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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 2 mars 2017

406-02-03-2017

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Premier ministre du Gouvernement d'entente nationale de la Libye Fayez al-Sarraj

 

Cet après-midi, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Premier ministre du Gouvernement d'entente nationale de la Libye Fayez al-Sarraj. Nous vous communiquerons le contenu et le bilan de cet entretien quand il sera terminé.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mamediarov

 

Le Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mamediarov est attendu en Russie pour une visite officielle du 6 au 7 mars à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le séjour du Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mamediarov aura lieu à quelques semaines du 25e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, que nous célébrerons le 4 avril.

Il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et rencontrera également le Vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine ainsi que le Vice-président du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe Ilias Oumakhanov. Le Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mamediarov tiendra un discours à l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères.

Les chefs de la diplomatie de la Russie et de l'Azerbaïdjan évoqueront un large éventail de questions bilatérales figurant à l'agenda régional et international.

Des informations plus détaillées sur l'entretien et son contenu seront publiées sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au vernissage d'une exposition photo à l'occasion de l'anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l'Afrique du Sud

 

Mardi 7 mars au Ministère russe des Affaires étrangères se tiendra le vernissage d'une exposition de documents d'archives et de photos consacrée au 25e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et l'Afrique du Sud avec la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cette exposition présentera des documents sur les différentes époques de l'histoire des relations amicales et de la coopération entre les deux pays.

Des représentants du Conseil de la Fédération et de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale russe, des ministères et des services russes, du milieu scientifique et d'affaires, ainsi que des vétérans et des diplomates actuels, des représentants de l'Ambassade d'Afrique du Sud à Moscou, des entrepreneurs et des étudiants sud-africains ont été invités à participer à cet événement.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Vice-chancelier et Ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel

 

Jeudi 9 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Vice-chancelier et Ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel.

Les ministres évoqueront le calendrier des contacts politiques à venir, l'état actuel des relations bilatérales et différentes questions pratiques de l'agenda bilatéral, y compris le déroulement de la mise en œuvre des projets concrets dans le secteur commercial, économique, culturel, social, historique et mémoriel.

Un échange de points de vue sur les problèmes internationaux d'actualité est prévu, avec un accent sur les efforts multilatéraux pour régler les crises en Ukraine et en Syrie et pour normaliser la situation en Libye.

Nous publierons des informations plus détaillées sur l'entretien à venir sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur les priorités russes pendant la présidence chinoise du groupe des Brics

 

Les 23 et 24 février, la ville chinoise de Nankin a accueilli la première réunion des sherpas/sous-sherpas du groupe des Brics de l'année pour examiner en détail les propositions et la vision soumises par la présidence chinoise à l'étude des cinq membres en 2017 dans le domaine politique, économique et social sur les axes prioritaires de ce travail. La Russie était représentée par le Vice-ministre et sherpa de la Russie au sein du groupe Sergueï Riabkov.

L'échange de points de vue, intéressé et substantiel, a confirmé que les approches de la présidence créaient une bonne base pour poursuivre l'approfondissement du partenariat stratégique dans le groupe. Ces avis coïncident entièrement avec la ligne russe. Nous saluons et partageons la disposition de nos amis chinois à renforcer le rôle des Brics en tant que facteur important pour former un nouvel ordre mondial polycentrique. Nous soutenons l'aspiration à assurer la continuité du travail du groupe, à institutionnaliser et à consolider les mécanismes de coopération.

Nous pensons qu'il est nécessaire de continuer, par des efforts communs, à renforcer la solidarité dans le cadre des Brics pour que le groupe parle d'une "voix forte et commune" des problèmes d'actualité de l'économie et de la politique internationale afin que notre voix et notre position coordonnée soient entendues dans le monde et sur les principales plateformes internationales – l'Onu, le G20, l'OMC, le FMI, la Banque mondiale et d'autres organisations et forums multilatéraux. Nous sommes prêts à mener un travail conjoint dans ce sens.

Nous apprécions grandement les propositions de la présidence chinoise d'approfondir la coopération entre les ministères des Affaires étrangères sur le Moyen-Orient, pour la planification en politique étrangère, pour le maintien de la paix, pour la lutte contre la corruption et entre les services juridiques. La tâche prioritaire consiste à lutter contre la menace terroriste, qui est devenue globale et nécessite une réponse collective.

Nous partageons les positions de nos partenaires du groupe concernant l'importance d'accroître la coopération des Brics dans le secteur financier et économique. La Stratégie de partenariat économique des Brics est une très bonne base pour un travail conjoint. Nous saluons la volonté de Pékin d'accorder une attention plus particulière à sa mise en œuvre. Grâce à nos efforts communs nous contribuerons au renforcement des mécanismes de coopération financière d'unification que sont la Nouvelle banque de développement et le Pool de réserves de change des Brics.

Nous apprécions les propositions de la Chine d'accroître la dimension sociale des Brics, basée sur les fondations solides des valeurs traditionnelles des cultures de nos cinq pays appelées à contribuer à l'enrichissement de la diversité culturelle et civilisationnelle du monde contemporain.

Ce ne sont que quelques exemples du grand choix de mécanismes de coopération dans différents domaines au sein du groupe s'appuyant sur les fondations solides que sont la communauté et la consonance des approches au sein des Brics, sans exagération, sur la plupart des problèmes d'actualité de l'agenda international. Compte tenu des délais il est impossible de parler de tous les axes de coopération pendant la conférence de presse, d'autant que beaucoup d'entre eux relèvent de la compétence d'autres ministères et services. Nous vous informerons en détail du travail de la Russie dans ce groupe.

La Russie est prête à une coopération très étroite avec la présidence chinoise et avec d'autres partenaires du groupe afin que le 9e sommet des Brics à Xiamen début septembre constitue un autre pas en avant vers la consolidation de la coopération stratégique entre les cinq membres.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie et dans sa région

 

Les négociations intersyriennes relancées le 23 février à Genève se poursuivent sous l'égide de l'Onu. Nous constatons avec regret qu'à l'issue des premières journées de dialogue intersyrien, l'aptitude à s'entendre des représentants de l'opposition syrienne pose toujours question. Le dit Haut comité des négociations de Riyad refuse de coopérer sur un pied d'égalité avec les plateformes de Moscou et du Caire, sabotant de facto un dialogue à part entière aussi bien avec la délégation du gouvernement syrien qu'avec les différents groupes d'opposition.

Nous continuerons d'utiliser le processus d'Astana, initialement pensé comme un "soutien" aux négociations de Genève. Comme vous vous en souvenez, des résultats concrets ont été obtenus à Astana. Nous sommes ouverts à ce que de nouveaux participants nous rejoignent sur cette piste, y compris des représentants de l'opposition syrienne armée qui ont une réelle influence sur le terrain et sont prêts à apporter une contribution constructive au processus de paix syrien.

A l'heure actuelle, la situation militaro-politique reste tendue. Ces derniers jours, des groupes terroristes ont organisé une série d'importants attentats et provocations.

Le 24 février dans la province d'Alep, pour se venger de la perte de la ville d'al-Bab, les terroristes de Daech en retrait ont fait exploser une voiture piégée devant le QG de l'Armée syrienne libre à Soussian, à 8 km de la ville, faisant près de 80 morts.

Le 24 février, les bombardements de Daech ont entièrement mis hors service l'usine de gaz d'Ebla à l'est de la province de Homs, qui approvisionnait en combustible les centrales locales. Au final, les autorités locales ont dû augmenter significativement les intervalles de coupures de courant à Damas et dans d'autres grandes villes.

Le 25 février à Homs, six terroristes du Front al-Nosra ont commis un attentat suicide quasi-simultané dans les quartiers de Mahatta et de Ghouta à proximité des bâtiments des services syriens, faisant plus de 50 morts et près de 30 blessés graves.

Les forces syriennes poursuivent leur opération antiterroriste dans le quartier de Kabun à l'est de Damas et dans le quartier voisin de Tichrine. Les militaires syriens ont l'intention d'éliminer les terroristes de Nosra retranchés dans cette zone qui continuent de bombarder régulièrement Damas. De plus, l'un des objectifs de la campagne vise à détruire le réseau ramifié de tunnels qui conduisent à la Ghouta orientale et permettent aux terroristes d'acheminer secrètement des renforts et des munitions. Le 25 février, pour riposter aux tirs de l'artillerie syrienne, les djihadistes ont lancé plus de 10 obus sur le quartier Dahiat al-Assad de la capitale. Les autorités syriennes ont dû fermer plusieurs écoles locales pendant quelques jours à cause du risque de tirs non sélectifs.

En une semaine, les forces gouvernementales ont libéré près de 50 villages à l'est d'Alep. L'armée syrienne s'efforce de sécuriser la réserve d'eau Assad et la station d'eau Khafsa à proximité de la ville de Deir Khafer, et de rétablir l'approvisionnement en eau correct d'Alep et sa banlieue. Dans la province d'Alep, les militaires syriens ont établi un contrôle stable à Tadef et dans les villes voisines en bloquant l'avancée des terroristes dans l'est de la province.

Les troupes d'autodéfense kurdes mènent une offensive dans le nord de la province de Deir ez-Zor. Plus de 50 villes ont été libérées de Daech.

Au sud de la région de Damas, dans la ville de Ziabiya, a débuté la dernière phase de retour des habitants. Plus tôt, près de 1 500 familles étaient revenues après le rétablissement de l'infrastructure des logements. Le stade final de paix a été lancé dans la ville de Surgaiya à proximité de la frontière libano-syrienne. Dans le cadre de ce processus, la procédure d'amnistie des rebelles qui ont déposé les armes a été lancée à l'issue de l'évacuation des "irréconciliables" à Idleb. Selon les médias syriens, près de 700 personnes ont bénéficié de l'amnistie.

Des affrontements violents ont repris entre les rebelles de Jund al-Aqsa et les groupes extrémistes agissant sous couvert de l'Organisation de libération du Levant (encore une identité de Nosra) dans le nord de la province de Hama. Rien qu'au cours du weekend dernier, le groupe Jaysh al-Nasr allié avec Nosra a perdu plus de 70 rebelles dans ce "conflit familial".

La Russie fait tout pour régler les problèmes humanitaires de la Syrie. Nous travaillons étroitement en ce sens avec le gouvernement syrien. Nos militaires apportent de la nourriture et des médicaments à ceux qui en ont besoin au risque de leur vie. L'hôpital mobile du Ministère russe de la Défense déployé à Alep apporte une aide médicale qualifiée à la population civile.

 

Sur l'évolution de la situation autour de Mossoul

 

La situation est toujours difficile en Irak. Plus de quatre mois se sont écoulés depuis le début de l'opération militaire de libération de Mossoul. C'est seulement le 19 février que les forces gouvernementales soutenues par les troupes de milice populaire et des unités kurdes ont commencé à libérer l'ouest et la rive droite de la ville des terroristes de Daech. Actuellement, 25 banlieues proches et lointaines ont été libérées, y compris l'aéroport de Mossoul. La progression dans les quartiers urbains est bloquée par la défense échelonnée de Daech et un dense complexe d'habitation. Les contre-attaques des extrémistes utilisant des voitures piégées conduites par des kamikazes infligent de sérieuses pertes.

En dépit de tous les efforts des autorités irakiennes, Daech continue de contrôler d'importants territoires dans les provinces de Ninive et Anbar à l'ouest du pays. Les terroristes affluent également par la frontière ouverte avec la Syrie voisine, contrôlée des deux côtés par les terroristes. Le 24 février, l'armée de l'air irakienne a porté une frappe aérienne contre les sites de Daech dans la ville syrienne d'Abu-Kemal pour la première fois depuis le début de la campagne antiterroriste. Ces actions ont été convenues avec le gouvernement syrien.

Le revers de l'opération militaire contre Daech se double d'une dégradation de la situation humanitaire. Selon les autorités irakiennes, près de 250 000 habitants ont fui Mossoul. Selon différentes estimations, près de 700 000 se trouvent encore dans la partie ouest contrôlée par Daech. Ce ne sont que des estimations mais c'est bien de ces chiffres qu'il pourrait être question. On ne peut pas ignorer la gravité de leur situation. Les agences compétentes de l'Onu qualifient la situation à Mossoul de critique. La pénurie progressive de nourriture, d'eau potable et de médicaments, dont l'approvisionnement est complètement stoppé dans les régions bloquées, suscite beaucoup d'inquiétude.

La population civile irakienne souffre d'autant plus des bombardements incessants de l'aviation des USA et de leurs alliés de la coalition anti-Daech. D'une manière ou d'une autre, l'information sur la mort de civils arrive dans les médias. A cet égard, nous avons noté la publication du groupe d'observation indépendant britannique Airwars sur les actions de la "coalition" ces derniers temps en Irak et en Syrie. Ainsi, en janvier le nombre de frappes aériennes a augmenté respectivement de 26 et 68% par rapport à décembre dernier, et a entraîné entre 630 et 820 victimes civiles. Des statistiques terribles.

Malheureusement nos partenaires occidentaux, les ressources médiatiques qu'ils contrôlent et les médias mainstream continuent de "filtrer" les communiqués parvenant de Mossoul - visiblement en mode manuel en ligne. Ils taisent la situation réelle ou la présentent de manière à ce que le public occidental qui réfléchit ne fasse pas le parallèle avec la situation dans la ville syrienne d'Alep, autour de laquelle avait été lancée une vaste campagne médiatique.

 

Sur la situation du dialogue intercommunautaire dans le cadre du processus de paix à Chypre

 

Nous regrettons l'apparition de complications dans le processus de paix chypriote qui avance déjà avec difficulté.

Nous pensons qu'à l'étape actuelle, importante des négociations, les deux parties, si elles aspirent réellement à régler à part entière le problème chypriote, doivent adopter une position pesée et équilibrée. Les débats politiques et historiques qui ne sont pas directement liés à l'agenda des négociations ne doivent pas empêcher la recherche de compromis mutuellement acceptables.

Nous espérons que les parties montreront leur disposition constructive et reviendront à la table des négociations afin de poursuivre les pourparlers dans un esprit de respect réciproque et en aspirant à des résultats concrets. Il est important aujourd'hui de préserver la dynamique du processus et d'aboutir à un progrès significatif.

 

Sur l'aggravation de la situation en Macédoine

 

Nous avons reçu de nombreuses demandes de commentaires en lien avec l'aggravation de la situation en Macédoine. Un communiqué à ce sujet a été publié sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères expliquant notre vision des événements dans ce pays.

 

Sur l'organisation d'une cérémonie à l'occasion de la fin des réparations dans le cimetière des guerriers soviétiques de la ville polonaise de Milejczyce

 

Dans la ville polonaise de Milejczyce (voïvodie de Podlachie) a été célébrée la fin des réparations dans le cimetière où sont enterrés plus de 1 600 guerriers de l'Armée rouge tombés pendant la libération de la Pologne durant la Seconde Guerre mondiale. Je voudrais rappeler qu'en septembre 2015 ce cimetière avait été vandalisé et que plus de 50 pierres tombales avaient été endommagées. Nous avions commenté cette situation à l'époque.

Grâce aux efforts conjoints du Fonds caritatif international "Cathédrale navale de Kronstadt dédiée à Saint-Nicolas" et des autorités de Milejczyce, les conséquences de cet acte de vandalisme ont été réparées. Un important travail a été réalisé, dont le financement a été pris en charge par le Fonds caritatif international "Cathédrale navale de Kronstadt dédiée à Saint-Nicolas" et l'administration polonaise locale.

Nous remercions tous ceux qui ont participé à cette noble mission en soutenant la réparation de notre cimetière militaire en paroles et en actes. Nous sommes certains que les initiatives de ce genre qui naissent au sein de la société prouvent l'inconsistance des affirmations selon lesquelles il y aurait des "contradictions insurmontables" séparant la Russie et la Pologne, y compris dans l'interprétation des leçons historiques de la Seconde Guerre mondiale. L'exemple que j'ai cité aujourd'hui montre que le sentiment de justice qui s'appuie sur les bases morales traditionnelles est propre aussi bien aux Russes et qu'aux Polonais.

 

Sur la profanation d'un monument au soldat soviétique libérateur en Bulgarie

 

Des citoyens russes nous ont posé de nombreuses questions concernant l'acte de vandalisme scandaleux commis le 21 février vis-à-vis du monument mondialement connu au soldat soviétique libérateur dans la ville bulgare de Plovdiv. En Russie et en Bulgarie, on surnomme ce monument "Aliocha". Érigé sur l'une des plus belles collines de la ville au milieu du XXe siècle, ce mémorial a toujours symbolisé la gratitude sans fin du peuple bulgare envers l'Armée soviétique qui a apporté une grande contribution à la libération de l'Europe des occupants fascistes.

Eu égard à ce scandaleux acte de vandalisme, une note a été adressée au Ministère bulgare des Affaires étrangères pour exprimer les sérieuses préoccupations de la Russie au sujet de ce crime cynique commis pendant la Journée officielle décrétée par le gouvernement bulgare en l'honneur de ceux qui ont combattu le nazisme en Bulgarie. L'Ambassade de Russie a exigé de prendre des mesures exhaustives pour restaurer le monument, mener une enquête minutieuse sur l'incident et traduire en justice les responsables. Nous partons du fait que les autorités bulgares compétentes feront tout pour empêcher que de tels actes criminels se reproduisent à l'égard des monuments de l'histoire russo-bulgare commune.

 

Sur la situation de l'agence d'information Sputnik dans les pays baltes

 

C'est avec consternation que nous avons appris que l'agence de presse lettonne LETA avait rompu son contrat avec la représentation de l'agence d'information russe Sputnik dans ce pays à compter du 1er mars. Le holding médiatique BNS a également rompu unilatéralement et sans en expliquer la raison sa coopération avec Sputnik Estonie.

Ces décisions qui, de notre point de vue, n'ont aucune justification juridique ou économique, constituent une nouvelle étape de mise en œuvre d'une stratégie absolument discriminatoire pour évincer du champ médiatique des pays baltes un média russe sollicité qui, et c'est révélateur, a été accusé de tous les maux avant même son apparition sur la scène régionale, sans lire ou regarder ses publications. Le mois dernier, c'est dans le même esprit qu'avait été "joué" la rupture du contrat de BNS avec Sputnik Lituanie. A l'époque, d'ailleurs, le média russe respectueux de la loi, Sputnik, avait pris cette nouvelle comme un regrettable malentendu et avait appelé les autorités de la compagnie médiatique à régler la situation à l'amiable.

Il est à noter, dans cette histoire, que le BNS lituanien et estonien, ainsi que la lettonne LETA appartiennent, comme nous comprenons, au même holding estonien d'investissement UP Invest OU qui crée de manière complexe et continuelle un blocus médiatique autour de l'agence d'information russe. Malheureusement, d'après nous, cela bafoue entre autres les fondements de l'éthique professionnelle. Tout cela est caché derrière les "grandes valeurs" dont parle la direction de LETA dans sa lettre adressée à Sputnik Estonia.

Nous avons déjà connu une époque où, sous couvert d'appellations ou de slogans de "grandes valeurs", tout pouvait arriver si une telle atmosphère idéologique était la principale motivation. C'est une interprétation très étrange de la démocratie. Reste à espérer qu'un jour on inscrira enfin la liberté des médias dans la liste des "grandes valeurs" auxquelles font appel nos collègues des pays baltes.

 

Sur la situation concernant le citoyen russe Alexandre Lapchine

 

Le citoyen russe et israélien Alexandre Lapchine reste détenu à Bakou. L'enquête sur son affaire se poursuit, un procès se prépare.

Les représentants de l'Ambassade de Russie en Azerbaïdjan ont rendu visite à Alexandre Lapchine. Il n'a émis aucune plainte sérieuse concernant ses conditions de détention. Actuellement, il bénéficie de l'aide professionnelle d'un avocat.

L'Ambassade de Russie est en contact permanent avec l'avocat et les proches d'Alexandre Lapchine, les forces de l'ordre, le Parquet et le Ministère des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, ainsi qu'avec l'Ambassade d'Israël à Bakou.

Nous vous informerons régulièrement à ce sujet et sur les thèmes similaires.

 

Sur les relations russo-iraniennes

 

Pendant la conférence de presse du 3 février, il nous avait été demandé de commenter les relations russo-iraniennes à l'occasion de la belle date anniversaire de nos relations bilatérales: 515 ans.

Les relations diplomatiques entre la Russie et la Perse ont débuté au XVIe siècle. Le 20 mai 1920, les gouvernements de la RSFSR et de la Perse ont échangé des notes de connaissance réciproque, le 25 décembre 1991 l'Iran s'est dit prêt à poursuivre les relations avec la Russie en tant qu’État successeur de l'URSS. La signature le 12 mars 2001 à Moscou par les présidents des deux pays de l'Accord sur les fondements des relations et les principes de coopération entre la Russie et l'Iran (entré en vigueur le 5 avril 2002) a apporté une contribution importante au renforcement de la base contractuelle juridique des relations russo-iraniennes.

L'Iran fait partie des partenaires proches de la Russie dans la région. Les relations établies entre nos pays se distinguent par des traditions de longue date d'amitié et de bon voisinage, ainsi que de confiance et d'entente mutuelle. Ces dernières années, le dialogue politique russo-iranien et la coopération pratique ont atteint un niveau sans précédent pour devenir plus que jamais intenses et substantiels.

La coopération russo-iranienne correspond aux tâches de renforcement de la stabilité et de la sécurité en mer Caspienne, en Asie centrale, au Proche- et Moyen-Orient. La coordination de nos actions est d'autant plus d'actualité dans la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue.

Les contacts réguliers au sommet, au niveau des ministères de la défense, des conseils de sécurité des deux pays, ainsi que les liens interparlementaires apportent une puissante impulsion au développement de nos relations. Au niveau de notre ministère la mise en œuvre du Protocole sur la coopération russo-iranienne entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays pour 2015-2018 contribue à une coordination plus étroite. Les chefs de la diplomatie des deux pays comparent régulièrement leurs approches des questions internationales d'actualité - ce dont nous vous informons régulièrement.

L'Iran est un partenaire commercial prometteur de la Russie. Le développement rapide de nos échanges commerciaux témoigne de la dynamique positive des liens commerciaux entre nos deux pays: en 2016, l'augmentation a dépassé 80% par rapport à l'année précédente. Notre coopération bilatérale dans le secteur énergétique est également stratégique. La Russie et l'Iran travaillent à l'aménagement d'un corridor de transport international Nord-Sud qui sert de pont entre l'Europe et l'Asie du Sud. Parmi les domaines prometteurs figurent également l'électricité, le secteur pétrolier et gazier, le transport ferroviaire, le secteur aérospatial et le domaine militaro-technique.

De nouvelles perspectives de développement de relations durables et mutuellement bénéfiques avec l'Iran ont été ouvertes après l'adoption, le 14 juillet 2015 à Vienne, des décisions sur le règlement global de la situation autour du programme nucléaire iranien.

Bien sûr, nous apprécions grandement notre coopération avec l'Iran sur le processus de paix en Syrie. Téhéran, avec Moscou et Ankara, est le garant des accords entre le gouvernement syrien et les groupes d'opposition syriens. L'Iran a activement participé aux négociations intersyriennes à Astana les 23-24 janvier et les 15-16 février 2017.

Bien évidemment, nous publierons des informations plus détaillées sur les principales tendances et axes de développement des relations bilatérales sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.

 

Sur les audiences de la Cour internationale de Justice au sujet des mesures provisoires dans l'affaire sur l'application de la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de 1999 et de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965 déclenchée par la plainte de l'Ukraine contre la Russie

 

Les audiences se tiendront du 6 au 9 mars à la Cour internationale de Justice à La Haye.

La Russie sera représentée par une délégation interministérielle dirigée par le personnel du Ministère russe des Affaires étrangères – le directeur du département juridique Roman Kolodkine, le directeur du département des nouveaux risques et défis Ilia Rogatchev et le directeur adjoint du département de la coopération humanitaire et des droits de l'homme Grigori Loukiantsev, nommés en tant que représentants de la Fédération de Russie à la Cour. Des avocats russes et étrangers participent à ce travail.

 

Réponses aux questions:

Question: Des affrontements mortels ont eu lieu récemment sur la ligne de front entre les forces armées de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan. Aujourd'hui, la situation reste instable. La Russie, en tant que participant actif au processus de paix, ne trouve-t-elle pas nécessaire d'appeler les parties à cesser le feu et à s'asseoir à la table des négociations?

Réponse: Le Ministère des Affaires étrangères entretient des contacts de travail avec les deux parties. Vous connaissez notre position de principe, qui consiste à régler la situation autour du Haut Karabagh uniquement par des moyens pacifiques. Nous nous tenons à cette position de principe fixée, entre autres, par des textes.

Question: Il a été rapporté que pendant la visite du Président iranien en Russie le Président russe Vladimir Poutine et Hassan Rohani évoqueraient entre autres le processus de paix du Haut Karabagh. Est-ce vrai?

Réponse: Vous savez à qui il faut s'adresser: tout ce qui concerne les sommets, les réunions et les entretiens au sommet est commenté par l'Administration du Président russe, par son service de presse.

Question: Que pouvez-vous dire de l'information rapportée par les médias américains concernant les contacts entre le procureur général Jeff Sessions et l'Ambassadeur de Russie aux USA Sergueï Kisliak pendant la campagne électorale?

Réponse: Comme on le dit dans une œuvre russe: "C'est une honte". Ce qui se passe actuellement dans les médias occidentaux, y compris américains, est simplement du "vandalisme médiatique". Je n'ai qu'une question: les médias occidentaux ont-ils touché le fond ou peut-on descendre encore plus bas? J'ai vu aujourd'hui sur le site de la CNN un article disant que les renseignements américains considéraient l'Ambassadeur de Russie Sergueï Kisliak comme un "espion et recruteur russe". On publie des dizaines d'articles sur des diplomates russes qui espionnent, recrutent, se réunissent, etc. Sur ce fond, on invente des contacts illégaux entre le personnel de l'Ambassade de Russie à Washington et des Américains. Je vais vous dire un secret: les diplomates travaillent et leur travail consiste à entretenir des contacts dans le pays d'accueil. C'est écrit partout. S'ils n'entretiennent pas de contacts et ne participent pas à des pourparlers, alors ce ne sont pas des diplomates. Si ce sont des diplomates - or l'Ambassadeur Sergueï Kisliak et le personnel de l'Ambassade ont bien reçu des passeports diplomatiques russes - alors ils doivent rencontrer aussi bien des représentants officiels que l'establishment politique du pays d'accueil.

Ce que ce permettent d'écrire les médias américains et d'ailleurs est simplement une tentative de totale désinformation de l'opinion publique mondiale - mais le principal accent est mis sur l'opinion publique américaine elle-même. Auparavant, nous qualifiions cela de campagne médiatique. Puis nous avons monté d'un cran en disant que c'était une "hystérie". Non, c'est pire. C'est George Orwell 1984. Maintenant, nous comprenons de qui il parlait en faisant référence à Big Brother. Les médias américains qui sont allés bien au-delà de leur compétence et de leur éthique professionnelle en accusant, en condamnant et simplement en fabriquant de la désinformation sont devenus ce Big Brother. Voilà ce qui se passe aujourd'hui. C'est terrible car dans l'ardeur de la lutte politique intérieure les médias, notamment américains, sont devenus de véritables acteurs des opérations militaires, ils sapent l'autorité et la confiance non seulement de la population de leur pays mais également de la communauté internationale par rapport aux reportages parus dans la presse. C'est une tendance terrifiante. La simple exacerbation d'une telle rhétorique concernant de prétendus contacts illégaux de diplomates russes relève également de la désinformation totale. Tout le monde sait parfaitement que les diplomates travaillent, et que leur travail consiste à entretenir des contacts. Pourquoi vous ne voulez pas écrire, par exemple, le nombre de contacts du personnel de l'Ambassade des USA à Moscou et avec qui? Ce n'est pas intéressant? Demandez-leur et vous verrez. Vous ne voulez pas savoir combien de personnes compte le service de presse de l'Ambassade des USA à Moscou? Vous devriez. Ce sont des informations très intéressantes qui éclairciraient de nombreuses questions.

Il y a une différence entre une implication engagée dans le processus électoral et ce qui se passe actuellement. Pour le moment on assiste à l'érosion de la confiance du public mondial envers la compréhension et la notion des médias. Nous ne pouvons pas le qualifier autrement.

La dernière tendance est la publication d'articles répugnants et indécents sur le décès de diplomates russes. Certes, nous aurions tous voulu croire que les personnes comme l'Ambassade de Russie en Inde Alexandre Kadakine, l'Ambassadeur de Russie à l'Onu Vitali Tchourkine et l'Ambassadeur de Russie en Turquie Andreï Karlov allaient vivre éternellement. Mais ces personnes ont été tuées ou elles sont mortes. En ce qui concerne l'Ambassadeur de Russie en Turquie Andreï Karlov, il a été perfidement tué dans un attentat. Je voudrais souligner que certains médias américains n'ont pas qualifié ce meurtre d'attentat et ont pris la défense du meurtrier. Quant à l'Ambassadeur de Russie à l'Onu Vitali Tchourkine, honnêtement, je ne m'attendais pas au flot de boue et de provocations médiatiques que se sont permis les médias américains. Je voudrais vous citer un exemple d'aujourd'hui, quand mes collègues du Ministère russe des Affaires étrangères me demandent si ces théories conspirationnistes et abracadabrantesques diffusées dans l'espace médiatique international sont vraies.

Je le répète: cette question est bien plus large et terrible car en travaillant pour leur nom et leur publication les médias gagnent une certaine autorité, car la confiance constitue la base de leur travail. Ce qui se passe aujourd'hui est une tendance mondiale, à savoir l'érosion de la confiance des gens envers les médias. Quelle sera la suite? Je pense qu'ils ne comprennent pas très bien la boîte de Pandore qu'ils ouvrent, étant donné que les organisations terroristes maîtrisent aujourd'hui également toutes les technologies médiatiques et que les gens seront des centaines de milliers à ne plus faire confiance aux médias et à se tourner vers internet où ils trouveront réellement de fausses informations – c'est un processus terrible.

D'ailleurs, le Monténégro et le thème monténégrin relèvent du même domaine - avec des insinuations infinies sur les diplomates russes qui auraient travaillé quelque part puis non, des noms qui coïncident ou non...

Honnêtement, je voudrais dire que nous travaillerons quand il y aura des informations officielles du Monténégro. Tout le reste n'est que désinformation et fake news. La tendance générale est flagrante. Comme vous vous en souvenez, il y a eu des campagnes médiatiques sur les Jeux olympiques de Sotchi, sur Alep, sur le dopage en Russie, ce qui a également été démenti récemment. Aujourd'hui on a lancé une campagne médiatique contre les diplomates russes. Et le résultat sera très triste: le public mondial renoncera aux médias et ne leur fera plus confiance. Malheureusement, ce sera notre nouvelle réalité.

Question: Le Secrétaire général de l'OSCE Lamberto Zannier s'est exprimé concernant la hausse de tension entre les pays de l'Otan et la Russie. Selon lui, il serait utile de créer dans le cadre du Conseil Otan-Russie un mécanisme qui préviendrait les éventuels incidents militaires. Est-il nécessaire? Sur quel base pourrait-il reposer?

Réponse: Je pense que pour empêcher les conflits, et qui plus est la dégradation des relations, il ne faut pas créer de nouveaux mécanismes mais au moins utiliser ceux qui existent déjà. Malheureusement aujourd'hui, les mécanismes disponibles ont été bloqués par l'Alliance. Pas par nous. Pourquoi créer quelque chose de nouveau quand ce qui existe déjà ne fonctionne pas ou pas totalement? Aujourd'hui il faut se pencher en priorité sur la reprise des mécanismes déjà existants et sur la normalisation de la coopération dans ce cadre. C'est seulement alors qu'on pourra étudier d'autres questions, se demander si des outils supplémentaires sont nécessaires à la coopération.

Question: Hier, pendant le sommet de l'Organisation de coopération économique (ECO) au Pakistan, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé les pays du monde musulman à s'unir dans la lutte contre l'Arménie et son occupation du Haut Karabagh. C'était une nouvelle tentative d'apporter au conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Karabagh une sonorité confessionnelle civilisationnelle. Cette position est complètement contraire à l'approche du Groupe de Minsk dont la Russie est coprésidente. La Turquie est également membre de ce groupe, c'est-à-dire qu'en l'occurrence les approches du coprésident du Groupe de Minsk et de l'un de ses membres sont diamétralement opposées. Que pouvez-vous dire à ce sujet? Peut-on attendre une réaction de la part des coprésidents, notamment de la Russie?

Réponse: Je pense que vous avez vous-même tout commenté. Vous avez dit ce qui a été déclaré par la Turquie et quelle était la position du Groupe de Minsk. Honnêtement, je n'ai rien à ajouter. Je viens de dire que nous sommes entièrement attachés à notre position sur le processus de paix du Haut Karabagh en tant qu’État et en tant que coprésidents du Groupe de Minsk. C'est de là qu'il faut partir quand on parle de notre position.

Question: Selon un récent article du journal sud-coréen Joongang Ilbo, une source diplomatique anonyme a rapporté que la Corée du Sud avait envoyé à la Russie la requête d'appréhender quatre suspects dans l'affaire de l'assassinat du demi-frère de Kim Jong-un, mais que la Russie avait décliné cette dernière faute de preuves suffisantes pour l'interpellation. Dans le même temps, l'agence de presse Interfax a publié les propos d'une source du Ministère des Affaires étrangères déclarant que l'enquête était menée par la partie malaisienne et qu'aucune requête officielle n'avait été reçue. Que pouvez-vous dire de cette situation? Que pensez-vous de telles déclarations de la partie sud-coréenne?

Réponse: Je peux dire que l'information d'Interfax que vous avez citée est véridique. A ce qu'on sache, l'enquête sur l'incident avec le citoyen nord-coréen à l'aéroport de Kuala Lumpur est menée par la Malaisie. Nous n'avons pas reçu (je parle au nom du Ministère des Affaires étrangères) de données crédibles sur l'implication de citoyens nord-coréens dans cet incident ni de demande officielle d'interpellation par les autorités compétentes. Nous suivons attentivement le déroulement de l'enquête malaisienne sur l'incident. Nous espérons qu'elle sera portée à son terme et que des données officielles seront diffusées.

Question: Le Ministère sud-coréen de la Défense a acquis un terrain pour installer des systèmes antimissiles américains THAAD. La Chine a critiqué et continue de condamner les agissements du Ministère de la Défense des USA et de la Corée du Sud et a l'intention de recourir à différentes sanctions. Que ferait la Russie dans ce cas?

Réponse: Nous avons exprimé plusieurs fois notre position sur la stabilité dans la région. Je n'ai rien à ajouter à ce sujet. Si vous avez besoin d'un commentaire détaillé en la matière, je m'adresserais aux experts qui nous fournirons ces informations. Mais notre position sur la nécessité de maintenir la stabilité dans la région reste inchangée. Nous l'avons réaffirmée à plusieurs reprises.

Question: On sait que le Vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov se trouve actuellement à Pékin, au même moment que l'un des plus hauts diplomates nord-coréens. Avez-vous des informations sur d'éventuels contacts?

Réponse: Je n'ai pas d'information à ce sujet.

Question: Y a-t-il un progrès dans "l'affaire Lisa", que le Ministère russe des Affaires étrangères suit très certainement de près?

Réponse: Le plus absurde est que depuis près d'un an les médias allemands accusent la Russie d'alimenter une campagne médiatique à ce sujet. Nous avons clairement désigné notre position il y a un an. Nous n'avons participé à aucune campagne médiatique dont nous accusent les médias allemands, même si évidemment notre Ambassade de Berlin a travaillé pour éclaircir la situation. C'était nécessaire dans la mesure où il était question d'une citoyenne russe mineure au moment des faits.

Je voudrais attirer l'attention sur le fait que c'est bien les médias allemands qui ont relancé ce sujet dans l'espace public en publiant de nouvelles informations. Paradoxalement, les publications sur l'affaire et les nouvelles circonstances sont diffusées dans les médias allemands, qui accusent les médias russes et la Russie en général d'un développement spécial de ce sujet. Paradoxe.

Quant au fond de la question, je voudrais rappeler comment ce thème est apparu et évoquer le contexte médiatique. Pendant la nuit du Nouvel an, le 1er janvier 2016 à Cologne et dans d'autres villes allemandes, des centaines de femmes allemandes (chiffres évoquées à l'époque par la presse allemande) ont été attaquées, y compris sexuellement, par des groupes de migrants. L'absence à l'époque d'une réaction appropriée des forces de l'ordre et les tentatives des autorités de taire et d'éviter ce sujet ont provoqué l'indignation de l'opinion publique en Allemagne. A peu près à la même période est apparue l'information sur la disparition à Berlin d'une citoyenne russe de 13 ans pendant plus d'une journée et d'éventuels délits à son encontre. Cette information n'a pas non plus été immédiatement commentée et n'a pas fait l'objet d'une réaction informationnelle appropriée de la part des autorités allemandes, ce qui a suscité des inquiétudes soudaines au sein de la diaspora russe en Allemagne. Cela a été couvert par les médias.

A l'époque, nous avons officiellement demandé à nos collègues allemands de vérifier l'information des médias et de nous informer des résultats de l'enquête. La Russie a clairement expliqué que l'intérêt du public russe envers ce dossier était dû à l'implication d'un enfant de citoyenneté russe. Il n'est question d'aucune ingérence dans les affaires de l'Allemagne.

Au lieu d'enclencher une procédure normale de dialogue, habituelle dans ce genre de cas, par la voie appropriée, nous avons été immédiatement accusés d'instrumentaliser cette affaire à des fins politiques et de tenter de discréditer le gouvernement allemand (plusieurs médias allemands continuent de l'écrire). Nous avons également entendu ces reproches de la part de politiciens allemands haut placés. Une forte pression était exercée sur les journalistes russes qui travaillaient à ce sujet, y compris à Berlin, ainsi que sur les représentants de la diaspora russe qui étaient accusés de déloyauté envers les autorités allemandes.

Les principales publications allemandes continuent de ressasser ce thème, le présentant comme un résultat de la propagande russe et faisant passer cette affaire pour une tentative de manipuler l'opinion publique allemande à travers la diaspora russe en Allemagne. Je cite seulement la manière dont les médias allemands présentent ce thème. De plus, les journalistes de ces médias écrivaient qu'aucun délit à l'encontre de la jeune fille n'avait été commis et que toute cette histoire avait été fabriquée du début à la fin par la Russie pour déstabiliser la situation en Allemagne.

Nous avons noté cette information dans les médias allemands et l'avons vérifiée par la voie appropriée. Selon les informations rapportées aujourd'hui, le Parquet de Berlin a transmis au tribunal un acte d'accusation concernant un citoyen allemand de 23 ans pour "délit grave" à l'encontre de cette jeune fille. Il est question d'atteinte sexuelle. L'accusé est également poursuivi pour pornographie infantile.

L'Ambassade de Russie à Berlin continue de suivre attentivement l'évolution de la situation et le déroulement de l'enquête. Nous espérons qu'elle sera menée à son terme, que les coupables seront traduits en justice et que les intérêts de la citoyenne russe seront dûment défendus. Nous disons la même chose depuis le début, il y a un an.

Nous espérons que ceux qui ont profité de cette affaire pour inciter à la haine antirusse en Allemagne tireront les conclusions appropriées et, à défaut de pouvoir trouver la force de présenter des excuses, ce qui serait parfaitement approprié en l'occurrence, comprendront au moins qu'il est tout simplement honteux de spéculer sur la tragédie d'un enfant.

Question: Le chef de la police de la province de Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, a déclaré il y a quelques jours que la Russie avait construit une base pour former des talibans et qu'elle leur apportait une aide militaire et technique. Que pouvez-vous en dire?

Réponse: Ce sont des fantaisies malsaines. Nous avons déjà déclaré plusieurs fois que la Russie n'apportait aucune aide aux talibans. Les seuls contacts noués le sont pour assurer la sécurité des citoyens russes dans ce pays et stimuler le processus de réconciliation nationale.

D'ailleurs récemment, dans la rubrique "Exemples des publications diffusant de fausses informations sur la Russie" du site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères, nous avons publié un communiqué sur une publication d'Al Jazeera à ce sujet précis. Les journalistes arabes avaient attribué à notre Ministère des propos absolument faux sur l'interaction avec les Talibans. Vous pouvez consulter cette rubrique pour prendre connaissance du démenti et de la publication en question. J'ai donné mon appréciation à ces spéculations.

Question: Le Président turc Recep Tayyip Erdogan est attendu en Russie prochainement. Comme la Fédération de Russie voit-elle aujourd'hui ses relations avec la Turquie?

Réponse: Je le répète: tout ce qui concerne les contacts au sommet est commenté par l'Administration présidentielle. Si vous avez besoin d'informations sur l'état des relations bilatérales, nous les publierons ou les annoncerons pendant la prochaine conférence de presse.

Question: Les coprésidents du Dialogue russo-chinois régulier sur la sécurité en Asie du Nord-Est se sont réunis récemment à Pékin, après quoi un communiqué du Ministère des Affaires étrangères de la Chine a annoncé que les deux parties avaient exprimé la nécessité de poursuivre le renforcement de la coordination pour mettre au point une position concernant le déploiement du système THAAD en Corée du Sud. Élabore-t-on une certaine position coordonnée à ce sujet?

Réponse: Je le répète: notre position n'a pas changé à ce sujet. Vous pouvez vous y référer sans crainte. Elle a été exprimée en détail plusieurs fois. Bien sûr, nous évoquons ce thème avec nos collègues chinois car c'est une question de stabilité régionale.

Question: Que pouvez-vous dire du rapport du parlement britannique sur les relations russo-britanniques, plus précisément sur la partie stipulant que le Royaume-Uni devait donner une réponse symétrique à l'influence médiatique russe et augmenter le financement de la diffusion à l'étranger?

Réponse: C'est toujours une question d'argent. Nous l'avons dit à plusieurs reprises. L'un des objectifs de ces campagnes est le règlement des problèmes financiers, l'augmentation du financement de tels ou tels médias occidentaux contrôlés par l’État. Nous ne servons pas d'épouvantail gratuitement mais pour demander beaucoup d'argent, ce qui confirme une nouvelle fois ce dont nous avons parlé.

Question: Un monument aux guerriers libérateurs a été aspergé de peinture le 21 février dans la ville bulgare de Plovdiv, comme en Ukraine. Que pouvez-vous dire à ce sujet? Ces provocations sont-elles liées? Nous espérons que les vandales seront retrouvés.

Réponse: Je suis d'accord avec vous. Ces actes sont une provocation. Je pense que ce n'est pas l'unique objectif des individus qui commettent de tels actes, mais l'une de leurs terribles motivations. C'est une provocation, un apport constant de questions et de tendances négatives artificiellement créées à l'agenda bilatéral.

Question: Pour commencer, je voudrais sincèrement remercier tous les diplomates russes, kazakhs, kirghizes et tadjiks pour le brillant déroulement des négociations interétatiques et la signature des accords, des mémorandums et des programmes entre les dirigeants des pays d'Asie centrale et de la Russie pendant la visite officielle du Président russe Vladimir Poutine dans ces pays.

Réponse: Si j'essayais d'accéder à votre demande de transmettre votre gratitude à tous les diplomates des pays mentionnés, nous ne nous verrions plus pendant très longtemps. Vous pouvez profiter de l'occasion pour transmettre votre gratitude à tous les diplomates de ces pays.

Question: Merci. Les bonnes actions et les bonnes paroles parviennent à tout centre de pouvoir. Ne lésinez pas sur les bonnes paroles et les bonnes actions. Je voudrais noter que la Russie a signé avec le Tadjikistan six documents. L'un d'eux est le programme de coopération entre les ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Tadjikistan pour 2017. Pouvez-vous parler du contenu de ce programme?

Réponse: Je prends votre question comme un "devoir à la maison" et vous fournirai des informations détaillées sur ce document la prochaine fois.

Question: Pendant la dernière conférence de presse vous avez parlé des fake news. On ne voudrait pas soulever ce sujet maintenant mais il le faut. Le numéro du journal Moskovski Komsomolets du 2 février 2017 a publié un article intitulé "Un lycéen enregistrait des vidéos intimes sur son portable avec une enseignante moscovite". Le nom du lycéen n'est pas mentionné. Je m'occupe depuis longtemps de ce genre d'articles. Voici quelques extraits: "Lycéen en terminale", "Enseignante d'anglais de 40 ans", "mère de l'adolescent", "Selon les informations du journal", "originaire du Tadjikistan", et ainsi de suite. Je vous demande de transmettre aux médias ma requête d'indiquer le nom et ne pas faire de fakes. Il n'y a rien de concret dans cet article. Je propose d'indiquer dans toutes les informations diffusées par les médias le nom et d'autres informations. L'article a été écrit par Ioulia Afanassieva. Qui est-elle? D'où? Nous ne savons rien d'elle ni à qui s'adresser.

Réponse: Vous savez à qui vous adresser. Le média a une rédaction où travaille l'auteur de l'article. Vous pouvez vous y adresser directement. Vous pouvez transmettre vos propositions via l'Union des journalistes russes et l'Union des journalistes de Moscou, leur poser la question. Si vous avez la possibilité de régler la question de manière professionnelle: parlez-en aux journalistes. De plus, il est possible de poser la question aux structures appropriées qui unissent la communauté professionnelle. Étant donné que vous êtes le représentant d'un média étranger, je peux seulement vous aider à établir un contact avec vos collègues russes. Je peux attirer leur attention sur cette question.

Question: J'ai été contacté par les étudiants de la faculté de journalisme de l'université nationale du Tadjikistan à Douchanbé. Ils utilisent vos conférences de presse pendant la formation, ils abordent de nombreuses questions d'actualité, mais dans les sténogrammes on n'indique pas quel journaliste pose la question.

Réponse: Vous voulez que votre nom soit inscrit dans la légende?

Question: Non. On voudrait qu'on indique qui pose la question. Les étudiants ne veulent pas que cela ressemble à un fake.

Réponse: Je vous ai entendu, je vais répondre tout de suite. Le fait est que tous les journalistes ne se présentent pas. C'est un fait. Certains se présentent, d'autres non. Vous pouvez dire aux collègues intéressés que chaque conférence de presse est enregistrée. Le sténogramme de chaque conférence de presse est accompagné d'un lien vers la vidéo où il est possible d'entendre le nom du journaliste, mais également de voir à quoi il ressemble. Il ne peut donc y avoir aucun fake.


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