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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 17 octobre 2019

2107-17-10-2019

 

Je commencerai par deux dates mémorables dans l'histoire des établissements d'enseignement supérieur du Ministère russe des Affaires étrangères. L'Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO) du Ministère russe des Affaires étrangères a récemment célébré son 75e anniversaire. Cet établissement a reçu les félicitations du Président russe Vladimir Poutine et du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui en est diplômé.

Des communiqués à ce sujet ont été publiés sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur les festivités à l'occasion du 85e anniversaire de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères

 

La soirée solennelle consacrée au 85e anniversaire de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères se tiendra ce vendredi 18 octobre au Ministère russe des Affaires étrangères avec la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie.

L'Académie est le plus ancien établissement scolaire subordonné au Ministère ayant pour mission principale de réorienter et d'améliorer les compétences de diplomates russes et étrangers dans le domaine des relations internationales. Dans ses murs, les collaborateurs d'autres organes publics fédéraux et régionaux suivent également des formations.

Depuis toutes ces années, l'Académie est devenue un centre de la vie scientifique et des analyses d'experts pour le Ministère russe des Affaires étrangères. L'activité d'édition de revues scientifiques et de littérature éducative s'intensifie.

Ces derniers temps, l'Académie diplomatique a également ouvert de nouvelles possibilités pour l'enseignement supérieur diplomatique - licence et master. Avec le doctorat l'Académie est devenue un véritable établissement d'enseignement supérieur avec des standards élevés d'apprentissage des langues étrangères, notamment orientales, y compris des langues rares.

Près de 800 ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires sont sortis de l'Académie.

Nous publierons également des informations supplémentaires sur l'histoire de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères sur les sites et les pages du Ministère.

 

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Ekaterina Zakharieva, vice-Ministre et Ministre des Affaires étrangères de la Bulgarie

 

Lundi 21 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec la vice-Ministre et Ministre bulgare des Affaires étrangères, qui sera présente à Moscou en visite de travail.

L'ordre du jour de la rencontre à venir prévoit que les chefs de diplomatie évoquent l'état et les perspectives des relations bilatérales, et échangent leurs avis sur l'agenda régional et international.

 

Sur le forum économique et le sommet Russie-Afrique

 

Mercredi 23 octobre à Sotchi, dans le cadre des activités au sommet, les dirigeants de la Russie et de l’Égypte ouvriront le forum économique auquel participeront des représentants officiels russes et africains et des grandes entreprises. On attend la signature d'un grand nombre d'accords dans le domaine commercial, économique et des investissements.

Jeudi 24 octobre à Sotchi se tiendra le sommet Russie-Afrique sous la coprésidence du Président russe Vladimir Poutine et du Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Président de l'Union africaine. Il s'agit de la première activité de ce niveau dans les relations russo-africaines, à laquelle sont invités tous les chefs d’État du continent africain, ainsi que les dirigeants des plus grandes organisations et associations sous-régionales.

Pendant le sommet, une attention particulière sera accordée à l'état et aux perspectives des relations de la Russie avec les pays du continent africain, au développement de la coopération dans le domaine politique, économique, technique et culturel. Il est prévu d'évoquer un large éventail de questions de l'agenda international, parmi lesquelles la lutte contre les nouveaux risques et défis, ainsi que le renforcement de la stabilité régionale. Il est prévu d'adopter une déclaration politique sur les principaux axes de la coopération russo-africaine à l'issue de la réunion.

Dans le cadre des activités du forum économique et du sommet Russie-Afrique est prévue la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au programme de travail du Président russe Vladimir Poutine, ainsi qu'à des réunions avec les ministres des Affaires étrangères des pays africains. Le calendrier est en cours de mise au point, nous vous en informerons ultérieurement.

 

Sur les publications antirusses dans les médias américains à l'approche du sommet Russie-Afrique

 

Je me dois de dire quelques mots du nombre frappant de publications antirusses, notamment dans les médias américains, à l'approche du sommet Russie-Afrique. C'est une histoire sans précédent. Nous comprenons qui la met en scène. Nous voudrions nous adresser aux médias américains: il ne faut pas se faire utiliser à ce point. Nous avons un tableau complet de la situation. Cela donne l'impression que les représentants des services américains entreprennent des tentatives désespérées de discréditer la politique africaine de la Russie par l'intermédiaire des médias et des ONG proches du gouvernement. C'est fait intentionnellement et juste avant le sommet.

Les agences de presse et les prétendus "experts" accusent Moscou de tous les péchés, comme à leur habitude, cette fois par rapport au continent africain - soutien de régimes "indésirables" en fournissant des armes et du matériel, ingérence dans les élections, liens de corruption. Ils avancent activement la thèse selon laquelle Moscou chercherait à "réunir un front anti-occidental pour ternir le rôle positif des États-Unis et de leurs alliés". C'est un extrait de ce qui est proposé au public mondial dans le contexte du déroulement du sommet Russie-Afrique à Sotchi.

Une question: pourquoi? Compte tenu d'aussi grossières tentatives de manipuler l'opinion publique, il est évident que Washington craint simplement que le sommet Russie-Afrique renforce les liens commerciaux, économiques, politiques et diplomatiques de la Russie avec les pays du continent, notamment ceux qui sont considérés par les États-Unis comme "leur propre fief", sans supposer que les États de la région puissent choisir eux-mêmes leurs partenaires. Je trouve qu'il est temps de reconnaître que les approches néocoloniales et les tentatives d'imposer sa volonté aux États souverains sont rejetées par la majorité absolue des membres de la communauté internationale. Les pays d'Afrique prônent un système multipolaire de relations internationales et peuvent parfaitement déterminer leur propre avenir.

Nous sommes certains que de tels fakes ne peuvent pas faire vaciller les fondations solides de la coopération russo-africaine mutuellement bénéfique bâtie sur les fondements du droit international et le respect réciproque.

 

 Sur la visite de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, au Royaume de Norvège

 

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra le 25 octobre à Kirkenes à l'invitation de son homologue norvégienne Ine Marie Eriksen Søreide. Cette visite est liée aux 75 ans de la libération du Nord de la Norvège par l'Armée rouge.

Cet épisode historique a une signification durable pour la Russie et la Norvège et renforce le bon voisinage des deux pays, ce qui est confirmé par la participation au programme chargé des commémorations bilatérales du Roi norvégien Harald V, de la Première ministre Erna Solberg, d'autres membres du Gouvernement, des représentants du Parlement et des autorités locales.

Le séjour du ministre russe en Norvège prévoit des pourparlers avec son homologue norvégienne sur l'état des relations bilatérales, la coopération au sein des formats régionaux et plusieurs questions d'actualité internationale.

Outre la libération, ces dates correspondent aussi aux 70 ans du Traité entre le Gouvernement soviétique et le Gouvernement norvégien sur la frontière entre les deux pays et le règlement des conflits et des incidents frontaliers de 1949. Les ministres participeront au vernissage d'une exposition de cartes anciennes au Musée frontalier.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Kirkenes avec les vétérans russes et norvégiens de la Seconde Guerre mondiale, participera à la cérémonie de dépôt de gerbes devant le monument aux guerriers libérateurs soviétiques et le monument aux mères des temps de guerre.

 

Sur la cérémonie d'inauguration du monument à Evgueni Primakov

 

Le 29 octobre se déroulera l'inauguration solennelle du monument à Evgueni Primakov dans le square en face du bâtiment du Ministère russe des Affaires étrangères. La cérémonie se déroulera dans le cadre des événements consacrés aux 90 ans de cet homme d'État éminent.

La possibilité d'ériger cette sculpture était examinée depuis 2016. Le Ministère russe des Affaires étrangères a été l'un des initiateurs de cette idée. Le maire de Moscou a pris une décision en ce sens. Le projet a été concerté avec la famille d'Evgueni Primakov. L'auteur de la sculpture est Gueorgui Frangoulian, artiste de peuple de la Fédération de Russie. Cette dernière a été créée aux frais de la fondation caritative "L'art, la science et le sport", dirigée par Alicher Ousmanov.

Cet événement est appelé à jouer un rôle central dans le cadre des commémorations à l'occasion de l'"année Primakov". La cérémonie devrait réunir des représentants éminents des cercles politiques et sociaux, des établissement scientifiques et des universités, ainsi que de plusieurs ONG.

 

Sur les pourparlers de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Thomas Greminger, Secrétaire général de l'OSCE

 

Le 31 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Secrétaire général de l'OSCE Thomas Greminger.

Ils évoqueront des questions d'actualité relatives à l'ordre du jour de l'OSCE compte tenu de la réunion ministérielle qui aura lieu du 5 au 6 décembre à Bratislava.

A l'occasion de cet événement central pour l'Organisation, la Russie prépare - avec ses alliés de l'OTSC - une déclaration consacrée aux 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que des projets de décision sur plusieurs problèmes importants pour les États membres de l'OSCE tels que la lutte contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants, ou encore l'accès libre de l'opinion publique aux informations.

Les pourparlers devraient permettre de concerter les positions sur toutes les dimensions de l'activité de l'OSCE: militaire, politique, économique, écologique et sociale. Ils accorderont une attention spéciale aux efforts de l'Organisation dans le domaine de l'aide au règlement des conflits régionaux, et notamment au travail du Groupe de contact et de la Mission d'observation spéciale de l'OSCE en Ukraine. Ils évoqueront également la situation dans les Balkans et en Asie centrale.

Sergueï Lavrov et Thomas Greminger présenteront leurs estimations de l'activité des institutions spécialisées de l'OSCE telles que le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme, le Haut-Commissaire pour les minorités nationales ou le Représentant pour la liberté des médias. Ils débattront des aspects administratifs, budgétaires et de personnel du travail actuel de l'Organisation.   

 

Sur la situation au Nord-Est de la Syrie

 

Une sérieuse escalade de la tension s'est produite ces derniers jours sur les territoires non contrôlés par Damas à l'Est de l'Euphrate. Les 9 et 10 octobre, les forces armées turques ont lancé l'opération "Source de paix" dans la région de la frontière turco-syrienne. Les unités turques ont pénétré sur le territoire syrien, ont lancé l'assaut contre les villes et les communes frontalières, et portent des frappes aériennes et d'artillerie contre les sites kurdes au Nord-Est du pays. Selon les informations rapportées, les activités militaires causent des morts et des blessés des deux côtés. On rapporte également des victimes parmi les civils, qui sont contraints pour la plupart de quitter leur foyer pour s'installer dans des zones plus éloignées sur le territoire syrien.

De plus, les terroristes ont profité de la montée de la tension pour activer leur réseau de cellules dormantes. Cela suscite de sérieuses préoccupations pour la sécurité des terroristes de Daech emprisonnés et détenus dans les prisons de l'autre côté de l'Euphrate et des membres de leur famille qui se trouvent dans des camps de déplacés internes, notamment Al-Hol, de 70.000 personnes. Ils représentent une menace non seulement pour la Syrie, mais également pour d'autres pays de la région et en dehors.

Dans ces conditions, nous appelons toutes les parties présentes sur le terrain à faire preuve de retenue, à peser minutieusement leurs actions afin d'empêcher l'escalade de la tension. Nous sommes convaincus que la stabilisation et la sécurité stables et durables dans cette région de la Syrie, dans le pays et dans la région dans l'ensemble, ne sera possible qu'en rétablissant sa souveraineté et son intégrité territoriale. Cela signifie, au final, le placement sous le contrôle du gouvernement syrien légitime de tous les territoires nationaux, frontière avec la Turquie comprise. A cet égard, nous ne pouvons que saluer les accords conclus entre Damas et les Kurdes.

En même temps, nous sommes convaincus que l'escalade de la tension au Nord-Est de la Syrie ne doit pas empêcher la poursuite et même le renforcement des efforts pour faire avancer le processus de paix conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous entreprenons des efforts énergiques, en collaboration avec les parties syriennes, les partenaires du format d'Astana et en coordination avec le représentant spécial de l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Geir Pedersen, pour préparer la réunion du Comité constitutionnel à Genève fin octobre. J'attire votre attention sur le fait qu'aujourd'hui Mikhaïl Bogdanov, vice-Ministre russe des Affaires étrangères, s'est exprimé en détail à ce sujet. Nous considérons le lancement du Comité constitutionnel et d'un travail productif comme une démarche extrêmement importante qui permettra de donner le départ au dialogue direct entre les Syriens, notamment évoquer en détail l'avenir de leur pays, tel que cela a été décidé par les participants au Congrès du dialogue national syrien à Sotchi. Nous partons du fait que tout est prêt pour la première réunion du Comité: tous les candidats sont invités et s'apprêtent à venir à Genève.

Je voudrais également attirer votre attention sur l'avis exprimé hier à Sotchi par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour les médias concernant la situation. La retranscription de ses propos a été publiée sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur l'évolution de la situation au Venezuela

Nous constatons une certaine diminution des tensions dans l'affrontement intérieur au Venezuela. Le gouvernement bolivarien et l'opposition constructive poursuivent les négociations dans le cadre de la "table ronde de dialogue national" lancée en septembre dernier. Les parties examinent des questions cruciales pour le développement futur du pays telles que la réforme électorale, la recherche de formules de coexistence des pouvoirs, l'élaboration de propositions sur la résolution de la crise économique ou la maîtrise des flux migratoires, etc. Nous considérons ce processus comme une tentative des forces politiques responsables vénézuéliennes qui se soucient de l'avenir du pays, de se mettre à résoudre les problèmes accumulés. Il est important que les parties aient assuré le caractère ouvert de ce format de dialogue. Ainsi, d'autres partis politiques pourraient le rejoindre s'ils en avaient envie.

Dans le contexte de ces changements positifs, nous constatons malheureusement la volonté infaillible de nos partenaires américains de gonfler le rôle du "facteur russe" au Venezuela. Les États-Unis n'arrivent visiblement pas à accepter que certains pays d'Amérique latine continuent de défendre leurs positions et de mettre en œuvre une politique intérieure et étrangère indépendante, malgré une pression de sanctions sans précédent.

C'est la visite du Vice-Premier ministre russe Iouri Borissov au Venezuela qui a servi de prétexte à de nouveaux propos russophobes. L'amiral Craig Faller, chef de l'United States Southern Command, a décidé de rappeler le mécontentement du Pentagone vis-à-vis du fait que la Russie garantissait ses intérêts dans l'hémisphère occidental. Ainsi, nous entendons de nouveau des affirmations sur la présence au Venezuela de "centaines de militaires russes" et d'un "nombre important d'armes". On rappelle aussi les visites de bombardiers stratégiques russes qui "pourraient porter des armes nucléaires". Tout cela rappelle de plus en plus la propagande frontale, antirusse et antilatinoaméricaine, à laquelle s'adonnent certaines forces à Washington. Je voudrais répéter encore une fois à ceux qui m'ont mal entendue: la présence des experts militaires et des véhicules russes sur le territoire du Venezuela est en stricte conformité avec l'accord intergouvernemental sur la coopération militaire et technique. Nous sommes prêts à expliquer notre position stratégique pour la 100e ou la 200e fois. Nous riposterons à toutes les désinformations par une réponse adéquate sous forme de commentaires, d'explications et de désaveu des fake news.

Parallèlement, Washington continue de renforcer ses sanctions unilatérales contre le Venezuela, ainsi que Cuba, allié le plus proche de Caracas dans la région. Dans une interview accordée à l'agence Reuters, l'envoyé spécial des États-Unis pour le Venezuela Elliott Abrams a annoncé les préparatifs d'un nouveau paquet de restrictions, cette fois contre le secteur touristique de l'île, ainsi qu'en matière de renforcement du contrôle des livraisons de pétrole vénézuélien vers Cuba. Il a directement menacé d'introduire des sanctions secondaires contre la Russie pour son soutien financier au "régime de Maduro". Washington exprime visiblement de plus en plus d'amertume à cause de l'échec de ses tentatives de faire chuter le Gouvernement légitime du Venezuela. Tout est visiblement mélangé dans la tête des experts américains responsables de l'Amérique latine.

Je voudrais rappeler encore une fois que la position russe sur le Venezuela est immuable: nous nous prononçons uniquement pour un règlement politique pacifique dans ce pays par les Vénézuéliens-mêmes et sur la base du droit international et de la législation nationale, sans aucune ingérence destructrice extérieure. Nous poursuivrons notre travail avec les autres membres responsables de la communauté internationale afin de favoriser la compréhension entre les différentes forces politiques au Venezuela. Afin d'améliorer la situation sociale et économique dans ce pays, il est nécessaire de lever d'urgence les sanctions visant le domaine social et humanitaire, notamment les livraisons de produits de première nécessité et de médicaments.

Nous espérons toujours que Washington entendra nos appels et que le bon sens triomphera.

 

Sur le nouveau renforcement des sanctions anticubaines des États-Unis

 

Dans le contexte du futur vote de l'Assemblée générale de l'Onu sur la résolution "La nécessité de la levée du blocus économique, commercial et financier, introduit par les États-Unis contre Cuba", qui se déroulera les 6 et 7 novembre, nous voudrions attirer l'attention sur l'un des aspects les plus importants et les plus sensibles de la campagne de sanctions lancée par Washington contre les gouvernements indésirables: il s'agit de l'aspect humanitaire. Cette fois, les sanctions absolument sauvages de l'Amérique ont frappé l'industrie biopharmaceutique cubaine, mettant en péril la santé de milliers de personnes utilisant les médicaments produits à Cuba. 

Outre la pression constante sur les médecins cubains travaillant à l'étranger, et les pertes annuelles de plusieurs millions de dollars subies annuellement par l'industrie pharmaceutique de cet État, on constate l'introduction de nouvelles restrictions qui portent un préjudice ciblé et tout à fait concret aux citoyens ordinaires.

Il s'agit notamment de personnes qui non seulement se trouvent loin de la politique, mais aussi d'autres qui pourraient être loin de Cuba et avoir besoin des médicaments produits par les entreprises pharmaceutiques cubaines. Ces derniers temps, l'effet direct et indirect des sanctions s'est soldé par des manquements d'approvisionnement et de production, ce qui a empêché la société FARMACUBA de produire 2 000 unités de médicaments liquides et plus de 61 000 capsules. Qui plus est, un pays d'Asie n'a pas pu livrer à Cuba un lot important de l'antiépileptique Phenytoin, alors que l'entreprise colombienne PROENFAR n'a pas reçu près de 2 millions de paquets de solution parentérale de production cubaine.

A la lumière du souci prétendu pour les droits de l'homme, activement mis en avant par les politiciens américains, ces faits sont absolument éloquents. Les sanctions introduites officiellement pour défendre la démocratie font encore une fois souffrir des innocents. Quand nous entendons les Occidentaux parler des droits de l'homme, il s'agit visiblement d'un homme imaginaire. On ne sait pas où il habite ou quels sont ses soucis et ses préoccupations réels, mais certains sont obsédés par ses droits. Mais quand il s'agit des personnes concrètes qu'on peut énumérer, nommer, calculer, ou de leur droits concrets, tout le monde l'oublie immédiatement.

Nous nous opposons résolument à ces initiatives et à toutes les autres mesures américaines visant à renforcer le blocus de Cuba. Il est évident que le garrot autour du cou de la Havane frappe surtout sur les citoyens ordinaires, en les privant des principaux droits et libertés que Washington prétend défendre.    

 

Sur la situation en Espagne

 

Nous suivons attentivement les événements à Barcelone, en lien avec les manifestations des partisans de l'indépendance de la Catalogne. Selon nos informations, aucun citoyen russe n'a été blessé lors des manifestations. Selon notre analyse, cette situation ne se reflète pas encore sur le flux de touristes russes en Espagne.

En même temps, nous préconisons aux citoyens russes qui se trouvent à Barcelone, ainsi que ceux qui ont l'intention de s'y rendre prochainement, de tenir compte des faits, y compris des éventuelles restrictions de circulation et d'utilisation de l'infrastructure touristique.

Nous suggérons également de suivre les informations publiées sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères. Les pages de notre Ambassade et de notre consulat général sur le territoire du pays fournissent activement des renseignements à ce sujet.

 

Sur la violation des règles de circulation par des diplomates américains

 

Lundi 14 octobre, dans la région d'Arkhanguelsk, des diplomates militaires américains ont été stoppés sur leur itinéraire, selon la presse. Quel est le fond de cette affaire?

Vous avez vu les commentaires de l'Ambassade américaine, du Département d’État américain. C'est très étonnant, passionnant et intéressant. Je trouve qu'il est temps de raconter ce qui s'est réellement passé. Trois collaborateurs de l'attaché militaire auprès de l'Ambassade des États-Unis (nous avons les noms, mais je pense que nous ne les dévoilerons pas pour le moment, nous voudrions agir selon les méthodes traditionnelles, même si nous ne constatons pas le même tact du côté des partenaires américains) ont effectivement demandé au Ministère russe de la Défense une autorisation pour se rendre à Arkhanguelsk et l'ont obtenue. Mais précisément à Arkhanguelsk, et pas plus loin ou ailleurs. Au lieu de cela, ils se sont rendus avec une voiture de location ayant des plaques russes à Severodvinsk, où ils sont montés dans un train pour se rendre dans une commune située à proximité d'un polygone d'essai et d'autres sites militaires.

Quand les officiers américains sont arrivés, ils ont été accueillis par une patrouille de police. Il leur a été expliqué qu'ils se trouvaient dans une zone réglementée. En l'absence d'autorisation spéciale, qu'ils ne pouvaient pas détenir puisqu'ils ne l'avaient pas demandée, il a été suggéré aux Américains de remonter dans le train pour repartir. Et c'est ce qu'ils ont fait.

Personne n'a arrêté les diplomates militaires américains. A ce que l'on sache, à Severodvinsk ils sont remontés dans le wagon pour repartir en direction de Moscou. Ils sont peut-être déjà revenus (je n'ai pas d'informations exactes). Demandez-leur des précisions vous-mêmes.

La présence de telles zones fermées aux étrangers et au grand public est tout à fait normale. Il existe de telles règles dans chaque pays. De telles régions existent notamment aux États-Unis. Le régime de notification des voyages longue distance signifie que vous devez déposer une requête pour être autorisé à visiter telle ou telle région. Le régime de notification des voyages longue distance, au-delà d'un rayon de 41 km, est en vigueur vis-à-vis des diplomates russes et américains à titre réciproque, sachant qu'il a été maintenu depuis la Guerre froide à l'initiative de Washington.

En principe, cette situation est tout à fait routinière. Des diplomates militaires américains cherchent régulièrement à pénétrer dans les régions fermées de notre grande Patrie et négligent complètement les exigences de notification. La question de savoir "pourquoi" reste sans réponse. Je pense qu'il est temps pour les représentants de l'Ambassade américaine d'y répondre. Cette ruse, quand ils semblent exprimer des préoccupations parce que leurs diplomates militaires n'ont pas été autorisés à se rendre quelque part, sans dévoiler toute la vérité, devient ennuyeuse et désagréable. Il faut donc changer quelque chose étant donné que les collègues américains agissent selon les hauts standards de la liberté d'expression, parlent constamment de la volonté de lutter contre les fake news, accusent tout le monde de propagande et de mauvaise foi. Je trouve que c'est un bon exemple de situation où il faut commencer par soi-même.

Ce n'est pas nous qui avons soulevé ce thème dans l'espace public, ce n'est pas notre histoire de facto, mais parlons honnêtement. Nous notons que les diplomates américains, y compris militaires, aiment bien se rendre avec des appareils photo près des sites militaires russes en sachant bien comment rester discrets, louent des voitures avec des plaques locales. En outre, ils enfreignent souvent le code de la route. Nous les rappelons régulièrement à l'ordre, comme cela a été le cas en l'occurrence.

L'attitude hypocrite envers l'information, la vérité et les faits devient trop flagrante pour ne pas la remarquer, pour ne pas appeler les partenaires américains à revenir dans le cadre de la décence élémentaire. 

 

Sur les insinuations concernant les arrestations de citoyens américains

 

Les médias américains, manifestement sur ordre, diffusent activement ces derniers jours la thèse selon laquelle les autorités russes arrêteraient "intentionnellement" des citoyens américains. Comme quoi les Américains risquent d'être arrêtés en Russie, même s'ils ne sont pas coupables, seulement pour les échanger ensuite contre des Russes arrêtés aux États-Unis. Bien évidemment, personne n'explique pourquoi des Russes sont arrêtés aux États-Unis. Ce thème "n'est pas intéressant". Penses-tu, des gens y sont emprisonnés depuis des années, vont passer des décennies en prison et subissent des mesures de pression inadmissibles. Ce n'est pas intéressant. Ce qui est intéressant, c'est de raconter des bobards sur ce qui attend les Américains qui se rendent en Fédération de Russie. Ces articles sont dépourvus de toute base véridique.

Aucun Américain n'est arrêté en Russie, comme ils le disent, "en vue d'un échange". Selon les informations à notre disposition, 22 citoyens américains sont actuellement détenus en Russie. Certains purgent différentes peines et d'autres sont inculpés. Un autre accusé est assigné à résidence. Ils sont tous accusés de crimes pénaux concrets, notamment fraude, trafic de stupéfiants, braquage et viol.

Cela concerne également Paul Whelan, à propos duquel nos collègues américains déclarent constamment des choses détachées de la réalité. C'est de lui qu'on parle le plus. Tous les autres les intéressent moins, mais toute l'attention des représentants officiels, des ONG et des médias américains se concentre sur lui. Je voudrais rappeler que le 29 décembre 2018 il a été arrêté à Moscou en flagrant délit lors d'une opération d'espionnage. Il s'est rendu en Russie avec un visa touristique dans un passeport américain, mais il possède également la citoyenneté britannique, irlandaise et canadienne. Il est accusé d'espionnage en vertu de l'article 276 du Code pénal russe, prévoyant une peine d'emprisonnement jusqu'à 20 ans.

Les allusions des médias selon lesquelles cette interpellation serait liée à l'arrestation de Maria Boutina à Washington le 15 juillet 2018 sont complètement infondées. La citoyenne russe a été arrêtée et condamnée aux États-Unis uniquement à cause de sa citoyenneté russe. Aucun autre chef d'inculpation n'a été avancé. Autrement dit, il n'y a aucune preuve tangible qui aurait été présentée au monde, à elle, aux avocats, aux activistes, à la société civile indiquant qu'elle avait menacé quelqu'un, enfreint quelque chose, mis en péril la sécurité nationale, enfreint la législation en vigueur. Elle a été victime, prisonnière politique, otage de la psychose qui se propage aux États-Unis suite à la prétendue "ingérence russe dans les élections américaines". Le résultat de cette psychose est flagrant: la fameuse "chasse aux sorcières" qui, malheureusement, se déroule activement aux États-Unis.

Malheureusement, les cas où la poursuite de nos citoyens par les autorités américaines est infondée et paraît politisée ne sont pas isolés. Tandis que l'espionnage de Paul Whelan est appuyé par des preuves et, surtout, n'a jamais été contesté par les responsables américains dans nos contacts de travail.

En public, les représentants officiels américains continuent, évidemment, d'exprimer leur "préoccupation" pour son sort. Mais le personnel de l'Ambassade américaine à Moscou et les diplomates des trois autres pays occidentaux mentionnés y ont régulièrement accès et savent parfaitement que les déclarations faites par Paul Whelan lors de la prolongation de sa détention concernant de prétendu sévices et même menaces à la vie ne sont rien d'autre qu'une ligne de défense provocatrice.

Nous sommes contraints d'évoquer ce thème à cause de l'apparition d'un grand nombre d'articles dans les médias américains, à l'initiative de structures américaines appropriées. Ces articles sont complètement engagés et commandités.

L'enquête sur l'affaire de Paul Whelan est terminée, le verdict final a été prononcé le 30 août, et depuis le 4 septembre il prend connaissance du dossier de l'affaire. Cela donne l'impression qu'il prend son temps, même si la date du procès ne dépend plus que de lui à présent.

Nous voudrions demander aux représentants des médias américains de ne pas inventer de conspirations pour faire renoncer leurs compatriotes aux voyages en Russie. Nous attendons volontiers les touristes, les hommes d'affaires, les personnalités culturelles des États-Unis - tous ceux qui viennent avec de bonnes intentions et n'enfreignent pas la loi. Je trouve que cela correspond parfaitement aux règles d'hospitalité aux États-Unis. Nous sommes toujours ravis d'accueillir de tels visiteurs et, d'ailleurs, sur fond de barrières de visa créées intentionnellement par Washington contre les Russes, les autorités russes, nos représentations diplomatiques et consulaires aux États-Unis restées en place après l'attaque de l'establishment politique américain contre notre propriété, l'immobilier et les sites consulaires, délivrent aux Américains des visas facilement et rapidement. De plus, elles le font par tous les moyens modernes à dispositions sans aucune approche moyenâgeuse avec des mois de tortures de gens par des formalités de visa et des interviews. Chez nous tout est moderne, rapide, clair et, dans de nombreux cas, à distance. Nous allons dans le sens des gens. On voudrait vraiment que ce thème ne devienne pas un domaine de désinformation.

 

Sur les victimes civiles des frappes aériennes des États-Unis contre les laboratoires de stupéfiants en Afghanistan et les propos du Secrétaire d'État Mike Pompeo concernant les tentatives de la Cour pénale internationale de relancer les poursuites judiciaires contre les militaires américains

 

Notre attention a été attirée par le rapport conjoint de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sur le nombre important de victimes civiles causé par les frappes aériennes des États-Unis sur les laboratoires de stupéfiants en Afghanistan le 5 mai dernier.

Nous reconnaissons l'importance des mesures de lutte contre la production de drogues en Afghanistan, mais sommes néanmoins persuadés que le combat contre ce mal ne doit pas être mené au prix de la vie de citoyens innocents. Les actions de ce genre provoquent une réaction négative de la société afghane et sont inacceptables du point de vue du droit humanitaire international. Nous appelons Washington à mener une enquête détaillée sur les personnes liées à la mort des civils, à punir les coupables et à entreprendre des mesures exhaustives afin d'éviter les pertes parmi les civils en Afghanistan dans le cadre des opérations de ce type dans le futur.

Dans ce contexte, nous regrettons les récents propos du Secrétaire d'État américain Mike Pompeo sur l'inutilité des tentatives de la Cour pénale internationale de relancer les poursuites pénales contre les militaires américains pour leurs crimes contre les civils au cours du conflit en Afghanistan. Nous estimons que le sentiment d'impunité, encouragé par les propos de ce genre, non seulement ne favorise en aucune façon le maintien des fondements du droit humanitaire international, mais pourrait se solder par l'augmentation du nombre des victimes du conflit militaire. Nous appelons toutes les parties impliquées, notamment les forces de la coalition internationale, à adopter des mesures exhaustives afin de prévenir la mort de civils afghans.

 

Sur la remise du prix Nobel de la paix au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed

 

Nous estimons que la remise du prix Nobel de la paix à Abiy Ahmed, Premier ministre de la République démocratique fédérale d'Éthiopie, le 11 octobre dernier, est une estimation digne de son rôle dans le règlement du conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée, et de ses efforts en matière de normalisation de la situation générale dans la région de la Corne de l'Afrique. 

La Russie a toujours agi en collaboration et continuera d'apporter le soutien nécessaire aux pays d'Afrique afin de stabiliser la situation dans la région, d'assurer un développement stable, la paix et une coopération constructive sur le continent africain en général.

 

Sur le festival de cinéma russo-biélorusse au sujet de la Seconde Guerre mondiale à Bruxelles

 

Bruxelles a accueilli du 2 au 11 octobre le festival de cinéma russo-biélorusse "Sous l'objectif: la Seconde Guerre mondiale" dans le cadre des événements liées aux 75 ans de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique. Le festival a été organisé par les ambassades des deux pays sur la base du Centre scientifique et culturel russe.

Dans le cadre des projections consacrées aux 75 ans de la libération de la Biélorussie, les spectateurs ont exprimé un intérêt particulier pour une exposition unique d'affiches de l'époque de la Seconde Guerre mondiale de la collection du Musée d'État de littérature.  

 

Sur l'inauguration du monument aux résistants soviétiques dans la commune belge de Rebecq

 

Rebecq a accueilli le 12 octobre la cérémonie d'inauguration du monument dédié aux Soviétiques ayant combattu dans les rangs de la Résistance belge. La plaque commémorative a été installée au cimetière communal près du tombeau du soldat Vladimir Talda, citoyen soviétique et résistant belge, tué en 1944. La plaque est consacrée aux soldats et aux officiers soviétiques capturés sur le front oriental et transportés par les Allemands aux travaux forcés dans les mines de charbon en Belgique. Elle souligne le rôle actif  dans la lutte contre les occupants de ceux qui ont réussi à fuir et à rejoindre les résistants.

La cérémonie a été organisée par l'association patriotique The Belgians Remember Them en partenariat avec la commune de Rebecq et avec le soutien de l'Ambassade russe en Belgique.

Le territoire belge abrite plus de 300 tombeaux de résistants et de prisonniers de guerre soviétiques ayant trouvé la mort lors de la Seconde Guerre mondiale. Les noms de la plupart des soldats sont connus, les travaux d'archives et de recherche se poursuivent. Les tombeaux se trouvent en bon état et sont surveillés par les autorités locales, les militants belges et les diplomates de l'Ambassade russe en Belgique.  

 

Sur la présentation tendancieuse de la Russie par la presse occidentale

 

Nous avons remarqué un contenu très intéressant - une enquête de l'agence de presse Rossiya Segodnya autour du regard analytique porté sur les actualités concernant la Russie dans six pays occidentaux, ainsi qu'au Japon, entre le 1er janvier 2019 et le 30 juin 2019. Seulement 2% de l'ensemble des articles consacrés à la Russie possèdent un ton positif.

Le leadership dans la publication d'articles sur notre pays revient aux médias britanniques (25.000), sachant que seulement 1% sont positifs. Aux États-Unis cet indice est encore plus faible: seulement 0,2% de contenu positif, contre 90,8% d'articles à orientation négative et seulement 9% d'articles neutres. Au premier rang en termes de négativité: CNN, The New York Times, The Washington Post, et les britanniques Daily Express et Times. Des chiffres comparables ressortent de l'étude des médias en Allemagne, où le public voit la Russie sous un angle négatif justement à cause d'une telle présentation par la presse.

De cette manière, le nombre d'articles négatifs sur la Russie est des dizaines de fois plus important que celui des contenus positifs - le déséquilibre de traitement de la Russie est flagrant. On perçoit clairement une corrélation entre la ligne politique des autorités des pays en question et la couverture du thème russe par leurs principaux médias, qui mènent une véritable propagande antirusse manifestement au profit de la conjoncture politique.

Que faire de l'institution du journalisme "indépendant", du principe d'"impartialité" dont on nous a tant parlé et qui nous était inculqué? Nous voudrions également attirer l'attention des collègues occidentaux, avant tout des experts de l'organisation internationale Reporters sans frontières et du Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias Harlem Désir sur cet engagement politique flagrant et l'approche tendancieuse des médias occidentaux.

Nous voudrions surtout connaître leur avis à ce sujet dans le contexte de "l'Initiative internationale pour la confiance dans le journalisme" qu'ils promeuvent, prévoyant la séparation des médias en "listes" selon le principe de ceux qui méritent ou non la confiance. A savoir: qui et comment déterminera les critères et la légitimité d'une telle ségrégation? Ce rapport n'est pas secret, il est accessible et très intéressant. Si vous aviez des avis ou une vision alternative, nous en prendrions volontiers connaissance.

 

Sur la Conférence thématique mondiale des compatriotes russes résidant à l'étranger "Les femmes compatriotes et la continuité des générations"

 

Les conférences thématiques mondiales avec la participation de compatriotes russes résidant à l'étranger sont organisées en conformité avec la loi fédérale sur la politique d’État de la Fédération de Russie envers les compatriotes à l'étranger. Depuis 2010, elles se déroulent à Moscou sous l'égide de la Commission gouvernementale pour les affaires des compatriotes à l'étranger et du Conseil de coordination mondial des compatriotes russes résidant à l'étranger. Cette année, la 7e Conférence mondiale s'ouvrira le 30 octobre. Elle est consacrée au rôle des femmes dans la vie de la diaspora russe et se déroulera sous le slogan "Les femmes compatriotes et la continuité des générations".

L'analyse de la composition de la direction des organisations de compatriotes russes résidant à l'étranger fait ressortir le véritable "visage féminin" de la diaspora russe: au moins 65% des organisations de la communauté sont dirigées par des femmes.

A ce forum participent 155 représentants de la diaspora russe de 93 pays membres de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, des dirigeants d'organes régionaux et fédéraux du pouvoir exécutif, des femmes connues de Russie parmi les personnalités politiques, publiques, les entrepreneurs, les enseignants russisants, les chercheurs et les journalistes.

L'objectif de cette activité est la consolidation des femmes actives des communautés russes et étrangères pour dévoiler et utiliser de manière optimale leur potentiel créatif et d'affaires.

Pendant ce forum, une attention particulière sera accordée au développement du potentiel social et d'affaires des compatriotes femmes, au maintien de l'identité russe et du russe au sein d'une société étrangère, à la défense de la vérité historique, à l'éducation morale et patriotique de la génération grandissante, y compris la préparation et l'organisation par des communautés étrangères d'activités commémoratives à l'occasion du 75e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique, notamment l'action "Régiment immortel".

Le jour de l'ouverture de la conférence, le 30 octobre, se tiendra une session plénière et deux tables rondes: "Les compatriotes femmes et le maintien de l'identité" et "Les femmes au XXIe siècle". Dans l'après-midi sera organisé le travail des sections: "La protection des droits et des intérêts légitimes des compatriotes femmes à l'étranger et la consolidation de la communauté", "L'éducation de la jeune génération des compatriotes", "Les moyens de communication modernes et les communautés féminines".

La deuxième journée de la Conférence, le 31 octobre, commencera par le travail des sections "La lutte pour la vérité historique", "Le russe en tant que facteur d'auto-identification du compatriote russe", "Les femmes du monde des affaires".

Le travail du forum se terminera par une réunion plénière, la remise de récompenses aux compatriotes actifs et l'adoption d'une résolution finale.

Pour s'y accréditer, il faut remplir avant midi le 25 octobre un formulaire sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères. Les informations sur les stations mobiles de liaison satellite doivent être envoyées à l'adresse suivante: gvmid@yandex.ru. Contacts au Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères: Olessia Makoveeva (vérification d'accréditation) tél: +7-499-244-20-87, Sergueï Dremine (autres questions) tél: +7-499-244-18-63.

 

Sur la réunion des jeunes diplomates de Russie, d'Inde et de Chine

 

Du 13 au 17 octobre s'est tenue la troisième réunion des jeunes diplomates des États membres du groupe Russie-Inde-Chine (RIC). L'importance du progrès de ce domaine de la coopération trilatérale a été soulignée par le Président russe Vladimir Poutine lors d'un sommet informel du groupe RIC en marge de la réunion du G20 à Osaka le 28 juin 2019.

Ce forum a été réuni dans le cadre de la présidence russe actuelle de ce "trio" et s'est déroulé pour la première fois en Fédération de Russie. Pendant la cérémonie d'ouverture, des discours ont été prononcés par le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov, ainsi que par l'Ambassadeur d'Inde en Russie Bala Venkatesh Varma et l'Ambassadeur de Chine en Russie Zhang Hanhui. Le travail a été organisé sur plusieurs plateformes de discussion, ainsi que sous la forme d'une table ronde avec la participation de hauts diplomates du Ministère et des collaborateurs des principaux centres de recherche russes. Dans une atmosphère informelle, vivante et dans l'intérêt mutuel ont été évoqués les problèmes d'actualité relatifs à l'évolution de la situation dans les océans Pacifique et Indien, la place et le rôle des jeunes diplomates dans ce contexte.

Les hôtes ont visité la région de Tver où ils ont rencontré les représentants de l'administration régionale, se sont familiarisés avec la très riche histoire et les acquis de la région, et ont pu admirer les paysages magnifiques des amonts de la Volga.

Nous sommes convaincus que le développement de ce format de coopération contribuera au renforcement des liens amicaux durables entre les pays du groupe RIC.

 

Réponses aux questions:

Question: Federica Mogherini, Haute-Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a évoqué le 14 octobre en conférence de presse le rôle de l'UE dans le règlement syrien. Nous voudrions connaître votre opinion.

Réponse: Le rôle de l'UE dans le règlement syrien? Federica Mogherini a vraiment tenu une conférence presse à ce sujet? Il existe une phrase merveilleuse, tirée d'un film soviétique: "Vous vous occupez d'une chose très intéressante: vous étudiez ce qui n'existe pas". Je lis beaucoup d'informations sur le règlement syrien, des actualités des sources ouvertes, des analyses. A vrai dire, je n'ai rien remarqué sur le rôle de l'UE dans le règlement syrien. Je ne suis pas certaine que ce dernier soit réel. Dans tous les cas, il y a un espace d'activité très large, y compris pour l'UE.

Si l'UE a échoué à prévenir le développement de la crise, à  jouer un rôle actif de maintien de la paix,  à entendre les appels du Président russe Vladimir Poutine depuis la tribune de l'Assemblée de l'Onu concernant la nécessité de la consolidation de la coopération dans la lutte contre le terrorisme international dans la région, elle pourrait aujourd'hui faire preuve de force, de patience et probablement de courage pour lancer activement un travail humanitaire réel et pas politisé, dans le contexte actuel, notamment en Syrie. Elle pourrait choisir un domaine: l'aide aux enfants, aux victimes et aux civils, le concours au rétablissement de l'infrastructure civile, la collecte de fonds, l'organisation des événements caritatifs. Il lui faut faire quelque chose de plus concret au lieu d'organiser des réunions et des conférences de presse sur ce qui ne la concerne en aucune façon du point de vue de l'ordre du jour constructif et positif.

Je voudrais souligner qu'on aurait pu répondre à cette question de manière plus diplomatique, dire que nous n'étions pas au courant et laisser tout cela sur la conscience des responsables de Bruxelles. Nous aurions pu le faire, s'il n'y avait pas des millions de personnes souffrant réellement et n'ayant même pas la possibilité d'entendre les propos de la Haute-Représentante sur son implication dans leur avenir. Je pense qu'après des années de développement de la crise syrienne, les conséquences et les résultats évidents de la participation de tel ou tel pays, offrent aujourd'hui la possibilité de rejeter la tolérance excessive et d'appeler les choses par leur nom.

Question: Nous savons que la Russie s'oppose toujours au blocus de Cuba. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov l'a mentionné dans ses interventions à l'Assemblée générale de l'Onu. Compte tenu des relations entre nos pays (le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a récemment visité Cuba, et Miguel Díaz-Canel, Président du Conseil d'État et du Conseil des ministres de la République de Cuba, se rendra bientôt en Russie), évoque-t-on le blocus cubain lors des négociations de la Russie avec les pays occidentaux, notamment avec les États-Unis?

Réponse: Les diplomates américains connaissent parfaitement notre position, qui n'exige pas d'accents supplémentaires lors des négociations bilatérales. En même temps, nous travaillons activement dans le cadre des comités de l'Assemblée générale de l'Onu, sur la plateforme des Nations unies où l'on adopte des résolutions condamnant le blocus. Nous effectuons un travail d'explication très important.

Qui plus est, les politiques des différentes administrations américaines vis-à-vis de Cuba sont parfois absolument contradictoires. Quelle sera l'idée de la nouvelle administration? Il est très difficile de calculer le vecteur de la pression américaine contre la Havane ou de prévoir si cette dernière s'affaiblira. L'administration américaine est tout sauf stable dans ce domaine. Tout le monde se souvient parfaitement de l'arrivée à la Havane d'avions transportant des représentants de l'administration américaine, des entrepreneurs et des journalistes. Il s'agissait d'un nombre colossal d'avions et de membres de délégation qui évoquaient le début d'une nouvelle ère des relations entre Cuba et les États-Unis. Toutes ces initiatives ont été balayées moins d'un an après. Le changement d'"acteurs" à la Maison blanche s'est soldé par la promotion d'accents opposés.

Notre position est bien connue et nous menons le travail sur les plateformes qui sont réellement appelées à résoudre les questions de ce genre. Ces questions concernent également les États-Unis et leur système politique, dans le cadre duquel le sujet cubain relève de la politique intérieure et n'a rien à voir avec le respect par les États-Unis de leurs engagements internationaux. Tout cela concerne la protection, la conformité et la mise en œuvre du droit international.  

Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a expliqué hier la position russe sur l'opération turque. Il a notamment mentionné l'accord d'Adana de 1998. Comment pourrait-on se servir de cet accord dans le cas présent?

Réponse: Je voudrais attirer encore une fois votre attention sur les propos de Sergueï Lavrov. Il a souligné que la Russie se prononçait pour le règlement de la situation actuelle via le dialogue entre le Gouvernement de Damas et les structures kurdes. Comme vous le savez, ce dialogue a été lancé et porte déjà des fruits concrets. Le Ministre a souligné que la Russie reconnaissait toujours l'intérêt légitime de la Turquie pour le maintien de la sécurité de ses frontières. En même temps, la Russie veut que Damas et Ankara établissent une coopération pratique sur la base de l'accord d'Adana de 1998. Nous constatons des possibilités absolument claires pour le faire. Les militaires des deux pays doivent définir les paramètres concrets de la coopération sur le terrain. La Russie est, de son côté, prête à offrir son soutien à ce dialogue.         

Question: Êtes-vous fière que la Russe Lioubov Sobol figure sur la liste des femmes les plus inspirantes par la BBC?

Réponse: J'avais évoqué mon attitude envers ces listes il y a quelques années, quand j'y avais été moi-même inscrite. Je ne les prends pas au sérieux. Vous pouvez vous référer à ce commentaire. Il reste parfaitement d'actualité.

Question: Il a été publié mercredi que la Lituanie et la Russie préparaient un échange de condamnés pour espionnage. Le Ministère russe des Affaires étrangères peut-il confirmer cette information?

Réponse: J'ai essayé de comprendre de quoi il s'agissait. Cela ressemble à des insinuations. Je n'ai aucune information à ce sujet, pas d'informations concrètes à partager concernant ces publications. Je poursuivrai les recherches.

Question: Sur quelles déclarations de représentants officiels ukrainiens s'oriente Moscou concernant la préparation du sommet au "format Normandie"? D'abord la "formule Steinmeier" est signée. Moscou, Berlin et Paris le saluent. Hier le Président ukrainien Vladimir Zelenski a déclaré que la "formule Steinmeier" serait incluse dans la loi sur le statut particulier du Donbass. A quoi cela pourrait-il ressembler?

La porte-parole de Leonid Koutchma, représentant de l'Ukraine dans le Groupe de contact, a annoncé la nécessité de dissoudre les DNR et LNR. Comment faut-il le prendre?

Réponse: Vous posez à juste titre la question de savoir à quoi il faut se référer dans les déclarations faites par l'Ukraine. Nous partons du principe que, selon le système du droit international qui, même s'il a été déstabilisé, n'a pas encore été entièrement détruit, il faut s'orienter sur les déclarations du chef de l’État, des représentants du pouvoir exécutif et des responsables chargés aussi bien de questions de politique étrangère que de ce thème concret, à savoir l'implémentation des Accords de Minsk, du travail dans le Groupe de contact, dans le cadre du "format Normandie", etc. Nous nous référons à cela.

C'est une affaire assez ingrate de réagir à chaque déclaration du Parlement ukrainien, des porte-paroles d'anciens présidents ou de politiques actuels de différentes branches du pouvoir. Cela n'apportera pas le résultat escompté. La pratique des derniers siècles indique que d'abord le pays adopte une position consolidée sur les questions internationales, puis elle est mise en œuvre via les institutions compétentes.

Votre question n'est pas tout à fait juste parce que vous me suggérez de répondre à la question de savoir comment tout cela sera réalisé dans les lois ukrainiennes. Nous parlons beaucoup de ce thème, notre position est connue. Tout ce qui doit être fait est écrit dans les Accords de Minsk. La difficulté qui suscitait pendant plusieurs années des questions à Kiev a été résolue par la "formule Steinmeier", qui doit garantir le respect des intérêts sans préjudice pour aucune des parties.

A présent, cela doit être réalisé sous la forme des démarches qui sont prescrites. Je trouve que les Accords de Minsk sont tout à fait concrets. Il faut simplement trouver le courage et consolider la société pour les mettre en œuvre et les implémenter. Cette question ne s'adresse pas à moi, mais aux représentants de Kiev.

C'est une déclaration d'une personne officieuse. Du moins, nous ne la considérons pas comme reflétant la position de Kiev dans l'ensemble. J'ignore pourquoi elle a été faite, si c'était une réponse ou une déclaration spéciale, mais je l'ai vue.

Nous avons dit à plusieurs reprises que de telles déclarations étaient nombreuses. Nul ne sait dans quelle mesure elles contribuent à la consolidation non seulement de la société, mais également du pays sur la base des Accords de Minsk. D'après nous, de telles déclarations portent atteinte à la tâche primaire: la mise en œuvre des Accords de Minsk et le rapprochement de la formation d'une nouvelle atmosphère de confiance entre les habitants des différentes régions de l'Ukraine et ayant une vision différente de l'avenir de la société ukrainienne.

D'après moi, en l'occurrence il faut, premièrement, s'appuyer sur une position consolidée exprimée au niveau approprié et, deuxièmement, partir du principe que la priorité, qui a été déterminée dans les discours de campagne de l'équipe actuelle, est le mouvement vers la paix et pour donner au pays une chance d'avenir sur la base notamment des Accords de Minsk. Il faut faire en sorte de ne pas s'écarter de cette tâche et que rien n'empêche sa mise en œuvre. Or, de telles déclarations n'ont certainement aucune valeur ajoutée pour ce processus. Soit il faut décrypter ce qui est sous-entendu. Nous ne voyons qu'un extrait de phrase. Il y a peut-être autre chose, un contenu philosophique. Difficile de comprendre ce qui est sous-entendu, qui compte réaliser cette déclaration et comment. Les questions qui se posent engendrent davantage de méfiance et d'antagonisme chez les gens qui semblent parler à tout bout de champ de la volonté de parvenir à une vision commune de la future réconciliation.

Question: Le Ministère russe des Affaires étrangères supervisait le projet pilote de voyage de touristes japonais sur les Kouriles du Sud. Sa mise en œuvre a été reportée à l'initiative de la Russie. Pour quelle raison?

Réponse: Le commentaire à ce sujet est disponible sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères: https://mid.ru/ru/foreign_policy/news/1471887/.

Je peux vous dire que la nouvelle date sera annoncée dès qu'un accord final sera trouvé via les canaux diplomatiques.

Question: On a appris la semaine dernière que quatre membres de l'organisation "La Jeune garde de la Russie unie" avaient été interdits d'accès en Estonie et, par conséquent, dans l'Espace Schengen, en raison de leur participation à l'événement "Le régiment immortel" en mai dernier. Le Ministère russe des Affaires étrangères a promis de ne pas laisser cet acte sans réponse. Le contexte politique de cette décision est absolument évident. Que pensez-vous de la politisation des commémorations internationales "Le régiment immortel" dans les pays baltes, et notamment en Estonie?

Réponse: J'ai une attitude très négative envers le fait que la participation à la vie de la société civile, l'activisme civique fondé sur la mémoire historique commune, sur les faits historiques prouvés et que personne ne conteste, suscitent des mesures si destructrices et hostiles contre des personnes concrètes. Je n'accepte pas non plus la politisation de l'octroi ou du non-octroi de visas aux personnes dont l'ordre du jour n'est pas politique, veulent développer les relations et ont leur propre point de vue - je pense que tout le monde a le droit d'en avoir un.

Si l'on n'octroie pas de visas ou que l'on fait traîner en longueur leur délivrance, si l'on place une personne dans un état d'incertitude en raison de ses opinions sur la vie sociale, cela suscite chez moi un rejet total. Y compris s'il s'agit d'un pays membre de l'Union européenne qui est attaché à l'inadmissibilité des obstacles sur la voie de la libre circulation des citoyens dans l'espace du continent européen, de l'OSCE. Si un pays a signé toutes les conventions en ce sens, je m'interroge sur la légalité des décisions de ce genre. Il est possible de justifier n'importe quoi. Il est très facile de mettre une étiquette sur une personne concrète, de mettre dans son passeport la mention "menace pour la sécurité nationale", surtout pour celle d'un certain pays balte. Mais s'il s'agit d'un État qui construit sa politique sur des bases démocratiques, il faut s'expliquer, se souvenir des engagements déclarés, des déclarations et des propos incessants, des conférences organisées avec la participation de cet État où l'on affirme depuis de hautes tribunes que toute personne a le droit d'avoir son point de vue, de participer aux forums et aux initiatives civils. Ces exemples concrets font ressortir un décalage énorme entre les paroles et les actes.

Question: Les médias ont mentionné à plusieurs reprises l'affaire de l'entrepreneuse russe Maria Lazareva, arrêtée au Koweït sur des accusations montées de toutes pièces. Je vais mentionner un seul détail: la personne qui figure en tant que témoin-clé dans son affaire a été poursuivie pour faux témoignages par le passé. La businesswoman russe reste au Koweït. Êtes-vous au courant de la situation?

Réponse: Nous sommes au courant de la situation. Le Ministère des Affaires étrangères participe activement à cette affaire, offre son soutien à la citoyenne russe et aide à protéger ses droits. Nous maintenons des contacts très étroits avec ses proches, sa famille. Nous répondons régulièrement à leurs propos, à leurs lettres. Il ne s'agit pas de réponses formelles: ce sont des demandes concrètes, des requêtes, des propositions, des sollicitations, effectués par le Ministère, l'ambassade russe et la Russie en général. Cette question est surveillée en permanence.       

Question: Vous avez dit hier que le chef de guerre d'un groupuscule du Gouvernement libyen d'entente nationale, Shaaban Hadia, ne figurait pas encore sur la liste des participants au sommet Russie-Afrique. A ce que l'on sache, cet homme est lié au terroriste impliqué dans le kidnapping des Russes Samer Souaïfan et Maxim Chougaleï en Libye. Pouvez-vous confirmer l'information selon laquelle Shaaban Hadia a été exclu de la liste des participants au sommet? Y a-t-il des avancées concernant la libération des sociologues russes de la prison libyenne? Prendra-t-on des mesures pour empêcher de tels terroristes de participer au sommet de Sotchi?

Réponse: En ce qui concerne le fait d'empêcher les terroristes de participer au sommet, cette question s'adresse aux organes russes compétents.

Selon mes informations, la liste de la délégation libyenne n'est pas encore définitivement rédigée. Hier (je n'ai pas d'autres informations aujourd'hui) l'individu mentionné n'y figurait pas.

En ce qui concerne la protection des droits des citoyens russes, bien évidemment, c'est une priorité de l'activité du Ministère russe des Affaires étrangères. Nous sommes en contact avec les partenaires étrangers sur tous les cas à différents niveaux.

Question: Récemment, le candidat au poste de chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en définissant les priorités de son travail si sa candidature était validée, a déclaré que si la Russie, l'Inde et la Chine ne reconnaissaient pas le Kosovo, il ne deviendrait pas un État. Êtes-vous d'accord avec le collègue européen?

Réponse: Non, je ne suis pas d'accord, parce que sans cela le Kosovo n'est pas non plus un État. Ce n'est pas un État, mais une tentative de certains pays d'imposer par la force la reconnaissance de ce territoire problématique comme un État. Bien sûr, il y a un aspect politique. Vous connaissez la position de la Russie: en l'occurrence, il s'agit d'une grossière violation du droit international, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale. Tout cela a été écrit dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies à ce sujet, qui restent en vigueur. Il s'avère que sur le terrain, dans le domaine politique et juridique, cela a été grossièrement bafoué, enfreint. Les pays qui ont reconnu le Kosovo en tant qu’État souverain ont violé les résolutions en vigueur du Conseil de sécurité des Nations unies. Notre attitude à cet égard n'a aucunement changé.

Outre les appréciations politiques qui, dans notre cas, sont basées sur le droit international, il existe également des réalités. Le Kosovo en tant qu’État ne s'est pas réalisé ni sur le plan juridique ni dans les réalités de notre époque. On peut parler sans fin à ce sujet, mais suffisamment de temps s'est écoulé et le monde entier a vu l'inutilité des tentatives d'insister sur cette position. Quand tous ceux qui ont pris cette décision à l'époque déclarent "le Kosovo est un État", cela ne change rien. Tout cela reste des paroles. A l'heure actuelle, c'est contraire au droit international et aux réalités sur le terrain.

Question: Le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev a récemment déclaré au forum de Valdaï que le Haut-Karabakh avait été reconnu par le monde entier en tant que partie intégrante de l'Azerbaïdjan, que c'était son territoire historique et séculaire. Que pouvez-vous dire de cette déclaration d'Ilham Aliev? Que voulait-dire le Président de l'Azerbaïdjan?

Réponse: Je ne suis pas la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de l'URSS. Je ne peux pas commenter les déclarations des politiques en Ukraine, en Azerbaïdjan, etc. Ce sont des États à part. Je peux donner un avis russe sur les différentes déclarations, mais je ne peux pas dire ce que voulait dire le dirigeant d'un autre État souverain. Les politologues, les journalistes et les politiques russes peuvent peut-être le faire, mais certainement pas moi. Cela ne relève pas de mes compétences.

Je vous prie de ne pas me demander de répondre à des questions sur ce que voulait dire tel ou tel dirigeant étranger. Les déclarations de notre chef de l’État sont commentées par le porte-parole du Président russe. Je réponds aux questions relatives à la politique étrangère russe.

Question: Un avis a été exprimé sur de telles déclarations du Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

Réponse: Je ne répondais pas à une question sur ce qu'il voulait dire. C'est différent. Je peux donner un avis, mais pas répondre à la question de savoir ce que voulait dire tel ou tel dirigeant d'un État souverain. Je vous répondrai la même chose dans ce contexte.

Nous entendons un grand nombre de déclarations politiques faites des deux côtés, par l'Arménie et l'Azerbaïdjan, concernant le processus de paix du Haut-Karabakh avec un différent niveau d'émotivité et d'attachement au contexte historique et actuel. Nous nous basons sur l'agenda des négociations sur la table, pour utiliser des expressions diplomatiques. Nous travaillons avec les documents convenus entre les parties et les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. Notre but, en tant que médiateurs, consiste à accélérer au maximum le mouvement vers l'objectif final du règlement définitif de ce problème. Nous avons toujours appelé les parties à une approche constructive. Je ne peux pas et je ne veux pas douter que c'est leur objectif précis, parce que tous sont des politiques responsables et expriment les attentes de leur peuple. Tous les peuples, pendant toute la durée de la crise, ont toujours délégué à leur gouvernement le règlement de ce problème. Les peuples n'ont donné aucune autre consigne que, précisément, le règlement. Nous remplissons notre rôle de la manière la plus constructive, selon nous. Nous appelons tout le monde à un travail constructif et à des démarches constructives dans ce sens. Nous avons des formulations convenues, des documents, un agenda pour avancer.

Question: La polémique autour de la personnalité de l'homme d'Etat et chef militaire Garéguine Njdeh se poursuit. Des médias azerbaïdjanais ont rapporté hier que les habitants d'Armavir, où, sur le territoire d'une église arménienne, a été érigée une plaque commémorative en hommage à Garéguine Njdeh  en 2012, avaient l'intention de demander au parquet de démanteler cette plaque. Le député russe Leonid Kalachnikov, qui a dit vouloir prendre personnellement en charge cette affaire, a promis d'aider les activistes en ce sens. D'après vous, quelle décision doit être prise par la ville d'Armavir dans cette situation compliquée?

Réponse: Je ne connaissais pas les aspects de cette situation, le fait que sur le territoire de l'église arménienne se trouvait une telle plaque. Premièrement, nous partons du principe que chez nous l’Église est séparée de l’État. Cela concerne tous les aspects religieux. Deuxièmement, en parlant de ce thème globalement, je pense qu'il faut revenir à l'histoire. De ce point de vue nous nous sommes exprimés au format des conférences de presse et sur le site du Ministère. Cela reste d'actualité du point de vue de l'histoire. Troisièmement, en ce qui concerne cette situation concrète, les déclarations des députés et des autorités locales, je peux regarder pour commenter ensuite ce cas plus en détail.

Question: Le vice-président de la compagnie russe Rosneft a annoncé la suspension de la production pétrolière sur le territoire du Kurdistan irakien à cause des activités militaires en Syrie. Y a-t-il un risque que les activités militaires puissent s'étendre sur le territoire de l'Irak ou du Kurdistan irakien? Pour quelle raison a été suspendue l'activité de Rosneft?

Réponse: En ce qui concerne Rosneft, nous avons également reçu de nombreuses questions concernant une autre région. Je vais en parler aussi.

Nous avons vu les publications d'agences de presse sur les prétendues intentions du Venezuela de transmettre à Rosneft le contrôle total de la compagnie pétrolière nationale PDVSA. Nous partons du principe que c'est relayé par l'opposition vénézuélienne et les médias associés. Sur le fond, il convient de s'adresser à Rosneft.

Par rapport à votre question concernant la suspension de la production pétrolière sur le territoire du Kurdistan irakien, nous suivons évidemment la situation et les activités militaires. J'en ai parlé aujourd'hui. Nous avons envoyé un appel aux protagonistes. Quant aux activités concrètes de cette compagnie concrète pour la suspension de différents blocs, il vaut mieux s'adresser à celle-ci. Globalement nous comparons le travail de nos spécialistes avec la situation dans la région et sommes en contact avec la partie locale. Je peux dire que nos spécialistes suivent notamment les questions de sécurité et utilisent toutes les ressources dont nous disposons pour protéger aussi bien les intérêts de nos compagnies que les citoyens russes physiquement.

Question: Vous avez mentionné aujourd'hui le dialogue entre Damas et les Kurdes. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lui aussi évoqué hier l'existence de résultats concrets. Pouvez-vous en parler (en dehors de la coopération dans le domaine militaire)?

Réponse: Nous ne dévoilons pas les détails. Cela ne fait pas partie des compétences du Ministère des Affaires étrangères. Il s'agit de contacts entre les militaires. Je vais laisser tout cela aux experts militaires.

Question: L'Ambassade azerbaïdjanaise a récemment envoyé au Ministère russe des Affaires étrangères une requête concernent la visite du député de la Douma Konstantin Zatouline sur les territoires azerbaïdjanais occupés. Il a notamment demandé une estimation concernant les propos de ce responsable, qui contredisaient visiblement la position russe sur le règlement du Haut-Karabakh, et des précisions concernant le statut de son séjour dans le Haut-Karabakh. Pouvez-vous le commenter? 

Réponse: Je peux confirmer que nous avons reçu ce texte via les canaux diplomatiques. Il existe depuis longtemps sur notre site un avertissement qui reste d'actualité et en vigueur: "Les citoyens qui se rendent sur le territoire de l'ancienne région autonome du Haut-Karabakh et des sept districts autonomes voisins, sans l'autorisation spéciale des autorités azerbaïdjanaises, feront ensuite face à une interdiction d'entrée en Azerbaïdjan par les autorités azerbaïdjanaises". Malheureusement, très peu, parmi ceux qui veulent se rendre dans la région, y prêtent attention. Cela concerne tout le monde et reflète la position des autorités de l'Azerbaïdjan sur cette question.

Comme je l'ai déjà dit, la position du Ministère russe des Affaires étrangères sur le conflit du Haut-Karabakh et sur son règlement est bien connue. Elle reste inchangée. En ce qui concerne le statut définitif du Haut-Karabakh, toutes les estimations russes avancées par le passé restent d'actualité. Ce statut doit être défini grâce à des négociations politiques dans le cadre du processus de Minsk.

En ce qui concerne les politiciens, y compris russes, les représentants du pouvoir législatif et de la société civile, qui tiennent des propos à ce sujet, nous estimons qu'ils reflètent leur point de vue personnel. Cela peut être une estimation d'expert ou une déclaration politique. Dans tous les cas, la position officielle sur cette question est exprimée par les institutions appropriées du pouvoir exécutif. Comme notre politique étrangère est présidentielle, c'est la prérogative de l'Administration du Président, du Ministère des Affaires étrangères et d'autres institutions mandatées de faire les déclarations de ce genre qui reflètent la position de tout l'État. 

Question: Le Parlement letton a soutenu en dernière lecture l'octroi automatique de la citoyenneté aux enfants des "non-citoyens" dès 2020. Quelle est la position russe sur cette décision des législateurs lettons?

Réponse: Nous considérons les termes "non-citoyen" et "non-citoyenneté" comme un exemple de discrimination criante, indigne du XXIe et même du XXe siècle. Le progrès dans ce domaine (au niveau de la législation ou dans d'autres sphères) ne constitue qu'une compensation du décalage par rapport aux normes de protection et de respect des droits de l'homme observé au cours des décennies. 


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