorlovka et dans plusieurs autres localités. Kiev considère le soutien de ses actions par Kurt Volker comme une indulgence pour de nouvelles aventures militaires.

Nous sommes certains que le conflit militaire du Donbass n'a pas de solution militaire. Il peut et doit être réglé par les moyens pacifiques sur la base des accords de Minsk. Il est évident que ces représentants occidentaux qui font des "inspections" en Ukraine, doivent rappeler plus souvent à Kiev la nécessité de la mise en œuvre scrupuleuse des accords.  

 

Sur les propos du Secrétaire d'État américain Mike Pompeo concernant le programme nucléaire iranien 

 

Nous sommes préoccupés par la campagne anti-iranienne qui prend rapidement de l'ampleur à Washington. Il semble que les États-Unis aient définitivement choisi la politique d'ultimatums et de menaces envers l'Iran. Cela contredit manifestement l'esprit du Plan d'action global conjoint sur le programme nucléaire iranien et dépasse les limites des relations interétatiques normales. L'administration américaine a non seulement quitté cet accord en violation des normes internationales, mais aussi pose actuellement des conditions à priori inacceptables pour Téhéran.

Nous sommes pourtant dans une certaine mesure encouragés par la déclaration faite le même jour par Federica Mogherini, coordinatrice du Plan d'action et Haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. On ressent la volonté des autres participants de conserver l'accord. Nous poursuivrons le travail nécessaire en ce sens. Il est à noter que l'Iran respecte infailliblement ses engagements. Ce fait est régulièrement confirmé par l'AIEA.

Les questions relatives à l'avenir du Plan d'action seront évoquées par la prochaine séance de la Commission conjointe qui se déroulera le 25 mai à Vienne, pour la première fois sans les États-Unis.

Nous n'avons jamais soutenu et ne soutiendrons pas la politique de sanctions unilatérales, car nous sommes persuadés de leur caractère illégitime. Nous envisageons de développer notre coopération diversifiée avec l'Iran. 

 

Sur une brochure des ONG norvégiennes pour les journalistes qui envisagent de couvrir la Coupe du monde de football de 2018

 

Nos partenaires étrangers ne peuvent visiblement pas laisser tranquille la Coupe du monde de football qui se déroulera en Russie cet été. Nous sommes fascinés par ces brochures, ces recommandations et ces avertissements qui sont régulièrement publiés dans tel ou tel pays par les ONG qui représentent prétendument la société civile, mais sont en réalités financées par les États. Je vais vous citer aujourd'hui un exemple concret.

Il s'agit de recommandations fantaisistes. J'ai surtout aimé un conseil argentin de craindre les femmes jolies en Fédération de Russie. L'Ukraine affirme traditionnellement qu'on kidnappe les gens en Russie. Les Ukrainiens n'ont visiblement pas peur des femmes jolies - Dieu merci - mais beaucoup de politiciens se sont fait connaître par des annonces de répressions politiques imaginées. Malheureusement, la Grande-Bretagne a rédigé toute une liste de recommandations concernant la consommation d'alcool par les supporteurs britanniques lors de la Coupe du monde de football. On affirme notamment qu'il vaut mieux ne pas tenter de boire les mêmes quantités que les Russes. Il s'agit d'un bon travail propagandiste utilisant tous les moyens possibles et impossibles pour faire peur aux gens ou les dissuader du voyage en Russie. A mon avis, les citoyens se sont déjà habitués aux débats et à la bataille d'information qu'ils constatent. Ils envisagent de se rendre en Russie et préparent en masse les documents nécessaires.

Nous avons remarqué une brochure rédigée par le Comité d'Helsinki de Norvège à l'aide de certaines autres ONG norvégiennes et destinée aux journalistes qui envisagent de couvrir la Coupe du monde de football en Russie.         

A première vue, il s'agit d'une initiative utile qui devrait aider beaucoup d'observateurs sportifs à se préparer pour l'événement le plus important du monde de football de ces quatre années. Elle s'est transformée en réalité en nouveau texte absolument russophobe et constitue un manuel pratique pour les médias en ce qui concerne le dénigrement de la Russie et la discréditation de la future Coupe du monde. Ce "guide" (Handbook for journalists covering the 2018 World Cup in Russia) comprend un nombre de stéréotypes antirusses classiques qui n'ont rien à voir avec le journalisme sportif. L'élément-clé de la présentation de la brochure est un fil de fer barbelé devant les stades. Cela dépasse toutes les limites étiques et acceptables. Il s'agit des journalistes qui doivent porter un regard objectif. A quoi bon donc se consacrer à une activité si terrible?    

Qui plus est, nous constatons avec perplexité que les publications de ce genre sont non seulement tolérées par les autorités norvégiennes, mais aussi reçoivent un soutien financier considérable de leur part: le financement du Comité d'Helsinki de Norvège par le Ministère norvégien des Affaires étrangères a atteint 4,3 millions de dollars en 2018. Ces fonds servent à publier des brochures présentant les stades couverts par un fil de fer barbelé, qu'on présente comme un ouvrage de référence sérieux concernant la Fédération de Russie et les futures compétitions.

Nous considérons cette publication comme une nouvelle initiative hostile norvégienne dans le cadre de la campagne d'information antirusse de l'Occident. Nous espérons pourtant que le bon sens, l'objectivité et le professionnalisme journalistique réussiront à prendre le dessus, et que les lecteurs et les spectateurs norvégiens auront la possibilité d'admirer pleinement la beauté de la fête principale de football. Qui plus est, cette approche pourrait avoir un élément positif: plus fortes sont les tentatives de faire peur aux citoyens et de promouvoir la propagande antirusse avant la Coupe du monde de football, plus étonnés seront les gens par l'absence des barbelés autour des stades et par cette volonté de les terrifier par la beauté prétendument séduisante et fatale des femmes russes. Nous faisons chaque jour face aux initiatives similaires.  

 

Sur les derniers événements autour de l'affaire Skripal compte tenu de la sortie de Sergueï Skripal de l'hôpital

 

Nous continuons de faire une attention particulière au développement de l'affaire Skripal.

Les dernières actualités liées aux informations des médias concernant la sortie de Sergueï Skripal de l'hôpital de Salisbury, ainsi que notre attitude envers l'enquête sur cet incident menée par les Britanniques ont été évoquées de manière exhaustive par le Président russe Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse conjointe avec la Chancelière allemande Angela Merkel le 18 mai dernier à Sotchi.

Nous voudrions également souligner le caractère inacceptable de la situation, où les représentants officiels des structures publiques russes et les proches des victimes apprennent les nouvelles grâce aux médias au lieu de recevoir toutes les informations nécessaires de la part des autorités britanniques via les canaux juridiques établis. Nous continuons d'exiger avec insistance que la Grande-Bretagne accomplisse ses engagements en matière de droit international en ce qui concerne l'accès consulaire à Sergueï et Ioulia Skripal. Il nous est important de nous convaincre du bon état de nos citoyens, d'établir qu'ils ne sont pas isolés ou détenus de manière forcée. L'accès personnel est, selon nous, absolument indispensable, car nous n'avons plus aucune envie de croire sur parole les responsables britanniques. C'est tout simplement impossible compte tenu des révélations régulières de leurs fake news et des désaveux de leurs déclarations, nos seulement par la Russie, mais aussi par d'autres pays et structures. Cela concerne notamment beaucoup de structures britanniques.     

 

Sur les contacts de l'Ambassade de Russie à Londres avec le Ministère britannique des Affaires étrangères concernant l'"affaire Skripal"

 

Je peux confirmer également que les autorités britanniques refusent le contact avec les représentants russes sur les questions relatives à l'"affaire Skripal", au sort des citoyens russes qui auraient été touchés dans l'attaque. Malheureusement, nous sommes contraints de parler toujours au conditionnel en utilisant les termes "soi-disant" et "prétendu" dans le contexte de l'empoisonnement, de l'"affaire Skripal". Parce que jusqu'à présent nous n'avons pas la moindre idée de ce qui s'est réellement passé – s'il s'agissait d'une attaque, d'un attentat, d'une mise en scène, d'une provocation. De quelle manière et comment a-t-on attenté ou non à la vie des citoyens russes.

Nous avons affaire à un fait qui est clair et prouvé par la Russie: depuis deux mois on nous refuse l'accès aux citoyens russes.

D'une manière ou d'une autre les citoyens russes sont maintenus hors contact, peut-être par la force, par le Royaume-Uni dans un endroit inconnu et dans un état inconnu. Il est possible également qu'ils soient tenus à l'écart des médias. Nous n'avons pas la moindre idée de leur état Ces faits sont confirmés.

Rien n'empêchait Londres d'accorder un accès aux citoyens russes pour les représentants russes, et rien n'empêchait ni empêche, depuis qu'il a été annoncé qu'Ioulia Skripal se sent bien, de lui permettre de faire une déclaration, d'organiser une communication avec les médias. Plus cette situation perdure quand on refuse l'accès aux Skripal aux représentants russes officiels et aux médias, plus ils sont retenus, plus de questions se posent concernant le travail des services spéciaux britanniques avec eux. Je répète, deux mois se sont écoulés. Personne n'a vu ces individus. Tout peut arriver aux individus dans ces conditions et circonstances en deux mois, y compris leur état physique, moral et psychologique.

La Russie est préoccupée par l'état de santé et la situation des citoyens russes. Notre Ambassade à Londres continue d'exiger du Foreign Office des réponses substantielles sur le fond de tous les aspects de la situation.

Malheureusement, hormis des réponses bureaucratiques nous recevons du Ministère britannique des Affaires étrangères des réponses pas du tout diplomatiques. Ainsi, récemment le Secrétaire d'Etat pour l'Europe et l'Amérique Alan Duncan a écrit à notre Ambassadeur une lettre qui ne fait que déformer les faits sur l'"affaire Skripal" en utilisant une rhétorique contreproductive et même moqueuse. Comme quoi la Russie aurait sciemment avancé une multitude de versions pour emmêler l'affaire et en accuser Londres. Nous savons parfaitement que le Secrétaire d'Etat a préféré ignorer notre déclaration claire et nette que la Russie n'a rien à voir dans cette situation. De plus, apparemment le Secrétaire d'Etat pour l'Europe et l'Amérique Alan Duncan ne lit pas les médias britanniques où apparaissent des dizaines de versions des faits précisément à partir des fuites des organes publics britanniques.

Bien évidemment, nous n'avons pas laissé passer cette attaque du Foreign Office. Dans notre réponse nous avons souligné que le vide de l'information intentionnellement créé par les services et les autorités britanniques autour de la situation réelle de Sergueï et Ioulia Skripal engendrait le débat sur de nombreuses versions dans les médias, ainsi c'est bien Londres qui emmêle sciemment la situation. Nous avons également envoyé au Foreign Office la liste des versions figurant dans l'espace médiatique britannique concernant l'incident de Salisbury, ainsi que la liste complète des requêtes de l'Ambassade concernant l'"affaire Skripal" qui ont été pour la plupart laissées sans réponse par les Britanniques (plus de 40 notes ont déjà été envoyées avec près de 60 questions: aucune réponse n'a été donnée à 40 questions, des réponses bureaucratiques ont été données à 20 notes). Nous publions ces informations sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.

Quant à l'établissement de la vérité, visiblement le Royaume-Uni n'y parvient pas du tout. Des statistiques intéressantes sont parues récemment indiquant que dans l'enquête sur l'incident de Salisbury participent plus de 250 collaborateurs de la police antiterroriste et plus de 160 hommes de la police du comté de Wiltshire. En outre, ils analysent plus de 5 000 heures d'enregistrements des caméras de surveillance, ils ont saisi plus de 1 350 preuves matérielles et interrogent près de 500 témoins.

Tout cela signifie seulement qu'en dépit du grand travail effectué la police britannique ne parvient pas à appuyer avec des preuves la version du crime politiquement imposée par le gouvernement britannique.

Il existe également d'autres chiffres. Se référant à la déclaration du chef de la police du comté de Wiltshire Kier Pritchard, on rapporte que près de 100 policiers, lui-même y compris, ont dû recourir aux services des psychologues après l'incident de Salisbury. Les policiers se plaignaient de "désorientation" et d'"anxiété". Il reste à savoir s'il s'agit d'un effet secondaire du "Novitchok".

 

Sur une nouvelle série d'enquêtes visant RT organisée par le régulateur médiatique britannique Ofcom

 

Nous ne pouvions pas passer à côté de la déclaration du régulateur médiatique britannique Ofcom concernant l'ouverture de trois nouvelles enquêtes visant la chaîne Russia Today (RT) suite à une prétendue violation par la chaîne du code de diffusion, ainsi que des conditions de licence. Le communiqué d'Ofcom indique que les enquêtes ont été ouvertes suite à l'éventuelle violation des normes établies pour les radios et les chaînes par le contenu de deux journaux télévisés de RT sortis le 26 avril et le 4 mai, et par l'émission sociopolitique Crosstalk du 20 avril. Sans prendre la peine d'expliquer le fond des réclamations pour le contenu des émissions.

Je voudrais rappeler qu'après les événements de Salisbury, en avril, le régulateur britannique avait déjà ouvert sept enquêtes similaires visant la chaîne russe en l'accusant à l'époque d'enfreindre l'objectivité concernant l'"affaire Skripal". Visiblement l'objectivité des médias britanniques ne préoccupe ni le Secrétaire d'Etat ni Ofcom. C'est étonnant. De quelle objectivité des journaux et des chaînes britanniques peut-on parler? Seulement quelques médias britanniques voulaient montrer une image plus ou moins diversifiée en incluant des commentaires de la partie russe, et ainsi de suite. Et même se poser la question: que s'est-il réellement passé? Le reste, c'est du mainstream.

Nous ne doutons pas du tout qu'il s'agit clairement d'une nouvelle tentative du régulateur britannique de restreindre l'activité de nos médias au Royaume-Uni qui publient des informations indésirables pour Londres, sous prétexte de non-conformité avec les "normes", tandis que ces actions s'inscrivent organiquement dans le canevas général de la campagne antirusse lancée au Royaume-Uni.

Je peux confirmer que la réponse à tout ce spectacle et à son résultat sera ferme. Les autorités compétentes de notre pays ont commencé à étudier de près le contenu des médias britanniques diffusé en Russie. Ce n'est pas notre choix. Nous ne l'avons jamais fait. En cas de publication par les médias britanniques de fausses informations, de déformation des faits, de jeu à la propagande nous préférions sortir devant vous pour en parler à la tribune et publier des informations. Nous n'avons jamais utilisé les mesures utilisées notamment vis-à-vis de nos journalistes par Londres comme l'un des plus fervents combattants contre les médias russes. Nous répondrons dans le même esprit.

 

Sur les informations des sources américaines concernant l'aide apportée par Washington aux talibans

 

Nous avons remarqué la publication du chercheur américain Michael Hughes du Centre Woodrow Wilson de Washington (Hughes М. U.S. Extends «Blame Russia» Strategy to Afghanistan//Afghan Online Press, 2018, April 1). À partir d'information du Pentagone et d'autres documents l'auteur arrive à la conclusion que de facto en Afghanistan les Etats-Unis apportent une aide à leur ennemi – les talibans, car ce sont les talibans qui bénéficient d'une grande partie de l'aide allouée par les USA à l'Etat afghan.

Ainsi, le Pentagone n'est pas certain que les 3,1 milliards de dollars alloués à Kaboul en 2014 et 2017 pour le renforcement des forces de sécurité nationales ont été dûment dépensés. Il est souligné que les forces afghanes pratiquent le déclassement anticipé des biens militaires – munitions, carburant, véhicules.

Le commandement américain constate la disparition de 95 000 véhicules transmis à l'Afghanistan en 2005. Je me souviens comment les médias américains et britanniques comptaient minutieusement les chars qui circulaient soi-disant sur la frontière russo-ukrainienne. Personne ne les a vus, mais ils en parlaient constamment. Alors qu'en 2016, un rapport du Pentagone annonçait la perte de presque 1,5 million d'armes d'infanterie allouées à l'Irak et à l'Afghanistan. Le Pentagone a supposé que ces armes auraient pu se retrouver entre les mains des talibans ou de Daech.

Michael Hughes se réfère à l'investigation du journaliste Douglas Wissing (Funding the Enemy: How U.S. Taxpayers Bankroll the Taliban, 2012) qui a calculé que les talibans s'appropriaient annuellement jusqu'à 1 milliard de dollars de l'aide américaine destinée à l'Afghanistan. L'argent "fuit" des fondations mal contrôlées créées dans ce pays par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

En réunissant ces informations l'auteur conclut que l'aide américaine détournée ces dernières années a été l'une des principales sources des talibans pour obtenir des équipements militaires modernes et certains fonds financiers. Après quoi les accusations périodiques des représentants américains officiels que la Russie soutiendrait les talibans avec des armes et de l'argent paraissent très étranges.

 

Sur l'activité américano-otanienne dans les pays baltes afin de "refréner" la Russie

 

La situation militaro-politique en Europe, malheureusement, ne cesse de se dégrader sur fond d'efforts continuels de l'Otan pour renforcer son potentiel militaire sur le "flanc" Est. Cela se reflète surtout dans la militarisation de l'espace baltique, notamment des pays baltes et de la Pologne. Il y a littéralement quelques jours au sud de l'Estonie se sont achevés les plus importants exercices militaires dans l'histoire du pays avec la participation de 18 000 hommes de 19 pays.

En une brève période la région autrefois paisible sur le plan militaire a été transformée en une sorte de "zone de front" où on inculque obstinément à la population locale la peur face à une fictive "menace émanant de Moscou". Il est à noter également que la Suède et la Finlande qui ne font pas partie d'alliances militaires participent activement à la réalisation de la ligne américano-otanienne pour "refréner" un ennemi invisible.

Nous appelons la direction de l'Otan à se rappeler que l'escalade de la tension militaire à proximité des frontières avec la Russie ne ferait qu'accroître les risques pour la sécurité nationale de tous les pays de la région baltique sans exception.

 

Sur la situation autour de la présence médiatique russe dans les pays baltes

 

Nous avons noté les nouvelles démarches hostiles des autorités de plusieurs pays baltes visant à réduire la présence médiatique russe dans la région. Riga et Vilnius continuent de "serrer les vis" dans la lutte contre la diffusion d'une prétendue propagande du Kremlin.

Des députés lettons ont demandé au Conseil national pour les médias électroniques d'utiliser plus activement le droit de régulateur pour suspendre la diffusion des chaînes dont les émissions commettent des infractions. De toute évidence il est question de nouvelles mesures restrictives visant les chaînes russes, ce qui entraînera l'exclusion des principaux paquets de services télévisuels lettons des opérateurs du câble de la plupart des chaînes et des émissions en russe.

Il est évident que ces initiatives affecteront avant tout une grande partie du public russophone en Lettonie, notamment ses couches non protégées. La réalisation de cette initiative législative privera les retraités et les vétérans de la Grande Guerre patriotique de la possibilité de regarder la plupart des chaînes et des émissions qui font partie des paquets de services télévisuels principaux et bon marché.

Il est à noter que la politique des autorités lituanienne et lettonnes ces derniers temps ne se distingue pas par une objectivité particulière vis-à-vis des médias russes. En janvier, la Lettonie a déporté sans explications des correspondants de TVTs et de VGTRK. Le 20 septembre 2017, la Lituanie a suspendu pour 6 mois la diffusion de la chaîne russe TV Tsentr, et en février – pour un an la diffusion de la chaîne RTR-Planeta.

Sachant que le sujet concernant l'interdiction de la diffusion de la chaîne RTR-Planeta a connu une suite quand la Commission lituanienne pour la radio et la télévision a infligé une amende élevée à l'un des opérateurs locaux du câble INIT qui continue de diffuser le signal de la chaîne russe – 150 000 euros. Compte tenu de la dépendance flagrante des tribunaux lituaniens de la politique des autorités officielles, il ne faut probablement pas compter sur l'attitude bienveillante envers l'appel déposé par l'opération du câble contre la décision du régulateur lituanien.

Les autorités des républiques baltes maintiennent leur ligne de longue date visant à réprimer les droits précisément des médias russes et à lutter contre les médias russes, ce qui vise au final à bafouer les intérêts de la population russophones en Lettonie.

A cet égard nous voudrions rappeler à nos partenaires baltes que les organisations internationales compétentes ont condamné plusieurs fois la tactique de tels interdictions et restrictions en appelant notamment au pluralisme des médias et à garantir l'accès de la population aux différentes sources de l'information.

 

Sur la profanation du cimetière-mausolée des combattants de l'Armée rouge à Varsovie

 

Un autre acte de vandalisme honteux a été commis en Pologne contre le patrimoine militaro-mémoriel soviétique. Cette fois, des hooligans ont profané le plus grand cimetière mémoriel de nos guerriers à Varsovie, rue Zwirki i Wigury. Des inconnus ont écrit des inscriptions outrageantes sur le monument central.

Une nouvelle fois, force est de constater avec regret que la politique russophobe menée par les autorités polonaises continue de porter ses fruits néfastes. Le déni, par Varsovie, du rôle libérateur de l'Armée rouge, incite les vandales et renforce leur sentiment d'impunité. Au final, les cimetières des soldats soviétiques qui sont morts pour la vie et la liberté du peuple polonais subissent des attaques barbares. Ces trois dernières années, le mémorial de Varsovie a été profané plusieurs fois et en dépit de la mise en place d'une vidéosurveillance sur ce site, les forces de l'ordre sont incapables d'en assurer la sécurité, de retrouver et de sanctionner les criminels.

Nous exigeons résolument de retrouver les coupables et de restaurer le monument. Nous insistons sur l'adoption de mesures exhaustives pour protéger nos mémoriaux en Pologne et notamment le cimetière militaire de Varsovie – lieu central d'organisation d'activités commémoratives russes dans la capitale polonaise.

 

Sur l'interpellation et l'expulsion de citoyens russes de Pologne

 

Ces derniers jours, les services polonais ont arrêté puis expulsé du pays une citoyenne russe, et une autre de nos compatriotes a été placée en cellule d'isolement pour les étrangers à Przemysl en prévision de son expulsion. Trois autres Russes sont interdits de séjour en Pologne. Ces cas scandaleux sont dus aux accusations infondées d'implication de ces personnes dans de prétendues "activités hybrides" représentant une menace pour les intérêts et la sécurité de l’État polonais. On affirme que ces personnes seraient impliquées dans la fameuse guerre médiatique contre la Pologne, notamment par une prétendue incitation à la haine anti-ukrainienne au sein de la société polonaise, leur discrédit de la prétendue politique historique de Varsovie, et ainsi de suite.

D'après les commentaires officiels des autorités polonaises, les mesures prises ne se limiteront pas à l'expulsion des Russes jugés indésirables, et la "lutte contre l'activité illégale" se poursuivra, notamment vis-à-vis des citoyens polonais. Les Polonais sont prévenus de la nécessité de "faire preuve de prudence" et de se méfier de toute initiative qui pourrait cacher des intentions subversives et déstabilisantes de Moscou et de ses "agents".

Le caractère absurde de ces appels est d'autant plus flagrant que les accusations visant nos concitoyens sont dues uniquement à leur activité de protection des mémoriaux militaires soviétiques en Pologne, à leur désaccord ouvert avec la ligne du gouvernement polonais visant à déformer l'histoire de la libération du pays de l'Armée rouge en 1944-1945, et à leur travail lié aux réparations des monuments et des cimetières soviétiques en Pologne.

Il convient de souligner tout particulièrement que les déclarations des renseignements polonais, comme toujours, ne sont appuyées par aucun fait concret qui justifierait des actions aussi intransigeantes vis-à-vis de nos citoyens. Tout ceci indique que la présence en Pologne de personnes en désaccord avec la politique de confrontation avec la Russie inculquée par le gouvernement local, qui prônent le développement de la coopération et du bon voisinage, doit être considéré comme une sorte de défi criminel pour l’État. En fait, on proclame hors-la-loi la dissidence qui remet en question la ligne antirusse néfaste de Varsovie, alors que toute initiative sensée, si elle va à l'encontre de la ligne fixée, est proclamée "commande du Kremlin".

Nous appelons les autorités polonaises à cesser la "chasse aux sorcières" dont les principaux instruments sont l'intimidation et la déportation, et à interrompre le flux de rhétorique hostile et d'attaques qui mènent à la détérioration des relations bilatérales.

 

Sur la libération d'un marin russe du navire FWN Rapide

 

Selon les informations de l'Ambassade de Russie à Abuja, l'équipage du navire néerlandais FWN Rapide interpellé le 21 avril dans les eaux frontalières du Nigeria, y compris son capitaine, le citoyen russe E. Kolodko, a été libéré grâce aux efforts des forces de l'ordre du Nigeria et de la compagnie propriétaire du navire.

L'état de santé de M.Kolodko est satisfaisant, il quittera bientôt le Nigeria.

L'Ambassade de Russie a entrepris l'ensemble des mesures nécessaires pour libérer au plus vite ce citoyen russe, a entretenu avec lui un contact par téléphone et était en contact étroit avec les représentants des autorités nigérianes compétentes et le propriétaire du navire.

 

Sur la 6e saison du Programme social international pour enfants "Football pour l'amitié"

 

Cette année, du 8 au 15 juin, Moscou accueillera la 6e saison du Programme social international pour enfants "Football pour l'amitié". En 6 ans, la couverture géographique de l'événement, organisé chaque année avec le soutien de la compagnie Gazprom, s'est élargie pour passer de 8 pays et régions à 211.

Les principales missions du programme sont l'amitié, l'égalité, la justice, la santé, la paix, la loyauté, la victoire, les traditions et l'honneur. Ses participants sont de jeunes footballeurs (y compris handicapés) et des jeunes journalistes qui couvrent les principaux événements du "Football pour l'amitié" dans le cadre du Centre de presse international pour enfants.

L'événement principal du projet est le forum international annuel pour enfants où les jeunes footballeurs, les journalistes et les sportifs célèbres évoquent la promotion et le développement des valeurs du programme qui s'inscrit dans le cadre du calendrier de la Coupe du monde de football et est soutenu par la FIFA, l'UEFA, le Comité olympique de Russie, les fédérations de football de différents pays, les fondations caritatives internationales pour enfants et les plus grands clubs de football du monde.

Aujourd'hui, le programme "Football pour l'amitié" est perçu, au sein de la communauté mondiale, comme une composante sociale importante de la politique sociale internationale de la Russie.

 

Sur la sortie du "Journal diplomatique", annales 2017 de la politique étrangère russe

 

Le "Journal diplomatique", nouvelles annales du Ministère russe des Affaires étrangères pour l'année 2017, ont été publiées.

La 13e édition inclut, comme toujours, les discours, les interviews et les articles du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov répartis par rubriques sur les principales questions de la politique étrangère russe pour l'année dernière. Le recueil existe en russe et en anglais. Ces annales contiennent des publications et des photos. Le livre s'accompagne d'une version numérique sur CD.

Le recueil a été préparé par le Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères et est destiné avant tout aux diplomates, aux spécialistes internationaux, aux chercheurs, et aux étudiants qui analysent les relations internationales à différents niveaux. Il sera également intéressant pour tous ceux qui s'intéressent à la politique étrangère contemporaine de la Russie.

La version numérique est publiée sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères dans la rubrique "Service de presse".

 

Réponses aux questions:

Question: Certains facteurs indirects semblent indiquer que le règlement de la crise du Haut-Karabagh entre dans une nouvelle phase, plus active, dans laquelle la Russie jouera le rôle principal. Ces suppositions sont-elles fondées?

Réponse: Je voudrais souligner que la Russie a toujours joué un rôle très actif sur ce dossier. Nous ne prétendons pas au rôle principal, mais voulons simplement faire avancer le règlement par les moyens que nous jugeons civilisés et dont l'efficacité a été prouvée. Nous avons joué un rôle très actif, que vous connaissez parfaitement. Nous continuerons de le faire lors de nos contacts étroits avec toutes les parties.   

Question: Grigori Karassine et Zourab Abachidze examineront demain à Prague la question des corridors de commerce avec la Géorgie. Les deux pays sont-ils parvenus à une entente sur l'établissement d'une frontière douanière en Ossétie du Sud et en Abkhazie?

Réponse: Nous évoquerons en détail ce sujet après les pourparlers. De règle, nous ne commentons pas les rencontres avant leur déroulement et confirmons tout simplement leur tenue. Suite aux pourparlers, nous présenterons un communiqué très détaillé, notamment concernant les éléments qui vous intéressent. Pour l'instant, je n'ai pas d'informations sur ce thème.  

Question: Permettez-moi de féliciter Sergueï Lavrov pour sa nomination au poste de Ministre russe des Affaires étrangères. Attend-on des changements de la politique du ministère lors de ce nouveau mandat? Quelles seront ses priorités dans le contexte politique international actuel? 

Réponse: Merci beaucoup pour vos félicitations chaleureuses adressées aux dirigeants du ministère. Je n'aurais certainement pas besoin de les transmettre, car notre conférence est actuellement retransmise en direct.

Concernant les modifications éventuelles de la politique étrangère russe, je voudrais indiquer que cette dernière est définie par la "Conception russe de la politique étrangère" adoptée par le Président russe. Il s'agit d'un document fondateur qui sert de base à la mise en pratique de cette politique. Dans tous les cas, vous avez justement remarqué que la situation internationale fluctuante imposait que l'on s'y adapte. C'est un travail complexe. Il existe des documents de base qui déterminent l'orientation de notre politique étrangère. Les objectifs définis par la Conception russe de la politique étrangère assurent la mise en œuvre de cette politique, et ses clauses fixent la réaction aux changements actuels de l'agenda international.

Question: Compte tenu des tensions entre l'UE et les États-Unis à cause de trois questions - la guerre des taxes, le dossier nucléaire iranien et l'aggravation de la situation à Gaza - faut-il s'attendre à un rapprochement entre l'UE et la Russie, d'autant que trois politiciens européens majeurs se sont récemment rendus en Russie? Je parle de la Chancelière allemande Angela Merkel, du Président bulgare Rumen Radev (son pays assure actuellement la présidence de l'UE) et du Président français Emmanuel Macron.

Réponse: En ce qui concerne le rapprochement possible entre la Russie et l'UE dans ce contexte turbulent, lié notamment au dossier nucléaire iranien, nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire de nous rapprocher avec tel ou tel État en raison de l'aggravation de ses relations avec d'autres sur l'arène internationale. Notre position officielle indique qu'il ne faut pas attendre l'apparition de problèmes dans les relations entre l'UE et les États-Unis, comme on le constate dans le dossier iranien. Nous soulignons le caractère indépendant de la valeur de nos relations avec l'UE et appelons à développer ces relations, à les faire sortir de l'impasse où elles se sont retrouvées - pas de notre fait.

Il ne faut pas attendre une "bonne occasion", par exemple une aggravation des relations entre l'UE et d'autres partenaires. Nous estimons que notre objectif est d'améliorer nos relations et de les faire passer au niveau supérieur en termes de qualité sans nous appuyer sur des tendances négatives dans les rapports entre l'UE et ses partenaires.      

Il faut également bien comprendre que la situation dans laquelle s'est retrouvée l'Union européenne dans le contexte du Plan d'action conjoint sur le nucléaire iranien résulte d'une initiative américaine non soutenue par les autres participants à l'accord. Nous évoquons régulièrement ce fait. Cette position ne peut ni être réorientée ni transformée suite aux changements annoncés de la politique américaine. Notre position et celle de l'Union européenne ont formé la base des négociations. On ne peut donc pas vraiment parler d'un lien de cause à effet dans ce contexte.

Encore une fois, nous sommes favorables au développement de nos relations avec l'UE. Et nous ne le faisons pas en raison de l'aggravation des relations de l'Europe avec qui que ce soit, mais compte tenu des intérêts géopolitiques, nationaux, économiques et humains de nos peuples.

Question: Le Premier ministre japonais Shinzo Abe se rendra demain en Russie. Selon le Ministère russe des Affaires étrangères, comment la Russie et le Japon peuvent-ils et doivent-ils coopérer sur le dossier nord-coréen? Est-ce que la Russie envisage de faire tout son possible pour parvenir à la reprise des négociations à six sur la Corée du Nord? 

Réponse: Nous devons travailler activement sur ce thème et bien comprendre que ce dossier régional a déjà dépassé les limites de la région. Ce sujet fait partie de l'agenda international. Toute la communauté internationale suit la turbulence qui, malheureusement, se forme de temps en temps à ce sujet. Il faut résoudre activement cette crise, et nous le faisons. Je ne suis, pour le moment, pas en mesure de citer des actions concrètes, mais je peux dire que la Russie envisage de lancer tout un nombre d'initiatives, notamment des contacts visant à régler la situation dans la région dans le contexte de la situation sur la péninsule coréenne. Nous travaillons aussi activement sur cette question.

J'espère obtenir prochainement des informations supplémentaires, que je pourrai vous présenter.

Concernant votre deuxième question, il faut la formuler autrement. Nous estimons qu'il nous faut jouer un rôle actif au sein des formats bilatéraux et multilatéraux. Ce que nous faisons. Nous avons proposé des initiatives, qui ont été réalisées d'une manière ou d'une autre: ainsi, le "double gel" était une initiative russo-chinoise. Même si l'on ne dit pas qu'il s'agit de la mise en œuvre d'une initiative russo-chinoise, les actions concrètes relatives à cette dernière portent leurs fruits. Les tendances positives observées et les annonces positives des rencontres sont devenues possibles grâce au gel, qui s'est soldé par la baisse des tensions. Vous pouvez tirer les conclusions qui s'imposent à ce sujet. Notre position est donc active dans divers domaines.

Question: Le 28 mai, la Chambre russe de commerce et d'industrie accueillera le forum "Politique migratoire de la Russie: son influence sur la croissance économique, le climat d'affaires et le développement social de la Russie" consacré à l'adaptation des migrants en Russie. Y aura-t-il des représentants du Ministère russe des Affaires étrangères?

Le 17 mai, l'Onu a annoncé une catastrophe démographique en Russie. En 2050, la population de la Russie s'élèvera à 133 millions d'habitants. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

Réponse: La politique démographique est commentée par les institutions compétentes.

En ce qui concerne le forum sur la migration, je demanderai à quel niveau le Ministère russe des Affaires étrangères sera représenté.

Question: Je me joins aux félicitations de mes collègues concernant la nomination de Sergueï Lavrov.

Il y a trois jours, notre quotidien Komsomolskaïa Pravda a été le premier média russe à annoncer que le célèbre politicien italien Silvio Berlusconi, leader du mouvement Forza Italia, avait déclaré publiquement que la Crimée était la plus belle région de Russie. Saluez-vous la ligne de nos partenaires italiens? Peut-on parler d'une percée du blocus de politique étrangère autour de la péninsule?

Réponse: Tout ce blocus repose sur la pression. Si elle n'était pas exercée, si les gens n'étaient pas menacés par des répressions, par la force, par le chantage, il ne pourrait être question d'un vrai blocus parce qu'il existe une réalité, le vote des citoyens qui a été fixé et qui s'applique au quotidien depuis plusieurs années. Il y a également une pression de plusieurs pays pour que cette réalité ne soit pas évidente et ne soit pas perçue comme la réalité.

Vous savez, l'objectif principal de toutes ces campagnes médiatiques consiste à faire en sorte qu'au lieu d'une vision réelle de la situation, notamment dans la région dont vous parlez (la Crimée), on invente un agenda virtuel, des problèmes virtuels, un avenir virtuel, une politique virtuelle. Sur le territoire ukrainien travaillent plusieurs hauts fonctionnaires qui se disent "ministres pour la Crimée". Sachant qu'ils s'occupent précisément de l'entretien de cette chimère rituelle et virtuelle. Les gens qui ne sont pas soumis à la pression, qui tiennent à être objectifs, savent parfaitement de quoi il s'agit. Ils viennent en République de Crimée, participent aux forums qui y sont organisés, visitent des villes.

Il me semble que l'histoire du pont de Crimée parle d'elle-même. Difficile de dire mieux. Pendant deux ans certains ont essayé de nous persuader que le pont n'existait pas, simplement parce que c'était "impossible" et parce que c'était "de la propagande russe". Dès qu'ils ont compris que cette thèse ne convenait plus, ils ont commencé à dire que c'était illégal. Ils sont pratiquement allés jusqu'à appeler à sa destruction physique, à un attentat.

C'est une histoire classique – d'abord nier la réalité, puis, quand la réalité devient inéluctable, quand il est impossible de cacher les choses ou quand les méthodes de propagande (même avec leur envergure) ne fonctionnent plus, on appelle à la force, à poursuivre l'intimidation. De plus en plus de politiciens, de représentants de la société civile et de journalistes comprennent que c'est la réalité. C'est tout. Quelle que soit l'attitude, quelle que soit l'appréciation juridique, il est tout simplement impossible de nier les faits.

Question: Les USA sont revenus aux menaces contre la Corée du Nord. Le Président américain Donald Trump et plusieurs hauts fonctionnaires de son administration ont menacé Pyongyang d'un "scénario libyen". Tout cela est arrivé après les exercices américano-sud-coréens conjoints. A l'heure actuelle, la rencontre de Kim Jong-un avec Donald Trump est remise en question. D'après vous, peut-on encore sauver la situation? Que peut-faire la Russie pour cela?

Réponse: J'ai vu toutes ces déclarations et les titres rapportant que les USA ont menacé la Corée du Nord d'un scénario libyen. J'ai de nombreuses questions pour la communauté d'experts des USA. Je pense que vous aussi. Mais quand même pas à ce point. Qui a été le plus touché par le "scénario libyen"? Mouammar Kadhafi est mort. Le peuple libyen? Oui. Mais quand on parle du monde occidental, n'y a-t-il pas de victimes? La première victime est l'Italie qui depuis plusieurs années ignore quel forum international elle peut encore organiser uniquement pour régler le problème de ce fameux "scénario libyen". Autrement dit, quand les USA menacent la Corée du Nord d'un "scénario libyen", ils ne menacent pas seulement Pyongyang, mais également tout le monde, toute la région.

Je ne parle plus des pays frontaliers, parce qu'il devient évident, selon nous, que les USA ne considèrent pas comme des êtres humains ceux qui ne vivent pas sur le territoire des pays de l'Otan. Ils ne songent même pas à la nuisance de ce "scénario libyen" pour les pays de la région. Cela n'est même pas à l'ordre du jour. Mais nous savons avec vous à quel point le monde arabe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord souffrent de la situation en Libye. Mais même si nous parlons des pays membres de l'Otan, on constate une immense crise migratoire que personne n'arrive à gérer en Europe.

Une nouvelle fois, je ne vous appelle pas à lire entre les lignes, mais plutôt à lire entièrement et jusqu'au bout les déclarations des USA. En l'occurrence, en menaçant Pyongyang d'un "scénario libyen", les USA parlent de la situation qui se déroulera dans cette région en cas de scénario de force. Pourquoi le font-ils? Songent-ils aux conséquences? C'est une bonne question. Nous savons que les intérêts nationaux ne sont pas la priorité des USA, mais les intérêts de l'élite politique qui se trouve actuellement au pouvoir. Si un tel "scénario libyen" dans cette région relève des intérêts de l'élite politique des USA, cela ne signifie pas du tout que cela répond aux intérêts nationaux des USA, aux intérêts nationaux de la population qui vit sur le territoire américain, aux intérêts nationaux des pays qui se trouvent dans la région ni à ceux du monde entier.

Question: Je voudrais avoir un commentaire du Ministère russe des Affaires étrangères concernant la délivrance des visas britanniques aux citoyens russes. Ces derniers temps, on constate des complications…

Réponse: Pensez-vous qu'elles ne se sont apparues que récemment?

Question: Ces derniers temps, elles concernent également des personnalités du monde de la culture.

Réponse: Je ne peux pas dire que je suis complètement d'accord avec vous. Ces complications existent depuis toujours. Elles étaient probablement moins nombreuses, et la motivation de la Grande-Bretagne était moins flagrante. Je vais vous citer un exemple, qui concerne directement des personnalités culturelles - ce terme ne désigne pas que des personnes bien connues, des vedettes. Cela concerne également les gens qui participent à des concerts et à d'autres événements moins populaires qui attirent moins de couverture médiatique. Ils font face depuis des années à des difficultés en matière d'obtention des visas britanniques. Je ne peux même pas dire qu'il s'agissait d'un problème isolé. Les Britanniques l'expliquaient toujours par des raisons objectives telles que la non-conformité des revenus au niveau nécessaire pour le séjour sur le territoire du pays. On affirmait également que les collaborateurs consulaires de l'ambassade britannique n'avaient aucune information sur l'origine des fonds que telle ou telle personne envisageait de dépenser pour son déplacement au Royaume-Uni. Qui plus est, il s'agissait de gens ordinaires qui voulaient se rendre en Grande-Bretagne à des fins touristiques, pour apprendre la langue ou assister à tel ou tel événement concret. Il s'agissait d'un problème massif. Aujourd'hui, les Britanniques ont même cessé de motiver leurs décisions, de donner des raisons ou des explications plus ou moins vraisemblables. Tout est désormais évident. 

La délivrance des visas et l'attitude envers les médias sont malheureusement considérées par Londres comme un moyen de pression politique sur les États et les peuples. Par ailleurs, cela contredit tous les engagements pris par le Royaume-Uni dans le cadre de sa participation à l'UE. Il ne s'agit pas que de l'UE, mais aussi des droits de l'homme. Les obligations britanniques dans ce domaine prévoient l'absence d'obstacles sur la voie du déplacement des personnes si ces dernières respectent absolument la loi et sont prêtes à rendre compte de tous leurs revenus. Par le passé, on affirmait à ces personnes qu'il existait des raisons réelles derrière le refus ou la complication incessante de la délivrance du visa. Désormais, personne ne tente plus dissimuler quoi que ce soit. Avez-vous tenté d'obtenir un visa britannique? Avez-vous vu ces questionnaires de plusieurs pages qu'il faut remplir à chaque fois? Et cela n'est qu'un seul élément. Je ne dis même rien des délais d'examen de la requête.

Nous constatons évidemment une politisation de ces questions. Non seulement nous regrettons ce fait, mais considérons aussi qu'il contredit les engagements que le Royaume-Uni a acceptés et auxquels il renonce actuellement. S'il s'agit d'individus qui tentent de s'introduire illégalement sur le territoire du pays, c'est une chose. S'il s'agit de gens ordinaires et respectueux de la loi qui veulent tout simplement visiter la Grande-Bretagne à des fins touristiques ou culturelles, aller voir leurs proches etc, c'est une chose absolument différente.   

Question: Par le passé, cela ne concernait pas les personnalités telles que Roman Abramovitch et d'autres oligarques russes qui menaient leurs affaires au Royaume-Uni, possédaient des biens immobiliers sur le territoire du pays ou avaient d'autres liens avec les Britanniques. Les autorités britanniques ont récemment refusé de prolonger le visa de Roman Abramovitch. On ne sait pas s'il s'agit d'une décision temporaire ou à long terme. Qu'en pensez-vous?

Réponse: Vous parlez là seulement de ce dont vous avez été informés. Mais nous connaissons des cas où des gens aisés et très respectables se sont heurtés à des difficultés pour l'obtention de visas américains et britanniques.

Vous n'avez mentionné qu'un seul cas, tandis que nous avons à plusieurs reprises évoqué cette question et l'avons soulevée au cours des négociations. Nous avons constaté les mêmes cas avec nos collègues américains qui n'avaient donné aucune explication raisonnable au refus d'octroyer un visa à tel ou tel citoyen, représentant du show-business ou homme d'affaires. Cela arrive régulièrement. Ce n'est pas nouveau. Ils ont tout simplement cessé de s'incommoder avec la nécessité de présenter des explications logiques.     

Dans une interview accordée il y a deux ans aux chaînes britanniques, j'ai évoqué le fait que le Royaume-Uni agissait de manière très étrange en refusant par exemple de délivrer un visa à un simple professeur d'anglais qui enseignait la langue aux enfants depuis quelques années et voulait tout simplement voir, enfin, "the capital of Great Britain". Dans le même temps, ils octroient un visa et offrent toute la protection nécessaire à une personne qui est manifestement liée au monde du crime, au terrorisme etc. Consultez le nombre de criminels, notamment accusés de corruption, qui ont obtenu un passeport britannique. Personne n'a jamais été gêné par ce fait. La Russie a tenté pendant des années d'obtenir leur extradition, mais s'est heurtée au refus britannique. On voit actuellement de nouvelles affaires retentissantes dans le contexte des rapports parlementaires liés à la nouvelle campagne pour la "propreté" de l'argent arrivé au Royaume-Uni. Mais c'est ridicule! De quelle "propreté de l'argent peut-on parler au Royaume-Uni? Le principal, pour eux, c'est qu'il y en ait. Depuis des siècles, la politique de cet État vise à attirer des fonds, peu importe leur origine.

Merci pour votre question. Je pourrais présenter un rappel historique lors de la prochaine conférence de presse ou tout simplement citer des exemples concrets dans un certain temps. Nous sommes tous au courant de ces cas. Ainsi, Boris Berezovski et toute son équipe séjournaient sur le sol britannique sans cacher leurs richesses et leurs moyens, sans que personne ne les interroge sur l'origine de ces fonds. Nous connaissons tous parfaitement les accusations avancées contre eux en Fédération de Russie. Les gens de son entourage violaient la loi, et personne n'avait aucun doute concernant la provenance malhonnête de leurs capitaux. Tout le monde savait de qui il s'agissait en réalité. Je ne parle même pas des gens liés à la situation qui se développait malheureusement dans le Caucase du Nord dans les années 1990. Ces fonds que le Royaume-Uni a abrités sur son territoire sont directement liés aux éléments terroristes. Cela ne gênait personne. Les représentants du beau monde britannique leur offraient tout le soutien nécessaire: politique, social ou dans la sphère de l'information. Rien ne les gênait. Il s'agit d'une grande partie d'un paysage global. Nous avons aussi constaté, par le passé, des manifestations moins visibles. Ces faits n'étaient pas expliqués. Et nous étions incapables d'obtenir des éclaircissements de la part des Britanniques.     

Il faut, par exemple, citer le cas des diplomates russes. Il ne s'agit pas de visas touristiques ou d'affaires, car il existe une règle qui définit l'octroi des visas aux diplomates dans le monde entier. C'est le Royaume-Uni qui a introduit un système absolument étrange qui fait traîner en longueur l'octroi des visas aux diplomates russes. S'agit-il d'un fait récent? Non, cela existe depuis quelques années. Nous n'avons tenté de débloquer la situation qu'il y a un an ou deux. Comme cette tentative de déblocage a été entreprise il y a deux ans ou deux ans et demi, cela signifie que le problème existe depuis longtemps. Ce qui est le cas dans les faits. Il s'agit de la non-délivrance des visas ou de l'examen des documents des diplomates pendant six voire douze mois, ce qui est inacceptable. Il faut bien comprendre que le diplomate est une personne normale qui a non seulement son métier, mais aussi sa famille. Si cette personne n'arrive pas à obtenir une réponse définitive pendant six mois, elle change d'activité. On peut également mentionner l'expiration des visas des diplomates qui se trouvent dans le pays. Le Foreign Office et les autorités britanniques ont fait traîner la prolongation ou refusaient tout simplement de le faire, régulant ainsi la durée de séjour du diplomate sur leur territoire - ce qui relève pourtant des prérogatives russes. Les Britanniques n'ont pas le droit de le faire. Tout cela est défini par le pays qui envoie le diplomate. Voilà un autre exemple du fait que cette attitude existe depuis toujours. Nous avons de bons exemples de coopération dans le domaine des visas, notamment avec les États-Unis. Il s'agissait de délais tout à fait raisonnables - s'il n'y avait aucune tentative évidente de faire traîner l'affaire. Il y a eu des problèmes de non-délivrance des visas pour des raisons incompréhensibles.       

Il y a pourtant eu des périodes efficaces dans les relations russo-américaines, quand ce problème n'existait pas globalement. Le cas britannique est différent. Je me rappelle parfaitement de ma tentative d'obtenir un visa britannique touristique en 2004. On me l'a refusé pendant plusieurs mois pour des raisons inconnues. Lors de l'entretien à l'ambassade, on m'a dit - ce qui était, à mon avis, assez humiliant et offensant - que mon salaire était manifestement insuffisant pour me rendre dans leur pays. Je me souviens de ma réponse. J'étais à l'époque deuxième ou première secrétaire au Ministère des Affaires étrangères et je leur ai promis que nos diplomates auraient tôt ou tard des salaires dignes. J'ai eu raison. On m'a finalement octroyé le visa. J'ai pu voir mes amis, nous avons voyagé au Royaume-Uni et n'avons fait rien de répréhensible. Tout était parfait. Je veux dire que même moi, alors que je m'étais rendue au Royaume-Uni au sein de délégations officielles, je me suis heurtée à des difficultés impossibles quand j'ai demandé un visa touristique en 2004.

Question: Vous étiez donc au courant de ces cas, mais ils restaient alors en marge de l'attention générale et n'étaient pas évoqués, ni examinés publiquement. Quelle attitude doivent adopter les diplomates envers les autorités et leurs collègues britanniques dont le comportement semble ouvertement offensant?   

Réponse: Nous indiquons publiquement que nous n'avons pratiquement aucune coopération constructive avec les Britanniques dans beaucoup de domaines. Vous venez probablement assez rarement chez nous. Nous le disons constamment. Prenez n'importe quel domaine: les Britanniques ont réduit à néant tous les contacts, notamment sur les questions de visas.

Je vais vous citer un exemple qui pourrais vous choquer, mais je suis certaine de votre résistance. Lors de la visite à Moscou du Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, on a encore une fois tenté de débloquer les problèmes de visas (on a évoqué beaucoup de questions, notamment celle des visas), notamment concernant les visas diplomatiques. Il a dit qu'il voudrait bien le faire, mais qu'il ne possédait pas les pouvoirs nécessaires. Ce sont les propos du chef du Foreign Office - cela en dit beaucoup sur les perspectives d'établir une coopération constructive. Et il n'y avait alors pas encore l'affaire de Salisbury ni d'autres scandales.

L'absence de problèmes était une illusion. Ils existaient et étaient créés sciemment par les Britanniques, comme nous le comprenons actuellement. On a pourtant enrepris à l'époque des tentatives de ne pas donner à tout cela un caractère manifestement politique. Le gouvernement britannique a récemment publié son rapport. Personne ne se donne plus la peine d'inventer des explications autres que la nécessité d'une pression politique sur le pays.  

Une réponse brève à votre question pourrait être formulée de la manière suivante: les Britanniques ont tombé les masques. Ces difficultés existaient depuis toujours, et je vous ai cité plusieurs exemples concrets. Croyez-vous que le Ministre des Affaires étrangères n'ait en réalité rien à voir avec le problème des visas lié au travail diplomatique? Nous avons donc demandé qui était responsable de ce travail. Ils ont répondu qu'ils tenteraient de trouver ces personnes. C'est la réponse d'une délégation officielle britannique menée par son Ministre. Il s'agit d'un exemple très éloquent du fait que nous faisons face à un comportement de ce genre malgré toutes nos tentatives d'établir un dialogue constructif sur les questions dénuées de tout contexte politique.  

Nous constatons de nouveaux propos indiquant que des diplomates russes se sont ingérés dans les affaires intérieures de la Grande-Bretagne. Je suis pourtant au courant de l'autre facette de l'histoire: Londres s'est ingéré dans le travail des diplomates russes par son refus d'octroyer ou de prolonger leurs visas, régulant ainsi la durée de leur séjour sur le territoire britannique, avant de les expulser.

 

 

 


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