Communiqué du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères concernant les propos du Secrétaire américain à la Défense sur la dissuasion nucléaire
Nous avons pris note des déclarations du Secrétaire américain à la Défense Ashton Carter concernant la dissuasion nucléaire, prononcées le 26 septembre à la base aérienne de Minot aux USA. Au-delà de leur russophobie excessive - qui malheureusement est devenue la norme pour les déclarations publiques de l'administration sortante - nous sommes sérieusement préoccupés par la disposition affichée de faire usage du potentiel nucléaire américain en cas de conflit armé avec la participation russe pour empêcher notre pays d'utiliser l'arme nucléaire afin de parer l'agression.
Il est visiblement question d'un chapitre de la Doctrine militaire russe où notre pays se réserve le droit de faire usage d'une telle arme quand l'existence même de l’État est menacée en résultat d'une agression avec l'usage de l'armement conventionnel. Nous soulignons que notre Doctrine parle d'une agression contre la Russie et non d'une "agression ratée" de notre part, comme le présente Ashton Carter. Une déformation aussi scandaleuse d'un document russe officiel signifie que le secrétaire américain à la Défense soit se réfère à une mauvaise traduction, soit prépare un jeu dangereux.
Selon Ashton Carter, si la Russie faisait l'objet d'une attaque de la part d'alliés des États-Unis, les Américains seraient prêts à soutenir cette ataque et nous menacer d'utiliser leur arme nucléaire. On espère que Washington comprend le sens de telles déclarations et leurs éventuelles conséquences pour la sécurité et la stabilité internationales.
Nous notons que la rhétorique belliqueuse du chef du Pentagone explique en grande partie l'objectif et la véritable orientation de la modernisation actuelle des armes nucléaires et leurs vecteurs aux USA, dont Ashton Carter a parlé avec une fierté non dissimulée à Minot. Grâce à la modernisation de la triade stratégique – missiles intercontinentaux, sous-marins nucléaires et bombardiers - ainsi que des missiles de croisière d'aviation et des bombes nucléaires aériennes, les USA espèrent se doter pour des décennies de moyens offensifs nucléaire très efficaces. Tout cela sous couvert des moyens du bouclier antimissile en cours de renforcement, dont le développement a également été mentionné par le chef du Pentagone. De cette manière, la stratégie de pression sur la Russie - impliquant visiblement, selon la logique des "planificateurs" du Pentagone, un équilibre au seuil d'une guerre nucléaire - sera dotée d'une composante militaro-technique encore plus sophistiquée et dangereuse.
Il est d'autant plus cynique de constater que ces manœuvres sont réalisées par l'administration de Barack Obama – un président qui a déclaré au monde entier l'aspiration des États-Unis au désarmement nucléaire et qui a reçu d'avance le prix Nobel de la paix.
Bien évidemment, nous devrons tenir compte des approches des USA et prendre des mesures de rétorsion pour garantir notre sécurité nationale.